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113. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIII. Si les Comédiens doivent prendre le titre de Compagnie. » pp. 122-128

La langue latine étoit déjà avancée vers sa ruine, quand Quintilien en expliquoit les causes, & exhortoit la jeunesse Romaine à goûter les leçons du beau.

114. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XI. Si on a raison d’alléguer les lois en faveur de la comédie. » pp. 46-48

p  : pendant que les lois du siècle qui ne peuvent pas déraciner tous les maux permettaient l’usure et le divorce, ces grands hommes disaient hautement que si le monde permettait ces crimes, ils n’en étaient pas moins réprouvés par la loi de l’Evangile : que l’usure qu’on appelait légitime, parce qu’elle était autorisée par les lois romaines, ne l’était pas selon celles de Jésus-Christ, et que les lois de la cité sainte et celles du monde étaient différentes.

115. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. — Conclusions générales. » pp. 371-378

Les comédiens du troisième âge, ayant reçu leur institution du prince et des lois du royaume, ne sont point comptables de leur profession au clergé ; L’abjuration de cette profession, exigée par le clergé, est un véritable délit, parce que aucune autorité dans l’Etat n’a le droit de vouloir le contraire de ce qui a été créé et autorisé par les diplômes du prince et la législation du pays ; Le refus de sépulture, fait par le clergé aux comédiens, est encore un délit manifeste et réel, puisque c’est infliger une action pénale, imprégner un mépris public à une profession que le prince, les lois du royaume, les ordonnances de police ont instituée et régularisée ; et en cette circonstance l’outrage est non seulement fait à la personne et à la profession du comédien décédé, mais encore aux autorités suprêmes qui ont autorisé et commandé son exercice : voilà pour ce qui concerne l’état politique et celui de la législation ; c’est aux procureurs du roi qu’il appartient de faire respecter, par toutes les autorités existant dans l’Etat, ce qui a été institué et par l’action du prince et par le fait de la législation et des règlements de la police du royaume ; Le refus de sépulture est encore un autre délit envers les lois ecclésiastiques même, puisque, pour avoir lieu d’une manière canonique, il faut que les individus auxquels on veut l’appliquer aient été excommuniés, dénoncés dans les formes, et que jamais les comédiens du troisième âge ne se sont rencontrés dans cette catégorie ; Le clergé de France est d’autant moins fondé à frapper les comédiens de ses sentences exterminatoires, qu’il a lui-même aidé à leur institution, et que dans le principe de leur création les prêtres ont rempli des rôles dans les mystères que les comédiens représentaient ; que les obscénités, les scandales qui se pratiquaient alors dans les églises, ou dans ces comédies pieuses, étant tout à fait nuisibles à la religion, l’autorité séculière a fait défendre aux prêtres de remplir désormais des rôles de comédiens, et à ceux-ci de ne plus prendre leurs sujets de comédie dans les mystères de la religion ; Le clergé, dans l’animadversion qu’il témoigne contre les comédiens, signale son ignorance, son injustice, son ingratitude, et démontre en outre qu’il agit avec deux poids et deux mesures, ce qui est on ne peut pas plus impolitique pour un corps aussi respectable ; car on a vu que c’étaient des papes et des cardinaux qui avaient institué des théâtres tant en Italie qu’en France ; on a vu un abbé, directeur de notre Opéra à Paris, on a vu les capucins, les cordeliers, les augustins demander l’aumône par placet, et la recevoir de nos comédiens ; on a vu les lettres où ces mêmes religieux, prêtres de l’Eglise apostolique et romaine, promettaient de prier Dieu pour la prospérité de la compagnie des comédiens.

116. (1802) Sur les spectacles « RÉFLEXIONS DE MARMONTEL SUR LE MEME SUJET. » pp. 13-16

Le peuple romain désertait le théâtre de Térence pour courir aux bateleurs ; et, de nos jours, Mérope l et le Méchant m, dans leur nouveauté, ont à peine attiré la multitude pendant deux mois, tandis que la farce la plus grossière a soutenu son spectacle pendant deux saisons entières.

117. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Et n’est-ce pas moins pour les Romains que pour nous-mêmes, qu’un bel esprit de la cour d’Auguste avait écrit cette prédiction éclatante ? […] Les Grecs et les Romains avaient des temps marqués pour ouvrir les jeux de la scène. […] Mais on peut juger du délire des Romains et de leur passion pour tout ce qui tenait au théâtre par ce qu’en rapporte l’histoire. […] NDA Qui n’a pas vu la papesse Jeanne w au milieu du conclave, sous la pourpre romaine et décorée des vêtements du souverain pontife ? […] NDA Histoire Romaine par l’abbé Millot, pag. 151.

118. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « II. Point. » pp. 201-218

Sinon un vain plaisir qui sera d’autant plus vif que la pièce tracera plus fidèlement le portrait de nos maladies secrètes, dont elle est l’attrait et la pâture, « plena, comme dit saint Augustin, fomitibus miseriarum mearum », j’avoue que l’histoire intéresse de même le lecteur dans les actions qu’elle représente, et qu’il est malaisé de lire la Romaine, sans détester les cruautés de Marius et de Sylla, la profonde dissimulation de Tibère, aimer la clémence d’Auguste, sans grossir le parti de Pompée contre César, mais quelle erreur de ne savoir pas distinguer entre l’art de décrire les méchantes actions pour en inspirer de l’horreur, et celui de peindre des passions tendres, agréables, délicates, d’une manière qui en fasse goûter le plaisir, ne doit-on pas avoir quelque honte de confondre deux choses si opposées ? […] Si on pouvait ainsi se prévaloir du silence de Jésus-Christ, on justifierait les combats sanglants des gladiateurs et quantité d’autres dérèglements qui régnaient alors dans le monde, et dont il parle aussi peu, sa mission était bornée au peuple Juif qui était demeuré dans sa première simplicité, et n’avait jamais été tenté d’imiter les Romains et les Grecs dans ces divertissements profanes, accoutumé dans son domestique à des plaisirs plus innocents et plus tranquilles, il ne leur enviait pas ces plaisirs aussi dangereux que tumultueux.

119. (1671) La défense du traité du Prince de Conti pp. -

» Romains 13, v. 13. […] Secondement, L’Auteur de la Dissertation suppose que les Anciens Romains n’ont jamais compris les Acteurs de Comédies, et de Tragédies, sous le nom d’Histrions et de Scéniques. D’où il infère dans le neuvième Chapitre, que les Acteurs des Poèmes Dramatiques n’étaient point infâmes parmi les Romains, mais seulement les Histrions, et les Bateleurs. […] Que la représentation des Comédies et Tragédies était un acte de religion parmi les Grecs, et les Romains. […] Et les sages Romains condamnaient encore les Comédies des Grecs, à cause de l’insolence avec laquelle elles déchiraient la réputation des hommes.

120. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre prémier. Déssein de cet Ouvrage. » pp. 2-7

Il faut aller chercher dans une infinitè de Volumes ce qui regarde les Spectacles des Grecs, des Romains & des Nations de l’Europe.

121. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. —  CHAPITRE V. Tribunal des Comédiens. » pp. 128-140

Enfin, s’éleve un vaste édifice, ouvrage d’un habile architecte, M. le Camus, qui, par sa hardiesse & par sa grandeur, si ce n’est par sa régularité, & par sa forme, nous donne au moins quelque idée de ces monumens des Romains, dont, les seules ruines nous étonnent, & par cette raison on leur donne le nom de Colisée ; ouvrage des Romains, reste du superbe amphitéatre de Vespasien, bâti des dépouilles de Jérusalem, & du Temple : (car toutes ces pompeuses folies du monde ne s’élevent que sur les ruines de la Réligion.)

122. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XI. Les Grecs ont-ils porté plus loin que nous la perfection de la Tragédie ? » pp. 316-335

Le Théâtre d’Athénes ne recevoit presque d’autres Personnages, que les anciens Héros de la Grece : le nôtre reçoit dans sa vaste enceinte, les Héros de tous les tems, & de toutes les Nations, Hébreux, Grecs, Romains, Turcs, Persans, &c. […] quand viendra le tems, s’écrie Roscommon, où notre Langue rejettera entiérement cette barbare beauté, & paroîtra dans la majesté Romaine, qu’elle connoît mieux qu’un autre, & dont elle est plus près qu’une autre, And in the Roman majesty appear, Wich none know better, and none come se near.

123. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « [Lettre] » pp. 4-32

[NDE] Romains, 14, 10. […] [NDE] Romains, 10, 9.

124. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

« Le Théâtre, chez les Romains, était un lieu vaste, magnifique, accompagné de longs portiques, de galeries couvertes, & de belles allées plantées d’arbres. […] Dans le système comédismique que je propose, les dépenses exorbitantes & l’appareil majestueux avec lequel les Grecs & les Romains donnaient leurs Spectacles, ne seront pas nécessaires. […] Les Romains n’admirent pas en tout cette importance du Théâtre : chez eux, on fit Comédiens des Esclaves publics, que les Directeurs achetaient fort jeunes dans toutes les Provinces de l’Empire, pour les instruire à divertir leurs Maîtres. […] N’anoblissons pas le métier d’Histrion, car il ne saurait l’être, s’il est un métier : rendons plutôt à l’Art dramatique l’ingénuité, la dignité qu’il eut autrefois chez les Grecs, & par intervalle chez les Romains eux-mêmes. […] La jeunesse Romaine jouait dans les Atellanes.

125. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

 » Son règne se distingua par la pompe avec laquelle il célébra les jeux Romains. […] Les Romains qui ne savaient plus se réjouir sans se ruiner, traitaient peut-être de Barbares, ceux qui n’avaient pas du goût pour leurs jeux ; mais les plus sensés avouaient que c’était une folie dans les Romains. […] Hist[oire romaine]. c. […] Boindin de l’Academie des Belles Lettres, sur le Théâtre des Grecs et des Romains. […] Hist[oire romaine]. c.

126. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

Parmi les Romains, Cicéron (2 tusc.) en portoit le même jugement : examinez vos Comédiens, disoit-il, ils énervent le courage, en nous représentant toujours les grands hommes ! […] Les Romains ouvrirent les yeux à la vue des effets malheureux des spectacles. […] On n’y parle que de plaisirs, on n’y inspire que l’amour des plaisirs, on n’y chante que les plaisirs ; l’amour des plaisirs a causé la perte des Grecs & des Romains.

127. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE I. Condamnation de la Comédie par la sainte Ecriture, par les Conciles et par plusieurs raisons. » pp. 7-11

Car ils n’y ont commencé à paraître, qu’après que les grandes victoires des Romains eurent apporté dans la ville le luxe, et la corruption, avec les richesses.

128. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IV. Du Clergé considéré comme protecteur et fondateur des Comédiens du troisième âge en France, et comme en ayant lui-même exercé la profession. » pp. 113-119

[NDE] Dans l’ouvrage auquel ce livre fait suite, l’auteur trace l’histoire des comédiens, en commençant par les Grecs et les Romains, avant de tracer les trois âges des comédiens sous les rois de France.

129. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VII. De l’inconséquence de quelques prêtres ignorants envers les Comédiens, et de leur fanatisme mis en opposition avec l’autorité du pape et avec la conduite éclairée du haut clergé et des ecclésiastiques sensés en France. » pp. 134-140

C’est le cardinal de Richelieu, ce célèbre ministre d’état, prince de l’église apostolique et romaine, qui, en accueillant la troupe de bouffons qui venait se fixer à Paris, fit, aux comédiens qui voulaient s’y opposer, cette belle réponse, qu’il ne fallait jamais condamner personne sans l’entendre ; et il usa de son autorité pour faire recevoir cette troupe de bouffons à l’hôtel de Bourgogne.

130. (1686) La Comédie défendue aux chrétiens pour diverses raisons [Traité des jeux et des divertissemens] « Chapitre XXV » pp. 299-346

La seconde, parce l’Editn du Préteur & les Loix Romaines ont noté d’infamiesa les Comédiens, & qu’Emilius Probusb témoigne qu’ils estoient infames parmi les Romains. […] La coûtume des Romains étoit pendant la fête de Saturne, que les valets prissent les habits de leurs Maîtres, & pendant celle de la mere des Dieux, que chacun fît le foû & se déguisât. […] « Les Chrêtiens, dit-ila, ont pris des anciens Romains la folle coûtume de se masquer non pas un ou deux jours seulement comme eux, mais deux mois entiers avant le Carême, non pour honorer quelque fête, ainsi qu’il se pratiquoit autrefois à Rome, mais par le seule passion de faire les foüs. […] Voici ses paroles : « Les plus graves d’entre les Romains, & les plus honnêtes d’entre les Grecs, ont eu une extrême aversion pour la danse. […] Jamais on n’a vû danser aucune Dame Romaine qui fût en réputation de chasteté.

131. (1804) De l’influence du théâtre « PREFACE. » pp. -

Mais comme la véritable morale en doit toujours être la compagne inséparable, et que son ennemie naturelle, ou du moins trop ordinaire, est celle que nos Auteurs, ou nos Artistes dramatiques au nom de ceux-ci, ont quelquefois l’imprudence de publier et d’accréditer sur la scène, je n’ai pu considérer cette influence de la Chaire et du Barreau, sans examiner en même temps celle du théâtre, qui aujourd’hui chez nous, comme autrefois chez les Grecs et les Romains, semble attirer à lui tous les regards et tous les vœux de la multitude.

132. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VI. Ericie, ou les Vestales. » pp. 138-159

Les Vestales étoient vêtues comme les Dames Romaines, coiffées en rubans, &c. […] Il eût amusé le pattere par bien des sarcasmes ; mais il y a apparence qu’il n’en savoit pas tant, ni dans l’histoire Romaine, ni dans l’histoire Ecclésiastique. […] Elmire & Olvide sont des noms François, & non Romains : il étoit si aisé d’en trouver d’autres.

133. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre prémier. Le sujet. » pp. 160-182

Si on ne sçaurait faire un pareil reproche aux Français, on a lieu de s’étonner qu’ils ayent été plus d’un siecle à ne représenter sur la Scène tragique que des Héros Grecs & Romains, sans considérer que leur propre Histoire offrait des sujets aussi frappans & plus dans leurs mœurs. […] Il serait alors de notre honneur d’estimer plutôt les Tragédies de Corneille, où respire l’antique vertu des Romains, que des Pièces où l’on dépeint d’après nature un misérable Artisan.

134. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « LA PREMIÈRE ATTEINTE CONTRE CEUX QUI ACCUSENT LES COMÉDIES » pp. 1-24

Les Mimes et Histrions et autres joueurs étaient effacés du rôle de la tribu du commun peuple, et n’étaient point tenus pour citoyens Romains. […] Les Romains ont plus assujetti d’hommes par ces inventions, que par leurs armes.

135. (1634) Apologie de Guillot-Gorju. Adressée à tous les beaux Esprits « Chapitre » pp. 3-16

Qui ne sait jusques-à quel degré est montée la gloire de la Comédie chez les Grecs et les Romains ? […] Et qui voudrait si mal penser de ces sages Romains, ces grands Politiques qui bâtissaient des lois pour conserver leur République, que de croire qu’ils eussent voulu flétrir d’aucune note d’infamie des personnes qui ne sont pas moins nécessaires aux autres que le Soleil l’est aux fleurs, et le sel à la vie.

136. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE II. » pp. 18-28

Je reponds en général que la législation humaine suit la condition de l’homme : l’infaillibilité n’a jamais été promise aux puissances temporelles, comme à l’Eglise : quelquefois les Princes multiplient les impôts, font courber leurs Sujets sous un joug arbitraire, convertissent les Républiques en Monarchies, les Monarchies en Despotismes : les Dictateurs Romains se sont faits Empereurs, les Califes se sont érigés en tyrans, un sceptre de fer a plus d’une foi remplacé une domination raisonnable.

137. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

Rome a toujours condamné ces coutumes barbares, aussi-bien que le duel & les épreuves : Il y eut toujours dans les Rites de l’Eglise Romaine, malgré tous les troubles & tous les scandales, plus de décence, & plus de gravité qu’ailleurs. […] Les Mahométans ni les Tartares n’avoient pu leur communiquer les ouvrages Grecs & Romains ; ils inventerent donc l’art, (cette conséquence n’est pas juste, les Indiens, les Japonois ont eu de tous les tems, des théatres, peut-être avant eux ;) mais par la tragédie Chinoise qu’on a traduite, on voit qu’ils ne l’ont pas perfectionnée. […] Les Protestans se piquoient de réforme, & opposoient des mœurs austeres à la dépravation de la Cour : les spectacles, les jeux, leur étoient autant en horreur que les cérémonies de l’Eglise Romaine. […] Arborer une toison telle qu’il la donna pour lors, dont on a fait depuis une toison de brebis, n’est-ce pas le Phallium des Egiptiens, le Polti des Indiens, le Priape des Romains ?

138. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92

On l’a toujours fait, on le fait encore ; on feroit même bien d’y ajouter les jeux des Grecs & des Romains, la course, la lutte. […] Le même Tacite loué Vitellius d’avoir défendu la comédie aux Chevaliers Romains, comme pernicieuse aux bonnes mœurs : Severe cautum ne Equites scenâ polluerentur . […] Le caractere de la nation plus sensible, la rend plus susceptible de passion, l’ancien théatre plus vaste affoiblissoit les objets le nôtre réunit tous les rayons dans un foyer, où l’œil souille le cœur, il saisit sans peine ce dont il est aussi tôt consumé ; notre scene est beaucoup plus dangereuse, elle enchérit infiniment sur la scene grecque & romaine. […] Dans le Royaume de Naples, par une loi expresse, un baiser fait perdre la dot à la femme, Chez les Romains il autorisoit le divorce.

139. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. De la Dédicace de la Statue de Voltaire. » pp. 71-94

avec chacune sa piece à la main ; enfin, une troupe de génies de la philosophie avec des compas, de l’histoire avec le portrait de Charles XII, du Poëme Epique & du cheval d’Henri IV, de Louis XIV & de son siécle ; c’est ainsi que les Romains dans leurs funérailles faisoient porter les statues de leurs ancêtres, & que les triomphateurs trainoient à leurs chats les esclaves, & les dépouilles des nations qu’ils avoient vaincues. […] Du ton sublime de Corneille ; Il a fait parler les Romains ; Racine a formé son oreille, Et mis son pinceau dans ses mains. […] Il en reste des médailles, comme des Empereurs Romains, où il est représenté avec les attributs de la divinité : quels cantiques n’ont pas chanté en son honneur, les savants & les savantes, jusqu’à Madame d’Acier, dont le tendre amour pour Homere, a rempli tant de volumes, & soutenu une si rude guerre.

140. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI.  » pp. 193-217

Les Dames Romaines, & avant elles les femmes Grecques s’en paroient. […] La queue des Dames Romaines ne finissoit pas en pointe comme les nôtres. […] Ovide, qui n’est pourtant pas railleur, qui même est galant, se moque fort plaisamment dans ses métamorphoses de la queue des Dames Romaines.

141. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I. Des Parfums. » pp. 7-32

Les Romains qui portoient le luxe à l’excès pour embaumer leur théatre, y faisoient couler pendant le spectacle des fontaines d’eaux de senteur, & en faisoient tomber une pluie sur les spectateurs. […] La république Romaine en fit de même ; les Censeurs Sicinius Crassus, & Jules César les obligèrent de sortir de Rome comme des corrupteurs des bonnes mœurs ; ils y revinrent en foule sous les Empereurs où le luxe fut porté jusqu’au comble, Neron, Othon, Comode, Héliogabale monstres détestables de molesse & d’incontinence se baignoient, pour ainsi dire, dans les odeurs. […] Le France avoit sans doute des jeux avant les Croisades, elle en eut dans tous les temps ; mais ces jeux étoient tous militaires comme ceux des Romains ; des exercices du corps, la lutte, la course, les chars, les tournois, la chevalerie, &c.

142. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27

Comme il n’y a plus d’esclaves, que les femmes publiques sont méprisées, & qu’il nous faut pourtant des intrigues, on a franchi les bornes que la décence Romaine respectoit, on a dégradé les femmes mariées & les filles de famille, en leur faisant jouer le rôle des Courtisanes & des esclaves, & on a établi dans toutes les troupes de comédie, comme un rôle essentiel, le rôle d’amoureux & d’amoureuse ; ce qui est un très-grand désordre, & qui achève de corrompre ces deux états, en ôtant le voile, & diminuant la honte de leurs foiblesses secrettes. […] Les Romains avoient des esclaves & des affranchis, toujours prêts à servir leurs passions, souvent les premiers à les corrompre. […] Plusieurs Empereurs Romains ont chassé les Comédiens de Rome & de l’Italie.

143. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

Il faut croire qu’il ignorait que les conciles, les saints Pères, les lois Romaines, les canons, les Magistrats, les avaient condamnées. […] sur un théâtre païen les Actrices n’osent paraître sans ceinture, quoique les robes Romaines fussent très modestes et même embarrassantes ! […] Charlemagne, par un capitulaire de l’an 789, supprima tous les jeux des Histrions, restes de la comédie Romaine, qui après la destruction de l’Empire, se soutint encore sous les Rois Wisigoths, comme on le voit dans les Œuvres de Cassiodore, Ministre de Théodoric, qui la condamne sévèrement.

144. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre X. Que l'extrême impudence des Jeux Scéniques et des Histrions fut condamnée. » pp. 217-229

Après l'éclaircissement de ces vérités, touchant les choses qui se pratiquaient dans le Théâtre des Romains, il sera facile de montrer que la juste censure des premiers Docteurs de l'Eglise, ne regardait point les Acteurs des Comédies et des Tragédies, mais seulement les Scéniques, Histrions, ou Bateleurs, qui par la turpitude de leurs discours et de leurs actions avaient encouru l'indignation et de tous les gens de bien, l'infamie des Lois, et l'anathème du Christianisme ; Il ne faut qu'examiner les paroles qu'ils ont employées en cette occasion, et qui nous en peuvent aisément donner toute assurance.

145. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — Méthode et règlement pour réformer le Théâtre. Avant Propos. » pp. 87-98

Je crois qu’il n’est pas hors de propos de remarquer aussi que tous les Spectacles des Grecs et des Romains subsistent encore, du moins en partie, parmi les Chrétiens.

146. (1541) Affaire du Parlement de Paris « Procès-verbal de l’action intentée devant le Parlement de Paris par le procureur général du Roi aux “maîtres entrepreneurs” du Mystère des Actes des Apôtres et du Mystère du Vieil Testament (8-12 décembre 1541) » pp. 80-82

Le Maistref, pour le procureur général du Roi, dit que anciennement les Romains instituèrent plusieurs jeux publics, de la plupart desquels parle Tite Liveg, et les récite tous Flavius, qui a écrit de Roma triumphante h. […] Et encore après que les Romains furent attediésm de tels jeux publics, et qu’ils connurent qu’il tournait en lascivité et in perniciem n de la république, qu’ils les laissèrent, et y euto loi expresse que les frais et impensesp qui se faisaient des jeux publics seraient employés ès réparations et fortifications de la ville de Rome.

147. (1671) Lettre d’un ecclésiastique à un de ses Amis « letter » pp. 472-482

D’où il est facile de conclure qu’on ne peut s’y engager sans péché, suivant cette maxime fondamentale de la Morale Chrétienne Quidquid ex fide non est, peccatum est Rom. 14 [Paul, Epître aux Romains, chap. 14, verset 23] c . […] XVIII, Migne, P.L., tome IX, col. 1018] b Rom. 14 [Paul, Epître aux Romains, chap. 14, verset 23] c « Quotquot receperunt eum dedit illis potestatem filios Dei fieri eis qui credunt in nomine ipsius », Joan. 1 [Evangile de Jean, chap. 1, verset 12d Les apparences de beauté que l’on donne aux badineries font perdre la vue des choses célestes, et l’inconstance des désirs fait périr l’innocence de celui qui s’y abandonne.

148. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74

L’amour du théâtre est un si grand dérangement, que par les lois Romaines on est censé avoir corrompu un esclave, et par conséquent on est obligé de dédommager son maître, en lui payant le double de son prix, si on lui a inspiré ce goût ; ce qui est mis de pair avec les plus grands vices. […] D’abord innocent chez les Grecs, sévère chez les Romains, il tomba bientôt dans la plus effrénée licence ; cent fois les Empereurs furent obligés par des lois rigoureuses d’y rétablir les apparences de la vertu.

149. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre V. De la Dépense des Spectacles. » pp. 75-88

Les Romains enchérirent sur leur magnificence, ou plutôt sur leur incroyable prodigalité. […] L’histoire Romaine est pleine de ces extravagances.

150. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  RECAPITULATION. » pp. 382-390

Les personnes graves qui à Athenes & à Rome murmurerent contre ces Plaisirs, passerent sans doute pour des hommes de mauvaise humeur, pour des Rigoristes, & nous avons avons vû que la fureur des Athéniens pour ces plaisirs causa à la fin leur ruine entiere, & que la même fureur causa aussi celle des Romains.

151. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre XII. Que la représentation des Comédies et Tragédies ne doit point être condamnée tant qu'elle sera modeste et honnête. » pp. 237-250

Thomas parle des Histrions au sens des derniers siècles, et qu'il comprenne sous ce nom les Acteurs des Poèmes Dramatiques ; Car si l'on n'entendait par ce terme que les Mimes et les Farceurs, son autorité serait encore plus avantageuse aux autres, que l'on ne pourrait pas condamner contre la résolution de ce grand Théologien, qui serait favorable à ceux-là même que les Grecs méprisaient, que les Romains tenaient infâmes, et que jamais on ne leur doit comparer.

152. (1705) Traité de la police « Chapitre II. De l’origine des Histrions, des Troubadours, des Jongleurs, et des autres petits spectacles qui ont précédé en France l’établissement des grandes pièces de Théâtre, et des Règlements qui les ont disciplinés. » p. 436

Cirques et les Amphithéâtres, dont on montre encore aujourd’hui les débris dans les principales Villes de France, qui ont été les premières sous la domination des Romains, ne laissent aucun lieu de douter, qu’après leurs conquêtes des Gaules, ils y établirent tous les jeux, et tous les spectacles qui étaient en usage à Rome.

153. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

Le poëte n’enfante ces absurdités que pour rendre odieuse la religion romaine, en peignant ses ministres comme des scélérats qui abusent des choses les plus saintes pour les plus grands crimes. […] Il est vrai que ne trouvant pas ou n’osant prendre dans l’Histoire de France des sujets qui ouvrissent à sa verve une carriere aussi libre, il est allé en chercher dans l’Histoire Romaine, où il ne couroit aucun risque. […] Les romains, jusques aux femmes & aux vestales, faisoient leurs délices de ces combats meurtriers. […] Les romains ne souffrirent d’abord ces combats qu’entre criminels condamnés à la mort.

154. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

Le comique français, supérieur par la finesse des plaisanteries, inférieur par la pureté du style, n’a pas plus de fécondité que le romain. […] Il fermentait dans le sang un levain séditieux, chaque bourgeois se croyait un citoyen romain, un César. […] Est-il plus grand que Jupiter ne l’a été dans les idées des Romains qu’il fait parler. […] Le mépris des rois qu’on appelle grandeur romaine, est le style ordinaire du père de la tragédie et de tous ses imitateurs.

155. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre III. But que le Spectacle moderne doit se proposer. » pp. 123-132

Les Romains même divisaient en trois classes différentes les seuls genres propres à la Comédie.

156. (1643) Les Morales chrétiennes « Des Théâtres. » pp. 511-519

Après que les lois Romaines ont mis au nombre des infâmes, ceux qui représentent des comédies pour donner du plaisir au Peuple ; après que les lois Ecclésiastiques les ont chassés des divins mystères, comme des profanes, comme des maîtres d’impudicité et des ministres d’enfer, je ne sais quel jugement on doit faire de leurs auditeurs, et je me figure que comme en la magie, la peine de ceux qui les écoutent, et qui les enseignent serait égale, si la corruption de notre siècle, n’avait rendu ce mal trop commun Lib.

157. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Suite d’Elisabeth d’Angleterre. » pp. 33-82

.° un triomphe en forme comme ceux des anciens Romains ; elle fit faire un char magnifique couvert d’or & de pierreries, sur lequel elle monta, tout e Parlement, tous les Officiers de la Cour ; tous les corps de Londres à cheval formoient autour d’elle une brillante & nombreuse cavalcade ; toutes les rues étoient illuminées, tapissées, ornées de tableaux ; jonchées de fleurs, remplies de bourgeois rangés en haie ; d’espace en espace, on avoit érigé des arcs de triomphe sous lesquels elle passoit ; tous les corps de métiers habillés à neuf, & chacun dans son uniforme portoient les drapeaux pris sur l’ennemi ; la Reine sur son char entra dans la ville, & parcourut les principales rues avec tout ce cortège ; les étendards, les pavillons Espagnols voltigeoient autour d’elle, elle semble être au milieu d’une armée ; les rues retentissent des acclamations du peuple & du bruit de l’artillerie, & enfin elle arrive à l’Église de Saint Paul, où l’Evêque revêtu des habits pontificaux, la reçoit avec son Clergé ; un Prédicateur fait son éloge, & le Te Deum est chanté pour remercier Dieu de la victoire. 2.° Une médaille qu’elle fit frapper comme les Empereurs Romains ; autour de quelques vaisseaux submergés, on voyoit cette légende : Veni, vidi, vici , mots fameux empruntés de Jules César, de l’autre côté ces mots de Virgile Dux fœmina facti . […] L’Église Romaine l’employe avec fruit pour maintenir la dévotion des Fidèles, & les Protestans qui absolument décharnent le culte, suppriment les cérémonies, dépouillent les Temples, & les Ministres connoissent mal le cœur humain, & ne ménagent pas les intérêts de la piété ; mais on a raison de se moquer d’un système de Religion bisarre & inouï dans le Christianisme, dont une partie détruit l’autre. […] Quoique plusieurs Evêques Protestans demandassent à la couronner, selon le rit Anglican : d’Edouard, elle se fit sacrer par un Evêque selon le cérémonial romain, & elle s’en moque, l’anéantit & établit une nouvelle liturgie ; & dans le temps de la cérémonie la plus auguste, la Comédienne & l’impie percent sans pudeur. […] Quaud on vint le matin lui dire qu’il étoit temps de partir, elle se lève, prend son manteau, se couvre modestement de son voile, & marche vers l’échaffaud un crucifix à la main qu’elle ne cesse de regarder & de baiser avec le plus tendre respect ; quand elle y fut montée, ella adressa la parole à ses Juges & au peuple nombreux, que la curiosité y avoit attiré, elle proteste qu’elle est innocente du crime dont on l’a accusée, qu’elle meurt dans la Religion Catholique Apostolique & Romaine prête à perdre mille couronnes & mille vies pour cette sainte Religion qui fait tout son crime ; qu’elle pardonne de bon cœur tout le mal qu’on lui a fait ; qu’elle prie tous ceux qu’elle a pu avoir offensés de lui pardonner : le bourreau se jette à ses pieds pour lui demander pardon de ce que son devoir l’oblige de faire, elle lui pardonne volontiers, mais ne voulut point qu’il touchât à ses habits, se fit ôter son voile par ses filles, elle se mit à genoux, invoqua la Sainte Vierge & les Saints, pria Dieu pour le Royaume d’Écosse, de France & d’Angleterre pour le Roi son fils, la Reine Elisabeth, ses juges & ses persécuteurs, se banda les yeux, tend son cou au bourreau, récitant tout haut ses prières, & à ces paroles qu’elle répéta plusieurs fois : In manus tuas, commendo spiritum meum.

158. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

Ainsi de certains prétendus grands hommes de l’antiquité ; par exemple, Auguste, ce prince qu’on cite à tout moment, dont on donne le nom à tout propos, ne fut qu’un scélérat, un débauché des plus outrés, un ambitieux, un usurpateur qui s’empara de l’Empire romain & le rendit héréditaire ; qui, pour y parvenir, employa les fourberies & la cruauté. […] Les romains en disoient, Hoc carmen appellatur satura quia variis rebus refertur & quasi saturatur . […] Bien des gens font une fête après cinquante ans de mariage, & l’on vient de célebrer la centième année de Moliere, à l’exemple des jeux séculaires des romains. […] Il y a fort peu de fable dans l’histoire ; on n’en voit qu’une dans l’Ecriture, des arbres qui choisissent un roi ; on voit parmi les grecs celle d’un orateur qui, pour se faire écouter, commence son discours par une fable ; parmi les romains, celle de l’estomac qui digere les alimens pour tout le corps. […] Ces troupes innombrables de barbares attaquent la vertu comme le débordement des visigots, vandales, lombards inonderent & détruisirent l’Empire romain.

159. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. » pp. 1-75

Rien n’étoit si commun chez les Romains, que de voir des citoyens monter dans la Tribune, pour y faire l’éloge de leurs pères, de leurs freres, de leurs parens. […] On n’y peint pas les Romains avec cette emphase qui dégénère assez souvent en vaine déclamation. […] 8 Là je vois dans toute leur étendue l’inflexibilité Romaine, & le courage d’un Empereur. […] La dernière défaite de Mithridate, les principales actions de sa vie ramenées habilement & fondues dans la Pièce, l’invasion qu’il projette, sa haîne implacable contre les Romains, secondée par son fils Xipharès, les liaisons de Pharnace avec ces mêmes ennemis, & la trahison de ce Prince, la puissance & la fierté de Rome, les victoires de ses généraux, forment dans cette Tragédie un tableau où le Poëte a rassemblé tout ce qui se passoit alors dans l’univers. Les Romains, sans paroître sur la Scène, semblent l’occuper.

160. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. La Rosiere de Salenci. » pp. 10-37

On ne connoissoit pas même ce que nous appellons noblesse : il n’y avoit dans les Gaules que trois sortes d’hommes, les Francs, qui avec Clovis en avoient fait la conquête, les Gaulois naturels du pays, qu’on nommoit Romains, parce que depuis Jules César ils étoient soumis à l’Empire, & les Esclaves. Son pere étoit un Soldat Franc, & sa mere une Romaine, qui avoit apporté pour dot à son mari un domaine qu’elle avoit à Salenci où il s’établit, & qu’après leur mort leur fils Medard, en quittant le monde, donna pour la fondation de la Rose, qu’on a depuis appellé le Fief de la Rose ou le Fief S. […] Il avoit si peu de prétention aux illutrations seigneuriales, qu’il gardoit les troupeaux de son pere, emploi qui n’avoit rien de bas, ni chez les Romains, qui alloient chercher les Consuls à la charme, ni chez les Francs, conquérans du pays, où on ne connoissoit d’autre distinction que le grade militaire, & qui n’en souffroient aucune dans le pays conquis que la liberté & l’esclavage.

161. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Maurice de Saxe. » pp. 118-145

Ce grand guerrier pensoit que les spectacles & les fêtes étoient propres à distraire le soldat de la réflexion sur les dangers & les fatigues de son métier, comme la politique d’Auguste amusoit le peuple romain par des jeux, pour faire oublier son usurpation & le poids des impôts. […] L’envie de combattre l’Eglise romaine a fait faire aux protestans des difficultés sur l’indissolubilité du mariage, contraires au bien public & à leurs propres intérêts Ils disent qu’en défendant le divorce, l’Evangile a excepté le cas de l’adultere, exceptâ fornicationis causâ : auquel cas il doit être permis de rompre & de se marier ailleurs. […] On se trompe ; ce fut, dit l’historien, en mémoire du château de Mauricebourg, où il triompha des résistances de la Comtesse, comme les héros romains, Scipion l’Afriquain, l’Asiatique, prenoient le nom des pays conquis : Pendant les couches, le triomphateur eut pour elle les plus grands soins & la plus constante assiduité.

162. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE I. Faut-il permettre aux femmes d’aller à la Comédie ? » pp. 4-29

Les Grecs & les Romains, ces peuples si éclairés & si sages, ne s’accordoient ni entr’eux, ni avec eux-mêmes, sur les choses les plus familieres, les femmes & les spectacles. Les Romains, par des loix expresses, sans distinguer les pieces indécentes de celles qu’on dit châtiées, condamnoient généralement tous les Comédiens à l’infamie, & cependant non-seulement ils y assistoient, mais comme s’ils eussent conspiré contre la pudeur de leurs femmes & de leurs filles, ils leur laissoient la liberté de venir à ces pernicieuses écoles prendre des leçons de volupté de ces maîtres scandaleux, qu’ils avoient authentiquement chargés & déclarés dignes du mépris public. […] Qu’on vienne déclamer contre lui ; les anathèmes de l’Eglise, on les méprise ; les alarmes de la pudeur, on s’en joue ; barbarie chez les Grecs, qui en excluoient les femmes ; mysantropie chez les Romains, qui le couvroient d’infamie ; bizarrerie gothique parmi nous, qui laissons subsister les loix civiles & canoniques portées contre les Comédiens, & en faisons nos amis, nos modelles, nos oracles.

163. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE II. Théatres de Société. » pp. 30-56

L’histoire Romaine parle d’un Scaurus, qui avec une dépense énorme avoit fait dresser un théatre singulier que de gros leviers faisoient tourner, pour présenter à l’amphitéatre, tantôt la salle à danser, tantôt la scène à jouer, &c. […] Lorsque ce Prince chassa les Comédiens de Rome, & y ferma les théatres publics, les Seigneurs Romains se dédommagèrent en faisant jouer chez eux. […] Les premiers Romains, sans rien perdre de leur dignité, leur accordoient des marques de considération, qui leur faisoient faire les plus grands efforts pour les mériter ; leurs successeurs le dégradèrent jusqu’à le familiariser, & s’avilirent sans donner de l’émulation.

164. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

Sa vie, qu’on a donnée depuis peu en histoire & en lettres, rapporte qu’elle aimoit si fort le Grec & les antiquités, & avoit tant d’envie de paroître savante, qu’elle fit représenter en Grec les tragédies de Sophocle, auxquelles pour lui faire la Cour on applaudissoit sans les entendre, & auxquelles malgré leur beauté les Dames Suédoises s’ennuyoient fort ; que Meibomius ayant donné au public des recherches sur la musique des anciens, & Naudé ayant écrit sur la danse Grecque & Romaine, elle obligea ces deux Auteurs, qui étoient à sa Cour, de réaliser leurs opinions, & de joindre la pratique à la théorie. Ce fut une vraie comédie de voir Naudé danser à la Romaine, & d’entendre Meibomius chanter à la Grecque. […] Les Romains par d’autres vues avoient une infinité de masques de toute espèce, qui représentoient toute sorte de personnes, vieillards, jeunes gens, &c & toute sorte de sentimens, joie, tristesse, fureur, &c.

165. (1644) Responce à deux questions, ou du charactere et de l’instruction de la Comedie. Discours quatriesme « Responce à deux questions, ou du charactere et de l’instruction de la Comedie. » pp. 100-132

Ils n’ignoroient pas ces bons Romains, la nature & les proprietez de chaque chose : Et comme ils estoient trop intelligens en l’art de la guerre, pour bastir des Citadelles dans les vallons, ils auoient trop de connoissance des ouurages de l’esprit, pour employer le haut stile & les éuenemens illustres dans les sujets populaires. […] Mais, Monsievr, pour verifier en nostre langue, & par quelque exemple François, le jugement donné par le plus sçauant de tous les Romains, voicy quatre vers dont il me souuient, & que je vous prie de considerer, qui peuuent estre du charactere sublime.

166. (1765) De l’éducation civile « De l’éducation civile » pp. 76-113

Et pourquoi nos Françoises doivent-elles être moins respectées que les Dames Grecques & Romaines ? […] Tels furent, parmi les Grecs, Xénophon, Alcibiade, Dion, Epaminondas ; & parmi les Romains, Lucullus, Brutus & Julien.

167. (1761) Les spectacles [Querelles littéraires, II, 4] « Les spectacles. » pp. 394-420

La décence de notre théâtre est mise en opposition avec le cynisme, auquel se sont livrés quelquefois les Romains sur le leur. […] « Ils sont assez avancés, ou, si l’on aime mieux, assez pervertis, pour pouvoir entendre Brutus & Rome sauvée, sans avoir à craindre d’en devenir pires. » Lequel croire de M. d’Alembert ou d’un citoyen qui veut sauver sa patrie de la corruption ; qui ne lui présage qu’abomination & que malheurs, si l’on ne l’écoute ; qui eût pu s’appuyer de la raison que donne Cornelius Nepos pour marquer la différence des mœurs des Grecs & des Romains : C’est que les comédiens étoient estimés des premiers, & qu’ils étoient déshonorés chez les autres.

168. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

L’histoire Romaine est pleine de ces ridicules et impies dévotions, vouées dans les calamités publiques, dans un jour de bataille, au siège d’une ville ; les Vestales même y avaient un rang distingué. […] A Rome il fut d’abord plus réservé ; la gravité Romaine, la sévérité des Censeurs, n’auraient eu garde d’y souffrir la dissolution et la débauche.

169. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De certaines processions ou cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui sont ou ont été beaucoup plus nuisibles au culte et a la morale publique que les comédies représentées sur nos théâtres.  » pp. 201-340

Mais cet ordre interposé de la part de l’autorité séculière, quant aux représentations données par des ecclésiastiques, aurait dû s’étendre sur une infinité de processions et d’autres cérémonies religieuses, qui n’offrent encore que du scandale, et une infraction criminelle aux lois ecclésiastiques, et qui compromettent la dignité de la religion catholique, apostolique et romaine, en mêlant, en alliant aux cérémonies les plus augustes de notre culte, tout ce que le profane a de plus odieux et de plus impur, je veux parler de la procession solennelle qui avait lieu tous les ans à Aix-en-Provence, le jour de la Fête-Dieu, et qu’on y célèbre encore parfois de nos jours. […] … Mais continuons : Moïse le plus grand, le plus respectable de nos patriarches, le législateur des Israélites, le prophète qui nous a transmis les livres de la loi, l’Ancien Testament, Moïse que nous caractérisons dans notre propre religion par le titre de serviteur du Seigneur, Moïse qui est rangé au nombre de nos propres saints, dont le culte est marqué sur la montagne de Nébo, et dont l’Eglise romaine fait la mémoire, le jour même de la transfiguration de N.S. […] Ainsi si les jésuites eux-mêmes mettaient au néant les canons des conciles qui proscrivent la danse, les particuliers, ou les danseurs publics, pouvaient bien imiter leur exemple, sans craindre la damnation éternelle, et pratiquer un art réservé aux gens du monde, puisqu’ils le voyaient exercé par des ecclésiastiques qui passaient pour les plus fervents soutiens de la religion romaine. […] Je ne relaterai point ici les processions injurieuses pour la religion et pour l’autorité du roi, faites par le clergé de Paris pendant nos troubles malheureux de la Ligue ; il suffit qu’elles tiennent à une époque momentanée, et à un esprit horrible de fanatisme et de rébellion, pour qu’elles ne se trouvent pas classées dans ce qui était propre et universel dans l’Eglise catholique et romaine. […] L’autorité du prince, qui est émanée de Dieu même, lui donne la puissance directoriale sur toutes choses ici-bas ; c’est l’Apôtre Saint Paul, qui nous confirme cette grande vérité : « Que toute âme, que tout le monde se soumette aux puissances supérieures ; car il n’y a point de puissance qui ne vienne de Dieu, et c’est lui qui a établi toutes celles qui sont sur la terre  ; « Le prince est le ministre de dieu pour votre bien » ; (Epître aux Romains).

170. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Extrait des Registres de Parlement, du 22 Avril 1761. » pp. 210-223

Outre ces blasphémes, les maximes vicieuses sur les mœurs sont poussées jusqu’au point de dire que la conduite des Comédiennes qui vivent en concubinage avec celui qu’elles aiment n’est pas deshonorante, qu’elle est seulement irréguliere ; que ce concubinage étoit autorisée chez les Romains, & même dans les premiers siécles de l’Eglise ; qu’elle est tolérée dans nos mœurs, & qu’il n’y a que celles qui menent une vie scandaleuse qui doivent être rejettées.

171. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-7

Les représentations théatrales furent ensévelies sous les ruines de l’Empire romain, & ne reparurent que long-temps après.

172. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VII. De la Vraisemblance. » pp. 277-286

Si c’est en France, comme il y a lieu de le soupçonner ; les Gaulois étaient trop barbares lorsque les Romains les subjuguèrent, pour savoir même ce que c’était qu’un Livre, ou qu’un amas de feuilles écrites ; ils ne songeaient qu’à se déffendre des courses des Germains, qu’à ravager les pays de leur voisinage.

173. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. De la Parodie. » pp. 78-89

serait-elle établie éxprès pour modérer la vanité d’un Poète qu’on applaudit ; de même que les Romains chargeaient un homme d’injurier les Hèros qu’ils honoraient du triomphe, afin de leur rappeller qu’ils ne devaient point trop se livrer à l’orgueil ?

174. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Des Duo, Trio & Quatuor. » pp. 329-339

Il est probables que les chœurs des Pièces Grecques & Romaines étaient semblables à ceux de notre Opéra-Héroïque ; ces paroles du savant Ménage achèvent de nous le confirmer : « Les chœurs de l’ancienne Comédie étaient de vingt-quatre personnes ; ils étaient de quinze dans les Tragédies ; & ces quinze & ces vingt-quatre personnes parlaient même d’ordinaire toutes ensemble ».

175. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE III. Qu'une Mère est très coupable de mener sa fille aux Spectacles. Que c'est une erreur de croire que la Comédie soit destinée à corriger les mauvaises mœurs. Que rien au contraire n'est plus propre à les corrompre. » pp. 65-75

Les Pièces de Théâtre d'où cette licence est bannie, et où l'on réprésente les actions héroïques des anciens Grecs, et Romains vous paraissent-elles dangereuses ?

176. (1749) Maximes pour se conduire chrestiennement « Des Plaisirs, et en particulier des Spectacles. » pp. 233-248

Le grand Scipion s’y opposa, et fit à ce sujet un discours si véhément, pour prouver que les spectacles corrompraient infailliblement les Romains, que le Sénat fit vendre aussitôt tout ce qui avait été préparé pour la construction du Théâtre.

177. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XII. Réflexions sur les Evêques et les Prêtres de la primitive Eglise, et de l’Eglise moderne, suivies de réponses aux reproches de M. de Sénancourt, sur le même sujet. » pp. 212-222

Tout pontife romain, qui a prétendu exercer, dans ce bas monde, une monarchie universelle terrestre, ou temporelle, a cessé dès lors d’être véritablement chrétien, ou du moins de professer les maximes et la doctrine de Jésus-Christ, qui a dit formellement : Mon royaume n’est pas de ce monde ; mais l’ambition immodérée qui chez les gens d’église est devenue, pour ainsi dire, une seconde nature, fait disparaître l’humilité, le désintéressement et la charité évangélique qui devraient toujours distinguer les ministres de l’autel.

178. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE PREMIER. Comparaison des Théâtres anciens avec les modernes. » pp. 2-17

A Rome, la jeunesse était plongée dans la débauche des Courtisanes et des femmes esclaves ; l’on en fit l’objet de la critique et de la Comédie du temps : en sorte que ce qui nous reste du Théâtre des Latins, ne nous fournit que des intrigues de cette espèce ; et, comme les vices sont de tout pays, Térence, en transportant sur le Théâtre des Latins quelques-unes des Comédies du Poète Grec Ménandre, a choisi celles dont le sujet roulait sur le libertinage des jeunes gens, comme les plus convenables aux mœurs des Romains.

179. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

Les auteurs de Roland, d’Amadis, de Dom Quichotte, des Mille & un jour seroient bien étonnés de se voir ériger en vénérables Historiens, & de trouver des savans qui découvrent chez les Grecs, les Romains, les Chinois l’Armet de Mambrin, l’Hyppogrife de Bradamante, qui valent bien l’œil & la dent unique des trois Gorgones, les ailes de Pegase, la Baleine d’Andromede, l’Egide de Pallas, & les Serpens, &c. […] Le luxe, la parure, les graces, la galanterie de cette fameuse Egyptienne, qui sçut captiver deux Empereurs Romains, César & Antoine, allumer la guerre entre Auguste & Antoine, & rendre douteuse à la bataille d’Actium la fortune de l’Empire Romain : Cæsare captivo pharios ductura triumphos. […] Ces excès étoient alors nouveaux pour les Romains, chez qui le luxe ne s’étoit pas encore introduit, comme il fit dans la suite, à leur grand malheur : Nondum translato Romana in sæcula luxu. […] Les Dames Romaines n’étoient pas moins modestes.

180. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

Ces circonstances sont uniques dans l’histoire ; les grands Seigneurs Romains donnoient les spectacles à leurs propres frais, le Seigneur Polonois devient monopoleur pour se les faire payer, & se rend ainsi Marchand du vice par l’autorité des loix qui ne sont faites que pour le corriger & le punir. […] Les Seigneurs Romains & les Césars donnoient à leurs dépens les spectacles au peuple ; les Princes modernes les afferment, & en tirent un profit considérable. […] qui est du Jurisconsulte Ulpien, ennemi & persécuteur des Chrétiens ; il y est dit que le loyer des maisons, quand même il viendroit d’un lieu de débauche, doit être remis à l’heritier, comme le reste des biens ; car il y a plusieurs honnêtes gens chez qui il se fait des commerces infâmes (à leur insu sans doute), ce qui étoit fort aisé dans les vastes Palais des Seigneurs Romains, pleins d’affranchis & d’esclaves qu’à peine ils connoissoient : pensiones venient licet à lupanari perceptæ  ; comme il est dit ailleurs des maisons où à l’insu du maître on fait la contrebande, la fausse monnoie, dont les loyers ne sont pas moindres, quoique la loi n’approuve ni l’un ni l’autre l. 1, c. de fals. mon. […] Les loix & les mœurs Romaines furent très-chastes & très-éloignées de favoriser la débauche pendant les beaux jours de la République ; témoin Lucrece & Virginie, dont l’amour de la chasteté occasionna les plus grandes révolutions ; il n’y a point eu de nation plus décente & plus vertueuse jusqu’à ce que forçant toutes les barrières que lui opposoit la vertu, le théatre eut introduit la licence dans Rome où depuis elle ne connut aucune borne.

181. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. De l’Opéra-Sérieux. » pp. 184-251

L’Opéra ne fit aucun progrès chez les Romains. Il ne paraît pas que les Romains ayent fait changer de forme au Spectacle chantant qu’ils trouvèrent en Grèce. […] La gloire de le perfectionner, de le rendre un Poème complet, était réservée à un siècle éloigné des anciens Romains, à des dèscendans reculés, qui n’ont ni leurs mœurs ni leur courage ; mais qui sont en récompense doux, honnêtes, bons dévots & grands Musiciens. […] Il est certain que le Théâtre lyrique est le seul qui puisse nous donner une idée des Spectacles étonnans des Grecs & des Romains.

182. (1733) Traité contre les spectacles « TRAITÉ CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 145-246

Les Romains ensuite ayant appelé chez eux quelques-uns de ces étrangers, empruntèrent et les cérémonies de ces jeux, et le temps où l’on devait les célébrer. […] Ne passe-t-il pas encore aujourd’hui parmi les Romains pour une chose juste et permise ? […] Enfin si c’est Romulus qui a introduit cet usage chez les Romains ; il doit sans doute être mis lui-même au nombre des autres idoles ; s’il est vrai qu’il est le même que Quirinus. […] Cependant vous sénateurs, vous magistrats, vous citoyens Romains, rougissez de honte, et de confusion !

183. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VIII. Dans quelle Nation la Poësie Dramatique Moderne fit-elle les plus heureux progrès ? » pp. 203-230

Horace disoit que les Romains aimoient à écrire, & non pas à effacer, que le travail de la lime les rebuttoit ; nos premiers Poëtes ont eu la même aversion ; ils avoient bientôt composé une Piéce nouvelle, & la nouveauté suffisoit pour leur attirer des Spectateurs. […] Je ne m’arrêterai pas à relever dans cette Piéce tous les défauts de stile & de conduite, ni des Amours aussi déplacés qu’inutiles à l’Action : cette Piéce, dans laquelle un seul Personnage intéresse, & que notre Corneille, sans lui mettre un Platon à la main, eût rendue plus admirable, fut reçue avec de grands applaudissemens en Angleterre, non seulement parce qu’elle fit, comme dit Pope dans le Prologue, couler sur les Loix mourantes des larmes de bon Citoyen, Tears ars Patriots shed… & qu’elle fit tomber des yeux Anglois des larmes Romaines, Calls fort Roman drops from British Eyes, mais 1°. 

184. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Traité de la comédie et des spectacles » pp. 1-50

Pour la Tragi-comédie, elle a été inconnue aux Grecs; et c'est aux Romains et à ceux qui les ont suivis, qu'il en faut attribuer et l'invention et le progrès. […] La vengeance n'est-elle pas encore représentée dans Comélie comme un effet de la piété et de la fidélité conjugale jointes à la force et à la fermeté Romaines, au troisième Acte de La Mort de Pompée, Scène quatrième, lorsqu'elle dit à César.

185. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE IV. Traité de la Danse de Cahusac. » pp. 76-104

Il prétend qu’elle n’est en France qu’à son berceau, que celle des Grecs & des Romains étoit plus parfaite, ce que je laisse à juger aux connoisseurs. […] Auguste connoissoit les hommes & l’art de les gouverner, & le goût des Romains pour les spectacles. […] Les pantomimes (les danseurs parfaits) furent les principales causes de l’asservissement des Romains (& Rome les aimoit !).

186. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [N] » pp. 431-435

[Des Arcis lisant :] On sait que la Jeunesse Romaine jouait exclusivement les Atellanes.

187. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE X. De la protection due aux Comédiens par le ministère public, contre les entreprises du fanatisme. » pp. 174-185

Telle est la volonté du prince, manifestée dans l’article 6 de la Charte, qui s’exprime ainsi : « La religion catholique, apostolique, et romaine, est la religion de l’Etat. » L’Eglise n’a donc aucun droit de faire invasion dans l’Etat, car c’est par la volonté et l’autorité du prince et de la loi, que la religion existe dans l’Etat ; si cette volonté avait été contraire, cette religion n’y existerait pas, ou du moins elle n’y aurait pas la supériorité que la Charte lui donne ; par conséquent, la religion n’est là que parce que le prince l’a voulu, c’est sa puissance qui l’a instituée religion de l’Etat ; or, la puissance qui institue, est toujours la puissance supérieure ; le clergé qui doit son institution à cette puissance supérieure, ne peut ni ne doit la censurer, ni la blâmer, et encore moins la guerroyer, à la manière du jésuite Guignard, qui fut pendu et brûlé comme régicide, en place de Grève.

188. (1705) Traité de la police « Chapitre III. Du Théâtre Français, son origine, et qu’il n’a été occupé pendant plus d’un siècle, qu’à la représentation de pièces spirituelles, sous le titre de Moralités. » pp. 437-438

Le Poème dramatique destiné aux pièces de théâtre, du mot grec δρᾶμα, qui signifie action, et qui avait été dans une si haute estime chez les Grecs et les Romains, ne parut que fort tard en France ; la fin du règne de Charles V. en vit pour ainsi dire naître les faibles commencements sous le nom de Chant Royal.

189. (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156

Les Romains, il est vrai, ont pensé différemment ; mais chez eux la Comédie était jouée par des esclaves ; occupés de grands objets, ils ne voulaient employer que des esclaves à leurs plaisirs. […] L’Eglise Romaine a un langage consacré sur la divinité du Verbe, et nous oblige à regarder impitoyablement comme Ariens tous ceux qui n’emploient pas ce langage. Vos Pasteurs diront qu’ils ne reconnaissent pas l’Eglise Romaine pour leur juge ; mais ils souffriront apparemment que je la regarde comme le mien. […] [NDE] Clodius Esopus était un célèbre comédien romain du Ier siècle av.

190. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75

« Quel jugement porterons-nous d’une tragédie où, bien que les criminels soient punis, ils nous sont présentés sous un aspect si favorable que tout l’intérêt est pour eux ; où Caton, le plus grand des Romains, fait le rôle d’un pédant ? […] Titus a beau rester romain, il est seul de son parti, tous les spectateurs ont épousé Bérénice.

191. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE II. Des Spectacles des Communautés Religieuses. » pp. 28-47

Finissons par l’exemple des Romains. […] Encore même les Romains n’admirent que bien tard les Vestales au théâtre, et ils ne tardèrent pas à s’en repentir ; depuis ce temps-là les fautes de ces filles, jusqu’alors presque inouïesf, devinrent fréquentes.

192. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre IV. De l’illusion Théâtrale. » pp. 64-79

Pourquoi les nôtres mêmes, jouent-ils avec des habillemens à la Romaine ou à la Grecque ?

193. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Lettre premiere. » pp. 2-17

 15,) ce n’est point assez, Mademoiselle, la Communion Romaine est indispensable ; il faut une chaire principale pour établir l’unité de l’Eglise, l’Evêque de Rome est notre chef, tous les Prélats du monde qui sont de droit divin, sont toutefois soumis à ce Pontife Œcuménique.

194. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VI. » pp. 98-114

Les Héros de Théâtre sont obligés de prendre les ornemens de la vanité ; n’importe que ce soit des Saints, on les dépouille sur la Scéne, des habits obscurs de l’humilité chrétienne, pour leur faire chausser le cothurne romain : ils doivent s’exprimer avec autant de fierté que les prétendus grands hommes du Paganisme.

195. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « [Introduction] » pp. 1-9

On peut, d’après Juvenal, dire des Français, dignes émules des Romains : Ce peuple si supérieur aux autres peuples, qui donne le ton de l’élégance et des grâces, des sciences et des arts, de la littérature et de la parure, après avoir vaincu le monde, est à son tour vaincu par la comédie, et borne tous ses désirs à avoir du pain et des théâtres : « Qui dabat olim imperium … fasces, legiones, duas tantum res anxius optat, panem et circenses. » Les papiers publics en font chaque semaine une honorable mention, les Mercure, les affiches, les journaux, les feuilles de Desfontaines, de Fréron, de la Porte, transmettent à la postérité les événements importants du monde dramatique ; on célèbre le début d’une Actrice, les hommages poétiques de ses amants, les compliments d’ouverture et de clôture ; on détaille avec soin les beautés, les défauts, les succès, les revers de chaque pièce ; on en présente à toute la France de longs morceaux avec les noms fameux de Valère et de Colombine.

196. (1733) Traité contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE TRAITÉ. CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 247-261

L’auteur parle ici du plus grand de tous ; lequel avait été bâti par Tarquinius Priscus du coté du Mont Aventin : Il fut ensuite considérablement augmenté par les empereurs Romains.

197. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Vous condamneriez ces tableaux sans doute : mais comme il est utile à la Constitution Anglaise que les Anglais se croient les premiers hommes du monde, et comme le maintien de leurs lois exige un plus grand nombre de véritables Citoyens, on a grand soin pour leur inspirer le Patriotisme, de leur dire qu’ils ressemblent aux Romains, et que personne ne leur ressemble : il en résulte que beaucoup d’entre eux ont réellement les vertus Romaines, mais qu’ils en ont en même temps les préjugés. Les Romains appelaient Barbares tout ce qui n’était pas Romain, les Anglais French dog tout ce qui n’est pas Anglais. […] Quoi, parce que l’on aura donné à Britannicus une âme délicate, un amour pour Junie fondé sur le mérite, les grâces et les vertus de cette Princesse ; qu’on aura, dis-je, uni dans une âme généreuse ce sentiment louable à la fierté Romaine, il s’ensuivrait que ce Héros ne serait plus digne de l’oreille des sages ?

198. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Fêtes de Théatre. » pp. 95-114

Ce Seigneur regna moins que les Consuls Romains ; il ne finit pas son année, ayant déplu à sa Compagnie, il fit par désespoir, démission de sa place ; il s’en répentit inutilement ; le Roi ne voulut plus de lui. […] Il auroit aussi bien fait de ne pas parler du théatre, dont Luther ne s’embarrassoit guere ; mais il parloit devant l’Empereur & tous les Princes d’Allemagne, qu’il croyoit devoir ménager, pour conserver leur protection à l’Église Romaine, alors si vivement attaquée par les Luthériens.

199. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VIII. Sentiment de S. Thomas. » pp. 178-198

Il y en avoit chez les Romains. […] Thomas, contre les fausses interprétations que le relâchement lui a données, & après avoir démontré combien les spectacles sont contraires aux divines Ecritures, combien ils sont dangereux en effet, & dans le sujet des pieces, & dans la maniere de les représenter, dans les Actrices, les danses, les masques, vices communs à tous les théatres, qui rendent même la scène moderne plus obscène que les scènes Grecque & Romaine, malgré le voile de l’équivoque dont on la couvre, & le mariage qui est le dénouement de l’intrigue, il conclud que les Acteurs & les Actrices sont dans un état de péché mortel & de damnation.

200. (1825) Encore des comédiens et du clergé « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. 13-48

Il est temps de réformer les mœurs, le langage et les principes des prêtres fanatiques qui, en divers pays, et principalement en Espagne et en Portugal, nuisent aujourd’hui à la religion chrétienne, apostolique et romaine. […] Cette déclaration franche, loyale, faite avec une humilité chrétienne, fondée sur la justice, fondée sur l’évangile, fondée enfin sur les divins préceptes de Jésus-Christ, qui a dit formellement mon royaume n’est pas de ce monde, ramènerait infailliblement et en très peu de temps à la communion de l’église romaine, toutes les puissances qui ne s’en sont séparées que par l’effroi que leur ont causé les prétentions et la corruption du clergé catholique.

201. (1768) Des Grands dans la Capitale [Des Causes du bonheur public] « Des Grands dans la Capitale. » pp. 354-367

O nobles Romains !

202. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-10

Toute une petite ville est mise en train pour jouer la farce du gouvernement chimérique donné à l’écuyer, à qui l’on fait toutes sortes d’insultes : cent & cent autres personnes, dans le cours de cette histoire insensée, entretiennent les rêveries de ce malheureux, pour le baffouer, & renouvellent les combats des gladiateurs, où les romains se divertissoient aux dépens des hommes, comme ils venoient de faire au théatre Le cirque est un théatre, le théatre est un cirque, où l’homme est le jouet de l’homme ; dans l’un aux dépens de la vie, dans l’autre aux dépens de l’honneur : la brutalité a enfanté l’un & l’autre, y conduit & s’y plaît.

203. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien quatrieme. Sur la vanité & le danger des Bals, & des Danses en particulier, Tiré de la Bibliotheque des Predicateurs, composé par le Reverend Pere Vincent Houdry de la Compagnie de Jesus. » pp. 57-66

La danse chez les Romains n’étoit pas permise aux honnêtes gens : ce qui a fait dire au plus éloquent de leurs Orateurs, que c’estoit une espece d’yvresse defendûë aux personnes, qui font profession de vertu, & c’est peut-être dans cette pensée, qu’un savant Ecrivain de nôtre siécle l’appelle une folie, qui passe de la tête jusqu’au pied.

204. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Jugement sur la Comédie du Festin de Pierre. CAS II. » pp. 805806-812

Pro dilectione, sur quoi la glose dit en parlant des Comédiens, « ces gens-là sont infâmes » ; et elle ajoute, « qu’ils l’étaient déjà par les anciennes Lois des Romains », comme on le voit dans Saint Augustin c.

205. (1825) Des Comédiens et du Clergé « article » pp. 60-68

Après avoir retracé l’état des comédiens chez les anciens, M. d’Hénin considère successivement leur existence aux trois âges de l’art dramatique ; sous la première et la second race de nos rois, il voit les bateleurs ou histrions qui avaient succédé à ces acteurs du cirque, flétris chez les Romains, mériter, par leurs jeux obscènes et leurs farces grossières, les censures de l’Eglise et les châtiments du bras séculier.

206. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

Tout le monde a entendu parler de l’idée burlesque de quelque Poëte de mettre l’Histoire Romaine en sonnets, le Digeste & le Code en épigrammes, pour mieux apprendre les loix aux Magistrats, à l’exemple de Benserade, qui mit en rondeaux les Métamorphoses d’Ovide, & de cet Ingénieur de Moliere qui proposoit au Ministre de mettre toutes les côtes de la France en ports de mer. […] L’histoire Grecque, Romaine, Espagnole, &c. […] Deux Officiers Romains veulent sauver le pauvre Guebre, bien étonné qu’on pense à lui. […] Ces Consuls, au lieu de faisceaux Romains, se faisoient accompagner dans les marches de cérémonie, de Trompette, Tambours, Fifres & Haut-bois, qui annonçoient leur Dignité, & servoient encore à publier leurs ordonnances, cette pompe harmonieuse, l’orchestre ambulant a été supprimé.

207. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

ne vous sera peut-être pas suspect ; parlant toutefois de cet usage détestable qu’avaient les Romains d’exposer sur le Théâtre les corps nus des filles débauchées, et ceux des jeunes garçons, rapporte de M. […] , que « certains Barbares ayant entendu parler de ces jeux de Théâtre, et du plaisir que prenaient les Romains à les voir représenter, dirent ces paroles dignes des plus grands Philosophes (Il faut que les Romains, quand ils ont inventé ces sortes de voluptés, se soient gardés comme des personnes qui n’avaient ni femmes ni enfants) » et on loue Alcibiades, entr’autres choses, d’avoir fait jeter dans la Mer un Comédien trop libre, appelé Eupolis, pour avoir récité en sa présence des vers infâmes, ajoutant à ce châtiment ce beau mot qui perdrait de sa force s’il était rendu en notre langue : Tu me in Scena sæpe mersisti, et ego te semel in mario. […] D’où il vous est facile de juger que ce saint Docteur ne condamne pas absolument les Danses, les Chants, les Opéras et les Comédies, mais seulement les Spectacles qui représentaient les fables en la manière lascive des Grecs et des Romains, et qui se célébraient en l’honneur des Idoles.

208. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Les Romains, demanda ce bonhomme, n’ont-ils ni femmes, ni enfants ? […] On se dit bien que rien de tout cela ne nous convient, et l’on se croirait aussi ridicule d’adopter les vertus de ses héros, que de parler en vers, et d’endosser un habit à la Romaine. […] Revenons aux Romains qui, loin de suivre à cet égard l’exemple des Grecs, en donnèrent un tout contraire. […] Tels étaient les usages des Perses, des Grecs, des Romains, et même des Egyptiens, malgré les mauvaises plaisanteries d’Hérodote qui se réfutent d’elles-mêmes. […] On ne conçoit plus les marches des Armées Grecques et Romaines : le chemin, le travail, le fardeau du Soldat Romain fatigue seulement à le lire, et accable l’imagination.

209. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410

Le Théâtre qui avait été enseveli sous les ruines d’Athènes et de Rome, s’est relevé de notre siècle avec beaucoup d’éclat ; si l’on donnait les mêmes récompenses à nos Poètes, que donnaient les Grecs et les Romains à ceux qui excellaient en ce genre d’écrire, nous en aurions eu sans doute un plus grand nombre ; mais ce travail immense est trop mal récompensé, et ne conduit plus comme autrefois, aux honneurs suprêmes, ni aux premières dignités de l’Etat. […] Ceux qui prétendent qu’il ne faut jamais ensanglanter le Théâtre, ignorent ce que c’est que de l’ensanglanter ; il ne faut jamais y répandre le sang de personne, mais on y peut verser le sien, quand on y est porté par un beau désespoir ; c’était une action consacrée chez les Romains. […] Cet usage était ordinaire ; de sorte que le sage Caton, assistant un jour au Théâtre, et étant averti, que les Romains, par le respect qu’ils portaient à son caractère, n’osaient demander que les jeunes filles et les jeunes garçons parussent tout nus sur le Théâtre ; il se retira, pour ne pas priver le peuple de ce plaisir brutal, et pour n’être pas lui-même témoin de cette infamie, dont la gravité de Caton aurait été offensée.

210. (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152

Vous voyez bien que ce qui regarde les mœurs et la vertu, n’entre point dans les Coutumes des Nations, puisqu’à l’égard de ces choses, ce n’est pas la coutume qu’on doit suivre, mais la raison ; et répondre comme vous faites, c’est de même que si un Général d’Armée qui combattrait maintenant sans prendre son temps et ses mesures, répondait à ceux qui voudraient l’instruire par l’exemple des Anciens Grecs et Romains ; c’est, dis-je, comme s’il répondait, que les Anciens avaient d’autres coutumes que nous, et qu’il lui est permis maintenant d’être imprudent et téméraire, parce que les coutumes des Nations sont différentes. […] Le portrait d’un Héros de cette sorte est pour le moins aussi beau que celui d’Alexandre ou de César ; et je suis assuré que la constance Chrétienne peut faire naître des événements aussi surprenants et aussi admirables que la vertu Romaine. Car enfin cette constance a éclaté non seulement dans des personnes d’une condition médiocre, mais encore dans des Rois, dans des Généraux d’armée, dans des Princesses, dans des Sages, et dans d’aussi grands hommes que l’étaient les Anciens Romains.

211. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE IV. Spectacles singuliers. » pp. 106-127

Les Romains, dit-on, faisoient pour les spectacles de plus grandes dépenses ; mais c’étoient des Payens, & nous sommes Chrétiens, leur corruption étoit extrême : rougissons de les imiter, nous qui sommes les enfans des Saints. […] Si les comédiens Romains avoient fait peindre des Anges à leur théâtre, les Chrétiens l’auroient pris comme une dérision de la Réligion Chrétienne.

212. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE III. En quoi consiste le Plaisir de la Tragédie, & de la grande émotion que causoient les Tragédies Grecques. » pp. 49-62

Nous verrons les Romains curieux d’apprendre ce qu’avoient écrit Sophocle, Eschyle, & même Thespis.

213. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE V. En quoi consiste le Plaisir de la Comédie, & de ce Sel qui assaisonnoit les Comédies Grecques. » pp. 131-144

Les Romains attachoient la même idée à leur mot urbanitas.

214. (1705) Traité de la police « Chapitre premier. Des Spectacles anciens, leur origine, leur division, leurs dérèglements, et les Lois qui ont été faites pour les réformer. » pp. 434-435

Les jeux de théâtre moins conformes à l’humeur austère et martiale des Romains n’y furent admis que l’an 389. de la fondation de Rome.

215. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE V.  » pp. 415-435

C’est pour cela qu’ils étaient tellement en horreur parmi les Romains, que non seulement ils étaient privés des honneurs auxquels les Citoyens pouvaient aspirer ; mais encore ils étaient marqués par les Censeurs, d’une marque qui les rendait infâmes : c’était aussi pourquoi Saint Cyprien ne voulait pas qu’on les reçût à la participation des Sacrements ; et l’Eglise assemblée au sixième Concile général, qui est le troisième de Constantinople en 681. a défendu à tous Ecclésiastiques soit réguliers ou séculiers, de se trouver jamais aux jeux publics et spectacles, et que s’ils sont convaincus d’y avoir assisté, ils soient excommuniés et privés de toutes charges en l’EgliseCanon 23.

216. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Théatre de Pologne. » pp. 80-105

Trois princes de trois communions chrétiennes, la Romaine, la Grecque, & la Protestante, si divisés d’ailleurs par les sentimens, les intérêts, les mœurs & les défiances, se sont réunis pour démembrer la Pologne & la dépouiller de ses provinces les plus riches, les plus fertiles, les plus peuplées, & à leur bienséance. […] Ce genre de tactique étoit inconnu aux grecs & aux romains : c’est une découverte moderne qui doit former d’excellens guerriers.

217. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

Nos Combats de Bêtes sont une faible image de ceux qui se fesaient sur l’arène des Amphithéâtres Romains. […] Nous sommes loin de regretter les Spectacles sanglans des Romains, mais observons ici, que tout ce qui existait en grand parmi eux, n’est revenu parmi nous qu’en petit.

218. (1666) Réponse à l'auteur de la lettre « letter » pp. 1-12

Vous parleriez sérieusement et avec Eloge de ces anciens Romains qui savaient cultiver la terre, et conquérir les provinces, que l’on voyait à la tête d’une armée après les avoir vus à la queue d’une Charruev ; et vous vous moquez d’un Chrétien qui a bêché la terre avec la même main dont il a écrit les Vies des Saints, et les Traductions des Pères. […] [NDE] L’exclamation est celle de Paul dans l’épître aux Romains (Rom.

219. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 75-112

Ces grands mots d’étonnement, de prodigieuse, d’admiration des siecles de merveilles, ressemblent à l’Apothéose des Empereurs Romains. […] Il est vrai qu’il les avoit pris dans l’histoire du peuple le plus fertile en grands hommes (les Romains qui vinrent après Cirus à mille lieues de la Perse). […] Cette ville, après avoir été successivement habitée par divers peuples, tomba enfin au pouvoir des Romains, fut très-iche, très-florissante, & faisoit un grand commerce.

220. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

Elle avoit à sa Cour deux Savans distingués, Meibonius qui venoit de donner au public un traité sur la musique des anciens Grecs, & Naudé qui en avoit donné une sur la danse des Romains ; elle voulut que Meibonius chantât à la Grecque, & Naudé dansât à la Romaine selon les principes de leurs ouvrages ; ils ne savoient ni chanter ni danser, elle ne vouloit que se moquer d’eux : ainsi l’un avec la voix cassée, rauque & tremblante ; l’autre avec ses pas lourds, traînans & sans cadence, lui donnèrent la farce sur son théatre, Naudé n’en fit que rire, Meibonius s’en offensa, il sut que l’Abbé Bourdelot avoit suggéré cette idée burlesque ; il l’attend quelques jours après, lui donne des coups de bâton, & sans prendre congé de la Reine, monte à cheval & se retire. […] S. ne s’est pas servi de cette méthode, elle ne doit pas être la meilleure ; croyez-vous que ce soit à présent le temps de convertir les Huguenots, & de les rendre bons Catholiques dans un siècle où l’on fait des attentats si visibles en France contre le respect & la soumission qui sont dûs à l’Église Romaine, qui est l’unique & l’inébranlable fondement de notre Religion ; puisque c’est à elle que N. 

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