C’est une pensée communs chez les peres, d’après Tertulien & Saint Cyprien, que le fard fait injure à Dieu, que c’est vouloir réformer son ouvrage, y ajouter, & l’embellir, comme un apprentif qui oseroit toucher aux tableaux d’Apelle, que ce qui est naturel est l’ouvrage de Dieu, & ce qui est artificiel l’ouvrage du démon : Quod nascitur, opus Dei est ; quod fingitur, diaboli. Le germe de cette pensée, que les Peres ont dévélopée, semble renfermé dans ces paroles de l’Evangile : vous ne pouvez changer la couleur même d’un de vos cheveux, ni rien ajouter à votre taille. […] Il court après la gloire de la beauté, il prétend ajouter à l’ouvrage de Dieu, donner des couleurs & des agrémens qu’on n’a pas reçu, & que Dieu ne veut pas donner, c’est censurer la providence, & la corriger ; tout cela est l’ouvrage du démon : Quod fingitur, opus diaboli. […] En voici deux qui nous régardent : les Comédiens, les Femmes fardées, il y ajoute les danseuses publiques, ce qui rentre dans l’espece de comédiens, puisqu’ils dansent sur le théatre. […] La Glose y ajoute deux vers dans le goût du tems.
Souvenez-vous que Jésus dit en l’Evangile, que celui qui regardera une femme en la convoitant a commis l’adultère en son cœur, et que Tertullien ajoute : Regarder et vouloir être regardée, convoiter ou se plaire d’être convoitée, c’est un même genre de péché : Videre et videri velle, est ejusdem libidinis.
Racine ajoute à ce défaut une tendresse plus insinuante. […] Les obscénités que Moliere a supprimées, n’ont point reformé le Théâtre : l’expression ne change rien au fond des choses ; elle ajoute quelquefois certaines idées qui marquent la passion, c’est-à-dire, l’affection ou le mépris ; mais ces idées accessoires ne suivent pas constamment, elles varient selon le changement des tems & des usages.
Le Mime ne s’était jamais fait accompagner que d’une flûte ; Pylade y ajouta plusieurs instrumens, même des voix ; & rendit ainsi les Fables régulières. […] Après avoir parlé de la taille, de la souplesse, de la légèreté & de l’oreille qu’il doit avoir ; il ajoute, qu’il n’est pas plus difficile de trouver un visage à la fois doux & majestueux.
J’ajoute encore que, dans notre siècle, les amateurs de la Comédie ne s’exposent guère à recevoir des leçons que sur le Théâtre ; et que ce motif, fût-il seul, devrait suffire pour faire revivre la Comédie, s’il n’y en avait pas ; afin d’apprendre leurs vérités à des hommes qui, sans cela, les ignoreraient éternellement ; puisqu’il n’est que trop commun d’être aveugle sur ses propres défauts, pendant qu’on est si clairvoyant sur ceux des autres. […] n’y a parmi vous, leur dit-il, ni Poète, ni aucune autre personne assez zélée, pour vous reprocher avec affection, et pour mettre au jour vos défauts et ceux de toute la Ville ; s’il vous arrive, par bonheur, qu’il en paraisse quelqu’un, vous devez l’embrasser avec la plus grande amitié, et le recevoir avec autant de joie et de solemnité, que si vous célébriez un jour de fête…. » Peu après il ajoute : « Si quelqu’un prend l’extérieur de Philosophe, dans la vue du gain, ou par vaine gloire et non pas pour votre utilité, il ne mérite pas que vous le receviez ; on peut le comparer à un Médecin qui, visitant un grand nombre de malades, ne pense à rien moins qu’à les guérir, mais à leur distribuer des couronnes et des parfums, à leur mener des femmes de mauvaise vie, et par conséquent à irriter leurs maladies et à les rendre incurables.
[NDE] On corrige "deshonnestteé" et ajoutons une virgule.
A quoi il ajoute, tant mieux, la foiblesse du poison en diminue le mal. […] Andromaque recommandant à sa Confidente de faire connoître à son Fils les Héros de sa Race, ajoute, Di-lui par quels exploits leurs noms ont éclaté, Plutôt ce qu’ils ont fait que ce qu’ils ont été : Parle-lui tous les jours des exploits de son Pere, Et quelquefois aussi parle-lui de sa Mere. […] Quichotte, un Chevalier sans amour, est un arbre sans feuilles & sans fruit, un corps sans ame, Quoique bon Chrétien & très dévôt, il étoit si amoureux, qu’avant que de commencer ces combats dont l’occasion se présentoit si souvent, son premier devoir étoit de se recommander à la Dame de ses pensées : ce qui ne nous dispense pas, ajoute gravement D. […] A cette premiere réforme il en ajouta une seconde, il fit parler à cette Passion son véritable langage.
Cet Auteur a presque copié la Dissertation de la condamnation des Théâtres, et ce qu’il y a ajouté, peut faire plus de tort à son dessein, que lui être avantageux ; nous en verrons des preuves dans les Extraits suivants. […] Il avoue ensuite qu’il avait fait une Dissertation Latine sur la Comédie, depuis dix ou douze ans, et qu’il y avait pris le parti de la justifier sans avoir mûrement examiné la matière, et par une légèreté de jeunesse ; il déclare qu’on a ajoute à son Ecrit ce qu’il n’y avait pas énoncé, savoir l’Approbation tacite de Monseigneur de Paris, et l’air méprisant avec lequel on a traité les Rituels dans la Lettre du Théologien ; il reçoit avec soumission la discipline des Rituels, et la doctrine qui en fait le fondement. […] On se lassa bientôt de ces Pièces pieuses ; ce qui y fit ajouter des Farces que le Parlement de Paris défendit en 1541. sous François I. comme contraires aux Saints Canons. […] Il ajoute que les Airs de Lully tant répétés dans le monde, ne servent qu’à insinuer les passions décevantes, en les rendant plus agréables et plus vives, plus capables par le charme de la Musique de s’imprimer dans la mémoire, parce qu’elle prend d’abord l’oreille et le cœur.
Elle ajoute, au sujet de son mariage avec Polieucte : Je donnai par devoir à son affection Tout ce que l’autre avoit par inclination. […] Jean Chrysostome1, qu’on est le plus éloigné de tout ce qui peut blesser la pudeur, il en coûte tant pour se conserver dans la pureté que Dieu exige de nous, de quel naufrage n’est-on pas menacé lorsqu’on s’expose sur la mer orageuse du Théâtre, & qu’on ajoute à l’inclination naturelle, l’art & l’étude de la volupté ?
Or pour bien entendre cela, il est bon de noter que tous les anciens Chrétiens, tant de l’Eglise, que de la police, et même du peuple, ont eu en grande détestation tels jeux, comme il appert par des traités faits spécialement contre iceux par saint Cyprienf, Tertullieng, et plusieurs autres : mais signamment ce grand docteur Gerson, après avoir écrit prolixement contre Roman de la Rose h, ajoute cinq conclusions, contre les jeux des sots qui se font ès jours des fêtes à Paris, où entre autres choses il dit, « que ceux qui favorisent à tels jeux pèchent mortellement, se montrant être plus infidèles et Païens, que Chrétiensi ». […] Aux critiques de Christine de Pisan, qui reprochait au roman son style grossier et son discours misogyne, Gerson ajoute le manque de respect pour la religion et la satire anticléricale de Jean de Meung, exprimant son dégoût pour la littérature romanesque.
Mais ajoutons des nouvelles autorités aux précédentes, pour éclaircir davantage ce point, qui est si important dans la Religion Chrétienne. […] « Abstinendum festis diebus ab omni peccato et ab omni opere carnali et terreno, et ad nihil aliud vacare debere, nisi ad orationem concurrere, ad Ecclesiam cum summa mentis devotione. ». » Ajoutons encore le Concile de Mâcon : « Vous, Chrétiens, disent les Prélats assemblés dans ce Concile, qui ne portez pas en vain ce saint nom dont vous êtes honorés, et qui désirez vous en rendre dignes par votre conduite ; écoutez avec attention les avertissements que nous vous donnons, sachant que Dieu ne nous a donné l’autorité que nous avons, que pour veiller sur vos âmes ; pour vous enseigner ce qui sert à votre salut, et pour vous retirer de toute sorte de mal.