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449. (1836) De l’influence de la scène « De l’influence de la scène sur les mœurs en France » pp. 3-21

Il n’y a personne qui n’aimât mieux être Zopire que Mahomet, et sans le respect de Voltaire pour les mœurs et la vertu, il aurait fait plus de Mahomet que de Zopire.

450. (1771) Sermons sur l’Avent pp. 103-172

C’est en les considérant, qu’ils trouveront leur sanctification & leur joye, & non pas en voyant ces spectacles profanes, que les Payens recherchoient avec tant d’avidité, que plusieurs Chrétiens ne rougissent pas d’aimer encore, contre lesquels les saints Docteurs se sont élevez dans la suite de tous les siecles, & dont je suis engagé de vous parler aujourd’huy. […] d’éviter les occasions prochaines du péché, parce que celuy qui aime le péril, y périra, Eccli.

451. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106

On aime plus à rire qu’à pleurer, à se mocquer de ses semblables qu’à faire l’éloge de ses supérieurs. […] Les comédies de Plaute & de Térence sont imprimées avec plus d’économie ; mais les Comédiens aiment l’étalage.

452. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

J’ai donc douté, Monsieur, si ce n’était pas quelqu’un de ces Docteurs scéniques qui eût voulu nous donner son rôle par écrit, et réjouir ainsi le Public par une espèce de Comédie, où la Comédie serait jouée elle-même, en la canonisant en apparence : et j’ai même mieux aimé me laisser aller à ce dernier sentiment, afin d’avoir lieu d’égayer un peu la matière en certains endroits, et de vous moins ennuyer par les réflexions que je prétends faire sur toutes les parties de cette Lettre, et dont quelques-unes seront assez sérieuses. […] Or je demande présentement à notre Docteur, si le plaisir que l’on cherche dans la Comédie d’aujourd’hui, est un plaisir du siècle, ou si c’est un des plaisirs que Dieu a préparés aux hommes : car Dieu a ses plaisirs aussi bien que le siècle ; et « c’est une ingratitude honteuse à un Chrétien, dit encore Tertullien, de ne se pas contenter de tant de si agréables plaisirs que Dieu lui présente, et d’aimer mieux courir après les vains divertissements du siècle » : « Cur tam ingratus es, ut tot et tales voluptates a Deo contributas tibi satis non habeas et non recognoscas.» […] Mais comme les insectes aiment à se mettre au Soleil aussi bien que les Aigles, il n’y a point de Charlatan, point d’Opérateur, point de Saltimbanque, et enfin point de cette sorte d’engeance, qui ne tâche de se parer du nom du Roi. […] « Je n’ai jamais pu, dit-il, par leur moyen entrevoir cette prétendue malignité de la Comédie : car si elle était la source de tant de crimes, il s’ensuivrait qu’il n’y aurait que les riches et ceux qui ont le moyen d’y aller qui fussent les plus grands pécheurs ; et nous voyons cependant que cela bien égal, et que les pauvres qui ne savent pas ce que c’est que la Comédie, ne tombent pas moins dans les crimes de colère, d’impureté et d’ambition : j’aime donc mieux conclure avec plus de vraisemblance, que ces péchés sont des effets de la malice ou de la faiblesse humaine, qui de toutes sortes d’objets indifféremment prennent occasion de pécher. » On ne se serait point douté que notre Docteur fît le métier de confesser, s’il n’en avait averti ; car ce métier est un peu sérieux pour un Docteur de Théâtre : il nous assure cependant que c’est là un des moyens dont il s’est servi pour s’endoctriner sur le fait de la Comédie.

453. (1765) De l’éducation civile « De l’éducation civile » pp. 76-113

Ils ont aimé à se retrouver dans vos peintures, & à comparer ce qu’ils ont quelquefois senti au-dedans d’eux-mêmes, avec les impressions que votre magie leur fait éprouver.

454. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « La criticomanie — Autres raisons à l’appui de ce sentiment, et les réponses aux objections. » pp. 154-206

La plus dangereuse est la peinture à faux, dramatique, de l’homme et de la société, ou cette infidélité des tableaux vivants qui sont censés être ceux des mœurs ou de la vie commune de tel rang, de telle corporation, ou de tel âge ou bien de telles personnes que la malignité désigne, et qui vont être décriées, flétries, peut-être mises au désespoir ; il consiste aussi dans la solennité et l’éclat des représentations, avec tous les prestiges du théâtre ; c’est encore en réunissant la fiction à la vérité, en accumulant à plaisir les vices, en les combinant et faisant supposer une liaison naturelle entre eux ; c’est l’éternelle image des passions humaines les plus honteuses sous les traits sacrés de la vertu qu’enfin on ne croit plus voir nulle part qu’en apparence, que l’on méconnaît et décourage par trop de défiance, ou qu’on insulte par malignité ; enfin, c’est en créant ainsi et faisant agir avec toute l’énergie possible, sous les yeux de la multitude des personnages monstrueux qui servent d’excuse et d’encouragement aux méchants, qui font horreur aux bons et, comme je l’ai déjà dit, portent l’agitation dans les esprits faibles, l’inquiétude ou l’animosité dans les cœurs, exaltent la tête de tous, et vont de la scène publique provoquer la persécution, porter les désordres dans les scènes privées de la vie, où toutes les passions excitées imitent la hardiesse des auteurs, cherchent à réaliser leurs chimères jusques sur la vertu la plus pure : « Là de nos voluptés l’image la plus vive ; Frappe, enlève les sens, tient une âme captive ; Le jeu des passions saisit le spectateur ; Il aime, il hait, il pleure, et lui-même est acteur. » Voilà plus clairement comme il arrive que ces critiques vantées manquent leur but, sont de nul effet contre le vice audacieux, sur l’hypocrite impudent qui atteste Dieu et la religion en faisant bonne contenance au rang des victimes nombreuses des aggressions aveugles et des calomnies effrontées.

455. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VIII. De la Folie. » pp. 163-179

Elle aime partout le spectacle, il lui faut du bruit et du mouvement : courses, danses, combats, représentations, décorations, etc.

456. (1686) La Comédie défendue aux chrétiens pour diverses raisons [Traité des jeux et des divertissemens] « Chapitre XXV » pp. 299-346

Lui qui est l’auteur de la verité, il n’aime point la fausseté : il regarde toute sorte de déguisemens, comme une alteration, comme une falcification. […] Ce qui doit suffire pour les en détourner, puisque l’Ecriture nous apprendd que celui qui aime le danger perira dans le danger.

457. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre III. Origine des Théâtres. » pp. 22-49

L’Égypte aimait trop les Arts & les Sciences pour ne pas l’accueillir ; c’est de là qu’elle sera parvenue jusques chez les Grecs, avec le culte d’Osiris & des autres Dieux.

458. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre II. L’Exposition, le Nœud & le Dénouement. » pp. 183-210

J’aime mieux en convenir, plutôt que de courir les risques qu’on me reproche trop de partialité.

459. (1640) Lettre apologétique pp. 2-42

Si l’on m’objecte que dans la farce il y a des mots un peu libres, et de mauvaise édification qui fait que l’on condamne la Comédie, je réponds que c’est être ignorant Logicien, en ce que l’une n’est pas de l’essence de l’autre, et qu’étant deux actions différentes et séparées elles n’ont aucune analogie entre elles, et que tel aimera l’une, qui haïra l’autre, outre que s’il se dit quelques rencontres ou pointes d’esprit qui soient facétieuses, les termes en sont ambigus, et n’ont aucun sens qui puisse blesser les chastes oreilles ; Ce n’est pas que je ne souhaitasse qu’elle fût abolie, pour le peu de satisfaction que les honnêtes gens y reçoivent, cela obligerait au moins la plupart de nos Prédicateurs et les Ministres de ne quitter pas si souvent le texte de leur Evangile, pour nous étourdir la tête de telles matières, et parler avec plus de modération de la Comédie, et de ceux qui y assistent.

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