, et il ne faut pas s’imaginer qu’il ne parle que pour les moines ; puisqu’au contraire, et ses paroles et ses preuves et tout l’esprit de ses discours démontrent qu’il veut proposer les obligations communes du christianisme, comme étant d’autant plus celles des moines, qu’un moine n’est autre chose qu’un chrétien qui s’est retiré du monde pour accomplir tous les devoirs de la religion chrétienne.
Peu fait pour consulter l’opinion commune, je prétens n’exister désormais que pour moi. […] Les amis communs ont travaillé à négocier un traité de paix entre les couronnes, & engager M. […] Mercier n’a point désavoué cet ouvrage injurieux, & que la Comédie ne peut avoir rien de commun avec un Auteur qui a cherché à la couvrir de ridicule & d’infamie ; qu’elle mériteroit les odieuses imputations de M. […] Le Public a été indigné de voir une troupe de Comédiens, non-seulement consigner dans ses registres une délibération injurieuse pour un Homme de Lettres, mais lui déclarer à lui-même, par l’organe d’un souffleur érigé en secrétaire, qu’elle ne veut avoir rien de commun avec lui. […] Tel Peintre, avec une ordonnance commune, un dessein peu correct, s’est fait par le seul coloris une grande réputation : il en est de même de la Poësie.
Nous faisons le plus grand cas, comme on a pu le voir, dans le Chapitre précédent, de l’Auteur de Zaïre ; nous savons même que cette haute idée que nous avons de lui, est commune à tous ceux qui ont quelques connoissances, & quelque ombre de goût ; mais une estime aveugle lui feroit peu d’honneur. […] Fatime est une femme du commun, qui peut avoir entendu parler des combats des Chrétiens, contre les Infidèles : mais comment sait-elle que Nérestan s’y est distingué, & ne sait-elle pas qui il est ?
La parole de Dieu, qui est la semence de la vie ; & la parole du Démon, qui est la semence de la mort, ont cela de commun, qu’elles demeurent quelquefois long-temps cachées dans le cœur, sans produire aucun effet sensible. […] Les portraits des amitiez communes n’y réjouïroient point non plus ; & rien ne paroîtroit plus froid sur le théâtre, que l’image d’un mariage Chrétien, dégagé de passions de part & d’autre.
où vous ne donniés à vos sens que le triste ; mais solide plaisir de la mortification, où vôtre esprit ne s’occupoit que des choses du Ciel, où vôtre bouche ne prononçoit que des protestations d’une nouvelle fidelité, où vôtre voix ne servoit qu’à entonner des Cantiques sacrés, où l’on ne mangeoit que pour vivre, où l’on ne faisoit ensemble quelques repas sobres & mediocres, que pour serrer plus étroitement les nœuds sacrés d’une commune charité, où l’on ne parloit que de souffrances, que d’austerités, que de pénitence, où l’on s’entrexhortoit au martire, où l’on se préparoit à la mort par la pieuse lecture des consolantes verités de l’Ecriture, ou par la meditation des souffrances de Jesus-Christ. […] Je renonce aux maximes de ce monde trompeur : je déteste ses Loix : je ne veux point de commerce avec un Peuple qui vous méconnoît : j’ai en horreur les fausses Divinités qu’il respecte : les Idoles qu’il adore ne sont point des Dieux comme le nôtre : ils sont l’ouvrage de ses mains ; vous seul, ô mon Sauveur, mérités qu’on vous aime, qu’on vous serve, qu’on vous adore ; & les Loix corrompuës de Babilone n’ont rien de commun avec les saintes Loix de Jerusalem.
Un Héros, tel que lui, devrait-il uniquement se lamenter comme un homme du commun ? […] Racine a cependant pris toutes les précautions et a employé tous les expédiens possibles pour détruire la commune opinion, qu’il ne se passe, en fait d’amour au Serrail, que des intrigues d’une nature à ne pouvoir jamais être admises sur le Théâtre de la réforme.
C’est précisément leur aversion pour les choses communes, qui les ramène quelquefois aux choses simples. […] Pourquoi l’un des sexes se refuserait-il plus que l’autre aux penchants qui leur sont communs ? […] Il n’y avait aucune assemblée commune pour les deux sexes ; ils ne passaient point la journée ensemble. […] C’est dans les lieux où toutes ces choses sont communes qu’on les fait à meilleur marché. […] Toutes les sociétés n’en sont qu’une, tout devient commun à tous.
Les rapports de cette surveillance, aussi étendue qu’elle est minutieuse, aboutissent dans chaque pays à un centre commun, où des jésuites dévoués, d’après des instructions secrètes, sont chargés de faire des résumés fidèles qu’ils transmettent au monarque absolu des solipses, à ce fameux général des jésuites, résident à Romeh. […] Cette évaluation ne paraîtra pas exagérée, si indépendamment de plus de trente millions par an, payés par le gouvernement, on met en ligne de compte tout ce que les évêques et les prêtres dans les départements, reçoivent des communes et des particuliers, pour leurs établissements et pour l’administration des sacrements, sans compter les donations testamentaires qui se multiplient progressivement toutes les années. […] Tous deux généraux habiles eurent cela de commun, qu’ils commencèrent la guerre sans argent, sans munitions, sans magasins.
Où donc en seroit la societé si le caractere du Misantrope, tel que Moliere l’a dépeint, devenoit commun à beaucoup de personnes ? […] Si cet effet n’est pas absolument général, du moins sera-t-il bien commun. […] L’autorité Royale en ce cas n’a point été compromise, car il est certain que rien n’est plus rare aujourd’hui que les duels ; rien n’étoit au contraire si commun. […] Ne croyez point que je serois consolé de l’infamie parcequ’elle nous seroit commune. […] Qu’a donc de commun la Comédie avec la liberté publique ?
Si malheureusement il est commun de trouver des hommes corrompus sur cet article (comme nous avons dit) il y a de l’inhumanité à les affermir dans la corruption, et les Poètes qui agissent ainsi manquent au devoir des bons Citoyens.
Le Théâtre devant réprésenter des actions humaines, soit les actions éclatantes des grands Hommes telles qu’on en voit dans la Tragédie, soit les actions communes des hommes ordinaires comme dans la Comédie, il est évident que l’art principal de ce Spectacle doit consister à imiter la nature, en sorte que le Spectateur croit voir ceux qu’on lui représente, et soit affecté de la même manière qu’il le serait si l’action représentée se passait réellement devant ses yeux.