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62. (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30

Je vais le prouver en osant écrire sur une matière que vous avez traitée : c’est sacrifier à cet amour de la vérité, l’amour-propre même. […] Je n’oublierai pas que j’écris à un philosophe1 ; je tâcherai donc d’éviter tout paradoxe, et surtout de ne point m’écarter de mon sujet. […] Si vous ne leur demandez, comme je dois le croire, puisque j’écris à un Sage, que des efforts humains, je vous apprendrai, après l’avoir appris de Corneille, qui n’était pas un mauvais Philosophe, quoiqu’il fût un grand Poète, quels sont les moyens que l’art dramatique emploie pour purger les passions4. Voici ses propres mots : « La punition des méchantes actions et la récompense des bonnes, employées de nos jours, n’était pas en usage dans le siècle d’Aristote : ce Philosophe écrivait après Platon qui bannit les Poètes tragiques de sa République, parce qu’ils remuent les passions trop fortement ; et comme il écrivait pour le contredire, et montrer qu’il n’est pas à propos de les bannir des Etats bien policés, il a voulu trouver cette utilité dans les agitations mêmes de l’âme, pour rendre les Poètes recommandables par la raison même sur qui l’autre se fonde pour les bannir : mais ce fruit, qui peut naître des impressions que fait la force de l’exemple, lui manquait. » Voilà, ce me semble, un précepte constant, dont je crois que j’ai montré l’application dans Cinna. […] [NDA] Je m’étendrai cependant sur plusieurs articles beaucoup plus qu’il ne serait nécessaire, si je n’avais à persuader que des philosophes comme vous, parce que j’écris pour tous ceux qui fréquentent notre théâtre, et que j’ai dû également leur épargner la peine de consulter eux-mêmes les ouvrages que je cite ; et les mettre en état de juger, entre nous, d’après leur propre sentiment.

63. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175

Instruit sans doute par les faveurs dont il se vante & les disgraces dont il se plaint, ce témoin véridique a écrit à leur toilette & sous leur dictée. […] La Czarine à qui on a écrit ces belles pieces, la souffriroit-elle dans ses Sujets ? […] Sa vie ressembloit à ses écrits. […] C’est une lettre de Beelzébuth à l’occasion du Poëme infâme de la Pucelle, écrite du fonds des enfers à Voltaire son premier ministre, où l’irreligion & les mœurs sont tournées en décision. […] Après ce préliminaire qui sert de préface, on peut lui demander pour qui écrivez-vous donc ?

64. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « PRÉFACE. » pp. 3-6

Etant d’ailleurs très persuadé, que ceux qui desireraient s’instruire à fonds sur ce qui regarde la Comédie, pouvaient trouver dans l’excellent Livre de Monseigneur le Prince de Conti, et dans plusieurs autres écrits qui ont paru depuis sur ce sujet de quoi être pleinement satisfaits. […] L’on a déja fait à la vérité plusieurs excellents écrits sur le sujet de la Comédie, qui sont comme autant de flambeaux capables de dissiper les ténèbres de ceux qui aiment ce vain amusement ; mais comme les goûts des hommes sont différents, j’espère que celui-ci, ne laissera pas d’être utile, d’autant qu’il peut servir de Décision sur cette matière, puisqu’il est fondé sur l’Ecriture Sainte, les Conciles et les Pères de l’Eglise ; C’est pourquoi il y a tout lieu de croire que Dieu y répandra sa bénédiction.

65. (1731) Discours sur la comédie « Lettre à Monsieur *** » pp. -

S’il y avait pourtant quelques remarques dans mon écrit que pussent servir à ceux qui travaillent, ils me feraient bien de l’honneur de les employer. […] J’ai même mis par écrit, pour faire plaisir à quelques personnes, ce que je n’avais dit que de vive voix, et je vous laisse le maître de tout pour le montrer à qui vous jugerez à propos.

66. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  TABLE. DES MATIERES. Et des Personnes dont il est parlé dans les deux Volumes. » pp. 567-614

Cet écrit est du nombre de ceux qui ont été faits contre la Lettre de M. […] Cet Ecrit est attribué à M. le Marquis de Mezieres. […] Caractere de leurs Ecrits, 531. […] On a omis d’indiquer l’Ecrit suivant, attribué à M. […] Indication de quelques Ecrits qui ont relevé ses erreurs & ses variations, 525 & 550.

67. (1715) La critique du théâtre anglais « PREFACE DE L’AUTEUR » pp. -

PREFACE DE L’AUTEUR Persuadé comme je le suis que rien n’a contribué davantage à corrompre notre siècle que les spectacles, je consacre volontiers quelques-unes de mes veilles à écrire sur ce sujet. […] Je ne me suis pourtant pas fait scrupule d’ajouter en quelques occasions un mot ou deux à l’Original ; mais uniquement pour en rendre le sens plus intelligible, pour en conserver mieux toute la force, et pour garder en même temps les règles de la langue dans laquelle j’écris.

68. (1823) Instruction sur les spectacles « Préface. » pp. -

Nous avons cru que dans un temps où la fureur pour les spectacles semble être parvenue à son comble, il ne serait pas inutile de faire paraître, sur cette matière, un petit écrit qui serait, en quelque façon, la quintessence des meilleurs qui en traitent. […] » Nous ne nous flattons pas que ce petit écrit fera fermer les spectacles et abolira des plaisirs que la corruption a si bien établis.

69. (1765) Apologie du théâtre français pp. 1-4

***  Et là le grand Corneille (Auteur incomparable) Pompeux dans ses écrits, sublime dans son art, Doit ici trouver place et prendre aussi sa part ; L’esprit ingénieux ! […] le bon Crébillon, d’éternelle mémoire, A fait jusqu’à sa mort les plus doctes écrits ; Qui n’est émerveillé d’entendre ses récits !

70. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VII. De la Vraisemblance. » pp. 277-286

« L’Historien, dit-il, écrit ce qui est arrivé, & le Poète ce qui a pû ou dû arriver » ; il s’éxprime encore ailleurs dans des termes plus positifs. […] Si c’est en France, comme il y a lieu de le soupçonner ; les Gaulois étaient trop barbares lorsque les Romains les subjuguèrent, pour savoir même ce que c’était qu’un Livre, ou qu’un amas de feuilles écrites ; ils ne songeaient qu’à se déffendre des courses des Germains, qu’à ravager les pays de leur voisinage. Et pourtant l’Auteur place des Ecoles jusques dans les Hameaux, puisque le Bucheron balance s’il ne désirera point d’être Maître d’Ecole : même sous la seconde race de nos Rois, l’ignorance était générale, le Gentilhomme se fesait gloire de ne rien savoir ; les Prêtres mêmes savaient à peine écrire leurs noms : or, comment y aurait-il eû des Ecoles dans les Villages ?

71. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XI. Du jeu des Acteurs. » pp. 345-354

&c. ils devraient se dire ; « Nous déclarons donc que nous n’écrivons que pour le Comédien ? […] « Il faut, dit-il, écrire la Pantomime toutes les fois qu’elle fait tableau ; qu’elle donne de l’énergie ou de la clarté au discours ; qu’elle lie le Dialogue ; qu’elle caractérise ; qu’elle consiste dans un jeu délicat qui ne se devine pas ; qu’elle tient lieu de réponse ; & presque toujours au commencement des Scènes. » Les Poètes du nouveau Théâtre qui affectent d’écrire la Pantomime, ne la marquent-ils que dans les circonstances si judicieusement prescrites par M.

72. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE I. Que les Spectacles sont des plaisirs défendus. Preuves de cette défense tirées de l'Ecriture sainte, des Pères de l'Eglise, des Conciles, des Rituels, et des Lois civiles. » pp. 43-53

Ecoutez ce que dit saint Jean : « Je vous écris, pères… Je vous écris, enfants… Je vous écris, jeunes gens… N'aimez point le monde, ni ce qui est dans le monde… Car tout ce qui est dans le monde est concupiscence de la chair, ou concupiscence des yeux, ou orgueil de la vie, ce qui ne vient point du Père, mais du monde. » « Omne quod est in mundo, concupiscentia carnis est, et concupiscentia oculorum, et superbia vitæ, quæ non est ex Patre, sed ex mundo est. » 1.

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