Les désordres causés par ces sortes de Jeux, furent représentés au Parlement de Paris d’une manière très vive et très forte en 1541 par le Procureur du Roi.« Pendant lesdits jeux, dit-il, parlant du Mystere de la Passion, et des Actes des Apostres), le commun peuple dès huit à neuf heures du matin ès jours de Fêtes délaissait sa Messe Paroissiale, Sermon et Vêpres pour aller èsdits jeux garder sa place, et y être jusqu’à cinq heures du soir ; eutd cessé les Prédications, car n’eussent eu les Prédicateurs qui les eût écoutés.
Mais enfin l’homme accoutumé à ces horribles boucheries, fit cesser le bruit et la symphonie, pour regarder avec une attention toute ramassée, et une joie toute pure ce cruel spectacle. […] Je laisse tout le Discours pathétique de Salvien, tiré de son Livre sur la Providence, dans lequel il parle contre les Spectacles, qu’il accuse sans cesse d’infamies. […] Voici un règlement tiré du troisième Synode, où il traite de l’obligation des Prédicateurs : « Que les Prédicateurs reprennent continuellement les plaisirs qui portent au péché : Qu’ils représentent sans cesse combien les Spectacles, les Jeux et les autres Divertissements semblables, qui sont des restes du Paganisme, sont contraires à la Discipline Chrétienne ; combien ils sont exécrables et détestables ; combien de maux et d’afflictions publiques ils attirent sur le Peuple Chrétien : Et pour en persuader leurs auditeurs, ils emploieront les raisons dont se sont servis ces grands Personnages, Tertullien, saint Cyprien, Salvien, et saint Chrysostome : ils n’omettront rien sur ce sujet de ce qui peut contribuer à détruire entièrement ces dérèglements et ces débauches. […] Il devrait bien plutôt les avertir du danger évident où ils sont que Dieu n’alloue jamais aucune des œuvres sur lesquelles ils se confient, et leur répéter ces paroles qui suivent immediatement les reproches ci-dessus : Lavez-vous, soyez purs, ôtez le mal de vos pensées de devant mes yeux, cessez de mal faire, et apprenez à bien faire.
Elle fit cesser l’usage modeste, jusqu’alors établi pour les femmes, qui subsiste encore en quelques endroits, d’être assises à cheval sur des selles à dossier, avec un large étrier pour les deux pieds, ce qu’on appelloit aller à la planchette : on n’y peut pas si bien étaler ses jambes. […] Aucun des Medicis n’a été savant ni n’a eu du goût pour les sciences, & n’a cessé, pour tout cet appareil de littérature & de beaux arts, de se plonger dans la volupté. […] Les ouvrages sont plus reguliers, on y met de l’ordre, on y repand de l’esprit, le style en est poli, les vers sont coulans ; harmonieux ; c’est art funeste est porté à une grande perfection, mais toujours fidele au libertinage qui lui donna l’être, & à fait sa fortune, quoique l’assaissonnant quelquefois d’une morale utile, & de quelques exemples de vertu, il n’a cessé de repandre le vice avec le plus déplorable succès.
La curiosité cesse comme le feu, faute d’aliment.
Est-ce à cette classe d’hommes arrogans, présomptueux, ignorans, débauchés, sans lettres, sans mœurs, sans goût, sans modestie, sans décence, que le public ne cesse de gâter, qu’il faudroit accorder cet empire ?
seul nous doit convaincre de cette doctrine par ces paroles ; « Les Fêtes, dit ce savant Païen, sont des jours consacrés aux Dieux avec Sacrifices, Festins, Jeux ou Féeries, car les solennités sont sanctifiées quand le jour se passe en festins sacrés, quand on donne quelques Jeux en l'honneur des Dieux ou quand on fait cesser toutes les Juridictions et des Ouvroirs. » Qu'il demeure donc pour constant que les spectacles des anciens n'étaient pas de simples divertissements que l'on donnait au public ; mais des actes de Religion.
Je déteste surtout le tableau qui pendant toute la Tragédie est sans cesse devant mes yeux, de deux frères qui aiment Rodogune et qui nous présentent presque à la fois des traits d’un Héroïsme manqué, et d’une véritable faiblesse.
Entre les différents moyens depuis long-temps indiqués, pour là réformation du théâtre, je crois devoir recommander d’abord celui de cesser de condamner en principe, ou en théorie, ce que nous approuvons dans la pratique ; je veux dire, de commencer par être plus conséquents et plus justes envers les hommes qui se vouent au théâtre, soit comme auteurs2, soit comme acteurs, et reconnaître le droit qu’ils ont, lorsque d’ailleurs ils sont bons citoyens, à l’estime et à la considération dont ils jouissent de fait, par un accord à peu-près général ; et ôter enfin à un petit nombre de gens de bonne foi, et à tous les gens de mauvaise humeur, le droit de traiter d’infâmes la profession ou les personnes de Molière, de Corneille, Racine, Voltaire, et de Lekain, de Molé, Larive, Talma, des idolâtrées Comtat, Raucourt, Mars, etc., lesquels ont emporté les regrets, ou font encore aujourd’hui les délices et l’admiration des Français et des étrangers, qui leur rendent les plus grands honneurs, qui leur élèvent des statues. […] Mais le plus grand, le meilleur moyen de réformation serait que les auteurs dramatiques, qui ont l’air depuis Molière à ces poltrons qui poursuivent des ennemis en fuite, ou cachés, et n’osent attaquer ceux qui font volte-face, fussent bien convaincus, enfin, qu’au lieu de harceler sans cessé directement ou indirectement les deux premières écoles, ils feraient beaucoup mieux de déployer leur talent et concerter leurs efforts avec ceux du reste de ces écoles, contre la dernière, jusqu’à ce qu’ils soient parvenus, sinon à la détruire, à l’affaiblir, ou la décrier au point que ses disciples, poursuivis, désarçonnés à leur tour et abandonnés surtout de leurs hommes marquants, qui leur servent d’autorité et de point de ralliement (ce qui doit être aujourd’hui un résultat de l’exemple seul de notre vertueux roi), soient forcés enfin, contre l’ordinaire, de chercher une retraite, d’aller se cacher dans la seconde école, d’où il sera ensuite d’autant plus raisonnable d’espérer pouvoir les diriger vers la première, qu’il n’y aura plus à choisir alors entre se réformer et se livrer à de plus grands excès.
Je sais qu’il faut à l’homme une récréation pour délasser l’esprit, comme il faut du sommeil au corps pour réparer ses forces, que le dimanche a été établi de Dieu comme un jour de repos, & que dans cette vue il fait cesser les œuvres serviles ; je fais encore que l’exercice du corps est utile à la santé, mais ce n’est qu’un exercice modéré, un divertissement honnête ; l’excès est toujours pernicieux : Servandi corporis & animi gratia, non opprimendi. […] peut-on sagement l’aimer avec passion, s’en occuper sans cesse, se faire une affaire bien sérieuse d’aller, venir, sauter, pirouetter, remuer ses pieds & ses mains, s’agitter comme une espèce de convulsionnaire, comme un malade que la fievre jette dans le délire ?
Une loi peut être très bonne quoiqu’elle ne soit pas fidèlement gardée : il en est même que l’on viole sans cesse, et qui n’en sont pas pour cela ni moins sages ni moins justes. […] Il répond : « Parce que je les hais et que je voudrais encore plus les haïr, je ne cesserai de converser avec elles.
La cloche qu'on a fait sonner, contre l'usage, pendant toute cette scène protestante, cesse au moment de la mort, où au contraire elle devrait commencer pour faire prier Dieu pour le repos de l'âme. […] Ce modèle admirable des vertus les plus austères était unanimement respecté ; on n'avait pas même les faux prétextes d'ambition, d'intrigue, de cupidité, d'oisiveté, de dissipation, dont on colore cette foule d'invectives que l'irréligion et le vice ne cessent de vomir contre l'état monastique.