Grand Duc de Toscane, qui avait été dans sa jeunesse Partisan déclaré des Spectacles, ne cessa pas de les proscrire ensuite ; et, si quelques fois il les permit dans le Carnaval, ce fut avec la condition expresse qu’il ne paraîtrait jamais de femmes sur la Scène : Cependant les Florentins ne marquèrent aucune répugnance à se conformer aux ordres de leur Prince.
Je conviens qu’il y a des passions et des vices qu’il serait pernicieux d’exposer aux yeux de la jeunesse, et dont il serait à souhaiter qu’elle ignorât même le nom.
Sal passion pour les Spectacles corrompit la jeunesse de Rome, a, 491 Neufchâteau (François de). […] Nécessité d’être vertueux dans la jeunesse, b, 442 Pavillon (Nicolas), Evêque d’Aleth. […] Ses réflexions pour la réforme de notre Théatre, 425. sur le danger des Spectacles pour la jeunesse, 443. […] Son repentir sur les sophismes qu’il avoit employés dans les égaremens de sa jeunesse en faveur des Spectacles, 309. […] Portrait de la jeunesse effrénée, 490.
Que si on réplique ; que ces choses se représentent, pour en détourner la jeunesse : Je réponds avec tous les anciens, dont je produirai les témoignages ci-après ; Que cet avis est aussi bien fondé, que celui qui conseillerait, de mettre les jeunes filles en un bordeauad, pour les confirmer en l’amour de la vertu et chasteté : Les Comédies sont spectacles plus plaisants à la vue charnelle, que n’était le spectacle des Hélotesae ivres, que les Lacédémoniens montraient à leurs enfants, pour les détourner de l’ivrognerie : Et toutefois, si un Chrétien voulait imiter cet exemple, et faire enivrer des hommes exprès, pour faire abhorrer ce vice aux autres, il se montrerait ridicule, et encourrait très juste répréhension. […] Certes le Chrétien juge de toute action principalement par la fin, et n’estime bonnes, sinon celles, qui visent à ce but ; De dire que la fin de ces jeux, est de former la grâce à la jeunesse, lui faire acquérir dextérité, et assurance, etc. […] Les déclamations, et autres tels exercices Scolastiques sont moyens honnêtes, pour dextériser, et enhardir la jeunesse ; que l’on s’en serve donc, pour parvenir à cette fin. […] Ainsi en se proposant cette fin, de la dextérité de la jeunesse ; faut considérer, si les moyens qui l’y conduisent, sont légitimes et conformes à la parole de Dieu ; c.à.d. dignes, et convenables à la jeunesse Chrétienne : l’Esprit de Dieu nous avertissantRom. 12. […] Un Empereur, pour montrer la bonne nourrituredv qu’il avait eue en sa jeunesse, ditJul. in Misop.
mon ami, tu seras enchanté lorsque tu la verras : dans son jeu, c’est la nature ; mais embellie, mais séduisante, parée de fleurs de la jeunesse & de la beauté : son ton est celui de la douceur & de la vertu ; avec ce ton enchanteur, l’expression devient plus honnête, le sentiment se place sous chaque mot qui sort d’une si belle bouche ; à tout elle donne un prix inconnu.
Danses nobles pour les grands ; grossieres, pour le peuple ; vives, légères pour la jeunesse. […] Le mariage, ce sacrement respectable, cette union sainte, établie de Dieu même, n’a d’épithêtes désavantageuses, bizarres, ridicules, si propres à en dégoûter toute la jeunesse, que celles que le théatre lui donne, parce qu’on l’y profane, & qu’on ne l’envisage que du mauvais côté qu’on lui prête, pour s’en jouer, & c’est un des grands désordres du théatre. […] Tout danse dans le Béarn, où ce Prince passa sa jeunesse, c’est le goût général du pays.
C’étoit unir le vice à la vertu, la difformité aux graces, la modestie à la licence, le bon esprit & la bouffonnerie, le bon sens & la frivolité, une religion édifiante & la profanation du plus saint état, les dégoûts de la vieillesse la plus rebutante & tous les charmes de la plus brillante jeunesse, dans la personne d’un libertin scandaleux, que ses folies avoient rendu perclus de tous ses membres, incapable de remplir les devoirs du mariage, & réduit à vivre de quelques pensions viageres mal payées, & de quelques mauvais livres qu’il appelloit le marquisat de Quinet, du nom de Quinet son libraire. […] Il tient toujours auprès de lui des femmes dans la fleur de la jeunesse jusque dans sa voiture, quand il va quelque part.
Quelle école, en ces lieux, pour la faible jeunesse, Que celle, où l’on enseigne à sentir la tendresse ?
Dites encore, que les discours, qui tendent directement à allumer de telles flammes, qui excitent la jeunesse à aimer comme si elle n’était pas assez insensée, qui lui font envier le sort des oiseaux et des bêtes que rien ne trouble dans leurs passions, et se plaindre de la raison et de la pudeur si importunes et si contraignantes : dites que toutes ces choses et cent autres de cette nature, dont tous les théâtres retentissent, n’excitent les passions que par accident, pendant que tout crie qu’elles sont faites pour les exciter, et que si elles manquent leur coup, les règles de l’art sont frustrées, et les auteurs et les acteurs travaillent en vain.
C’est son portrait fait par lui-même, où l’on voit qu’il a passé sa jeunesse dans des désordres de toute espece ; qu’il se menage dans sa vieillesse, parce que ses organes blasés se refusent à ses transports ; qu’en vieux pécheur toujours Epicurien, n’aimant que la volupté, porte dans le tombeau, comme dit le Prophete, tous les vices de son jeune âge qui ont infecté toute sa vie. […] Viens donc, non celle qu’autre fois, Parmi la débauche égarée, Tu m’a suivis en mille endroits, De mirthe & de pampre parée, Mais sage & sans emportemens, Fais aux fureurs de la jeunesse Succéder la délicatesse, D’un voluptueux sentiment. […] Guiot de Merville, Auteur de plusieurs pieces de Théâtre qui ont réussit, & de divers autres ouvrages, après avoir beaucoup voyagé, a eu le bonheur de se convertir, de quitter le monde & de faire pénitence de ses folies de jeunesse dans un couvent où il est mort. […] la vieille changeroit bien ses petits plaisirs avec les grands chagrins de la jeunesse.
MAis, Mr, dit-elle, n’avez-vous pas cent fois entendu répéter, que rien ne forme mieux une jeunesse, que la Comédie ? […] Cyr &c &c & un très grand nombre de livres écrits pour l’instruction de la jeunesse, ainsi que beaucoup d’autres de piété ; & je défie hardiment, qu’on m’en montre un, où il soit dit, que, pour former la jeunesse, il faille l’envoyer aux spectacles. […] Je pris la liberté de finir, par la question suivante… Depuis quand a-t-on le talent de former la jeunesse à l’école de l’impureté, & où tout conspire à faire rougir la pudeur ? […] Illicites & criminels, parce qu’ils sont féconds en mauvais exemples ; parce qu’ils sont la cause de la corruption des mœurs parmi la jeunesse ; parce qu’on y renforce les maximes les plus pernicieuses, & que les enfans, dans un age encore tendre, y commencent à se familiariser avec le vice. […] Illicites &c ; parce qu’on y invite la jeunesse, à se laisser entrainer au malheureux penchant de ses passions, à imiter la brutalité des animaux, & à envier leur sort : comme dans les piéces de Quinault, où il est dit ; Aimable jeunesse, Suivez la tendresse.
Tout passe, disent-ils, jouissons des biens que la jeunesse nous offre, remplissons-nous des parfums, faisons-nous des couronnes de roses, moissonnons pour notre plaisir toutes les fleurs des prairies, unguentis nos impleamus, coronemus nos rosis, nullum sit pratum quod non pertranseat luxuria nostra . […] Malgré tout le clinquant de la parure, cette Actrice feroit déserter le théatre, si la Civette ne venoit à propos chasser la puanteur qu’elle y répand ; ce n’est pas la moindre partie de la toilette, on n’employe pas moins de temps à se parfumer qu’à se peindre ; la jeunesse, la santé, la vertu n’ont pas besoin de bergamote, la meilleure odeur d’une femme est de n’en avoir aucune ; qui s’affable de tant d’odeurs en a beaucoup à cacher, elle se trahit elle-même, mulier bene olet cum nihil olet . […] Une Actrice, une coquette, un petit maître ne peuvent soutenir cette idée désolante, & mettent tout en œuvre pour étaler la fraîcheur, les grâces, la douce haleine de la jeunesse : vains efforts !
Dans le nombre infini d’Auteurs & d’ouvrages sur l’éducation que la chûte des Jesuites fait éclore, on voit une Demoiselle Brohon, Institutrice de la jeunesse, qui a jugé à propos de chausser le cothurne en faveur des jeunes Demoiselles. […] Quoi qu’il en soit, ces conversations sont utiles à la jeunesse. […] Berruyer, & que les comédies données dans les Collèges des Jésuites, qui ont préparé leur chûte & contribué à la corruption de la jeunesse.
Et pour y maintenir l’ordre, et ne pas les détourner en portant ailleurs leurs menus différends, qui dans cette jeunesse devaient être en grand nombre, et décharger le Parlement de ce détail embarrassant, il leur donna une juridiction supérieure sur tous leurs membres, et le droit de juger en dernier ressort toutes leurs petites affaires. […] Les Basochiens commencèrent d’abord par se jouer entre eux, et représenter des tours de jeunesse, dont ils fournissaient un grand nombre. […] Chaque journée faisait sa pièce, et portait le nom de quelqu’un de ses maris ; l’Andriane, la femme d’André de Hongrie ; la Taranta, la femme du Prince de Tarente ; la Majorquina, la femme de l’Infant de Majorque ; l’Allemanda, la femme d’Othon de Brunswick, Prince Allemand ; enfin la Johannella, c’est-à-dire, sa jeunesse, sa mort, et les aventures de sa vie, qui n’avaient point de rapport à ses quatre maris.
Sur l’échafaud l’on y dresse des autels chargés de Croix et ornements Ecclésiastiques, l’on y représente des Prêtres revêtus de surplis, même aux farces impudiques, pour faire mariages de risées : L’on y lit le texte de l’Evangile en chant Ecclésiastique, pour, (par occasion,) y rencontrer un mot à plaisir qui sert au jeu : Et au surplus il n’y a farce qui ne soit orde sale et vilaine, au scandale de la jeunesse qui y assiste, laquelle avale à longs traits ce venin et poison, qui se couve en sa poitrine, et en peu de temps opère les effets, que chacun sait et voit trop fréquemment.
Attachée aux Maximes de l’Évangile, vous ne craignez rien tant que de vous en écarter ; & ayant porté le joug du Seigneur, dès la plus tendre jeunesse, vous ne voudriez pas pour tous les plaisirs du monde, risquer le salut de votre Ame. […] Heureux dans sa Jeunesse, Qui prévoit les remords de la sage vieillesse, Mais plus heureux encor, qui scait les prévenir, Et commence ses jours, comme il veut les finir. […] Je gémis, dit ce respectable Prélat, je gémis devant Dieu, sur la corruption des mœurs, dont les Théatres sont la cause parmi la jeunesse, sans pouvoir l’en garantir, dans un siécle, où on a une espéce de fureur pour ces coupables amusemens. […] Enfin dans tous les livres de piété, destinés à édifier & à instruire les fidéles, & en particulier à éclairer l’esprit, & à former le cœur de la jeunesse ; en un mot, dans tous les monumens, que l’Eglise nous présente depuis sa naissance, jusqu’à nos jours : cet enseignement, dis-je, ne nous demontre-t-il pas, que l’Eglise a toujours condamné les spectacles, & qu’elle les a toujours interdits aux fidéles ? […] Heureux dans sa Jeunesse, Qui prévoit les remords de la sage vieillesse ; Mais plus heureux encor, qui sait les prévenir, Et commence ses jours, comme il veut les finir.
Les Poètes ont souvent mis sur le Théâtre des sujets graves tirés de toutes sortes d'Histoires, et même de nos Ecritures Saintes, et des persécutions de nos Martyrs ; elles font encore aujourd'hui comme autrefois l'exercice de la jeunesse studieuse, et les Maîtres des Sciences qui tiennent la plus belle Ecole de doctrine et de piété, ne feignent point de composer une infinité de ces Poèmes, et d'en donner publiquement le récit par le ministère de leurs Disciples, les plus modestes et les plus illustres.
Je fis il y a dix ou douze ans un écrit Latin sur la Comédie, où sans avoir mûrement examiné la matière, et par une légèreté de Jeunesse, je prenais le parti de la justifier, de la manière que je me figurais qu’elle se représentait à Paris, n’en ayant jamais vu aucune, et m’en faisant, sur les rapports que j’en avais ouï, une idée trop favorable, et je ne puis que je ne reconnaisse à ma confusion, que les principes et les preuves qui se trouvent dans la Lettre qui s’est donnée au public sans ma participation, sont les mêmes que dans mon écrit particulier, quoi qu’il y ait quelques endroits de différents entre les deux, où l’Auteur de la Lettre dit ce que je ne dis pas, et parle autrement que je ne fais moi-même dans mon écrit, comme en ce qu’il apporte sans raison en faveur de la Comédie, votre silence sur sa représentation, Monseigneur, pour en inférer un consentement et une approbation tacite de votre part, ce que je n’ai point fait dans mon écrit, où je ne dis rien du tout qui puisse regarder personnellement V.
Des troupes ambulances d’acteurs, dont tout est plein, & qui pour de l’argent font ce qu’on veut, suivent la biere du mort jusqu’au tombeau, & par une scene mouvente représentent en chemin sans s’arrêter ce qu’ils jugent à propos, analogue autant qu’ils peuvent à la nature de la fête & au caractere du défunt, des choses lugubres & tragiques, des traits graves pour les Magistrats, des mouvemens vifs pour la jeunesse, pésans pour un âge avancé, des exploits guerriers pour les Militaires. […] Point de perte au monde plus domageable à la Cité, que de laisser la liberté à la jeunesse de changer ses accoutremens, dans les gestes, chansons, d’une forme à une autre, tournant son jugement tantôt d’un côté, tantôt d’un autre, tantôt en cette assiette, tantôt en celle-là, courant après les nouvelletés, par où les mœurs se corrompent, & les anciennes institutions deviennent à dedain. […] Mais la beauté, la jeunesse, les graces, les gens raisonnables sont pour lui.
Allusion maligne, mais injuste, à ses liaisons avec la Princesse de Santa-Cruce, & appuyée sur des traits des poësies de sa jeunesse, avant son cardinalat, où l’on trouve des endroits galans. […] la Rue, jésuite, célebre prédicateur & bon poëte, a eu pour le théatre dans sa jeunesse un goût plus décidé qu’il ne convenoit à son état. […] Elle laisse les vieillards à son oncle, la jeunesse est pour elle.
Bazile fait leur portrait d’après nature (Serm. du Luxe) : Des femmes lascives, qui ont perdu la crainte de Dieu & secoué le joug de Jesus-Christ, ne faisant aucun cas des feux de l’enfer, méprisant Dieu & les Anges ; elles ôtent avec impudicité de dessus leur tête le voile sacré de la modestie, regardant les hommes avec impudence, couvertes d’habits somptueux, leurs cheveux étalés, l’air dissolu, le ris lascif, leurs pieds dans l’agitation folle de la danse, provoquant l’incontinence, corrompant la jeunesse, souillant l’air par des chants efféminés, la terre par des danses luxurieuses, toujours environnée de libertins, &c. […] Elle est éprise des Essais de Montagne, livre qu’une éducation chrétienne ne mettra jamais entre les mains de la jeunesse ; les obscénités, l’irréligion, l’égoïsme, la liberté des pensées & des expressions sur les choses les plus respectables, lui feroient acheter trop cherement quelques traits frappans, quelques termes énergiques, quelques naïvetés réjouissantes, que le vice fait dévorer avec avidité & prononcer avec enthousiasme, mais qui n’auroient pas dû chez une femme si sage être mis au rang des livres classiques d’une fille. […] & quel compte rendront à Dieu des supérieurs négligens qui les laissent prendre à une jeunesse qu’ils sont chargés de former à la vertu !
non seulement il blâme en général le théâtre, mais il condamne en détail chacun des ressorts que les passions font jouer dans cette machine funeste, la danse, les chants efféminés, les masques, les parures excessives, les nudités des Actrices, l’appas, la facilité, les pièges offerts à la jeunesse et à tous les spectateurs. […] » En voyant avec plaisir le tableau du crime, on perd la pudeur, on s’enhardit, on apprend à faire ce qu’on s’est accoutumé à regarder : « Qui oblectatur simulacris libidinis, deposita verecundia fit audacior ad crimina, discit facere quod consuescit videre. » Là un Acteur dissolu, plus efféminé qu’une femme (un pantomime), parle avec les mains : « Vir ultra muliebrem mollitiem dissolutus. » Toute une ville s’agite pour un personnage dont on ne sait s’il est homme ou femme ; on aime ce qui est défendu, et on rappelle les égaremens de la jeunesse que l’âge aurait dû faire oublier. […] Ce fameux Catéchiste d’Alexandrie, emploi qu’il exerça pendant trente ans avec le plus grand succès, a laissé plusieurs ouvrages remplis d’érudition, entre autres des instructions morales à la jeunesse, sous le nom de Pédagogue, mais qui sont utiles à tout le monde.
L’expérience nous apprend qu’il est bien difficile, pour ne pas dire impossible, de corriger des hommes faits, & de changer entiérement des caracteres déja formés : au lieu que la jeunesse est une cire molle prête à prendre toutes les formes qu’on voudra lui donner. C’est donc sur cette jeunesse, l’espérance & la ressource d’un Etat, qu’il convient de tenter la réforme que l’on se propose d’introduire.
On ne peut trop répandre cet Ouvrage entre les mains de la jeunesse. […] Ce Livre a été regardé comme propre à prévenir la jeunesse contre une passion qui est l’idole favorite de notre siecle. […] Comme il s’en occupoit encore en 1739, il eut le chagrin de voir la Jeunesse de la Ville de Brescia entreprendre de bâtir un grand Théatre. […] Cependant ils ne s’appuyoient que sur un abus dont les bons Instituteurs de la jeunesse desiroient la réforme. […] Souvenez-vous que c’est une chose si difficile à persuader à la jeunesse, qu’il en faut jetter les fondemens de bonne heure dans leur esprit.
On en excepte celles qui se font dans les Collèges pour l'exercice de la jeunesse ; « Leurs Règlements portent que les Tragédies, et les Comédies qui ne doivent être faites qu'en latin, et dont l'usage doit être rare, aient un sujet saint, et pieux ; que les intermèdes des actes soient tous latins, et n'aient rien qui s'éloigne de la bienséance ; et qu'on n'y introduise aucun personnage de femme, ni jamais l'habit de ce sexe. » Rat.
Il dit que dans sa jeunesse, il avait une passion emportée pour les spectacles du Théâtre, dont les représentations étaient des expressions contagieuses de l'état de son âme.
Une autre source de nos maux est la mauvaise éducation de la jeunesse. […] Il étoit Grec d’origine (Italien), & avoit été conduit par hasard à Hecatompile (Paris) dans la premiere jeunesse. […] Belle instruction pour la jeunesse ! […] Ils sont formés dès leur jeunesse à ce noble exercice, qui convient sur-tout aux personnes de baute naissance.
Ces abominations souvent répétées, dont on a fait un mérite à l’auteur, au décorateur, mille fois plus dangereuses que les querelles, les jeux malins, les espiegleries de la jeunesse endurcissent le cœur, hérissent l’esprit, brisent les liens de la société. […] Il est fâcheux pour sa gloire, dit l’Auteur des Trois Siecles, que la jeunesse ne puisse pas lire ses ouvrages sans dangers, & les gens sages sans indignation. […] Enfin une vie chrétienne a réparé, comme dans Lafontaine, les égaremens de la jeunesse & les vices du caracteres. […] Dans tous les ordres, (les grands) énervés de molesse dans une vieille jeunesse, enfans efféminés des peres sans vigueur, bornés dans un sérail, en nobles histrions, désirer sur la scène, (les Dames) opposer aux mépris un front toujours serein, mêlans l’orgueil au vice, au faste l’imprudence des plus viles Phrinés, emprunter la licence assise dans le Cirque où viennent tous les rangs, souvent bâiller en loge à des prix différens, Sapho qui par bon ton à la philosophie joint tous les goûts divers, tous les amusemens, Sophiste en apparence, au fond coquette, Pedagogue qui gouverne la mode, met en vogue les drames qu’on joue incognito ; (le Marchand) qui déclarant trois fois sa ruine authentique, trois fois s’est enrichi d’un heureux deshonneur, & qui pourtant jouant, le grand Seigneur entretient une actrice.
Delà, elle souffle la licence parmi la jeunesse ; elle réveille l’impudicité dans la vieillesse ; elle jette le trouble dans les maisons ; elle seme l’opprobre dans les familles. […] Qu’ils sont nécessaires comme un remede contre l’oisiveté de la jeunesse, & ses dangers. […] Il fit une piece intitulée : l’Homme sans façon, & il la dédia à une fameuse corruptrice de la jeunesse. […] Ce Vaudeville, y est-il dit page 80, est dangereux pour la jeunesse, qu’elle accoutume à manquer de respect aux vieillards, en se vantant de les surpasser. […] Ils sçavoient que la milice de la vertu exige de la jeunesse les efforts les plus vigoureux, pour pouvoir ensuite être supportée presque sans combat dans la vieillesse.
Racine ont été loués, comme, les deux Auteurs qui ont donné les pièces de Théâtre les plus chastes ; Qui est-ce néanmoins qui n’a pas loué davantage ces célébrés Auteurs, d’avoir enfin regardé ce travail comme des péchés de la jeunesse ? […] * * * Plein des dons de la Cour sur le point de vieillir, Il méprise un métier qui vient de l’anoblir ; Et détestant ses Vers trop remplis de tendresse, Les prend pour des péchés commis dans sa jeunesse. » Le prétendu Théologien devrait suivant ses principes traiter de scrupuleux M.
Les bons Anglois ne dissimulent point à l’estimable Garrik, qu’ils aiment sans l’estimer, la profession qu’il embrassa dans sa jeunesse, par légèreté, & à laquelle il tient aujourd’hui par nécessité. […] Je crois bien que les acteurs font moins bons, & les actrices moins belles, les décorations moins brillantes qu’à la comédie française ; mais c’est toujours une bonne école de mœurs & de réligion dans le goût du Prélat ; on y représente les mêmes pieces, on y donne les mêmes leçons de vertu, on y inspire à la jeunesse le même amour du plaisir, le même esprit du monde : c’est un second Collége sous le même toit qui met la perfection au premier, & y fait fleurir les études, & de concert avec lui, forme à l’Etat de graves Magistrats, de pieux Ecclésiastiques, d’excellens peres de famille. […] Ce Prince eut encore la foiblesse de faire insérer cette loi dans son Code, & d’immortaliser sa honte, au lieu de justifier l’infamie de sa jeunesse, & de dégrader son autorité l’égislative jusqu’à renverser à perpétuité la Jurisprudence, dont il étoit le restaurateur, par des loix infâmes dont il devoit rougir d’avoir eu besoin, & d’avoir osé les accorder à la sollicitation d’une actrice.
Ne doutons pas que ce bel exemple ne soit imité, & que les livres d’éducation, dont tous les jours on enrichit les feuilles périodiques, ne mettent les exercices du Théatre au nombre des premieres & des plus importantes instructions de la jeunesse, & ne fassent du Théatre la Foire un livre classique. […] De tant de traits répréhensibles, nous nous bornons à l’importance que l’auteur & le journaliste donnent à la Danse, dont ils font un point capital de l’éducation physique de la jeunesse & de la vie des paysans qui cultivent la terre, avec un enthousiasme dont les transports feroient rire même le maître à danser du Bourgeois gentilhomme de Moliere. […] Il est pourtant bien certain que dans les campagnes, à peine la dixieme partie des paysans vient au bal ; il n’y a que la jeunesse des deux sexes qui vient se licencier & se corrompre dans la salle antique.
vive & saillante, fut dangereuse en Grèce ; elle y fut un art qui servit également au plaisir, à la religion, aux forces du corps, au développement des graces, à l’éducation de la jeunesse, à l’amusement de la vieillesse, & à la corruption des mœurs. […] Un Magistrat, un grand Officier, un père une mère de famille, un homme, une femme avancés en âge, ceux qui font une profession déclarée de piété, doivent sentir que ce seroit ajouter le ridicule à l’indécence & au scandale, de se permettre ce qu’à peine ils doivent tolérer dans une jeunesse folâtre, dont l’âge n’a pas encore mûri la raison, ce qu’on croit innocent, dit Tertullien, parce qu’il est couvert de la pourpre : Improba definunt esse purpurata flagitia. […] Augustin, la confession d’un péché de sa jeunesse avec ses condisciples : Nous contraignîmes, dit-il, un Philosophe fort modeste, & d’un jugement solide, d’aller au bal avec nous.
Et enfin, lorsque son successeurd, d’abord accueilli par le peuple, est tombé entre les mains des prêtres, ceux-ci, profitant de son âge et de sa faiblesse, ont exploité les erreurs d’une jeunesse fougueuse qui, cependant, lui avaient valu le surnom de chevalier français. […] Je ne vous le donnerai pas non plus pour modèle à vous jeunes gens de notre France si polie, si élégante, car sans doute il dansait mal ; puisque, suivant la Biblem : « Mical, sa femme, voyant le roi David qui sautait et dansait, se moqua de lui et le méprisa dans son cœur. » Mais permettez-moi, mes chers auditeurs, d’emprunter à une plume que vous reconnaîtrez sans douten, la défense d’un plaisir si cher et si utile à la jeunesse. […] La jeunesse studieuse, surtout, s’y presse pour admirer sur la scène les œuvres classiques des maîtres après les avoir étudiées dans le cabinet ; elle les fréquente pour y former son goût, purifier son langage, modifier ses usages et ses habitudes ; elle y cherche, elle y trouve le complément de son éducation.
Abbé, ni le Maître des novices, ni les autres Religieux, ni les domestiques, ni ceux mêmes qui la déshabillent et la servent dans sa maladie, s'avisent de soupçonner son sexe, que sa jeunesse, sa délicatesse, son teint, sa beauté, ses grâces, et tout ce que la plume des Poètes et des Romanciers prodigue à peu de frais à leurs héroïnes, devaient au premier coup d'œil faire deviner aux moins attentifs. […] J'osais, j'osais nourrir une flamme adultère Dans le sein d'un époux, je portais dans ses bras Un cœur qui chérissait ses secrets attentats Sous le voile imposteur d'une pudeur trop feinte. » Il faudra faire de cette pièce un livre classique pour bien instruire la jeunesse. […] Je ne désespère pas qu'on ne range ces quatre ouvrages au nombre de ceux dont on inonde le public sur l'éducation de la jeunesse.
Mon cher Frère, Comme nous avons de l'affection et de la déférence l'un pour l'autre, il vous a plu de me demander mon sentiment sur le sujet d'un Comédien de votre Pays, qui exerce encore ce métier, et instruit la jeunesse, non pas à se bien conduire, mais à se perdre; enseignant aux autres le mal qu'il a appris, s'il doit être reçu dans notre communion: Je vous dirai, qu'il me semble, que le respect que nous devons à la majesté de Dieu, et l'ordre de la discipline Evangélique , ne peuvent souffrir que la pudeur et l'honneur de l'Eglise soient souillés par une si dangereuse contagion.
On y verrait dans Crémante et dans Ismène la punition que reçoivent et méritent ceux qui, dans un âge mûr, n’ont pas honte de s’abandonner aux passions de la jeunesse.
D’où vient, je vous prie, Messieurs, qu’en France, qu’en Espagne, qu’en Italie, qu’en Allemagne, que chez d’autres Nations polies les Gens de Lettres préposés à l’éducation de la Jeunesse par autorité publique, dressent des Theatres pour exercer les jeunes gens dans le cours de leurs études ? […] Vous transportez vos Eleves de la poussiere des Ecoles sur l’Ecole brillante du Theatre, pour apprendre de bonne heure à la Jeunesse qui doit joüer un jour dans l’Etat des rôles importans, à mépriser ou à rechercher ce que la Scene domestique leur a fait sentir de ridicule ou de louable. […] Que prétendoit-il avec ses intrigues de Courtisanes qu’il lui faisoit développer à la Jeunesse Romaine ? […] Poëte par goût plus que par étude, ce fut un feu de jeunesse, non la malignité de la fortune qui le fit Comédien. […] Dans cette Ecole on chantera, que la folie sied bien à la jeunesse, qu’il faut renvoyer la sagesse au déclin de l’âge.
Tout cela, selon lui, sert comme de souffre pour allumer le feu, en une jeunesse, dont l’âge etle sang bouillant l’en rendent trop susceptibles. […] Au fond, n’y ayant rien de changé, sinon les mots, et quelque chose en la forme, et la matière y étant toujours la même, tout ce que la jeunesse, surtout, y voit et y oit, est comme qui battrait le fusil sur de l’esmorchead bien sèche. […] Il faut un long temps à une femme qui a mal vécu dès sa jeunesse pour la faire croire femme de bien. […] Et de fait, cette prétendue réformation n’est qu’en masque, vu que le sujet ordinaire qui s’y traite, ce sont des passions d’amour, qui ne peuvent sinon fort préjudicier à une jeunesse laquelle y court. 2. […] 2. d’une concession à une jeunesse honnête, pour s’exercer, à l’aveu d’une profession laquelle ceux qui suivent sont déclarés infâmes ?
La Jeunesse Romaine qui se réserva à elle seule le droit de représenter ces Piéces, ne voulut point qu’elles fussent profanées par les Comédiens. […] Un Baladin avoit une cour à Rome, y formoit des Partis qui causoient des séditions, recevoit chez lui les visites des Chevaliers & des Sénateurs, marchoit dans les rues environné de la jeunesse Romaine, rendoit les Femmes éprises de lui avec tant de scandale, qu’un Empereur fut obligé de répudier la sienne.
« J’aurais trop d’avantage, si je voulais passer de l’examen de Molière à celui de ses successeurs, qui, n’ayant ni son génie ni sa probité, n’en ont que mieux suivi ses vues intéressées, en s’attachant à flatter une jeunesse débauchée et des femmes sans mœurs. […] L’objet de la plupart des drames les plus estimés n’est-il pas de nous peindre sans cesse des intrigues amoureuses, des vices que l’on s’efforce de rendre aimables, des désordres faits pour séduire la jeunesse inconsidérée, des fourberies capables de suggérer mille moyens de mal faire ?
Je péchais, ô mon Dieu, en négligeant d’apprendre ce que m’enseignaient mes parents et mes maîtres (dans la jeunesse). […] On voit dans cet exemple la fragilité de la jeunesse, le danger des mauvaises compagnies, la fureur des spectacles, la difficulté de s’en corriger, le péché de ceux qui y vont.
Il avoue ensuite qu’il avait fait une Dissertation Latine sur la Comédie, depuis dix ou douze ans, et qu’il y avait pris le parti de la justifier sans avoir mûrement examiné la matière, et par une légèreté de jeunesse ; il déclare qu’on a ajoute à son Ecrit ce qu’il n’y avait pas énoncé, savoir l’Approbation tacite de Monseigneur de Paris, et l’air méprisant avec lequel on a traité les Rituels dans la Lettre du Théologien ; il reçoit avec soumission la discipline des Rituels, et la doctrine qui en fait le fondement. […] Que le Ciel aujourd’hui favorise, illumine, Qui détestant ses Vers trop remplis de tendresse, Les prend pour des péchés commis en sa jeunesse. » Il répond à la prétendue correction des mœurs par les Pièces de Molière, en citant le jugement qu’en a fait l’Auteur de la République des Lettres dans son Recueil d’Avril 1684. où il parle de Molière en ces termes : « Il n’a corrigé que certaines qualités, qui ne sont pas tant un crime qu’un faux goût, qu’un sot entêtement, comme vous diriez l’humeur des prudes, des précieuses, de ceux qui outrent les modes, qui s’érigent en Marquis, qui parlent incessamment de leur noblesse.
Et cet homme de bien appelle cela corriger les mœurs des hommes en les divertissant, donner des exemples de vertu à la jeunesse, réprimer galamment les vices de son siècle, traiter sérieusement les choses saintes ; et couvre cette belle morale d’un feu de charte, et d’un foudre imaginaire, et aussi ridicule que celui de Jupiter, dont Tertullien raille si agréablement ; et qui bien loin de donner de la crainte aux hommes, ne pouvait pas chasser une mouche ni faire peur à une souris : en effet, ce prétendu foudre apprête un nouveau sujet de risée aux Spectateurs, et n’est qu’une occasion à Molière pour braver en dernier ressort la Justice du Ciel, avec une âme de Valet intéressée, en criant « mes gages, mes gages m » : car voilà le dénouement de la Farce : ce sont les beaux et généreux mouvements qui mettent fin à cette galante Pièce, et je ne vois pas en tout cela, où est l’esprit ? […] Cet art de jurer de bonne grâce, qui passait pour un agrément du discours dans la bouche d’une jeunesse étourdie, n’est plus en usage, et ne trouve plus ni de Maîtres qui l’enseignent, ni de Disciples qui la veuillent pratiquer : Mais le zèle de ce grand Roi n’a point donné de relâche ni de trêve à l’Impiété : il l’a poursuivie partout où il l’a pu découvrir, et ne lui a laissé en son Royaume aucun lieu de retraite : il l’a chassée des Églises où elle allait morguer insolemment la Majesté de Dieu jusque sur les Autels : il l’a bannie de la Cour, où elle entretenait sourdement des pratiques : il a châtié ses partisans : il a ruiné ses écoles : il a condamné hautement ses maximes : il l’a reléguée dans les Enfers où elle a pris son origine.
Tel est le malheur attaché à la Poésie, cet Art si dangereux, dont l’Histoire est beaucoup plus la liste des fautes célèbres & des regrets tardifs, que celle des succès sans honte & de la gloire sans remords : tel est l’écueil presque inévitable, sur-tout dans les délires de la jeunesse ; on se laisse entraîner à établir des principes qu’on n’a point ; un vers brillant décide d’une maxime hardie, scandaleuse, extravagante : l’idée est téméraire, le trait est impie, n’importe, le vers est heureux, sonore, éblouissant, on ne peut le sacrifier, on ne veut que briller, on parle contre ce qu’on croit, & la vanité des mots l’emporte sur la vérité des choses.
A vous dire vrai la jeunesse de la Champmeslé, la grâce de Baron, et les fréquentes nouveautés que donnait Racine faisaient un parfaitement bel effet sur le Théâtre.
Il est sûr que les expressions des Amants, toujours outrées sur la scène, confirment le Libertin dans son dérangement, réveillent les esprits les plus assoupis, et ne peuvent que donner entrée à une passion vicieuse dans le cœur de la jeunesse la plus innocente.
du Fresny est une Comédie, à mon avis, des plus instructives : il ne s’agit que d’amour dans toute la Pièce, mais on n’y trouve aucune de ces Scènes de tendresse si communes dans les Comédies de ce siècle, et dont le poison est si dangereux pour la jeunesse, qui n’étant pas, ou ne voulant pas être sur ses gardes, l’avale à long traits : on n’y voit que l’excès de la passion.
Une jeunesse folle célébrait ces jeux vers la fin du mois de Février à l’honneur du dieu Pan ; en courant par la ville d’une manière immodeste, et insolente.
Mais si elle ne peut nous persuader de cette utilité, nous l’écouterons, mais avec toute la précaution nécessaire, & après nous être fortifiés contre ses enchantemens par toutes les raisons que nous venons de dire, de peur de retomber encore dans cette passion que nous avons eue pour elle dans notre jeunesse, & que le commun des hommes a toujours pour elle. […] Il condamne dans un autre endroit la Comédie, parce qu’étant une imitation des folies & des Passions de la jeunesse, elle peut entraîner à l’amour vulgaire, c’est-à-dire, à celui qu’il oppose à l’Amour de la Vérité & de la Vertu. […] Mais, ajoute cet Auteur3, depuis la décadence de la Poësie Dramatique, par la mort de Corneille, & par la vieillesse de Racine, la jeunesse Françoise s’est avilie, son courage s’est relâché & s’est amolli, depuis qu’il n’a plus été soutenu & enflé par les mouvemens héroïques de la Tragédie. […] Lorsque dans ma jeunesse, dit S.
Desprez de Boissy 28 : « J’ai considéré de près les disciples de nos Théâtres, ceux qui avaient commencé à les fréquenter avec les dispositions les plus éloignées du vice : j’ai vu, pour l’ordinaire, leurs vertus disparaître, leurs mœurs se corrompre, leurs manières décentes et naturelles se métamorphoser en affectations ridicules, en frivoles compliments, en jargon théâtral, qui les annoncent pour des petits-maîtres, l’espèce la plus ridicule qui rampe avec orgueil sur la surface de la terre. » Il est cependant des Chrétiens qui osent avancer que les Spectacles contribuent beaucoup à former la Jeunesse. […] tous les prétendus talents qu’y acquiert la jeunesse, ne valent pas une vertu qu’elle peut y perdre. […] Il leur persuade que, pour être honnête homme ; il suffit de n’être pas un franc scélérat. » « J’aurais trop d’avantage, si je voulais passer de l’examen de Molière à celui de ses successeurs, qui, pour mieux suivre ses vues intéressées, se sont attachés dans leurs pièces à flatter une jeunesse débauchée et des femmes sans mœurs. » « La belle école que le Théâtre !
Il le répette dans l’Avare, comme si c’eût été dommage de perdre un si bon mot & de si bons exemples donnés à la jeunesse : Non, voyez-vous, ma mère, Il n’est père ni rien qui puisse m’obliger. […] Voilà de quoi rassurer une jeunesse timide qui craint pour son honneur, & de quoi faire bien des célibataires qui sans être dévots goûtant des plaisirs sans peur, rendront la débauche inutile, & ne feront aucun aucun mal, puisqu’il n’y a de péché que dans le scandale.
En se chargeant exclusivement de l’éducation de la jeunesse, la secte jésuitique a pour principe de refuser la connaissance des sciences à la classe du peuple ; mais quant à celle des gens riches, appelés à jouer un rôle dans la société, elle ne consent à lui communiquer les sciences qu’à regret, et s’applique principalement à former des imbéciles, ou des fanatiques qui ressembleront à leurs maîtres. […] Les disciples de Loyola particulièrement, et dans les temps modernes, poussèrent à un haut degré cette puissance morale en s’emparant de l’éducation de la jeunesse, en dirigeant celle des princes et en s’arrogeant le droit de donner pour ainsi dire exclusivement des confesseurs aux rois.
Un vieillard déja venerable par son âge, ne peut avec bienseance reprendre les jeux, qui ont servi d’amusement à ses premieres années, ni méme se permettre certaines libertez, qu’on pardonnoit autrefois à sa jeunesse.
Cependant la beauté & la jeunesse sont les deux sources d’agréement qui ne tarissent point ; & par où les choses les plus inutiles, & les moins spirituelles ne laissent pas d’étre agreables.
Il est donc évident que ceux-là pèchent grièvement qui vont aujourd’hui au bal, et qui fréquentent la danse, à cause des dangers qui en sont inséparables, et auxquels ils s’exposent : car quand il pourrait se rencontrer quelque bal où l’on n’appellerait que les seuls parents, ou les seuls amis ; néanmoins il est vrai de dire absolument qu’il n’y peut avoir aujourd’hui aucune assemblée pour la danse où il n’y ait du danger, à cause de la corruption du siècle et des mauvaises coutumes qui s’y sont introduites, ne se tenant plus aucun bal où la jeunesse ne se rende, et où elle n’entre de gré ou de force ; et cet usage a si fort prévalu, que si on fait quelque assemblée pour la danse où on veuille faire ce choix des personnes honnêtes, parentes ou amies, et fermer la porte aux étrangères, on heurte insolemment, et on fait mille outrages et mille affronts au maître de la maison.
« Ces mouvements pleins d’impudence que l’on voit dans la personne des Comédiens, quel autre effet produisent-ils que d’enseigner le mal à la jeunesse ? […] où le Souverain Pontife assiste quelquefois en personne à des Comédies qui se représentent chez les Religieux les plus réguliers et les plus austères, ou dans des Collèges pour exercer la jeunesse et la délasser en même temps, après une année de fatigues dans l’étude sérieuse des belles Lettres. […] Ecole dangereuse pour la jeunesse, qui s’accoutume avec autant de plaisir à laisser croitre dans son cœur de véritables passions, qu’à en voir représenter de feintes sur le Théâtre ! […] J’en excepte les Comédies qui se jouent en certains Pays, comme à Rome, à Venise, et dans toute l’Italie, où il est si ordinaire de voir des Religieux assister aux Spectacles, que cela est passé en coutume, et qu’il n’y a plus de scandale à donner ni à recevoir : de même qu’il n’y a point de mal pour eux de se trouver aux Comédies qui se jouent dans les Maisons Religieuses, ou dans les Collèges pour exercer la jeunesse, puisque c’est aussi un usage d’y voir sans scandale les Religieux des Ordres les plus austères.
17, défend absolument les peintures obscénes dans sa république, parce qu’elles corrompent les mœurs, sur-tout de la jeunesse de l’un & de l’autre sexe. […] La liaison n’est pas difficile à former, elles sont si bienfaisantes, si zélées pour instruire la jeunesse : on lit dans la vie de Ninon de Lenclos que plusieurs meres qu’on appelle honnêtes & sages envoyent leurs enfans, garçons & filles à l’école de cette célebre courtisanne, pour les former à la vertu. […] Il leur attribue la dépravation de la jeunesse, L.
L’auteur qui rapporte ce trait, l’embellit en protestant ennemi des Papes, exagere beaucoup ce défaut naturel, que la fréquentation & le goût du théatre avoit nourri dans ce Pontife depuis sa jeunesse, & met dans la bouche de ce prêtre les discours les plus insolens, qui n’ont jamais été tenus à des Papes, & n’ont jamais dû l’être ; quoique le théatre, qui gâte les hommes les plus sages, eût fait du tort à celui-ci. […] Il ne faut envoyer la jeunesse qu’à l’école de Pécour, de Vestris, de la Guimard, &c. […] Voilà , dit-il, qui est bien propre à inspirer au sexe la discrétion & la décence , & à former un cours d’éducation & une école de vertu pour la jeunesse.
Peut-elle dire à cet âge : Dans l’opprobre & les pleurs j’ai passé ma jeunesse ? […] 2.° Le mépris de l’autorité paternelle, & tout cela parce que le pere n’a pas consenti à son mariage avec son amant, ce qui est très-pernicieux, puisque c’est autoriser toutes les passions de la jeunesse, désarmer les parens, leur ôter le pouvoir de s’opposer aux mariages quelquefois les plus mal assortis, à la séduction de leurs filles, contre toutes les loix, qui ont donné singulierement aux parens la plus grande autorité sur le mariage de leurs enfans.
Bien que quelques hommes doctes, et d’ailleurs Religieux, aient pensé en ce faisant, ôter de devant les yeux de la jeunesse les lascives, et infâmes comédies, et les25 « sanglantes, prodigues, et impies Tragédies », comme les appelle Tertullien. […] Néanmoins, quand en un Collège il sera trouvé utile à la jeunesse, de représenter quelque histoire, on la pourra tolérer, pourvu qu’elle ne soit comprise en la sainte Ecriture, qui n’est baillée pour être jouée, mais prêchée : pourvu aussi que cela se fasse rarement, et par l’avis d’une compagnie Ecclésiastique, qui en verra la composition. […] Or comme ainsi soit que les spectacles soient pernicieux à toutes sortes d’hommes, ils le sont notamment à la jeunesse, et aux nations plus septentrionales, lesquelles sont plus légères que les autres, et ayant la force de leur esprit aux sens, reçoivent avec plus d’avidité par les yeux, les gestes vicieux, que ne font les nations méridionales, lesquelles comme plus mélancoliques, ayant une sévérité naturelle, ne les reçoivent pas si aisément ». […] C’est qu’ès écoles, on lit à la jeunesse les Comédies grecques d’Aristophane, et autres, et les latines de Plaute et de Térence. […] Ainsi y a-t-il bien de la différence, entre les livres et les Théâtres : combien qu’il serait besoin, que la plupart de ces auteurs fussent hors des mains de la jeunesse il y a longtempsej, desquels je mettrai ici le jugement de Denis Lambin Professeur du Roy à Paris74. « Parlons, dit-il, des Poètes tragiques qui sont ès mains de tous et se lisent, et apprennent.
« La Jeunesse de Rome ne souffrit point que ce genre de Comédie fût souillé par les Acteurs publics. » Juventus ab histrionibus pollui non Passa est.
Ce spectacle est adopté en Allemagne comme en France, d’abord pour contribuer à l’éducation de la jeunesse ; en second lieu pour occuper pendant deux ou trois heures du jour des libertins qui pourraient employer mal le temps qu’ils donnent à cet amusement ; en troisième lieu pour procurer un amusement honnête à des gens sages qui, fatigués de l’application que leurs emplois exigent, ont besoin de ranimer les forces de leur esprit par un délassement utile à l’esprit même.
» Il rappelle un mot d’un Vieillard qui avait été rebuté au spectacle par la jeunesse Athénienne, et auquel les Ambassadeurs de Sparte avaient donné place auprès d’eux. « Cette action fut remarquée de tout le spectacle, et applaudie d’un battement de mains universel. […] Mais la jeunesse Athénienne rebutait un Vieillard, qui vraisemblablement n’insultait personne, et M. […] Je sais quelles sont les mœurs d’une jeunesse dissipée, mais de tant d’extravagances dont nous sommes témoins, y en a-t-il une entre mille dont le sentiment de l’amour soit la source ? […] Je vois même parmi la jeunesse beaucoup de fantaisies, très peu de passion. […] La jeunesse facile et crédule donne souvent dans le piège d’un faux amour, comme dans celui d’une fausse amitié ; mais est-ce pour avoir appris au spectacle à discerner le véritable ?
La jeunesse des hommes & des femmes qui jouent la Comédie, s’écoule ordinairement dans une crapuleuse débauche : ce n’est que dans la Capitale, & d’autres grandes Villes, où l’on en voit quelques-uns revenir, dans la maturité de l’âge, à l’honnêteté de mœurs. […] Cette Jeunesse, pourrait être préparée, dès l’enfance, aux Représentations Dramatiques, en même-temps qu’on interdirait, sous les peines les plus sévères, cette occupation à tous les Citoyens nés légitimes.
Cet ouvrage soi-disant fait pour l'instruction de la jeunesse, lui apprendra à faire la lecture spirituelle dans Corneille, et comme la Visitandine de Gresset, son oraison dans Racine, et à devenir un Père de l'Eglise en composant des comédies. […] Ignace et Martial, pour former le jugement et la piété de la jeunesse.
Les premiers ne les ont dûes qu’à leur jeunesse & à leur inexpérience.
La jeunesse au contraire crie, & s’échape en traits malins.
C’est premièrement que dans les Collèges le dessein des Précepteurs, n’est pas de dresser la jeunesse à la profession infâme des Comédiens, ni de leur apprendre à y gagner leur vie ?
Ambroise ne parle point de la danse, que comme du dernier aiguillon de la vie licencieuse : elle se plaît dans les festins somptueux, elle se divertit volontiers dans les jardins de plaisir, elle cherche les douces et agréables compagnies, mais le plus dangereux de ces appas, c’est la danse, qui fait la grande et la plus universelle corruption de la jeunesse. […] La pureté Virginale, qui est le plus bel ornement de la jeunesse, s’en retire le plus loin qu’elle peut, car outre qu’elle ne va point qu’en compagnie de ses bonnes sœurs, la Pudeur et la Modestie, elle est d’une complexion si délicate, qu’un seul regard lascif la ferait évanouir ; elle aimerait mieux être vue d’un basilicx que d’un œil brutal. […] Ce n’est point remédier au mal, si on ne leur ferme la bouche autant de fois qu’ils sont pour mal parler : La honte de leur condition n’empêche pas que leur liberté de tout faire et de tout dire ne porte son coup, et ne perde la jeunesse qui les voit et qui les entend. […] Ces Messieurs jugèrent très prudemment, que la jeunesse n’a déjà que trop de chaleurs au-dedans pour l’impureté, sans lui présenter au-dehors de nouvelles flammes pour la brûler, et que quand un pareil ouvrage eût été tolérable sortant de la main d’un Poète profane, il méritait d’être mis au feu venant de celle d’un Evêque. […] Le grand Alphonse Roi de Naples et de Sicile, qui a eu autant de sagesse qu’il en peut tenir dans la tête d’un Prince, formait la plus noble jeunesse de ses Etats aux exercices de la Chasse, et disait qu’il n’avait point de meilleurs Soldats, que ceux qui avaient été bons Chasseurs.
Rome connoissoit à fond les ouvrages des Grecs ; elle instruisoit la jeunesse dans leurs seules Lettres : cet usage ne retarda pas moins les progrès de la Langue Latine, que la coûtume d’employer celle-ci dans nos actes publics, n’a été funeste au François.
Virgile ne resta dans sa Patrie que pendant sa prémière jeunesse.
L’autre, habile professeur, voyant un jour presque déserte sa classe, toujours sort nombreuse, parce que ses écoliers étoient allés à la comédie, jetta ses livres de dépit, renonça à la chaire, & ne voulut plus enseigner une jeunesse assez corrompue pour préférer le théatre à ses leçons de jurisprudence. […] Dans le grand nombre d’ouvrages pour élever la jeunesse, que ce siecle a vu éclorre, on n’oubliera pas un des plus instructifs, & on en fera un livre classique. […] Son théatre, ses satyres, ses poësies remplirent des volumes ; ses pieces furent souvent représentées sur le théatre de Ferrare ; la plus brillante jeunesse de la cour d’Alphonse en étoient les acteurs, & les plus proches parens du Duc ne dédaignoient pas d’y jouer des rôles.
» « Songez, » dit Bossuet, « si vous jugez digne du nom de chrétien de trouver honnôte la corruption réduite en maximes dans les opéras de Quinault avec toutes les fausses tendresses et toutes les trompeuses invitations à jouir du beau temps de la jeunesse, qui retentissent partout dans ses poésies. […] Chère jeunesse, c’est principalement pour vous que nous avons entrepris ce petit travail.
Ces abominations grossieres, ce n’étoient pas, sans doute, ces chef-d’œuvres de l’Antiquité, dont notre siecle a emprunté ce qui a paru de plus merveilleux sur nos théâtres ; & ce sont ces chef-d’œuvres de l’antiquité, que Tertullien, Saint Augustin, Saint Clément d’Alexandrie nomment dans le détail, & dont les représentations sont traitées par Tertullien d’inventions diaboliques, auxquelles Saint Augustin s’accuse d’avoir assisté, comme d’un des plus grands péchés & de la source même de tous les péchés de la jeunesse, & que Saint Clément d’Alexandrie défend à tout Chrétien sans réserve & sans exception. […] Demandez-le à leurs Sages ; voici ce qu’en dit le plus éloquent de leurs Orateurs : Les spectacles firent naître l’amour du merveilleux & dégoûterent de la modeste simplicité ; on se plaigoit alors que les Magistrats & le peuple négligeoient le soin des affaires publiques ; la jeunesse quitta ses anciens exercices pour courir au théâtre ; l’oisiveté & le mollesse d’un sexe produisit la délicatesse & la sensibilité dans l’autre.
A Dieu ne plaise que je profane la sainteté de la Chaire Evangélique, en citant ici les maximes insensées qu’on débite au théâtre sur l’usage des passions, sur l’amour des plaisirs, sur l’emploi de la jeunesse. […] En immolant à la risée publique un père avare ou un mari jaloux, n’a-t-il pas justifié, pour ainsi dire, la dissolution d’une jeunesse débauchée, & les déportemens d’une épouse infidèle ?
Tout le monde aime la volupté, sur-tout la jeunesse qui s’imagine lui être consacrée ; les Poëtes & les Peintres peignent la volupté comme une jeune personne couchée sur un lit de fleurs, environné de tout ce qui flatte les sens ; toutes les passions bouiliantes à cet âge où la chair vigoureuse qui n’a point encore été mortifiée, domine avec insolence, & s’en fait même un privilège, & rien de plus ordinaire au théatre & dans le monde que de dire que la sagesse n’est faite que pour les vieillards, & le bel âge pour les plaisirs ; ceux qui ont des inclinations plus heureuses n’osent les suivre, le respect humain l’entraîne dans la foule, il est emporté par le torrent & on les excuse. […] Elles n’oublient rien pour se conserver l’air de jeunesse, elles veulent tromper les hommes, & je ne sais si elles n’espèrent pas de tromper la mort, elles veulent toujours être l’objet de l’amour des hommes, afin d’avoir part à tous les plaisirs quand la vieillesse a répandu ses caractères sur leur tein, elles tirent le rideau dessus pour la rendre invisible ; vous les voyez ces femmes idolâtres du monde & de la volupté ensevelir leurs têtes sous un amas de poudre pour confondre la blancheur de leurs cheveux avec cette blancheur étrangère ; elles comblent avec du fard les enfoncemens de leur visage, elles ombragent les rides de leur front avec des boucles, des rubans, des dentelles ; ce qu’elles font de plus prudent, c’est d’embaumer leur corps avec des parfums pour arrêter l’odeur qui sort de leur cadavre : dans cet équipage elles se mêlent dans toutes les sociétés, dans toutes les parties, au bal, à la comédie, elles y tremblent de foiblesse, à peine distinguent-elles les couleurs, après avoir été les idoles du monde, elles le châtient des crimes qu’elles lui ont fait commettre ; ce sont des spectres qui le poursuivent, il les fuit, il en a horreur.
Medard n’eut d’autre distinction que son éminente sainteté, qui, dès sa jeunesse, l’éleva au-dessus de la plus haute noblesse. […] Cette morale est répétée en vingt endroits, jusqu’au refrain de son vaudeville : On croit pouvoir tout éviter, trop confiante est la jeunesse ; hé bien, hé bien jeunes filles, songez, hé bien, il ne faut qu’un rien, un petit rien pour perdre le prix de la Rose.
On abolit toutes les loix si sagement établies pour la décence & la sûreté des mariages, toutes à l’avantage des contractans & de leurs familles ; on y approuve, on y conseille, on y ménage les mariages clandestins, si rigoureusement punis par toutes les loix, pour éviter les surprises de la séduction, & arrêter l’aveugle précipitation d’une jeunesse aussi folle qu’emportée dans ses passions. […] Pour le consentement des parens, dont la nature, la loi, la conscience, le bien public, l’intérêt du particulier, font un devoir essentiel, non seulement il n’est jamais ni attendu ni demandé, mais l’engagement est toûjours contracté & entretenu à leur insçû, ou contre leurs ordres & leur opposition, contre laquelle on se roidit opiniâtrément, révolte dont on fait un acte héroïque qui forme le nœud de la piece ; & pour tout dénouement bien édifiant & bien instructif pour la jeunesse, on se passe de ce consentement, on l’arrache par force, on le surprend par des mensonges, on trompe par des déguisemens absurdes & sans aucune vrai-semblance, comme sont tous ceux du Théatre Italien, par de faux actes d’un Notaire affidé, par un changement de nom, un parent supposé, &c. que sais-je !
Tout cela, sans être d’une science profonde, est du moins le fruit d’une piété sincère & répare les désordres de sa jeunesse, où, comme les Abbés livrés au monde, & presqu’habillés en femme comme lui par la mollesse & l’affectation de leur parure, il ne tenoit à l’Eglise que par les revenus qu’il en tiroit. […] On croit y faire naître les graces de la jeunesse, & acquérir celles de la vivacité & de la légèreté.
Les lois ont pourtant quelque indulgence pour la jeunesse des Comédiens, on excuse la faiblesse de l’âge. […] « Vous demandez, dit-il, si ces personnes si bien parées, si exercées aux accents de la passion, n’abuseront jamais de leur art pour séduire la jeunesse.
Remarquez encore ici en passant, que ce genre de Spectacle, plus contraire sans doute au Christianisme que la belle Comédie, n’est pas attaqué par les Misomimes avec le même acharnement : ils le traitent d’amusement permis : c’est ainsi qu’à Rome, à côté de la sage & modeste Comédie des Roscius & des Virginius, on vit les licencieuses Atellanes, qui seules ne deshonoraient pas leurs Acteurs ; non-seulement la Jeunesse, mais toute la Ville se passionna pour ce genre, qui corrompit enfin la bonne Comédie ; craignons le même sort.
Toute la jeunesse l’apprend par cœur, & l’emploie à tout moment, lorsqu’il s’agit de faire quelque mariage à la Moliere.
Ces vertus austeres, rares dans les particuliers, si difficiles dans les princes, étoient d’autant plus admirables, que des passions violentes, un caractere indomptable, & le germe des vices qui s’étoient fait sentir dans sa jeunesse, sembloient y mettre des obstacles invincibles.
Tous ces débauchés ne cherchent qu’à se donner des complices ; ils enseignent à tromper, à séduire la jeunesse, à mépriser les parens, &c.
C’est aussi cet esprit de société, répandu en torrent, ou sans mesure ni ménagement, qui, de l’aveu ingénu du plus éloquent panégyriste de Molière, a produit l’abus de la société et de la philosophie, qui est cause que la jeunesse a perdu toute morale à quinze ans, et toute sensibilité à vingt ; qui fait aussi qu’après avoir perdu l’honneur, on peut aujourd’hui le recouvrer rentrer dans cette île, du temps de Molière escarpée et sans bords, c’est-à-dire, jouir de la considération, de tous les avantages et priviléges de la vertu Comparez les temps et jugez, dis-je, vous verrez de plus que, malgré les cent cinquante mille pièces de théâtre environ qui nous ont passé sur le corps, ou plutôt sur l’âme, depuis la restauration des lettres, pour nous perfectionner, nous nous sommes toujours détériorés de plus en plus ; vous verrez que les rares petits coins de la terre civilisée qu’on pourrait encore proposer pour exemples d’innocence et de vertus, sont précisément ceux où il n’a jamais paru ni théâtre, ni comédie, ni beaucoup des gens qu’ils perfectionnent dans les villes ; et vous en inférerez que pour mettre le comble à la dépravation, surtout aujourd’hui que les hommes corrompus sont presque partout en grande majorité, et que jouer les vices au théâtre, c’est à peu près comme si on jouait l’anglomanie en Angleterre, il ne manquerait plus que de livrer de même à la justice précipitée du public malin, qui a besoin de rire, qui ne se rassemble que pour cela, à ce tribunal confus, incohérent et enthousiaste, composé de toutes sortes de gens, qui tient ses assises dans toutes sortes de lieux, qui passe en sections du théâtre dans les salons et dans les réduits, sur les places publiques et aux coins des rues, où il délibère d’après ses passions discordantes, propres on empruntées, qui dénature on change les actes d’accusation, qui juge cent fois in idem, dont la jurisprudence est incertaine et si versatile qu’il désavoue habituellement ses jugements, lesquels, en effet, sont cassés en grande partie, et souvent, après des années de la plus cruelle exécution, quelquefois dans un autre siècle, par le public mieux éclairé, sage et impartial, dont les arrêts méritent seulement alors toute confiance et respect ; il ne manquerait plus, dis-je, que de traduire à ce tribunal les hypocrites des autres vertus dont il reste plus de lambeaux, en ajoutant aux tartufes de religion, de mœurs, de bienfaisance, etc., les tartufes de justice, d’indulgence ou de pitié, de patience ou de modération, de modestie, de grandeur d’âme, d’amour filial ; et vous n’aurez aucun doute non plus qu’une satire en comédie dirigée contre une hypocrite de tendresse maternelle, comme il y en a effectivement, sur qui, par le jeu d’un Brunet ou d’un Potier, qui représenterait la marâtre, on livrerait à la risée publique le ton, les soins empressés, les caresses, les émotions ou les tendres élans du cœur d’une mère, ne portât une atteinte funeste à la plus précieuse des vertus, et ne détruisit en peu de temps l’ouvrage du génie supérieur qui a défendu si éloquemment la cause de l’enfance et mis à la mode, en les faisant chérir, les premiers devoirs de la maternité. […] C’est en parcourant trop librement cet intervalle que tant de mauvais exemples impunis et impunissables par la loi en montrent les voies détournées à la jeunesse, lui apprennent à se jouer de la morale et des principes, ôtent peu à peu à la justice et à l’humanité leur empire sur les cœurs.
Elle alla chercher de tous côtés des herbes dont elle connoissoit la vertu, & les fit bouillir : elle ouvrit les veines d’Ezon, en fit couler tout le vieux sang, & à sa place, y fit entrer la liqueur qu’elle avoit préparée, qui se changea en sang : ce sang nouveau rétablit le vieillard, les forces, la vigueur, la fraîcheur, les agrémens de la jeunesse lui revinrent, comme à quarante ans, il en fut dans le plus grand étonnement. […] La plus probable est celle-ci : Les herbes, les drogues de Medée, les eaux de Jouvence, qui rajeunissent, ne sont que le fard dont se servent les femmes, pour donner à leurs cheveux, à leurs yeux, à leur peau, des couleurs vives, pour remplir les creux des rides, & répandre un air de fraîcheur & de jeunesse : c’est une espece d’enchantement, on fait venir des pays les plus éloignés, les drogues, les liqueurs, les pommades, les essences, les pâtes, &c. le secret ne réussit pourtant pas toujours : bien loin d’embellir, ordinairement il tue la beauté, en rendant plus laides celles qui s’en servent.
Elle favorise le vice ; elle enseigne aux enfans à mépriser l’autorité des parens, & à tromper leur vigilance, par des engagemens clandestins, formés par une passion aveugle ; elle apprend aux femmes la coquetterie, la dissimulation, les ruses, pour tromper leurs maris, au préjudice des liens sacrés du mariage, & les livrer à une ignominie que mérite seul l’auteur du crime que l’on fait triompher ; elle invite les domestiques à flatter sans pudeur, à servir sans remords les passions de la jeunesse, à voler, à tromper leurs maîtres & les tourner en ridicule ; elle accoutume le public à traiter de bizarrerie une sage circonspection, & de politesse une connivence criminelle, l’impiété & l’indifférence à ses devoirs, de force d’esprit philosophique, à embellir le vice, à enlaidir la vertu, & tourner en plaisanterie les choses les plus importantes. […] Après un portrait si hideux & si vrai, a-t-on droit de faire valoir en faveur du théatre ce que dit l’Orateur sur la possibilité de le rendre bon, l’usage qu’il en a fait, & qu’en faisoit sa Compagnie pour élever la jeunesse, prenant ainsi la thèse pour raison & le coupable pour juge ?
. « Ne sera loisible aux Fidèles d’assister aux Comédies et autres Jeux joués en public ou en particulier, vu que de tout temps cela a été défendu entre les Chrétiens comme apportant corruption de bonnes mœurs, mais surtout quand l’Ecriture Sainte y est profanée ; néanmoins quand en un Collège il sera trouvé utile à la Jeunesse de représenter quelque Histoire, on le pourra tolérer, pourvu qu’elle ne soit tirée de l’Ecriture Sainte, qui n’est baillée pour être jouée, mais purement prêchée. […] C’est pourquoi ce Saint remarque que les Livres où elles se rencontrent, étaient interdits à la jeunesse.
Dépenses considérables, dissipation continelle de la jeunesse, qui devient toute comédienne, ne s’occupe que de ses jeux, néglige le travail & l’étude, s’en dégoûte pour le reste de sa vie, & ne goûte plus que ce qui la perd. […] Qu’on ne dise pas que ce sont des folies de jeunesse ; ses drames, son poëme des Saisons, fruits d’un âge mûr, comme il l’avoue, renferment beaucoup de tableaux tracés par un pinceau voluptueux, qui n’est rien moins que dirigé par la saine morale : ce n’est pas le hasard ou quelques saillies qui défigurent ses œuvres par la licence des images. […] Ses grands principes se réunissent à deux choses essentielles, à l’éducation de la jeunesse & à l’instruction des peuples.
Pouvoit-il donner à la jeunesse un livre classique & des exercices plus utiles ? […] Moliere fut un débauché depuis sa premiere jeunesse, où révolté contre son pere, qui vouloit le corriger, il quitta la maison paternelle, & se donna à une Troupe de Comédiens pour suivre une Actrice, & jusqu’à la fin de ses jours, qu’il termina sans donner aucun signe de religion. […] Il enseigne, il autorise la révolte des enfans, les fripponneries des domestiques, l’infidélité des femmes & des maris, le libertinage de la jeunesse.
On sait que le fameux Racine fut tendre & galant dans sa jeunesse ; qu’il étoit d’une belle figure, charmant dans la société, éloquent & agréable dans la conversation. […] & la question sera-t-elle décidée par un homme qui, dans les loisirs & la dissipation de sa premiere jeunesse a produit sur la Scène un de ses Essais, qu’on y revoit encore ? […] Jusques-là il sera vrai de dire que dans nos spectacles le bon est trop mêlé, trop confondu avec le mauvais, pour qu’on puisse se reposer sur une Jeunesse inconsidérée & bouillante, du soin d’en faire la séparation, & de profiter de l’un sans ressentir l’impression de l’autre.
, qui dit dans un même sentiment, « Nous allions en notre jeunesse aux Spectacles et aux bouffonneries de ces sacrilèges ; Nous y regardions avec plaisir leurs Démoniaques ; nous écoutions leurs Musiques, nous assistions à leurs Jeux qu'ils faisaient en l'honneur de leurs Dieux et de leurs Déesses ; à celle qu'ils nommaient la Vierge céleste, et à Berecynthe la mère des autres Dieux, en l'honneur de laquelle les bouffons de la Scène, et les plus corrompus chantaient publiquement devant sa litière au jour solennel de ses Bains, des choses que la mère d'une honnête famille, et la mère même de ces bouffons ne pourrait entendre sans rougir : c'étaient des sacrilèges et non pas des Sacrifices, et ce que l'on y portait semblait des mets, comme si l'on eût fait un festin où les Démons prissent quelque nourriture qui leur fût propre.
Que les Maîtres dans les Académies de la vertu, jettent sans y penser des semences dans l’esprit de la jeunesse de la Comédie et du Théâtre ?
Faux acte, supposition, vol, fourberie, mensonge, inhumanité, tout y est, et tout est applaudi. » « Belle instruction pour la jeunesse 34 , ajoute l’auteur ! […] C’est ainsi que sur la foi d’un modèle imaginaire, sur un air modeste et touchant, sur une douceur contrefaite, le jeune insensé court se perdre en pensant devenir un sage. » Sans adopter dans leur entier des principes aussi rigides, et qui tiennent peut-être un peu du paradoxe et de l’hyperbole, j’oserai dire que si la société, malgré sa corruption, peut encore offrir à nos poètes dramatiques plus d’un modèle de vertu, propre à figurer avantageusement sur la scène, le théâtre n’en sera pas moins dangereux pour la jeunesse, à raison des couleurs favorables sur lesquelles on affecte de lui présenter le tableau de l’amour. […] L’intérêt public réclame cette réforme avec d’autant plus de force, que dans un siècle aussi léger que le nôtre, et après les ravages d’une révolution si désastreuse, presque toute la jeunesse ne connaît et ne veut connaître d’autre morale que celle du théâtre et des romans37. […] On en peut juger par l’assiduité, la touchante persévérance que met à suivre les conférences des grandes paroisses de Paris, cette brillante jeunesse, qu’attirent ou fixent dans la capitale l’éclat de la fortune ou le besoin de perfectionner son éducation dans les athénées, dans les écoles de médecine, ou dans celles de droit. […] NDA Cette leçon, si adroite et si précieuse à recueillir, devait-elle être sitôt perdue pour nos statuaires modernes, qui abjurant tout respect pour la plus tendre jeunesse, mettent aujourd’hui tant d’affectation à nous faire distinguer les dieux de l’antiquité moins par leurs attributs divins, que par les marques distinctives de la virilité.
C’est ainsi qu’une multitude de jeunes personnes infortunées qui, sans autre dot que les charmes de la jeunesse et de l’honnêteté, pourraient encore fréquemment trouver des partis avantageux, vivre heureuses et honorées, servir d’exemples encourageants à leurs compagnes, si on les eût exhortées à la reconnaissance, à la sagesse, et soutenues par de bons conseils, ou des leçons opposées à celles qu’on leur a données, ont perdu pour long-temps cet espoir. […] Et après cette clémence, plus que divine, comme l’auteur, par une autre contradiction, le montre lui-même dans son Festin de Pierre, où Dieu engloutit un méchant, recommandée dans le Misantrope envers les agents de tous les désordres de la société, des plus grands maux qui accablent les hommes ; si vous vous rappelez les coups sensibles et redoublés qui ont été portés aux femmes les plus innocentes des malheurs du monde ; si vous réfléchissez à l’extrême rigueur avec laquelle ont été punies par le même auteur dans deux autres pièces fameuses des fautes de grammaire, ou des ridicules, quelques travers à l’égard desquels ses préceptes d’indulgence étaient excellents et obligés ; si vous remarquez encore qu’après avoir ridiculisé les délassements et les plaisirs honnêtes des sociétés les plus décentes de son temps, et avoir renvoyé durement à leurs aiguilles et à leur pot au feu des femmes plus opulentes et plus distinguées que la Dlle de Sotenville, personnage de l’Ecole des Femmes, il donne pour exemple cette dernière qui a des goûts et tient une conduite tout-à-fait opposés à celle qu’il prescrit aux autres ; car c’est bien la proposer de fait pour exemple contraire que de la rendre le personnage aimable de la pièce, et de lui donner raison, la faire applaudir en public lorsqu’elle rejète les remontrances de son époux, qui lui rappelle des préceptes appropriés à celui des aiguilles et du pot au feu, et refuse de se consacrer à son ménage et à sa famille, en déclarant qu’elle ne veut pas s’enterrer, qu’elle n’entend pas renoncer aux plaisirs du monde, qu’elle se moque de ce que disent les maris, qu’elle veut jouir indépendamment d’eux des beaux jours de sa jeunesse, s’entendre dire des douceurs, en un mot voir le monde ; tel est le langage de la maîtresse de cette école (Ariste que Molière rend exemplaire aussi dans l’École des maris est parfaitement de l’avis de donner toutes ces libertés aux femmes ; elles en ont bien joui depuis ces inspirations ; quand on les leur a refusées, elles les ont prises) ; si on fait ces rapprochements ou remarques, dis-je, sans prévention, il est impossible, à la vue de tant de contradictions incontestables et de cette variation de principes et de conduite de ce fameux poète comique, de ne pas soupçonner au moins que son désir d’améliorer les mœurs était aveuglé et dirigé par une verve impérieuse et désordonnée qui le portait à appréhender et fronder à tort et à travers telles classes, telles professions et réunions, ou telles personnes, et de faire rire le public à leurs dépens, et au profit de sa manie et de sa renommée.
Condé fut admiré dans la retraite ; mais un feu dévorant, qui en avoit fait dans sa jeunesse un Héros impétueux, & plein de passion, (l’héroïsme & les passions sont-ils bien d’accord ?) […] Tant il est vrai que la prosperité, & l’adversité, la jeunesse, & un àge avancé, la santé & une mort prochaine, sont voir les choses dans des points de vue bien différens.
Dans un siècle si vain, dans un monde frivole Où la beauté du sexe est la premiere idôle ; Où les femmes de plaire ont toute la fureur Voudroient de leur jeunesse éterniser la fleur ; Disputent le terrein à l’âge qui s’avance, Et font contre le tems la plus belle défense. […] Les petits défauts de la femme, critiqués sur le théatre, sont eux-mêmes des graces, ou sont plus que réparés par celles de la jeunesse & de la beauté, sur-tout par l’amour.
Il leur donnoit une fraicheur, un teint, des graces, un air de jeunesse qui les charmoient, auxquels elles ajoutoient plus de foi qu’à tous les miroirs. […] Les leçons qu’on donne à la jeunesse ne doivent être ni pompeuses, ni tumultueuses ; on ne s’attache qu’aux dehors qui frappent : ainsi la Comédie Françoise, qui quelquefois débite une bonne morale, ne fait aucune impression ; l’attention se partage entre les gestes & la déclamation, les habits, les visages, au lieu de se réunir toute vers les préceptes qu’on y débite.
Après dîné, un beau mouton bien blanc orné de rubans verds ou couleur de rose est le prix que la jeunesse s’efforce de remporter à des jeux champêtres.
C’est à la sortie de la comédie et de l’opéra que l’on va tendre des pièges à la jeunesse.
.), vous pouvez mépriser les Rhodiens et les Corinthiens plongés dans la mollesse et les plaisirs, « unctum Corinthum » : qu’avez-vous à craindre d’une jeunesse parfumée qui se pique d’avoir la jambe belle ?
Il faut donc en ouvrir les portes à la jeunesse, aux Religieux, au Clergé.
Le nouveau ton où l’on se monte, la nouvelle éducation qu’on croit du bel air de donner à la jeunesse, le débordement de danseurs, chanteurs, joueurs d’instruments, Peintres, Poètes, baigneurs, coiffeuses, etc. dont tout est plein, et qu’entraîne la comédie, et qui sont autant d’amis, de compagnons, d’exemples, de confidents, de corrupteurs ; tout cela, j’ose le dire, a changé la face de la nation.
Augustin a dit, sur ce qu’on l’avait exercé en sa jeunesse à réciter les fables des Poètes, « qu’il y a plusieurs manières différentes de sacrifier aux Anges rebelles » ; et que si les comédies de notre temps ne se représentent pas en l’honneur d’un Mars, d’un Jupiter, et d’un Neptune, elles sont pourtant uniquement consacrées à l’amour profane, au plaisir de ceux qui les regardent, et à l’avarice et à la cupidité de ceux qui les représentent.
Tantôt la famine, tantôt la mortalité, luy tiennent une triste & fidele compagnie ; & la jeunesse la plus riante est la plus exposée aux traits de la mort. […] Ce grand saint, encore plus angelique par sa pureté que par sa doctrine, qui reçut un excellent don de continence après une victoire signalée qu’il avoit remportée dans sa jeunesse ; luy, dont les sentiments sont si rigides touchant les pensées, voudroit-il justifier des divertissements, qui pour le moins sont une occasion prochaine d’une infinité de pensées dangereuses ?
Fanier, vous-même, dit Galant le poëte, c’est un vilain rôle que celui de vieille sorciere ; mais il l’embellit tendrement, la jeunesse & la beauté donneront des charmes à la vieillesse, il oublie que ce sera contre le costume que la jeunesse & la beauté défigureront le rôle de vieille sorciere ; mais au théatre le plus important costume, c’est de conter fleurette aux actrices.
Ainsi les rangs sont confondus, les familles se ruinent, la jeunesse se remplit de vanité, les arts agréables se multiplient, les arts utiles se négligent, & ce n’est pas au profit de la religion & des mœurs. […] Les licences qu’il prenoit dans l’Ecole des femmes, les leçons pernicieuses qu’il donne à la jeunesse, les railleries sur la chasteté du sexe, offenserent beaucoup les femmes, alors plus jalouses & plus délicates sur leur honneur.
Mais c’est, dit-on, la vieillesse ou la jeunesse de Corneille et de Molière, on y trouve des traits de génie, des étincelles de leur feu divin ; car on divinise à bon marché dans les loges. […] Quel modèle à mettre sous les yeux de la jeunesse ?