Ce Prince étant à Toulouse accorda aux femmes publiques des lettres de faveur.
De la part des défendeurs fut dit au contraire que de tout temps & ancienneté, par la grace, pleine puissance, science & autorité d’amours, plusieurs beaux & grands privilèges, franchises, libertés & immunités avoient été accordés, à ce que les suppôts de la masquerie pussent plus franchement vaquer, étudier & profiter en la faculté & art d’aimer ; qu’ils sont notoires, ont été publiés & enregistrés en la cour & en tous les sieges d’amours ; qu’il s’en fait tous les ans lecture ès grands jours des Rois & Carême-prenant, & font passés en forme de coutume immémoriale ; par lesquels leur est permis d’être braves, emplumés, déguisés, découpés, musqués, masqués, parfumés, en tel habit & tonsure, entrer ès festins, banquets, danses, & toutes assemblées de damoiselles, y amener tabourin, de choisir telle damoiselle que bon leur semble, de disputer avec elle de l’art d’aimer, circonstances & dépendances, la mener en un coin, lui remontrer qu’il est son serviteur, qu’il désire son amour, & user de telle instruction, mémoires & remontrances qu’il croit devoir servir à cela, & ce au vu & su des maris & de tous autres ombrageux, tant & si long-temps que bon leur semble, sans que le mari leur puisse ni doive donner aucun trouble ni empêchement, d’être rêveur ou fâcheux.
Ce n’est point à vous, mon Frère, à réformer les abus ou les usages qui sont dans l’Univers ; mais c’est à vous à les rejeter si tôt qu’ils ne s’accordent pas avec l’Evangile, cette règle toujours vivante sur laquelle nous serons tous jugés.
» Sixièmement, les Spectacles ne s’accordent point avec l’état d’un Chrétien en cette vie, dont l’esprit consiste à fuir, non seulement toute sorte de plaisir, mais à mettre encore sa joie dans les larmes de la pénitence23. « Chaque chose, dit-il, a ses différents états, maintenant les Païens se réjouissent tandis que nous autres Chrétiens nous sommes dans le combat. […] Dans le Manuel des Curés pour la Province de Salzbourg de l’année 1582 au Chapitre 12 du Titre de l’Eucharistie, où l’on demande à qui on doit accorder ou refuser d’approcher de la Sainte Table : Que l’on chasse, dit ce Manuel55, toutes les personnes infâmes, comme sont les voleurs, les femmes débauchées, les Comédiens, les Bateleurs.... et tous ceux qui ont une fort mauvaise réputation dans le public, avec qui l’Apôtre nous défend de demeurer et de manger.
Mais pour surabondance de droit, je vous nie maintenant ce que j’ai pû vous accorder tout à l’heure.
Ce qui a fourni la matiere de plusieurs tragédies, bonnes ou mauvaises, & qui traitent avec raison de tiran & de monstre, ce même Prince que leurs Préfaces appellent grand, & à qui la protection éclatante qu’il a accordé au théatre, devroit procurer quelque ménagement de la part des poëtes tragiques.
Le Roi la leur accorda très galamment, & me donna ordre de les escorter.
.° Les Loix Romaines conservent le fard aux femmes. à qui on accorde la toilette, elles le croyent donc permis ; il cite là-dessus deux loix du digeste, de aur. argent. legat ; mais très-mal, elles n’en disent rien.
Il en a laissé beaucoup sur lesquels les anglois ne s’accordent pas, & qu’il a désespéré de faire entendre ; il n’a pas osé leur donner un sens arbitraire : il abandonne à la sagesse du lecteur la découverte des merveilles qu’il y voudra supposer.
Il est absolument défendu par les Canons & par les ordonnances d’Orléans & de Blois, de faire des danses les jours de fête & de dimanche, & les Parlemens accordent leur protection aux Curés & aux Magistrats municipaux pour faire exécuter ces sages loix, & en punir les infracteurs, & je ne sais pourquoi ils souffrent les bals & les spectacles les jours de fête.
Le pieux Orateur en fit bien-tôt un contre les Romans, qui semble être une nouvelle réparation du peu qu’il avoit, comme malgré lui, accordé à la scène.