Judith met en prières tout le peuple, qui jusqu’aux enfants se prosterne devant Dieu : c’est trop de sérieux et de piété pour le théâtre, il faut quelque chose de plus amusant ; toute cette dévotion se change en un colloque de Judith avec son amant, elle n’est occupée qu’à calmer ses transports, son dépit, sa jalousie, et au moment même qu’elle achève l’œuvre de Dieu, où le Saint Esprit dit qu’elle était seule avec sa servante, son Mizaël s’y trouve encore. […] Ce cœur double marche par des voies différentes ; cet Acteur me bénit dans la bouche, me maudit dans le cœur, ses discours sont chrétiens, ses œuvres Païennes, sa créance impie, il ne mérite que mes anathèmes : « Væ homini nequam, ingredienti duabus viis. » Le Sage fait dans ses proverbes deux comparaisons qui ne sont pas flatteuses, 1.° Les bonnes maximes dans la bouche d’un fol sont comme des épines dans la main d’un ivrogne : 2.° Comme il est inutile à un boiteux d’avoir la jambe belle, ainsi les sentences sont déplacées dans la bouche d’un insensé. […] « Il fallait, dit-elle, des personnes innocentes pour chanter les malheurs de Sion : la Chammêlé nous eût fait mal au cœur. » Madame de Maintenon, après la mort du Roi, apprit avec surprise que le théâtre s’était emparé de la pièce d’Athalie, et que le Cardinal de Noailles, Archevêque de Paris, qui lui devait la mitre et la pourpre, et qui faisait profession d’une morale sévère, ne s’opposait pas à une représentation qu’elle traitait de profanation, quoiqu’elle lui eût autrefois paru une œuvre de piété dans ses filles.
Requéraient les suppliants les recevoir appelants de ladite permission du Lieutenant civil, si aucune y a d’exercer et jouer comédies audit jeu de paume de la Fontaine, en ladite rue Michel-le-Comte, comme rendue sans avoir ouï les suppliants, tenus pour bien relevés ; cependant défenses audit Avenet de plus permettre ledit exercice audit jeu de paume, et auxdits Comédiens d’y faire aucun exercice, et qu’ils videront dudit lieu, à peine de prison, et de quatre mille livres d’amende applicable à œuvres piesh, et commission pour informer des insolences, voies de fait et vols commis a l’occasion de l’exercice des dits Comédiens, pour être contre l’introducteur tous dommages et intérêts répétés. […] Si les hôpitaux reçoivent la portion du profit que les Comédiens leur donnent, et même quelquefois des aumônes, il en est comme des impositions sur les femmes débauchées, comme de l’argent volé dont on ne connaît pas le maître, comme des restitutions des usuriers : tout cela doit être employé en bonnes œuvres. […] Charlemagne, par un capitulaire de l’an 789, supprima tous les jeux des Histrions, restes de la comédie Romaine, qui après la destruction de l’Empire, se soutint encore sous les Rois Wisigoths, comme on le voit dans les Œuvres de Cassiodore, Ministre de Théodoric, qui la condamne sévèrement.
Renonce, renonce âme dévote aux plaisirs de la terre, choisis des plaisirs spirituels : Que les saintes lectures te charment, comme les mondains sont charmés par leurs mauvais livres ; Que les saintes assemblées et la prédication de la parole te divertissent, comme ils se divertissent à leurs criminels spectacles : Que les œuvres de miséricorde envers les pauvres et les affligés, te soient ce que sont aux gens du monde, leurs vaines courses, leurs jeux, et leurs conversations emportées, et si tu prends des relâches, que l’honnêteté et la sévère vertu soient les modératrices de tous tes plaisirs.
Ils disent que le peuple est oiseuxh aux jours de fête : et qui l’empêche de s’occuper en bonnes œuvres, d’aller au sermon, et d’ouïr le service tout le jour ?
Ajoutez que ces Comédies se jouent aux flambeaux, et de soir, ce qui ne contribue pas peu à favoriser le vice, et à lui faire jeter dans l’âme de ceux qui y assistent, de très profondes racines : les impressions que ces œuvres de ténèbres, revêtues d’une fausse lumière, leur font, leur servent d’entretien tout le reste du jour, et forment les dernières pensées qu’ils ont dans leurs lits, qui sont des semences de péché, que le démon fait germer par ses illusions, et qu’il conduit jusques à son dernier effet, à la faveur de la concupiscence. […] Pour nous, jouissons de la vraie liberté des enfants de Dieu, élevant notre esprit à la contemplation de ce que notre Seigneur a opéré sur la terre pour notre salut, de la majesté foudroyante avec laquelle il paraîtra à la fin des siècles, pour juger nos justices et nos péchés, et pour rendre à un chacun selon ses œuvres : et des récompenses éternelles qu’il a préparées dans le ciel à ceux qui auront consommé leur course, combattu le bon combat, et conservé jusques à la mort la fidélité qu’ils doivent à leur souverain Maître.
Aux fêtes de Bacchus, les premiers dithyrambes, œuvre d’une imagination poétique, mais souillée du délire de l’ivresse et des sarcasmes de la populace des bourgs de l’Attique, retentissaient aux oreilles de la multitude étonnée. […] Je ne parlerai ni de Hernani, ni du Roi s’amuse, ni de Lucrèce Borgia, œuvres d’un grand génie qu’on est forcé d’admirer même dans ses écarts ; la célébrité qu’a eue la Tour de Nesle fixera mon choix.
On peut bien conclure que Tertullien a mis tout ce qui sert au Théâtre et à la Comédie parmi les œuvres de Dieu, car assurément il n’admet pas d’autre Auteur des créatures que Dieu seul. […] La seconde, qu’il n’interrompe pas l’harmonie ou la suite des bonnes œuvres : et la troisième, qu’il convienne au lieu, au temps et aux personnes. […] C. est indigne d’un Chrétien ; il tire l’âme de son centre et il interrompt le cours, la suite et l’harmonie des bonnes œuvres. […] Il est essentiel de ne point communiquer aux œuvres des pécheurs et de ne donner aucune marque qu’on approuve le crime, tel que celui des Comédiens. […] On peut consulter le dernier Editeur des œuvres de Boileau, 1729 Amst. t. 2. p. 54. et 55 in-12.
Et bien qu'à l'égard de la vie civile, ils n'aient point d'occupation sérieuse, ils en peuvent avoir de bonnes à leur égard et devant Dieu, comme faire des prières, retenir leurs passions, régler leurs œuvres, et donner aux pauvres.
Les Académies ne se sont point occupés de ses ouvrages, & les Colleges n’en ont point fait un livre classique, quoique l’Abbé d’Olivet en ait fait un des Œuvres de Racine, & aucun Auteur n’a fait des Commentaires sur Moliere, comme Voltaire en a fait sur Corneille. […] Les aventures de chacun de ces romans mis en drames feroient vingt fois plus que toutes les œuvres de Moliere. […] Pour tous les autres talens, fécondité d’idées, invention de plans, génie créateur, correction, élévation, force, élégance de style, justesse, précision, pureté, richesse d’images poëtiques, qu’on ne les cherche pas dans ses œuvres ; ce n’est qu’un singe qui grimace, fait des sauts, des tours de souplesse, amuse, fait rire. […] Mais en vérité il y auroit trop à faire & trop peu à gagner, les corrections feroient un volume plus gros que les œuvres, & les trois quarts de ses pieces ne méritent pas d’être corrigées.
Je ne m’arrête point à quelques textes de l’Evangile, aussi mal choisis que faussement appliqués, par exemple, (p. 206 :) Celui qui croit & qui a reçu le Baptême sera sauvé , pourvû qu’il n’agisse pas contre sa foi, comme on le reproche avec raison, aux Suppôts de la Comedie : la foi ne suffit point sans les œuvres, ainsi que l’Apôtre S.
Le mot Opéra fut d’abord en usage chez les Italiens, parmi les nations modernes ; ils le prirent du Latin qui l’employe pour signifier œuvres.
Ceux qui sont nés dans les lumières de la foi et de la Religion Catholique, ne rougissent-ils pas d’avoir part à ces œuvres de ténèbres : mais vous, Mes très-chers Frères, qui êtes sortis du sein de l’hérésie, quand ce ne serait qu’en apparence, dans le temps qued vous viviez dans le libre exercice de vos erreurs, osiez-vous, ou par crainte, ou par conscience, approcher de ces spectacles que vous fréquentez aujourd’hui ?
Lorsque les Italiens et les Anglais apprennent que nous flétrissons de la plus grande infamie un art dans lequel nous excellons, qu’on excommunie des personnes gagées par le Roi, que l’on condamne comme impie un spectacle représenté dans des couvents, qu’on déshonore des pièces où Louis XIV et Louis XV ont été acteurs, qu’on déclare œuvre du démon des pièces reçues par des Magistrats et représentées devant une Reine vertueuse, quand des étrangers apprennent cette insolence et ce manque de respect à l’autorité royale, cette barbarie gothique, qu’on ose nommer sévérité chrétienne, peuvent-ils concevoir que nos lois autorisent un art déclaré infâme, ou qu’on ose couvrir d’infamie un art autorisé par les lois, récompensé par les Souverains, cultivé par les plus grands hommes, et qu’on trouve chez le même Libraire l’impertinent libelle du Père le Brun à côté des ouvrages immortels de Corneille, Racine, Molière ?
A Dieu ne plaise que vous croyiez pouvoir allier l’œuvre de Dieu avec celle du monde. […] Vous y êtes venus à la voix d’un Pasteur vigilant & charitable pour vous exciter mutuellement à la pratique des bonnes œuvres, & soulager par vos libéralités l’indigence dans laquelle gémissent un grand nombre de vos frères infortunés. […] A Dieu ne plaise que vous croyiez pouvoir allier l’œuvre de Dieu avec celle du monde.
André du Chesne prit la peine d’y faire quelques notes ; tout cela cependant ne tira pas Abaillard de l’obscurité, & en faisant connoître son style & ses œuvres, ne fit qu’épaissir le nuage qui l’envelopoit ; & une apologie de la doctrine d’Abaillard, qui le fit mettre à l’index. Personne ne lit ses œuvres Philosophiques, & Théologiques, ce n’est qu’un galimatias qu’il n’entendoit pas lui-même ; mais ses galanteries lui ont fait une fortune littéraire. […] Il n’est rien de plus licencieux que les amours & les œuvres galantes d’Abaillard & d’ Héloïse.
Promenades, sociétés, festins, livres, bonnes œuvres, sermons, tout peut être une occasion de chute & de crime. […] M. de Voltaire dit qu’un jour nos neveux, en voyant l’impertinent ouvrage de cet oratorien contre l’art des Sophocles & les œuvres de nos grands hommes imprimés en même-temps, s’écrieront : « Est-il possible que les François aient pu ainsi se contredire, & que la plus absurde barbarie ait levé si orgueilleusement la tête contre les plus belles productions de l’esprit humain ?
L'inutilité des œuvres est donc un larcin qu'on lui fait. […] Le Sage l'a dit depuis bien des siècles, Boileau l'a répété avec autant de causticité que d'énergie, Erasme a fait dans ses écrits l'éloge de la folie, et tous les jours les mortels les plus huppés de l'un et de l'autre sexe la célèbrent par leurs œuvres.
Ainsi que les Œuvres philosophiques de M.
Vous y trouverez des Héros, mais un peu différents du vôtre, qui se cachent, qui s’enfuient lorsqu’on les veut faire Evêques, qui résistent, et qui mettent tout en œuvre pour s’éloigner de cette dignité, qui disent des injures, et qui veulent même frapper ceux qui les ont ordonnés malgré eux et à leur insu, et qui ne se soumettent enfin au fardeau qu’on leur impose que dans la crainte de blesser la charité par une plus longue résistance.
Pères et mères, loin de vous montrer les fauteurs et les protecteurs de cette œuvre des ténèbres, éloignez-en vos enfants, sauvez-les du naufrage ; si, dans la crainte de les attrister, vous les conduisiez vous-mêmes dans ces assemblées ténébreuses, vous ne seriez pas moins cruels et moins barbares que ces peuples idolâtres qui immolaient leurs enfants aux faux dieux : vous immoleriez les vôtres, non point aux faux dieux, mais au démon de la volupté.
Qu’a-t-il dit des spectacles, dans le treizieme tome de ses œuvres ? […] Peut-on, sans péché, s’amuser à des œuvres de Satan &c &c ? […] d’avoir désobéi à l’Eglise, 2°. de s’être mis dans une occasion prochaine de péché, 3°. de s’être amusé à des œuvres de satan ? […] Parce que ce sont des œuvres de Satan. […] Illicites & criminels, parce que ce sont des œuvres de ténèbres, auxquelles on ne peut assister sans scandale.
C’est ce qu’a dit l’Abbé Conti dans la Préface de ses Œuvres. […] Ce récit peu favorable à la Mérope Italienne, & le jugement qui en est porté dans les Observations de l’Abbé Desfontaines, dans celles de Lazarini imprimées à Rome en 1743, & dans une Lettre écrite à M. de Voltaire qui se trouve dans ses Œuvres, fera demander pourquoi une Piéce qui produisit si peu d’effet à la Représentation, & dans laquelle les Critiques ont relevé tant de défauts, fut quand elle parut, si vantée par les Gens de Lettres de l’Italie, & même parmi nous.
Les œuvres de la Réligion sont-elles indifférentes, ou le bal & la comédie des œuvres saintes ? […] Ces vers sont bien de Voltaire, ses éloges ont tous la même phisionomie : c’est une vingtaine de mots, différement combinés, qu’on trouve en cent endroits de ses œuvres : c’est surtout un grand proneur de la vérité ; quoique personne n’ait dit plus de mensonges que lui.
Une stérile profession de foi ne vous servira de rien, sans les œuvres du Christianisme ; que dis-je !
Ce foible avantage est balancé par une multitude de fausses maximes qui n’ont pas peu contribué au déreglement de son siécle & du nôtre ; l’indulgence des parens à souffrir les galanteries d’une fille, la scandaleuse liberté que les maris accordent à leurs épouses, sont un fruit des Œuvres de Moliere.
Le fait a été révoqué en doute, sous prétexte que, des deux documents rapportés par Baronius touchant les privilèges concédés au doge de Venise par Alexandre III, le second ne parle pas du théâtre (Bertrand de La Tour, Réflexions morales, dans ses Œuvres complètes, éd.
Il faut donc fuir les Spectacles, non seulement afin que les vices ne fassent aucune impression sur nos esprits, qui trouble la paix et la tranquillité de nos cœurs ; mais aussi afin que nous ne nous laissons point emporter par la coutume du siècle aux attraits des voluptés, qui nous détournent de Dieu, et des bonnes œuvres que nous devons faire.
[NDE] Ce chapitre reprend le traité de Pierre Nicole, Penseées sur les spectacles, Oeuvres, vol. 13, p. 324-334.
plusieurs années les Fondateurs et tous leurs parents étant décedés, cette bonne œuvre fut totalement abandonnée ; et les Religieux, dont le nombre fut augmenté par leur Abbé, appliquèrent tout le profit à l’utilité particulière de l’Ordre.
Après son mariage, il revint à Dijon où le sieur Juvigni a ramassé toutes ses œuvres, & en a donné une édition complette en sept volumes. […] Le mérite de Piron est médiocre : il a fait la Métromanie, bonne piece ; tout le reste de ses Œuvres n’a pas droit à l’honneur du buste.
Ne confondons pas les œuvres & les pompes de Satan. […] Les usuriers, les concubinaires font quelquefois de bonnes œuvres, en valent-ils mieux ?
Mais une pièce dramatique régulière, partagée en scènes et en actes, formant un dessein, un nœud, un dénouement, accompagnée de chant, de danses, de machines, où l’on ne parle qu’en chantant, où l’on ne marche qu’en dansant, un spectacle où tout est réuni pour flatter le cœur, l’esprit, les yeux, les oreilles, que l’histoire de l’Opéra appelle « le spectacle universel, le triomphe de l’esprit humain, le grand œuvre par excellence », et qui en effet bien mieux que celui des Chimistes, fait couler des fleuves d’or dans la main des Acteurs, et une pluie d’or dans le sein des Danaé qui habitent ce pays des Fées ; on ne le connaissait qu’en Italie, il avait été ébauché en faveur de la maison de Médicis, à qui on doit en Europe la naissance des arts et du luxe. […] Caffaro son Confesseur (à ce qu’il dit) dont il a fait imprimer la lettre à la tête de ses œuvres.
Nous les appelons des plaisirs, et nous oublions qu’ils consomment l’œuvre de l’idolâtrie et de l’infidélité, qu’ils communiquent aux hommes un tel aveuglement et une telle dureté de cœur, que, non seulement ces insensés vivent sans la sagesse, mais encore n’en sentent pas le besoin, et, dans leur stupide indifférence, dépensent leur vie, ce trésor si précieux, sans donner même un seul coup d’œil d’attention à la scène terrible de la mort, au jugement, à l’éternité. […] Il est surtout un argument spécieux contre lequel ils doivent se tenir en garde : on leur dira qu’on peut profiter à l’école du théâtre, et y puiser des principes de religion et de morale ; on leur parlera encore du mérite littéraire et de la connaissance du cœur humain qu’on trouve dans plusieurs de ces œuvres dramatiques, comme si ces avantages devaient compenser les blessures profondes et souvent mortelles que font ces représentations dangereuses, à l’innocence, à la pureté et à la religion ; pour nous, convaincus que la corruption s’appelle toujours la corruption, et que ce serait acheter trop chèrement les plaisirs d’une composition savante, ainsi que l’élégance et le goût littéraire, que de l’acheter au prix de notre innocence, prenons la résolution ferme et invariable de combattre le mal, de quelque masque qu’il se couvre, de quelques formes attrayantes qu’il se revête.
Et il n’y a point de défense qui ne soit fondée sur cette raison importante, puisque la cessation même des œuvres extérieures et serviles, n’est ordonnée que pour cela.
La recette entrera toute entière dans la caisse ; et, à la fin de l’année, ce qui restera, tous frais payés, sera employé en œuvres de piété.
Outre les extravagances avouées de cette pièce, les observations de Bret, du père Roger et d’autres sur ses œuvres, forment un volume de passages vicieux, dont beaucoup sont bien aussi gros de mauvais goût que le ciel est gros de lumière. En trouverait-on dans les œuvres de toutes les précieuses du monde un de plus insoutenable que l’emploi qu’il fait du mot traire dans l’Avare, ou de celui de bouillie dans l’Etourdi ? […] Je voudrais bien pouvoir aussi réduire son influence à cette heureuse inutilité ; mais je suis invinciblement entraîné dans une opinion contraire : je vois avec conviction dans le fond ou l’ensemble de ses œuvres un cours complet de démoralisation ; je vois qu’après avoir suscité une guerre cruelle à la vertu par le Tartufe, et lui avoir enlevé ses postes les plus importants par les Précieuses ridicules, et les Femmes savantes, il lui a coupé toute retraite par le Misantrope.
Cependant ces histoires même n’épargnent pas plus la scene que ses autres œuvres ; il doit en être bien persuadé, pour s’être permis de décréditer son idôle, & d’affoiblir le culte qu’il lui rend depuis si long tems ; la force de la vérité a pu seule les lui arracher contre son inclination & son intérêt, voilà les traits que je veux recueillir, je n’en garantis pas l’exactitude, il peut y avoir bien des choses altérées, sur tout dans ce qui intéresse la Réligion & le Clergé. […] Voltaire est heureux qu’ils soient morts ;) tous deux ayant le même défaut, l’intempérance de l’imagination, & le romanesque incroyable ; Arioste a racheté ce défaut par des allégories si vraies, des satyres si fines, (c’est pour Voltaire un grand mérite) une connoissance si approfondie du cœur humain, par les graces du comique, & des beautés innombrables qu’il a trouvé le secret de faire un monstre admirable, (c’est à peu près le caractère des œuvres de Voltaire. […] Ils mettent tout en œuvre pour y attirer des spectateurs ; on y tire des feux d’artifices, & des lotteries ; on y donne des bals & des concerts ; on y trouve de pantomimes, des marionettes, des sauteurs, des joueurs de gobelets, des danseurs de cordes, on sert à tout prix, des rafraîchissemens chauds, froids, secs & liquides ; les soires de Saint Germain & de Saint Laurent n’en approchent pas.
D'Urfey pense autrement que le reste des hommes : son principe est de ne s’embarrasser que d’avoir de larges poumons pour réciter les œuvres d’autrui. […] Lorsqu’un Poète n’a guère que ce qu’il lui faut, c’est une folie à lui de s’épuiser d’esprit pour un caractère de sot, ses personnages plus sensés souffriront de cette prodigalité hors d’œuvre. […] « regardaient néanmoins une Comédie, comme une œuvre si infamante qu’ils établirent pour loi qu’aucun Juge de l’Aréopage ne pourrait écrire en ce genre ». […] « Nous qui réglons le prix de nos œuvres sur la mesure de la vertu, et qui faisons plus d’état de nos mœurs que de nos biens, nous comptons pour rien toute la magnificence de vos spectacles. […] « les vanités du monde pervers et les œuvres du Démondans la signification la plus claire et la plus exacte ?
[NDE] Daniel Heinsius (1580-1665), professeur de lettres à l’Université de Leyde, a laissée une œuvre ample et diverse; la référence ici est à sa pièce Herodes infanticida. […] Oeuvres chrestiennes.
Mais le goût dépravé du libertin doit-il vous empêcher d’assister à ces chefs d’œuvres de l’art, où le ridicule du vice est seul capable de faire aimer la sagesse ?
Que du moins les beautés répandues dans leurs Ouvrages soient des modéles qu’il faille suivre servilement ; ensorte que les premiers servant de piéces de comparaison aux derniers, il ne soit pas permis de mettre ceux-ci en œuvre sans les avoir pésés dans la balance des autres.
La danse dissipe et fait perdre ordinairement l’esprit de dévotion, et c’est la raison pourquoi elle est encore plus étroitement défendue ès jours de Dimanches et Fêtes, que nous sommes obligés de passer saintement, en assistant avec un esprit recueilli et attentif aux divins Offices et instructions Chrétiennes, comme aussi de vaquer à toute sorte de bonnes œuvres, ce qui est détourné par la danse, qui possède le cœur et les pensées de la plupart de ceux qui s’y adonnent.
Vous nous promettez une Edition de vos Œuvres, revue et examinée, le flambeau de la Morale chrétienne à la main.
Vous avez aussi des magots, de la Chine, des calots & des teiniers d’un prix excessif ; toutes sortes de grotesques qui ne sont rien moins que des chefs d’œuvres, n’annoncent pas votre bon goût. […] Toutes ces scénes que des grands nous peuvent faire appeller des tragédies, & que la nature des faits rend des farces de la foire, la Duchesse en a instruit le public, dans ses mémoires, écrits par elle-même, on les trouve fort détaillés dans les œuvres de l’Epicurier Saint- Évremont son panégyriste & son amant, qui passa sa vie auprès d’elle, en Angleterre, occupé à faire en son honneur de la prose, des vers, des piéces de théatre, que la dévotion de son mari ne l’empêchoit pas de représenter. […] Parmi les portraits sans nombre, de sa famille ; voyez la sœur à demi-nuë, d’une blancheur éblouissante, & les trois graces dont la nature a fait la draperie ; il a mis ce portrait à côté du sien, ses yeux sont tournés sur sa sœur, dont il admire la beauté, il en rapporte à Dieu toute la gloire ; admirez sa simplicité & son innocence, elles font son éloge ; il est persuadé que son clergé, ses domestiques, tout ce qui vient dans son palais est aussi chaste que lui, & ne s’occupe que des chefs d’œuvres du pinceau.
Ses œuvres sont un cours complet de galanterie, non pas grossiere, elle en seroit moins dangereuse, mais la plus fine, la plus artisée, la plus insinuante, qui conduit également au crime. […] Le Cardinal le Moine crut faire une bonne œuvre de leur donner l’hôtel de Bourgogne.
Platon donc a disputé selon la coutume [car il n’affirmait rien ainsi qu’il est aisé de voir en toutes ses œuvres] et aima mieux chasser de sa République les joueurs de farces, que les Poètes, de peur qu’il ne lui advînt, ce qui advint à Cadmus et Plut. en la vie de Thesee. […] Les œuvres de ces deux sont péries, avec plusieurs autres de gens très doctes, ce qui nous cause un merveilleux regret, pour ce que nous n’avons encore pour le jourd’huy leur semblable.
faites-vous de bonnes œuvres impunément, vous acquittez-vous exactement des devoirs de votre état et de votre religion, ou les recommandez-vous sans être taxés d’hypocrisie, soupçonnés d’être fourbes et de vouloir en imposer par ce moyen ?
L’écrit dans lequel je voudrais m’expliquer à ce sujet, n’est pas encore commencé, et probablement je ne m’en occuperai jamais, car, ainsi que je l’ai annoncé au commencement de la présente Notice, je ne me mettrai à l’œuvre qu’après l’heureuse issue, si elle a lieu, du procès intenté contre le Constitutionnel et le Courrier.
Il ne faut donc qu’un peu de vrai Christianisme ; il ne faut qu’un peu de zèle pour son salut et pour celui des autres, afin de bannir ces ennemis de la vertu et de l’honnêteté : que Messieurs les Magistrats se donnent la peine d’entendre le Saint Esprit, qui leur parle et qui leur crie, « apprenez Juges, ouvrez, les oreilles, vous qui tenez sous votre autorité, les multitudes, et qui vous plaisez dans les pouvoirs que vous avez sur les Troupes, apprenez deux choses, la premières que toute votre puissance vient de Dieu, la seconde que ce même Dieu vous demandera compte de toutes vos œuvres, et fondera jusqu’à la moindre de vos pensées, par la raison que vous ayant établi les Ministres de son Royaume, vous n’avez point observé la Loi de la Justice ni marché selon sa volonté : ce qui fait qu’en peu de temps il vous apparaîtra d’une manière terrible, et vous fera demeurer d’accord que le jugement contre ceux qui président aux autres, sera effroyable » : Que répondra donc à Dieu le Juge qui aura contribué à la perte des âmes, par la permission injuste qu’il aura donnée à ces persécuteurs de la vertu ?
Rien n’était autrefois si édifiant que les assemblées des fidèles aux jours des Fêtes et des Dimanches ; rien n’était plus saint, ni plus terrible aux démons que les prières qui s’y faisaient, lesquelles étant soutenues par leurs bonnes œuvres, montaient jusqu’au Trône de Dieu, et en attiraient mille bénédictions. […] Il faut donc en ces saints jours s’abstenir des œuvres ordinaires de notre vacation, dit le Pape NicolasNicol.
[NDE] Ce vers n’est pas extrait de L’Art poétique, mais d’une épigramme à mettre à la fin du poème La Pucelle ou la France délivrée, de Jean Chapelain (1656) : « Maudit soit l’auteur dur, dont l’âpre et rude verve, / Son cerveau tenaillant, rima malgré Minerve ; / Et, de son lourd marteau martelant le Bon Sens, / A fait de méchants Vers douze fois douze cents » ; in Œuvres de Nicolas Boileau Despréaux, Amsterdam, D. […] Boileau-Despréaux, « L’Art poétique en vers », in Œuvres diverses, op. cit.
» On peut voir dans les Œuvres mêlées de Chevreau, dans l’Histoire du Théâtre (Tom. […] Il est vrai qu’on ne rapporte pas de Salomon à la mort, une dernière scène où il ait mis toutes ses œuvres sur le compte de son zèle pour la gloire de Dieu.
A moins qu’on ne dise que par un excès d’humilité, elle chargeoit son portrait comme on l’a dit de plusieurs Saints, mais il est vrai que les œuvres attestent la sincérité du pinceau. […] On trouvera cette pièce & bien d’autres dans les œuvres de Ménage, en particulier dans son Histoire Latine & Italienne des femmes philosophes. […] juin 1684) dit que Christine encore Reine de Suède, mit tout en œuvre pour avoir le naturalisme de Jean Bodin, qui n’étoit alors qu’un manuscrit très-rare, & qu’on tenoit fort caché ; on fit par son ordre bien des recherches, enfin on le trouva, elle en fit faire des copies, & en enrichit la bibliothèque royale de Stocholm ; il est intitulé : de abditis rerum sublimium arcanis, à l’exemple du fameux Médecin Fernel qui avoit donné plusieurs années auparavant son Traité de abditis rerum causis, dont Bodin a profité, mais très-mal ; en donnant dans les deux excès opposés d’une superstition puérile & d’une impiété audacieuse ; c’est à tous égards un fort mauvais livre où l’Auteur dans des dialogues mal écrits entre sept interlocuteurs, combat toutes les Religions, surtout la Chrétienne pour établir le Judaïsme, ou plutôt la Religion naturelle, ce qui l’a fait appeler le naturalisme de Bodin, à peu près comme de nos jours le système de la nature.
La deuxième est, qu’on ne relâche pas entièrement la gravité de l’âme, et que l’harmonie et le concert des bonnes œuvres n’en soit pas interrompu. […] L’harmonie et le concert des bonnes œuvres n’est pas aussi interrompu par ces Dames mondaines, ni par ces Abbés qui n’ont pas d’occupation réglée durant le jour. […] Enfin il dit qu’il faut ordonner pour pénitence à ceux qui prennent encore quelque plaisir aux pompes du monde et aux œuvres de satan (telles que sont les Comédies) de faire certains jours de la semaine ce que saint Chrysostome voudrait que nous fissions tous les jours, qui est de renouveler la promesse solemnelle qu’ils ont faite dans leur Baptême, par la bouche de leurs Parrains, en priant Dieu du fond de leurs cœurs, de leur faire la grâce de renoncer sincèrement à toutes les pompes et vanités du siècle, en détestant de plus en plus au diable, comme à leur plus mortel ennemi, et en s’attachant pour toujours à Jésus-Christ leur véritable Seigneur et leur Dieu.
Est-il une bonne œuvre où elles n’entrent les unes ou les autres ?
Vous m’allez demander peut-être qui l’a donc si fort ruiné : je ne crois pas que le Docteur Molière y ait perdu ses soins ; il a par ses belles leçons mis les maris sur un certain pied de commodité, qu’ils sont les premiers à faire les honneurs de leurs femmes, quand elles-mêmes n’ont pas la charité de leur en épargner le soin : voilà peut-être un des endroits où Molière a le mieux réussi, et sur lequel sa morale a fait le plus de progrès ; car je crois que c’est sur Molière que vous voulez faire tomber toutes ces belles œuvres que la Comédie a faites.
très saint Père, C’est sans doute aux Evêques que ces paroles de Moïse sont particulièrement adressées : « Ayez soin du peuple, instruisez-les dans toutes les choses qui regardent le service de Dieu, apprenez-leur les cérémonies du culte Divin, la voie par laquelle ils doivent marcher, et les œuvres qu’ils doivent faire. » « Esto tu populo in his, quæ ad Deum pertinent, ut referas quæ dicuntur ad eum, offendasque populo ceremonias, et ritum colendi viamque per quam ingredi debeant, et opus quod facere debeant. »Moys.
qui assurent que l’ancienne croyance de l’Eglise, est qu’aux renonciations du Baptême contre le Démon, ses pompes, et ses œuvres, les Spectacles et les Comédies y sont comprises, et ajoutent, qu’on manquerait beaucoup de conduite d’exorciser d’une part le Démon, si d’ailleurs on laissait aux Chrétiens pleine liberté d’assister à telles occupations, et de renoncer par là à Jésus-Christ, ainsi qu’ils auraient avant fait au Diable.
Quelle confiance peut-on prendre dans le suffrage du Docteur, dont on a inséré l’approbation dans une Edition des Œuvres de D.P.
Quelle confiance peut-on prendre dans le suffrage du Docteur, dont on a inséré l’approbation dans une Edition des Œuvres de D.
Il prouve en même temps son esprit et son peu de jugement de l’employer au préjudice des bonnes œuvres.
Arétin se livra au théatre : il composa plusieurs comédies & quelques tragédies, qu’on trouve dans ses œuvres, & dont Riccoboni a fait le détail dans son Histoire du Théatre Italien. […] Son discours de réception est comme l’acte de contrition du Berger pénitent, ce fut un discours sur l’amour : ouvrage médiocre, imprimé avec mille autres futilités qui forment l’immense compilation de ses œuvres, en six volumes in-folio, où l’on a fort peu consulté les intérets de sa gloire ; car il n’y a gueres que son Aminthe & sa Jérusalem délivrée qui méritent l’impression ; tout le reste, en dévoilant les mysteres de son cœur & les foiblesses de son esprit, ne fait que dégrader cet homme célebre. […] Les œuvres des poëtes méritent peu la colere des dieux, comme leurs flatteries méritent peu leurs faveurs : l’un n’est pas d’un plus grand poids que l’autre.
Ces légèretés burlesques ont fort mauvaise grâce dans la bouche d’Eschyle : son caractère est tout différent, et dans le fond et dans les œuvres qu’il a laissées à la postérité. […] Leurs Œuvres mêlées sont encore licencieuses à faire frémir. […] Œuvres de Beaumont.
François, donna en 1651 & 1654 un recueil de ses œuvres spirituelles, en deux in-folio. […] Cette grande ville a connu enfin l’importance de ses jeux, elle en a fait son affaire : elle bâtit & entretient à ses dépens des sales, des décorations magnifiques, & a obtenu la direction de cette grande œuvre.
Vous l’emporterez sur-tout : le vrai mérite d’une femme est de craindre Dieu, de faire son devoir ; ses œuvres seules font son éloge. […] La beauté est moins indifférente : on met tout en œuvre pour relever les graces, on emprunte toutes les couleurs, on étudie tous les jours favorables, on essaie de toutes les parures, on suit toutes les modes.
Que de loix de punitions, de vigilance, contre les Comédiens, même chez les Rois Wisigots, comme on le voit dans les Œuvres de Cassiodore ! […] Cette œuvre pieuse a essuyé un petit orage : quel est le bien qui n’est traversé !
44 pris du concile de Gangres les nomme les œuvres du démon : Larvas dæmonum quia hoc diabolicum & sacris canonibus prohibitum, & le canon si qua mulier dist. […] Pourquoi contredire l’œuvre de Dieu, en se montrant autre qu’il n’est ?
» On peut consulter la vie de Quinault à la tête de ses Œuvres, et l’Histoire du Théâtre sur l’année 1658, d’où nous avons tiré tous ces faits. […] Arrêt du 19 juillet 1731 qui le casse (Œuvres de Cochin, Tom.
Voyez les Œuvres de Saint-Evremond, tome 3, p.
Vraiment Dieu est admirable en ses voies et saint en toutes ses œuvres tirant la lumière du milieu des ténèbres, composant son Royaume de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, de toute nation, et de toute qualité et condition de personnes.
., le substantif « œuvre » est tantôt masculin, tantôt féminin ; il est ici masculin.
Œuvres. […] Ricard, Œuvres de Plutarque, Paris, J. […] Boileau-Despréaux, « L’Art poétique en vers », in Œuvres diverses, Paris, D.
Ces œuvres sont une école de mauvaises mœurs.
Il est inutile de dire qu’on ne danse qu’après les divins offices ; tout le jour est également saint, & s’il n’est pas permis de faire des œuvres serviles après la célébration de l’office divin, par la seule raison que le travail empêche qu’on ne s’occupe des choses spirituelles ; à plus forte raison ne doit-on pas s’occuper aux chansons profanes & aux danses, puisque elles sont infiniment plus capables de faire oublier Dieu & les choses spirituelles, que le travail même le plus pénible.
Un Chrétien ne se rendroit-il pas la même justice, s’il faisoit attention que toutes ses pensées, toutes ses paroles, & toutes ses œuvres sont duës à J.C.
C’est à ce prix qu’on devient un héros, & que les piéces qu’on présente sont des chefs d’œuvres.
La Comtesse met envain tout en œuvre pour avoir une audience, l’inflexible Charles refuse constamment de la voir.
Ainsi quand la mort a terminé la piece & abattu la toile, il n’est plus question de titres & de parure, de petit & de grand ; il n’est de richesse que celle des œuvres, de grandeur que celle des vertus.
M. de Voltaire a eû soin de marquer dans une note de la nouvelle Edition des Œuvres de ce grand Homme, combien de pareilles fautes blessaient la vraisemblance ; il aurait bien dû s’élever aussi contre les Scènes où paraît l’Infante, qui ne sont ni liées au sujet, ni amenées par le discours des Acteurs ; il est vrai qu’on les retranche à présent ; mais Corneille ne les a pas moins faites.
.° Voyons dans les Œuvres de S.
On a imprimé cette piece dans les œuvres de S. […] C’est une vraie tyrannie de ne vouloir que des comédies régulieres, de caractere, comme ce qu’on appelle Chef d’œuvre de Moliere.
Les rois soucieux de la gloire ont mis à honneur la protection qu’ils ont accordée aux lettres et surtout aux œuvres dramatiques. […] La jeunesse studieuse, surtout, s’y presse pour admirer sur la scène les œuvres classiques des maîtres après les avoir étudiées dans le cabinet ; elle les fréquente pour y former son goût, purifier son langage, modifier ses usages et ses habitudes ; elle y cherche, elle y trouve le complément de son éducation.
Je ne vois moi qu’une brutalité blâmable dans la colère de votre Spartiate qui ne veut pas entendre l’éloge d’ « une femme de bien »dz : je m’imagine lui entendre dire encore ce qu’il pensait apparemment ; si cette femme est sage, elle ne fait que son devoir : mais on est très louable en ne faisant que son devoir, quoiqu’en se dispensant de toute œuvre de surérogation. […] Néricault, dit Destouches, Œuvres dramatiques, Paris, Prault père, Tome VII, 1758, p. 9-30.
comment peut-il mettre en parallèle la construction de la Sorbonne et celle d'un théâtre dans son Palais, et faire passer pour une bonne œuvre d'ouvrir la source de tous les vices ? […] Elle connaissait le goût de Louis XIV pour le spectacle, il s'en privait depuis quelque temps par dévotion ; c'était sûrement lui plaire de l'y ramener, en écartant ce qui pouvait réveiller ses scrupules, et le lui offrant à titre même de bonne œuvre.
Le respect qu’on avait alors pour ceux qui venaient de visiter les lieux saints, ne faisait rien espérer que d’édifiant, et le Cardinal Lemoine crut faire une bonne œuvre en fixant à Paris de telles personnes par une Confrérie qu’il établit dans l’Hôtel de Bourgogne. […] Est-il temps que cette sainte femme achève l’œuvre de Dieu par la mort d’Holopherne ; il faut encore que l’amant insensé vienne exposer ses craintes et ses soupçons, et que Judith en témoignant plus de plaisir que de peine, lui dise en finissant le quatrième Acte Pag. 79.
Nous nous suffisons les uns aux autres, satis magnum alter alteri Theatrum sumus ; c’est ce que nous dit Rousseau, dans une de ses meilleures Epigrammes : Ce monde-ci n’est qu’une œuvre comique, Où chacun fait des rôles différens. […] La morale licencieuse, qui regne dans ses Ouvrages, est tellement uniforme, que les vers que je vous ai cités, sont presque les seuls que l’on doive retenir ; mais ils se trouvent dispersés & perdus parmi tant d’autres si passionnés, que si on les lisoit dans les Œuvres mêmes, ils ne seroient point capables de produire l’effet pour lequel je les ai employés. […] Ciceron, dont les Œuvres philosophiques sont si propres à former l’honnête homme, pensoit aussi sévérement à ce sujet. « O la belle Ecole, s’écrie-t-il, que la Comédie & la Tragédie ! […] Œuvres de M.
On peut lire aussi quelque chose de cette abominable coutume de paraître nu sur le Théâtre, dans les Œuvres de saint Chrysostome, de saint Jérôme, et de saint Augustin : le premier ne fait point de difficulté de comparer ceux qui de son temps allaient à la Comédie, de les comparer, dis-je, à David, prenant plaisir à regarder Bethsabée toute nue dans son bain, et de dire que le Théâtre est le rendez-vous de tous les crimes, que tout y est plein d’effronterie, d’abomination et d’impiété. […] Je ne leur rends justice qu’après le grand saint Thomas, qui dit expressément en leur faveur : « Que, quoique dans la vie civile, ils n’aient point d’autre emploi, à l’égard des autres hommes, que celui de jouer, ils en ont toutefois à l’égard de Dieu et par rapport à eux-mêmes de plus sérieux : comme de prier Dieu, de régler leurs passions, de donner l’aumône aux pauvres, de s’appliquer a des œuvres de charité, etc. » Enfin la troisième condition que S. […] De sorte que votre conscience n’y soit point intéressée, ni la paix altérée (Bossuet, Œuvres oratoires, édit.
Elles se trouvent insérées dans la collection de ses Œuvres. […] Ces pensées qu’on a insérées dans les Œuvres de Nicole, sont du célebre Abbé Duguet, dont nous avons déjà eu occasion de parler90. […] On trouve dans le second Tome de ses Œuvres diverses, qui parurent en 1730, un Projet pour la réformation du Théatre. […] Les Auteurs Dramatiques mettoient en œuvre d’autres ressorts. […] On a donc attribué aux Œuvres de Plutarque l’honneur d’avoir contribué à réformer les François du seizieme siecle229
Pour payer les deux portraits du mari & de la femme, qu’on ne peut voir sans surprise & sans admiration , Moliere fit en vers la description de ce Dôme, qu’on intitula Poëme, qu’on a eu la cruauté d’imprimer dans ses Œuvres, & dans la Vie de Mignard. […] Ces miseres ont encore fait gémir la presse dans les Œuvres de Scarron & dans la Vie de Mignard : tant l’esprit du Théatre met d’importance à tout ce qui tient du comique, Mignard n’avoit pas besoin de ces illustrations, & l’auteur de sa Vie en les méprisant auroit dû les aprécier ce qu’elles valent.
M. de Saint-Marc, dans un recueil de ses œuvres, plus galantes que sublimes, a fait un portrait plaisant de ces femmes & de leurs intéressés adorateurs. […] Après sa mort on les a impitoyablement imprimées dans le Recueil de ses Œuvres dévotes. […] Ils n’ont point étudié les convenances, ni réfléchi sur les caracteres ; jusqu’aux entrées & aux sorties, tout a été fait à contre-sens : le machiniste fit aussi fort mal son devoir, & couronna l’œuvre du complot, en gâtant la fin de la piece.
Et d’ailleurs Votre Altesse, ne doute point que le vœu que nous avons fait au Baptême de renoncer au Démon, à ses pompes, et à ses œuvres, ne nous oblige aussi à renoncer à la Comédie. […] On le voyait toujours occupé dans la méditation, et la prière ; dans la lecture de l’Ecriture, et des vies des Saints, et dans l’exercice des œuvres de charité. […] Il employa des sommes considérables pour une œuvre si sainte, et si importante pour le service de Dieu, et du Roi. […] Les sommes immenses que ce Prince a employées en œuvres de justice, de piété, et de charité, sont encore de plus grandes preuves de son détachement des biens de ce monde. […] où est ce peuple fervent dans la pratique des bonnes œuvres ?
Le Père Brumoy a bien raison de dire, « Les Œuvres poètiques peuvent avoir des beautés d’un ordre plus ou moins élevé, & plaire par des graces différentes ».
Son œuvre comporte aussi des traités sur le théâtre et des poésies.
Elle n’aime que les saints qui prêchent par leurs œuvres plus que par leurs paroles. […] Le Sieur Bret vient de mettre au jour un grand Commentaire sur toutes ses œuvres, bien inutile, puisque rien n’y est obscur, ni n’en vaut la peine.
A nombre égal, le vice l’emporte toujours sur la vertu, un mauvais exemple fait plus de mal que vingt bons exemples ne sont de bien, un mauvais livre perd plus d’ames que plusieurs bons livres n’en sauveront, une actrice sera commettre plus de péchés que dix femmes de bien ne feront pratiquer de bonnes œuvres, sur-tout au théatre où les cœurs sont si mal disposés, & les prétendus prédicateurs appuient si peu le bien par leur exemple, & au contraire favorisent le mal, & travaillent à le répandre. […] Il y peut-être cinq ou six pieces de bonnes, tout le reste de ses œuvres, qui, avec les notes dont on a eu la bonhommie de les enrichir, remplit plusieurs volumes, auroit dû pour sa gloire demeurer dans l’obscurité à laquelle il l’avoit condamné.
Pendant l’interdit (d’un pays) on ne marie point, les œuvres du mariage sont illicites. […] L’Eglise appelle œuvre de miséricorde d’épouser une fille déréglée.
En un mot, il faut exposer son sujet avec art ; se hâter de faire agir ses personnages, amener des événements extraordinaires, qui se combattent et se produisent les uns et les autres ; intéresser, suspendre, tromper le spectateur ; qu’il n’y ait que des caractères élevés ; nulles images, nul esprit hors d’œuvre, des chutes brillantes, des Scènes vives et courtes, heureusement tournées, beaucoup de feu et de mouvement, peu de récits, une action continuelle et qui se précipite à sa fin. […] C’est une chose ordinaire, qu’un ennemi mette tout en œuvre pour se venger d’un ennemi, après en avoir reçu de grands outrages ; les mauvais traitements qu’il lui fait, ne surprennent point.
Lors qu’on joue en un temps destiné et ordonné pour une autre occupation, par exemple, le matin avant que d’avoir prié Dieu, ou au temps qu’il faut ouïr la Messe : lorsqu’un Juge doit aller écouter les parties, et faire justice à ceux qui l’en requièrent ; ou qu’un Conseiller doit se trouver au Parlement, avec ses Collègues ; le soir quand il faut faire son examen, ou autres prières : Bref, quand le jeu empêche une occupation plus nécessaire, soit pour nous, soit pour notre prochain ; et certes s’il est loisible de quitter l’Oraison et la Messe, pour une œuvre de charité, qui ne peut être différée ; combien plus sera on obligé de quitter le jeu. […] L’aveuglement de ces joueurs, va jusques à ce point, que l’aumône étant une des œuvres satisfactoires pour le péché, si le Confesseur à l’exemple de Daniel leur dit, « Rachetez vos péchés par aumônes »,96 et si par conséquent il leur en impose quelqu’une, quoique fort médiocre, ils disent qu’ils ne la peuvent pas faire, qu’ils n’ont pas de quoi pour payer leurs serviteurs, et pour élever leur famille, et néanmoins en un coup de dés ils joueront cinquante, ou cent pistoles.
que votre manière d’agir ne ressemble pas non plus à la sienne ; faites un usage raisonnable de vos richesses, ne soyez pas aussi avide ou si passionné à les accumuler, ne tenez pas aussi honteusement à des biens superflus ; employez-en du moins une partie à faire des bonnes œuvres, à prouver que vous êtes bon citoyen, bon père et bon ami, et surtout à soulager ceux qui manquent du nécessaire ; ils vous béniront, et vous recevrez de tout le monde les louanges dues à un homme sensible et libéral.
La bénédiction apprend à respecter, comme sacré, une union qui, quand elle ne seroit pas un vrai Sacrement, est du moins une action religieuse & sainte ; elle obtient des graces de Dieu, si necessaires pour remplir les devoirs de ce nouvel état, & engage à s’y préparer par la priere & les bonnes œuvres.
Qu’y a-t-il de plus délicieux que l’amour de Dieu, la connoissance de la vérité, la paix de la conscience, une vie pleine de bonnes œuvres, une mort tranquille & sainte, le mépris même de la volupté, les victoires remportées sur soi-même, l’union avec Dieu, & le bonheur de lui obéir & de lui plaire ?
On ne finiroit point, s’il falloit rapporter tous les traits répandus dans ses œuvres ; nous nous bornons aux principaux.
Ils communiquerent de bonne heure aux Anglois, celle des Chants dans les Piéces de Théâtre, puisqu’ils en ont de très-anciennes, intitulées à Mask : Milton en a fait une qui se trouve dans ses Œuvres.
[NDA] Edition des Œuvres de M. de Voltaire en 11 Vol.
A l’exemple du Duc de Parme, ce sera une pépiniere féconde, où il croîtra toujours des jeunes arbres, ou si l’on veut un noviciat, moins dévot il est vrai, que ceux des Capucins, mais absolument nécessaire à la grande œuvre qu’ils ont entreprise : je ne désespere pas qu’on ne la mette sur l’état des villes, & que quelque jour on ne bâtisse, aux frais du public, dans les grandes villes, un Collége Royal de comédie, qui réussira mieux que les autres ; tout cela nous annonce que les Canons qui défendent l’assistance à la comédie, & qui excommunient les comédiens, ne sont plus comptés pour rien ; déjà dans le Duché de Parme & de Plaisance ils sont régardés comme la Bulle in Cœna Domini, qui n’y a plus lieu depuis deux ans ; aussi les affaires avec le St. […] Auberi, dans son histoire des Cardinaux, n’en fait pourtant pas mention & on en trouve peu d’exemples ; on croit bien que ces brillantes dédicaces ne sont pas oubliées dans le Récueil de ses œuvres.
Ce Général, qui, fesant conduire à Rome les chefs d’œuvres de Praxitéle & de Zeuxis, avertit celui qui était chargé de ce soin, que s’il se rompait ou se perdait quelques statuës ou quelques tableaux, il l’obligerait d’en faire faire de pareils, peint bien les mœurs des prémiers Romains.