Du mépris injurieux que fait le Théologien de l’autorité des anciens Pères de l’Eglise, en leur préférant les Scholastiques modernes. Avant que d’entreprendre de répondre aux Objections de l’Auteur de la Lettre, il est bon de donner ici de l’horreur d’un principe, sur lequel il se fonde ; qui est qu’il faut préférer les opinions des Scholastiques modernes, à celles des anciens Pères de l’Eglise. […] peut voir par ces passages, que les anciens Pères de l’Eglise, ne sont nullement favorables à l’Auteur de la Lettre, et qu’il en impose au monde, quand il dit qu’après les avoir lus et relus, c’est leur doctrine, et non la sienne qu’il débite.
Parmi ces jeux arbitraires on peut compter encore ceux que les particuliers célèbrent à l’honneur de leur parents défunts : comme pour s’acquitter d’un devoir de piété envers eux ; coutume ancienne. […] Je me trompe ; je devrais avoir dit d’abord que ces exercices ont une origine bien plus ancienne. […] Les anciens s’imaginaient, que par cette sorte de spectacles ils rendaient leurs devoirs aux morts ; surtout après qu’ils eurent modéré la barbarie de cette pratique par une cruauté moins barbare.
Il est inutile de répéter ce que les Anciens & les Modernes ont écrit des mœurs dans la Tragédie.
qui assurent que l’ancienne croyance de l’Eglise, est qu’aux renonciations du Baptême contre le Démon, ses pompes, et ses œuvres, les Spectacles et les Comédies y sont comprises, et ajoutent, qu’on manquerait beaucoup de conduite d’exorciser d’une part le Démon, si d’ailleurs on laissait aux Chrétiens pleine liberté d’assister à telles occupations, et de renoncer par là à Jésus-Christ, ainsi qu’ils auraient avant fait au Diable.
Electrise les sens flétris par la vieillesse : Ou que par passe-temps, ruinant un Fermier, La Deschampsad met Crésus sur son ancien fumier.
[NDA] Les Courtisanes, ancienne comédie de Palissot, peuvent être considérées comme un modèle de délicatesse en fait d’expressions.
L’autre est un beau jeu du sens de ces mots, « c’est un homme », qui concluent très véritablement, que Panulphe est extrêmement un homme, c’est-à-dire un fourbe, un méchant, un traître et un animal très pervers, dans le langage de l’ancienne Comédie : et enfin la merveille que l’on trouve dans l’admiration que notre entêté a pour son bigot, quoiqu’il ne sache que dire pour le louer, montre parfaitement le pouvoir vraiment étrange de la Religion sur les esprits des hommes, qui ne leur permet pas de faire aucune réflexion sur les défauts de ceux qu’ils estiment pieux, et qui est plus grand lui seul, que celui de toutes les autres choses ensemble. […] Il me semble que si dans tout le reste de la pièce l’Auteur a égalé tous les anciens, et surpassé tous les modernes, on peut dire que dans ce dénouement il s’est surpassé lui-même, n’y ayant rien de plus grand, de plus magnifique et de plus merveilleux, et cependant rien de plus naturel, de plus heureux et de plus juste, puisqu’on peut dire, que s’il était permis d’oser faire le caractère de l’âme de notre grand Monarque, ce serait sans doute dans cette plénitude de lumière, cette prodigieuse pénétration d’esprit, et ce discernement merveilleux de toutes choses, qu’on le ferait consister ; tant il est vrai, s’écrient ici ces Messieurs dont j’ai pris à tâche de vous rapporter les sentiments, tant il est vrai, disent-ils, que le Prince est digne du Poète, comme le Poète est digne du Prince. […] Son caractère n’est autre dans le fond, que la convenance, et sa marque sensible, la bienséance, c’est-à-dire, le fameux quod decet des anciens : de sorte que la bienséance est à l’égard de la convenance, ce que les Platoniciens disent que la beauté est à l’égard de la bonté, c’est-à-dire qu’elle en est la fleur, le dehors, le corps et l’apparence extérieure ; que la bienséance est la raison apparente, et que la convenance est la raison essentielle. […] Or cette connaissance d’être plus qu’un autre est fort agréable à la Nature ; de là vient que le mépris qui enferme cette connaissance est toujours accompagné de joie : or cette joie et ce mépris composent le mouvement qu’excite le Ridicule dans ceux qui le voient ; et comme ces deux sentiments sont fondés sur les deux plus anciennes et plus essentielles maladies du genre humain, l’orgueil et la complaisance dans les maux d’autrui, il n’est pas étrange que le sentiment du Ridicule soit si fort, et qu’il ravisse l’âme comme il fait ; elle qui se défiant à bon droit de sa propre excellence depuis le péché d’origine, cherche de tous côtés avec avidité de quoi la persuader aux autres et à soi-même par des comparaisons qui lui soient avantageuses, c’est-à-dire par la considération des défauts d’autrui.
J'oubliais qu’il rapporte quelques exemples des anciens comédiens, mais il n’étale pas leurs ouvrages comme il a fait ceux de Molière.
Ce peuple, enthousiaste de sa liberté jusqu’à croire que les Grecs étaient les seuls hommes libres par nature, se rappelait avec un vif sentiment de plaisir ses anciens malheurs et les crimes de ses maîtres.
Platon , dit-il, a emporté le surnom de Divin, par un consentement universel qu’aucun n’a essayé de lui envier ; & les italiens, qui se vantent & avec raison d’avoir l’esprit éveillé & le discours plus sain que les autres nations, viennent d’en étrenner l’Arétin, auquel, sauf, une façon de parler bouffie & bouillonnée, des pointes ingénieuses à la vérité, mais recherchées de loin, & fantastiques, & outre l’éloquence, telle quelle puisse être, je ne vois pas qu’il y ait rien au-dessus des communs auteurs de son siecle : car tant s’en faut qu’il approche de cette ancienne divinité. […] Cet ancien poëte a réduit le vice en systême, & en donne des regles dans son livre De Arte amandi. […] Le nouvel Ovide a pris l’ancien pour modele : même doctrine, même licence d’idées & d’images, peintures aussi lascives ; il le copie, le traduit souvent, l’imite par-tout, c’est même son caractere.
Vous avez bien de la peine, ajoutez-vous, à concevoir cette règle de la Poétique des anciens, que le Théâtre purge les passions en les excitant. […] Plût à Dieu qu’elle y fût plus ancienne de deux cents ans ! […] » s’écrie l’Enfant prodigue, après avoir fait à son valet la peinture odieuse de l’ingratitude et de la dureté de ses anciens amis ; « Et les femmes ?