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120. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. —  CHAPITRE V. Tribunal des Comédiens. » pp. 128-140

Une piéce ne peut plaire à une troupe de gens de mauvaise vie, qu’autant qu’elle est licentieuse & pleine de galanterie, & un auteur ne peut leur être agréable qu’en devenant libertin comme eux. […] Cette foule fait plutôt une confusion qu’un spectacle agréable, au reste rien n’est oublié pour attirer le public.

121. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VII. Sentimens des Prédicateurs. » pp. 168-180

Le seul souvenir de la volupté est dangereux, ne nominatur in vobis ; le théatre en fait un portrait agréable, en offre l’objet, en est l’école & l’empire. […] Objets séduisans, scènes agréables, décorations pompeuses, habits magnifiques, mysteres d’amour ingénieusement expliqués, air languissans, faits pleins de tendresse, Acteurs poussant les plus doux traits de la passion, concerts harmonieux, voix pénétrantes, actions empoisonnées, enchantemens diaboliques, inventions funestes de l’enfer, examinez quelle impression tout cela fait sur votre cœur, en quelle disposition se trouvent alors vos sens, jugez-en par le présent, par le passé ; & si vous êtes de bonne foi, je m’assure que vous direz que sans avoir égard aux autres, tout cela est pour vous une occasion prochaine de péché.

122. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre I. Que les Spectacles des Anciens ont fait partie de la Religion Païenne. » pp. 2-35

Quant à l'origine, les Païens ont toujours cru que les plus anciens et les plus nobles leur étaient venus de la part des Dieux qui les avaient eux-mêmes ordonnés, et que leur étant agréables, on ne pouvait les négliger sans une extrême irrévérence, et sans les irriter. […] D'où vient que Saint Augustin parlant des Jeux funéraires sacrés aux Divinités infernales, et qui furent renouvelés après une longue intermission, comme un remède aux malheurs publics, et à cette grande défaite qui les affligea en la première guerre Punique, les blâme d'avoir rétabli des réjouissances lors qu'ils avaient à pleurer tant de morts dont les Enfers s'étaient enrichis ; Misérables, de faire de grands Jeux et des Fêtes magnifiques agréables aux Démons parmi des guerres furieuses, des combats sanglants et des victoires funestes.

123. (1579) De l’Imposture et Tromperie « Livre premier. Des jeux et autres observations séculières retenues de l’ancien Paganisme. Chapitre 22. » pp. 101-107

Or combien que lui et tous les autres saints docteurs aient eu beau prêcher, si n’ont-ils su tant faire qu’il ne nous en soit bien demeuré des vestiges et reliques lesquelles nous avons retenues par les désirs que nous avons des choses mondaines et séculières, qui nous sont plus plaisantes et agréables que la pureté, intégrité, et simplicité de notre religion, comme est la coutume de donner et planter des arbres le premier jour de Mai, de donner les étrennes au premier jour de l’an, qui ne serait pas paraventure mauvaise chose sinon qu’en ce faisant nous suivons la mauvaise coutume des Gentils, et comme eux donnons plutôt à ceux qui n’en ont aucun besoin qu’à ceux qui ont indigence. […] ) que David et tout le peuple jouaient devant le Seigneur de toutes sortes d’instruments : et qu’icelui dansant sautant de joie fut moqué de sa femme Michol, laquelle moquerie fut autant désagréable à Dieu, comme David jouant lui avait été agréable.

124. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Comédie. » pp. 765766-806

La Comédie est une représentation naïve et enjouée d’un événement agréable entre des personnes communes, à quoi l’on ajoute souvent une douce satire pour la correction des mœurs. […] Y a-t-il rien, dit encore le même Tertullien, de plus agréable que d’être réconcilié avec Dieu, d’avoir une parfaite connaissance de la vérité, que de reconnaître ses erreurs, et d’avoir la rémission de ses péchés passés. […]  » L’on objecte que Saint Bernard dans un de ses ouvrages, traite les spectacles de vanité seulement, et dit qu’il ne fait pas de plus grandes imprécations à ceux qui assistent aux spectacles, sinon qu’ils courent toujours après, puisqu’ils fuient la paix d’un agréable repos, pour se repaître d’un plaisir qui n’est qu’une inquiétude curieuse. […] L’on peut dire pour réponse générale à ces trois moyens, que comme il n’y a point de divertissement plus agréable aux yeux du monde que la Comédie, il leur était fort important de chercher les moyens pour s’en assurer une jouissance douce et tranquille, et de faire en sorte que la conscience s’accommodant avec la passion, elle ne la vint point troubler par ces remords. […] Personne n’a jamais mêlé le poison avec le fiel et l’hellébore ; mais on le met dans des mets bien assaisonnés et agréables au goût : c’est ainsi que le démon mêle ce qu’il y a de plus doux et de plus agréable avec le poison mortel qu’il nous présente.

125. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Fêtes de Théatre. » pp. 95-114

Ses vues bienfaisantes furent exécutées ; on assembla toutes ces filles & leurs fiancés, dans le Consistoire de l’Hôtel-de-Ville, les Capitouls les conduisirent à l’Autel, où M. de la Galaistere, l’un des Grand-Vicaires (à l’absence de M. de Lomenie, Archevêque, qui demeure depuis plusieurs années à Paris, & qui, sans doute, se seroit fait un plaisir d’assister à la cérémonie ;) après un discours où il joignit à une exhortation convenable, l’éloge le plus vrai, du Magistrat, auteur de la fête, leur donna la bénédiction nuptiale ; de l’Autel, les époux avec chacun quatre de leurs parents, passerent à la salle où on leur avoit préparé un repas, après lequel on leur permit de danser à leur maniere, jusqu’au soir ; la plus grande décence, & une parfaite tranquilité accompagnerent la franche & agréable gayété qui y regnoit. […] Les Gazettes ont annoncé ce grand événement ; elle a enchanté tout le monde, non par des pieces sérieuses, mais par des opéra bouffons, où la nouvelle actrice, la Caille, distinguée par une voix agréable, plaira bientôt aux Corses, par d’autres attraits. […] Le peuple le désire, il faut le rendre magnifique & agréable, pour l’y attirer.

126. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Le Comte de Chavagnac & le Marquis de… » pp. 188-216

Rien de plus agréable pour moi, qui ne songeois qu’à me divertir. […] Il n’est point de guerre plus agréable. […] Son jargon même est agréable, on en lit avec délire les extraits, les aventures, on en contemple les tableaux, on se fait un bonheur d’être ensorcelé & d’ensorceler les autres. […] Ce genre de spectacle très couteux & très-difficile dans l’exécution est plus effrayant qu’agréable, & peut seulement servir à faire voir l’habileté de l’Artificier.

127. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175

Pour rendre les portraits fideles, Vadé poursuivoit dans les carrefours des modeles & ce costume agréable, ingénu. […] L’Auteur n’entend pas le grec ; Madame Dacier l’entendoit, & des chansons de crapule ne sont pas difficiles à traduire ; Mais on ne trouve rien de fort agréable dans sa traduction. […] Voltaire qui avoit de l’esprit, des talens, des connoissances, un style agréable, & avoit donné d’autres ouvrages qui méritoient la préférence ; on a sans doute voulu mettre un correctif à l’excès de ses éloges en découvrant l’endroit foible. […] Il est inconcevable que cet ingénieux Ecrivain dont les poésies sont si agréables, si riches, si variées, qui, par son honnêteté, autant que par son talent, honore depuis tant d’années notre Parnasse ; bon citoyen, ami de ses rivaux, du caractere le plus doux, ennemi de toute intrigue, détestant les cabales, évitant avec le même soin & l’adulation & la satyre, ait à se plaindre de son siecle, Nous ne connoissons point sa personne, nous n’examinons point son mérite poétique, mais ce que nous venons de rapporter, pris de ses œuvres sur la religion & les mœurs justifie le mécontentement de son siecle, & fait voir le fond qu’on peut faire sur les éloges des Journaux.

128. (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351

C’est la première réponse à la difficulté proposée, qu’on pourrait choisir les sujets les plus agréables et les plus consolants. […] Tertullien l’avait déjà bien remarqué de son temps, qu’on y mêle de fort bonnes choses, pour y faire passer les mauvaises, comme on ne mêle le poison que dans les mets les plus agréables. […]  » Ne faut-il pas dire au contraire de ceux qui travaillent pour le Théâtre, ou qui le fréquentent, qu’ils admettent les passions honteuses, pourvu qu’elles soient cachées, admittunt occulta dedecoris, toute leur joie est d’avoir inventé de nouvelles manières de les déguiser, pour faire trouver agréable ce qui aurait fait rougir, ambulantes in astutia, ne craignant pas même d’altérer l’Ecriture, adulterantes verbum Dei. […] Il serait à souhaiter que bien des gens lussent le discours qu’il a fait, pour montrer combien se trompent ceux qui voulant vivre en Chrétiens, ne laissent pas de se trouver dans les parties de plaisir, où les chants agréables entretiennent l’esprit et le cœur dans la mollesse : « Où se trouvent les chœurs de musique, qui excitent la sensibilité et les applaudissements des Spectateurs, dit ce grand Saint, là aussi se forme l’aveuglement des hommes ; les Anges en gémissent, et la fête n’est que pour le Démon.

129. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « II. PARTIE. Où l’on répond aux Objections de l’Auteur de la Lettre. » pp. 89-140

Mais les sentiments des Pères qui ne sont pas assez accommodants pour les gens du monde, n’ont pas aussi été agréables à notre faiseur de Lettre. […] Je détournerai toujours les Chrétiens, dit-il, d’aller à la Comédie, et je leur conseillerai d’éviter un écueil, qui est d’autant plus dangereux, qu’étant, comme il est agréable, il fait faire souvent de tristes naufrages à la chasteté. […] Il n’y a rien de si mauvais qui n’y soit bien reçu, quand il est accompagné de ce poison agréable, qui est l’appas qui couvre l’hameçon auquel il est attaché. […] Il s’ensuit donc de ceci qu’on ne doit reconnaître pour gens de bien, que ceux qui se privent des faux plaisirs du siècle, pour se soumettre au joug agréable de Jésus-Christ. […] Allez considérer la vaste étendué d’une grande campagne, et ouïr l’agréable concert des oiseaux qui voltigent dans l’air, ou bien allez visiter les temples des Martyrs.

130. (1825) De quelques naïves coutumes « De quelques naïves coutumes. » pp. 262-266

A la procession du rosaire, dans Venise, on voyait d’abord de jeunes garçons bien faits, puis de jeunes filles agréables.

131. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

D’autre côté un homme désireux de paraître n’a point de plus agréable rencontre qu’une bonne compagnie : Sa science et toutes les richesses de son esprit ne lui sont rien qu’autant qu’elles le peuvent faire estimer auprès des personnes d’honneur. […] Une parole agréable suivie d’une petite chanson le réveilla et lui fit ouvrir les yeux ; on lui donne une cuillerée de vin, il la prend ; on redouble la chanson, il jette un petit sourisq. […] Autant que ce divertissement est agréable et puissant, autant l’abus en est-il répréhensible. […] Il est bien des copies qui sont plus agréables que leur original : nous entendons plus volontiers un homme qui contrefait le grognement d’un pourceau que si nous entendions la bête même. […] Peut-être me dira-t-on que tout est maintenant bien purifié, et que les Romans ne sont plus que des feintes agréables, où le fol amour y reçoit autant de mépris, que le sage y acquiert d’honneur ; on n’y parle plus de libertinage que pour le confondre.

132. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE II. » pp. 18-28

« Le luxe qui cherchoit par-tout des divertissemens, appella du fond de l’Italie une bande de Comédiens dont les piéces toutes d’intrigues, d’amourettes & d’inventions agréables, pour exciter & chatouiller les douces passions, étoient de pernicieuses leçons d’impudicite.

133. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — [Introduction] » pp. 2-6

Moliere saisissoit tout ce qui pouvoit grossir la recette, quittoit pour le bouffon l’agréable & le fin, & sans honte à Terence allioit Tabarin .

134. (1695) Preface [Judith, tragedie] pp. -

J’avoue que les sujets les plus extraordinaires peuvent instruire et divertir quand ils sont maniés par des mains savantes et heureuses ; mais peut-on douter que les matières Saintes quand elles tombent en de pareilles mains, puissent recevoir un tour assez agréable pour plaire et mieux encore pour édifier le Spectateur Chrétien.

135. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SIXIEME DISCOURS. Si le Prince peut apprendre les Arts Libéraux, comme la Peinture, la Musique, et l’Astrologie. » pp. 195-201

Le Prince imitera donc David ; s’il chante ce sera pour louer Dieu, et dans la Musique où les autres se divertissent, il s’instruira de son devoir, et pensera qu’il n’est assis sur le Trône que pour entretenir cette agréable harmonie qui fait la paix et le bonheur des Royaumes.

136. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE III. Suite du Mariage. » pp. 55-79

La présence de l’un m’est agréable & chère, Et l’autre par la vûe inspire dans mon cœur De secrets mouvemens de haine & de fureur, Elle m’est odieuse, & l’horreur est si forte… Cette fille ne péche pas par ignorance, elle connoît son tort : … Je sais, dit-elle, qu’il est honteux Aux filles d’expliquer si librement si leurs vœux. […] Qu’un si saint mariage dût être agréable à Dieu & comblé de ses bénédictions ! […] On peut sans doute s’y sanctifier, il y eut toûjours des mariages agréables à Dieu, il voulut même que la plus sainte des créatures (sa mère) fût mariée ; mais on ne sauroit trop dire que les plus saints motifs y doivent conduire, la vocation du ciel le décider, les bonnes œuvres y mériter la bénédiction de Dieu, & les vertus y régner.

137. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137

Sans être grossierement licentieux, comme les Italiens, les deux Foires, les Boulevards & les Farces, cinq spectacles notoirement & unanimement reconnus mauvais, l’Opéra n’est rempli que de galanterie & de principes de vice, peintures agréables de l’amour, exhortations à la tendresse, justification de la passion, mépris de l’innocence & de la modestie. […]  143.) disent : Si l’on ôte au théatre cette modesti nécessaire aux bonnes mœurs, si on cherche à corrompre l’esprit & le cœur par des peintures agréables du vice, comme dans tous les maquignonages de Dancour, avec quelque génie qu’on exécute un dessein si pernicieux, on doit être regardé comme un empoisonneur qui donne un goût agréable à des liqueurs mortelles.

138. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75

C’est moins un homme qu’une femme qui parle à des femmes ; mais c’est une femme d’esprit, une femme agréable, qui conserve un vernis de modestie pour se rendre plus piquante, & par une parure d’une négligence affectée, donne à une imagination libertine la plus libre carriere. […] La marche réfléchie qui file lentement & savoure graduellement l’objet de la volupté, en développant successivement tous ses charmes, est plus agréable & moins fatigante que l’impétuense brutalité & l’aveugle ivresse du transport qui s’y précipite, de même que dans les repas le rafinement de la gourmandise, qui mâche peu à peu, qui boit goutte à goutte, flatte plus délicieusement le palais que la volupté qui engloutit les alimens & les boissons. […] On a beau en écarter les termes grossiers, & n’employer que des expressions ingénieuses, ce n’est que le tissu plus délié de la gaze qui fait mieux appercevoir ce qu’elle semble couvrir, & par l’agréable mélange des couleurs variées & bien assorties de la soie dont il est composé, fait regarder plus curieusement & sentir plus vivement ses charmes empoisonnés.

139. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

On ferait, dans toutes les Maisons du Royaume où l’on élève des Enfans-Trouvés, un choix des Garsons & des Filles, qui, parvenus à l’âge de dix ans, seront bien conformés pour le corps, de la figure la plus agréable, & qui marqueront plus de pénétration : on les ferait instruire dans un des Colléges de la Capitale destiné pour eux uniquement : les Garsons occuperont une aîle du Bâtiment, & les Jeunes-filles une autre : les deux Sexes auront des Maîtres pour les mêmes Sciences, & recevront en tout la même éducation. […] Les jeunes Acteurs seront traités avec douceur ; on leur formera un bon tempérament par les soins qu’on en prendra, & sur-tout par une nourriture saine & agréable. […] Nainville, timbre agréable & fort.

140. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81

Cependant on avale sans peine le poison qu’ils présentent, surtout lorsqu’il est renfermé dans des Vers pompeux, ou dans des paroles magnifiques, qui sont agréables, et qui font impression sur l’esprit. […] Ce n’est pas dans l’éllebore et dans le fiel qu’on répand le poison, dit Tertullien ;Tertull. de spect mais c’est dans les viandes les plus exquises, et dans les mets les plus agréables. […] Le jeu lui plaît, la galanterie lui devient agréable, elle aime à être cajolée, et enfin elle n’a plus de goût que pour les parures, le faste, le luxe et l’enjouement.

141. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE III. De la Comédie. » pp. 92-118

« Franchement, il est bon à mettre au cabinet. »df S’il faut de pareils traits à la Philosophie pour vous la rendre agréable, vous êtes fondé à regarder Alceste comme un sage, mais les autres vous regarderont vous et lui comme deux… etc. […] , p. 49 : « Tout en est mauvais et pernicieux, tout tire à conséquence pour les Spectateurs ; et le plaisir même du comique étant fondé sur un vice du cœur humain, c’est une suite de ce principe que plus la Comédie est agréable et parfaite, plus son effet est funeste aux mœurs […] » cl. […] , p. 268 : « mais il obtient tous les suffrages celui qui unit l’utile à l’agréable [et plaît et instruit en même temps] »].

142. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

Mais ce n'est qu'un jeu : qui prétend corrompre le cœur en lui faisant sentir un trouble agréable ? […] Les passions réelles ne s'allument guère que séparément, la scène les réunit, leurs objets sont la plupart peu agréables, la scène les pare de mille attraits. […] La mémoire trop fidèle, le cœur trop sensible, l'imagination trop vive, les objets trop séduisants, et jusqu'aux chimères, tout sert si aisément une concupiscence trop redoutable, que les Solitaires même, ensevelis dans les antres de la Thébaïde, les Religieux de la Trappe, selon la tragédie du Comte de Comminge, dont nous avons parlé ci-dessus, ne sont point en sûreté contre cet agréable ennemi (leçon que le sieur Arnaud n'a pas prétendu donner, puisqu'elle doit faire abandonner le théâtre).

143. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149

On est accablé d'affaires, de chagrins, de travaux ; l'esprit et le corps ont besoin de délassement, la comédie en offre un ingénieux et agréable. […] On veut sentir des mouvements agréables, et le théâtre les promet, souvent les donne. […] On s'attendrit à l'agréable agitation des passions ; quel regret, quelle indignation contre celui qui n'a pas su les enflammer !

144. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Lettre sur la Comédie de l’Imposteur » pp. 1-124

Autant en fait-elle, pour le même sujet, à sa Bru, au Frère de sa Bru et à sa Suivante ; la passion qui l’anime lui fournissant des paroles, elle réussit si bien dans tous ces caractères si différents, que le Spectateur ôtant de chacun d’eux ce qu’elle y met du sien, c’est-à-dire l’austérité ridicule du temps passé, avec laquelle elle juge de l’esprit et de la conduite d’aujourd’hui, connaît tous ces gens-là mieux qu’elle-même, et reçoit une volupté très sensible d’être informé, dès l’abord, de la nature des personnages par une voie si fidèle et si agréable. […] L’Antiquité, si sage en toutes choses, ne l’a pas été moins dans celle-ci que dans les autres ; et les Païens, qui n’avaient pas moins de respect pour leur Religion que nous en avons pour la nôtre, n’ont pas craint de la produire sur leurs théâtres : au contraire, connaissant de quelle importance il était de l’imprimer dans l’esprit du peuple, ils ont cru sagement ne pouvoir mieux lui en persuader la vérité, que par les spectacles qui lui sont si agréables. C’est pour cela que leurs Dieux paraissent si souvent sur la Scène ; que les dénouements, qui sont les endroits les plus importants du poème, ne se faisaient presque jamais de leur temps, que par quelque Divinité ; et qu’il n’y avait point de pièce qui ne fût une agréable leçon, et une preuve exemplaire de la clémence ou de la justice du Ciel envers les hommes. Je sais bien qu’on me répondra, que notre religion a des occasions affectées pour cet effet, et que la leur n’en avait point : mais outre qu’on ne saurait écouter la Vérité trop souvent et en trop de lieux, l’agréable manière de l’insinuer au théâtre est un avantage si grand par-dessus les lieux où elle paraît avec toute son austérité, qu’il n’y a pas lieu de douter, naturellement parlant, dans lequel des deux elle fait plus d’impression. […] Or ces premiers instants sont de grande considération dans ces manières, et font presque tout l’effet que ferait une extrême durée ; parce qu’ils rompent toujours la chaîne de la passion et le cours de l’imagination, qui doit tenir l’âme attachée dès le commencement jusqu’au bout d’une entreprise amoureuse, afin qu’elle réussisse : et parce que le sentiment du Ridicule, étant le plus froid de tous, amortit et éteint absolument cette agréable émotion et cette douce et bénigne chaleur qui doit animer l’âme dans ces occasions.

145. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre III. Recherches nécessaires pour s’éclaircir si les Anciens ont connus l’Opéra-Bouffon. » pp. 101-108

Ils possédaient des secrets curieux qu’ils employaient dans les Arts utiles & agréables.

146. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre IV. Que la représentation des Poèmes Dramatiques ne peut être défendue par la raison des anciens Pères de l'Eglise. » pp. 90-103

Il n'y a plus lieu d'y craindre l'apostasie des Fidèles ; on ne saurait plus les accuser d'entrer dans la société des Idoles, que l'on ne voit plus au Théâtre qu'avec des sentiments dignes des Chrétiens, je veux dire qu'avec horreur ou avec mépris ; et ce qui fut autrefois un sacrilège, n'est plus maintenant qu'un divertissement public, agréable et sans crime à cet égard.

147. (1675) Traité de la dévotion « Chapitre III. De la trop grande sensibilité aux plaisirs de la terre ; troisième source de l’indévotion. » pp. 58-65

Augustin disait à Dieu ; « Tu es le seul vrai et le seul souverain plaisir capable de remplir une âme ; tu rejetais loin de moi tous ces faux plaisirs, et en même temps tu entrais en leur place, toi qui est plus doux et plus agréable que toutes les voluptés, mais non à la chair et au sang. » La manne ne tombe sur les Israélites, que quand les viandes qu’ils avaient apportées d’Egypte se trouvent consumées.

148. (1865) Mémoires de l’abbé Le Gendre pp. 189-194

Or, est-il un délassement plus utile et plus innocent que celui de la comédie, disent ses défenseurs, puisqu’elle n’est autre chose, à la regarder en général, qu’une représentation naïve d’un événement agréable, assaisonné d’une satire fine et douce pour la correction des mœurs ?

149. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre prémier. De l’éxcellence du nouveau Théâtre. » pp. 68-93

L’agréable lasse à la fin ; on s’ennuie bientôt des traits plaisans qui nous divertissaient. […] Il résulte de tout ce que je viens de dire, que nous ne saurions trop aimer cet agréable Spectacle.

150. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre V. De la Dépense des Spectacles. » pp. 75-88

Elles prouvent le nombre des fainéants et leur goût pour la fainéantise, qui nourrit d’autres fainéants, qui se piquent d’esprit agréable, non d’esprit utile. […] Ce détail, direz-vous, a un air d’avarice ; vous blâmez la générosité qui fait faire une agréable dépense.

151. (1666) De l’éducation chrétienne des enfants « V. AVIS. Touchant les Comédies. » pp. 203-229

ou plutôt quel aveu ne fait-on pas par ce jugement de la corruption qui est inséparable de ce divertissement ; puisque quelque agréables que soient ceux qui le donnent, ils ne laissent pas néanmoins de demeurer dans l’infamie dont on les a notés ? » Qu’y a-t-il dans les comédies qui puisse être agréable aux yeux de Dieu ?

152. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155

Elle avoit assez de beauté pour inspirer de grandes passions, tout le manège de la coquetterie pour les agacer, un esprit vif & enjoué, une imagination agréable pour les entretenir, un libertinage décidé pour les satisfaire, & toute l’irréligion nécessaire pour lever les scrupules. […] La Cour étoit une académie de galanterie, on y en donnoit des leçons ainsi que de tous les arts agréables. […] On sent combien le défit de faire sa cour, l’espérance d’une brillante fortune, l’air & les maximes, & l’exemple du grand monde, l’élévation de ceux dont on leur ordonnoit de faire la conquête, le penchant de la nature, la foiblesse du sexe, des passions naissantes & bien cultivées, le désir de plaire, & la coquetterie naturelle à toutes les femmes devoient faire écouter ces écolieres avec avidité, & goûter avec plaisir des leçons si agréables, & faire les plus grands progres dans leur art. […] Je vous jure (serment bien nécessaire) que je n’en ai nommé nulle qui ne fut fort belle & agréable, & toutes brulantes pour mettre le feu par tout le monde ; aussi en ont-elles bien brulé une bonne part, autant de nous autres Gentilshommes de Cour, (& Abbés) que d’autres qui approchoient de leurs feux. […] Elle ne failloit à ses messes, qu’elle rendoit fort agréables par les bons Chantres de la Chapelle, qu’elle avoit été curieuse de composer des plus exquis Musiciens ; & naturellement elle aimoit la musique , (le tout par dévotion).

153. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

Cette politesse, cette élévation de sentiments, ces grandes leçons pour les mœurs, sont des fleurs agréables sous lesquelles le serpent est caché. […] Il parle un langage poli, châtié ; (quoiqu’il se sente toujours de son accent, qui, malgré lui, le fait trop souvent reconnaître) il ne présente que des images riantes et agréables ; ses manières séduisantes affectent l’âme de sentiments qui lui sont toujours favorables. […] L’écueil est moins visible, des routes agréables y conduisent ; on est séduit, on les prend, bientôt l’on s’égare ; enfin l’on échoue. […] On convient que ce serait encore pis, si on le réduisait à n’avoir plus d’amour : privé de cet ornement, il serait désert ; ou du moins n’étant plus agréable que pour bien peu de gens, il serait peu fréquenté. […] Mais quoique en général tous les hommes doivent rapporter à Dieu le choix de leur état, et par conséquent les Comédiens eux-mêmes, il n’en est pas moins vrai que la profession de ces derniers est condamnable ; c’est une de ces offrandes peu agréables à Dieu.

154. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Pourquoi l’image des peines qui naissent des passions, effacerait-elle celle des transports de plaisir et de joie qu’on en voit aussi naître, et que les Auteurs ont soin d’embellir encore pour rendre leurs Pièces plus agréables ? […] Je me souviens d’avoir vu dans ma jeunesse aux environs de Neufchâtel un spectacle assez agréable et peut-être unique sur la terre. […] On les flatte sans les aimer ; on les sert sans les honorer ; elles sont entourées d’agréables, mais elles n’ont plus d’amants ; et le pis est que les premiers, sans avoir les sentiments des autres, n’en usurpent pas moins tous les droits. […] On ne peut trop multiplier des établissements si utiles62 et si agréables ; on ne peut trop avoir de semblables Rois. […] Les particuliers de tout état auraient la ressource d’un spectacle agréable, surtout aux pères et mères.

155. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [K] » pp. 421-424

Rien n’est plus agréables que les masques des Danseurs, dit Lucien ; ils n’ont pas la bouche ouverte comme les autres ; mais leurs traits sont justes & réguliers, leur forme est naturelle, & répond parfaitement au sujet.

156. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre XII. Que la représentation des Comédies et Tragédies ne doit point être condamnée tant qu'elle sera modeste et honnête. » pp. 237-250

De toutes ces recherches de l'antiquité, il sera vrai de conclure que la Tragédie et la Comédie n'ont rien de leur nature qui puisse les exposer à la censure des Lois et des gens de bien, ce sont des ouvrages des plus difficiles, je l'avoue, mais des plus ingénieux et des plus agréables.

157. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXII. Passages de Saint Ambroise et de Saint Jérôme sur les discours qui font rire. » pp. 124-131

, où ce père traite à peu près les mêmes matières que Cicéron a traitées dans le livre de même titre, où ayant trouvé les préceptes que donne cet orateur, et les autres philosophes du siècle : saeculares viri : sur ce qu’on appelle joca, railleries et plaisanteries, mots qui font rire : commence par observer qu’il « n’a rien à dire sur cette partie des préceptes et de la doctrine des gens du siècle : de jocandi disciplina : c’est un lieu, dit-il, à passer pour nous : nobis praetereunda »: et qui ne regarde pas les chrétiens, parce qu’encore, continue-t-il, « qu’il y ait quelquefois des plaisanteries honnêtes et agréables : licet interdum joca honesta ac suavia sint : ils sont contraires à la règle de l’église : ab ecclesiastica abhorrent régula : à cause, dit-il, que nous ne pouvons pratiquer ce que nous ne trouvons point dans les écritures : Quae in scripturis sanctis non reperimus, ea quemadmodum usurpare possumus ? 

158. (1705) Traité de la police « Chapitre II. De l’origine des Histrions, des Troubadours, des Jongleurs, et des autres petits spectacles qui ont précédé en France l’établissement des grandes pièces de Théâtre, et des Règlements qui les ont disciplinés. » p. 436

Ainsi pour se rendre plus agréables, ils se joignaient souvent ensemble, et se trouvaient aux grandes assemblées, pour divertir ceux qui voulaient les employer.

159. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre III. But que le Spectacle moderne doit se proposer. » pp. 123-132

Nos Histoires romanesques nous amuseraient délicieusement, nous empêcheraient de chercher ailleurs des peintures agréables par leur simplicité, mais comme elles ne sont toutes remplies que de fadeurs & de déclarations d’amour, nous les quittons avec justice en faveur d’un Théâtre qui satisfait en partie un panchant né avec nous.

160. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IIbis. Autre suite du Fard. » pp. 61-89

C’est l’usage dans tout l’Orient de donner aux femmes, comme par une espece d’éloge, des raresse, de galanterie, des noms agréables qui annoncent leur beauté. […] Ce n’est pas sans doute une drogue appelée de la casse qu’on emploie dans la medécine, dont l’odeur n’est pas agréable. […] C’est un cloché, une tour, une table, un coffre, une chaise, &c. bizarrerie qui n’est ni majestueuse ni agréable, mais puéril aveuglement de mode.

161. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE II. Théatres de Société. » pp. 30-56

Dans les petits hôtels un théatre à demeure est incommode, il occupe un appartement ; il sera bien plus agréable d’avoir un théatre dans une armoire, qu’on montera & démontera, selon le besoin. […] Ce n’est pas même le dessein ni de l’Auteur ni du Poëte de rendre l’incontinence honteuse, mais d’en ridiculiser quelques circonstances, l’âge, les moyens, la laideur, l’excès, ce qui laisse subsister tout le fonds, & le rend agréable, pourvu qu’on en écarte ces légères taches. […] Quelque châtié que soit le théatre, les ouvrages les plus dangereux sont ceux où l’amour est représenté comme la vertu des belles ames, & les maximes des gens vertueux traitées de contes de vieille, où l’on établit que la raison ni la sagesse ne sont pas faites pour le bel âge, où les passions, au lieu d’être peintes d’une maniere à en donner de l’horreur, sont déguisées & revêtues de tous les charmes qui peuvent les insinuer dans un cœur sans expérience, & le faire tomber dans ces agréables rêveries, source ordinaire de la corruption.

162. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

Il se croyoit fort agréable. […] Mais en peignant le vice, devroit-on le rendre agréable, en déguiser les horreurs, en donner des leçons, en faciliter le succès ? […] Il est bien-venu partout, d’un caractère doux, d’un commerce agréable ; c’est un phénomène, ses mœurs ne sont pas moins rares que ses talens.

163. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

» Ce n’est point par des passions qu’il faut s’amuser, et ce n’est pas être sage de préférer l’agréable à l’honnête et à l’utile : « Neque qui sapit jurandum meliori prætulerit. » Les deux SS. […] » Peut-être, comme les Païens qui croyaient honorer par là leurs Divinités, nous imaginons-nous que ces fêtes sont agréables à Dieu. […] Paul, nous enseigner à renoncer à l’impiété, aux désirs du siècle, à vivre dans la tempérance, la piété, la justice, pour se former un peuple chaste, agréable à ses yeux par ses bonnes œuvres.

164. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrisostome. » pp. 180-195

Ne dites pas, bon homme, que le spectacle est agréable ; songez plutôt combien ce plaisir est pernicieux, & même peu satisfaisant. […] Lorsque devenu licencieux, efféminé, ennemi de toute pudeur, vous rentrez chez vous, votre femme fût-elle la plus accomplie, ne vous est plus agréable.

165. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

Je ne parle pas de l’esprit faux et frivole qu’inspire et qu’entretient l’étude continuelle des fables et des chimères, du mauvais goût que donne le tissu de folies et de crimes dont on se repaît comme de quelque chose de bien merveilleux, des entraves qu’il met au génie, en persuadant que tout le beau, le sublime, l’agréable est renfermé dans ce petit nombre d’objets sans cesse répétés et ressassés, qui n’ont plus que de la fadeur. […] Le spectacle, d’abord grossier et sans règle, devint régulier, poli, agréable, et mérita d’être adopté par les passions d’un goût plus délicat : il devint l’hôtel de la comédie.

166. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre V. De la Musique ancienne & moderne, & des chœurs. De la Musique récitative & à plusieurs parties. » pp. 80-93

L’effort de mémoire étoit d’autant moins nécessaire, que le chœur lui-même aidoit à entretenir l’attention du spectateur, l’empêchoit de porter ses regards ailleurs & les fixoit, mais d’une maniere plus agréable, sur les objets que le Poëme lui représentoit.

167. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. De la Parodie. » pp. 78-89

On rencontre, il est vrai, dans ce Poème, des endroits trivials & dégoûtans ; mais qu’ils sont bien éffacés par les morceaux sublimes, & par les critiques agréables qui les précèdent ou les suivent !

168. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « VIII. Crimes publics et cachés dans la comédie. Dispositions dangereuses et imperceptibles : la concupiscence répandue dans tous les sens.  » pp. 30-40

Mais de là, il ne s’ensuit pas que les commencements soient innocents : pour peu qu’on adhère à ces premières complaisances des sens émus, on commence à ouvrir son cœur à la créature : pour peu qu’on les flatte par d’agréables représentations, on aide le mal à éclore ; et un sage confesseur qui saurait alors faire sentir à un chrétien la première plaie de son cœur et les suites d’un péril qu’il aime, préviendrait de grands malheurs.

169. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « FRAGMENT D’UNE LETTRE A ME. DE ****. SUR LES SPECTACLES. » pp. 82-92

Ainsi de tous les autres grands hommes de l’Antiquité : ce ne sont plus que d’agréables Débauchés qui courent après des Aventurières.

170. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 75-112

Cet homme avoit de l’esprit ; il y a des traits ingénieux, & des saillies agréables, mais ils sont noyés dans un cas d’expressions basses, d’images grossieres, de conversations de guinguettes, entre gens les plus vils, quoiqu’il eut de la naissance & une éducation qui auroient dû l’en rendre incapable ; mais malheureusement la fréquentation de ses compagnons de débauche, des femmes de mauvaise vie, de la lie du peuple, & des Comédiens de son tems, à qui il faisoit jouer ses pieces, le dégraderent. […] Daniel ont mis, comme lui, le systême du monde en conversation & en voyage ; mais ce sont des Philosophes aussi éclairés qu’agréables, qui joignent les graces à la clarté, instruisent & plaisent. […] Il est vrai que ce ne sont que des rimes avec quelques pensées agréables, & des mascarades variées par la diversité des habits de gens qui viennent des quatre coins du monde pour offrir des hommages à Celimene, à Ludovise, à Laurette, à Finemouche, à la Mouche au miel, &c. […] Cet assaisonnement répandu pour donner du débit, ne peut piquer que les palais des agréables du tems, dont le goût n’est pas plus respectable que la foi & les mœurs. 5.° On a laissé aussi de mauvais vers, des galimathias, des bassesses, &c. en grand nombre.

171. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Du reste, la beauté est un mérite arbitraire qui dépend de la prévention et de la fantaisie ; un visage noir au dernier degré est un objet agréable aux yeux de certains peuples : et il y a apparence que M. […] Ce n’est pas qu’il n’y ait quelques Scènes agréables, et qui ne respirent même que l’innocence et la vertu. […] Ne faut-il pas le rendre agréable au goût, afin d’engager à le prendre ? […] Un homme sage, même selon le monde, sait choisir ses délassements et préférer ceux qui sont utiles à ceux qui ne sont qu’agréables. […] Des leçons du crime leur seraient-elles un amusement agréable ?

172. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

Benoît XIV eut une fois la curiosité de voir en particulier la forme d’un théatre que l’on venoit de construire ; on écrivit aussi-tôt sur la porte, indulgence pleniére : les plaisans ne passent rien dans ce pays là, même au Pape, il est privé de toute société agréable, il n’entre jamais de femmes dans son palais. […] Il y avoit à … un fou agréable qu’on appelloit le Pape futur, parce qu’il disoit & croyoit de bonne soi, qu’au premier Conclave il seroit Pape ; le Pape futur alla un jour à la comédie, dans une loge, il vit sur le théatre trois ecclésiastiques distingués, en habit de couleur, & à boutons d’or. […] Vous avez avec les gens de bien une querelle bien plus importante, dans le peu que j’ai parcouru de vos ouvrages, j’y ai bientôt reconnu que ces agréables Romans ne convenoient pas à l’austere dignité dont je suis revêtu, & à la pureté des idées que la Réligion nous prescrit ; réduit à m’en rapporter aux idées d’autrui, j’ai appris que vous vous proposiez une morale sage, ennemie du vice ; mais que vous vous arrêtiez souvent à des aventures tendres & passionnées, que tandis que vous combattez l’amour licencieux, vous le peignez avec des couleurs si naïves & si tendres, qu’elles doivent faire sur le lecteur une impression toute autre que celle que vous vous proposés, & qu’à force d’être naturelles elles deviennent séduisantes.

173. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VIII. Anecdotes illustres du Théatre. » pp. 186-214

Henri IV qui avoit l’esprit vif, & plein de feu, a disans doute mille choses agréables, des bons mots de railleries fines, de saillies de gascon ; mais tout ce qu’il a dit n’est pas également bon. […] On joua devant lui, & toute la Cour une mauvaise farce, où il étoit grossiérement joué avec les Officiers de justice, comme on avoit joué Louis XII ; car souvent les auteurs, soit pour embellir leurs ouvrages, soit pour éléver leur héros, soit pour ne pas perdre quelque chose d’agréable dont ils se souviennent, font libéralement présent des actions d’autrui ; quoiqu’il en soit, les Magistrats choqués firent mettre les comédiens en prison. […] Tant ces deux Princes avoient peur qu’on ne devint bête, faute de danse, tant ils avoient envie de rendre agréable aux Catholiques une Eglise qui danse par principe de Religion & de soumission aux Loix.

174. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

Dira-t-on que c’est pour la réprimer qu’on montre cette passion dangereuse, si agréable & si féroce ? […] Ici c’est une narration douce, insinuante, animée, agréable, qui se fait écouter avec plaisir & goûter ses leçons ; qui l’ignore ? […] Les Pasteurs lâches & complaisans, qui par ignorance ou par foiblesse laissent dévorer leurs brebis, ou les laissent paître dans des champs agréables dont l’air contagieux ou les herbes venimeuses leur donnent la mort, ces Directeurs si peu dignes de l’être, qui pour ne pas aigrir ceux qu’ils ont intérêt de ménager, les laissent passer du spectacle au sacré Tribunal, & de la sainte Table au spectacle, ces faux Prophètes qui s’étudient à ne dire rien qui ne plaise, quel compte ne rendront-ils pas des ames qu’ils ont perdues ?

175. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIV. De l’usage de composer des Pièces, ou des Rôles pour un ou plusieurs Acteurs. » pp. 219-233

Enfin si l’expression d’accens n’est que l’art de communiquer des pensées écrites, & de retracer par le recit, ou par la représentation des actions intéressantes ou agréables, je n’y vois rien qui marque le lien prétendu qui unit l’expression littérale avec l’expression représentative ou du Comédien.

176. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE V. » pp. 82-97

C’est surtout à l’occasion du Théâtre que l’on voit régner aujourd’hui le désordre prédit par Saint Paul : la saine doctrine devient importune, on la rejette avec mépris, & l’on choisit en sa place des maximes agréables ; on prend pour guides des maîtres dont les idées sont plus assorties au penchant de la nature.

177. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VII. » pp. 115-130

Le démon s’appercevant, dit-il encore, que l’idolâtrie à la suite causeroit du dégoût aux personnes raisonnables, a accompagné son culte superstitieux & ridicule, de l’enchantement des Spectacles, afin que frappant les sens d’une maniere agréable & touchante, le plaisir la fit aimer.

178. (1607) Recit touchant la comédie pp. 2-8

Il disait que les diables y conversent privément ès maisons, y servent, et sont appelés Drôles par ceux du pays : il pensent fort soigneusement les chevaux, et autre bétail, se montrent adroits et habiles à faire tout ce qu’on leur commande, sans faire mal ni dommage, ce disent les habitants, tellement que la conversation de ces Drôles est de grand profit et fort agréable à plusieurs maîtres », Les Méditations historiques, traduites du latin par Simon Goulart, vol. 1, Lyon, Antoine de Harsy, 1603 p. 302 (graphie modernisée).

179. (1705) Traité de la police « Chapitre III. Du Théâtre Français, son origine, et qu’il n’a été occupé pendant plus d’un siècle, qu’à la représentation de pièces spirituelles, sous le titre de Moralités. » pp. 437-438

Le Roi voulut voir leurs spectacles ; ils en représentèrent quelques pièces devant lui ; elles lui furent agréables, et cela leur procura des Lettres du quatrième Décembre 1402. pour leur établissement à Paris.

180. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VII. Quelle doit être la Comédie après la réformation du Théâtre. » pp. 69-85

Je sais, par le témoignage de tant d’excellents Ecrivains de l’antiquité, que la Comédie est un délassement agréable qui dédommage des fatigues du travail : que Cicéron appella les Poètes comiques, des Poètes amis de l’innocence : que l’on peut rapporter une infinité d’exemples des amusements honnêtes, que les plus grands Hommes ont fait succéder à leurs occupations sérieuses et importantes : que les personnes les plus sages se livrent quelquefois à des moments de loisir et de récréation, qui ne prennent rien sur leurs devoirs.

181. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

Par exemple, le petit peuple libertin et qui n’a aucun principe d’éducation, nulle idée de la bienséance, nul fonds pour fournir à un entretien agréable, ne connaît point d’autre ressource dans sa stérilité que de se jeter sur des ordures. […] Ménélas et Hélène savent se modérer sur l’agréable surprise de se revoir après une longue absence :Helen. 277 leurs plus tendres expressions ne portent aucune mauvaise idée avec elles. […] Bien plus ; dans la suite de la Pièce, Eschyle fait le personnage d’un plaisant et d’un agréable contre son humeur naturelle : il tourne ses propres raisonnements en railleries le plus mal à propos du monde ; dans le moment qu’il dispute pour la couronne de laurier. […] La poésie et la peinture ont également pour objet le mélange de l’utile avec l’agréable : mais le Poète et le Peintre doivent irrémissiblement se retrancher toute idée qui peut induire à un indigne plaisir : sans cela, ils renoncent à leur fin ; et tandis qu’ils plaisent à l’esprit, ils empoisonnent le cœur….

182. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

« Le même Poète (dit Horace) vit bien qu’il falloit retenir par quelque charme extraordinaire & par quelque agréable nouveauté, un Spectateur qui venait d’offrir des sacrifices, qui avait bu, & qui était en état de se porter aux excès les plus condamnables. » Le déréglement du peuple au jour des fêtes, fut la première cause. […] Par exemple, les Pièces de théâtre n’ont rien de mauvais qu’autant qu’on y trouve une peinture des caractères & des actions des hommes, où l’on pourrait même donner des leçons agréables & utiles pour toutes les conditions ; mais si l’on y débite une morale relâchée, si les personnes qui exercent cette profession mènent une vie licentieuse, & servent à corrompre les autres ; si de tels Spectacles entretiennent la vanité, la fainéantise, le luxe, l’impudicité, il est visible alors que la chose se tourne en abus, & qu’à moins qu’on ne trouve le moyen de corriger ces abus ou de s’en garantir, il vaut mieux renoncer à cette sorte d’amusement. » Je suis sans contredit de cet avis : des Spectacles licentieux ne sont pas faits pour d’honnêtes gens ; mais il en est donc qu’ils peuvent voir, puisque les pièces de théâtre n’ont rien de mauvais, & qu’elles peuvent donner des leçons utiles & agréables : la devise de Santeuil le prouve (castigat ridendo mores) si elles corrigent les mœurs, elles sont nécessaires. […] Brumoy, t. 1er. p. 41.] il dit même volume p. 71, à l’égard de l’efficacité du Spectacle, « que la Poésie corrige la crainte par la crainte, & la pitié par la pitié ; chose d’autant plus agréable que le cœur humain aime ses sentimens & ses faiblesses. […] Thomas Beterton aussi célèbre Poète & Acteur tragique, il était sobre, modeste, bon ami, & d’une société agréable : il mourut dans un âge avancé regretté de tout le monde. […] La Comédie est un mélange de paroles & d’actions agréables pour son divertissement ou pour celui d’autrui, si l’on n’y mêle rien de deshonnête, rien d’injurieux à Dieu, ou de préjudiciable au prochain, ce jeu est un effet de la Vertu d’Eutrapélie, car l’esprit qui est fatigué par des soins intérieurs comme le corps l’est par les exercices de déhors, a autant besoin de repos que le corps en a de nourriture.

183. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

La raison qu’il en apporte, ajoute-t-il, est que l’homme fatigué par des actions sérieuses, a besoin d’un agréable repos qu’il ne trouve que dans les jeux...» […] Du temps de Tertullien il y avait déjà des gens qui tenaient ce même langage, et voici ce que lui-même leur répond : « Ne sait-on pas, leur dit-il, que l’on ne donne pas le poison avec du fiel ou de l’hellébore, et que l’on a coutume de l’assaisonner avec les mets les plus agréables ?  […] Mais pourra-t-il nous montrer la Comédie telle qu’elle est aujourd’hui parmi les Spectacles que Dieu permet aux hommes en cette vie, et dont Tertullien nous fait une agréable énumération ? […] Mais ce qui est encore de plus surprenant, c’est qu’en cela même ils contribueront à la gloire de Dieu, en procurant un agréable repos à leurs Spectateurs, dans un temps où ils doivent en se reposant imiter son exemple. […] Et ainsi il ne faut pas qu’ils se vantent trop de leurs aumônes prétendues : je douterais même qu’elles fussent plus agréables à Dieu que celles d’un certain Cordonnier qui dérobait du cuir pour faire des souliers aux pauvres.

184. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Ariettes, & des autres parties du Chant théâtral à une seule voix. » pp. 297-328

Peu de mots Français sont susceptibles de roulades ; c’est une nouvelle preuve que notre chant est plus naturel, plus agréable que l’Italien(67). […] Il est bon de rendre l’Ariette agréable, mais il faut craindre de tomber dans l’affectation : & puis, quel parti la musique peut-elle tirer de pensées si délicates ?

185. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75

« Ce qui achève de rendre ces images dangereuses, c’est précisément ce qu’on fait pour les rendre agréables ; c’est qu’on ne le voit jamais régner sur la scène qu’entre des âmes honnêtes, qui sont des modèles de perfection. […] Tout est mauvais et pernicieux, tout tire à conséquence pour les spectateurs ; et, le plaisir même du comique étant fondé sur un vice du cœur humain, c’est une suite de ce principe, que, plus la comédie est agréable et parfaite, plus son effet est funeste aux mœurs.

186. (1759) Lettre sur la comédie pp. 1-20

Je laisse de si minces objets pour finir par des considérations d’un ordre bien supérieur à toutes les brillantes illusions de nos Arts agréables, de nos Talents inutiles, & du Génie dont nous nous flattons.

187. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VI. » pp. 98-114

On représente l’amour, non pas comme un crime, c’est une simple foiblesse, encore une foiblesse noble & agréable, la foiblesse des Héroïnes & des grands Hommes ; c’est une foiblesse que l’on a sçu si bien déguiser & embellir, qu’elle attire tous les regards, elle charme toutes les oreilles, elle séduit tous les cœurs ; le portrait que l’on en a fait est si flatteur, qu’on ne s’en lasse point, on ne souffre plus guères de Spectacles où elle ne se rencontre pas : c’est elle qui préside à toute l’action, elle est devenue essentielle aux Tragédies les plus sérieuses : en quoi la France a enchéri sur les Grecs & sur toute l’antiquité payenne.

188. (1697) Lettre à Mme la Marquise de B. « A MADAME LA MARQUISE DE B… » pp. 302-316

Je ne vois rien dans notre Langue de plus agréable que le petit Roman de la Princesse de Cléves : les Noms des Personnages qui le composent sont doux à l’oreille et faciles à mettre en Vers : l’intrigue intéresse le Lecteur depuis le commencement jusqu’à la fin ; et le cœur prend part à tous les événements qui succèdent l’un à l’autre.

189. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Il me semble que c’est-la ce que devait remarquer l’Auteur de la Réformation, au lieu d’attaquer presque toujours seule, la passion la plus générale, & par conséquent, la plus propre au Théâtre ; celle qui peut fournir plus d’instructions & d’agréables peintures. […] Pour que le Spectacle y soit réprimant, il faut le rendre, comme madame Des Tianges l’a fait, agréable, intéressant, autant qu’honnête & châtié. […] Vos Moissonneurs, durant six mois la coqueluche de Paris, ne réunissent-ils pas l’agréable à l’utile ? […] C’est le sacrifice du soir, qui dans toutes les anciennes Religions fut toujours le plus solemnel ; parce qu’on avait plus de temps, & que le repos & la réfection sont toujours plus agréables après le travail. […] Les Danses du Père-de-famille avaient été simples, comme sa Musique : celles des Prêtres, que le loisir rendait propres à perfectionner les arts agréables, devinrent compliquées, vives ; elles parurent des merveilles.

190. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

Un goût naturel, le préjugé de la coutume ou de l’éducation, le respect humain, les y entraînent : d’autres motifs de société, de passe-temps, de complaisance, paraissent légitimer à leurs yeux une agréable erreur : plusieurs, sans examen, l’accréditent et la propagent, la plupart la trouvent au moins si excusable, qu’elles se la pardonnent, ainsi qu’aux autres, sans inquiétude. […] Pourquoi l’image des peines qui naissent des passions, effacerait-elle celle des transports de joie et de plaisir qu’on en voit naître, et que les auteurs ont soin d’embellir encore pour rendre leurs pièces plus agréables ? […] Ajoutez que le Poète, pour faire parler chacun selon son caractère, est forcé de mettre dans la bouche des méchants, leurs maximes et leurs principes, revêtus de tout l’éclat des beaux vers, et débités d’un ton imposant et sententieux, pour l’instruction du parterre. » « Si, dans la Comédie, on rapproche le ton de Théâtre à celui du monde, on ne corrige point, pour cela les mœurs ; le plaisir même du comique étant fondé sur un vice du cœur humain, c’est une suite de ce principe, que plus la Comédie est agréable et parfaite, plus son effet est funeste aux mœurs.

191. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Diversités curieuses. » pp. 5-37

Il me devint si familier par l’usage & l’habitude, que dans la suite je n’en trouvois point de plus heureux ; je courois de ville en ville, gagnant beaucoup d’argent, & vivant d’une maniere agréable & libertine. […] Le Mercure de novembre, qui rapporte ce grand événement comme une affaire d’Etat, ne fait pourtant qu’un éloge modeste de cette Actrice : Elle est utile, agréable, joue avec aisance, avec agrément, avec distinction, mais ne t’éleve point à l’énergie des passions. […] Pour donner le plaisir de la comparaison & de la surprise, elle ne doit pas plaire, parce qu’elle renferme une infinité de choses peu agréables, froides, puériles, dégoûrantes, étrangeres au sujet, contraires à l’unité de l’action.

192. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

Une chose est agréable, ou le paraît ; et parce qu’elle est agréable, on l’aime ; et parce qu’on l’aime, on se figure qu’elle est bonne ; et à force de se le figurer, on s’en fait une espèce de conviction, en vertu de laquelle on agit au préjudice de la conscience et malgré les plus pures lumières de la grâce : or appliquons cette maxime générale aux points particuliers, surtout à celui que je traite. […] Je le veux, la vie pour vous en sera moins agréable, elle sera même insipide et triste, et s’il faut porter la chose jusqu’où elle peut aller, ce sera selon la nature une vie affreuse ; mais n’oubliez jamais les paroles de mon texte, et ce que le Fils de Dieu vous dit dans la personne de ses Apôtres : Mundus gaudebit, vos verò contristabimini ; le monde se réjouira, le monde aura pour lui les plaisirs des sens et en goûtera les douceurs, tandis que vous n’aurez pour partage que les afflictions et les larmes : cependant votre sort sera préférable à toutes les joies du monde, et par où ?

193. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

Il est donc incontestable qu’un Comédien peut avoir l’esprit porté aux choses sérieuses, tout autant que les Sculpteurs, les Peintres, & tous les Professeurs des Arts agréables. […] Et dire, que le mal des Spectacles réside dans la réunion de tant de gens assemblés pour un objet agréable, n’est qu’un raisonnement spécieux.

194. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

Ce spectacle si dangereux, qu’il renferme tous les périls, une musique molle, des danses lascives, des expressions passionnées ; enfin tout ce que l’imagination frappée d’une illusion la plus agréable, peut joindre à l’ivresse des sens, lui paroissent des écueils où la modestie & la pudeur sont forcées d’échouer4. […] Nougaret, la vue des actrices, les femmes qui remplissent les loges, tout porte assez à l’amour, sans qu’il soit nécessaire de composer des drames dont l’intrigue agréable & galante, le style léger & délicat nous invitent à nous livrer à cette passion.

195. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IV. De la Médisance. » pp. 80-99

On aime à contrefaire & à voir contrefaire les autres ; & la populace même dans ce tas d’ordures qu’elle vomit, lâche souvent des traits pleins de sel, des saillies ingénieuses & agréables, dont un bel esprit se feroit honneur. […] Ils font voir des défauts qu’on n’avoit point apperçûs, & font juger & condamner ce qu’on avoit pardonné ; ils apprennent à trouver & à répandre le ridicule ; ils familiarisent avec la médisance, si commune & si criminelle, & qui n’en devient que plus agréable par la plaisanterie dont on l’assaisonne.

196. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179

A une ou deux scènes près, où ses naïvetés donnent quelque agréable coup de pinceau, cet excès dans un domestique est inutile & sans vrai-semblance entre des gens riches & de condition, comme on le dit : Des carosses sans cesse à la porte plantés. […] Voilà ce que Boileau appelle, faire grimacer les figures, Quitter pour le bouffon l’agréable & le fin, Et sans honte à Térence allier Tabarin.

197. (1758) Réponse pour M. le Chevalier de ***, à la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles [Essais sur divers sujets par M. de C***] « Réponse pour M. le Chevalier de***, A la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles. » pp. 128-142

Si vous ne vous en contentez pas, prêtez l’oreille attentivement, quand vous entendez une agréable symphonie.

198. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-10

Il n’y a point de fou qui porte la folie à cet excès ; ou, s’il en est quelqu’un, ce n’est plus un fou agréable, c’est un homme en délire, qui fait pitié & n’amuse pas.

199. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien second. De la vanité des Bals & Comedies en general tiré des Sermons du R. Pere Claude la Colombiere de la Compagnie de Jesus. » pp. 17-25

Qui penseroit à elles, dites-vous, si elles n’êtoient vûës de personne, si elles ne tâchoient de paroître belles & agréables ?

200. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre d’une Dame de la Ville de *** au sujet de la Comedie. » pp. 6-15

Si j’entreprens de vous en dissuader la frequentation, vous ne me sçauriez voir de bon œil, & ma morale ne flattera pas vos oreilles, puisqu’elle devra tendre à ne vous pas permettre, ce qui est si agréable à l’ouïe : & peut être l’esprit & le cœur s’y revolteront, puisque je serai obligé de les piquer en ce qu’ils aiment, & le Sage m’apprend, Ecclesiastici 22.

201. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVI. Des périls auxquels on s’expose en allant au bal. » pp. 97-118

Les femmes et les filles y sont parées comme des temples, et il n’y a point d’ornement et d’invention qu’elles n’emploient pour paraître belles, et pour se rendre agréables.

202. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXV. Conclusion de tout ce discours. » pp. 138-152

C’est pourquoi, il ne faut pas espérer de rien faire de régulier de la comédie, parce que celles qui entreprennent de traiter les grandes passions, veulent remuer les plus dangereuses, à cause qu’elles sont aussi les plus agréables : et que celles, dont le dessein est de faire rire, qui pourraient être, ce semble, les moins vicieuses ; outre l’indécence de ce caractère dans un chrétien, attirent trop facilement le licencieux, que les gens du monde, quelque modérés qu’ils paraissent, aiment mieux ordinairement qu’on leur enveloppe, que de le supprimer entièrement.

203. (1759) Lettre à M. Gresset pp. 1-16

Société dont la seule description est si séduisante, qu’elle a fait plus d’une fois regretter aux disciples de la nature et de ses doux penchants, de n’être qu’une agréable chimère, impossible à réaliser.

204. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

Ceseroit une espece de vers techniques, plus agréables à apprendre que ceux du P. […] Ce plan d’Histoire, susceptible d’agrément, de sel, d’un style varié selon les lieux, les temps & les personnes, pourroit former des lettres & des conversations instructives & agréables, plus amusantes qu’une Histoire suivie. […] Cette piece, ainsi francisée, couverte de son habit retourné, est plus agréable qu’Amélie flamande, quoique ce soit le même ouvrage : des noms connus intéressent plus que des noms inventés. […] Le Théatre, tel qu’il fut chez nous, dès sa naissance, sous Corneille & Moliere, une école des vertus & des mœurs, est l’instruction publique la plus utile, parce qu’elle est la plus agréable.

205. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

Enfin le sujet de la piéce arrive, le sieur Schrone forcé de s’asseoir dans le brillant fauteuil, d’où, comme sur le trepied d’Apollon, il va prononcer des oracles, expose le plan de son poëme, il n’ose compter sur les beautés du style ; mais il espere que le choix du sujet fera agréable à l’illustre compagnie ; il s’agit de célébrer le jour séculaire de la mort de Moliere. […] Le déguisement abusa le public dans tous les tems , & voilà le crime de Moliere, il a masqué la vertu, la montrant ridicule, & haissable ; il a masqué le vice, le montrant excusable, & agréable ; la dévotion, la traitant d’ypocrisie ; les peres, les meres, les tuteurs, les traitant de tyrans, l’adultere, n’en faisant qu’un jeu, la galanterie, la donnant pour le bon air du monde ; il a tant déguisé, & par ses déguisemens, a trompé les hommes, & corrompu les mœurs de la nation. […] Nous avons souvent parlé des spectacles de la Chine, voici ce que nous apprend de ceux du Tonquin, le dernier & vingt-neuvieme tome des Lettres édifiantes & curieuses, des missions étrangeres des Jésuites, dont le travail utile & agréable est interrompu depuis plusieurs années.

206. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE X. Des six parties de la Tragédie, suivant Aristote. Examen de ces six parties dans Athalie. » pp. 260-315

On y pourroit ajouter quelques Vers de l’Epitaphe d’un autre Poëte, faite par le même Poëte, il étoit dans ses Mœurs agréable & doux ; par l’esprit Homme, par la simplicité Enfant : il vecut dans une médiocre fortune exemt de tentation, & parmi les Grands exemt de corruption. […] Elie parlant en souverain aux Elémens ; les Cieux fermés par lui, & devenus d’airain, & la terre trois ans sans rosée & sans pluie ; à la voix d’Elisée les morts se ranimans. » Aucun mot n’est changé, l’ordre seul est changé, & l’oreille est contente d’une Prose noble : que les mêmes mots soient remis dans l’ordre de la Versification, une harmonie bien plus agréable contente l’oreille, L’impie Achab détruit, & de son sang trempé Le champ que par le meurtre il avoit usurpé : Près de ce champ fatal, &c. […] Je ne parle point de ces ornemens du lieu de la Scene qui coutoient des sommes si considérables aux Grecs & aux Romains, & au Cardinal de Richelieu : les Piéces médiocres ne méritent pas ces dépenses, & les bonnes n’en ont pas besoin ; mais un appareil théatral, quand il est nécessaire à la Représentation, cause quelquefois un Spectacle agréable, & donne de la dignité à la Piéce, comme dans Athalie : on voit entrer un Enfant, escorté d’une nombreuse compagnie, un Enfant qui s’approche d’une Reine qui l’attend, & qui attire sur lui tous les regards, parce qu’il est le grand Personnage de cette Scene ; dans la suite on voit apporter en cérémonie un bandeau Royal qu’on pose sur une table, avec l’épée de David, & le Livre de la Loi, on voit seul avec un Enfant un homme respectable par son âge, sa dignité, ses vêtemens, & tout à coup ce Vieillard vénérable est aux pieds de cet Enfant.

207. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

Ainsi, est-il des gens qui ont toujours assez d’esprit pour tourner ingénieusement les mauvaises choses, pour répandre des grâces sur la laideur même, et pour donner, s’il faut ainsi dire, à leur poison le goût d’un baume agréable. […] Car la piété le rendra plus agréable à Jupiter que tous les autres titres, quels qu’ils soient ; elle accompagne les hommes en l’autre monde, et on trouve toujours son compte avec elle, soit pendant la vie, soit après la mort. Tout bien examiné : les Poèmes d’Eschyle et de Sophocle sont formés sur le plan de la vertu ; ces deux Tragiques savent allier l’innocence au plaisir, et tendent par le concert de l’utile et de l’agréable, à la perfection des mœurs.

208. (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152

En vérité c’est une chose fâcheuse qu’on ne puisse goûter en conscience un plaisir si agréable, et qui semble si innocent. […] Elles seront bien aises de goûter un plaisir si agréable sans blesser la délicatesse de leur vertu. […] Je crois ne point faire tort à ces Messieurs de dire qu’on veut à la Cour des Spectacles plus agréables que les leurs.

209. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE IV. Spectacles singuliers. » pp. 106-127

On a pratiqué quatre rangs de loges ; ce qui peut contenir avec le parterre 2500 spectateurs ; elles sont en fer & en bois richement ornées très-solides, d’une forme agréable, & avec cet air de légèreté que l’on veut par-tout, elles ne sont point divisées par des potaux, comme des petites cases ; elles forment un seul balcon à chaque rang, ce qui est plus élégant. […] Bien des gens sont bien aises de se rassembler librement dans un cercle agréable : on y a ménagé un foyer.

210. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE IV. Extrait des Lettres de M. Clément. » pp. 85-106

Le goût, la magnificence, la variété, l’ordre & l’agréable désordre brilloient à l’envi dans ces assemblées, où se trouvoit l’élite de la Cour & de la ville. […] Quelle agréable surprise !

211. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE II. De la Danse. » pp. 30-51

La danse est un art véritable, il mérite des académies, aussi-bien que les autres exercices du corps, l’art de monter à cheval, de faire des armes, de jouer des instrumens ; il n’est malheureusement que trop agréable & une source intarissable de péchés. […] Le Poëme des Saisons s’exprime ainsi sur le bal : Entrez dans ce sallon ou de bruyans Prothées Echangent en riant leurs formes empruntées, Où la nuit le tumulte & les masques trompeurs Font naître à chaque instant d’agréables erreurs ; Là le maintien décent, la froide retenue, N’imposent point de gêne à la joie ingénue ; Là le luxe, les rangs, les âges confondus, Suivent, en se jouant, la Folie & Momus.

212. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129

Il faut être de bronze pour résister à tant d’appas ; les plus grands Saints auraient peine à conserver leur liberté au milieu de tant de tentations agréables. […] Le théâtre, comme tout le reste, doit sans doute, selon le génie des nations ou des siècles, le goût de la Cour ou de la ville, la diversité des modes, la variété des circonstances, le caractère des Auteurs, prendre des tons différents de modération ou de débauche, de différentes nuances de décence ou d’effronterie ; mais ce n’est que changer d’habit, le fond est toujours le même, c’est toujours une troupe de gens sans religion et sans mœurs, qui ne vit que des passions, des faiblesses, de l’oisiveté du public, qu’il entretient par des représentations le plus souvent licencieuses, toujours passionnées, et par conséquent toujours criminelles et dangereuses, et qui enseigne et facilite le vice, le rend agréable, en fournit l’objet, et y fait tomber la plupart des spectateurs.

213. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE III. En quoi consiste le Plaisir de la Tragédie, & de la grande émotion que causoient les Tragédies Grecques. » pp. 49-62

Cette Tragédie étoit donc agréable.

214. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE V. En quoi consiste le Plaisir de la Comédie, & de ce Sel qui assaisonnoit les Comédies Grecques. » pp. 131-144

Outre cela cette tristesse que cause la Tragédie est un chatouillement de l’Ame : & Descartes remarque dans son traité des Passions, que de même que le chatouillement, quand les nerfs ont assez de force pour le soutenir, cause un sentiment agréable qui deviendroit douloureux, si les nerfs n’avoient pas assez de force pour y resister, la tristesse que nous causent les Représentations Tragiques ne pouvant nous nuire en aucune façon, semble chatouiller notre ame en la touchant, & ce chatouillement cause un plaisir.

215. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VIII. Erreurs des Modernes sur ce sujet. » pp. 165-186

Et Quintilien remarque en parlant de Démétrius qu'il représentait excellemment les honnêtes femmes, et celles qui avaient de l'âge avec de la gravité, parce qu'il avait la voix agréable, et une adresse particulière à remuer les mains, à faire les exclamations à faire ses gestes du côté droit, et faire paraître sa robe en entrant comme pleine de vent, à quoi sa taille et son port servaient beaucoup.

216. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12

Molière a montré qu’on pouvait être aussi amusant que Plaute, aussi spirituel que Térence sans choquer la bienséance, c’est ainsi que le Théâtre Français peut se glorifier d’être devenu un spectacle digne de tous les hommes, puisqu’il a acquis le degré de perfection qui le rend utile à tous, au lieu que les spectacles des autres nations ne sont bons que pour elles-mêmes et seront toujours bornés à ne plaire qu’à chacune en particulier, tant que les règles établies par Aristote et respectées des seuls Français n’auront pas acquis le crédit qu’elles méritent dans l’esprit des Dramatiques de toutes les nations, et que ceux-ci ne s’attacheront pas comme les Auteurs Français à se rendre utiles, encore plus qu’agréables.

217. (1705) Traité de la police « Chapitre premier. Des Spectacles anciens, leur origine, leur division, leurs dérèglements, et les Lois qui ont été faites pour les réformer. » pp. 434-435

Les Grands et les riches en donnaient aux pompes funèbres de leurs parents, dans cette pensée, que le sang de leurs Esclaves gladiateurs qu’ils y faisaient répandre, et la vie que ces malheureux y perdaient, étaient autant de sacrifices agréables aux Mânes des défunts.

218. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE V.  » pp. 415-435

Il ne faut donc pas douter qu’ils n’y président, puis qu’il leur est dédié, et que ce qui s’y fait ne leur soit très agréable.

219. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Et il s’est attaché à rendre agréable l’instruction, par un choix de citations & d’anecdotes intéressantes. […] On y trouve de plus des observations, des anecdotes littéraires, & différentes petites Pieces qui forment une variété agréable…. […] La variété qu’il y a mise les rend agréables ; & je présume qu’il vous diroit modestement, comme Pline le jeune, Ipsâ varietate tentavimus efficecere ut alia aliis, quœdam fartassè omnibus placeant. […] C’est un art agréable ; & même ses triomphes sur nos organes sont quelquefois salutaires. […] Pourquoi l’image des peines qui naissent des passions effaceroit-elle celle des transports de joie & de plaisir qu’on en voit naître, & que les Auteurs ont soin d’embellir encore pour rendre leurs Pieces plus agréables ?

220. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

C’est précisément, Monsieur, parcequ’on aime les gens de bien et; qu’on hait les méchans qu’on trouve le Spectacle utile et; agréable. […] La Comédie à Genève en rendra le séjour plus agréable et; en amusant les Citoyens les empêchera d’abandonner leur pays et; d’aller dissiper leurs revenus chez l’Étranger. […] Le séjour de Genève, si gracieux par lui-même, deviendra plus agréable par l’établissement d’un Spectacle qui attirera la fréquentation des étrangers. […] Si vos coteries sont aussi utiles, et; aussi agréables que vous nous le dites, je ne vois pas pourquoi la Comédie vous obligera de les interrompre. […] Il n’est pas surprenant que dans la belle saison on se fasse un plaisir d’aller deux ou trois fois à une promenade que le concours du peuple rend vivante et; agréable ; mais cela peut-il suffire pour tenir lieu des amusemens qu’on recherchera pendant l’espace d’une année ?

221. (1733) Theatrum sit ne, vel esse possit schola informandis moribus idonea « Theatrum sit ne, vel esse possit schola, informandis moribus idonea. Oratio,  » pp. -211

  Donnez-moi un Poëme Lyrique & notablement vertueux ; des Vers coulans, mais sentencieux ; une Musique mâle & agréable ; des danses aisées & severes, legeres & modestes, telles-ment liées au Poëme, qu’elles soient elles-mêmes une Poësie muette. […] Alors l’Opera même réünira l’utile à l’agréable pour insinuer dans les cœurs le pur amour de la vertu. […] Le but du Poëte (dit Horace) est d’être utile ou agréable. […] Que seroit-ce si vous instruisiez vos éleves à embellir le vice, à enlaidir la vertu ; si chez vous le plus souvent, l’homme vicieux étoit plaisant, enjoué, d’agréable humeur ? […] Ces Poëtes conviendront, à la vérité, qu’ils ne sont pas des Censeurs fort rigides, mais ils nous diront qu’après tout, ce n’est pas à eux de réformer le monde : qu’il leur suffit de mettre tout leur soin à suivre les traces des Inventeurs de l’Opera, c’est-à-dire, à faire un Spectacle agréable de tout point : que leur Thêatre est un jardin public, où il n’est pas question d’arbres fruitiers ; mais d’allées riantes, de parterres semés de diverses fleurs, de jets d’eau variés en cent manieres, de bosquets qui rétentissent du chant des oiseaux, de statuës qui ayent de l’ame & de la vie ; de tout enfin ce qui peut contribuer à l’élégance du lieu & à l’agrément de la vûë.

222. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

, dit que Ménandre était la joie des Théâtres aussi bien que des Compagnies agréables. […]  » Cette même Loi, si digne de la piété de Théodose, contient quelques autres règlements qui ne purent être qu’agréables à l’Eglise. […] Nous les fuyons comme des corrupteurs agréables ; nous en savons l’origine, et nous ne voulons pas nous trouver là où un Comédien lascif émeut les passions des autres, en feignant d’en avoir lui-même : Enerius histrio amorem dum fingit, infligit.  […] Ou plutôt quel aveu ne fait-on pas par ce jugement de la corruption qui est inséparable de ce divertissement, puisque quelque agréables que soient ceux qui les donnent, ils ne laissent pas néanmoins de demeurer dans l’infamie dont on les a notés. […] D’où vient que saint Thomas, qui compte parmi les Histrions ceux qui font comme une espèce de métier de réciter quelques pièces agréables, met pour conditions qu’on n’usera point de paroles indécentes ou nuisibles.

223. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

C’est quelque chose ; mais la gaze légère, la politesse fine & délicate, qui laisse entrevoir d’une maniere plus piquante ce qu’il faudroit cacher absolument, est-ce de la décence, & le crime ainsi assaisonné n’en est-il pas bien plus agréable & plus dangereux ? […] Le stile ingénieux, léger, aisé, agréable, est le ton du monde, & aujourd’hui le ton du vice.

224. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De l’Indécence. » pp. 21-58

Il est assez difficile qu’il ne nous reste au fond du cœur de vives impressions de tant de peintures agréables & voluptueuses. […] La magie du Spectacle, la vue d’une aimable Actrice ; les beautés qui remplissent les loges ; tout nous porte assez à l’amour, sans qu’il soit nécessaire de composer des Drames dont l’intrigue agréable & galante, dont le stile léger & délicat, nous invitent à nous livrer à la tendresse.

225. (1666) Réponse à l'auteur de la lettre « letter » pp. 1-12

Ne voit-on pas que leurs ouvrages sont composés d’un mélange agréable d’intrigues, d’intérêts, de passions et de personnes, où ils ne considèrent point ce qui est véritable, mais seulement ce qui est propre pour toucher les spectateurs, et pour faire couler dans leurs cœurs des passions qui les empoisonnent de telle sorte, qu’ils s’oublient eux-mêmes, et qu’ils prennent un intérêt sensible dans des aventures imaginaires ? […] Il n’a voulu faire que ce qu’il a fait, il a voulu convaincre ses lecteurs de la fausseté d’une prétendue hérésie, et il les en a convaincus d’une manière qui sans comparaison, est forte, évidente, agréable, et très facile.

226. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

Celle-ci avait du moins des amis distingués, le Duc de Coislin lui laissa par son testament une somme considérable, pour ses bons et agréables services. Le Cardinal de Coislin, héritier de son frère, qui ne croyait pas trop canoniques les agréables services d’une Actrice, refusait de payer le legs.

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