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91. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Treizième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 254-259

… Un goût, que je n’ai pu détruire, joint à des applaudissemens mérités, m’a jeté loin de moi-même… Voila la cause de ma ruine… Ursule ignore mes torts… mais je les sais ; mais le remords me ronge, me déchire… Et cependant, lorsque je promets de renoncer à ***, je la vois sur la Scène, suivie des Grâces, des Ris & des Talens, enviée, adorée, desirée, l’objet des hommages de tous les cœurs… ma résolution s’affaiblit ; le charme renaît… Non, je ne suis pas digne de vivre… Quand je vois Ursule… Ursule, & mon fils que je serais au desespoir qui me ressemblât un jour, je meurs de confusion.

92. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXIII. Passages de Saint Basile sur le sérieux de la vie chrétienne. » pp. 132-135

 : lorsque demandant ce que c’est que cette parole appelée par le Fils de Dieu à un si sévère jugement ; il répond, Reg. brev. int. 23.

93. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

C’est un fils qui venge son père, et qui, réduit à l’alternative de deux devoirs opposés, préfère le plus inviolable. […]  » Et à ce vers de Cléopâtre : Puisse naître de vous un fils qui me ressemble ! […] Vous souhaitez à votre fils une âme insensible, lui dirai-je ; c’est souhaiter le plus dur esclavage à sa femme et à ses enfants. […] Qui de nous est complice dans l’âme de la trahison du fils de Brutus ? […] Ne prendront-ils jamais la bourse d’un fils prodigue, ou d’un père avare, pour celle de Léandre ou d’Argan ?

94. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XVIII. Prétention des Comédiens au titre d’homme à talens, mal fondée. » pp. 19-44

Dans une de ces Hôtelleries, espèce de divertissement assez commun dans les Cours d’Allemagne, quand le bon goût y étoit moins connu ; dans une Hôtellerie, dis-je, tenue pour célébrer le Mariage d’une Princesse de Danemarck avec un Duc de Holstein, la Reine fit le personnage de coupeuse de bourses, & le Prince Royal son Fils, celui de Garçon Barbier. […] Si l’Histoire nous apprend qu’une seule femme (Phrénice) pût assister dans les Jeux Olimpiques, aux combats de la Lutte, ce fut par un privilége spécial, & pour la récompenser d’y avoir conduit elle-même son fils Euclée.

95. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IX. Sentiments de S. Ambroise. » pp. 200-211

Ce saint Docteur, fils d’un Préfet du Prétoire des Gaules, la première dignité de l’empire d’Occident, y suivit plusieurs années le barreau, exerça la charge de Conseiller Assesseur du Préfet du Prétoire, et fut enfin Gouverneur de deux provinces consulaires, l’Emilie et la Ligurie ; avec les honneurs de Consul, magistrature suprême dans l’Empire. […] Ils ont attiré pourtant les anathèmes du Fils de Dieu, qui maudit le monde et nous ordonne de nous en séparer.

96. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

Un autre force son fils d’égorger son pere : un autre fait boire le sang de son fils. […] qui redemandez à la mort ce fils qui a péri dans les fureurs d’un duel, voilà l’école où il a puisé les sentimens qui l’ont conduit au tombeau !

97. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VI. Euphemie. » pp. 129-148

.° Une femme riche, de qualité, chassée par son fils, à qui elle donne tout son bien, réduite à se mettre domestique, n’est point dans nos mœurs. […] On a voulu faire un contraste entre le fils & la fille en faveur de l’amoureuse, & ménager deux ou trois évanouissemens. 6.° Le roman de la profession d’Euphemie est absurde. Une veuve veut forcer sa fille unique, âgée de vingt ans, de se faire Religieuse, pour assurer tous ses biens à son fils.

98. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Septième Lettre. De la même. » pp. 73-99

Voyez ce père tendre, qui s’épuise de travail, pour qu’un jour son fils & sa fille reçoivent de sa main, en le bénissant, un bien plus considérable au jour de leur mariage ; c’est que pour lui, le plaisir d’être le bienfaiteur de ses enfans, est le plus doux de tous : jetez enfin les yeux sur l’homme assis au dernier degré, voyez-le durant la semaine se livrer aux plus rudes travaux ; c’est qu’il entrevoit qu’ils doivent, au bout de six jours, lui fournir le moyen de s’abandonner à la joie. […] si les plaisirs qu’il nous procurera, dérivent de notre nature ; si le père y voit briller les talens de son fils ; si le fils goûte l’inexprimable plaisir d’ennivrer de joie le cœur d’une tendre mère ?

99. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

On sent bien que ce n’est pas le Vieillard qui doit exécuter : ses organes rauques & cassés sont peu propres à cette fonction : mais il a des fils, & surtout des filles, dont la voix gracieuse & flexible doit donner un nouveau prix à l’air qu’il a composé : les fils & les filles chantent alternativement sans doute ; voila déja, le Poème, la Musique & les Chœurs, avant qu’il y eût même des Temples. […] Les premiers Souverains se donnaient en Spectacle : postérieurement, nous voyons les Chefs des Républiques Grecques empressés à mériter sur le Théâtre les applaudissemens de la multitude : quelques siècles après le fils d’Enobarbus se méle parmi ses Histrions. […] Comme les Rois se disaient Fils des Dieux, les premiers d’entr’eux qui firent des conquêtes, furent des Dieux à leur tour, aux yeux des peuples épouvantés : souvent ils substituèrent leur propre statue à celle du Dieu leur père : c’est ainsi que l’impie Jupiter, aura supprimé l’image du vieux Saturne, après l’avoir mutilée, pour se placer lui-même sur l’autel. […] de la Chaleur, le fils d’une femme, un Blondin inventeur de la Lyre ? […] Les Actrices Romaines firent des passions parmi la Jeunesse : les pères, qui virent souvent leurs fils s’abandonner au dérèglement avec ces femmes, qui étaient en très-grand nombre, résolurent de prendre un moyen efficace pour prévenir cet abus*.

100. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 4-42

Jean Cardinal de Medicis fils du fameux Laurent fut élévé dans les plaisirs, l’opulence, le luxe & le faste des Medicis, qui l’emportoient sur les plus grands Princes, & par ce moyen parvint à la plus haute fortune. […] Laurent de Médicis le prit pour son Sécretaire, & le fit entrer dans cette partie de l’éducation de son fils. […] Le fils trop occupé de ses plaisirs pour s’embarrasser des sciences ; trop dissipateur pour avoir dequoi leur faire de grands biens, pouvoit tout au plus leur faire quelques caresses ; car il avoit le tâlent singulier de courtisan, il étoit caressant, insinuant, plein de grace dans la conversation & dans sa personne, & gagnoit les cœurs. […] Le Cardinal Bibiana mourut en 1528, c’est un ouvrage de sa premiere jeunesse, vers l’an 1490 au plus tard, lorsqu’il étoit Sécretaire de Laurent de Medicis, qui se chargea de la conduite du jeune Cardinal Jean son fils, (depuis Pape ;) car il entra de bonneheure dans les grands emplois qui ne lui laisserent pas le tems de s’adonner aux compositions. […] Son fils, dit Joli, jaloux de la gloire de sa mere, en a donné au public un recueil considérable après sa mort, avec une ample collection des ouvrages faits à son honneur, il en pleuvoir sur le Parnasse, on y trouve encore une pastorale en vers Italiens intitulée Mirtilla, que son éditeur assure très-belle, Bellissima Mirtilla favola boccaressia.

101. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

Vous suivrez des pythonisses, vous immolerez vos fils & vos filles aux démons, vous établirez publiquement des comédiens & des chanteuses effrontées, & vous vous associerez à toutes les abominations des païens. […] Dans un conte de Voltaire, il est dit qu’un homme sage & sa femme, parlant de l’éducation de leur fils à son gouverneur, la mere déclara que son fils n’apprendroit ni grec ni latin, parce qu’on se jouoit l’opéra & la comédie qu’en françois, ni l’histoire, parce que les histoires de Lafontaine étoient les plus utiles, ni la philosophie, parce que Moliere étoit le plus grand philosophe, ni la géographie, parce que son cocher sans elle savoit trouver le chemin de ses terres ; il fut enfin décidé que son fils apprendroit à danser, iroit aux spectacles, étudieroit Lafontaine & Moliere, auroit un baigneur, une toilette. […] Un pere qui reçoit son fils prodigue, un voyageur qui soulage un homme blessé par des voleurs, un pasteur qui cherche une brebis égarée, un riche qui refuse l’aumône aux pauvres, un pharisien & un publicain qui prient dans le temple, n’ont rien de contraire à la nature, il arrive tous les jours des faits pareils : mais un chat qui parle, une belette qui raisonne, des souris qui tiennent conseil, sont rire les enfans mêmes à qui on donne des pareils docteurs. […] Tels sont le gland & le paysan, le laboureur & les jeunes gens, le vieillard & ses fils, l’avare & son trésor, Ulisse & les syrenes, simonides, paroles de Socrate, le philosophe Scythe, le fou & le sage, le charlatan, le charetier embourbé, la jeune veuve & les deux médecins, le Songe du Mogol, la femme & le voleur, le trésor & les deux hommes, le statuaire, le savetier & le financier, les femmes & le secret, la laitiere, Démocrite & le notaire, l’écolier & le pédant, le curé & le mort, le satyre, l’ivrogne, l’oracle, le jardinier & le seigneur, les œufs d’or, l’homme & l’idole, l’homme & son image, l’homme entre deux âges, la fortune & l’enfant, la besace, l’astrologue, Momus & le bucheron, &c.

102. (1691) Nouveaux essais de morale « XIV. » pp. 151-158

Un enfant ne prendrait pas plaisir dans la représentation de la mort de son père, un père dans la représentation de la mort de son fils, ni une femme dans la représentation de celle son mari.

103. (1825) De quelques naïves coutumes « De quelques naïves coutumes. » pp. 262-266

(le nom est en toutes lettres), fils du Dieu vivant, et époux des âmes fidèles, prends ma fille Madeleine Gasselin pour mon épouse, et lui promets fidélité et de ne l’abandonner jamais, et lui donner pour avantage et pour dot ma grâce en cette vie, lui promettant ma gloire en l’autre, et le partage à l’héritage de mon père ; en foi de quoi j’ai signé le contrat irrévocable de la main de mon secrétaire.

104. (1607) Conviction véritable du récit fabuleux « letter » pp. 3-26

Les jésuites sont trop versés aux saintes écritures pour ignorer ce qui est en saint Jean, que le Père ne juge personne, mais a donné tout jugement à son fils, et puissance de faire jugement parce qu’il est fils de l’hommey. […] « Qu’ils avaient dressé ce passe-temps au peuple pour ménager. » bh II Que « les pères et mères faisaient grande ou moyenne contribution, selon les personnages que leurs fils soutenaient. » bi III.

105. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IX. Sentiments de Tertullien. » pp. 180-200

Cybèle méprisée par le Berger Attis ; Vénus pleurant la mort d'Adonis ; la Lune recherchant Endymion ; Phaéton, fils du Soleil, précipité du haut des cieux ; les trois Déesses disputant une pomme, jugées par le Berger Paris (ajoutez l'enlèvement de Proserpine, l'adultère de Jupiter avec la femme d'Amphitryon, et de Mars avec Vénus, les amours de Psyché, de Semelé, d'Hercule et d'Omphale, de Bacchus, de Vénus, de Momus, de l'Aurore, de tous les Dieux, etc. on verra une grande partie de nos opéra et du théâtre Italien). […] Ils furent d'abord employés à l'enlèvement des Sabines, par le fils de Mars, meurtrier de son frère. […] « Le voilà, leur dirai-je, ce fils de charpentier, ce détracteur du sabbat, ce Samaritain, cet homme possédé du démon, celui que vous vendit le traître Judas, que vous avez frappé d'une baguette, meurtri de soufflets, souillé de crachats, abreuvé de fiel, attaché à une croix, et prétendu furtivement enlevé par ses Disciples pour faire croire qu'il était ressuscité.

106. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

Je le dis, malgré la moinaille qui apostille le Credo, que vous êtes le Fils de Dieu. […] Dès son enfance, ce digne fils de Thalie s’amusoit dans la maison paternelle à composer de petites comédies, qu’il représentoit avec ses freres & ses sœurs. […] Ces jeux déplaisoient infinement à son pere, homme sage, qui vouloit que son fils s’appliquât à des choses utiles. […] Le fils le regarda & l’écouta avec beaucoup d’attention, sans rien répondre. […] Il répondit : Je travaille actuellement à une comédie : il y a une scène où un vieillard réprimande son fils.

107. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre prémier. De la Comédie-Bourgeoise, ou Comique-Larmoyant. » pp. 6-13

Il nous a montré dans le Père de Famille & dans le Fils naturel l’idée que nous devions nous former de ce genre.

108. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE VI. » pp. 456-466

Tu as une fois renoncé au diable et à ses spectacles ; ainsi il s’ensuit nécessairement qu’allant aux spectacles à dessein et de propos délibéré tu retournes en effet à ton premier maître qui est le diable : car ayant en même temps renoncé à tous les deux, et ayant dit et reconnu que le diable et ses pompes n’étaient qu’une même chose ; retournant vers l’un, tu retournes aussitôt vers l’autre : car je renonce, dis-tu, au diable, à ses pompes, aux spectacles et à ses œuvres, et après cela, tu dis, je crois en Dieu le Père tout-puissant, et en Jésus-Christ son Fils.

109. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

D’abord si l’on observe sans prévention le moyen dont l’auteur se sert pour réprimer l’avarice et l’usure, on voit avec peine qu’il met en spectacle, devant les enfants comme devant leurs parents, le fils d’un avare qui manque de respect à son père, qui l’insulte cent fois, tâche de lui attirer le mépris et la risée publique, le vole, le goguenarde et se rit de sa malédiction, de manière à mériter l’approbation des spectateurs ; on voit que la fille même manque à son père et s’en moque avec autant de succès dans cette pièce. […] Ils ont reconnu des Harpagons dans tous les degrés de l’avarice, et même dans une sage économie : tel fils a insulté et volé son père, parce qu’il lui refusait les choses nécessaires à la vie ; tel autre a manqué au sien, parce qu’il ne voulait rien y ajouter ; celui-ci, adonné aux jeux, aux plaisirs, aux dépenses folles, s’est élevé insolemment contre son père prudent, en qui il voyait un autre Harpagon, parce qu’il lui refusait de l’argent, ne voulant pas contribuer à ses excès : celle-là s’est comportée de même envers sa mère qui, ayant ou prévoyant des besoins plus urgents, lui refusait le prix d’une parure dont elle pouvait se passer, etc. On conçoit, ou plutôt on a vu jusqu’où cela a été, surtout dans la classe la plus nombreuse de la société, après que ce frein naturel, déjà privé de l’appui de la religion, a été rompu aussi : on a vu que les enfants ont manqué de soumission et de respect à leurs parents, non seulement pour cause d’avarice, mais encore sous prétexte d’autres défauts qu’ils leur trouvaient : on a vu la contagion des mauvais exemples seconder partout le théâtre qui a ainsi dénaturé la majeure partie des jeunes gens, lesquels ont vieilli et sont devenus pères à leur tour, après avoir laissé contre eux mêmes à la génération suivante l’exemple de mépriser et insulter ses parents, et ainsi jusqu’à nous : enfin tout le monde doit voir aujourd’hui qu’au lieu de ces avanies publiques que Cléante fait à son père, avanies qui éveillent ou délient et mettent à l’aise les passions naissantes des enfants, il eût été bien plus sage de faire entendre à Harpagon, à l’insu de son fils, ou sans éclat, sans peinture irritante, ces paroles persuasives que j’emprunte d’un académicien célèbre : « Vos enfants sont vertueux, sensibles, reconnaissants, nés pour être votre consolation ; en leur refusant tout, en vous défiant d’eux, en les faisant rougir du vice honteux qui vous domine, savez-vous ce que vous faites ? […] Leurs valets se ligueront pour dérober à votre avarice les secours que vos enfants n’ont pu obtenir de votre amour ; la dissipation et le larcin seront le fruit de vos épargnes ; et vos enfants, devenus vicieux par votre faute et pour votre supplice, seront encore intéressants pour le public que vous révoltez. » Et pour compléter la leçon et en assurer mieux le succès, il aurait fallu de l’autre côté encourager aussi à la vertu la famille de cet avare, lui rappeler qu’il est du devoir absolu des enfants de respecter leur père, de supporter patiemment ses défauts sur lesquels ils doivent, à l’imitation du bon fils, jeter le manteau du respect et de l’amour ; que cette patience est l’exercice le plus noble, le plus méritoire que des enfants bien nés puissent faire de leur vertu ; que non seulement la voix du sang et celle de l’honneur, mais l’humanité et la religion, qui recommandent l’indulgence envers tous nos semblables, leur en font un devoir bien plus rigoureux envers leur père.

110. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27

Louis Riccoboni, natif de Modène, fils & père de Comédien, & successivement mari de deux Comédiennes, est un phénomène dans le monde dramatique. […] Tel est l’Avare de Moliere, l’une de ses bonnes pieces ; l’avarice, l’usure, les amours d’un vieillard y sont tournées en ridicule, c’est un bien ; mais un fils qui insulte son père, une fille qui souffre dans sa maison son amant déguisé en valet, cet amant qui flatte les passions de son futur beau-pere pour le tromper, ce sont des rôles scandaleux, qui demeurent impunis, & qui réussissent ; ils font sur l’esprit des jeunes gens les plus funestes impressions ; ils doivent la faire proscrire ou corriger. […] Celle de Rodogune n’est pas moins détestable, lorsqu’elle veut faire assassiner sa rivale par ses deux fils, & ne promet sa main qu’à celui qui lui obéira : action affreuse, dont l’idée est insoutenable.

111. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

On ne représenterait pas la comédie, si on n’aimait le vice : « Si flagitia non probaremus, comedia nulla esset omnino. » C’est le comble du désordre de louer le désordre, et une maladie extrême de louer la maladie : « Libidinem laudare summæ libidinis, ægritudinem laudare maxime detestabile. » Les comédies affaiblissent les hommes les plus forts, amollissent le cœur, énervent la vertu, ce qui les fait chasser avec raison de la république de Platon : « Lamentantes inducunt, fortissimos molliunt animos, discuntur vitia, nervos omnes virtutis elidunt ; recte igitur a Platone excluduntur in ea civitate quam finxit, etc. » Pour imprimer à son fils l’amour de la décence, il cite (Officiis C. […] La Reine Catherine de Médicis a la première introduit en France la comédie profane, pendant les dissolutions énormes du règne de son troisième fils, époque bien digne d’un tel établissement. […] Mézeray ajoute que dans le même temps la Reine donna un grand repas à son fils, où les Dames de la Cour parurent par son ordre la gorge découverte, ce qui fut regardé comme un excès de débauche ; car jusqu’alors les femmes avaient été modestement voilées.

112. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre IV. Que la représentation des Poèmes Dramatiques ne peut être défendue par la raison des anciens Pères de l'Eglise. » pp. 90-103

Le grand Théodose après ses victoires, donna des jeux au Peuple dans Milan durant plusieurs jours, auxquels il ne put assister, parce qu'il était malade, et obligea son fils Honorius d'y tenir sa place, ce qu'il fit, sans les interrompre par la maladie de son père, qui mourut peu de jours après.

113. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXX. Profanation du dimanche : étrange explication du précepte de la sanctification des fêtes. » pp. 109-116

 : « Vous travaillerez durant six jours : le septième, vous cesserez votre travail, afin que votre bœuf et votre âne, et, en leur figure, tous ceux dont le travail est continuel, se reposent, et que le fils de votre esclave et l’étranger se relâchent. » Nous pouvons dire ici avec Saint Paul : I.

114. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74

L’amour du théâtre fit-il jamais, peut-il jamais faire un bon Médecin, un bon Avocat, un artisan laborieux, un domestique fidèle, un père de famille attentif, une mère vigilante, un fils docile, une épouse fidèle ? […] On peut voir tout ce détail dans les savants commentaires des Godefroy, père et fils, sur le titre de Majuma, au code Théodos.

115. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  RECAPITULATION. » pp. 382-390

Mon fils, soutiens ton nom.

116. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SEPTIEME DISCOURS. De la Magnificence des Princes dans les Habits, dans les Festins et dans les Spectacles publics. » pp. 202-209

Cyprien, je leur dirai que le Fils de Dieu leur a défendu de regarder ce qu’il leur a défendu de commettre.

117. (1771) Sermons sur l’Avent pp. 103-172

On y voit le Fils de Dieu renverser les loix de la nature, en éclairant les aveugles, en redressant les boiteux, en rendant l’ouye aux sourds, en guérissant les lépreux, en ressuscitant les morts, en prêchant l’Evangile aux pauvres ; & par tous ces miracles de sa bonté rendre un témoignage authentique au grand miracle de son Incarnation. […] Et nous voyons dans l’Evangile, qu’il imposoit silence au démon, qui le reconnoissoit pour Fils de Dieu, parce qu’il n’appartient pas au pere du mensonge de dire la vérité, & qu’il ne se sert même de la vérité, que pour se donner le credit d’établir l’erreur. […] Hélas, mes Freres, si les Prédicateurs Evangéliques, dont la mission est toute céleste, dont la bouche est sanctifiée par la consecration du corps du Fils de Dieu, dont la langue est l’organe du saint Esprit, dont les pensées sont le fruit de la priére, dont la parole est la parole même de Dieu : encore une fois si les Prédicateurs, qui parlent dans la maison du Seigneur, dans la Chaire de vérité, en présence des saints Mysteres, &, comme dit l’Apôtre, en Dieu, devant Dieu, & en Jesus-Christ :2. […] En vérité ceux qui attribuent un si noble effet à une si chétive cause, se servent bien mal de leur raison, & ont une idée bien basse de la sagesse du Fils pour l’établissement de la vérité, qu’il nous a’apportée du sein du Pere.

118. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40

Tous les enfans faisoient des Chapelles, & Racine le fils dans la vie de son pere rapporte que ce fameux tragique construisoit des Chapelles avec les enfans, & faisoit la Procession avec eux. […] Le pieux Asa son fils indigné de ces infamies, arracha le bois, détruisit l’autel, brisa la statue, & priva la Reine sa mere de toute autorité. […] C’est la preuve ordinaire de la passion d’avoir le portrait de ce qu’on aime, l’étaler chez soi, le porter sur soi, l’envoyer par ses confidens : misit nuntios ad eos, ce prophete fait le même reproche aux Prêtres & aux femmes qui prophanoient le Temple par les images des Dieux des nations, nommément d’Adonis, le fils de Venus dont elles pleuroient la mort. […] Ces arts sont par eux-mêmes innocens, ils furent employés inocemment pour conserver la mémoire d’un fils cher enlevé par la mort, d’un Roi respectable, éloigné de ses sujets ; ne pouvant les voir on traça leurs images, qui sembloient les rendre présens, & consoler de leur absence : on dit aussi que l’amour crayonna le premier portrait d’un amant, par les mains de sa maîtresse ; on abuse de tout, cette image adorée comme l’original, est devenue une idole, la passion lui a rendu un culte sacrilége, & de combien d’abominations, ce culte n’a-t-il pas été suivi ?

119. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

Dans L’Amour Triomphant, Garcie fait ce compliment à Veramond : « Puisse le Ciel et votre brave fils, et par-dessus tout votre Génie prédominant conserver et défendre vos jours ! […] Le riche Juif mon père : il s’en est allé dans le sein d’Abraham son père ; et moi qui suis son fils et Chrétien, je reste son unique héritier. » Ce discours est d’un fils bien né ! […] Peu de temps après son fils et la Reine se donnent la mort.

120. (1843) Le Théâtre, par l'Auteur des Mauvais Livres « Le Théâtre. » pp. 3-43

Ce grand tragique a consigné ces sentiments dans une lettre à son fils, où il l’exhorte à fuir le théâtre, qu’il avait abandonné avec repentir. « Croyez-moi, mon fils, lui écrit-il, quand vous saurez parler de romans et de comédies, vous n’en serez guère plus avancé pour le monde, et ce ne sera pas par cet endroit-là que vous serez estimé. […] Parmi les personnes du sexe, qui figurent dans les pièces de théâtre de Victor Hugo et d’Alexandre Dumas on trouve huit femmes adultères, six courtisanes de différent rang, six victimes de la séduction ; quatre mères ont des intrigues avec leurs fils ou gendres, et dans trois cas le crime suit l’intrigue.

121. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Autres Anecdotes du Théatre. » pp. 43-70

On rapporte que le Pere de l’Arioste le grondoit un jour fort vivement, & fort long-tems ; l’Arioste l’écoutoit avec la plus grande attention, sans rien répondre pour se justifier : son frere lui demanda, quand son pere se fut éloigné, pourquoi il n’avoit rien répondu pour sa défense ; c’est , lui dit-il, que je travaille actuellement à une comedie, je suis a une scéne où un vieillard gronde son fils, & je veux prendre celle-ci pour modele. […] Son fils mit au feu un très-grand nombre de ses épigrammes mordantes : le succès bon ou mauvais de ses piéces en a beaucoup fourni ; les Plaideurs sont une satire. […] Dans la vie de Racine, son fils parle differemment.

122. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IIbis. Autre suite du Fard. » pp. 61-89

Perçant plus avant on y a découvert les trois personnes de la très-sainte Trinité ; le Pere qui au commencement créa la lumiere, & separa le jour de la nuit ; le Fils qui par le baume précieux de son sang, de sa grace, de ses sacremens, de son nom même, a été selon les termes de l’épouse une huile admirable, Oleum effussum nomen suum  : enfin le Saint-Esprit, dont les dons embellissent l’ame mieux que le Pard n’embellit le corps. […] Il envoya à Rome son fils pour plaider sa cause, & obtenir sa grace. […] Le Senat en fut touché, & pardo/nna au pere en faveur de la modestie du fils : Pudore suffectus erubuit, & solo illo pudoris indicio commotus Senatus filio condonavit crimina patris , & le renvoya avec éloge.

123. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81

Jeliotte est fils d’un paysan de Bigorre. […] Ce fils d’une tige illustre (une tige a des rejetons, un père a des fils), au lieu du cœur de ses ayeux, ne trouvera au-dedans de lui qu’un cœur qui ne peut pas même l’élever aux vertus d’un homme né dans la foule.

124. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Triomphe. » pp. 112-160

, cinq fils, deux filles de Mithridate, & trois cent trente & tant d’autres Princes & Grands Seigneurs, ou grands Capitaines. […] Du moins Flaminius en usa ainsi à l’égard de Demetrius fils de Philippe, & d’Armene fils de Nabid de Lacedemone.

125. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XII. De la Déclamation Théatrale des Anciens. » pp. 336-381

Le Comédien dont parle Horace qui ayant trop bu, s’endormit, & n’entendoit point la voix de l’Ombre de Polydore qui lui crioit ma mere je vous appelle, jouoit le Rôle d’Ilionnée endormie ; & celui qui prit l’urne où étoient les cendres de son propre fils, représentoit Electre tenant l’urne des cendres de son frere. […] Des Acteurs qui dans leur jeu éprouvoient la vérité des Passions qu’ils imitoient, n’étoient pas occupés de tons de Musique : ce n’étoit pas en chantant que celui qui représentoit la douleur d’Electre, prit l’urne où étoient les cendres du Fils qu’il venoit de perdre, & ce n’étoit pas en chantant qu’Esopus représentant les fureurs d’Atrée, tua un Esclave qui s’approcha de lui imprudemment. […] Un Pere qui parmi nous, voudroit former son Fils à bien parler en public, l’enverroit peut-être à un Baron : mais songeroit-il jamais à l’envoyer à un Acteur de l’Opéra ?

126. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

Q uels éloges n’avez-vous pas mérités, Monsieur lorsque vous voyant veuf, jeune encore, et peu riche, vous avez eu le courage de vous retirer à la campagne pour garantir votre fils, et votre fille de la corruption de la capitale, et vous livret tout entier au soin de leur éducation ! […] Leurs progrès ont bien répondu à votre zèle, et à votre habileté ; aujourd’hui que votre fils a atteint quinze ans, et votre fille quatorze, vous revenez à Paris pour leur faire acquérir à l’un et à l’autre ces agrémens, cette fleur de politesse si nécessaire au mérite le plus solide. […] Que diroit votre fils, que penseroit votre fille à l’aspect de ces Phrinés agaçant les hommes de leur voisinage, riant de celui dont l’extérieur est simple et modeste, s’agitant sans cesse, traversant debout les banquettes, à l’aide des bras qui leur sont tendus et des épaules sur lesquelles elles s’appuient familièrement ?

127. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Fêtes de Théatre. » pp. 169-185

Cette Abbaye fut si célebre par la piété qui y régnoit, que le fils du Roi d’Aragon vint si faire Moine. […] Un jeune homme, fils d’un marchand de St.

128. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Du Législateur de Sans–souci. » pp. 93-109

Cette loi n’est pas juste ; il y a des personnes avec qui le pere peut avec raison vouloir ou ne pas vouloir le mariage de son fils, lui défendre d’épouser une Actrice qui le déshonore, lui ordonner d’épouser une honnête fille qu’il a séduite ; il peut y ajouter en punition ou en récompense le don ou la privation de quelque bien dont il a droit de disposer ; il ne peut pas, à la vérité, le priver de sa légitime. […] Parmi nous on peut déshériter, non un fils qui refuse de se marier, mais un enfant qui se marie contre le gré de son pere.

129. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Machiavel. » pp. 198-214

On a dit qu’il avoit pris pour son héros Cesar de Borgia, fils naturel d’Alexandre VI, qu’il avoit eu avant que d’être Pape. […] Le Machiavélisme littéraire des auteurs, le Machiavélisme galant des actrices n’est pas moins dangereux ; les écrivains se déchirent sans cesse, cabalent, s’intriguent, font gémir la presse, le sang coule sur la scène tragique, les brochures inondent le parterre, les actrices rivalent, se disputent un seigneur, un financier, un fils de famille, étalent leurs charmes & leur licence, font espérer leurs faveurs, aiguisent leurs traits ; la toilette est l’arcenal, les foyers le champ de bataille.

130. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VII. De la Vraisemblance. » pp. 277-286

Un Frère est assez barbare pour envoyer à son Frère une boète remplie de poudre, & disposée de façon qu’en s’ouvrant elle fasse périr le malheureux objet de sa rage ; nous en sommes assurés ; pourtant un pareil tableau mis sur la Scène, révolterait tous les Spectateurs ; parce qu’il peindrait des choses trop éloignées de la Nature : il est possible qu’un Père, livré au fanatisme, ait pendu lui-même son Fils, mais on refusera toujours de croire une pareille probabilité.

131. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « VI. » pp. 27-35

.… nul ne s’attribue à soi-même cet honneur, mais il faut y être appelé de Dieu comme Aaron. » C’est ce divin modèle du Fils de Dieu qu’ont toujours suivi et imité tous les véritables Pasteurs : Et l’Eglise n’en honore aucun comme Saint, dont elle ne puisse dire ce qui est marqué dans le Bréviaire de Paris pour le commun des Pontifes : « Ille non vano tenuit tremendam Spiritu sedem, proprio nec ausu, Sed sacrum jussus Domino vocante  Sumpsit honorem. » Les Saints n’ont pas seulement été éloignés de cette ambition pour les charges de l’Eglise, qui fait, pour parler conformément à votre allégorie, que l’on se jette après, qu’on tâche de s’en saisir et qu’on y court en dansant, c’est-à-dire dans une disposition bien contraire à cette crainte et cette frayeur que leur humilité leur a toujours inspirée, mais ils ont encore marqué quels étaient sur cela leurs sentiments, et qui selon eux étaient les plus dignes de ces charges.

132. (1823) Instruction sur les spectacles « Conclusion. » pp. 195-203

N’a-t-on pas vu un fils abandonner le chevet de son père mourant pour voler au spectacle ?

133. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

Le Journal de Trévoux, dans l’endroit même où il vante & admire avec le plus d’enthousiasme la scène de l’avare où le pere se trouve l’usurier de son fils, il avoue ingénument que cette scène, presque divine, est prise de la belle plaideuse, de Boisrobert. […] Une dame avoit un fils fort débauché, qui s’étoit fait comédien par libertinage, comme bien d’autres ; la troupe vint jouer dans la ville ; son fils fut reconnu, elle en fut outrée, & alla à la comédie incognito. […] On a voulu justifier la désobéissance d’un fils, à qui son pere déclare qu’il n’approuve pas un mariage mal assorti, qu’une aveugle passion veut faire, qui lui promet son héritage, s’il abandonne son actrice, le menace de le déshériter s’il désobéit, lui fait promettre d’éteindre sa folle passion.

134. (1733) Traité contre les spectacles « TRAITÉ CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 145-246

Car ce qui doit faire abhorrer ce conseil détestable, c’est qu’il doit son commencement à une friponnerie, à une violence, à une brutalité, à un fratricide, à un fils de Mars. […] Quoi de plus heureux pour nous, que d’avoir été réconciliés avec Dieu le père, et avec Jésus son fils ? […] surtout quel spectacle plus éclatant que celui, où toutes les nations de la terre assemblées verront, et plus tôt qu’on ne pense, paraître le Seigneur au milieu des nues ; alors triomphant, alors plein de gloire, et de majesté, alors enfin reconnu pour le véritable fils de Dieu. […] Le voilà, leur dirai-je alors, ce fils d’un charpentier, et d’une mère pauvre ; ce destructeur du sabbat, ce samaritain, ce possédé du démon.

135. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE X. » pp. 171-209

Admirons encore1 la reconciliation du genre humain, avec Dieu le Pere, par la médiation de son Fils, le triomphe de la vérité sur les nuages de l’erreur & de l’imposture, celui de la mortification sur la volupté, de l’humilité sur la gloire du monde, le mépris de la vie & des Richesses que la Religion nous inspire : nous foulons aux pieds les Dieux des Nations, nous chassons bien loin les Anges des ténébres ; ces victoires ne sont-elles pas bien plus flateuses que celles que l’on remportoit autrefois dans le Cirque ? […] Le dernier avenement du Fils de Dieu est un nouveau Spectacle que Tertulien n’a pas oublié1, il met sous nos yeux la joie des esprits célestes, la gloire des Saints, la rage des Démons, la confusion des réprouvés.

136. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VIII. Anecdotes illustres du Théatre. » pp. 186-214

Edouard, fils du Roi d’Angleterre, voit la Reine Blanche au sortir de sa prison qui n’avoit rien diminué de ses charmes, & en devient subitement amoureux. […] Son amour pour la S… lui a fait oublier sa Demasse, celle-ci avoit succedé à la Florence, danseuse de l’opéra, & lui faisoit infidélité en faveur de Baron, fameux comédien ; elle l’a avoué, il lui a ôté un fils qu’elle lui avoit fait, & tous les présens dont il l’avoit comblée, elle a tout rendu avec joie, s’estimant fort heureuse de se donner toute entiere à son cher Baron. […] M. le Président d’Ormesson (exilé pour les affaires du Parlement) a la permission de venir voir chaque semaine son fils, qui est malade, & plusieurs jeunes Conseillers relegués près de Paris, se sont procuré le plaisir des bals masqués de l’opera, pendant le carnaval.

137. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIV. De l’usage de composer des Pièces, ou des Rôles pour un ou plusieurs Acteurs. » pp. 219-233

L’Auteur du Fils Naturel, nous objectera-t-on, dit : « Qu’il y a dans la composition d’une Pièce Dramatique, une unité de discours qui correspond à une unité d’accens…… S’il en étoit autrement, il y auroit un vice ou dans le Poëme ou dans la représentation.

138. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre II. Des Naumachies. » pp. 100-111

Tite son fils aisné en fit la dedicace avec tant de solemnité qu’elle dura prés de cent iours, pendant lesquels il y eut divers combats en divers lieux, tantost d’infanterie, tantost de cavalerie.

139. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [N] » pp. 431-435

Hurpy fils, destiné à doubler le Pierrot………… 8 ans Les mêmes Acteurs jouent & dansent.

140. (1607) Recit touchant la comédie pp. 2-8

[NDE] Salmonée = dans la mythologie grecque, fils d’Eole et d’Enarété.

141. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE III. De la comédie et des comédiens chez les païens et chez les chrétiens. » pp. 101-112

C’est dans les farces indécentes et dans les danses souvent obscènes que le clergé, alors ignorant et fanatique, faisait intervenir la caricature de toutes sortes de personnages, sans en excepter le Père éternel, son fils J.

142. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82

J’ai assisté très-souvent aux représentations de l’Avare, jamais je n’ai vû rire, lorsque le fils d’Harpagon répond à son pere qu’il n’a que faire de ses dons. On rit de voir un fils, qui vole un pere, dont l’avarice l’a réduit à cette extremité vicieuse, mais moins criminelle que la parcimonie outrée d’un homme en qui la cupidité des richesses étouffe tout autre sentiment. […] Le fils qui manque d’égards pour une pere, quoique peu respectable d’ailleurs, n’est pas cependant excusé, il n’est pas-là pour se faire aimer, il partage le ridicule avec son pere ; & s’il y a quelques objets intéressans dans la piece, ce n’est pas surement le fils d’Harpagon, mais la tendresse innocente d’Elise & de Valere.

143. (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156

Sans doute tous nos divertissements forcés et factices, inventés et mis en usage par l’oisiveté, sont bien au-dessous des plaisirs si purs et si simples que devraient nous offrir les devoirs de Citoyen, d’ami, d’époux, de fils, et de père : mais rendez-nous donc, si vous le pouvez, ces devoirs moins pénibles et moins tristes ; ou souffrez qu’après les avoir remplis de notre mieux, nous nous consolions de notre mieux aussi des chagrins qui les accompagnent. […] qu’un bourgeois qui veut sortir de son état, avoir une femme de la Cour pour maîtresse, et un grand Seigneur pour ami, n’aura pour maîtresse qu’une femme perdue, et pour ami qu’un honnête voleur ; dans les scènes d’Harpagon et de son fils ? […] [NDE] « [Hic erit ferus homo], manus eius contra omnes », Genèse, XVI, 12 : « [Ce sera un homme fier et sauvage], dont la main sera levée contre tous » : paroles de l’Ange à propos d’Ismaël, fils d’Abraham et d’Agar, servante égyptienne de Sarah. […] Ne prendront-ils jamais la bourse d’un fils prodigue ou d’un père avare pour celle de Léandre ou d’Argan ? 

144. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

Térence a cette délicatesse qu’il n’entamerait pas aux yeux du sexe un discours peu honnête : Chrémès rougit de redire devant sa femme quelque chose du libertinage de son fils. « Pudet dicere hac præsente verbum turpe. […] Antigone et Hémon fils de Créon avaient l’un pour l’autre quelque chose de plus que de l’amitié : Hémon tâche donc d’ôter à son père le dessein qu’il a formé contre les jours d’Antigone : il lui représente que donner la sépulture à un frère, quoique contre son ordre, c’est après tout une action d’humanité ; et que le peuple pourrait bien ne pas voir d’un œil tranquille le châtiment de celle qui l’a faite. […] Quelques obscénités jointes à ces bouffonneries sont le partage du Fils de Jupiter : encore en est-il quitte à bon compte au prix de Bacchus, à qui le Poète prodigue toutes les mauvaises qualités ; c’est un débauché, un brutal, un lâche qu’un fantôme effraye :P. 192. […] Est-il dans la bienséance que le fils de Jupiter, à qui tant d’Autels sont dressés, paroisse coiffé d’un bonnet bleu et armé d’une cuillère à pot ?

145. (1665) Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre « Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre » pp. 1-48

Lacroix (Genève, Gay et fils, 1867). […] Lacroix (Genève, Gay et fils, 1867).

146. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre IV. De l’illusion Théâtrale. » pp. 64-79

Au contraire, dit Riccoboni le fils, ils y nuisent par leur indolence.

147. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VI. » pp. 98-114

La fureur des Duels vient de l’opinion fausse que l’on doit conserver son honneur aux dépens de la vie de quiconque ose le flétrir, & pour le réparer, qu’il est indispensable de tuer un agresseur : or, cette opinion, aussi contraire à la raison qu’à l’Evangile, est préconisée dans le Cid, & c’est un pere qui donne cette horrible leçon à son fils :               contre un arrogant éprouver ton courage, Ce n’est que dans le sang qu’on lave un tel outrage, Meurs ou tue… On n’est pas moins choqué d’entendre dire à Chimene, s’adressant au meurtrier de son pere qu’elle va bientôt épouser : Tu n’as fait le devoir que d’un homme de bien.

148. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XII. Du Dimanche et des jours des Fêtes. » pp. 54-66

Outre le Dimanche nous célébrons encore des Fêtes en l’honneur des Saints ; mais ce culte revient à la gloire du Fils de Dieu, qui en est le chef, parce que c’est lui qui les a sanctifiés, et qui les ayant faits ses membres, leur a donné la plénitude de son esprit, par laquelle ils sont devenus Saints, et parfaits.

149. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « [Introduction] » pp. 1-9

A l’exemple des Financiers (car ce sont nos maîtres), le gentilhomme s’épuise, le bourgeois se ruine, le fils de famille vole son père, le marchand fait banqueroute, pour ce noble amusement.

150. (1733) Traité contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE TRAITÉ. CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 247-261

voilà ce fils de charpentier, et d’une pauvre femme.

151. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

On y trouve les avis qu’elle adressa à son fils & à sa fille, pour leur apprendre le monde & les bienséances. […] « Voici, dit cette dame à son fils, quelques préceptes qui regardent les mœurs : lisez-les sans peine. […] L’un tue son pere, épouse sa mere, & se trouve le frere de ses enfans ; un autre force son fils d’égorger son pere ; un troisieme fait boire à son pere le sang de son fils. […] & la Piece où l’on fait aimer le fils insolent qui l’a faite, en est-elle moins une école de mauvaises mœurs ? […] Voici ce qu’elle prescrivit à la Princesse de Marsillac, sa petite-fille : « Faites bien vos efforts en demandant l’aide de Dieu pour persuader vos fils de ne jamais se permettre aucun duel.

152. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Diversités curieuses. » pp. 5-37

Il les engagea à donner la préférence au soleil & à la lune, sa sœur & sa femme, dont il se dit le fils, ce qui peu à peu fit tomber les autres divinités pour n’adorer que le soleil. […] Il se fit adorer lui-même comme fils du soleil, ce qui a passé à ses successeurs, dont on trouve l’apothéose comme des Empéreurs Romains. […] Neoptoleme, fils d’Achille, est un petit Roman bien écrit, mais sur-tout plein de décence, de religion & de vertu : mérite rare dans de pareilles historiettes qui ne sont communément que des productions empoisonnées de l’irréligion & du vice.

153. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VIII. Du Clergé comédien. » pp. 176-212

Son fils qui nous a transmis le détail de sa vie privée, instruit par les exemples & les leçons de son pere, n’eut garde de s’engager dans une carriere que le pere converti arrosoit de ses larmes. […] Parmi les leçons que cet illustre pénitent donnoit à son fils, il lui recommandoit de ne point faire des vers par une raison prise de sa propre expérience. […] On a fait l’Abbé Tubies, Chanoine de l’Eglise de Maguelone, aujourd’hui à Montpellier, fut le premier Auteur de la bibliotheque bleue par les romans de la belle Maguelone & de Pierre de Provence, auquel on a ajouté Robert le Diable, les quatre fils d’Aimon.

154. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Seconde lettre contre les spectacles. » pp. 60-145

Ecoutons-le : c’est un Pere Chrétien, qui veut instruire son fils, & faire servir à son instruction, les écueils, dont il connoissoit le danger. Voici comme il s’exprime, dans une lettre à Louis Racine son fils… « Vous sçavez ce que je vous ai dit des Opéra & des Comédies, on doit en jouer à Marly : le Roi & la Cour… auroient une mauvaise opinion de vous, si vous aviez si peu d’égards pour moi & pour mes sentimens. […] Racine fils. […] Mr. son pere, qui s’en apperçut, voulut lui faire sentir sa faute ; mais ce fils, auparavant si obéissant & si respectueux, reçut fort mal la reprimande de Mr. son pere. […] Ce pere affligé de la faute de son fils, ne le fut pas moins d’en avoir été la cause, & ne put retenir ses larmes.

155. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IV. De la Médisance. » pp. 80-99

Racine le fils, dans la vie de son père & l’examen de ces pieces, convient qu’on fit toutes ces applications, qui sont en effet très-plausibles, quelle qu’ait été l’intention du Poëte & de la favorite. […] Une comédie est une médisance continuelle, tous les Acteurs y médisent les uns des autres, le fils décrie son père, la femme son mari, le domestique son maître, &c.

156. (1758) Lettre à M. Rousseau pp. 1-42

Relisez le Fils naturel e ; vous trouverez dans l’entretien qui suit ce Drame, et que vous citez dans l’errata de votre Livre, qu’une femme qui aimait beaucoup son mari, ayant appris un jour qu’il venait d’être assassiné par son beau-frère, chez qui elle l’avait prié d’aller, elle vola vers lui, et l’ayant trouvé expirant, elle s’élança sur ce cadavre adoré, en lui disant avec des transports incroyables : Hélas ! […] [NDE] Les fils naturel ou Les épreuves de la vertu, Denis Diderot, 1757.

157. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XIX. Des Talens mal-à-propos attribués aux Comédiens. » pp. 45-62

« Je vais à ce sujet, Madame, dit Ricoboni le fils, vous dévoiler une de ces brillantes erreurs dont on s’est laissé séduire, & à laquelle un peu de charlatanisme de la part des Comédiens, peut avoir beaucoup aidé....

158. (1768) Des Grands dans la Capitale [Des Causes du bonheur public] « Des Grands dans la Capitale. » pp. 354-367

Le fils d’une tige illustre, au lieu du cœur de ses aïeux, n’a trouvé au dedans de lui qu’un cœur qui ne pouvoit pas même s’élever aux vertus de l’homme né dans la foule.

159. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien quatrieme. Sur la vanité & le danger des Bals, & des Danses en particulier, Tiré de la Bibliotheque des Predicateurs, composé par le Reverend Pere Vincent Houdry de la Compagnie de Jesus. » pp. 57-66

Le Fils de Dieu s’est assez ouvertement declaré contre les jeux, & les danses dans le Miracle, dont il est parlé dans l’Evangile, en resuscitant la fille du Prince de la Synagogue ; Miracle, qu’il ne voûlut pas operer tandis que les danseurs, & les joueurs d’instrumens seroient dans la maison ; c’est pourquoi il les fit chasser avant que d’y entrer… Saint Jerome parlant des Danseurs, dit, que c’est le demon qui danse dans leurs personnes, & qu’il se sert de ses laches Ministres pour seduir, & tromper les hommes… En effet tout ce que la volupté, est capable d’employer d’artifice est attaché au bal, à la danse, & à la comedie.

160. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVI. Des périls auxquels on s’expose en allant au bal. » pp. 97-118

C’est la doctrine de l’Evangile, et la parole du Fils Dieu même : « Si ton œil te scandalise, dit-il, arrache-le, et jette le bien loin de toi. » « Si oculus tuus scandalizat te, erue eum, et projice abs te.

161. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De la discipline ecclesiastique, et des obligations imposees par les saints conciles dans la vie privee des pretres.  » pp. 341-360

Car, en matière de religion, l’exemple est le moteur le plus fort et le plus victorieux ; le sang des premiers martyrs a amené des flots de sang, parce que chacun voulait payer de sa vie son entrée dans la foi, et obtenir la couronne céleste, en mourant pour le fils de Dieu qui en était le suprême dispensateur ; Et puisque les ecclésiastiques veulent soumettre les autres chrétiens à l’observation des décrets des conciles, et qu’au moment de leurs décès ils leur font la fausse application de sentences exterminatoires, il est de toute justice, de toute pudeur publique qu’ils rentrent eux-mêmes dans la volonté de leurs propres lois, et qu’ils s’en montrent les fidèles et les zélés observateurs.

162. (1825) Des Comédiens et du Clergé « article » pp. 60-68

Mais comme notre nation a toujours aimé le mot pour rire, on ne tarda pas à trouver que les mystères étaient un peu graves ; et les confrères, pour varier le spectacle, s’adjoignirent insensiblement quelques bons fils de famille ou enfants sans souci, comme il y en a dans tous les siècles, qui se chargèrent d’égayer ceux dont les saints tableaux avaient rembruni l’imagination ; de sorte qu’au seizième siècle s’introduisit presque généralement l’usage de représenter les histoires du Vieil et du Nouveau Testament avec la farce au bout, pour recréer les assistants.

163. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

Nous regarderions ces Théâtres, comme destinés à récréer ceux des Citoyens dont les mœurs ne sont pas sévères : une mère saurait qu’elle ne doit jamais y conduire sa fille ; un père que ce Spectacle est dangereux pour son fils. […] Ce sont des Citoyens, des fils, des frères, des amis, auxquels la satisfaction d’être applaudis par leurs Concitoyens, tient lieu d’appointement ; ce sont des jeunes-gens, en un mot, qui, par des exercices utiles, achèvent leur éducation. […] Le signe du doigt plusieurs fois répété, que fait à son fils l’ombre d’Hamlet, dans la Pièce anglaise, avant de prononcer un seul mot, son silence ténébreux, prêtent au tableau toute la teinte tragique dont il est susceptible. […] J’ajoute : Quel mal y a-t-il donc, que les fils des Grands connaissent qu’ils sont hommes, sujets à mille imperfections, & que les talens ne sont pas plus innés chez eux que les vertus ? […] Je compare Corneille à un père, qui place le déjeûné de son fils dans un endroit inaccessible : l’enfant approche, fait des efforts, mais se décourage enfin : un peu plus bas, il se fût exercé à le saisir.

164. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

Athalie va jusqu’à présenter comme un acte de religion le massacre de la reine aux yeux de son fils, ordonné par le pontife, exécuté par les prêtres à la porte du temple. […] Mithridate, septuagénaire, vaincu par Pompée, ayant perdu son royaume, au moment de se tuer lui-même s’avise d’être rival de son fils, et amoureux de Mohime, une de ses femmes qu’il avait fait mourir, et que Racine ressuscite. […] Grandval en chaire serait-il persuasif, débitant l’éloge de saint Augustin comme celui de Zaïre ; et la Gaussin, en robe de palais, plaignant sa patrie, comme Andromaque pleure son fils ?

165. (1640) L'année chrétienne « De la nature, nécessité, et utilité des ébats, jeux, et semblables divertissements. » pp. 852-877

Il faut croire au saint Esprit, qui a dit par la bouche du fils de Sirach ; « Que la plus grande plaie, et un amas de toutes les plaies qui peuvent arriver à un homme, est la tristesse du cœur » :10 Et saint Augustin expliquant ces paroles, que Jacob dit à ses enfants, lors qu’ils le pressaient de leur permettre de mener Benjamin en Egypte, « Vous serez cause qu’en ma vieillesse je m’en irai en Enfer »,11 dit, que Jacob craignait que l'éloignement de Benjamin lui causât une si grande tristesse, qu’à raison d’icelle il fût en danger de se damner, tant il jugeait la tristesse dangereuse. […]  »36 L’Orateur Romain n’a pas manqué de donner cet avis à son fils, lorsqu’il lui donne des bons préceptes pour la vertu, au livre premier de ses Offices, « Il est loisible de jouer, et de rire, mais modérément, comme avec médiocrité on se sert du sommeil, et des autres intermissions ou relâches, lorsqu’on a satisfait aux affaires importants et sérieux. […] Trompant en jouant, ou jouant avec ceux qui jouent ce qui ne leur appartient pas, et qui ne peuvent pas aliéner, comme sont les fils de famille, les Religieux, les femmes, et autres qui dépendent d’un supérieur ; ou contraignent les autres à jouer par menaces et injures, par ainsi les gagnent ; ou faisant contre les lois du jeu ; ou lorsque quelqu’un est fort expert au jeu pour gagner un autre, qu’il connaît n’y entendre que bien peu, et fait semblant de ne savoir pas jouer : en tous ces cas, suivant la plus commune opinion, celui qui gagne, est obligé à la restitution, et péché contre la justice et l’équité.

166. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Charles IV & Charles V. » pp. 38-59

On en fit de même à son fils légitime, le Prince de Vaudemont. […] Le Roi fit éver l’enfant, & quelque temps après le reconnut pour son fils naturel.

167. (1764) De l’Imitation théatrale ; essai tiré des dialogues de Platon : par M. J. J. Rousseau, de Genéve pp. -47

Qu’un homme sage & courageux perde son fils, son ami, sa maitresse, enfin l’objet le plus cher à son cœur ; on ne le verra point s’abandonner à une douleur excessive & déraisonnable ; & si la foiblesse humaine ne lui permet pas de surmonter tout-à-fait son affliction, il la tempérera par la constance ; une juste honte lui fera renfermer en lui-même une partie de ses peines ; &, contraint de paroître aux yeux des hommes, il rougiroit de dire & faire en leur présence plusieurs choses qu’il dit & fait étant seul. […] Quand Homère ou quelque Auteur tragique nous montre un Héros surchargé d’affliction, criant, lamentant, se frappant la poitrine : un Achille, fils d’une Déesse, tantôt étendu par terre & répandant des deux mains du sable ardent sur sa tête ; tantôt errant comme un forcené sur le rivage, & mêlant au bruit des vagues ses hurlemens effrayans : un Priam, vénérable par sa dignité, par son grand âge, par tant d’illustres enfans, se roulant dans la fange, souillant ses cheveux blancs, faisant retentir l’air de ses imprécations, & apostrophant les Dieux & les hommes ; qui de nous, insensible à ces plaintes, ne s’y livre pas avec une sorte de plaisir ?

168. (1697) Essais de sermons « POUR LE VINGT-TROISIÈME DIMANCHE D’APRÈS LA PENTECÔTE. » pp. 461-469

Après qu’on eut fait sortir tout ce monde, il entra où était la fille, et l’ayant prise par la main, elle se leva ; et le bruit s’en répandit par tout le pays. » Le Fils de Dieu s’est toujours ouvertement déclaré contre les jeux, les danses, et les spectacles publics : témoin ce grand miracle dont il est parlé dans notre Evangile, qu’il ne voulut pas opérer tandis que ces danseurs et ces joueurs d’instruments seraient dans la maison du Prince de la Synagogue ; c’est pourquoi il les fit chasser avant que d’y entrer.

169. (1825) Encore des comédiens et du clergé « NOTICE SUR LE MINISTERE FRANÇAIS EN 1825. » pp. 87-100

Ils savent bien que cette secte orgueilleuse et intolérante, ne balancerait pas à sacrifier un ministre qui oserait broncher ; et quoique fils adoptif, congréganiste ou jésuite de robe courte, elle le sacrifierait à l’instant tel : Saturne qui dévorait ses enfants.

170. (1731) Discours sur la comédie « TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS CE VOLUME. »

Son étendue ancienne, 204 R Racine le père, loué pour avoir quitté le Théâtre, 28 Racine le fils, beau portrait qu’il fait de la Comédie, 25 Riccoboni Comédien, critiqué sur ce qu’il dit de saint Charles, 235 et suiv.

171. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IV [III]. La Grange & Destouches. » pp. 90-114

Ces exemples sont scandaleux ; & Destouches auroit été bien fâché que son fils & sa fille les eussent suivis. […] Homme aimable dans la société, bon pere, bon fils, bon ami, beaucoup de flegme dans le ministere, de modération dans les affaires ; le caractere de sa poësie est celui de son cœur.

172. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75

Foix, dans sa Préface des Veuves Turques, fait beaucoup valoir que l’Ambassadeur de la Porte, alors à Paris, ayant vu représenter sa piece, la lui demanda & en accepta la dédicace, & que son fils, qui entendoit assez bien le François, la traduisit en Turc, honneur, dit-il, qui n’avoit jamais été fait à aucune piece de théatre, & qu’on la représentoit dans les serrails des Seigneurs de Constantinople, du Capitan Pacha, du grand Muphti, du grand Visir, & même dans celui du grand Seigneur, tant elle est dans le goût & l’esprit d’une nation si chaste par tempéramment & par religion, Ses deux pieces, Arlequin au Serrail, & le Derviche qui épouse six filles dans son isle déserte, méritent aussi-bien que les Veuves le double honneur, le seul qui leur convienne, de la traduction Turque & de la représentation au serrail. […] Le théatre de son père est un des plus obscènes, son père étoit un libertin reconnu ; son fils peut fort bien avoir hérité de ses belles qualités.

173. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE V. Des Pièces tirées de l’Ecriture sainte. » pp. 96-119

C’est toujours le Verbe divin, le Fils unique du Père céleste, qui s’incarne dans notre nature, et qui se communique à nous par ses lumières. […] Quand les Comédiens voulurent la donner, elle tomba dès la première représentation, parce qu’elle fut jouée par des Actrices qui n’étaient pas faites pour elle : Rectos decet collaudatio. » Voltaire, qui déprécie mal à propos cette pièce, et Racine le fils, qui la loue beaucoup, donnent d’autres raisons de sa chute, qui peuvent y avoir contribué.

174. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

La Duclos, Comédienne Française, s’avise à l’âge de soixante ans d’être éprise de Duchemin, jeune homme de dix-sept ans, fils d’un Comédien. […] Mais le ministère public pourrait-il tolérer que victimes d’un privilège extorqué par la débauche du théâtre, une honnête fille, un fils de famille, séduits et changés en bête par quelqu’une de ces Calypso, plus dangereuses enchanteresses que celle de la fable, portassent le déshonneur dans leurs familles, qui n’auraient pu ni prévenir ni connaître ces unions infâmes et ces scandaleux commerces ?

175. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les passions ? » pp. 33-54

que peut y gagner, ou plutôt que n'y perd pas, l'homme d'Eglise qu'on y dégrade, le Magistrat qu'on y tourne en ridicule, le Militaire qu'on y amollit, le fils de famille, le domestique qu'on rend fripon, le petit qu'on dégoûte de son métier, qu'on apprend à mépriser ses maîtres, à supporter avec peine la dépendance, le grand dont on nourrit l'orgueil, la profusion, la dureté, à qui on inspire le goût du luxe, de la fatuité, de la débauche ? […] Les enfants de Boursaut furent heureux d'aller à une autre école : son fils se fit Théatin, et sa fille Ursuline.

176. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

Ce sont les personnes les plus distinguées qui ne croyent point déroger, l’argent & la vraie noblesse ; on raisonne comme Vespasien, il avoit mis un impôt sur les urines, son fils Titus voulut lui en faire sentir l’indécence, Vespasien lui fait flairer une pièce d’or : a-t-elle mauvaise odeur ? Non, sachez, mon fils, que l’argent d’où qu’il vienne ne sent jamais mauvais. […] La ville de Paris s’étant chargée de toute la dépense, a cru pouvoir choisir le Directeur de ce grand ouvrage, & a nommé le sieur Monet son Architecte, malheureusement il n’est pas l’Auteur du plan dont l’exécution lui eut assuré l’immortalité ; les sieurs Vailli & Peire qui en sont les pères, réclament leur enfant chéri, & demandent la direction du dessein qu’ils ont enfanté, comme un père est en droit de donner l’éducation à son fils.

177. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

Homme dans la vérité sans religion & sans décence, méprisable pour les mœurs, médiocre pour les talens, qui dans une vie de quatre-vingts ans a fait trois ou quatre pieces assez mal écrites, dont même on a douté qu’il fût l’Auteur, n’a laissé qu’un fils qui ne fait pas plus d’honneur que lui à la Religion & à la vertu. […] Le Président de Montesquieu qui a tant écrit, & peut-être trop. ; le Président Secondat, son fils, se faisoient gloire de descendre de Montagne. […] Brydonne, offre des particularités théatrales intéressante : il menace la toilette & la tête des Dames des ravages de l’Electricité, il condamne les chapeaux à fil d’or & d’argent, il bannit les épingles dont elles font un si grand usage, les rubans, les bas de soie : car les fils d’archal sont les plus puissans conducteurs, & la soie le plus fort repoussant de l’Electricité, qui, selon les principes & les expériences de M.

178. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — SECONDE PARTIE. Si les Comédies Françoises ont atteint le vrai but que se propose la Comédie. » pp. 34-56

Je prouverois que la plupart des Comédies sont des écoles du vice, au lieu d’être des écoles de vertu ; on y verroit un fils apprendre à se moquer de son pere, un jeune homme à insulter un vieillard, une femme à tromper son mari avec adresse, des domestiques à voler leurs maîtres : on y verroit la vertu, la probité, la franchise sans cesse aux prises avec l’air du jour, le ton & les manieres à la mode, & toujours au-dessous de ces frivolités.

179. (1664) Traité contre les danses et les comédies « LETTRE DE L’EVEQUE D’AGNANI, Pour la défense d’une Ordonnance Synodale, par laquelle il avait défendu de danser les jours des Fêtes. Au très Saint et très Bienheureux Père Paul V. Souverain Pontife. Antoine Evêque d’Agnani, éternelle félicite. » pp. 154-176

Que le père arrache donc son fils d’un danger si effroyable, le maître son serviteur, le parent ses proches, les citoyens ses voisins, et enfin que chacun s’emploie pour rappeler dans le chemin du salut des Chrétiens malheureux qui deviennent semblables aux bêtes, et qui se conduisent par l’inspiration des Démons.

180. (1802) Sur les spectacles « FUITE DES MUSES ET DU BON GOUT : Peut-on compter sur leur retour ? » pp. 3-11

Médée, doit poignarder ses fils.

181. (1753) Compte rendu de Ramire « Compte rendu de Ramire » pp. 842-864

Conduire ses fils & ses filles au spectacle, c’est les conduire aux autels des démons & les y immoler : immolaverunt filios suos & filias suas dæmoniis.

182. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « EXTRAIT Du Journal de Trevoux ; Mois d’Avril 1753. Art. XXXIX. » pp. 59-70

Conduire ses fils & ses filles aux spectacles, c’est les conduire aux autels des démons & les y immoler : immolaverunt filios suos & filias suas damoniis.

183. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre II. Le métier de comédien est mauvais par lui-même, et rend infâmes ceux qui l’exercent. » pp. 15-28

ne prendront-ils jamais la bourse d’un fils prodigue ou d’un père avare pour celle de Léandre ou d’Argan ?

184. (1700) IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, etc. [Sermons sur tous les sujets de la morale chrétienne. Cinquiéme partie] « IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, &c. » pp. 95-126

C’EST la demande qu’un pauvre Aveugle fait au Sauveur du monde dans l’Evangile de cette semaine ; Fils de David, soit que vous soyez un Prophete, ou le Messie que nous attendons, soit que, comme un autre Moyse, vous ayez reçû la puissance de faire des prodiges, voicy un objet digne de vôtre compassion, accordez-moy par pitié, ce que la nature m’a refusé en me donnant la vie, & qui, par ce refus, m’a privé de toutes les joyes que l’on peut avoir en ce monde ; ouvrez mes yeux qui ne sont ouverts qu’aux larmes, étant fermez à la lumiere du jour. […] Si l’oisiveté est condamnée dans l’Evangile, & si ce fut un suffisant motif, pour obliger le Fils de Dieu à faire le procés à un serviteur inutile ; que doit-on penser de tant de personnes de l’un & de l’autre sexe, qui passent les nuits dans une sale de bal, & la plus grande partie du jour dans les assemblées du beau monde, qui se trouvent à toutes les comedies, à tous les jeux publics, & à tous les spectacles, & qui ne seroient pas contens d’eux-mêmes, s’ils n’avoient part à toutes ces sortes de divertissemens ?

185. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110

Cette idée d’une Venus vertueuse, d’une espèce de sainte au goût des femmes, digne des autels, d’un amour platonique ; son fils Cupidon, lien sacré des cœurs vertueux sans que la grossiéreté des sens y eut aucune part. […] Quelle dévotion n’ont-ils pas pour son fils ?

186. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Parfums. » pp. 112-137

Properce, Catulle, Martial en parlent en cent endroits ; Martial distingue des parfums qui lui conviennent, & des parfums efféminés de la Syrie dont se servoit Ninus, fils de Semiramis, qu’il abandonne aux femmes : Balsama me capiunt, hæc sunt unguenta virorum. […] Paulin a fait une épitalame bien différent de ceux de Catulle, d’Auzone son Précepteur, de Claudien, il ne respire que la piété pour les noces de Julien, fils de Memorius Evêque.

187. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE III. Immodestie des Actrices. » pp. 57-84

Les Avis à son fils & à sa fille, sous un air empesé, peut-être trop sententieux, sont pleins de sagesse ; mais elle n’est pas suspecte de bigoterie. Croiroit-on que dans une longue instruction d’une mère chrétienne à son fils & à sa fille il n’y ait pas un mot de dévotion, d’exercice de piété, de sacremens, de prieres, de recours à la grace de Dieu, de foi, de charité, &c. ?

188. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

Que n’en ont pas à craindre des gens certainement moins sages que Salomon, qui ne sont point fils d’un David, qui n’ont pas bâti un Temple au vrai Dieu, que les Rois ne viennent point consulter, & de qui on ne dira jamais ; heureux qui est à portée d’entendre vos oracles ! […] Le fils aîné du Mogol, son successeur désigné, fut privé de la couronne & de la vie par le secours d’un des plus grands Capitaines qu’il avoit par mépris traité de Musicien, & qui par vengeance se donna à son frère cadet.

189. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien troisieme. Le danger des Bals & Comedies découvert par l’Auteur des Sermons sur tous les sujets de la morale Chrétienne de la Compagnie de Jesus. » pp. 26-56

C’Est la demande qu’un pauvre Aveugle fait au Sauveur du monde dans l’Evangile ; Fils de David, soit que vous soyez un Prophete, ou le Messie que nous attendons, soit que, comme un autre Moyse, vous ayez reçû la puissance de faire des prodiges, voicy un objet digne de vôtre compassion, accordez-moy par pitié, ce que la nature m’a refusé en me donnant la vie, & qui, par ce refus, m’a privé de toutes les joyes que l’on peut avoir en ce monde ; ouvrez mes yeux qui ne sont ouverts qu’aux larmes, étant fermez à la lumiere du jour. […] Si l’oisivité est condamnée dans l’Evangile, & si ce fut un suffisant motif, pour obliger le Fils de Dieu à faire le procés à un serviteur inutile ; que doit-on penser de tant de personnes de l’un & de l’autre sexe, qui passent les nuits dans une sale de bal, & la plus grande partie du jour dans les assemblées du beau monde, qui se trouvent à toutes les comedies, à tous les jeux publics, & à tous les spectacles, & qui ne seroient pas contens d’eux-mêmes, s’ils n’avoient part à toutes ces sortes de divertissemens ?

190. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

Les contrastes de nos scènes foraines remontent aux quatre fils Aymon 24, où le premier appareil de supplice parut en opposition aux gracieux petits ouvrages de Gabiot25. […] Près de là, et vis-à-vis un jeu de paume, décoré jadis des armes d’un fils de France, où je jugeai plus d’un coup dans ma jeunesse, je vis un nouveau bâtiment, pour moi du moins, qu’on me dit être les anciens grands Danseurs du Roi58 qui, sous le titre de la Gaîté, titre qui n’engage à rien, ont enterré dans le coffre d’Arlequin mort et vivant59 les farces qui les soutinrent, pour singer, dans d’extravagantes actions, étayées d’une belle décoration, qui fait souvent tout le mérite de ce qu’on veut bien appeler un ouvrage, les premiers talents de notre scène tragique.

191. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VI. Suite de l’infamie civile. » pp. 126-152

On ne peut forcer personne à monter sur le théâtre, ni l’empêcher de le quitter ; libre ou esclave, fils ou étranger, ni père ni maître n’ont ce droit : « Nemini liceat ancillam vel libertam invitam in scenam pertrahere, nec converti volentem prohibere. » Se fût-elle engagée par contrat, eût-elle donné des cautions, ni elle ni ses cautions ne peuvent être obligées même d’en substituer une autre. […] Celles-ci excitent plus de troubles et de scandales, font faire plus de banqueroutes aux Marchands, de dépenses aux Seigneurs, de filouteries aux fils de famille, que les trois cents Courtisanes. » Il le prouve au long (Tom.

192. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

L’éloquent Lactance, appelé le Cicéron Chrétien, connaissait le monde, il avait été Païen ; il connaissait la Cour, il y avait passé plusieurs années Précepteur de Crispe, fils de l’Empereur Constantin ; que pense-t-il des spectacles, dont le Prince nouveau Chrétien aurait si peu souffert la licence, qu’il en abolit une partie, et fit contre eux des lois sévères, et dans le portrait desquels nous voyons l’image des nôtres (L. […] Le second, Archevêque de Séville, l’oracle de l’Espagne pendant trente-cinq ans, à la tête de toutes les affaires ecclésiastiques, fils du Gouverneur de Carthagène, élevé dans le grand monde, qu’il connaissait parfaitement, a laissé grand nombre d’ouvrages excellents qui l’ont fait mettre au rang des Pères de l’Eglise, et ses règlements au nombre des canons.

193. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XII. Des Machines & du merveilleux. » pp. 179-203

C’est mon fils que je vois, que j’embrasse !

194. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVII. Que les danses sont condamnées dans l’Ecriture, et par les Pères. » pp. 119-141

est-il possible que l’on tolère dans l’Eglise de Dieu un libertinage si horrible, et que l’on voie des écoles publiques de lubricité, et des assemblées où se font des trafics infâmes, et où se concluent les desseins des impuretés les plus abominables, et des adultères, même les jours des Dimanches et des Fêtes, et encore plus particulièrement dans le temps que l’Eglise a destiné pour remercier Dieu du bienfait inestimable de la naissance de son Fils, et depuis la Septuagésime jusques au Carême, c’est-à-dire lorsque suivant les intentions de cette même Eglise, nous devrions être occupés à pleurer nos péchés, et à nous disposer à obtenir la grâce d’une parfaite pénitence.

195. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIV. La fréquentation des spectacles ne peut se concilier avec la vie et les sentiments d’un véritable chrétien. » pp. 118-132

C’est là que, s’accoutumant à regarder un chimérique honneur comme le bien le plus précieux, il apprend à tout sacrifier pour se le conserver ou le réparer, sans égard pour les droits même les plus inviolables du sang et de l’amitié ; et il l’apprend d’autant plus volontiers que c’est un père barbare qui met lui-même un fer assassin entre les mains de son fils, et lui ordonne de tuer ou de mourir.

196. (1607) Prologue de La Porte, Comédien

[NDE] Les jésuites sont effectivement connus pour faire contribuer les parents de leurs élèves aux frais des représentations scolaires, on les accuse même de tarifer les rôles : les parents doivent payer davantage pour que leur fils ait un des premiers rôles.

197. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De certaines processions ou cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui sont ou ont été beaucoup plus nuisibles au culte et a la morale publique que les comédies représentées sur nos théâtres.  » pp. 201-340

Alors la sainte vierge dans son tombeau, apporté sur le théâtre, exhortait les filles de Sion d’être toujours fidèles à Dieu, à qui elle les recommandait elle-même ; elle leur annonçait sa mort prochaine, et leur témoignait la joie qu’elle allait avoir de rejoindre son divin fils. […] Après ces proses, le célébrant lisait les tables, et entonnait vêpres ; il chantait le Deus in adjutorium, et le chœur le terminait par un alleluia coupé de la manière suivante : « Alle — resonent omnes ecclesiæ, Cum dulci melo symphoniæ,  Filium Mariæ,  Genitricis piæ,  Ut nos septiformis graciæ  Repleat donis et gloriæ,  Unde Deo dicamus — luia. » « Alle — que toutes les églises chantent au son d’une douce symphonie, le fils de Marie, mère pieuse, afin qu’il nous remplisse des dons de la grâce septiforme et de la gloire, et que nous puissions dire à Dieu — luia. » Il y a des livres où on lit une prose dans laquelle le mot alleluia est, à certaines solennités, coupé par quatre mots de la manière suivante : alle — cœleste nec non et perenne — luia ; mais ici le mot alleluia est coupé par vingt-deux mots ; ce qui est bien plus bizarre, et par conséquent bien plus convenable à un office de la messe des fous. […] Ailleurs encore : « Per aurem imprœgnatum, Beata quæ credidit, Concepit et edidit Summi patris filium : Nec pudor amissus est, Nec dolor admissus est, Per hoc puerperium. » Heureuse celle qui a cru, qui a conçu et mis au monde le fils du Père tout-puissant, engendré par l’organe de l’ouïe ; la pudeur n’a point souffert, la douleur n’a point été ressentie dans cet enfantement. […] Toinard, si connu par son érudition profonde, d’en tirer une copie sur laquelle un de mes amis en prit une autre, dont voici la teneur : « Je, Jésus, fils du Dieu vivant, l’époux des âmes fidèles, prends ma fille Madeleine Gasselin pour mon épouse, et lui promets fidélité, et de ne l’abandonner jamais, et lui donner pour avantage et pour dot ma grâce en cette vie, lui promettant ma gloire en l’autre et le partage à l’héritage de mon père, en foi de quoi j’ai signé le contrat irrévocable de la main de mon secrétaire.

198. (1824) Un mot à M. l’abbé Girardon, vicaire-général, archidiacre, à l’occasion de la lettre à M. l’abbé Desmares sur les bals et les spectacles, ou Réplique à la réponse d’un laïc, par un catholique pp. -16

C’est le fils aîné de l’église qui a rendu cette ordonnance et elle est contresignée par Mgr. le comte de Corbière, un des ministres qui protègent le plus notre sainte religion.

199. (1774) L’homme du monde éclairé « L’homme du monde éclairé » pp. 150-171

. ; les Colombine, les Pierrot, les Isabelle, les Mezzetin, les Marinette, les Arlequin, &c. des Italiens, ne paroîtront qu’un tas de scélérats, de fourbes, de coquettes, d’adulteres, d’effrontées, de jureurs, de frippons, de débauchés, de mauvais fils, de mauvais maris, &c.

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