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114. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

J’ai même trouvé que quelques Pièces de Molière, trop libres, & d’autres Comédies, où il est question d’amour, pouvaient être très-utiles aux mères-de-famille ; j’approuverais fort celles qui les iraient voir représenter, dans le dessein d’étudier le cœur humain, quoiqu’elles ne voulussent pas y conduire leurs filles ; elles pourraient en tirer des lumières sûres, pour les guider dans la manière de se conduire avec ces Jeunes-personnes. […] Il ne devrait pas y avoir un tableau, dans les Drames imitatifs des mœurs actuelles, qui ne présentât une instruction solide : l’Auteur doit non-seulement exprimer aux yeux, nos coutumes & leurs abus, chacun avec le vernis qui caractérise l’assentiment ou l’improbation ; mais encore sonder le cœur humain, pour y découvrir la source de nos défauts, & du déclinement d’usage viciés, mais légitimes à leur naissance : c’est en dévoîlant les secrets ressorts de ce sphynx impénétrable, en mettant à nud ses tortueux détours, ses abîmes de noblesse & de grandeur, de bassesse ou de turpitude, qu’il éclairera son siècle sur les mœurs : la peinture du bien ou du mal, quoi qu’en dise Riccoboni, est également utile sur le Théâtre ; le chef-d’œuvre de Molière, sera toujours la Pièce où cet excellent Dramatique a fait le tableau de l’hypocrisie. […] Aussi, reconnaît-on aujourd’hui, que Molière, en corrigeant la Cour, infecta des vices qu’il lui reprochait, tout le reste de la France. […] Dans la Comédie, dont les mœurs ont avec les nôtres un rapport plus immédiat, & dont les personnages ressemblent mieux à des hommes ; tout est mauvais & pernicieux ; tout tire à conséquence pour les Spectateurs ; & le plaisir même du Comique étant fondé sur un vice du cœur humain, c’est une suite de ce principe, que plus la Comédie est agréable & parfaite, plus son effet est funeste aux mœurs… Molière est le plus parfait Auteur comique… mais qui peut disconvenir que ses Pièces ne soient une école de mauvaises mœurs ? […] Je n’excuserai pas Molière ni ses imitateurs ; toutes les criminations que monsieur Rousseau entasse contr’eux ne sont que trop fondées, & l’examen sévère qu’il fait de quelques-unes de leurs Pièces, est dicté par la raison : mais que de Comédies où sa critique n’eût trouvé rien à reprendre !

115. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IV. Les spectacles inspirent l’amour profane. » pp. 32-50

Mais Corneille, Racine, Molière, Voltaire et tous les poètes modernes ne se sont occupés dans leurs drames qu’à exciter l’amour.

116. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre V. De la Dépense des Spectacles. » pp. 75-88

C’est le Bourgeois, le Marchand, le Financier, le Procureur gentilhomme, environné de maîtres, comme celui de Molière, qui bien loin de corriger personne de ce ridicule, qu’il a si bien joué, n’a servi qu’à le répandre.

117. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

On ne peut pas être plus contraire à ce que vous avancez, Monsieur, sur le même Molière dans votre Dissertation.

118. (1731) Discours sur la comédie « PREMIER DISCOURS SUR LA LETTRE DU THEOLOGIEN DEFENSEUR DE LA COMEDIE » pp. 2-32

Véritablement quelques personnes s’étaient avisées de dire que Molière avait plus corrigé de défauts à la Cour et à la Ville lui seul, que tous les Prédicateurs ensemble : mais comme a dit fort judicieusement l’Auteur de la République des Lettres Avril. 1684. p. 201.

119. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE II. Des Spectacles des Communautés Religieuses. » pp. 28-47

Et dans le fond il est vrai que dans toutes les pièces monastiques les vers, les acteurs, les décorations, les habits, ne sont divertissants que par le ridicule ; ce qui a donné lieu à un couplet de chanson fort connu : « Nous jouons des comédies Dans l’enclos de nos maisons, Et même des tragédies Mieux que Molière et Baron.

120. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VI. Du Cardinal Mazarin. » pp. 89-108

Dans le fond un Comédien, fût-il Molière ou Baron, n’est pas fait pour traiter avec un Pape sur l’affaire des investitures.

121. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

Dans les fêtes nous chantons des cantiques, nous écoutons la divine parole, nous faisons des prières, nous approchons des sacrements ; aux spectacles on chante des chansons licencieuses, on prêche la morale lubrique de Quinault, les impiétés de Molière, on rend hommage aux anciennes et aux nouvelles Déesses, à Vénus et aux représentantes.

122. (1845) Des spectacles ou des représentations scéniques [Moechialogie, I, II, 7] pp. 246-276

A cela Bossuet répond, car l’objection n’est pas nouvelle : « Il faudra donc que nous passions pour honnêtes les impiétés et les infamies dont sont pleines les comédies de Molière ».

123. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Sixième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 40-72

Un moment : je fais ce que je dis, & je ne prétens pas, comme tu pourrais le croire, faire rendre les chefs-d’œuvre de Molière, de Corneille, de Racine, &c.

124. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

Je l’admire dans la critique qu’il fait du Misantrope, chef-d’œuvre de Molière, (c’est une justice que je suis obligé de lui rendre) personne ne le peut mieux que lui ; il puise dans son sein les raisons qu’il avance pour convaincre. « Tout véritable Misantrope (dit-il) est un monstre, s’il pouvait exister, il ne ferait pas rire, il ne ferait qu’horreur. » C’est une vérité incontestable, je le crois aisément, Molière s’est trompé, mais je ne prends point le change, c’est de lui qu’il parle, il est ce monstre « des Spectacles & des mœurs (dit notre Critique forcené) voilà qui formerait un Spectacle à voir, d’autant plus que ce serait la première fois. » Persifflage pitoyable & digne de l’Auteur, comme s’il n’était pas des Comédiens honnêtes gens : lui-même avoue avoir été étroitement uni avec un. […] Cessons de placer au rang des grands Hommes les Corneille, les Racine, les Molière, les Voltaire, ou diffamons-les, puisqu’ils sont de nos jours l’ornement, l’ame de nos Théâtres.

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