Des Spectacles anciens, leur origine, leur division, leurs dérèglements, et les Lois qui ont été faites pour les réformer. […] les spectacles des Anciens étaient divisés en jeux de théâtre, θεατείκοι, et en jeux gymnastiques, γυμναϛιχοι ; ou selon les Latins en jeux qui se représentent sur la scène, ou qui s’exercent dans le cirque, scenici, et circenses, ce qui revient à la même signification du Grec. […] La Comédie nous vient aussi des Grecs : Jules César Scaliger, et quelques-autres l’estiment plus ancienne que la Tragédie, et d’autres au contraire, qu’elle est plus nouvelle. […] Romulus les augmenta, et Tarquin l’ancien fit construire le grand Cirque pour les représenter plus commodément, et avec plus de magnificence. […] Théodoric Roi des Goths s’étant rendu le Maître de l’Italie l’an 493. y abolit les combats cruels, et sanglants du cirque, tous les autres Princes Chrétiens en ont fait autant dans leurs Etats ; et de ces spectacles des Anciens ; il n’est plus resté que ceux du Théâtre.
C’est pourquoi « il y a, dit-il, une ancienne antipathie entre les philosophes et les poètes »De Rep. 10. fin. […] Il y est pourtant question de « l’ancien différend » entre poésie et philosophie (607b). […] Il y est pourtant question de « l’ancien différend » entre poésie et philosophie (607b).
» « Les Anciens parlaient de l’humanité en phrases moins apprêtées ; mais ils savaient mieux l’exercer. […] Voilà la Philosophie moderne, et les mœurs anciennes. […] Anciens avaient pour maxime que le pays, où les mœurs étaient les plus pures, était celui où l’on parlait le moins des femmes, et que la femme la plus honnête était celle dont l’on parlait le moins. » « J’observe que les Anciens tiraient volontiers leurs titres d’honneur des droits de la nature, et que nous ne tirons les nôtres que des droits du rang. […] observez à Paris dans une assemblée l’air suffisant et vain, le ton ferme et tranchant d’une impudente jeunesse, tandis que les anciens, craintifs et modestes, ou n’osent ouvrir la bouche, ou sont à peine écoutés.
J’ai lu les sept livres, dans lesquels Jules-César de Lescalle a examiné toute l’ancienne poésie. […] Despreaux ; il a travaillé selon le goût d’Horace ; le Moderne a égalé, s’il n’a surpassé l’Ancien. Ceux qui ne sont pas de ce sentiment, ne donnent tant d’éloges au Romain, que par un désir détourné d’abaisser le Français : Ce n’est pas qu’ils se soucient de rendre justice à l’Ancien ; c’est que la réputation du Moderne les éblouit et les importune. […] Nous n’aimons pas à voir la scène ensanglantée, et nous sommes en cela beaucoup plus humains, que les Anciens, qui faisaient massacrer leurs Héros sur le Théâtre. […] Si nos mœurs ne sont pas plus chastes que celles des Anciens ; au moins notre langue est infiniment plus retenue et plus modeste ; elle ne se permet jamais la moindre licence, semblable à ces prudes farouches, avec lesquelles on est toujours dans le respect.
Les anciens législateurs qui ont inventé le spectacle ont moins songé à amuser ceux de leurs citoyens qui vivaient dans l’oisiveté qu’à instruire le peuple en le portant, par des exemples, à la haine du vice et à l’amour de la vertu : et effectivement, rien ne peut plus contribuer à guérir l’homme de ses défauts que de les exposer, comme on fait dans la comédie, à la risée et à la censure publique. […] L'ancienne comédie, contre laquelle les conciles et les Pères ont tant fulminé, était d’une turpitude à ne le pouvoir exprimer. […] Ce n’est point, comme était l’ancienne, une école d’impudicité ; on n’y voit ni postures ni actions indécentes, les paroles libres en sont bannies et c’en serait assez pour faire siffler et choir la pièce la plus excellente, s’il y avait, même en petit nombre, des équivoques grossières. […] D’autres soutiennent au contraire que la comédie d’aujourd’hui, tout épurée qu’elle est des infamies de l’ancienne, est encore une école très dangereuse, et que ce qu’on y voit et ce qu’on y entend ne peut que corrompre les mœurs ; et effectivement on y voit et on y entend tout ce qui peut fasciner les yeux, tout ce qui peut charmer les oreilles, tout ce qui peut séduire le cœur.
Aussi lisons-nous, que quelques Poètes anciens, pour avoir mêlé en leurs Tragédies des histoires saintes, ont été punis, les uns d’un subit étourdissement, les autres d’aveuglement. […] Il appert par ce que dessusby, que l’Apôtre, et les anciens y ont trouvé une plus générale intention du Législateur. […] » Il serait trop prolixe, et trop odieux aussi, de noter tout ce qui mérite de l’être, en cette allégation, et d’appliquer ces anciens emplâtres, à nos nouvelles plaies. […] qu’on préfère les gentillesses de nos Pastorales, Farces, Momeries, Mascarades, Ballets, à toutes les Comédies, Tragédies, Satyres, Mimes et Pantomimes des Anciens ? […] Laissons donc les Païens, et voyons quelle a été l’opinion des anciens Chrétiens.
Cette Poësie a dû naître naturellement de la réunion des deux plus anciennes especes de Poësie, la Lyrique & l’Epique. […] En effet, on le trouva établi chez les anciens Habitans du Perou1. […] Dans la Tragédie Chinoise dont la traduction est rapportée par le P. du Halde, on ne trouve comme dans nos anciennes Piéces, ni unité d’Action, ni vraisemblance : le Traducteur y fait observer les endroits qui doivent être chantés, & ils sont en grand nombre. […] Ces Acteurs qui restent sur le Théâtre tant que le Spectacle dure, me rappellent nos anciennes Représentations.
A l’occasion du théatre de Favard, dont il parle au long avec éloge, le Mercure d’août 1763 fait une dissertation sur l’Opéra comique & le théatre de la Foire, formé des débris de l’ancien théatre. […] Il est d’abord singulier qu’on veuille mettre une différence entre les anciennes & les nouvelles pieces de théatre, tandis que tous nos dramatiques se piquent & se font un devoir & un mérite d’imiter les anciens. […] Que sont donc les pieces d’Œdipe, d’Oreste, d’Iphigénie, d’Ajax, d’Andromaque, l’Amphitrion, l’Andrienne, les Menechmes, &c. que l’ancienne comédie mise en François ? […] On voit bien que nous imitons les anciens. […] Les Jesuites ont fait cent commentaires sur ces anciens poëmes, ils les ont mis entre les mains de la jeunesse, avec quelque léger retranchement.
Arrêt du Parlement de Paris autorisant, après avis du Roi, les représentations, sous conditions (25 janvier 1542) Vues par la cour les lettres patentes du Roi données à Eschouench le XVIIIe jour du mois de décembre dernier passé, à icelle cour adressantesci, par lesquelles et pour les causes y contenues, il déclare, veut et lui plaît que Charles Le Royer et ses consorts, maîtres et entrepreneurs du Jeu et mystère de l’Ancien Testament, puissent et leur loistcj, suivant autres ses lettres de permission auparavant à eux données et octroyées, faire jouer et représenter en l’année prochaine ledit Jeu et mystère dudit Ancien Testament, bien et dûment ainsi qu’il est requis pour le regard du bien qui peut advenir de la représentation dudit mystère, sans y commettre aucunes fraudes, fautes ni abus, soit pour interposer aucunes choses profanes et lascives en ladite représentation, ni faire aucunes exactions indues en y employant le temps requis et raisonnable, à quoi serait par ladite cour pourvu ainsi qu’il appartiendraitck. […] Et icelles lettres lues, les conclusions du procureur général du Roi, et tout considérécl, ladite cour, suivant lesdites lettres patentes et déclaration du Roi y contenue, a permis et permet, auxdits Le Royer et consorts impétrants d’icellescm, faire jouer et représenter en l’année prochaine ledit Jeu et mystère de l’Ancien Testament, bien dûment et ainsi qu’il est requis, et sans y commettre aucunes fraudes ou abus, soit pour interposer aucunes choses profanes, lascives ou ridicules, et à la charge que, pour l’entrée au théâtre, il ne prendront ou exigeront que deux sols tournoiscn pour chacune personne.
Prologuea Que sert aux Assyriens, aux Médoi[s]b, aux Perses, aux Macédoniens, et à cet invincible Sénat, d’avoir donné fondement aux Monarchies, amplifié ses bornes, établi l’état d’un admirable empire, subjugué la meilleure partie de la terre, conservé l’excellente dignité d’un noble gouvernement ; Si la postérité par l’agréable mémoire d’un Nine, d’un Arbaze, d’un Cyrec, d’un Alexandre, d’un César, et d’un Pompée ne les récompensait de leurs vertus, et ne mettait en évidence ces anciens courages doués d’une louable magnanimité ? […] Que si nous faisons profit des erreurs, puisque les erreurs font les hommes sages, et que nous nous proposons, pour exemplaires de nos actions, les conseils des plus anciens personnages, que l’âge et l’expérience sont inévitables ; n’avouerons-nous pas que l’histoire nous doit servir de très excellent miroir pour y considérer le vice et la vertu, non terminés par la vie d’un mortel, mais par le perpétuel récit de tous les âges, et de tous les siècles. […] Si la lecture muette guerdonne les travaux d’un Hercule, d’un Bacchus, d’un Thésée, et les rend satisfaits d’avoir un étudiant témoin de leur valeur ; la récompense que nous leurs donnons n’est-elle pas beaucoup plus excellente, publiant leurs mérites en la présence des plus rares esprits de ce siècle, qui contemplent et l’histoire et le geste, représentant au vrai les effets de l’ancienne générosité ?
Que les femmes ne montaient pas sur l’ancien théâtre. Au reste les pièces dramatiques des anciens qu’on veut faire plus licencieuses que les nôtres, et qui l’étaient en effet jusqu’aux derniers excès dans le comique, étaient exemptes du moins de cette indécence qu’on voit parmi nous, d’introduire des femmes sur le théâtre.