La représentation d'un amour légitime, et celle d'un amour illégitime font presque le même effet, et n'excitent qu'un même mouvement qui agit ensuite diversement selon les différentes dispositions qu'il rencontre ; et souvent même, la représentation d'une passion couverte de ce voile d'honneur est plus dangereuse, parce que l'esprit la regarde plus sûrement, qu'elle y est reçue avec moins d'horreur, et que le cœur s'y laisse aller avec moins de résistance.
Je dois avertir que le Possible n’est pas tout-à-fait éxclu du Théâtre ; il ne faut lui déffendre l’entrée des Drames, qu’autant qu’il s’agit d’événemens surnaturels, ou qui n’arrivent que rarement dans le monde. […] Il est clair que l’action est tout-à-fait modernes ; ainsi l’on fait agir Mercure, Jupiter, dans un tems où l’on ne connait que la Religion Chrétienne, que le culte du vrai Dieu : il est aussi comique d’avoir fait une telle faute, que si l’on fesait paraître un des Saints de la Légende au grand Aléxandre, ou bien à un des anciens Rois de Perses.
Ne peut-on pas les soupçonner d’agir par envie, & de chercher à rabaisser le mérite des Ecrits immortels qu’ils ne voient qu’avec chagrin, parce qu’ils n’en sont pas les Auteurs ? […] Les Auteurs se contentent bien souvent d’imiter le sujet & même la marche des Drames qu’ils parodient ; mais ils ne les copient pas si fidèlement qu’on puisse dire que leurs Ouvrages soient trop ressemblans : ils font agir des Personnages différens, qui éprouvent les mêmes situations ; en sorte qu’ils paraissent composer un Poème nouveau, lorsqu’ils ne font que le calquer sur un modèle.
« Un fils, dit saint Augustin, doit obéir en tout à son père, excepté contre la Loi de Dieu, et quand dans cette circonstance un fils préfère Dieu à son père, le père n'a pas droit de se mettre en colere contre son fils. » « Il n'est permis de désobéir à ses parents que quand il s'agit d'obéir à Dieu », « In ea re sola filius non debet obedire patri suo, si aliquid pater ipsius jusserit contra Dominum Deum ipsius. […] Il l'exhorte à retourner dans la solitude, et lui représente les avantages de sa vie qu'il a quittée : « Souvenez-vous, lui dit-il, que par le Baptême vous êtes devenu soldat de Jésus-Christ ; dès lors vous avez fait serment de lui être fidèle, et de n'avoir égard ni à votre père, ni à votre mère quand il s'agirait de son service …… Quelques caresses que votre petit neveu vous fasse pour vous retenir ; quoique votre mère les cheveux épars, et les habits déchirés vous montre le sein qui vous a allaité, pour vous obliger de demeurer, quoique votre père se couche sur le seuil de la porte pour vous empêcher de sortir : foulez-le courageusement aux pieds, et sans verser une seule larme, allez promptement vous ranger sous l'étendard de la Croix.
Lorsqu’on a une fois avalé le poison, l’on ne peut plus ensuite en empêcher l’effet, il faut qu’il agisse sur le corps ; il en est de même pour l’âme. […] « Donare res suas histrionibus, vitium est immamane : quia laudatur peccator in desideriis animæ suæ, et qui iniquè agit, benedicitur. »Aug.
Nous nous en approchons avec plaisir, toutes ses actions nous intéressent, elles deviennent en quelque façon personnelles ; il aime comme nous, nous voulons agir comme lui ; la réflexion n’y a point de part. […] [NDE] Il s'agit de Cyrus II, fondateur de l'empire perse.
La représentation d'un amour légitime et celle d'un amour qui ne l'est pas font presque le même effet, et n'excitent qu'un même mouvement qui agit ensuite diversement selon les différentes dispositions qu'il rencontre : et souvent même, la représentation d'une passion couverte de ce voile d'honneur est plus dangereuse, parce que l'esprit la regarde avec moins de précaution, qu'elle y est reçue avec moins d'horreur, et que le cœur s'y laisse aller avec moins de résistance.
On ne considère pas que la vie Chrétienne doit être non seulement une imitation, mais une continuation de la vie de Jésus-Christ; puisque c'est son esprit qui doit agir en eux, et par eux, en imprimant dans leur cœur les mêmes sentiments qu'il a imprimés dans celui de Jésus-Christ.
On ne considère pas que la vie chrétienne doit être non seulement une imitation, mais une continuation de la vie de Jésus-Christ, puisque c'est son esprit qui doit agir en eux, et par eux, et imprimer dans leur cœur les mêmes sentiments qu'il a imprimés dans le cœur de Jésus-Christ.
Dans le monde les passions sont séparées ; le théatre les rassemble, les combine, les diversifie toutes à la fois, pour mieux séduire ; objets, modes, vanités, erreurs, tout agit ; c’est un enchantement qui énerve, possede, corrompt toute l’ame. […] Les pères & mères vont chercher des causes éloignées du désordre des enfans ; c’est le théatre qui les perd, qui leur apprend à former des intrigues & faire agir les domestiques, à surprendre la vigilance & ménager des rendez-vous, à voler, à emprunter de l’argent, à regarder le crime comme une galanterie, le mensonge comme une adresse, le luxe comme bienséance, l’autorité comme tyrannie. […] Chrétiens, quand il s’agit de conserver les biens, la santé, faut-il montrer la perte assurée ?
Le mot Sçène consacré au Théâtre par les Modernes, signifie proprement le lieu de l’action, & les différentes parties d’un Acte où l’on voit agir les Acteurs. […] Prémièrement, que l’Acteur qu’on fait venir à l’aide d’un Messager, ne soit pas trop éloigné de l’endroit où se passe l’action : en second lieu, celui qui en mande un autre doit être d’une condition un peu distinguée, parce que les gens de la lie du peuple n’ont aucune dignité qui les empêche d’agir à leur fantaisie, & qu’il ne serait pas naturel de les voir attendre gravement les personnes aux-quelles ils ont envie de parler : l’Opéra-Bouffon ne peut guères employer ce moyen. […] La remarque que je vais mettre ici paraîtra superficielle ; mais on ne saurait être trop minutieux quand il s’agit d’une plus grande perfection.