Elles ne peuvent que la détruire, et causer la plus vive douleur de l’offense de Dieu, et les remords les plus amers.
Une héroïde amoureuse de l'Abbé de Rancé couvre de ridicule le Poète qui n'a pas rougi de les calquer l'un sur l'autre : « Ficta voluptatis causa sint proxima veris.
» Il s'en faut bien, disait le fameux Orateur Œlius Aristides, dans une belle oraison contre la comédie, que le spectacle soit utile à la jeunesse, il faut au contraire l'abolir pour la sûreté de ses mœurs : « Tantum abest ut juventutis erudienda gratia comœdiæ sint agenda, ut potius vel hac de causa sint abolendæ, ut liceat secure virtutem colere.
On sait assez que des paroles et des actions trop impudentes causent souvent du dégoût.
C’est au temps de Molière, dont il soutient les Pièces suffisamment bonnes pour les mœurs, qu’il fixe la première époque de la pureté et de l’utilité de la Comédie ; utilité si grande, selon lui, qu’elle compense bien le danger qu’elle pourrait causer. […] Elles causeront d’autant plus de mal, qu’on se persuadera qu’elles en ont moins, et qu’on s’y exposera avec moins de crainte et de scrupule.
Les gens du bon air, les demi-raisonneurs, les pitoyables incrédules peuvent, à leur aise, se moquer de ma démarche : je serai trop dédommagé de leur petite censure et de leurs froides plaisanteries, si les gens sensés et vertueux, si les écrivains dignes de servir la Religion, si les âmes honnêtes et pieuses que j’ai pu scandaliser, voient mon humble désaveu, avec cette satisfaction pure que fait naître la Vérité, dès qu’elle se montre… L’unique regret qui me reste, c’est de ne pouvoir assez effacer le scandale que j’ai pu donner à la Religion par mes Ouvrages, et de n’être point à portée de réparer le mal que j’ai pu causer sans le vouloir.
Son grand succès à faire rire de tout, même des hommes vertueux, (contre son intention, j’en suis persuadé, et je le répète) a causé des désordres d’autant plus rapides qu’en même temps qu’il rendait la vertu ridicule, il faisait naître généralement la passion de ridiculiser ; car c’est surtout à son exemple et à l’influence de ses comédies spirituelles et malignes que les Français et autres doivent leur manie de critiquer et de faire des satires, leur goût dominant pour le ridicule, la moquerie et les sarcasmes, où les pointes, qui percent partout, ne ménagent rien.
Le serieux & les pleurs de la tragédie, qui causent la tristesse par l’idée des malheurs, le plaisant & le rire de la comédie, qui excitent la joie par l’idée du bonheur donnent des idées fausses, des biens & des maux, entretiennent fortifient, augmentent des sentimens déraisonnables.
La plus mauvaise critique , lui disoit-il, m’a plus causé de chagrin que les plus grands applaudissemens ne m’ont fait de plaisir.
Si le peuple n’alloit pas à ces spectacles, leur établissement cesseroit bientôt, et ne pourroit causer aucun ombrage ; mais, loin que le peuple cherche les farces, il est certain que, dans les petits spectacles, les traits de vertu et de courage les plus exagérés, exprimés avec le plus d’emphase et d’invraisemblance, sont ceux qu’il entend avec le plus de plaisir.
Ah mes chers Auditeurs, un peu de réflexion aux maux infinis que peut causer et que cause tous les jours la vie dissipée, sur-tout des personnes du sexe, et cette malheureuse liberté dont elles se sont mises en possession !