2. comme d’une troupe de Comédiens, ce qu’elle a été pendant plusieurs années, & qu’elle a cessé d’être depuis qu’on en a réprimé les excès.
Ce n’est pas à nous qu’il faut vous en prendre, si ces lois vous paraissent austères et difficiles, mais à l’Evangile que vous avez embrassé ; cet Evangile qui nous déclare que nous rendrons compte des paroles inutiles ; cet Evangile qui nous ordonne de prier sans cesse, et de mortifier tous nos sens si nous ne voulons pas périr ; cet Evangile qui n’appelle bienheureux que ceux qui pleurent et qui souffrent, qui n’offrent le Royaume des cieux qu’à ceux qui se font violence ; cet Evangile qui est le testament d’un Dieu qui n’a vécu que pour nous donner l’exemple, et dont la vie se passa dans les travaux, dans les douleurs et se termina sur une Croix.
Mais comme ces pères virent que les mieux sensés l’avaient blâmée hautement, ils en demeurèrent là, et se contentant de l’impunité dont ils ont joui dans toutes leurs entreprises, ils cessèrent pour cette fois de faire servir les plus grands mystères de notre religion au divertissement des hommes. » Que les jésuites aient osé par une procession aussi scandaleuse insulter à leurs adversaires, et profaner l’image de S. […] Le zèle et la piété de certains prélats, et la sagesse de nos parlements, ont cependant fait cesser ces véritables profanations, mais ce fut avec beaucoup de peine ; car on voit encore en 1511 un préchantre des fous, appelé Bissard, se permettre de faire tondre la barbe à la manière des comédiens, et de jouer quelque personnage dans la fête de la circoncision ; car cela lui fut défendu, parlant à sa personne, et la fête des fous n’eut pas lieu cette année.
Mais toi, pauvre misérable, qu’as-tu fait qui ait mérité qu’on te condamnât à des spectacles si inhumains, où le peuple crie sans cesse ? […] Le spectacle est-il cessé ? […] Un débauché parle en ces termes dans cette pièce : « Que c’est une douceur d’avoir un père avare « Ille in Synephebis suave esse dicit : Parentem habere avarum, Illepidum, in liberos difficilens, Qui te nec amet, nec studeat tui, Aut tu illum fructu fallas, aut per litteras Avertas aliquod nomen, aut per servulum Percutias pavidum, postremo a parco patre Quod sumas, quanto dissipas libentius. » , Peu facile, sévère, à ses enfants barbare, Qui ne vous aime point, et sans cesse en courroux, Vous refuse le soin qu’il doit avoir de vous. […] , représentent sans cesse combien les Spectacles, les Jeux, et les autres divertissements semblables, qui sont des restes du Paganisme, sont contraires à la discipline Chrétienne ; combien ils sont exécrables, et détestables ; combien de maux et d’afflictions publiques ils attirent sur le peuple Chrétien. » « Et pour en persuader leurs auditeurs, ils emploieront les raisons dont se sont servis ces grands personnages Tertullien, saint Cyprien Martyr, Salvien, et S.
Comette lancés vos feux & revenez sans cesse, des mondes épuisés ranimer la viellesse.
Elle fit naître & attacha des gros chiens au tour de sa ceinture qui jappoient sans cesse : n’est-ce pas une jolie jupe ?
Il faut aujourd’hui dans les ouvrages de gaieté, s’occuper sans cesse à concilier la décence avec l’enjoument & la naïveté, qui ne donnent qu’un demi jour à une pensée, & en font des énigmes.
Il ne faut former ni soutenir des alliances que pour un avantage : il faut la rompre sans scrupule quand l’avantage cesse.
Tels font les discours que les Celadons & les Artamenes font redire aux échos, en poussant des soupirs sur les bords d’une fontaine, dans un bocage, au milieu des oiseaux, protestant qu’il ne briseront jamais leurs fers, qu’ils aiment mieux mourir que cesser d’aimer.
Et vous, manufacturiers industrieux, qui variez chaque jour vos tissus et donnez la vie et l’existence à tant de familles qui vous consacrent leur intelligence et leurs bras : vous tous qui disposez et tressez ces tissus légers, dont les grâces et la beauté se couvrent et se voilent, gazes transparentes sous lesquelles se cache le tentateur, brisez vos métiers, fermez vos magasins, renoncez à ces occupations profanes, dangereuses pour vous et pour votre prochain ; cessez enfin de vous rendre des instruments de mort spirituelle et de damnation éternelle… Que deviendront nos femmes, nos enfants, nos familles, direz-vous ?
Il n’y a pas de piece où la mort ne soit cent & cent fois rappellée, & vous oubliez qu’une loi commune à tout ce qui respire, vous prépare le même sort : pulvis es & in pulverem reverteris : les flots des spectateurs qui depuis la naissance du théatre, comme le cours d’une riviere, viennent au spectacle, s’agitent, s’écoulent, changent sans cesse, disparoissent & vont s’engloutir dans les abîmes de l’éternité : que pensent-ils aujourd’hui des folies qui vous occupent ?