Faire profession du Christianisme, et vivre dans le vice ; ramper bassement aux pieds d’un protecteur, et traiter fièrement ses égaux ; piller d’une main, et prodiguer de l’autre ; passer du palais au parterre, avoir une charge et une Actrice. […] Ce serait un établissement fort honorable pour les Demoiselles ; elles auraient pour dot bien flatteuse les applaudissements du public ; les plus grands Seigneurs, épris de leurs talents et de leurs grâces, étalés dans le beau jour du théâtre, et bien sûrs d’y trouver de grandes maîtresses dans les mystères, des sentiments et des plaisirs, se croiraient heureux d’apporter aux pieds de ces Déesses leur fortune et leurs charges, etc. […] Rome, jamais vaincue des vaillants et vertueux, se vit frappée du pied des fols, et les places armées de Truands et Comédiens !
C’est le fanatisme du clergé espagnol, de concert avec le monachisme et le jésuitisme ultramontain, qui les y ont fait éclore et mûrir, en foulant à leurs pieds, non seulement la morale chrétienne et évangélique, mais encore les droits les plus sacrés de la légitimité.
La Rosiere s’approche de la balustrade du Sanctuaire, dépose son bouquet à ses pieds pour marquer que l’amour de sa vertu & du travail vient de Dieu, qu’il faut lui en rendre toute la gloire. […] Vos compagnes qui ont mérité d’être vos émules, & dont la conduite me fait regretter, de n’avoir qu’une récompense à donner, (compliment banal des Académies dans la distribution des prix,) rendent un hommage sincere & flatteur à leur choix, la voix publique le confirme, un peuple nombreux célébre avec moi votre triomphe, & la Religion se plait à le consacrer en recevant aux pieds des Autels les honneurs qu’on rend à la plus vertueuse.
Notre Opéra éxcite aussi dans ceux qui viennent l’admirer un enthousiasme violent, qui les contraint à frapper des pieds & des mains : il est inutile d’avoir des choses grandes & sublimes à leur dire ; ils ne les entendraient pas. […] Ajax porte fouet semble annoncer un cocher ; Œdipe ne promet qu’un homme dont les pieds sont percés ; &c ; L’Eunuque ne fait pas attendre des choses bien distinguées.
C’est dans ces pièces que les vices qui ont de l’éclat, et qui ont déshonoré les Princes qui les ont eus, sont élevés au-dessus des vertus abattues sous leurs pieds : que l’impudicité est appelée chasteté, et qu’elle passe pour telle dans une fille qui n’a qu’un amant, et qui lui abandonne son cœur et son corps sans lui donner de rival. […] Depuis qu’une femme a perdu la pudeur, quelle a banni la modestie, qu’elle a mis sous ses pieds l’honneur de son sexe, c’est un serpent rempli de poison, qui met sa gloire et son étude à donner de l’amour et à en recevoir.
Si le but principal de la comédie est d’exciter les passions, parce qu’elle sait que l’homme ne hait rien tant que le repos, et ne se plaît qu’à être remué, celui de la religion Chrétienne est de les calmer, les réprimer, arrêter leurs fougues et leurs saillies, tenir renfermées dans leurs cachots ces bêtes farouches qui ne sont enchaînées que par les liens invisibles de la grâce, c’est le principal exercice de la morale Chrétienne, c’est notre lutte, notre tâche, notre combat journalier, le tout de l’homme Chrétien, la grâce que Jésus-Christ nous a apportée du Ciel est une grâce militaire qui arme l’homme contre lui-même, et le met dans la nécessité de tenir ses passions sous ses pieds, s’il n’en veut bientôt devenir le jouet et le misérable esclave, « actiones carnis spiritu mortificare quotidie affligere minuere, frænare, interimere »S. […] , c’est à raison de cela qu’il est dit que le Royaume des Cieux souffre violence, il ne faut se promettre aucune trêve, avez-vous étouffé un mauvais désir, déraciné une habitude, vaincu une inclination vicieuse, foulez-la aux pieds passez à celle qui est vivante, « calca mortuum, transi ad vivum ».
Car quand un Chrétien se trouve au spectacle, pour assister à ce que les Gentils font en l’honneur de quelqu'unj de leurs idoles, c’est approuver l’idolatrie Gentile, et fouler au pied la vraie et divine religion en contuméliek du vrai Dieu. […] Les bêtes cruelles surmontées et apprivoisées par la piété et religion des autres : il verra pareillement plusieurs avoir été ressuscités des morts, et plusieurs corps jà consumés être sortis de leurs sépulchres, pour se réunir à leurs âmes : et surtout verra un merveilleux et admirable Spectacle, à savoir le diable, lequel avait triomphé de tout le monde, gésir tout étendu, sous les pieds de Jésus-Christ.
Sous Henri III en 1581, les nôces du Duc de Joyeuse & de Marguerite de Lorraine belle-sœur du Roi, furent célébrées par des fêtes, festins, mascarades, courses, combats en armes, tant à la barriere comme en lice, & des ballets à pied & à cheval ; les paroles composées par Ronsard, & la Musique de Baïf. […] La seconde la corruption du goût & des mœurs ; & la troisieme est l’esprit d’indépendance & d’une vaine Philosophie, qui affecte de fouler aux pieds toute espece d’ordre & de regle, & qui semble caractériser l’esprit de notre siecle. […] « Dans le tems où l’impiété est en crédit & va tête levée tandis que la vertu est foulée aux pieds(a) » Le fameux Acteur Baron fut si offensé des termes de l’ordonnance de sa pension(b), qu’il balança pour se décider à l’aller recevoir : Baron disoit qu’un Acteur, pour devenir parfait, devroit être élevé sur les genoux des Reines, expression peu mesurée, mais bien sentie , dit un des Auteurs de l’immense Dictionnaire de l’Encyclopédie. […] Une preuve incontestable de cette vérité, est le dernier opéra nouveau, l’opéra d’Ernelinde, où l’on voit une prison vaste & superbe succéder à une forteresse, dont les murailles ne sont guères plus hautes que les hommes, & un temple tout resplendissant de l’éclat des métaux les plus précieux, pour lequel on tremble beaucoup plus que pour les soldats qui viennent s’égorger jusqu’aux pieds des autels, dans cet asile sacré, & cela dans un tems où les Rois de la Norvege sont encore portés sur des faisceaux d’armes, comme au premier acte, & dans lequel il n’est fait aucune mention de l’allégorie & de l’illusion de la fable.
Jesabel immolée près de ce champ fatal ; cette Peine foulée sous les pieds des chevaux, les chiens désaltérés dans son sang inhumain, & les membres de son corps hideux, déchirés. […] Le Grand-Prêtre sait aussi quand il parle à Joas, se proportionner à la portée d’un Enfant, & on a le même plaisir quand on l’entend rabaisser devant lui la majesté de son langage, que quand on le voit se prosterner à ses pieds. […] Je ne parle point de ces ornemens du lieu de la Scene qui coutoient des sommes si considérables aux Grecs & aux Romains, & au Cardinal de Richelieu : les Piéces médiocres ne méritent pas ces dépenses, & les bonnes n’en ont pas besoin ; mais un appareil théatral, quand il est nécessaire à la Représentation, cause quelquefois un Spectacle agréable, & donne de la dignité à la Piéce, comme dans Athalie : on voit entrer un Enfant, escorté d’une nombreuse compagnie, un Enfant qui s’approche d’une Reine qui l’attend, & qui attire sur lui tous les regards, parce qu’il est le grand Personnage de cette Scene ; dans la suite on voit apporter en cérémonie un bandeau Royal qu’on pose sur une table, avec l’épée de David, & le Livre de la Loi, on voit seul avec un Enfant un homme respectable par son âge, sa dignité, ses vêtemens, & tout à coup ce Vieillard vénérable est aux pieds de cet Enfant. […] Lorsqu’au dernier Acte le rideau se tire, l’Enfant paroît sur un Trône auprès de sa Nourrice : Josabet, son Fils, & ses Filles sont au pied du Trône, les Levites les armes à la main l’environnent, tout cet appareil a quelque chose de majestueux, qui fait plaisir à un Spectateur, & cette raison me persuade encore ce que j’ai avancé plus haut, que si cette Piéce étoit représentée gratis devant notre Populace, comme les Tragédies Grecques devant celle d’Athenes, elle y seroit attentive, & peut-être très-émue, sans songer à l’harmonie du langage, qui n’auroit rien que de très-intelligible pour elle, malgré ce qu’on nomme la contrainte des Vers.
Les animaux que vit Ezéchiel,41 avaient des ailes, et des pieds ; avec les ailes ils volaient en haut, avec les pieds ils marchaient sur la terre : voilà la figure des deux sortes de récréations, que j'ai mis au commencement de ce paragraphe ; l’intérieure que l’âme reçoit volant vers Dieu, s’occupant en la connaissance, et amour des choses Divines. […] Les oiseaux de Paradis, sont presque toujours en l’air, sinon quand pour se soulager un peu du battement de leurs ailes, qui est presque continuel, ils s’accrochent aux arbres avec de petits filets qu’ils ont au lieu des pieds. […] Bref, en sortant de là, vous chanterez à Dieu un Cantique de louange ; disant avec cette sainte ; « Je vous louerai mon Dieu, mon Sauveur, parce que étant au milieu des flammes, je n’ai point été brûlée » ;64 Et avec David, « O mon Dieu je vous rendrai les vœux que je vous avais fait avant que de venir ici ; car je n’ai pas oublié que je vous avais promis de vous louer, et de vous remercier : je le fais parce que vous avez délivré mon âme de la mort, qui en a tué tant d’autres en ce lieu ; et avez préservé mes pieds de la chute : O que cela m’oblige de vous plaire durant le temps que je suis en cette vie, éclairée de la lumière de la Foi, qui donne la vie à une âme.
Partout ils rencontrent des esclaves accoutumés à fléchir sous l’autorité la plus despotique, à servir les passions les plus honteuses ; mais ils ne voient point d’amis qui s’intéressent à leur véritable gloire, et qui osent plaider généreusement aux pieds du trône la cause de l’innocence et du malheur. […] C’est aux pieds de ces saints autels qu’ils recevaient la consécration de leur apostolat ; c’est de ce temple auguste qu’ils partaient, comme ces nuées dont parle Isaïe, pour aller porter la lumière aux peuples de l’aurore. […] C’est au pied des autels que les bûchers s’allument, Qu’on livre la victime aux feux qui la consument. […] A ses propres périls, il porte donc au pied des tribunaux le cri lamentable de l’innocence accusée, et dissipe le prestige de l’erreur prête à la condamner. C’est alors que la victime, échappée au glaive des bourreaux, tombe à ses pieds comme à ceux de son libérateur.
Est-ce au pied du théâtre, ou de l’autel qu’on va chercher les consolations des tristesses publiques ou particulières ?
Mais parce que la fin de la comédie est de délecter, et que les pratiques de la vertu ne sont pas celles qui plaisent le plus à notre nature, on les a quittées pour représenter ce qui peut être dans la complaisance des passions, et l’on se propose pour dernière fin, une volupté qui est l’amorce commune de tous les vices ; et d’autant que ces acteurs veulent donner de l’admiration, ils vous font voir des prodiges de méchanceté, des usurpateurs qui s’élèvent dessus les trônes par toutes sortes de crimes, en mettant sous leurs pieds, tous ceux qui ne peuvent servir autrement à leur fortune : des inimitiés éternelles ; des vengeances toujours extrêmes ; la cruauté n’épargne ni l’âge, ni le mérite, ni le sexe ; elle s’étend jusques aux derniers degrés d’une famille, et jusques aux cendres des défunts ; ce ne sont que duels, que guerres, qu’assassinats, où pour donner plus de compassion, l’innocence demeure toujours opprimée.
reçois mes sermens : je jure au pied de tes autels de ne jamais mettre du rouge sur mes levres, ni de me rendre le visage difforme par du blanc. […] On craignit toute sa vengeance, on se jette à ses pieds (attitude très-lascive), on lui fait l’aveu de tout, on lui débite l’anecdote ou plutôt la sable des anciennes amours, on demande grace, on renonce au portrait commencé, on promet la plus grande fidélité. […] Apelles est dans l’ivresse & le transport, ne se possede plus, le pinceau lui tombe des mains, il entre en fureur, il brise sa palette, se jette aux pieds de Campargue & lui avoue son impuissance à peindre un si bel objet. […] Plusieurs choses cependant semblent autoriser ce cahos : 1°. le bal masqué, où la nuit le tumulte & les masques trompeurs font naître à chaque instant d’agréables erreurs, où sans décence & sans retenue tous les âges, les rangs, les sexes confondus, suivant en se jouant la Folie & Momus ; 2°. les drames de Collé & de Durosoi, &c où, sans pudeur ; on fait danser des rondes à Henri IV, chanter des chansons grivoises, boire à sa santé avec un meûnier, un paysan, sa fille, &c. les maréchaux de France ; 3°. les foyers, où les plus grands seigneurs, aux pieds des actrices, sont hommage de la croix de Malthe, de S. […] Heureusement pour les terres australes, il n’en avoit point entendu parler, le poison du christianisme n’auroit point manqué de l’infecter, dès que les françois, anglois, espagnols y avoient mis le pied.
Grégoire de Nice parle d’une teinture d’or en usage de son tems, dont on enduisoit les cheveux comme on les enduit d’essence, c’étoit une espece de vernis appliqué sur les cheveux, qui faisoit un meilleur effet que la poudre, apparemment de-là étoit venue l’ancienne coutume de dorer en entier les statues des Saints, sans laisser la couleur de la chair, même aux pieds, aux mains & au visage. […] Absalon fils de David, si cher à son pere, & si peu digne de l’être, passoit pour le plus bel homme du Royaume d’Israel de la tête aux pieds, il étoit sans défauts, sa chevelure extrêmement longue faisoit sa plus grande beauté ; il en étoit trés-curieux. […] Une des grandes preuves, & l’un des grands fruits, à la conversion de la Magdeleine, fut d’avoir consacré ses cheveux à Jesus Christ, les employant à essuyer ses pieds, qu’elle avoit arrosé de ses larmes : Capillis suis tergebat.
Jesabel fut écrasée par sa chûte, foulée aux pieds des chevaux, & si bien mangée par les chiens, & traitée comme du fumier, selon la prédiction du Prophête, qu’on n’en trouva que l’extrémité des pieds & des mains. […] Il étoit dans la puanteur d’un fumier, couvert d’ulceres de la tête aux pieds ; le voilà bien habillé parfaitement, sain dans les parfums & les délices de la vie : Secunda Cassia .
Elle court à l’église où ils étoient assemblés, se jette aux pieds de Nonnus, les arrose de ses larmes, & lui demande le Baptême avec tant d’instances, de protestations, de gémissemens, que les évêques touchés de tant de marques de conversion, furent d’avis de le lui donner. […] On ouvrira sans doute une porte de communication, pour aller de plein pied du parterre à l’église & de l’église au parterre. […] Ces hommes si austeres, si grossierement habillés, qui marchoient nuds pieds & nue tête, sont masqués comme des prêtres élégans.
Il est encore convenu de tout le monde, & notoire par toutes les histoires, que depuis Constantin & ses enfans, quoique réformé par le christianisme dominant, & mis sur le pied où nous le voyons, par les loix innombrables des Empereurs Valentinien, Valens, Gratien, Théodose, Arcade, Justinien, le théatre continua d’être très-mauvais jusqu’à son extinction en Occident par l’irruption des barbares, en Orient par l’invasion des Turcs. […] Il donne ainsi l’idée de son mérite, dont l’Affiche du 3 juillet 1765 fait un pompeux panégyrique, & qu’elle transmet à la postérité : Mon corps dont la structure a cinq pieds de hauteur Porte sous l’estomac une masse rotonde, Qui de mes pas tardifs excuse la lenteur, (il est en effet très-important au public de savoir que Panard avoit un gros ventre.) […] Le Maréchal, pour se moquer d’elle & amuser le Roi de cette farce, lui déclare que c’est une affaire d’État qui passe ses pouvoirs & doit être portée aux pieds du Trône.
Bazile fait leur portrait d’après nature (Serm. du Luxe) : Des femmes lascives, qui ont perdu la crainte de Dieu & secoué le joug de Jesus-Christ, ne faisant aucun cas des feux de l’enfer, méprisant Dieu & les Anges ; elles ôtent avec impudicité de dessus leur tête le voile sacré de la modestie, regardant les hommes avec impudence, couvertes d’habits somptueux, leurs cheveux étalés, l’air dissolu, le ris lascif, leurs pieds dans l’agitation folle de la danse, provoquant l’incontinence, corrompant la jeunesse, souillant l’air par des chants efféminés, la terre par des danses luxurieuses, toujours environnée de libertins, &c. […] On en voit, il est vrai, jusqu’au pied des Autels insulter au Dieu de sainteté, forcer l’asyle de la religion, tendre des pieges à l’innocence, & faire triompher le démon jusque sur le trône de la Divinité ; les Anges frémissent d’horreur, les ames pures en tremblent. […] Elles vous font aujourd’hui des amans, elles vous feront un jour des bourreaux, lorsque damnés avec vous, & par vous, ils vous reprocheront à jamais les coups mortels que vous portâtes à leurs ames, & que transportés de rage ils vous maudiront, vous déchireront, vous fouleront aux pieds, & que ces mêmes membres, ce même corps qui ont été l’instrument de la lubricité & le théatre du scandale, deviendront le théatre & l’instrument du supplice : Per quæ peccavit, per hæc punietur.
J’ai vu ce jeune homme au spectacle, je vais au-devant de lui avec la parure d’une Actrice, occurrit ei ornatu meretricio, femme volage, babillarde, inquiette, qui ne peut se tenir sur ses pieds : Venez, je vous cherche, je vous prépare mille délices, je suis toute parfumée d’ambre & de bergamote, ma chambre est délicieusement meublée, mon lit est jonché de fleurs, je suis libre & seule chez moi : Intenui lectulum meum, sttravi tapedibus. […] L’éloge de Baron, Acteur célèbre dans les rôles de Prince, porte : Il conservoit son rang aux pieds de ses Maîtresses, & se donnoit les airs de tromper les Duchesses. […] Les Académies se sont mises sur le pied de faire l’éloge de chacun de leurs membres, à leur réception & à leur mort ; ce qui nous a valu l’immense recueil d’Eloges de Fontenelle, tous remplis d’esprit & de graces, quoique plusieurs assez peu mérités.
Ne perdons rien de la gloire des Comédiens ; ils ont de grands modèles, & dans l’histoire & dans la fable, plus d’une fois célébrés sur la scène, Hercule aux pieds d’Omphale, Achille dans l’isle de Sciros, Sardanapale dans son palais, Caligula sur le théatre. […] Les Dames s’y rendent parées de leur mieux, les Messieurs y font de belles cavalcades au-tour des carrosses, & on voit arriver quantité d’hommes à pied déguisés en pâtissier ou en berger, qui portent chacun un fenetra sur la tête. […] Peu à peu on s’est défait d’une jupe embarrassante, on s’est mis en homme de pied en cap.
Le Triumphateur estoit seul dans un Siege élevé & distingué des autres, où estoient ses enfans devant luy, & comme à ses pieds. […] Lucullus en fit porter en Pompe cent dix, qu’il avoit gagnez, & une Statuë d’or, de Mitridate de six pieds de hauteur, avec un Bouclier enrichy de Pierres precieuses Le Grand Pompée y produisit la Statuë de Pharnacez, qui estoit d’argent : une autre qu’il avoit fait faire de soy-mesme, enrichie de perles ; trois petites Idoles d’or, quelques unes de Myrthe, & trente-trois Couronnes ornées de Perles & de Pierres precieuses. […] Il reste seulement à se persuader l’espace necessaire à une telle affluence : sur tout, si l’on prend au pied de la lettre ce que Plutar que écrit de Lucullus.
tous les jours sept à huit mille habitans de Paris répandus dans les salles de Janot, d’Audinot, de Nicolet, soit aux Boulevards, soit à la foire de Saint-Germain, soit à la foire de Saint-Laurent, n’ont pas de remparts plus assurés contre un élément non moins redoutable que l’eau ; par-tout les édifices de ces histrions sont de bois, du moins en grande partie, et les gens qu’amène une imprudente curiosité ont du feu sur leurs têtes, sous leurs pieds, autour d’eux, au théâtre, dans les combles, dans les coulisses, dans les souterrains. […] Alors nos deux morts, par la vertu d’un baume merveilleux, sont sur pied. […] Mais comment un homme (je peins les faits) qui tous les jours vient publiquement savourer l’infamie, qui, a la face de ses connoissances, de ses amis, de ses parens peut-être, se jette parmi cent prostituées, les attaque de conversation, répond à leurs apostrophes, leur donne le bras, les promène par la ville, à pied ou en voiture ; comment un homme qui ne se respecte plus lui-même, repecteroit-il encore quelque chose ?
Un habitué m’a depuis assuré, qu’à la vérité, monsieur Boulevard sautait à pieds joints par-dessus la permission ; l’autorité, ce me semble, eût mieux fait de la lui donner sans restriction. […] Rentré chez moi, le bonnet de nuit sur la tête, enveloppé dans ma robe de chambre et les pieds sur mes chenets, je récapitulai tout ce que j’avais vu, fait et dit dans le jour, et j’ajoutai à mes remarques que, dans le moment où l’autorité donne des commissaires aux premiers théâtres, sa sollicitude devrait s’étendre sur les théâtres du second ordre ; que le pouvoir, dans les mains d’un homme intègre et nullement intéressé dans les recettes, est nécessaire à la suppression des nombreux abus qui se commettent chaque jour dans les petits spectacles. […] [NDA] Mot passé en proverbe, extrait du Pied de Mouton, mélodrame de la Gaîté.
Elle ne s’auilit pas en s’humiliant : Elle va à pied, mais elle ne se laisse pas tomber dans la boüe. […] Ie conclus absolument à la suppression de ces premiers ; & le feu President de Harlay, assisté de son Gilot & de son Rapin, les condamna vn jour à estre pendus par les pieds, comme gens desesperez, & qui se jettent dans les precipices.
Ils le mirent sur le pied où il est aujourd’hui que la grossièreté en est bannie. […] Un vrai pénitent ne fait pas plus de grâce à l’idolâtrie du vice : il va, comme Madeleine, arroser de ses pleurs, essuyer avec ses cheveux, embaumer de ses parfums les pieds du Sauveur ; matière, occasion, danger, image, souvenir du péché, il voudrait tout immoler.
La tentation d’Eve par le serpent, celle de Notre-Seigneur dans le désert, les prestiges des magiciens de Pharaon, les possessions de l’Evangile n’ont rien de commun avec ce cahos de délire, aussi contraire au bon sens qu’à la religion & au bonnes mœurs : ce transport de sorciers dans le vague des airs, à cheval sur un bâton, par la vertu d’un onguent magique ; cette cohorte de démons, ce trône au milieu d’une campagne pour recevoir les hommages, ces cornes, ces pieds de chevre, ces danses, ces chants, ces repas, ces infamies, ce font les rêves d’un malade, les écarts d’un cœur corrompu, qui se livrent à toutes les images qui flattent la volupté.
ma chère, mon adorable épouse, croyez-vous que je regrette à vos pieds celle à qui vous ressemblez-- ?
Il l'exhorte à retourner dans la solitude, et lui représente les avantages de sa vie qu'il a quittée : « Souvenez-vous, lui dit-il, que par le Baptême vous êtes devenu soldat de Jésus-Christ ; dès lors vous avez fait serment de lui être fidèle, et de n'avoir égard ni à votre père, ni à votre mère quand il s'agirait de son service …… Quelques caresses que votre petit neveu vous fasse pour vous retenir ; quoique votre mère les cheveux épars, et les habits déchirés vous montre le sein qui vous a allaité, pour vous obliger de demeurer, quoique votre père se couche sur le seuil de la porte pour vous empêcher de sortir : foulez-le courageusement aux pieds, et sans verser une seule larme, allez promptement vous ranger sous l'étendard de la Croix.
Ce système d’empiètement et d’usurpation d’autorité fut adopté par les ministres du culte, qui, foulant à leurs pieds les préceptes de la religion chrétienne, convoitaient les richesses terrestres de ce bas monde, et voulant, disaient-ils, s’en emparer pour la gloire de Dieu, ils s’appliquèrent, dans toutes les occasions, à en imposer au stupide vulgaire et à rançonner la crédulité.
L’Avare a deux enfants, un fils et une fille : le fils aime éperdument la maîtresse de son père ; et la fille, de son côté, aime un jeune Cavalier, qui s’est introduit dans la maison sur le pied de domestique, et qui passe tranquillement ses moments à côté de sa maîtresse.
Le vice sur le trône, le vice dans la société se réunissent sur la Scène pour creuser le précipice sous les pieds de ses amateurs. […] Mais, comme il ne veut pas se brouiller avec les Dames, & qu’il n’espere pas leur faire abandonner les rubans & les épingles, il leur conseille d’avoir un grand fil d’archal qui aille depuis la tête jusqu’aux pieds, il conduira le feu du tonnerre jusqu’à terre, sans leur faire aucun mal. […] Mais, ajoute l’auteur, & ceci ne convient pas moins au Théatre, nous contemplions ce spectacle enchanteur, sans penser que l’enfer étoit sous nos pieds, & qu’entre nous & une mer de feu, il n’y avoit que quelques toises d’intervalle, qu’à chaque instant une éruption pouvoit nous engloutir . […] Augustin, parlant de la femme célebre par son libertinage, qui se convertit aux pieds de Jesus-Christ, appelle famosa malâ utique famâ .
Il va, revient, est là-haut, est là-bas, il parle, il chante, il bat des entrechats, siffle, ricane, effleure la tendresse, tire un flacon, caresse son plumet, content de lui, dit des fadeurs aux belles, d’un pied léger fait trois pas de ballet, tourne la tête, arrange ses dentelles. […] Tout se jette à ses pieds, jusqu’à Bacchus même, quoique dieu & amant d’une autre. […] C’est une exagération plus qu’oratoire, de mettre l’ame entiere de la nation aux pieds du théatre y prenant des leçons d’héroïsme. […] Ovide attribue à Venus le miracle de la statue de Pygmalion, & Colardeau fait honneur du sien à l’Amour & au penchant naturel des deux sexes Selon lui, l’un & l’autre éperdus, préoccupés, distraits, s’élevent, & d’un pied chancelant & timide, marchent abandonnés au destin qui les guide .
J’aurais attendu toujours de pied ferme Mr. […] Prouvez moi, lui dirai-je alors, que votre sermon ait fait plus d’effet, et que cette Devote qui vient de maudire à vos pieds les Jésuites, soit retournée chez elle avec moins de penchant à la médisance, qu’elle en soit sortie plus charitable pour son prochain et moins acariâtre pour son domestique. […] Qu’un seigneur épris de ses charmes et de ses talents vienne mettre alors sa fortune à ses pieds, quel mal en résulterait-il ? […] Il ne me reste donc plus qu’à faire des vœux pour qu’il plaise à nos Antagonistes d’avoir à notre égard moins de prévention et plus de charité, pour que les Comédiens puissent en France comme partout ailleurs se posterner librement aux pieds des Autels et remercier Dieu D’avoir reçu de lui le talent enchanteur De parler à l’esprit par l’organe du cœur.
Admirons encore1 la reconciliation du genre humain, avec Dieu le Pere, par la médiation de son Fils, le triomphe de la vérité sur les nuages de l’erreur & de l’imposture, celui de la mortification sur la volupté, de l’humilité sur la gloire du monde, le mépris de la vie & des Richesses que la Religion nous inspire : nous foulons aux pieds les Dieux des Nations, nous chassons bien loin les Anges des ténébres ; ces victoires ne sont-elles pas bien plus flateuses que celles que l’on remportoit autrefois dans le Cirque ? […] Ils font voir la luxure abbattue sous les pieds de la continence, la perfidie vaincue par la fidélité, la cruauté par la douceur, la miséricorde triomphante de la vengeance, & la modestie de l’orgueil.
Si ton pied, ta main, ou ton œil te scandalisent, couppe les, arrache les, & jette les loin de toy : pour nous apprendre qu’il nous faut separer des personnes qui nous sont occasion de peché, quoyqu’elles nous fussent aussy necessaires que l’œil, la main, ou le pied le sont au service de l’homme.
Magdelaine négligée, échevelée va se jeter aux pieds du Seigneur, les baise avec respect, les arrose de ses larmes, les essuie avec ses cheveux, y répand un parfum précieux : les effets ne sont pas moins différens, dans Esther ils sont légitimes ; Assuerus épris de ses charmes étoit son mari. […] C. a laissé répandre du parfum sur ses pieds & sur sa tête, il a approuvé cette action, il est vrai, mais tout cela n’est point du fard, il n’en fut jamais question dans l’Évangile ; au contraire l’hypocrisie des Pharisiens, ces sépulchres blanchis sont rigoureusement condamnés ; les Apôtres réprouvent tous les ornemens qui sentent la vanité ou la galanterie, les cheveux frisés, les riches habits, &c. […] Fard de cheveux, du front, des sourcils, des dents, des lévres, des joues, du cou, des mains, des pieds, des ongles, &c. il en donne pour tout ; il parle pour l’appliquer du pinceau, des aiguilles, des brosses, des peignes de plomb, huile, miel, masqué pour le conserver.
que n’attendent-ils le lendemain …… et ils verront toute cette population calme se porter en foule au pied des autels pour y participer à une des cérémonies les plus augustes du culte chrétien. […] « L’Eternel est son nom, le monde est son ouvrage, Il entend les soupirs de l’humble qu’on outrage, Juge tous les mortels avec d’égales lois, Et du haut de son trône interroge les rois…t. » Quelle leçon plus éloquente, plus sage, plus hardie, a-t-on jamais adressée à ceux qui gouvernent la terre, que celle prononcée par Joad, aux pieds du jeune Joas, après avoir ceint son front du bandeau royal, et l’avoir reconnu pour son roi ? […] Ici, à nos pieds, c’est la ville africaine, la ville des pirates conquise par nos braves, et cette mer dont les flots, par leur balancement perpétuel, baignent successivement ses côtes et les rivages de notre patrie.
Il y eut toutefois quelque chose de singulier dans l’artifice du lieu, car l’eau fut aussi-tost détournée, & les mesmes troupes y combatirent un moment apres à pied sec.
messieurs, mesdemoiselles, Moreau, petit Arlequin très-intelligent, haut de 2 pieds : 15 ans.
En prenant acte de cet aveu, que les jésuites et leurs partisans regrettent sans doute, d’avoir renouvelé dans leurs brochures modernes, on acquerra la triste conviction, que ce qu’ils appellent l’église, ainsi que les papes d’alors, étaient, en ces temps-là, plongés dans la corruption la plus infecte, et foulaient audacieusement à leurs pieds, la vraie religion chrétienne, les préceptes de Jésus-Christ et la morale évangélique, qui commande la charité, la douceur, l’humilité, et prescrit formellement d’obéir aux princes de la terre.
Entre autres édifices il y avait dans cette maison une grande salle de vingt-une toise et demie de long, sur six toises de large, élevée du rez de chaussée de trois à quatre pieds, soutenue par des arcades, pour la rendre plus saine et plus commode aux Pauvres que l’on y recevait.
Valère se jette aux pieds d’Elise pour lui demander pardon de sa désobéissance, et lui promet avec serment qu’à l’avenir il exécutera à la lettre tout ce qu’elle lui ordonnera.
Il savoit dessiner : son coup d’essai fut de peindre un luth dans un tableau de la Magdelaine aux pieds du Sauveur, qu’il vit dans une église. […] On y voit son buste couronné de laurier, dans d’autres il est sur un trône, & des envoyés des princes à ses pieds qui lui offrent des présens ; dans une autre une femme nue représentant la vérité, son pied sur un satyre, la Renommée qui la couronne, Jupiter lançant la foudre, & ces paroles autour d’elle, veritas odium parit . […] J’ai un Coigni, Bellone & la Victoire, Ma foible voix n’a pu chanter la Gloire ; J’ai vu la Cour, j’ai passé mon printemps muët aux pieds des idoles du temps ; J’ai vu Bacchus sans chanter son délire ; Du Dieu d’Issé j’ai dédaigné l’empire ; J’ai vu Plutus, j’ai méprisé sa cour ; J’ai vu Dapné, je vais chanter l’Amour Aussi est-il dédié à sa maîtresse.
) le cinisme de la licence ombrager la tête de la galanterie de son pennage orgueilleux ; la hardiesse, mere du vice regner dans des yeux impudens, comme dans ceux des Bacchantes échevelées, quand un thyrse à la main, elles fouloient aux pieds les sages loix de la pudeur ; des demi-robes parsemées des couleurs de la débauche & semblables à celles des Filles de Sparte, quand presque nuës elles alloient disputer le prix des exercices gymmiques ; le feu des peintures dangereuses vomi par cent bouches impures, comme les flammes de l’Etna pour le malheur de ceux qui l’environnent ; une jeunesse novice portant d’une main la torche ardente de la passion aveugle, & de l’autre le frêle roseau de l’inexpérience, aller en foule porter dans le gouffre de la corruption les tendres fruits de l’éducation, les racines déliées de la vertu & les fleurs délicates de la santé . […] Terre, vous ne vous entrouvrez pas sous nos pieds ! […] Cette hydre à cent têtes occupe cent de nos villes, & son haleine empestée pullulant à chaque souffle, fait que la France notre mere n’est qu’une playe depuis la tête jusqu’aux pieds . […] Beau Sexe, à qui nous avons assigné cette pudeur pour appanage, que venez-vous faire dans ces lieux où des fronts d’airain foulent aux pieds cette vertu ? […] De l’or & des honneurs je ne demande pas, Juste Ciel, seulement fais qu’avant mon trépas Je puisse de mes yeux voir trois de ces Corsaires Ornant superbement trois bois patibulaires, Pour prix de leurs larcins en Public élevés, Danser la sarabande à deux pieds des pavés.
J’ai toujours regardé la forme de l’habillement des femmes, comme une suite et comme une conséquence de cette modestie dont le sexe fait profession ; aussi voyons nous que, dans tous les pays, quelque différence que l’usage ait introduit dans les habits, ceux des femmes ont été respectés ; et, malgré les variations infinies de la mode, elles sont restées couvertes depuis les épaules jusqu’aux pieds ; il y a même des pays où elles sont enveloppées en entier dans une mante, en sorte qu’elles ne laissent entrevoir qu’un œil pour se conduire ; mais dans les pays même où les femmes ont le plus de liberté, la décence exige qu’elles ne laissent voir précisement que leur visage et leurs mains ; encore ont elles soin de porter toujours des gants.
Sur les six heures du soir il fut conduit à l’Opéra, dans un carosse superbe à huit chevaux magnifiquement encharnachés ; soixante valets de pied, portant chacun un flambeau, éclairoient cette marche ; quarante coups de canon, un cortege brillant, lui donnoient un air de triomphe. La salle de l’Opéra est un bâtiment de 300 pieds de long, sur 136 de large & 60 de haut. […] Pour contenir les troupes, on alongea la salle de 250 pieds, ce qui est énorme, & d’un mauvais goût.
Ces folies occasionnerent une guerre particuliere, dite la guerre des amoureux, dont la galanterie étoit le principe & l’objet, qui fit mettre sur pied & presque périr trois armées, & dont par une paix galante les Calvinistes profiterent. […] Henri IV, son successeur, qui rétablit la France & en mérita toute la tendresse, avoit été dans son enfance nourri avec du pain bis & des gousses d’ail, manquant souvent de linge, allant au froid & au chaud, nuds pieds & nue tête, avec les gens de la campagne ; actif, infatigable, méprisant la mollesse & le luxe, dédaignant le faste & la parure, ne connoissant aucun danger, se jetant au milieu des ennemis dans les combats, à travers une forêt de lances, familier, populaire, compatissant, attentif à tous les besoins des peuples. […] On s’armeroit contre des brigands impies qui viendroient à main armée piller l’Eglise, & on souffre le brigandage d’une femme mondaine, qui armée des traits bien plus meurtriers de l’immodestie, vient jusqu’aux pieds du trône du Tout-puissant lui enlexer des trésors bien plus précieux, l’adoration & l’amour de tous les cœurs !
Au bout de la table, à droite, le Temple des Arts & de la Guerre, (deux choses qu’on n’a jamais fait aller de pair) couronné par Minerve, en habit guerrier ; le bouclier passé dans le bras, position ridicule, qui suppose un bouclier percé, dans lequel on passe le bras, (c’est peut être une méprise du confisseur) ayant à ses pieds des instrumens de Mathématique, de Musique &c. autre ridicule. […] Mars y est assis sur un faisseau d’armes, & ayant sous les pieds, ce qu’il n’avoit jamais vu, des canons, des bombes, des boulets, qu’il avoit fait porter sur le toit de son Temple, qui ne l’enfonçoient pas, & y tenoient je ne sai comment.
La sublime morale chrétienne et évangélique fut trop souvent foulée aux pieds par ceux-là même qui s’annonçaient pour la prêcher, par des prêtres hypocrites et prévaricateurs, devenus corrupteurs de la morale religieuse, de la morale politique et de la morale particulière. […] C’est pour seconder leurs intérêts qu’ils immolèrent sur les autels de Plutus, de ce dieu des richesses, et la morale et la justice ; c’est dans ce but qu’ils trahirent et qu’ils sacrifièrent sans remords l’humanité et la bonne foi qu’ils foulèrent indignement à leurs pieds.
Il rapporte les paroles de la Dissertation, quoiqu’elle eût été méprisée par les Savants : il les réfute pied à pied, pour empêcher que les faibles et les ignorants ne fussent surpris par ce mauvais Ouvrage ; et il s’applique à faire voir que les Comédies de ce siècle corrompent le cœur, en rapportant plusieurs morceaux des Comédies les plus fréquentées.
Témoin les jours & les nuits qui suivoient en dansant sur vos pieds… Les soleils étoient las de nous regarder, & moi je n’étois point las d’aimer.
Ce gentilhomme, si bien élevé, si doux, si judicieux, vomit plus de grossieretés contre son écuyer que la plus brutale harangere ; il lui donne des coups de lance sur la tête, l’étend presque mort à ses pieds.
Creuse indignée, ne sachant pas qu’Ion est son fils, veut le faire empoisonner, Son dessein est découvert, elle est condamnée à la mort ; elle se réfugie au pied de l’Autel.
En vain ai-je essayé de leur démontrer l’inconséquence de leurs raisonnements, et l’impossibilité d’accorder la vanité de l’amour propre, avec un aveu aussi humble et aussi chrétien qui l’écrase et qui l’atterre, qui soule aux pieds des lauriers cueillis, et ceux dont vous êtes encore en état de vous couvrir.
Il jugera beaucoup plus avantageux pour sa bourse d’en revenir aux bouquins b ; alors force sera à quelques littérateurs de chercher un usage plus lucratif de leurs ciseaux, et à quelques libraires d’aller à pied comme Barbinc.
Roquesens, Gouverneur des Pays-Bas étoit Sujet aussi, & Sujet du Roi d’Espagne, double titre d’exclusion ; le Duc de Savoye étoit alors un fort petit Prince, c’étoit un fameux guerrier ; l’Angleterre qui ne vouloit pas de guerre craignoit qu’il en suscitât, son petit état aux pieds des Alpes, étoit si éloigné & pauvre, quel secours en espérer ? […] Arlequin sur le théatre Italien n’en diroit pas davantage ; n’en diroit pas tant, elle joue le pour & le contre pour donner la farce complette jusqu’aux pieds des autels, & c’est le Chef de l’Eglise. […] Charles IX fut payé de retour par une autre comédie dans le même goût après sa mort, Elisabeth lui fit faire à Londres de superbes sunérailles, à la mode Anglicane, auxquelles fut invité l’Ambassadeur Catholique de France ; on tapissa de noir la grande Eglise de Saint Paul, on dressa au milieu un magnifique cataphalque environné des armes de France, & surmonté de la statue du Roi défum ; Elisabeth s’y rendit à pied en habit de deuil traînant, précédée de quatorze Evêques & de soixante Seigneurs qui conduisoient chacun galamment une Dame par la main ; c’étoit le plus beau & le plus dévot de la procession, le cérémonial Romain n’est pas si dévot ; la Reine demeura à toute la cérémonie, & à l’oraison funèbre, & portale deuil pendant trois mois, rien ne l’y obligeoit, & tout devoit l’en détourner. […] Quaud on vint le matin lui dire qu’il étoit temps de partir, elle se lève, prend son manteau, se couvre modestement de son voile, & marche vers l’échaffaud un crucifix à la main qu’elle ne cesse de regarder & de baiser avec le plus tendre respect ; quand elle y fut montée, ella adressa la parole à ses Juges & au peuple nombreux, que la curiosité y avoit attiré, elle proteste qu’elle est innocente du crime dont on l’a accusée, qu’elle meurt dans la Religion Catholique Apostolique & Romaine prête à perdre mille couronnes & mille vies pour cette sainte Religion qui fait tout son crime ; qu’elle pardonne de bon cœur tout le mal qu’on lui a fait ; qu’elle prie tous ceux qu’elle a pu avoir offensés de lui pardonner : le bourreau se jette à ses pieds pour lui demander pardon de ce que son devoir l’oblige de faire, elle lui pardonne volontiers, mais ne voulut point qu’il touchât à ses habits, se fit ôter son voile par ses filles, elle se mit à genoux, invoqua la Sainte Vierge & les Saints, pria Dieu pour le Royaume d’Écosse, de France & d’Angleterre pour le Roi son fils, la Reine Elisabeth, ses juges & ses persécuteurs, se banda les yeux, tend son cou au bourreau, récitant tout haut ses prières, & à ces paroles qu’elle répéta plusieurs fois : In manus tuas, commendo spiritum meum.
vous-même tremblez que ces cris redoutés, Qu’éleve vers le ciel une voix désolée, Sous les pieds d’un tiran l’innocence accablée, Ne sorte de mon ame & ne soit exaucée (un cri élevé d’une voix, un cri sorti d’une ame, quel langage !). […] Qu’un Prince vaincu & sans ressource préfere la mort à l’esclavage, qu’un débiteur obéré, poursuivi par ses créanciers, un criminel en prison les fers aux pieds, se soustraisent au supplice & à l’infamie par une mort violente, leur désespoir est vrai-semblable ; mais qu’une fille assez intrepide, ou plutôt assez insolente, pour dire à son pere les plus grandes injures, en présence de sa mere, de son Curé, de son amant, qui tous prennent son parti, aime mieux mourir que de dire un non, ad populum phaleras. […] Clitemnestre n’agit pas ainsi, elle met tout en mouvement, Achille, l’armée &c. elle court au Temple pour sauver Iphigenie : Une mère à vos pieds peut tomber sans rougir ; Elle n’a que vous seul, vous êtes en ces lieux, Son père, son époux, son asyle & ses Dieux. […] la jambe éleve son pied, le bras pousse le coude, la bouche ouvre les levres !
On ne croirait pas faire parler noblement les personnages s’ils ne foulaient aux pieds la majesté royale. […] Alexandre, aux prises avec Porus, l’ennemi le plus redoutable, voit par hasard une Indienne, en est subitement épris, quitte son camp et ses affaires pour aller mettre sa personne et son royaume à ses pieds. […] C’est une poupée qui de la tête aux pieds n’est qu’un amas de colifichets.
Ses manchettes d’un pied débordent ses longs doigts. […] Mais le Prophête, oiseau de triste augure, Au fond d’un arbre ou de quelque masure, Où l’idiot en fureur se nicha, De desespoir qu’on vit son imposture, En frémissant sur son pied se sécha.
La loi peut-elle souffrir qu’on aille aux pieds des autels vouer un engagement pour le rompre, donner sa foi pour y manquer, s’engager pour tromper, faire devant un Pasteur une vaine cérémonie dans les plus redoutables mystères pour les profaner, et qu’il suffise, pour jouir de son crime, d’avoir assez de témérité pour s’accuser d’imposture ? […] Qu’on lui érige, si l’on veut, une statue sur le Parnasse de M. du Tillet, à côté de Sophocle et d’Euripide, quoique après tout deux ou trois pièces de quelque mérite sont un fort petit titre ; à la bonne heure, peu importe à la religion ; mais qu’on place aux pieds des autels le mausolée d’un Histrion, qui ne devrait pas y avoir la sépulture, pour canoniser en quelque sorte le théâtre, que la religion et les mœurs ne cessent de condamner, peut-on imaginer de plus indécente apothéose ?
.) : « La salle du spectacle était décorée avec des étoffes d'or à fonds cramoisi, avec des franges et glands disposés en feston, des glaces sans nombre, des girandoles sur des tables de marbre à pieds dorés fort riches. […] Voyez ces mains, ces pieds, ces yeux, cette tête ; est-il assis ou debout ?
Il est certain que nous n’avons point reçu les yeux pour allumer en nous les feux de la concupiscence, ni les oreilles pour écouter de mauvais discours, ni la langue pour la médisance, ni la bouche pour la gourmandise, ni l’estomac pour la débauche, ni les mains pour dérober, ni les pieds pour courir au crime. […] Quelle satisfaction que de fouler aux pieds les dieux des nations, que de chasser les démons, que d’avoir le don des guérisons miraculeuses, et des révélations célestes ; enfin que de vivre toujours pour Dieu ? […] Le voilà celui que vous achetâtes du traître Judas ; celui que vous meurtrîtes à force de soufflets, et de coups ; celui que vous défigurâtes par mille crachats ; celui que vous abreuvâtes de fiel, et de vinaigre : voilà celui qui fut secrètement enlevé par ses disciples, pour faire accroire qu’il était ressuscité ; ou qui fut déterré par un jardinier ; afin d’empêcher que les laitues de son jardin ne fussent foulées aux pieds de ceux qui passaient par là.
19 que Louis XIV autrefois avoit exigé que le Doge vînt lui faire des excuses à Versailles, avec quatre Sénateurs ; on en ajouta deux pour l’Impératrice Reine (dont la dignité étoit supérieure) mais elle mit sa gloire à réfuser ce que Louis XIV avoit exigé, elle crut qu’il y avoit peu d’honneur à humilier les foibles, & ne songea qu’à tirer des contributions, dont elle avoit plus de besoin que du vain honneur de voir le Doge de la petite République de Genes avec six Genois au pied du Trône Impérial, c’est un poëte dramatique qui parle ici ; un autre avoit dit : Allez, Doge, allez sans peine, vous jetter à ses genoux, la République Romaine en eût fait autant que vous.
Sans elles la piété languirait partout, et nos Églises seraient presque désertes : Car si elles n’y venaient pas ; combien de Cavaliers et de prétendus Abbés, de jeunes Financiers et Officiers de Justice, n’y mettraient pas le pied, ni pour le Salut, ni pour le Sermon, ni peut-être encore pour la Messe ?
Vous m’allez demander peut-être qui l’a donc si fort ruiné : je ne crois pas que le Docteur Molière y ait perdu ses soins ; il a par ses belles leçons mis les maris sur un certain pied de commodité, qu’ils sont les premiers à faire les honneurs de leurs femmes, quand elles-mêmes n’ont pas la charité de leur en épargner le soin : voilà peut-être un des endroits où Molière a le mieux réussi, et sur lequel sa morale a fait le plus de progrès ; car je crois que c’est sur Molière que vous voulez faire tomber toutes ces belles œuvres que la Comédie a faites.
Me jetant donc aux pieds de votre Béatitude, et les baisant avec toute sorte de respect et d’humilité : je supplie la bonté divine, de conserver dans une santé parfaite, pour l’utilité, et pour l’avantage de son Eglise, votre Sainteté, qui marche si droitement en toutes choses.
Ce fut aussi pour ce sujet que Octave Auguste défendit aux femmes d’y assister, et l’un des Scipion voyant les grands désordres que ce mauvais entretien causait dans les familles, persuada aux Romains par une grave et forte harangue, d’empêcher les vices étrangers, tel qu’étaient la Comédie de prendre pied dans Rome, ce qui eut assez de pouvoir pour faire tôt après ruiner et brûler les lieux destinés à tel usage, avec tous les sièges et autres préparatifs dont on s’y servait.
Tout semblait leur être permis, et foulant à leurs pieds les divins préceptes de Jésus-Christ et la morale chrétienne et évangélique la plus pure, la mauvaise foi et le parjure ne leur coûtaient rien et ils commettaient, sans honte comme sans remords, de pieuses fraudes de pieuses calomnies, de pieux empoisonnements, de pieux assassinats, non seulement juridiques mais même de guet-apens et le tout pour la gloire de Dieu, pour l’intérêt de la religion, et en général pour le plus grand bien de la fin spirituelle.
Souvent aux pieds d’un Monstre altéré de son sang, D’Egisthe reconnu caresser le Tyran.
— Les gens âgés ne font point de pièces de théâtre : réservez-leur quelques banquettes, mais favorisez le jeune homme qui respire le feu du talent, et se grandit d’un pied, quand il voit à la scène ce que le jeu d’un grand acteur pourrait un jour ajouter à sa gloire.
Les auteurs à force de crier ont obtenu qu’on leur donneroit par abonnement sur le pied de 300 liv. pour cette portion de recette, quoiqu’elle aille beaucoup au-delà, & que chaque jour ces loges se multiplient, & chassent le public par ce monopole. […] La morgue des acteurs foule aux pieds la France entiere . […] Langage muet que le goût du plaisir a réduit en art, & que la Sallé avoit portée à une si grande perfection, qu’elle peignoit tous les transports, tous les rafinemens, toutes les nuances de la volupté ; de l’abondance du cœur la bouche parle, les yeux, les mains, les pieds, l’attitude ne parlent pas moins. […] Sur-tout si l’on se rappelle que les Grecs, soigneux de ne point avilir la majesté des Arts, bien loin de faire ramper aux pieds de leurs Histrions, les Aristophanes & les Sophocles avoient fait du Théatre une Juridiction importante, & l’avoient confiée spécialement à leurs premiers Magistrats.
Ensuite une douzaine de Rats dressés sur leurs deux pieds, dansaient une sarabande au milieu du Théâtre avec une précision, une agilité surprenantes.
Ici mon jeune Poète recule de surprise, il reste long tems immobile, & me parcourt de la tête aux pieds sans avoir la force de parler.
Charles Dupin dans un discours public. « Voyez, dit-il, les théâtres tenant école de corruption et de scélératesse…, foulant aux pieds les vertus les plus saintes avec l’intention patente de faire aimer, choyer, admirer le duel, le suicide, l’assassinat et le parricide, l’empoisonnement, le viol, l’adultère et l’inceste, préconisant ces forfaits comme la fatalité glorieuse des esprits supérieurs, comme un progrès des grandes âmes, qui s’élèvent au-dessus de la vertu des idiots, de la religion des simples et de l’humanité du commun peuple ! […] -C. vienne s’asseoir dans ces lieux, où Satan a élevé son trône ; dans ces lieux où les maximes de son Évangile sont contredites, méprisées et foulées aux pieds !
Après la représentation ils reviennent à leur boutique, & font leur métier ; tandis que les choses resteront sur le même pied, on n’aura pas de grands acteurs ; mais aussi on n’aura pas de frivoles petits maîtres, de courtisannes séduisantes, de grands libertins : le bien public exige qu’on se passe des uns, pour ne pas risquer d’avoir les autres. […] Son style aisé, naïf, mais noble & poli anonce un homme de condition, & fait gemir de ses égarements ; il a fait bien de voyages, il a trouvé la nation des comédiens répandue par toute la terre, par-tout semblable à elle-même, par-tout des acteurs débauchés, & des actrices comodes, agacentes, séduisantes, corrompues, qui l’ont enfin ruiné, brouillé avec sa famille, fait battre avec ses amis, l’ont abandonné pour d’autres amans, comme elles en avoient abandonné d’autres pour lui : par-tout, elles l’ont débarrassé de sa bourse, ont dérangé ses affaires, empêché sa fortune, troublé son répos, altéré sa santé, detourné de ses devoirs, perdu son ame ; il se montre cent fois au désespoir de ses désordres, changeant de conduite, voulant se convertir, embrassant un état, résolu d’en remplir les devoirs ; mais bien-tôt rentrainé, plongé plus que jamais dans l’abîme du libertinage, par les a traits & les artifices, ou plutôt par les fourberies, les piéges, l’hipocrisie de ces malheureuses, trop commun instrument de la perte de la jeunesse, & même de tous les âges ; car il a trouvé cent fois en son chemin, des gens d’un âge avancé, enfants de cent ants, d’une conduite insensée, dont le théatre causoit le délire ; il en a trouvé de tous les états, des Magistrats qui alloient y oublier le peu qu’ils savoient dé jurisprudence, & le peu qu’ils avoient d’intégrité ; des étudians qu’il empêche de rien apprendre ; des militaires dont il amortit le courage, énerve les forces ; blesse le corps des ecclésiastiques qui y prophanent la sainteté de leur état, tantôt osant passer du théatre à l’autel, tantôt quittant l’autel pour le théatre, oubliant le breviaire aux pieds d’une actrice.
Il n’est pas douteux qu’une personne, qui de la tête aux pieds, en seroit toute couverte, ne tombât dangereusement malade, faute de transpiration. […] Ils font l’exercice aux pieds de leurs maîtresses, & étudient leur metier dans Moliere.
On voit comme à l’opéra revenir à tout moment les fadeurs de la galanterie, tous les interlocuteurs ont sans cesse à la bouche les épithètes triviales, belle, charmante, aimable, &c. sur-tout l’adoration ne finit pas ; chaque femme est adorable, on l’adore, on l’adorera, on est à ses genoux, on tombe à ses pieds, on ne rend pas à Dieu plus de culte. […] Rien n’est plus impur que le théatre, jamais les Dieux n’ont été plus maltraités que dans les comédies d’Aristophane, Mercure, Pluton & les autres Dieux comme des misérables qu’on foule aux pieds.
On a fait à Bath, ville d’Angleterre, un théatre souterrain à quarante pieds sous terre, comme dans une mine profonde, sans doute pour faire voir que le théatre est une mine où l’on puise les plus riches trésors, ou pour entendre les oracles de Thalie comme dans l’antre de Trophonius & dans les initiations Egyptiennes. […] Un jeune Abbé, riche & de condition, ayant vu jouer la Gaussin, alla se prosterner à ses pieds aux foyers, comme pour l’adorer, arrache son collet, lui offre son cœur & sa main, tombe en foiblesse ; il fallut l’emporter chez lui.
Cette Nymphe, célèbre par ses intrigues, son luxe, et ses amants, qu’elle avait ruinés pour y fournir, qui même par ses talents en coquetterie avait mérité que les autres Actrices vinssent recevoir ses leçons, et la prendre pour modèle ; cette fée, dis-je, comme l’Auteur l’appelle, avait tellement enchanté un riche Financier, que par ses profusions excessives il la mit sur le pied des Dames du plus haut rang, lui assura par contrat, sous le titre de dette une pension considérable, et enfin fut accablé de dettes. […] Un esclave qu’on aurait vendu sur le pied d’Acteur, n’est pas censé valoir moins, s’il refuse de jouer, ni le vendeur tenu à aucune garantie ; l’acheteur n’a pu ignorer ni désapprouver cette liberté dictée par les bonnes mœurs.
.) : Gardez vos pieds et votre corps ; n’abusez point, pour faire le mal, des membres que Dieu vous a donnés pour pratiquer de bonnes œuvres ; vos pieds vous ont conduit à l’Eglise, doivent-ils vous conduire au théâtre ?
Mais que sera cette voix, Seigneur, si vous ne vous faites vous-même entendre à ces insensés qui, oubliant le magnifique Spectacle de la Terre et des Cieux, n’en connaissent point d’autres que ceux qui leur sont préparés par le Démon ; qui, ne se souvenant plus des promesses de leur Baptême, vont continuellement les abjurer aux pieds des Trophées que le monde érige à la gloire du mensonge et de la volupté, et qui, ne craignant, ni la perte de l’innocence, ni le naufrage dans la foi, s’abandonnent au milieu des plus grands dangers. […] N’est-ce pas là qu’il domine, en foulant aux pieds les lois de l’Evangile, et les règles de la pénitence ; qu’il vous arrache des pleurs sur des aventures criminelles et scandaleuses ; qu’il attache votre esprit et votre cœur à des récits pernicieux ; qu’il remplit votre mémoire d’images impures ; qu’il vous fait avaler un poison d’autant plus dangereux, qu’il flatte votre goût, et qu’il est mieux préparé ?
vous m’effrayez : je ne veux jamais y mettre le pied. […] Vous avez vu quelles furent les causes de l’abus de l’amour * ; je vais tâcher de vous montrer ici la naissance & le berceau de la Dramatique aux pieds des Autels. […] L’on vit alors, pour la première fois, des hommes vivre aux dépens & du travail des autres, remplir pour eux les devoirs de la Religion, s’attribuer exclusivement le droit de faire parvenir leurs Prières aux pieds du trône de Dieu. […] Aussi ne tarda-t-on pas à voir aux pieds des Autels la prostitution, en l’honneur de Vénus, comme la séduction s’y était introduite à l’exemple de Jupiter. […] Il est donc certain que la Tragédie est une seconde fois née au pied des Autels.
ils méprisent qui leur est utile ; ils adorent qui les foule aux pieds !
Que penserait un Païen qui ayant été témoin pendant le carnaval de ces spectacles publics, de ces assemblées mondaines, de ces infinies séances au jeu, de ces repas dissolus, de ces nocturnes divertissements, de tout ce que le luxe le plus étudié et le plus poli inspire de mondanité ou de faste, entrerait dans nos Eglises deux jours après, et verrait aux pieds des Autels courber la tête sous la cendre, plusieurs de ceux qu’il aurait vu quelques heures devanta à la comédie ou au bal ?
« Le théâtre est contraire à ces vœux solennels Qu’un chrétien, en naissant, fait au pied des autelsaz. » « Depuis qu’un Dieu fait homme est venu nous apprendre à mortifier nos sens, à combattre nos passions ; depuis que l’Eglise nous a fait promettre de mourir au monde et à ses pompes, à la chair et à ses désirs, à Satan et à ses œuvres ; depuis que l’Evangile, toujours ouvert et toujours expliqué, ne prêche partout que le renoncement aux joies et aux vanités du siècle, il semble que des chrétiens ne devraient pas attendre, pour se déclarer contre les spectacles, qu’on les y contraignît, mais y renoncer d’eux-mêmes et les condamner hautement.
Ainsi leur service ne leur laisse aucun droit au titre dont il s’agit, auquel les Valets de pied ne puissent aspirer, avec plus de raison, puisqu’ils sont pourvus de Brevets d’Office, qui leur donnent le pas sur les Comédiens.
A la fatuité des difficultés de la reception, ajoutons la fatuité de la poursuite du procès, aux pieds de la Cour.
si vous vous representiés chaque jour devant les yeux le détachement du monde, la fuite de ses pompes & de ses plaisirs, la haine de vous-même, la mortification de vos sens, la vie de la Foi, que vous avés embrassées, la conformité avec Jesus-Christ, qu’il exige de vous comme son membre & son enfant, si vous le compreniés bien, qu’il faut aimer Dieu de tout vôtre cœur sans retour, ni partage, que vous ne pouvés sans crime porter ailleurs vos affections & vos desirs, que toute pensée, toute parole, toute œuvre qui ne se rapporte point à lui, est l’œuvre de Satan, & par consequent criminelle, qu’un simple regard qui ne tend pas à lui & à sa gloire, lui deplaît, l’offense ; qu’une seule demarche quelque innocente qu’elle paroisse, si elle ne se fait pas selon la charité, nous rend rebelles & coupables : si vous les compreniés bien, dis-je, ces verités, vous gemiriés sans cesse, vous viendriés souvent au pied du Tribunal vous declarer coupable devant Jesus-Christ vôtre Juge, dont le Confesseur tient la place.
Que d’espece de Vers y entroient, & que d’especes de pieds entroient dans les Vers !
par des amendes pécuniaires tout ce que l'on y faisait contre les Lois, tant ils craignaient que leurs Dieux en fussent irrités, et cet argent était employé au service de la Religion, comme les six Statues de Jupiter surnommées Zanes que Pausanias met au pied du Mont Cronius, et les huit autres qu'il compte encore auprès de celles-là, avaient été faites des amendes auxquelles les combattants de la Lutte, de l'escrime et d'autres Jeux qui avaient corrompu les Juges, et les Juges mêmes avaient été condamnés, et les inscriptions portaient qu'elles avaient été élevées pour honorer Jupiter, et pour témoigner la piété, des Æliens contre l'injustice et la fraude des Combattants qui devaient mettre toute leur espérance en leur mérite.
profitons du temps, aimable jeunesse, la vie s’envole comme un léger nuage, hâtons nous d’en jouir, ne laissons pas passer le printemps sans en cueillir les fleurs, avant qu’elles se flétrissent ; laissons partout des traces de nos plaisirs, faisons-nous des couronnes de roses, et ne songeons qu’à jouir agréablement des charmes de la volupté, puisque tout va s’anéantir dans le tombeau : « Non prætereat nos flos temporis, coronemus nos rosis antequam marcescant. » Si l’on ne voit pas dans ce portrait le théâtre et sa morale, le parterre et sa folie, les Actrices et leurs manèges, le spectacle et ses dangers, les coulisses, les loges, les foyers, les maisons des Comédiens, la vie des Comédiennes, on ne voit pas le soleil à midi ; mais si après ces connaissances, on aime encore, on fréquente le théâtre, plus misérablement aveugle, on ne voit pas l’enfer ouvert sous ses pieds.
L’importance de mieux régler l’emploi de ce fléau sur la scène, est d’autant plus grande, que non-seulement les méchants, mais aussi des auteurs très-estimables en ont fait l’usage le plus préjudiciable ; car, je le demande encore une fois aux plus grands partisans même de son utilité et de son indépendance accoutumée, l’auteur du Tartufe, qui, en considération du mal réel qu’il avait intention d’arrêter, du vice odieux qu’il voulait combattre, peut être justifié ou excusé d’avoir saisi l’arme du ridicule, tandis qu’un si grand nombre d’individus foulaient aux pieds avec scandale et paisiblement lès censures, la religion, toutes les vertus, et d’aller combattre d’abord ceux qui les recommandaient du moins à l’extérieur par des exemples et des discours ; et les combattre de manière encore à frapper également les bons et les méchants, à frapper ceux qui se cachaient de peur de scandaliser l’innocence et la vertu, comme ceux qui se cachaient seulement de peur d’être pris et pendus ; cet auteur, dis-je, est-il aussi excusable d’avoir employé cette arme cruelle dans ses critiques éclatantes et solennelles d’égarements, ou travers innocents qui accompagnent même les plus sublimes vertus, qui tiennent à la faiblesse humaine, lesquels n’ont pas plutôt disparu que d’autre les remplacent par une succession aussi nécessaire que celle des pensées frivoles qui assiègent continuellement les esprits forts et les faibles ? […] Si les gens de ròbe, tant persécutés aussi sur le théâtre, embrouillent les affaires pour avoir plus de raisons de rançonner les clients, les commerçants falsifient les marchandises, vendent à faux poids et à fausses mesures ; le marchand de comestibles nous fait manger des drogues ; le marchand de boissons nous fait boire du poison ; l’orfèvre nous vend des objets d’or plaqué ou mêlé pour de l’or pur ; le bijoutier des pierres fausses pour des pierres fines ; le drapier du drap de Verviers pour du Louviers ; le fripier vend, à faux jour, du drap taché, rapé, rapetassé, en assurant qu’il est tout neuf, et qu’il fera honneur ; le mercier vend de la toile de Rouen pour du Jouy, des mouchoirs brûlés et mauvais teint, pour excellents et bon teint ; le bonnetier de la laine de Picardie pour de la Ségovie ; le chapelier du lapin pour du castor ; le fourreur du loup des Ardennes ou du bois de Bondy pour du loup de Sibérie ; l’épicier de l’eau de mort pour de l’eau-de-vie ; le confiseur du miel pour du sucre : le boulanger n’est ni plus ni moins fripon que les autres ; le rôtisseur vend de vieux coqs déchaussés pour des poulets ; le pâtissier vend des pâtés de sansonnets ou de pierrots pour des pâtés de bécassines ou de mauviettes, et le limonadier de la chicorée pour du café Moka ; le boucher vend de la vache pour du bœuf, et pèse avec le coup de pouce ; le chandelier du suif pour de la bougie ; le tabletier de l’os pour de l’ivoire ; l’imprimeur contrefait, le libraire vend les contrefaçons ; le tailleur met dans son œil, le fournisseur dans sa poche ; les caissiers, receveurs, payeurs, vident les caisses, violent les dépôts, prêtent à usure, grippent des sous, ou emportent tout ; les maçons sont des maisons en musique, ou d’une bâtisse légère, qu’ils vendent pour très-solides ; les architectes, entrepreneurs, peintres, paveurs et toiseurs, comptent des pieds pour des toises, demandent des mille pour des cents ; les horlogers et les médecins, qui travaillent à peu-près également dans l’ombre, par rapport à nous, désorganisent, dérangent nos montres et nos santés pour assurer leurs revenus, et se sont bien payer le tems et l’art qu’ils ont employés à faire le mal.
A la sollicitation de la Troupe flamande qui joue dans cette ville, on a prêté main-forte à celle de Paris, on l’a ramené pieds & mains liés. […] Il y est dit en termes exprès : Si votre pied, si votre main vous scandalise, coupez-les, jettez-les loin de vous.
Ce Prince d’une taille médiocre étoit environné des gardes de six à sept pieds qu’il achetoit cherement dans toute l’Europe. […] Tour étoit permis aux soldats de six pieds.
Mustapha vend Don Alverez sur le pied d’esclave :Dans Don Sébast. […] et est-il dit qu’ils seront désormais sur le même pied de liberté que les esclaves pendant les Fêtes de Saturne ?
Aux pieds de nos drapeaux, deux cent nobles Guerriers Ont tombé sous les coups de lâches meurtriers. […] L’édition de 1782 précise cependant : « Qui croirait que cette plaisanterie, dont on voit assez l’application, ait été prise en France au pied de la lettre par des gens d’esprit !
On s'en contente, et tout va bien. « Tant que les choses resteront sur ce pied, on n'aura pas de grands Acteurs, on n'aura pas aussi de grands libertins. […] Elle s'avisa de construire un petit théâtre dans son appartement, qui était à plein pied de celui du Roi, où les Princesses et les Dames de la Cour représentaient des pièces de toute espèce.
Ces plaisirs ne sont pas assez solides pour être approfondis ; il ne faut que les effleurer, semblables aux terres marécageuses, où il faut courir légerement, sans y arrêter le pied. […] Elle y ajouta des témoignages précieux de sa tendresse, & le tint fort longtemps à genoux à ses pieds, comme les amans de théatre aux pieds des actrices, le contemplant, le caressant, le picotant, l’embrassant, lui disant cent choses obligeantes, le tout par estime & par reconnoissance.
Alexandre avec Eriphile, Rodrigue avec Chimene, Bajazet, Mahomet, Mitridate, tous ces héros amoureux perdent beaucoup de leur gloire, & les dieux Jupiter, Hercule, Neptune, Apollon, &c. de leur dignité, aux pieds d’une maîtresse. […] Je sai que la Religion & la Justice sont les colonnes & les fondemens de ce Royaume : quand elles n’y seroient pas, je les y voudrois établir, mais pied à pied, comme je fais en toute chose.
Mais, du centre de la bassesse & de l’ignominie où elle s’est dégradée, qu’on leve les yeux vers le plus grand roi qui fût alors dans le monde, le plus rempli de sa grandeur, le plus jaloux de son rang, pour ne pas dire le plus fier des hommes, & qui pendant près de quatre vingts ans a le mieux soutenu la majesté du trône ; il vient terminer ses jours, déposer ses lauriers & son diadême aux pieds de la veuve Scarron, adorer & recevoir dans ses bras les restes d’un vil poëte, aussi burlesque dans sa personne que dans ses vers Qui peut mesurer cette distance & comprendre cet anéantissement de la majesté royale.
Voilà les trophées qu’ils veulent ériger au pied de la Croix, leurs vies et leurs désirs aussi saints que charitables méritaient une autre interprétation que celle que l’auteur a donnée au passage de saint Augustin, 8e chapitre du 2e livre de la Cité de Dieu : et à Vivès qui parle des Matacinse.
Quelle plus grande volupté peut-on sentir, que celle qui nous dégoute de toutes les autres voluptés, qui nous fait mépriser le siècle; qui nous établit dans une véritable liberté ; qui conserve la pureté de notre conscience ; qui nous rend satisfaits de notre condition présente; qui fait que nous n'avons aucune crainte de la mort; qui nous fait fouler aux pieds les Idoles des Païens; qui nous tend victorieux des Démons; qui fait que nous ne vivons que pour Dieu ?
Qui pourrait maintenant prendre pied sur ses autres opinions après une si monstrueuse proposition ?
Les ministres des autels qui affichent l’indépendance, qui s’opposent aux volontés du prince, qui cherchent continuellement à empiéter sur les droits des souverains et qui font tous leurs efforts pour usurper sur terre une puissance temporelle et soumettre les gouvernements à l’autorité sacerdotale, non seulement sont rebelles à la parole de Dieu, transmise par le saint apôtre que nous venons de citer ; mais encore ils sont criminels aux yeux du christianisme, en foulant à leurs pieds, avec autant d’audace que d’impiété, les divins préceptes de Jésus-Christ, qui a dit, et j’aime à le répéter : « Mon royaume n’est pas de ce monde….
Une Actrice est une poupée qui de la tête aux pieds, dans toutes les pièces de rapport de sa parure, son jargon, ses minauderies, etc. ne présente qu'un amas de colifichets, tout aussi frivoles qu'elle qui s'en applaudit, et le spectateur qui l'en admire : la futilité seule peut y attacher du mérite.
Mais l’intention de ceux qui l’ont inuentée estant suiuie, elle ne peut produire que de bons effets, & cest sur le pied de cette sage Politique de l’ancienne Grece, que les Latins, & apres eux, tous les autres Peuples de l’Europe ont jugé à propos d’introduire le bel vsage de la Comedie, & d’apuyer les Comediens. […] Disons en vn mot qu’il ny à rien de parfait au Monde, qu’il n’y a point de professiõ qui n’ayt ses defauts, & que sur ce pied là il faudroit les abolir toutes, ou vne grande partie, ce qui iroit trop au desauantage de la societé ciuile, & à quoy l’on ne pensera jamais. […] Par les soins du Cardinal de Richelieu elle fut remise en France sur le bon pied ; mais on peut luy reprocher que depuis cette reformation elle s’est vn peu licentiée. […] Il en est de méme des autres, & les Autheurs que ie reuere ne seront pas sans doute fâchez que jen vse de la sorte à leur égard, traittant les Dieux du Parnasse sur le pied que sont traitez lez Dieux de la Terre. […] Il est donc vray que les familles des Comediens sont ordinairement tres bien reglées, qu’on y vit honnestement ; & c’est sur ce pied là que les gens raisonnables en font estat, qu’ils les traittent auec ciuilité & les ápuyent dans les occasions de tout leur credit.
Quant à celle-ci, où l’on voit une épouse prêter l’oreille aux fleurettes d’un amant, en recevoir des lettres, lui répondre, lui donner un rendez-vous nocturne, chercher à déshonorer son mari, dont elle raconte les ridicules à un séducteur à qui elle fait un signe de pitié au moment où on lui rappelle le respect qu’elle doit aux nœuds sacrés du mariage ; et tout cela se faisant de manière à divertir, à être approuvé des spectateurs, à faire applaudir l’infidélité, les détours, les mensonges, l’impudence ; quant à ce spectacle, dis-je, il n’y en a pas de plus dangereux pour les femmes de tous les rangs et de tous les ordres ; parce qu’en voyant applaudir une femme noble de mépriser ainsi les devoirs du mariage, de fouler aux pieds le précepte de la foi conjugale, en un mot de se jouer de son mari, sous prétexte qu’il est paysan, il n’est pas douteux que les femmes roturières n’aient la noblesse de penser qu’il doit leur être permis d’en agir de même envers leurs maris, quand ils sont lourdauds, malotrus ou bêtes, etc. Et puis, qui ne voit que la différence des fortunes, après que le frein a été rompu et le pas franchi, a dû produire les mêmes effets que la différence des rangs, et que la fille d’un riche négociant, par exemple, qui épouse un petit commis sans fortune, peut se croire aussi bien fondée que la pauvre de Sotenville à mépriser son mari et à fouler aux pieds les engagements qu’elle a pris avec lui, lorsqu’il vient à lui plaire moins qu’un amant ?
Quelle est donc cette fille inconnue, une fille enfermée dans le serrail, qu’il n’a pu voir, & qu’il avoue n’avoir vu que par hazard, un moment ; il a pourtant avec elle, les plus longues, les plus doucereuses conversations ; il se trouve trop heureux de mourir à ses pieds. […] Dans Eustache de Bellay, qui s’attend de voir une Bourgeoise en commerce réglé avec un Prince, sur le pied de mariage ?