Nos Poètes n’ont-ils pas raison de les établir comme autant de degrés pour parvenir à la plus haute fortune, comme autant de marques d’une grande naissance et d’une belle éducation ? […] Le plaisir arbitraire est bien pis que le pouvoir arbitraire contre lequel nos Républicains crient si haut. […] En vérité, il y a des gens qui ont une haute idée du vice, ou qui en ont une bien basse d’un riche et honorable établissement !
L’Empereur du haut de la loge fit une liberalité aussi galante qu’ingenieuse.
messieurs, mesdemoiselles, Moreau, petit Arlequin très-intelligent, haut de 2 pieds : 15 ans.
Il y avait un Dieu jésuitique, qui vraisemblablement paya plus que les autres, en après un Jésus-Christ à sa droite environné d’anges avec leurs trompettes sur le plus haut théâtre, qu’ils appelaient paradis.
« μοροὶ μενόμενον ὀρχούμεθα. » , de ce qu'en dansant le personnage d'Hercule furieux, il avait fait quelques démarches indécentes et déréglées, il fut obligé de lever le masque, et de dire tout haut.
D’un ton trop sévère et trop haut Vouloir d’un Orgueilleux réprimer le défaut C’est le rendre encore plus superbe ; Au lieu que sur son âme on fait plus de progrès Suivant l’ingénieux Proverbe Castigat ridendo mores.
Le Poème dramatique destiné aux pièces de théâtre, du mot grec δρᾶμα, qui signifie action, et qui avait été dans une si haute estime chez les Grecs et les Romains, ne parut que fort tard en France ; la fin du règne de Charles V. en vit pour ainsi dire naître les faibles commencements sous le nom de Chant Royal.
Quelque sensible que je paraisse à la perte de la bonne Comédie, telle que la possédaient les Anciens, et surtout les Grecs qui passent pour l’avoir portée à la plus haute perfection ; et avec quelque vivacité que je me déclare contre la Comédie moderne, je ne pense pas pour cela qu’il faille abolir entièrement la Comédie.
Denis d’Halicarnasse, dont j’ai parlé plus haut, est de l’avis du Philosophe Grec. […] Je ne connais point de Vers si dur, si hérissé que celui-là : Et dans ce haut éclat où tu te viens offrir52.
il serait ridicule de se l’imaginer, puisque ce terme, en notre Langue, ne désigne, comme je l’ai remarqué plus haut, qu’un chant simple, presque toujours sur le même mode, enfin qu’une espèce de Chansonnette. […] Je sais qu’on propose de l’associer à l’Ariette ; mais il me semble qu’il ne se soutiendrait point à côté d’un morceau de musique ; il paraîtrait bientôt d’une froideur èxtrême ; j’en ai parlé plus haut, & j’ai cité pour éxemple du mauvais éffet de l’air simple mis auprès de l’Ariette, ce que le Spectateur éprouve en entendant les petits Couplets qui sont dans le Marêchal-Ferrant, &c.
En agir ainsi, n’est-ce donc point se rendre coupable au plus haut chef, et violer, dans ce qu’ils ont de plus clair, les préceptes de l’Ecriture ? […] Cependant, il est de la plus haute importance de préserver purs et sans tache, les mœurs et les principes de la génération naissante.
Les Romains suivirent d’abord l’exemple des Grecs jusqu’au règne d’Auguste : il parut alors deux hommes extraordinaires qui créèrent un nouveau genre, & le portèrent au plus haut degré de perfection.
Quelle correction peut-on espérer d’une passion traitée de cette manière, surtout lorsqu’elle finit par triompher, comme il arrive toujours dans les Comédies, ainsi que je l’ai remarqué plus haut.
Sans prétendre qu’il arrive dans les hommes une métamorphose si générale, je ne désespère pas qu’une bonne partie des Spectateurs ne se déclare en faveur du nouveau Théâtre, par les motifs que j’ai présentés plus haut : quant à ceux qui ne goûteraient pas ces motifs, je suis réduit à les plaindre de ce qu’ils n’ont pas la force de secouer le joug d’une mauvaise habitude : j’avoue cependant qu’il pourrait bien arriver que, dans les commencements, l’affluence des Spectateurs ne fût pas grande ; mais en ce cas la caisse du Théâtre suffira, pour soutenir la dépense, avec ses propres fonds, et tous les autres secours que nous marquerons plus bas.
Il y en avait d’autres moindres ; comme on peut le voir dans Kirker qui a composé un grand ouvrage sur ces hautes colonnes pyramidales, que l’on nommait obélisques.
Mais je ne pourrois presque que répéter sur ce point ce que j’ai dit plus haut sur l’effet de l’admiration, en parlant de celle qui est excitée par l’image des Vertus. […] Il conçoit une plus haute idée de ses forces : il se flatte de penser avec plus d’élévation, & c’est là sans doute une des plus grandes causes de cette espéce d’enchantement qui est attaché à la Poësie sublime & héroïque. […] J’ajoute encore que le plus grand mérite & le plus haut degré de l’imitation quand elle est parfaite, est de se cacher elle-même, & de rendre l’illusion si forte & si dominante, que l’esprit tout occupé de l’objet imité n’ait pas le loisir de penser à l’art de l’imitation. […] Enfin Aristote content de nous dire gravement que c’est le plaisir d’apprendre qui nous rend l’Imitation si agréable, sans remonter plus haut, & nous expliquer en grand Philosophe, quelle est la source de ce plaisir même que nous prenons à nous instruire, a laissé dans la Poëtique comme dans la Physique, non pas dequoi glanner seulement, mais dequoi moissonner après lui.
Pour le déprécier il prend le haut ton en faveur de Moliere. […] Voici une façon singuliere de faire paroître ces hauts & puissans Seigneurs Messeigneurs les Comédiens. […] La salle de l’Opéra est un bâtiment de 300 pieds de long, sur 136 de large & 60 de haut.
Il est vicieux jusqu’à favoriser un rebelle, un criminel d’État, lui garder des papiers de la derniere conséquence, contre le service du Roi, vouloir faire un parjure pour le nier, au lieu de l’aller déclarer, comme on en a fait sonner si haut l’obligation contre les Casuistes, jusqu’à vouloir faire révéler les confessions. […] Certes je ne sais pas quelle chaleur vous monte ; Mais à convoiter, moi, je ne suis pas si prompte, Et je vous verrois nud du haut jusques en bas, Que toute votre chair ne me tenteroit pas.
Tout, dans cette excellente pièce, contribue au triomphe de la vertu ; mais elle n’est pas la seule dans ce genre, & celles que je vous ai citées plus haut en font la preuve.
On a dû remarquer dans ce que nous venons de dire, qu’une haute intelligence, ne tient que d’elle-même la beauté de ses plans, le caractère de ses ouvrages, l’ordre de ses opérations, les objets de ses recherches ; en un mot, si l’on peut le dire, l’esprit de son rôle.
Enfin toutes les vertus sur le Théâtre aux prises avec les revers, les dangers, les passions, verroient éclater leur force, & applaudir à leur triomphe ; ainsi ces vertus seroient portées au plus haut degré de considération, de gloire, j’ajouterois presque d’enthousiasme.
Notre Opéra est le vrai genre de la Bouffonnerie, j’en conviens ; & pourtant je voudrais que les Poètes qui l’enrichissent de leurs productions, lui appliquassent ce Vers du cèlèbre Auteur que je viens de citer plus haut : Il faut que ses Acteurs badinent noblement.
(haut) ah !
Car comme ceux qui se trouvent dans ces assemblées veulent tenir le haut bout, et précéder les autres, par cet amour de propre excellence dont le cœur humain est empoisonné, et qui fait la principale partie de l’esprit du monde, soit en dansant actuellement, soit pour se placer, soit encore pour prier ou inviter les femmes ou filles à danser ; il se rencontre mille occasions de contestation, dans lesquelles on s’emporte souvent à dire des paroles aigres, offensantes et injurieuses ; on se pique d’honneur ; on entre dans le ressentiment ; on conçoit de la haine et des désirs de vengeance ; on en forme le dessein, et on en vient même aux mains et aux armes.
Car, ainsi qu’il a été dit plus haut, ce volume est plein de faits dont l’auteur indique toujours soigneusement la source.
La Tragédie de Corneille sur le même sujet confirme ce que j’ai dit plus haut, que le génie abandonne tout-à-fait ce Grand-homme quand il traite de l’amour. […] Allons dans vos Etats m’en donner un plus doux ; Ma gloire la plus haute est celle d’être à vous. […] Elles se trouvent dans le plus haut degré dans les vers de Virgile & de Racine. […] On a dit plus haut tout ce qu’il y avoit à dire sur ces deux Pièces.
Ce n’est pas qu’il n’y ait des gens qui s’entretiennent haut lorsqu’ils sont seuls, & qu’on ne puisse en placer l’imitation sur la Scène : le Poète Regnard, dans son Distrait, fournit des exemples du monologue le plus naturel & le mieux employé : mais dans tout autre caractère, les occasions en sont rares : il doit du moins être court, comme d’une pensée, d’une affection, vivement & concisément exprimée. […] Le Spectateur, dira-t-on, sent bien que le personnage ne fait que penser ce qu’il exprime tout haut. […] Ceux de l’état ou du Comédisme, que j’ai déja exposés plus haut, sont prévenus par le Réglement : ceux de la personne demandent encore quelques éclaircissemens ; ils sont prévenus comme ceux du Comédisme quant aux mœurs & quant au talent ; les Acteurs que je vais proposer seront honnêtes, formés sur les meilleurs modèles, à l’Ecole du monde, & par les Maîtres de l’Art : je crois pourtant devoir donner encore quelques détails qui seraient déplacés dans les Articles, sur deux parties essencielles de l’Actricisme, l’Habit scénique, & le Débit théâtral. […] On dit que les Lacédémoniens avaient porté cette partie de l’éducation, au plus haut point : qu’il serait beau de les imiter ! […] Quelqu’un aura déja pensé, sans doute, comme je l’ai remarqué plus haut, que les Acteurs-citoyens joueront d’une manière trop inférieure, pour être goûtés comme les Comédiens actuels.
Ce n’est pas sur le compte d’un jeune libertin qu’il la met, il lui donne bien plus de poids, il la met dans la bouche de Jupiter-même, qui porté sur un nuage avec tout l’éclat de la Divinité, la prêche du haut des cieux, au mari-même d’Aleméne, qu’il vient de deshonorer ; & l’assure que loin d’avoir à s’en plaindre, il doit se féliciter comme des plus grands honneurs que le pere des Dieux & des hommes ait bien voulu partager sa femme avec lui, ce qui fait l’édifiant dénouement de la piéce, & montre que le comique payen bien plus sage que le chrétien enseigne une morale saine, par l’exemple de la chûte d’un jeune homme ; tandis que le chrétien enseigne la plus scandaleuse, par l’exemple des Dieux. […] Les Dames font-elles l’éloge de leur modestie, en jettant les hauts cris sur la mutilation des statues ? […] Comment Fénelon ne l’a-t-il pas donnée à son Télémaque au lieu de ce rébarbatif Mentor qui jette son éleve dans la mer, du haut d’un rocher.
Pour se justifier, il a publié des Mémoires, où il entre dans un grand détail de ses intrigues, sur-tout depuis la mort de la Reine Anne, & l’entreprise du Prétendant, ce qui l’obligea à quitter son pays, où il fut condamné à perdre la tête sur un échaffaud, comme coupable de haute trahison. […] La comédie est non-seulement naturalisée citoyenne avec droit de bourgeoise, comme à Calais, vivant honorablement comme la plus honnête femme de Paris, mais comme légitimée ennoblie, logée, entretenue aux dépens du Roi, liée à la plus haute noblesse & à la Famille royale, traitée avec autant & plus de faveur que l’école militaire. […] C’est une juste représaille ; on lui en fit même un reproche dans une chanson : Mais tout haut chacun disoit que Dangeville manquoit à la Centenaire, oh gué !
Il faut chercher son origine dans la plus haute antiquité. […] Comme Louis IV. dit d’outre-mer, Roi de France, se moquait toujours de Fouquet second, Comte d’Anjou, qui aimait beaucoup la musique ; celui-ci eut l’audace de lui écrire de la sorte ; « Sachez, Sire, qu’un Roi sans musique est un âne couronné. » Si Pythagore la mit dans le Ciel en prétendant que les planettes se mouvaient avec harmonie, les Chrétiens n’en font-ils pas plus que ce Philosophe, en représentant les Anges & les Elus occupés à chanter les louanges du Très Haut ? […] Corneille-Agrippa que j’ai déjà cité plus haut, revient bien de quelques louanges dont il gratifie la musique.
Ne conçoit-il pas une haute idée des dons du Ciel ? […] Le Fourbe n’est pas épuisé, Cynthie, Personne de haut parage devient pensive ; et répond à la question qu’on lui fait sur sa rêverie. […] pour s’être humilié jusqu’à l’anéantissement, afin de nous élever au plus haut point de gloire ?
L’ouverture de la scene est large de trente-six pieds, & haute de trente-deux, proportion qui rapproche le fonds du théâtre, & le met avec égalité sous les yeux du spectateur. […] L’auditoire qui est immense fond en larmes, pousse les hauts cris, se bat la poitrine, donne toutes les marques de la plus vive douleur.
Il fut que cette fille & sa mere étoient invitées à un repas chez un de leurs amis ; il s’y rendit, & demanda tout haut à la mere de parler tête à tête à sa fille, seulement pendant le temps qu’il pourrait tenir un charbon ardent dans sa main. […] Il l’a fait homme d’une haute naissance, qui dans toutes les Cours va de pair avec ce qu’il y a de plus grand ; il lui en donne le ton, le langage, les manieres, la dépense, & souvent les sentimens ; je dis souvent, car quelquefois il lui en donne de très-bas contre la droiture, la probité, l’amitié : des trahisons, des jalousies, des adulteres, des extravagances, des attentats sur les Couvens, des parjures.
Cybèle méprisée par le Berger Attis ; Vénus pleurant la mort d'Adonis ; la Lune recherchant Endymion ; Phaéton, fils du Soleil, précipité du haut des cieux ; les trois Déesses disputant une pomme, jugées par le Berger Paris (ajoutez l'enlèvement de Proserpine, l'adultère de Jupiter avec la femme d'Amphitryon, et de Mars avec Vénus, les amours de Psyché, de Semelé, d'Hercule et d'Omphale, de Bacchus, de Vénus, de Momus, de l'Aurore, de tous les Dieux, etc. on verra une grande partie de nos opéra et du théâtre Italien). […] Tandis que vous êtes dans l'Eglise du démon, les Anges du haut des cieux voient et écrivent ceux qui prêtent contre Dieu leur langue et leurs oreilles, écoutent ou profèrent des blasphèmes.
Or l’air qui est entre la mer et le ciel, ils le consacraient au nom de Junon, laquelle ils disaient être sœur de Jupiter, pour la semblance, et pour la conjonction grande, que l’air a avec le ciel, comme si elle semblait être femme à Jupiter, pour sa mollesse : et quant à l’air pur, ils l’ont appelé, Pallas, la disant être fille de Jupiter : pucelle, pour ce que l’air pur ne se corrompt nullement du monde : et née du cerveau de Jupiter, pour ce qu’il tient le plus haut lieu : ils la disent aussi Triple, à cause du Printemps, de l’Eté, et de l’hiver :Cælius Rho[diginus, Antiquæ Lectiones] li. 8. ch. 18. […] Satur furent gens méchants, et que s’attaquants à la Majesté divine, Dieu les accabla par foudre qu’il jeta sur eux du haut des cieux.
Je n’ai pas dessein de retoucher l’autorité de l’Ecriture, dont il a été parlé plus haut : mais je ne puis m’empêcher d’admirer ici l’indulgence de notre Docteur, qui après avoir rapporté quelques endroits de l’Ecriture, où il est fait mention de danses et de tambours, qui n’ont rien de commun avec les Spectacles, il conclut néanmoins doucereusement qu’il n’obligerait pas un Pénitent à s’en abstenir. […] Je doute qu’on puisse dire la même chose des personnes zélées qui parlent si haut contre eux.» […] Mais quand ce qu’il dit serait vrai, cela ne suffirait pas pour canoniser un Comédien, non plus qu’on ne canonisera pas certaines femmes qui font les béates dans les Eglises, et qui sont effectivement des enragées dans leur famille ; « Bonum ex integra causa», disent les Philosophes : les hauts et les bas ne se souffrent point particulièrement dans la vie d’un Chrétien qui doit être toute unie ; et la règle qui doit l’unir, c’est l’Evangile de Jésus-Christ. […] Il ne dit pas que les Religieux, les Prêtres, les Abbés et les Evêques n’y assistent pas, ce qu’il aurait fallu dire, mais il se contente de dire qu’ils ne doivent pas s’y rencontrer ; ce qui ne prouve rien de ce qu’il prétend, non plus que si je lui disais que les Comédies sont innocentes de la part des Spectateurs, parce que tous les Chrétiens généralement ne doivent pas y assister à cause de leur Baptême : car quoique les Chrétiens ne doivent point assister à la Comédie, cela n’empêche pas que beaucoup n’y assistent ; de même que s’il est vrai ce que le Docteur a dit plus haut, il y a aussi beaucoup de Religieux, de Prêtres, d’Abbés et d’Evêques qui ne font point de scrupule d’y assister : mais si cela est de la sorte, où est donc cette bienséance prétendue de la part des personnes qui se divertissent à la Comédie ? […] Le Docteur a prouvé plus haut l’innocence des Comédies d’aujourd’hui, parce que les Religieux, les Prêtres, les Abbés et les Evêques, ne font point de scrupule d’y assister : et présentement il en prouve la bienséance, parce que les Religieux, les Prêtres, les Abbés et les Evêques n’y assistent pas ; et que même, selon lui, ils ne peuvent y assister sans commettre un péché mortel : de manière que le voilà lui-même devenu le scrupuleux, et érigé en Directeur des Evêques.
Les Gens dont j’ai parlé plus haut, ennemis de la Comédie par ignorance ou par entêtement, voyent sans doute le nouveau Théâtre de mauvais œil ; ils doivent penser qu’on a très-grand tort de multiplier les Spectacles : il est aisé de leur faire sentir combien ils sont dans l’erreur.
Parce qu’Eschyle, comme je l’ai dit plus haut, fit réflexion qu’il étoit dangereux d’accoutumer les Spectateurs à voir couler le sang.
Dans cet état de choses, pouvons-nous être surpris du haut degré d’estime où sont aujourd’hui les nôtres ? […] Voyez-en un exemple récent au Vaudevilleae, dans cette pièce où tout Paris a couru voir le Colonel de Francarville sacrifier son rang et toutes ses espérances au bonheur inouï de posséder une petite villageoise, accourue du haut des montagnes de la Savoie, et réduite à demander l’aumône avec sa vielle. […] Comment se fait-il, par exemple, que Fanchon continue à demander l’aumône dans les rues de Paris, lorsqu’elle est arrivée à un si haut degré de fortune, que, pour donner passage à des bienfaits qui n’ont ni raison ni mesure, elle est obligée d’emprunter jusqu’à la livrée d’une femme de qualité ? […] C’est vainement que nourris de la lecture des anciens, et guidés par le vrai génie, nos grands maîtres avaient élevé la scène française à ce haut degré de splendeur que n’a pu jamais atteindre encore aucune nation de l’Europe. […] Si beaucoup de jeunes gens superficiels ne s’arrêtent guère encore qu’aux frivolités de la scène, il en est un grand nombre qui se montrent vraiment avides d’une instruction solide, et donnent les plus hautes espérances d’une prompte et grande amélioration dans les mœurs.
Le goût pour la Comédie, et pour les Spectacles en général, est devenu si universel, on s’y livre avec tant d’habitude, et ils ont acquis depuis environ un siècle un si haut degré de perfection en France ; que, d’un côté, bien loin de les regarder comme un plaisir criminel et pernicieux, on les met au nombre de ces délassements innocents, nécessaires, autorisés, et utiles, même à la jeunesse, à qui on les permet sans conséquence, à qui on les prescrit sans réflexion ; et que d’un autre, c’est, pour ainsi dire, s’attirer la haine publique, que de s’élever contre un préjugé si flatteur, et qu’il est aussi difficile à un Ecrivain de le détruire que dangereux de le combattre. […] La qualité l’entête, et tous ses entretiens Ne sont que de chevaux, d’équipages, et de chiens : Il tutoie en parlant ceux du plus haut étage, Et le nom de Monsieur est chez lui hors d’usage. […] Aux conversations même il trouve à reprendre ; Ce sont propos trop bas pour y daigner descendre ; Et les deux bras croisés du haut de son esprit, Il regarde en pitié tout ce que chacun dit. […] Certes je ne sais pas quelle chaleur vous monte ; Mais à convoiter moi je ne suis pas si prompte ; Et je vous verrais nu du haut jusques en bas, Que toute votre peau ne me tenterait pas. » Voilà pour l’obscénité. […] [NDE] type de haut de chausses utilisé au 17e siècle.
On n’y tient pas, leurs rabats ne sont pas de la bonne faiseuse, il s’en faut d’un grand demi pied, que leur haut de chausses ne soit assez large . […] Démandez-le à ceux qui les achetent au plus haut prix ; aux poètes qui les élevent au-dessus des nues ; aux amateurs qui du parterre ou de leurs loges, sont extasiés de la voix, du geste, des lys & des roses, de la Hus de la Rangour, &c.
Lamet & Fromageau, dans leur Dictionnaire sur le mot Comédie, étoient bien éloignés d’élever si haut un corrupteur des mœurs, sur lequel nommément la Sorbonne lança tous ses anathémes. […] Aussi n’est-il pas dans le haut tragique, & il est juste que tout soit mis à l’unisson.
Les Théâtres de Marionnettes n’ont rien qui doive intéresser, si ce n’est le mécanisme : l’on trouve souvent à nos Foires & sur les Boulevards des merveilles de l’art dans le genre automatique ; tels étaient, il y a quelques années les Fantoccini, Marionnettes d’un mécanisme très-savant : c’était de petites figures hautes d’un pied, qui jouaient des Pièces, & fesaient tous les gestes analogues au sujet, avec une vérité que tout Paris admira. […] On procurera aux Comédiens & aux Comédiennes toutes les douceurs de la vie, hors la liberté, dont ils seront privés ; comme ou l’a vu plus haut, ne pouvant disposer ni de leurs biens, ni d’eux mêmes, ni même recevoir & rendre de visites, que sous le bon-plaisir, du Superieur, qui ne les permettra, aux hommes seulement, que lorsqu’elles lui paraîtront utiles aux progrès de l’art.
Cet hommage lui plut infiniment, car quoique très-vertueuse elle n’étoit pas encore déclarée pour la haute spiritualité ; l’Abbesse de Salfines avec ses Religieuses, la plupart jeunes, jolies, & toutes filles de condition, se rendirent dans la salle du festin pour voir la fête, elle fut admise dans le cercle. […] L’Impératrice Reine a destiné un autre fonds à cette dotation, & s’est réservée l’entreprise du théatre qui monte bien plus haut que l’entretien de ces filles, qui dans les atteintes portées à l’état religieux, a bien l’air d’être supprimé ; mais le théatre toujours florissant ne craint point de suppression. […] Cazimire refusa le titre de Majesté & tous les honneurs dûs à son rang, & ne songea qu’à passer le reste de sa vie en repos ; il fut court, car il mourut trois ans après, il se livra aux amusemens de la société avec une compagnie choisie ; aux belles lettres qu’il effleura pour en avoir l’agrément, & aux spectacles qui étoient fort de son goût ; il eut dû penser & agir en Chrétien, en Religieux, en Ecclésiastique (il avoit été Jésuite & Cardinal, il étoit Abbé), en homme détaché du monde qui l’avoit si généreusement quitté dans la plus haute fortune pour travailler à son salut dans une sainte retraite ; l’amour du théatre pervertit tout : vertu, sagesse, décence, état, dignité, gloire acquise, rien ne résiste au poison de la scène.
Mais il en est de cette cause des progrès de l’esprit, comme de presque toutes les autres ; c’est-à-dire, qu’après l’avoir élevé jusqu’au plus haut point de perfection, elle a contribué une des premieres à l’entraîner vers la décadence.
Or comme il est tems de parler, que j’ai laissé les autres parler, (& parler haut) j’ai voulu parler, & je parle.
Jamais acteur n’avoit eu des éleves & des camarades d’un si haut parage.
Auteurs louent encore Alcibiade, qui faisant noyer un certain Comédien lui cria tout haut, Puisque tu m’as si souvent abîmé dans ta Scène, il faut que je t’abîme une seule fois dans la Mer.
La Palais du Destin environné d’éclairs, Sur les ailes du temps soutenu dans les airs, Descend du haut des Cieux : l’avenir y préside ; C’est lui que sur son sort vient consulter Armide.
Une des choses qui nous paraissent avoir le plus contribué à la désertion du bon goût et à l’impatronisation du mauvais, c’est le haut prix des places aux grands théâtres.
Une actrice douairiere prédit la plus haute fortune à une jeune ; par exemple, la Clairon à la Hus. […] Les personnes qui ont cru s’y reconnoître ont jetté les hauts cris, jusqu’aux comédiens, gens peu en droit de se plaindre de la censure, & depuis long-temps accoutumés au mépris des gens de bien, & qui ont osé faire le procès à cet intrépide adversaire du vice & de l’irréligion. […] O fortune aveugle, qui place à son gré au bas de la roue, ou au plus haut degré ! […] L’actrice Dumesnil est comme une ode de Pindare, elle est plus haute que les nues, & on ne peut guere la comprendre, c’est la Corneille des actrices.
, & puis au haut du second feuillet, « Cy ensuit le Mystere de l’Apocalypse Sainct Jehan, avec les cruaultez de Domicien Empereur de Romme, compose par maistre Loys Chocquet. » On ne trouve aucune mention de lui dans les Privileges d’imprimer.
Ainsi ces statues qui semblaient n’être mises au haut des portiques que pour l’ornement, étaient encore une source de délices pour l’assemblée, & enchérissant par leur influence sur la température des plus beaux jours, métaient le comble à la magnificence du Théâtre, & servaient de toute manière à en faire le couronnement.
Il leur fit porter une chaussure haute appelée cothurne.
Il faut qu’après cela elle monte à son plus haut point : à moins qu’elle ne tombe dans le mépris par la voie même dont on se sert pour l’élever en honneur. […] Je ne doute point que nos Poètes ne nomment ce discours de Landaus, une harangue insipide, et que du haut de leur esprit ils n’en regardent l’Auteur en pitié. […] Il nous est représenté, ce tragique, comme un homme sérieux, fier, haut, sensible à l’honneur, piqué au vif de se voir un rival, et d’être forcé d’entrer en lice avec Euripide.
Gresset, dont nous avons parlé plus haut, renonça à travailler au théâtre et répondit, par une lettre imprimée, à ceux qui l’accusaient de trahir les intérêts de la république des lettres. […] Nous avons vu plus haut ce qu’il faut penser des meilleures pièces du théâtre, et nous voudrions bien savoir quelles sont ces bonnes pièces modernes.
Tout ce qui n’a pour objet que le plaisir, est très-dangereux, il ne pouvoit souffrir qu’à la faveur du théatre, les passions eussent le fatal privilége de parler plus haut que les loix. Pouvons nous donc souffrir qu’elles parlent plus haut que l’Evangile ?
Mais la haute estime de ses graces met un bandeau sur ses yeux que rien ne peut lever. […] Le rouge ne permet pas de douter que cette femme ne soit pâle, le blanc qu’elle ne soit brune, les cheveux empruntés qu’elle ne soit chauve, l’épaisseur de la croute qu’elle n’ait de rides, la fausse gorge qu’elle ne soit maigre, les hauts talons qu’elle ne soit petite, la multitude des odeurs qu’elle ne sente mauvais, &c.
Medard n’eut d’autre distinction que son éminente sainteté, qui, dès sa jeunesse, l’éleva au-dessus de la plus haute noblesse. […] Du haut du Trône où le ciel aujourd’hui A vos côtés fait asseoir la justice, Daignez nous tendre une main protectrice.
ce n’est que par galanterie dans le mari, vengeance, dédommagement dans la femme, amour de la liberté, goût naturel, besoin physique dans tous les deux ; on applaudit aux tours d’adresse qui ont sû tromper, on loue le haut ton que le coupable a sû prendre pour secouer le joug, & la patience de l’innocent qui a sû tout dissimuler. […] Après avoir passé la nuit avec Alcmene, Jupiter se découvre, & du haut des cieux, pour y donner plus de poids, donne cette consolation au mari qu’il vient d’outrager : Mon nom, qu’incessamment toute la terre adore, Étouffe ici les bruits qui pourroient éclater : Un partage avec Jupiter N’a rien du tout qui déshonore, Et sans doute il ne peut être que glorieux De se voir le rival du Souverain des Dieux.
Celle-ci est plus ancienne qu’on ne pense, elle remonte bien plus haut que le Christianisme : le Paganisme l’a introduite, & les nations idolâtres l’ont conservée : est-ce en faire l’apologie ? […] Les voiles des femmes sont de la plus haute antiquité, & du plus constant usage.
Comme je l’ai dit plus haut, les indécences nuisent plutôt au succès des Pièces-Ariettées, qu’elles ne le favorisent : l’expérience l’a démontré dans les Moissonneurs, & l’a confirmé par Lucile & le Déserteur.
, s'écrie Saint Augustin, cette Déesse, que l'insolence et que la turpitude sans mesure, peut rendre favorable aux hommes, et qui ne se peut apaiser que par les Jeux Scéniques, où l'effronterie est à un si haut point, qu'auprès d'eux tous les autres peuvent être honnêtes.
Mais quand les beaux jours commencèrent à s’obscurcir, que le Ciel irrité répandait ses torrents et que la mer en courroux ne reconnaissait plus de bornes ; quand les eaux du déluge ayant interrompu tous les plaisirs, portaient l’effroi avec la mort jusques sur le sommet des plus hautes montagnesd : alors pensait-on que la morale avait été outrée, et qu’elle portait à faux ?
n’est-ce pas avouer tout haut qu’on veut rentrer sous l’empire du démon, et se rendre à lui tout entier ?
D’abord pour accoutumer les hommes à voir de sang froid mourir leurs semblables sans leur donner l’assistance, il avait fallu accompagner ces meurtres mystérieux, de cris si grands, et d’une symphonie si haute, qu’on ne pensait presque pas aux misérables qui perdaient la vie : comme l’on voit à l’Armée que le bruit des tambours et des trompettes met les Soldats dans une certaine animosité qui leur soutient le cœur devant les objets les plus sanglants. […] Comme tous ces Saints ont exprimé dans les mêmes termes un sentiment qu’ils avaient pris d’Albert le Grand leur Maître, et que c’est l’autorité de saint Thomas qu’on fait sonner plus haut ; arrêtons-nous-y pour voir si en effet il autorise les Comédies telles qu’on les joue à présent. […] ou à une hirondelle, pour fuir la société du monde, et me cacher dans un trou des déserts avec les bêtes sauvages, où l’on trouve plus de fidélité que parmi les hommes ; et achever ainsi ma carriere dans une tranquillité exempte de douleurs, de soins et d’ennuis ; et que je fusse en cela seulement different d’elles, que conservant l’usage de la raison, je pûsse élever mon esprit dans le Ciel, et jouir dans une sérénité invariable de cette clarté immortelle ; en sorte que comme du sommet d’une haute montagne, je donnasse d’une voix éclatante comme un tonnerre, cette grande instruction à tous les hommes : O mortels ! […] Examinons maintenant s’il est vrai, comme l’Auteur de l’Approbation le fait sonner si haut, que les Comédies d’à présent sont tellement épurées et modestes, qu’elles peuvent passer pour des Écoles de vertu.
Justin abrogea aussi la constitution de Constantin ; & quand Justinien fut parvenu lui-même à l’Empire, il fit une constitution10 pour achever d’anéantir des loix qui n’avaient été abrogées qu’à cause de lui. » Quelque page plus haut, il dit, que Justinien n’épousa Théodora que lorsqu’il fut associé lui-même à l’Empire, & qu’il ne l’épousa que pour ne point violer sa parole donnée. […] Si la Comédie était en elle-même méprisable, tant de gens n’en feraient pas leurs délices, & comme j’ai dit plus haut, on ne mettrait pas des récompenses pour encourager les Auteurs de notre Théâtre ; & ailleurs on n’en ferait pas l’ornement de la Solemnité des jours les plus saints. […] Fils du Chancelier, Homme charmant, de la plus belle figure & de la plus haute espérance, il était bréveté Colonel, Capitaine d’une des Compagnies des Gardes du Corps, & à la veille d’avoir la Croix ; en moins de trois jours l’impitoyable mort le moissonna à peine à son quatriéme lustre. […] Mr de Constant l’aîné, Capitaine au Régiment de ce nom, au service de leurs Hautes Puissances, honoré de son amitié pendant son séjour à Tournay, est le second garant que j’offre pour démentir cette plaisanterie crapuleuse & basse, au service de France, Mrs de Chateau Vieux, Capitaine au Régiment de Diesbak, de la Cheau, Capitaine au Régiment de Monin. […] Ils surent que les Romains avaient acheté la paix à un prix si haut, qu’il leur était impossible de fournir à leurs vainqueurs la somme dont ils étaient convenus ; & pour donner du secours dans leurs besoins, ils vendirent jusqu’aux bagues & autres bijoux de leurs Femmes.
Rien en effet n’est plus propre à séduire un jeune cœur, & quoique le génie élevé de ce Prince l’ait mis dans la suite au-dessus de ces pieges, il en a du moins conservé un amour du luxe, & singulierement du théatre, qui a porté la scene au plus haut point de la gloire, & en a par-tout répandu le goût. […] Elle lui devoit sa haute fortune. […] Sur quoi par un petit trait d’érudition de sa façon, Brantome dit, Virgile (dont il avoit lu quelques vers en troisiéme), qui s’est voulu méler de décrire le haut appareil de la Reine Didon, n’a rien approché auprès de notre Reine & de ses Dames.
La Tragédie ne fut pas reçue sans contradiction à Athenes ; je parle de celle même de Thespis (si elle peut être appellée Tragédie) qui quoique trop grossiere encore pour être capable d’émouvoir les Passions, allarma Solon qui s’écria en frappant du pied contre terre, que de pareils amusemens, si on les permettoit, parleroient enfin plus haut que les Loix. […] Nous trouvons un plaisir dans l’émotion que nous cause ce spectacle ; & c’est dans cette disposition du cœur humain (comme je l’ai dit plus haut) que le plaisir de la Tragédie prend sa source. […] Dans le tems que le Cid recevoit tant d’applaudissemens, les Gens graves n’ont-ils pas pu dire ce que Solon disoit de la Tragédie naissante à Athenes, de pareils amusemens parleront plus haut que les Loix ?
Veuillez, je vous en supplie, me juger avec bonté, et prononcer dans votre haute sagesse sur la question que tous deux nous avons débattue.
Nous faisons le plus grand cas, comme on a pu le voir, dans le Chapitre précédent, de l’Auteur de Zaïre ; nous savons même que cette haute idée que nous avons de lui, est commune à tous ceux qui ont quelques connoissances, & quelque ombre de goût ; mais une estime aveugle lui feroit peu d’honneur.
Saint Thomas en dit tout autant, ainsi que nous l’avons observé plus haut ; on a voulu s’autoriser d’une décision de Saint Antonin mal entendue : alors le Théâtre n’étoit occupé que des exercices de la piété, & supposé que l’Italie ait eu d’autres Histrions, ce Saint Docteur ne les connoissoit pas, ou du moins ne les avoit-il point en vue, s’il est vrai qu’il ait avancé quelque chose en faveur des Spectacles.
C’est là que du haut de son fauteuil, l’un d’un air indifférent, l’autre d’un regard dédaigneux, tantôt d’un souris malin, tantôt d’un ait de compassion, celui-ci par des sarcasmes, un autre avec des injures, accablent l’auteur tremblant & à demi mort, attend comme un criminel sur la scélette, sa destinée de cette cour altiere.
Un homme seul ne parle pas ordinairement tout haut comme un fou, il faut donc donner de grandes passions aux personnages qui découvrent leurs sentimens dans un Monologue : ils peuvent se plaindre, gémir, s’emporter, lorsqu’ils sont agités fortement ; parce qu’ils sont hors d’eux-mêmes, & qu’ils ne s’apperçoivent pas de leurs actions.
.° Il fut fait, de son temps, sur les spectacles un grand nombre de lois, que nous avons rapportées, par les cinq Empereurs sous lesquels il a vécu dans la plus haute faveur, les deux Valentiniens, Gratien, Théodose et Honorius.
Les Danseuses de l’Opéra n’ont pas la gloire de faire monter si haut la noblesse de leur extraction, ni la devotion de donner à leur danse cet air de sainteté de la main des Prophêtes. […] c’est un crime de haute trahison.
Ils ont jetté les hauts cris, imprimé des mémoires, & fait à la Troupe un procès ridicule qui fourniroit une bonne comédie dont le public se réjouiroit. […] Vaine, haute, bisare, médisante, peu sévere, vraie femme de théatre, il ne lui manqua que d’être actrice.
Il faut toujours tenter ; tout nous convient : mais il ne faut pas afficher les prétentions, & parler trop haut. […] Le pere pouvoit les acheter, le rachat étoit mis au plus haut prix.
Son goût décidé pour la fainéantise & l’insouciance le tenoit naturellement dans la bassesse, il lui falloit des efforts pour se guinder plus haut. […] Vous, Martial, Ovide, Anacréon, Chaulieu, Grecour, toi, l’ami de Mecene, Toi, tendre muse, amante de Phaon, Toi, libertin & joyeux Lafontaine, Tous gens choisis, tous arbitres experts, L’enfer se tut pour écouter tes vers, Et dans le temps que notre ombre en fourrure, A haute voix nous en fit la lecture.
Les orages de la haute mer sont moins à craindre que la tranquillité d’un pareil port, & de tous les écueils la volupté est celui où l’on peut le moins éviter le naufrage. […] Enfin Cahusac prétend que les mimes & pantomimes (les plus excellens Acteurs) portèrent la danse à Rome à la plus haute perfection (ce seroit parler plus juste de dire que l’art des pantomimes est un art particulier différend de la danse).
Il n’en est point de trop vive, de trop libre, de trop difficile de trop fatigante pour elles ; elles sont de tout, elles sont communément mieux & vont plus loin que les hommes ; elles en sont venues jusqu’à danser sur la corde, ce qui est le comble de l’indécence, ainsi que de faire descendre du haut des plafonds des femmes sur un nuage avec des cordes & des poulies. […] Les filles de Sion se sont élevées, ont marché la tête haute, fait des signes des yeux & des gestes, mesuré leurs pas, marché en cadence : Plaudebant pedibus compositæ.
Puisque nous avons de nous une opinion si haute aux dépens des femmes, pourquoi donc avons-nous des défauts en plus grand nombre, et bien plus insupportables que les leurs ? […] Oseriez-vous deviner qui des femmes ou des hommes a porté l’art de la Déclamation à un plus haut degré d’élévation ?
A Dieu ne plaise qu’il soit de ces Esprits rustiques et peu sociables qui s’opposent à des plaisirs « innocents », tels que sont ceux de la Comédie. « Il sait vivre » : et au fond rien ne lui paraît plus élevé que les grands sentiments d’une vertu Stoïque ; rien de plus naturel que la tendresse d’un cœur qui brûle d’un beau feu ; rien de plus légitime que les autres passions qui naissent d’une haute ambition, et d’un amour bien allumé. […] Il faut ici parler haut à notre Théologien, et sur son témoignage scandaleux lui déclarer qu’il ne connaît pas assez l’homme, ni les impressions que les objets sensibles font sur nous, pour se mêler de direction.
Les Guebres ne sont pas un peuple, ce sont quelques familles des anciens Persans, élevées, comme les autres, dans la religion de Zoroastre & des Mages, qui lors de l’invasion du royaume des Pesses par les Mahométans, ne voulant pas embrasser l’Alcoran, & craignant la persécution des Califes, s’expatrierent, & se disperserent, non dans la Syrie, d’où venoit l’ennemi, où elles n’ont jamais paru, & où elles auroient trouvé autant d’adversaires que de Chrétiens & de Musulmans, mais dans la haute Perse & dans l’Inde, où il n’y avoit que des idolâtres, qui les laissoient fort tranquilles. […] A sa place on a, comme Agamemnon dans l’Iliade, trouvé un vigoureux Stentor, qui à haute, rauque & peu intelligible voix, va dans tous les carrefours annoncer aux citoyens les ordonnances de police, & le triomphe de la scene sur la magistrature municipale. […] Les bougies doivent être placées à quelque distance de cette toile huilée, qu’il est inutile de faire plus haut que les Acteurs, puisqu’elle ne laisse voir ni le lointain ni le plafond.
J’ai dit plus haut que la simplicité fesait l’ornement des Drames de notre Spectacle, & que sans elle ils ne sauraient subsister.
Pardonnez à l’insuffisance de mon esprit, belle âme, qui en la comparaison de chose incomparable, n’avez semblable que vous : La similitude des pierres précieuses vous offense, elles ont leur être en la terre, et votre origine est au ciel, si ce n’est de celles d’Egypte qui naissent au plus haut de l’Ether : Vous en avez le feu et l’éclair étincelant, et moi pour vous honorer j’en tiens la constance, qui m’a fait entreprendre cette matière qui est une pierre de prix : Voyez que dans ma main elle sera brute en la terre, sans être en œuvre ; donnez-lui sa vraie feuille, la chaleur et le teint selon l’aspect de votre Soleil : affinez son lustre pour la faire étinceler sans nuage, cendre, noirceur, paille, filandre, poudre qui puisse permettre à la lime de mordre ou d’altérer qu’elle ne perde sa couleur qu’en votre flamme, pour se changer, comme le mauvais Saphir en un bon diamant : Et au lieu que j’en fais une Charite sans grâce, relevez-le de celles que vous tenez qui vous font esclaver, dominer et triompher des âmes plus parfaites, pour ne parer vos trophées de dépouilles éteintes en ce combat qui est plus glorieux que ceux de Jupiter, d’Apollon, de Palémon, et d’Archémore : aussi en avez-vous un prix plus excellent que l’olivier, le pommier, l’ache, et le pin : car vous en rapportez les couronnes immortelles qui n’étaient dues qu’aux immortels : et décochant par paroles les sagettes des Muses, comme un second Anthée vous reprenez nouvelles forces, non pas en touchant la terre, mais en vous élevant au ciel, où vos propos nous ravissent, non sur les ailes d’or d’Euripide, mais sur les célestes de Platon, qui portent nos désirs jusques au lieu où la vertu fait sa demeure, nous rassasie du délicieux miel de Python, du nectar de Calliope, purifie nos oreilles, éclaire les yeux de notre esprit humecte nos âmes d’une rosée dont la douceur éteint toute amertume, et ne nous laisse que le regret de voir beaucoup d’hommes mal nésk, qui pour entendre la mélodie Phrygienne ne sont pas atteints d’une divine fureur : mais comme le Temple des Euménides en Athènes rendait frénétique celui qui n’y apportait le respect qui était dû, le vôtre a eu la même propriété : et ainsi que Lycaon fut changé en loup, vous les avez fait transformer en bêtes hurlantes.
Ce Prince capable d’une si haute & si difficile entreprise, environné de tant de dangers, occupé de si grands intérêts, aura t-il le loisir de conter fleurettes à une fille ? […] Donner cette idée pour une grande découverte, s’applaudir d’avoir ouvert cette nouvelle & brillante carriere, dire avec assurance qu’on entre dans un champ plus étendu, qu’on brave l’ingratitude des contemporains, & l’oubli de la postérité ; c’est une vaine fanfaronnade, dictée par un amour propre aveugle, enivré de ses productions, qui ne connoit, qui n’estime que soi ; appeller son talent & son genre, le tragique par excellence, lui donner le privilege exclusif, croire que tout le reste n’en mérite pas le nom, que les Grecs & les Anglois seuls, ont seulement, dans quelques scénes, exposé ces magnifiques tableaux, & ce tragique vigoureux, qu’on a seul la hardiesse de dire tout haut, ce que les autres ne disent que tout bas, parce qu’on préfére la vérité à des timides convenances, que le grand Corneille n’a pas atteint le but tragique, que ses maximes, ses raisonnemens, ses projets, ses idées de la grandeur Romaine s’éloignent de l’essence du poëme théatral ; qu’il n’a de parfait que le cinquieme acte de Rodogune, parce que ce n’est que là qu’on éprouve ce bouleversement du sens, cet orage, cette mer soulevée, ce flux & ce reflux de mouvemens ; que Racine n’a jamais la majesté du tragique, (idée fausse, le terrible n’est pas majestueux, la vraye majesté n’est pas terrible) qu’il ne produit point de secousse violente, & ne déchire pas, car Mr.
L’amour des femmes est le goût dominant, & il n’y est pas épargné, ce crime est irremissible : qu’on ne soit pas, dit-il, la dupe des apparences ; aujourd’hui les vices & les vertus se cachent, on voile des propos honnêtes, des sentimens qui le sont le moins, la liberté de la société est portée au plus haut degré. […] Elles y ont même voix délibérative, elles en font une grande partie, & même décisive, elles y président du haut de leur loge, un coup d’œil, un souris, un mot, un pompon, font pencher la balance.
Thalie & Venus jouissent de la plus haute faveur. […] Je me persuade que je suis de quelque haut & puissant Seigneur, car jamais homme n’eut les illustrations plus nobles, c’est-à-dire, n’aime plus les plaisirs & à vivre sans rien faire, c’est la noblesse théatrale.
Le directeur parut sur le théatre au jour marqué, suivi de deux acteurs tenant chacun une torche à la main, & lut à haute & intelligible voix l’excuse qu’on lui avoit donnée par écrit, conçue dans les termes précis qu’on avoit exigés. […] Il est couronné, l’Amour descend du haut des cieux avec sa future épouse, il l’enleve dans le ciel & les marie, la Renommée jette par-tout des médailles, & une troupe de Graces, de Jeux, de Plaisirs, de Chevaliers, de Sénateurs, de Dames fait des sauts, des cabrioles, &c, jusqu’au lendemain.
Il leur donna un masque & des habits décens ; il leur fit porter une chaussure haute, appellée cothurne. […] Cette description fait disparoître toutes ces vues hautes & solides qu’on suppose à presque tous les genres de Poésie. […] A remonter plus haut, le Peuple se tenoit debout, de peur qu’il ne passât les jours entiers dans la fainéantise, si on l’y faisoit asseoir.
La vanité, qui a pris dans la Bourgeoisie un ton plus haut qu’autrefois, traite de grossier tout ce qui n’a pas l’air du beau-monde.
L’horreur que l’on conçoit de ces Spectacles, ferme les yeux à la vanité (ce que le Prophète demandait à Dieu avec instance « Averte oculos meos ne videant vanitatem. » Ps. 118 [Psaume 118 [119], verset 37] :) Elle ôte à la chair ce qui entretient ses flammes impures, et conserve son intégrité : Elle empêche la superbe de glisser son poison dans l’esprit, et de le surprendre en le détournant de ces jeux, où l’on donne l’honneur et la gloire à ceux qui ont porté plus haut ses mouvements déréglés C’est pourquoi depuis l’établissement du Christianisme, et que Jésus-Christ crucifié a été proposé aux hommes comme la voie, la vérité, et la vie, qui conduisent à la béatitude, les partisans de l’idolâtrie ont toujours attaqué ces sentiments catholiques, comme les plus opposés à la superstition : Et les Pères ont été obligés de prendre leur défense, comme un des points principaux de notre créance, et de composer des livres entiers pour les soutenir.
Si vous étiez élevé sur une haute montagne, les plus grosses villes vous paraîtraient à peine comme des hameaux, leurs Palais les plus superbes et les plus magnifiques comme des huttes et des cabanes, et les hommes des fourmis, si toutefois vous pouviez les apercevoir, tel est celui qui habite déjà dans le Ciel par l’ardeur de ses désirs ; toute la grandeur humaine n’est pour lui que bassesse, qu’un atome éclatant, un point qui en impose aux yeux par quelque apparence d’enflure, il a peine à comprendre l’excès de folie et l’ensorcellement des hommes qui se laissaient captiver et transporter par ces niaiseries, si quelque objet sollicite son cœur par quelque monstre de beauté pour s’en faire aimer, il le dépouille aussitôt de ce fard et de cette vaine apparence qui pourrait l’éblouir parce qu’il est homme, et lui dit vous n’êtes rien, vous n’avez qu’une faible lueur de cette lumière immense, de cette beauté originale qui est en Dieu, lui seul mérite d’occuper nos esprits et nos cœurs, adorons-le ; il lui tarde que nous soyons tous arrivés à ce jour qui sera le dernier de tous, où Dieu seul paraîtra grand, « exaltabitur Deus solus in die illa »Isai.
Une personne qui se connaîtra enfant de Dieu, jamais ne se donnera de merveilles des œuvres humaines : Et à la vérité, celui qui peut admirer autre chose que Dieu, se précipite du haut degré et sommet de sa noblesse.
La comédie est en effet bien ancienne, les intrigues Madianites n’ont pas commencé à Molière, et les Princesses Cozbi de nos jours datent dans l’histoire des mœurs théâtrales, de la plus haute antiquité.
6.) en ces termes : « La Cour avertie que plusieurs du peuple et gens de métier s’appliquent plutôt aux jeux des bateleurs et jongleurs qu’à leur travail, et y donnent deux grands blancs plutôt qu’à la boîte des pauvres, préférant leur mondaine curiosité à la charité divine, icelle Cour a défendu et défend à tous bateleurs, jongleurs, et autres semblables, de jouer dans cette ville de Paris, quelque jour que ce soit, sous peine du fouet et bannissement du royaume ; a défendu et défend au Prévôt de Paris et à ses Lieutenants civil et criminel, de bailler permission de jouer auxdits bateleurs ; défend pareillement à tous les hauts Justiciers de cette ville, et à leurs Officiers, de bailler aucune permission de jouer, quelque jour que ce soit, sous peine de dix marcs d’argent, et autre amende arbitraire. » Il y a de pareils arrêts du 6 octobre 1584, du 10 décembre 1588.
Corneille de parler en ces termes : « Si mon âme à mes sens était abandonnée, Et se laissait conduire à ces impressions Que forment en naissant les belles passions. » Et l’humilité de Théâtre souffre aussi qu’elle réponde de cette sorte en un autre endroit : « Cette haute puissance à ses vertus rendue, Et si Rome et le temps m’en ont ôté le rang, Il m’en demeure encore le courage et le sang, Dans mon sort ravalé je sais vivre en Princesse Je fuis l’ambition, mais je hais la faiblesse. » Il fait voir ensuite que les passions qui ne pourraient causer que de l’horreur, si elles étaient représentées telles qu’elles sont, deviennent aimables par la manière dont elles sont exprimées.
« Si c’est zèle d’amant ou fureur de Chrétien. » Et quoique le Saint déclare lui-même ensuite qu’il n’a agi dans cette occasion que par un motif de générosité chrétienne, cela paraît mêlé de tant de paroles tendres et passionnées, et de tant de circonstances qui tendent à détourner l’esprit de cet égard, et à le porter vers l’amour profane, que tout ce qui reste dans l’esprit des spectateurs est une haute idée pour la forte passion que cet Amant a eue pour la personne qu’il aimait.
Aucun nouveliste de ces pays n’en fait mention : la haute Asie, d’Hispahan à Pekin, & à Meaco fourmille de troupes de comédiens, & jamais, depuis deux mille ans, la Gazette de l’Inde, de la Chine & du Japon ne s’est avisée d’en parler ; ce n’est pas que leurs piéces ne vaillent la plupart des nôtres, & ne soient aussi bien représentées ; mais c’est qu’on ne croit pas que cet objet mérite d’occuper le public. […] C’est un homme unique dans l’Univers, il n’a pas eu son pareil depuis le déluge, il a composé quarante opéras, il coule de sa plume de la musique sans fin, comme les eaux du Danube, il est récherché de tous les Potentats ; le Sophi, le Mogol, l’Empereur de la Chine & du Japon vont l’enlever à l’Europe ; cet homme cependant est si humble, & si désintéressé, il a une si haute idée de l’opéra de Paris, qu’il prie à genoux les directeurs de vouloir bien recevoir & jouer un opéra François, qu’il a essayé de faire ; car il fait le François mieux que l’Allemand ; cet Orphée Autrichien, a un goût, une vénération que rien n’égale pour cette langue, qu’il met sans façon au-dessus des langues mortes & vivantes, pour la belle musique de toute espece ; car il s’est essayé dans toutes les langues, & ses opéras Chinois sont admirables ; il veut bien se contenter de la part qu’on donne aux musiciens, offrant de prendre sur son compte le voyage, & le séjour de Paris, & d’envoyer même auparavant sa piéce à examiner à tout l’orchestre parisien, &c.
La haute faveur de la Cour de Constantinople consiste en ce que l’Empereur la fit condamner dans un Concile ; à quelques imbécilles près qui regardoient leur nombril, cette grande ville, remplie de Palamites ainsi que l’élévation de Grégoire Palamas au siege de Thessalonique en récompense de cette extravagance. […] Ce Prélat, homme habile, homme à talens, de la plus haute naissance & de la plus grande réputation, qui soutint avec éclat au Concile de Trente les intérêts de la France dont il étoit chargé, devoit-il être si grossierement calomnié d’après un misérable libelle que Dufresnoi a jugé à propos d’insérer dans son recueil sur la Ligue ?
De-là dans les campagnes les biens fonds sans valeur, & dans les villes les choses de luxe à vil prix ; tandis que les denrées communes & de nécessité sont à un prix fort haut, & relatif à la rareté de l’espèce : de-là les emprunts de toute nature & toujours onéreux. […] Une preuve incontestable de cette vérité, est le dernier opéra nouveau, l’opéra d’Ernelinde, où l’on voit une prison vaste & superbe succéder à une forteresse, dont les murailles ne sont guères plus hautes que les hommes, & un temple tout resplendissant de l’éclat des métaux les plus précieux, pour lequel on tremble beaucoup plus que pour les soldats qui viennent s’égorger jusqu’aux pieds des autels, dans cet asile sacré, & cela dans un tems où les Rois de la Norvege sont encore portés sur des faisceaux d’armes, comme au premier acte, & dans lequel il n’est fait aucune mention de l’allégorie & de l’illusion de la fable.
Lorsqu’au dernier Acte le rideau se tire, l’Enfant paroît sur un Trône auprès de sa Nourrice : Josabet, son Fils, & ses Filles sont au pied du Trône, les Levites les armes à la main l’environnent, tout cet appareil a quelque chose de majestueux, qui fait plaisir à un Spectateur, & cette raison me persuade encore ce que j’ai avancé plus haut, que si cette Piéce étoit représentée gratis devant notre Populace, comme les Tragédies Grecques devant celle d’Athenes, elle y seroit attentive, & peut-être très-émue, sans songer à l’harmonie du langage, qui n’auroit rien que de très-intelligible pour elle, malgré ce qu’on nomme la contrainte des Vers. […] J’ai prouvé plus haut que la douleur ne nous fait jamais chanter, c’est ce que je puis prouver encore par l’Opera même, par Quinaut lui-même qui avoue la même chose quand il fait dire après la mort d’Alceste : Que notre zele se partage, Que les uns par leurs chants célébrent son courage, Que d’autres par leurs cris déplorent ses malheurs.
Le pieux Enée dans l’Enéïde se lamente à tout propos, et jette les hauts cris à l’approche du plus petit péril. […] La Comédie, comme la Peinture, a éprouvé diverses vicissitudes ; on a vu des siècles, où les Peintres étaient si ignorants et si grossiers, qu’après avoir achevé leur ouvrage, ils étaient contraints d’écrire au haut du Tableau, Ceci est un homme ; Ceci est un cheval ; afin qu’on les pût distinguer, tant leurs figures étaient mal dessinées : De même la Comédie dans de certains temps, ne consistait qu’en de simples récits, dont les sujets étaient pris de la vie, ou du martyre de quelque Saint : Ces récits étaient dénués d’ornements, sans être soutenus de décorations, ni de la magnificence des habits, dont les Comédiens ont accoutumé de se parer maintenant.
Ainsi lorsqu’ils auraient à jouer devant notre grande Reine, afin d’alléguer le plus haut exemple qui soit, le préjugé bien qu’ils n’auraient pas le front d’étaler rien de déshonnête, et ne fait nul doute, que comme toutes les inclinations de cette rare Princesse, sont à la vertu, s’ils sortaient hors des bornes, elle en concevait une juste indignation, et ferait châtier leur insolence et témérité. […] L’Autre République dont aussi nous touchons, est la tant vantée de Lacédémone, où par un aveu public, la vertu a été comme élevée dessus son Trône le plus sublime ; et qui par l’exacte observation de ses bonnes lois, s’est maintenue plusieurs siècles en un haut éclat. […] De vrai, on nous allègue, que plusieurs qui sont gens d’honneur et de probité s’y rangent, et aucuns même du plus haut degré, jusques là que ces divertissements sont autorisés ès Cours des Princes, qui avec leurs plus considérables Ministres s’y rendent parfois pour s’y chercher du relâche, après les fatigues de leurs soins, pour la conduite de leurs Etats. […] Il s’agit de Francesco Patrizi, cité au chapitre XI (op. cit., II, 6) et que Vincent vient d’invoquer un peu plus haut.
En effet si l’on agite quelque question sur nostre creance ou sur nos mysteres, en presence de ce suffisant, qui vante si haut ses recherches, & qui ne charge sa memoire que des remarques d’vn cheual, de sa race & du cõte de ses années ; si on luy en demande son sentiment, on voit aussi-tost son ignorance, ou s’il en sçait quelque chose, est-il pas bien criminel d’en negliger, ainsi la pratique ?
Voilà pourquoi ils sont bientôt parvenus au plus haut degré d’instruction ou de finesse, et comment un mal particulier, borné à peu de personnes, s’est étendu à un aussi grand nombre, sous des formes si variées et si ingénieuses.
Contemplez ce bel astre qui répand la lumiere, & se levant & se couchant, nous donne tour à tour les jours & les nuits ; cet astre qui préside à la nuit, & qui par ses différentes phases nous enseigne le cours & la mesure des temps ; ces armées d’étoiles qui du plus haut des cieux brillent d’un si vif éclat ; cette terre avec ses montagnes, suspendue au milieu des airs avec un si juste équilibre ; ces fleuves intarissables, ce vaste océan avec ses immenses rivages, & l’harmonie merveilleuse qui unit constamment tous ces corps ; cette atmosphère de l’air qui pénètre tout par sa subtilité, & entretient tout par sa fécondité, qui tantôt rassemblant ses vapeurs en forme des nuées, & verse des pluies abondantes, tantôt les dissipant ménage la serénité d’un beau jour.
Cet homme célèbre, dont le nom seul annonce la haute idée qu’en a route l’Eglise, l’un des plus éloquens Orateurs, des plus saints Evêques, des plus illustres Pères qu’elle ait jamais eu, a été l’un des plus déclarés ennemis du théatre, & peut être en fut-il la victime.