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119. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXIII. Première et seconde réflexion sur la doctrine de Saint Thomas. » pp. 82-84

y Il n’y a donc rien dans ce passage qui favorise les comédiens : au contraire, on peut remarquer que Dieu voulant faire voir à un grand saint que dans les occupations les plus vulgaires il s’élevait des âmes cachées, d’un rare mérite, il ne choisit pas des comédiens dont le nombre était alors si grand dans l’empire, mais un homme qui gagnait sa vie à jouer d’un instrument innocent : qui encore se trouva si humble qu’il se croyait le dernier de tous les pécheurs, à cause, dit-il, que de la vie des voleurs il avait passé « à cet état honteux : fœdum artificium » : comme il l’appelait : non qu’il y eût rien de vicieux, mais parce que la flûte était parmi les anciens, un des instruments les plus méprisés ; à quoi il faut ajouter, qu’il quitta ce vil exercice aussitôt qu’il eut reçu les instructions de Saint Paphnuce ; et c’est à quoi se réduit cette preuve si décisive, qu’on prétend tirer de Saint Thomas à l’avantage de la comédie.

120. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Punctum Unicum. » pp. 5-6

Ce n’est pas qu’il soit défendu de se réjouir ; mais remarquez que toutes les fois que l’Ecriture parle de se réjouir, elle ajoute toujours : En Notre Seigneur.

121. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92

L’Abbé de de Besplas auroit dû ajouter : Le Prince doit empêcher qu’au théatre on n’accoutume la nation aux spectacles galants ; ils sont plus dangereux que les spectacles atroces. […] On l’a toujours fait, on le fait encore ; on feroit même bien d’y ajouter les jeux des Grecs & des Romains, la course, la lutte. […] Aux raisons ordinaires & aux autorités connues des Peres de l’Eglise, il ajoute celles-ci. 1.° Il fait sentir le danger de la danse théatrale, de la musique efféminée, & des instrumens d’un orchestre qui rendent les spectacles de nos jours infiniment plus dangereux que ceux de nos peres, où les attraits enchanteurs du vice n’étoient ni si fréquens, ni porté à un si haut point de perfection. […] Je n’en faisois pas mieux , lui dit-il brusquement ; car, ajoute l’Auteur, le nombre des vrais sages est toujours très petit, & celui des foux le plus grand. […] Il ajoute très-sensément : Le style du Poëte seroit en général agréable, si la frivolité ne s’y faisoit trop sentir.

122. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE X. » pp. 171-209

La profession de ceux-ci est un pur accident qui n’ajoute rien à la chose. […] Chrysostome1 : vous vous persuadez, ajoute ce Pere2, qu’allant voir une Comédienne jouer sur un Théâtre, votre ame n’en reçoive aucune blessure. […] vous, ajoute ce Saint Pere2, qui siégez dans l’Amphithéâtre, vous contemplez ce qu’on ne sçauroit exécuter sans crime !

123. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre I. Est-il à propos que la Noblesse fréquente la Comédie ? » pp. 3-19

.), parlant du Roi de Babylone : « Il ne garda pas longtemps, dit-il, la réputation d’un bon Prince ; il donna des fêtes plus longues que la loi ne le permettait, il représenta des comédies qui faisaient pleurer, et des tragédies qui faisaient rire ; ce qui était passé de mode à Babylone. » Comment ce même homme qui dans le siècle de Louis XIV fait un mérite à ce Prince d’avoir favorisé le théâtre, d’y avoir lui-même paru, et ajoute que ce serait une idée d’Attila, Roi des Huns, de vouloir le supprimer, comment a-t-il pu faire un crime au Roi de Babylone d’avoir fait représenter des comédies ? […]  69.) d’avoir si bien éloigné Louis XIV de toute application aux affaires, par l’amusement des spectacles, qu’à vingt ans, après quinze ans de règne, il ne songeait qu’à des ballets, comédies, tournois, mascarades, etc. ajoute (pag. […] Ces hommes, ajoute S.

124. (1753) Compte rendu de Ramire « Compte rendu de Ramire » pp. 842-864

Jérome qui proteste qu’il n’ajoute point foi à quiconque se porte pour n’avoir point été blessé de ces Spectacles : se nulli credere viro, si dicat se illasum evasisse à Spectaculis talium. […] Ramire ; il y ajoute une réfléxion dont la vérité & la simplicité doit frapper ses adversaires : c’est qu’en plaidant pour les Spectacles ils en montrent le danger, leur langage favorise trop les passions pour ne pas trahir leur cause : le Spectacle est pour la jeunesse, ce qu’est un peu d’eau pour un brasier ardent, elle ne suspend d’abord l’activité du feu que pour la rendre bientôt plus vive.

125. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « EXTRAIT Du Journal de Trevoux ; Mois d’Avril 1753. Art. XXXIX. » pp. 59-70

Jérome qui proteste qu’il n’ajoute point foi à quiconque se porte pour n’avoir point été blessé de ces Spectacles : Se nulli credere viro, si dicat se illasum evasisse à Spectaculis talium. […] Ramire ; il y ajoute une reflexion dont la vérité & la simplicité doit frapper ses adversaires : c’est qu’en plaidant pour les Spectacles ils en montrent le danger, leur langage favorise trop les passions pour ne pas trahir leur cause : le Spectacle est pour la jeunesse, ce qu’est un peu d’eau pour un brâsier ardent, elle ne suspend d’abord l’activité du feu que pour la rendre bientôt plus vive.

126. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatorzième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 260-274

Elle a ajouté, en me le donnant : — Je ferai ce soir à ma Compagnie, un présent qui va bien l’honorer. […] J’ai répété quelques endroits des Rôles du matin ; j’y ai ajouté les meilleurs scènes de ma troisième Pièce : je m’enhardissais : tous les sentimens que je rendais étaient dans mon cœur, & je les rendais bien.

127. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « APOSTILLE » pp. 33-57

Le roi, qui fait tant de choses avantageuses pour la religion, comme il l’avoue lui-même, ce monarque qui occupe tous ses soins pour la maintenir, ce prince sous qui l’on peut dire avec assurance que l’hérésie est aux abois et qu’elle tire continuellement à la fin, ce grand roi qui n’a point donné de relâche ni de trêve à l’impiété, qui l’a poursuivie partout et ne lui a laissé aucun lieu de retraite, vient enfin de connaître que Molière est vraiment diabolique, que diabolique est son cerveaul, et que c’est un diable incarné ; et, pour le punir comme il le mérite, il vient d’ajouter une nouvelle pension à celle qu’il lui faisait l’honneur de lui donner comme auteur, lui ayant donné cette seconde, et à toute sa troupe, comme à ses comédiens. […] Ce critique, peut-être trop intéressé et dont l’esprit va droit au mal, puisqu’il en trouve dans des choses où il n’y en a point de formel, ajoute que la comédie est quelquefois chez Molière « une innocente qui tourne, par des équivoques étudiés, l’esprit à de sales pensées o ».

128. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE I. Abrégé de la Doctrine de l’Ecriture Sainte, des Conciles et des Pères de l’Eglise, touchant la Comédie. » pp. 2-17

Le Canon 67. du même Concile ajoute : Il faut défendre aux femmes et aux filles Fidèles ou Catéchumènes, d’épouser des Comédiens : que s’il y en a qui en épousent, qu’elles soient excommuniées. […] Mais ceux qui se souillent eux-mêmes, et qui étant avertis de se purifier des taches qu’ils ont contractées avant que d’entrer dans l’Eglise, se conduisent avec impudence, ils aigrissent l’ulcère de leur âme, et rendent leur mal plus grand ; car il y a bien moins de mal à pécher, que d’ajouter l’impudence au crime qu’on a commis, et de ne vouloir pas obéir aux ordres des Prêtres.

129. (1726) Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat « Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat » pp. 176-194

Je sais bien qu’un nouvel Auteur peut traiter le même sujet que l’ancien, mais de peur de passer pour plagiaire, il évitera de copier les plus belles scènes et de se servir des plus beaux vers ; il fera peut-être mieux à tout prendre que l’ancien Auteur, qui a traité le même sujet, mais sa pièce aurait été beaucoup meilleure, s’il avait pu sans scrupule et sans rien diminuer de sa réputation se servir de tout ce qu’il a trouvé d’excellent dans l’ancienne pièce ; or pour cela il faudrait qu’il lui fût imposé par un prix proposé de perfectionner telle pièce, alors il ne perdrait rien des beautés de telle pièce de Corneille, de Racine, de Molière et de leurs successeurs, ou s’il se trouvait forcé de perdre quelques-unes de ces beautés, il leur en substituerait de plus grandes et y en ajouterait de nouvelles. […] J’ai oui dire autrefois à feue Madame de la Fayette, que dans une conversation Racine soutint, qu’un bon Poète pouvait faire excuser les grands crimes, et même inspirer de la compassion pour les criminels, que Cicéron disait que l’on pouvait porter jusques là l’éloquence, et il ajouta qu’il ne faut que de la fécondité, de la justesse et de la délicatesse d’esprit pour diminuer tellement l’horreur des crimes ou de Médée, ou de Phèdre qu’on les rendrait aimables au spectateur au point de lui inspirer de la pitié pour leurs malheurs, tel est le pouvoir des bons Poètes et tel est la faiblesse de nos esprits qui ne sont point en garde contre les charmes de l’illusion ; or comme les assistants lui nièrent que cela fût possible et qu’on voulut même le tourner en ridicule sur sa thèse extraordinaire, le dépit qu’il en eut le fit résoudre à entreprendre Phèdre où il réussit si bien à faire plaindre ses malheurs, que le spectateur a plus de pitié de la criminelle que du vertueux Hippolyte.

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