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94. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE I. Faut-il permettre aux femmes d’aller à la Comédie ? » pp. 4-29

Ces vers de Prudence ont été heureusement traduits par M. le Franc dans son voyage de Provence, & appliqués aux arênes de Nîmes : C’est dans ce même lieu qu’une jeune beauté Qui ne respire ailleurs qu’amour & volupté, Par le geste fatal d’une main renversée Déclaroit sans pitié sa barbare pensée, Et conduisoit de l’œil le poignard suspendu Dans le sein d’un Athlète à ses pieds étendu. […] un vieux libertin, jaloux & dégoûtant, à qui la bourse obtient la préférence, sent-il ce qu’il en coûte de lui sacrifier un jeune Adonis ? […] Voudriez-vous le sauteur Lélius, ignorez-vous qu’il n’est plus jeune ? […] Les femmes sont le sujet d’une multitude de pieces qui les rendent ridicules : précieuses, savantes, prudes, coquettes, sages, libertines, jeunes & vieilles, les foiblesses des femmes font la moitié du théatre de Moliere & des autres comiques.

95. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XII. Des Machines & du merveilleux. » pp. 179-203

Elle étoit jeune quand son pere fut égorgé. […] N’est-ce pas aussi une leçon qui montre aux jeunes Auteurs non-seulement qu’un usage trop fréquent des billets dans les Tragédies, en affoiblit les effets ; mais encore, que les Scènes touchantes qu’ils produisent, sont presque toujours achetées aux dépens de la vérité de l’action tragique ?

96. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre IV. De la Pastorale Dramatique. » pp. 59-77

Eh pourquoi nos Paysanes seraient-elles plus réservées que tant de nos jeunes Demoiselles, qui se trouvent dans le même cas, malgré l’èxcellence de leur éducation ? ce que dit un célèbre Poète Anglais dans la Préface d’une de ses Pièces, peut servir d’èxcuse à l’Auteur Français : « J’ai copié la Nature en rendant les jeunes garçons amoureux avant le mariage, & les jeunes filles fécondes & complaisantes.

97. (1665) Réponse aux observations touchant Le Festin de Pierre de M. de Molière « Chapitre » pp. 3-32

Notre auteur trouve que la morale en aurait été bien plus belle et les sentiments plus chrétiens, si ce jeune éventé se fût retiré de ses débauches et qu’il eût été touché de ce que Dieu lui disait par la bouche de son père ; et si on lui montre qu’il est de l’essence de la pièce que le foudre écrase quelqu’un, et que par conséquent il nous faut supposer un homme d’une vie déréglée et qui soit toujours insensible aux bons mouvements, lui dont les soins ne butent qu’àb la conversion universelle nous répliquera sans doute que l’exemple n’en aurait été que plus touchant si, malgré cet amendement de vie, il n’avait pas laissé de recevoir le châtiment de ses anciennes impudicités. […] Lorsqu’on veut montrer la bonté d’une cause qui fournit elle seule toutes les raisons qu’il faut pour la soutenir, il me semble qu’il est plus à propos d’en laisser le soin au plus jeune avocat du barreau qu’au plus célèbre et au plus éloquent ; et par la même raison qu’on croit plutôt un paysan qu’un homme de cour, les ignorants persuadent beaucoup mieux que les plus habiles orateurs.

98. (1777) Des Spectacles « Des Spectacles. » pp. 75-92

Une salle, le rendez-vous de tous les libertins, et de tout ce qu’on appelle dans une ville gens oisifs, gens de plaisirs : peu dont les mœurs ne soient corrompues, moins encore qui soient de bonnes mœurs : une assemblée où règne un luxe étudié, où tout éblouit, où tout brille, et dans laquelle il ne se trouve pas une jeune personne qui n’ait employé tout ce que l’art a de plus séduisant pour plaire et pour tenter : Des loges pleines d’écueils d’autant plus dangereux qu’ils sont plus à couvert, et d’où les yeux peuvent rassembler plus d’objets à la fois, tous plus à craindre. […] De jeunes personnes qui se font un point d’honneur de plaire, et qui sont gagéesb pour exprimer de la manière la plus vive une passion ; des gens qui n’ont d’autre gloire que de se distinguer sur un théâtre, en inspirant la passion qu’ils expriment ; des voix douces et insinuantes, accompagnées de mille manières séduisantes, mêlées de paroles tendres, et de vers composés avec art, pour inspirer l’amour ; tout cet assemblage prodigieux de dispositions, et de choses, dont la moindre, prise séparément, est une tentation, ne sera tout au plus, au sentiment des mondains, qu’un amusement indifférent, un divertissement licite et innocent des gens du monde.

99. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De certaines processions ou cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui sont ou ont été beaucoup plus nuisibles au culte et a la morale publique que les comédies représentées sur nos théâtres.  » pp. 201-340

On voit d’abord paraître une troupe de jeunes garçons, les plus beaux et les mieux faits qu’on ait pu trouver, qui représentent des anges et des saints. […] Parmi toutes ces jeunes filles, sont dispersés quelques jeunes égrillards déguisés en diables, qui ont de longues queues, des cornes et des griffes. […] On dit même qu’il se trouve certains diablotins entreprenants, qui poussent le jeu fort loin, et prennent des libertés capables d’alarmer la pudeur des jeunes vierges. […] A Beauvais, le 14 janvier, l’âne portait sur son dos, jusqu’à la porte, une jeune et jolie fille, qui figurait la vierge Marie, tenant le petit Jésus entre ses bras. […] Voici comme ils s’y prirent : ils placèrent un jeune novice sur la voûte de l’église, qui, à minuit, lorsqu’on disait les matines, faisait grand tintamarre.

100. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VI. Du Cardinal Mazarin. » pp. 89-108

Il les animait au contraire, les favorisait, les adopta même, les fit jouer à la Cour, et sans beaucoup s’embarrasser des bienséances, il engageait le jeune Roi, les Princes, les Princesses, les plus grands Seigneurs, à y prendre des rôles, à s’y déguiser en dieux, en déesses, faunes, satyres, bergers, etc. à y danser, à y chanter. […] Il en avait un autre, c’était de dissiper le jeune Roi par des amusements de son âge, pour le tenir en tutelle et gouverner seul. […] Ce ne furent d’abord que de jeunes gentilshommes Romains, qui jouaient sans doute fort décemment, comme dans les collèges.

101. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver. » pp. 128-178

En effet, une fille qui consent que son Amant l’enlève, dans l’instant qu’elle est à l’Autel pour en épouser un autre que son père lui a destiné, et qui à la fin se trouve réduite par la mort de son mari à se tuer elle-même, ne peut, je pense, que présenter une leçon bien utile aux jeunes personnes ; puisque malheureusement il s’en trouve qui ne craignent pas de s’exposer au sort de Servilius et de Valérie. […] La Thébaïde est la première Tragédie de Racine : il nous apprend lui-même, dans sa Préface, qu’il était fort jeune quand il la fit : mais ce n’est pas là le seul trait qui soit digne d’être remarqué dans cette Préface. […] Pierre Corneille se fait une gloire de ne pas avoir traité l’amour, comme à l’ordinaire, dans sa Tragédie de Sertorius : Racine, au contraire, semble vouloir s’excuser d’avoir donné très peu de part à l’amour, dans sa Thébaïde : c’est que le premier était âgé et jouissait d’une réputation bien affermie ; le second était encore très jeune, et la Thébaïde était son premier essai.

102. (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152

Il n’aurait pas fait dire à Antigone mourante tout ce qu’elle dit de l’amitié qu’elle a pour son frère ; elle n’aurait pensé en mourant qu’au jeune Prince Hémon ; et ce jeune Prince aurait soulevé toute l’armée en faveur de sa maîtresse ; et serait venu expirer à ses pieds. […] Ce grand Poète cherchait à plaire et à profiter, et pour ne rien faire qui servît de prétexte au libertinage des jeunes gens d’Athènes ; il n’ose introduire un jeune homme avec une jeune femme, qu’en même temps il ne prenne cette précaution que vous blâmez si fort. […] Si les jeunes Athéniens devenaient débauchés après cela, ils ne pouvaient pas s’en prendre aux Tragédies qu’on leur représentait, puisqu’ils ne voyaient rien dans ces Tragédies qui autorisât leurs débauches. […] Dites-moi donc, je vous prie, mon cher Cléarque, quel effet pensez-vous que puisse produire la vue d’une jeune Princesse, qui ne pense qu’à son Amour, qui ne parle que de son Amour, qui cherche avec empressement celui qu’elle aime, qui se réjouit quand elle l’a trouvé, qui lui explique avec des paroles tendres et passionnées tous les mouvements de son cœur ?

103. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

Servius Tullius eut deux filles de Tarquinie, fille de Tarquin l’ancien ; il les maria aux deux petits-fils de ce Prince, Lucius & Aruns, cousins germains de ses filles ; la plus âgée à l’aîné, & la plus jeune au cadet. […] Comme ce jeune Prince ne paraissait point, & que la nuit approchait, ses Officiers se partagèrent pour le chercher. […] J’en connais qui n’étant pas sortis du Royaume, jeunes encore, dans le temps de l’Edit, furent pris dans des lieux où ils faisaient leur prêche, & conduits aux galères. […] « Nous avons été jadis Jeunes, vaillans & hardis. […] Mais le même Digeste couvre d’infâmie, Lege, qui ait Prætor, Lege genera, le Soldat qui s’enfuit du combat de même qu’une jeune Femme qui se marierait avant l’année de son deuil expiré.

104. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE V. Des Comédiens. » pp. 156-210

Ils sont habitués au ton de la galanterie : ils jouent, quelquefois des rôles de fripons : donc ils abuseront de leur talent dans l’un ou l’autre genre, pour séduire de jeunes personnes fb, ou pour voler de vieilles dupes, ou des jeunes gens de famille, qui auront quelque commerce avec eux. […] Les Atellanes sans contredit étaient des Drames écrits avec décence, puisque la jeune Noblesse de Rome s’honorait en les représentant. […] Les Dames Romaines, les jeunes Sénateurs s’oublièrent jusqu’à rendre l’hommage le plus éclatant aux Acteurs : ils les conduisaient, comme en triomphe, du Théâtre à leur logis : on leur faisait enfin des honneurs qu’on n’accordait qu’à peine aux Chefs et aux défenseurs de la République. […] Encourager le talent par des honneurs, c’est honorer, c’est autoriser sans doute la profession dans laquelle ce talent est nécessaire ; donner le bâton de Maréchal à de braves Lieutenants Généraux, les combler d’honneurs et de biens, c’est encourager les jeunes Officiers, c’est honorer leur profession en récompensant ceux qui l’exercent avec distinction. […] , p. 145 : « Ces hommes si bien parés, si bien exercés au ton de la galanterie et aux accents de la passion, n’abuseront-ils jamais de cet art pour séduire de jeunes personnes ?

105. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VIII. » pp. 131-157

On dira peut-être, ajoute ce Pere, que cette défense ne regarde que les Pécheurs publics à qui on refusoit les recréations les plus innoncentes ; mais je vous assure que l’éloignement des Spectacles est un preservatif nécessaire à quiconque est jaloux de conserver son innocence : si Dina n’étoit point sortie de la tente de Jacob, son pere, sa pudeur n’eût point eu de combat à soutenir ; une vaine curiosité la fit entrer dans la Ville de Sichem, pour y voir les femmes du pays, elle fut malheureusement rencontrée par le jeune Prince, & cette fatale entrevûe causa la ruine de tout un peuple & de sa propre vertu. […] La Lettre qui m’annonce cette anecdotte, n’a pas oublié la pieuse éducation qu’il va donner à la jeune niéce de Pierre Corneille.

106. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VI. Des Sçènes. » pp. 257-276

Je me rappelle d’avoir vû une Pièce, dans laquelle tous les personnages se cherchent les uns les autres ; je crois qu’elle est intitulée, la jeune Grecque. […] C’est rendre vraisemblable ce qui ne l’était guères auparavant ; on devrait s’éfforcer d’imiter ce jeune Auteur, qui dans son coup d’éssai, possède mieux l’art du Dialogue, que la plus-part de ceux qui se regardent de nos jours comme les maîtres du Théâtre.

107. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre I. Que les Spectacles des Anciens ont fait partie de la Religion Païenne. » pp. 2-35

cette grande sédition qui survint dans Rome entre le Sénat et le peuple, et qui fut pacifiée par la création d'un Consul de race Plébéienne, et d'un Préteur de famille Patricienne, le Sénat jugea cet événement si avantageux à la République, qu'il résolut d'en rendre grâces aux Dieux par la célébration des grands Jeux durant quatre jours, quoiqu'ils eussent accoutumé de n'en durer que trois ; et les Ædiles ayant refusé de le faire, les jeunes Sénateurs les offrirent au peuple, pourvu que l'on créât deux Ædiles de leur corps ; ce qui fut exécuté. […] Aussi crurent-ilsMacrob. l. 17 qu'ils avaient été tourmentés d'une grande peste, parce que les secrets mystères, qui se portaient dans un Chariot aux Jeux Circenses, avaient été vus par un jeune enfant qui regardait passer la procession du haut de son logis, et qu'ils en furent garantis pour avoir depuis couvert ce qui ne devait être vu de personne.

108. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127

Leurs jeunes Régents, à peine sortis du noviciat, ensevelis tout le jour dans la poussière d'une classe, se mesurent pour la composition avec Corneille et Racine, le disputent pour la déclamation à Baron et à la Gaussin et feraient des leçons de décoration au Chevalier Servandoni. […] Une maladie contagieuse qui survint en empêcha la représentation ; mais le jeune Régent ne voulant pas avoir perdu sa peine, la fit jouer peu de temps après devant Charles Duc de Lorraine, qui lui donna cent écus d'or en récompense (Hist. […] Il en reste une qu'on croit d'Apollinaire le jeune, qui se trouve dans les poésies de S.

109. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Cinquième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 33-39

Les jeunes Élèves, qui lorgnent du coin de l’œil cet amusement déplacé, ne travaillent plus qu’avec dégoût ; elles aspirent au moment d’imiter leurs Maitresses ; &, pour le hâter, elles donnent quelquefois dans le desordre.

110. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE V. Du principal motif de la Réformation du Théâtre. » pp. 49-58

6 Tout ce qui précède la représentation théâtrale fait penser aux jeunes personnes, qui y sont conduites pour la première fois, que ce que l’on va faire est quelque chose de respectable.

111. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VIII. Anecdotes illustres du Théatre. » pp. 186-214

La Reine de Naples fut relevée de ses couches dans la chapelle du Palais, elle alla le soir sur les six heures, en grand cortége, avec le Roi, à l’Eglise Cathédrale, on y porta la jeune Princesse, pour l’offrir à Dieu ; il y eut le soir des illuminatioins dans la Ville, & au théatre de l’opéra. […]  ; ce sont de jeunes garçons qui en prennent les habits, & en jouent les rôles. […] M. le Président d’Ormesson (exilé pour les affaires du Parlement) a la permission de venir voir chaque semaine son fils, qui est malade, & plusieurs jeunes Conseillers relegués près de Paris, se sont procuré le plaisir des bals masqués de l’opera, pendant le carnaval. […] Elle mourut jeune, & ses livres sont morts avec elle ; elle se trahit en mourant, elle fit remettre ses manuscrits à M.

112. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VII. Autre suite de diversités curieuses. » pp. 173-202

Le matin au service solemnel pour le repos de l’ame du Prince, le soir à la comédie, tout le Clergé en rabat blanc & long crêpe & boucles noires, formant un parterre lugubre, qui chantoit encore le Requiem æternam de la Messe de Giles, & des jeunes & jolies Demoiselles très-bien parées, qui chantoient des ariettes. […] On croit aujourd’hui l’amour une partie si essentielle des plaisirs publics, qu’on ne peut goûter de spectacle que cette passion criminelle n’anime toute l’action ; une jeune personne y voit, y entend tout ce qu’on trouve dans le monde le plus corrompu, & souvent davantage ; elle y voit le vice arrangé, combiné avec art, embelli des graces les plus séduisantes ; elle y voit justifier, applaudir, louer ce qu’on cache avec soin quand on succombe. […] Jeune Seigneur lui même, il est aisé de déviner quel seroit son choix. […] Il dit en parlant de l’âge de Voltaire : Que je vous sais bon gré d’être jeune à votre âge !

113. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

Cette critique aux yeux du traducteur est une leçon utile aux jeunes poëtes dont on doit lui savoir gré : elle formera leur goût, corrigera les fanfaronnades des écrivains ennemis de la noble simplicité, qui, par les mains espagnoles, a fourni des trésors inépuisables, dont la traduction leur donne la clef. […] Mauvais ragoût pour une actrice jeune, belle, pleines de graces, courue de toute la cour, qu’il travailloit à rendre infidelle, comme de concert avec ses amans. […] Un poëte soi-disant, amant de la jeune comédienne, a célébré ses talens comiques par des vers pesans, à la vérité, & trop sérieux pour cette farce. […] Ce n’est pas sans doute le coup d’essai de la jeune actrice, elle a plus d’une fois brillé au spectacle, pour avoir si bien le ton, les allures, l’esprit des coulisses, sur-tout du théatre comique, connu & choisi ces deux pieces ; elle s’est plus d’une fois exercée sur les théatres de société ; elle doit avoir appris en perfection la poësie, la musique, la danse, l’art dramatique, pour composer des prologues charmans ; sur-tout elle doit bien connoître le goût de son pere, pour avoir cru lui plaire, en lui souhaitant la bonne année par des farces ; & le pere qui a souffert ces exercices, ces assemblées d’acteurs & d’actrices, qui a fait la dépense de ce théatre, qui a permis & approuvé ces vers galans, & les a fait mettre au Mercure, qui a souffert les assiduités de ce poëte amoureux, les parens & les amis qui ont célébré cette fête, tous ces gens-là sont bien enthousiasmés du Théatre.

114. (1834) Discours sur les plaisirs populaires « Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles » pp. 1-33

Dans les campagnes, les laboureurs et leurs familles, après l’accomplissement spontané de leurs devoirs envers Dieu, se réunissent sous l’arbre séculaire, seul monument qui s’élève au milieu de leurs toits de chaume ; ils viennent y chercher quelque ombrage contre ce soleil dont ils ont bravé les feux pendant six longues journées ; et là, sous les yeux des anciens, les jeunes femmes et leurs maris, les jeunes garçons et les jeunes filles s’y livrent à des danses rustiques le plus souvent nonchalantes et sans expression, et qui se ressentent de la lassitude de la semaine, ou à des jeux qui rapprochent innocemment les sexes, et préparent les unions que la loi de Dieu a prescrites. […] Un repas par lequel on célèbre l’union innocente de deux jeunes cœurs, l’union de deux familles, et dans lequel règnent la joie et peut-être aussi un peu plus que de la gaîté, est l’objet de la censure inexorable de ces prêtres rigides, et sans doute de leur dépit. […] « L’Eternel est son nom, le monde est son ouvrage, Il entend les soupirs de l’humble qu’on outrage, Juge tous les mortels avec d’égales lois, Et du haut de son trône interroge les rois…t. » Quelle leçon plus éloquente, plus sage, plus hardie, a-t-on jamais adressée à ceux qui gouvernent la terre, que celle prononcée par Joad, aux pieds du jeune Joas, après avoir ceint son front du bandeau royal, et l’avoir reconnu pour son roi ?

115. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

Ce peuple sage dans sa grossiéreté craignoit qu’une jeune Reine si dissipée ne lui donnât quelque fils naturel qui attroit causé du trouble pour la succession, ou peut-être qu’un mariage bisarre formé par la passion ne fit monter sur le trône quelque amant indigne qui l’auroit déshonoré, ou quelque Prince étranger qui seroit venu gouverner l’État & enlever ses finances ; on souhaita qu’elle se mariât & qu’elle épousât le Prince Palatin, Charles, son proche parent, héritier présomptif de la couronne, mariage à tous égards très-convenable, qui assuroit le repos de la Suède, l’âge, la naissance, la religion, le mérite, tout étoit parfaitement assorti ; on le lui proposa, on l’en pria, on l’en pressa ; un mariage formé par la sagesse n’est pas du goût de Thalie, elle ne veut que les chaînes de la passion, ou l’indépendance du célibat, & quoique toutes les comédies se terminent par un mariage, la plupart des Auteurs, Acteurs, Actrices, Amateurs préfèrent au joug de l’hymen, la dissipation & le libertinage, elle avoit devant les yeux l’exemple récent d’Elisabeth d’Angleterre qui avoit refusé vingt-quatre mariages & joué la virginité pendant quarante ans. […] C’étoit un phénomène fort singulier, & comme une aurore boréale dans un climat & dans un siècle fort peu éclairé, qu’une jeune Reine des Goths fit cas de la science, se piquât d’être savante, & sut en effet quelque chose au milieu des neiges du pole ; les annales de la Suède n’offroient rien de pareil depuis le déluge, il en coûta cher à Descartes que cette Princesse voulut apprendre la philosophie des tourbillons, elle voulut très-gothiquement recevoir ses leçons à cinq heures du matin ; où le froid se fait vivement sentir. […] Peut-on imaginer qu’un jeune Roi ait voulu se marier avec une vieille Reine laide & malfaite, qui avoit quitté ses États, s’étoit vouée au célibat, couroit le monde en aventurière, & avoit tous les défauts de son sexe, sans en avoir les agrémens. […] C’est le nouveau soleil le chef-d’œuvre des cieux, Si vanté des mortels, & si chéri des Dieux ; Cette jeune beauté, cette Nymphe divine, Ce miracle étonnant l’adorable Christine. Jamais de Thermodor le rivage écumeux Ne vit tant de hauts faits, ni tant d’exploits fameux, Qu’aux rivages bruyant des ondes Germaniques, Aux rivages Danois, aux rivages Balthiques, Par les vaillantes mains de ses braves guerriers, Cette jeune Amazone a cueilli les lauriers.

116. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

Voltaire lui est très-supérieur : c’étoit un de ses partisans, de ses compagnons de débauche, & qui, quoique jeune encore, pensoit déjà comme lui. […] Ce commentateur a joint aux pieces de Chaulieu une piece du jeune Voltaire, qui marque plus d’irréligion que de talens. […] Le jeune Voltaire, qui pouvoir avoit une vingtaine d’années, puisque Chaulieu est mort en 1720, & qui étoit déjà sans mœurs, sans religion, peint ainsi les parties de débauche qu’il faisoit avec lui. […] Qu’on juge si une jeune personne, si un caractere tendre, si un libertin résistent à de si violens assauts. […] 2.° Il y a des loges particulieres pour les Comédiennes qui ne jouent pas, où elles vont voir représenter la piece, juger leurs compagnes & s’instruire elles-mêmes ; on voit autour d’elles, dit l’auteur, une troupe de jeunes évaporés comme des papillons badiner, chuchoter, singer ; les autres se donnent mille ridicules que la fatuité du siecle met au nombre des belles qualités.

117. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VII. De la Diction. De la Poësie dans la Tragédie. » pp. 122-130

« Dans les bons Auteurs, tout parle tout agit ; mais c’est, dit le pere Brumoy, plus l’action & le sentiment que le discours, au lieu que nos jeunes Poétes donnent souvent dans le discours & les paroles, pour suppléer au Spectacle & à la passion. » Ce n’est que de sens froid qu’on applaudit à la beauté des vers dans un Spectacle.

118. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Dix-Septième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 282-286

Une épouse jeune, vertueuse & belle ; une Mère-de-famille, (ô nom respectable !)

119. (1715) La critique du théâtre anglais « TABLE DES PRINCIPALES matières. Contenues dans ce Volume. » pp. 494-500

Les vertus morales persécutées sur notre Théâtre, 248 Les Héroïnes de nos Comédies aussi vertueuses que les Héros avec le même succès qu’eux, 250 Les jeunes personnes de condition ont des mœurs plus saines dans Plaute et dans Térence, 251 Vaine Justification de l’Astrologue Joué, dans sa Préface, 254 Sentiment d’Horace contraire à celui de l’Astrologue joué, 256 Exemple de Ben Jonson inutile pour justifier l’Astrologue Joué, 260 Autorité de Shakespeare opposé à l’Astrologue Joué, 263 Erreur de l’Auteur de l’Astrologue Joué, sur la différence qu’il met entre la Tragédie et la Comédie, 265, 266 Le divertissement n’est point la fin principale de la Comédie, 267 La Comédie et la Tragédie, quoique par une route différente, doivent tendre à une même fin ; qui est la réformation des mœurs, 268, et suiv.

120. (1574) Second livre. Seconde épître. Cécile Cyprien à Donat [extrait] « letter » pp. 40-41

Ils représentent Vénus impudique, Mars adultère, et leur Jupiter, non moins prince de vices, que du royaume, qui brûle d’amour des humains, avec ses foudres : maintenant blanc comme un cygne, maintenant descendant du ciel en forme de pluie d’or : maintenant par le ministère des oiseaux se lançant pour s’amouracher de jeunes enfants et les ravir.

121. (1825) De quelques naïves coutumes « De quelques naïves coutumes. » pp. 262-266

A la procession du rosaire, dans Venise, on voyait d’abord de jeunes garçons bien faits, puis de jeunes filles agréables.

122. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre III. Que les anciens Pères de l'Eglise défendirent aux Chrétiens d'assister aux Jeux du Théâtre, parce que c'était participer à l'Idolâtrie. » pp. 57-89

A quoi sert ton jeune, si Idem in cap. […] Ces trois jeunes Martyrs ne voulurent jamais sacrifier aux Démons, ni par menaces ni par tourments ; Mais celui qui regarde avec plaisir les images des Idoles dans les Spectacles nocturnes, ne leur a-t-il pas sacrifié ?

123. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « IV. S’il est vrai que la représentation des passions agréables ne les excite que par accident.  » pp. 10-18

C’est pourquoi ces plaisirs languissent dans un âge plus avancé, dans une vie plus sérieuse : si ce n’est qu’on se transporte par un souvenir agréable dans ses jeunes ans, les plus beaux de la vie humaine à ne consulter que les sens, et qu’on en réveille l’ardeur qui n’est jamais tout à fait éteinte.

124. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

Alexandre, jeune Prince dévoré d’ambition, qui n’aime que la gloire, est à la veille de donner une bataille décisive, à un Roi très puissant ; il doit être amoureux puisqu’il paroît sur le théatre François. On fait tout-à coup éclore dans son camp, une jeune Indienne qu’il n’a jamais vue ; le voilà subitement amoureux, au milieu du tulmute du camp, des préparatifs du combat, des dangers de la defaite ; un trait des beaux yeux de l’Indienne, perce son foible cœur, il quitte tout pour lui conter des fadeurs. […] L’homme toute sa vie le plus pieux & le plus sage, dans un âge très-avancé, devient amoureux, & fait mille folies, dans le plus fort des horreurs de la guerre, dont il est un des chefs, devient rival d’un jeune Prince, & l’appelle en duel ; ce qu’à peine la fougue d’une aveugle jeunesse pourroit faire croire. […] Les beaux, les utiles objets dont on va meubler ces jeunes cœurs, ces esprits naissans, que l’amour incestueux de Phedre, la brutalité de Néron, les foiblesses d’Alexandre, les fureurs d’Achille, l’imbecillité de Bajazet ?

125. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Anecdotes de Cour. » pp. 171-202

On avoit pour lui tant de confiance qu’on le chargea de la tutelle du jeune Alexis. […] Il fut appellé par un jeune roi qui lui fit de grands honneurs : mais pourquoi dissimuler qu’Hyparque ne le voulut à sa cour que comme Néron vouloit à la sienne Pétrone, qui avoit beaucoup plus d’esprit & de talens qu’Anacréon, sur la réputation de son libertinage, pour y être le directeur de ses plaisirs ? […] Le jeune Prince qu’on a la témérité de comparer à Hyparque, & le sage Ministre à ce frivole poëte, doivent-ils savoir gré à l’auteur d’un éloge si déshonorant ? […] Si l’on avoit traduit le poëme latin de l’Institution d’un Prince, composé avant son délire, où il y a de bons principes ; des idées chrétiennes, quelques expressions heureuses, on eût pardonné à l’auteur, quoique la sagesse ne consulte gueres de tels oracles : mais qu’après plus d’un siecle, un poëte s’avise de ressusciter un fou, chassé de la cour, perdu de débauches, sans honneur & sans religion, pour en faire le Mentor d’un jeune Roi, & lui donner les plus pernicieux conseils, cette entreprise a sans doute été formée dans les jardins enchantés où des Yvetaux chantoit ses amours.

126. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IV [III]. La Grange & Destouches. » pp. 90-114

Mais elle blesse les mœurs, elle encourage les vieux & les jeunes à satisfaire leurs passions, & leur en offre un moyen ; n’a-t-elle pas droit à la préférence ? […] Ce jeune Poëte fut moissonné par la cruelle mort, & Thalie perdit en lui un de ses plus ardens zélateurs. […] Une vieille femme est amoureuse d’un jeune Paysan qui se moque d’elle.

127. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre X. Que l'extrême impudence des Jeux Scéniques et des Histrions fut condamnée. » pp. 217-229

« On ne doit point recevoir à la Table des Fidèles un Histrion qui persévère en la turpitude de son art, et qui perd les jeunes enfants en leur enseignant ce qu'il a mal appris. » Saint Chrysostome fut unS.

128. (1807) Préface pour une édition des deux lettres à l'auteur des Imaginaires « [Chapitre 2] » pp. 78-82

Il dit donc que « je suis un jeune poète » ; il déclare que « tout est faux dans ma Lettre, et contre le bon sens, depuis le commencement jusqu’à la fin ».

129. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IV. Les spectacles inspirent l’amour profane. » pp. 32-50

Un jeune homme venait d’épouser une jeune personne qui avait été élevée dans les meilleurs principes. […] La jeune épouse se passionna bientôt pour tout ce qu’elle avait toujours redouté jusque là.

130. (1666) De l’éducation chrétienne des enfants « V. AVIS. Touchant les Comédies. » pp. 203-229

Et n’est-on pas contraint de supposer qu’une autre fille aime éperdument le jeune Prince qui a une passion violente pour la Sainte ; et qu’une mère furieuse n’épargne pas le sang de cette Sainte pour satisfaire la passion de cette pauvre malheureuse ? […] Et le jeune homme qu’elle aime, tout chrétien qu’il est, et prêt de souffrir la mort pour la défense de la foi et de la pureté même de cette Sainte, ne laisse pas de lui persuader d’épouser ce jeune Prince païen qui l’aime, et de la faire assurer de sa part que, « C’est tout ce que veut d’elle Le souvenir mourant d’une flamme si belle. » De sorte que si l’on voit dans cette pièce en la personne d’une Sainte, la foi triomphante des supplices les plus honteux ; on y voit en même temps l’amour profane triompher de plusieurs misérables qu’il s’est assujettis, et poursuivre jusqu’à la mort une Sainte Vierge, et un généreux martyr.

131. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155

Charles IX mourut jeune, & cependant laissa des enfans naturels. […] Elle n’en vouloit que de jeunes & de belles, elle les formoit à son école. […] Il est ordinaire encore que pour regner plus long-temps sans obstacle on éleve les jeunes Princes dans la molesse & la dissipation, & même dans le désordre. […] Rien en effet n’est plus propre à séduire un jeune cœur, & quoique le génie élevé de ce Prince l’ait mis dans la suite au-dessus de ces pieges, il en a du moins conservé un amour du luxe, & singulierement du théatre, qui a porté la scene au plus haut point de la gloire, & en a par-tout répandu le goût. […] Comme l’Opéra & la Comédie Françoise ont des Maîtres de danse, de musique, d’instrumens, de déclamation, pour former les jeunes Actrices, il en falloit bien.

132. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

« Entre les jeunes personnes qui courent aux Spectacles, y en a-t-il qui connoissent en quoi consiste la vraie vertu ? […] Il y donne à ce jeune Prince les meilleurs conseils pour le préserver des écueils, auxquels le séjour qu’il alloit faire à Rome exposeroit ses mœurs. […] Les louanges dont notre jeune Monarque a honoré la pureté des Ecrits de M. […] Le vieux Sertorius voudra séduire une jeune femme éperduement amoureuse de son mari. […] La musique n’est pas tout-à-fait incompatible avec la sagesse ; mais les dangers auxquels elle expose une jeune femme, doivent la lui faire craindre.

133. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Malheureusement j’étais jeune : ma curiosité n’était que celle d’un enfant, et je songeais plus à m’amuser qu’à m’instruire. […] Ces hommes si bien parés, si bien exercés au ton de la galanterie et aux accents de la passion, n’abuseront-ils jamais de cet art pour séduire de jeunes personnes ? […] N’est-ce pas la Nature qui pare les jeunes personnes de ces traits si doux qu’un peu de honte rend plus touchants encore ? […] Deux jeunes pigeons, dans l’heureux temps de leurs premières amours, m’offrent un tableau bien différent de la sotte brutalité que leur prêtent nos prétendus sages. […] Il en est pourtant une espèce dont je voudrais bien qu’on se fît moins de scrupule, savoir les bals entre de jeunes personnes à marier.

134. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE PREMIER. De la Passion de presque tous les Peuples pour la Poësie Dramatique. » pp. 8-16

Les jeunes Indiens les exécutoient avec tant de grace & de modestie, & chantoient les Hymnes, dit le même Historien, avec tant de mélodie, que ces Représentations faisoient pleurer de joye les Espagnols.

135. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « X. » pp. 47-54

Car n’est-ce pas ce qu’il a fait depuis peu en arrachant des mains d’un fort homme de bien qui en est Directeur la Théologie Morale de Grenoble qu’il enseignait aux jeunes Séminaristes, et lui ordonnant de suivre Abelly.

136. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre premier. De la Musique. » pp. 125-183

Une jeune Bergère, remplie du désir de se distinguer, épia si souvent le rossignol ou la fauvette ; elle prêta une oreille si attentive à leur ramage, qu’elle parvint enfin à le contrefaire en partie. […] La trop tendre Sapho aurait bien dû se servir de ce moyen pour adoucir la rigueur du jeune Phaon, plutôt de se précipiter de désespoir dans la mer : sans doute que l’ingrat qu’elle adorait, n’aimait pas la musique. […] On raconte pourtant39 que sous le règne de Henri III, un fameux Musicien nommé Claudin, mit tellement en fureur un jeune Seigneur de la Cour en lui jouant un air Phrigien, que sans respecter la présence du Roi, il tira son épée & voulait occire tout le monde. […] Certain Auteur prétend avec raison, qu’il ne faut qu’une chanson amoureuse, chantée bien tendrement, pour faire impression dans le cœur d’une jeune personne42.

137. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

Lory valet du Jeune La Mode lui dit : Ibid. […] l’Auteur du Relaps la répétera encore volontiers, lui qui la fait dire aussi au Jeune La Mode. […] Lorsque le Jeune La Mode se voit à portée de duper son frère aîné, il dit à Lory son valet :P. 26. […] « Pleuside souhaiterait que les Dieux eussent établi un autre ordre des choses par rapport à quelques circonstances particulières : il voudrait que les hommes sincères, équitables, généreux vécussent longtemps, et que les fourbes, les injustes, les avares mourussent fort jeunes.

138. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Livre second. » pp. 2-7

Pourquoi nos jeunes Conseillers, dépouillant pour quelques heures leur gravité, ne pourraient-ils pas paraître au spectacle ?

139. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IIbis. Autre suite du Fard. » pp. 61-89

Dans les Bagatelles de l’Abbé Coyer, Lettre à une jeune Dame, on voit un trait qui mérite d’avoir ici sa place. Connoissez, Madame, dit-il à une jeune Angloise, nouvellement venue à Paris, connoissez l’aimable nation qui vous adopte. […] Ce jeune Prince fort aimable parut dans le Senat & ne sut que dire.

140. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Parfums. » pp. 112-137

Il croit que préparés & servis à propos, ils peuvent être utiles dans bien des maladies, mais qu’en général ils nuisent plus qu’ils ne servent, sur-tout qu’ils amolissent, énervent, rendent les hommes efféminés, & allumennt le feu de l’amour, ils ne sont propres qu’aux femmes, & même aux jeunes épousées ; car pour les vieilles, c’est un vrai ridicule ; une vicille parfumée fait penser qu’elle a la folie d’être amoureuse : Unguento perfusa coma pectusque madidam est. […] La marche partit à la pointe du jour, & dura toute la journée, des troupes innombrables de gens de toute nation & de tout état, des animaux de toute espèce, de jeunes garçons, de jeunes filles, des Faunes, des Satyres, des Nymphes, des Bacchantes, des danseurs, des danseuses, des Musiciens, des joueurs d’instrumens sur des théatres élevés sur des roues, traînés par des chevaux, qui dansoient, chantoient, jouoient continuellement, & faisoient retentir l’air ; des statues de tous les Dieux & de toutes les Déesses, avec leurs autels, leurs Temples mobiles, leurs Prêtres & Prêtresses, leurs victimes & sacrifices traînés par des lions, des tigres, des éléphans ; des forêts ambulantes, des parterres, des champs, des vignes, des tonneaux immenses comme des foudres d’Allemagne, remplis de vin & de lait, qui dans toute la marche en faisoient couler des fontaines ; des cuisines, des tables mouvantes pour donner à manger ; toute sorte de meubles, d’armes, d’ustenciles, tous les habits d’or ou de soie, tous les effets d’or ou d’argent, on eût dit que c’étoit la marche de la Nation entiere ; son Roi à la tête, qui avec sa Cour & sa Famille la terminoit. […] Les jeunes Ecclésiastiques , dit M.

141. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81

Quelle ressource a un citoyen délicat sur le choix des plaisirs, a une mère vertueuse, a une fille jeune & décente, que le théatre ? […] Il seroit très-dangereux de l’offrir, sur-tout aux jeunes spectateurs. Combien de vieillards sont jeunes, sous la pourpre, comme sous la bure ?

142. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Du Législateur de Sans–souci. » pp. 93-109

Le danger de séduction est aussi grand pour de jeunes veufs ; l’intérêt des familles est le même ; pour l’honneur, les biens, la paix de la société, il est bien plus grand. […] Il étoit bien inutile que Henri VIII, Louis le jeune, Louis XII demandassent le divorce, ils n’avoient qu’à proscrire leurs femmes.

143. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XI. De l’amour & de ses impressions dans le Poéme Tragique. » pp. 165-178

Il n’y a point de Lecteur un peu instruit, qui ne préfére le tendre pere d’Iphigénie, suspendu entre l’obéissance dûe aux Dieux & le cri de la nature, à un jeune orgueilleux, qui prétend tout soumettre à sa passion.

144. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-7

On prenoit un plaisir singulier à ces spectacles, en les représentant dans les maisons particulieres : il y avoit des diableries de société, comme il y a des théatres de société, & des proverbes infernaux que jouoient les jeune gens.

145. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XI. Du jeu des Acteurs. » pp. 345-354

Il est vrai que ce que je recommande ici est d’une éxécution très-difficile ; mais les Acteurs consommés donnent l’éxemple ; le jeune Comédien, qui, voudra se distinguer dans son art, n’a qu’à s’éfforcer de les imiter.

146. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE III. Qu'une Mère est très coupable de mener sa fille aux Spectacles. Que c'est une erreur de croire que la Comédie soit destinée à corriger les mauvaises mœurs. Que rien au contraire n'est plus propre à les corrompre. » pp. 65-75

Mais si cette fille est si jeune qu'elle ne puisse suivre ni le sujet, ni les intrigues de la comédie, y a-t-il du mal de l'y méner ?

147. (1749) Maximes pour se conduire chrestiennement « Des Plaisirs, et en particulier des Spectacles. » pp. 233-248

 » Que cette façon de penser est admirable dans une jeune Princesse à peine âgée pour lors de dix-huit ans !

148. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE IV. Deux conséquences que les Pères de l’Eglise ont tirées des principes qui ont été établis ci-devant. » pp. 82-88

Car si tous les Abbés, les jeunes fainéants, les Dames mondaines et autres telles gens qui ne plaignent pas trois ou quatre Louis à une Loge, pour passer deux ou trois heures de temps à voir offenser Dieu, en avaient donné chacun la moitié aux pauvres : combien y en aurait-il eu de soulagés, qui ne seraient pas morts de faim.

149. (1823) Instruction sur les spectacles « Conclusion. » pp. 195-203

Vous, jeune personne, gardez-vous de paraître dans ces lieux pernicieux où votre innocence ne manquerait pas de faire un triste naufrage.

150. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « FRAGMENT D’UNE LETTRE A ME. DE ****. SUR LES SPECTACLES. » pp. 82-92

Ce n’est pas tout : loin d’encourager la timidité d’un jeune Auteur, qui se distingue, par des honneurs publics, par une pension de l’Etat, on l’abandonne à une troupe de Harpies qui habite le Spectacle ; et lorsqu’il ne se trouve pas assez riche pour leur donner de la pâture, et les rassasier à une bonne table, ces animaux destructeurs déchirent son Ouvrage, et attaquent sa personne ; le Public s’en divertit, et l’Auteur sensé se retire.

151. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « PRÉFACE » pp. -

Combien, depuis la publication de ce volume, de jeunes Genevois, d’ailleurs bons citoyens, n’attendent-ils que le moment de favoriser l’établissement d’un théâtre, croyant rendre un service à la patrie et presque au genre humain ?

152. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 4-42

A l’exemple du Duc de Parme, ce sera une pépiniere féconde, où il croîtra toujours des jeunes arbres, ou si l’on veut un noviciat, moins dévot il est vrai, que ceux des Capucins, mais absolument nécessaire à la grande œuvre qu’ils ont entreprise : je ne désespere pas qu’on ne la mette sur l’état des villes, & que quelque jour on ne bâtisse, aux frais du public, dans les grandes villes, un Collége Royal de comédie, qui réussira mieux que les autres ; tout cela nous annonce que les Canons qui défendent l’assistance à la comédie, & qui excommunient les comédiens, ne sont plus comptés pour rien ; déjà dans le Duché de Parme & de Plaisance ils sont régardés comme la Bulle in Cœna Domini, qui n’y a plus lieu depuis deux ans ; aussi les affaires avec le St. […] Ses repas étoient d’une longueur excessive, d’une somptuosité, d’une délicatesse la plus recherchée ; toujours environné de Bouffons, & Bouffon lui-même dans ses propos, ce que les flatteurs appelloient de la gayeté, sa vie étoit une sorte de comédie perpetuelle, & il en faisoit jouer souvent dans son Palais, souvent par des jeunes Seigneurs les plus distingués : il ne pouvoit souffrir le sérieux des affaires, sur-tout des affaires ecclésiastiques : aussi l’Eglise reçut elle de son tems la plus profonde plaie qu’elle eût jamais soufferte : l’héresie de Luther, & ses suites, qui durent depuis deux siécles, & vraissemblablement dureront longtems encore. […] Il y a une différence infinie entre l’homme en place qui fais ses fonctions, & le particulier qui se livre à son plaisir ; entre le Juge qui prononce un Arrêt, & un libertin qui entretient une actrice : entre un Pasteur qui dans un Mandement ordonne une Fête, un jeune, une abstinence, & un voluptueux, ou un petit-maître qui ne vient point à l’Eglise ; entre Léon X. qui parle ex Cathedra contreLuther, & Jean de Medicis qui fait jouer des comédies. […] Le Cardinal Bibiana mourut en 1528, c’est un ouvrage de sa premiere jeunesse, vers l’an 1490 au plus tard, lorsqu’il étoit Sécretaire de Laurent de Medicis, qui se chargea de la conduite du jeune Cardinal Jean son fils, (depuis Pape ;) car il entra de bonneheure dans les grands emplois qui ne lui laisserent pas le tems de s’adonner aux compositions.

153. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

Tout cela est suivi d’un cœur & d’une danse de jeunes nymphes à demi nues, autour du jeune homme & de la religieuse ; danse bien propre à inspirer la virginité. […] Fait pour l’amour, jeune & charmant, n’est si beau que mon amant. […] La Reine y dansoit avec les dames & les jeunes seigneurs. […] On met dans la confidence un foule de personnes, un coup de baguette fait trouver dans l’appartement de madame des robes, des fleurs, des odeurs ; cette dame est transportée dans les airs à sa maison de campagne, couchée dans un bosquet de son jardin, sans s’en appercevoir ; son sylphe lui parle, lui chante derriere la tapisserie, derriere une charmille, cette femme, jeune folle spirituelle, est comme furieuse de voir son sylphe, prend tout cela pour un rêve, n’a pas la curiosité d’aller regarder derriere la tapisserie & la charmille ; ne connoît pas la voix de son mari qui l’aime à la folie, & ne néglige rien pour se faire aimer, &c.

154. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre II. L’Exposition, le Nœud & le Dénouement. » pp. 183-210

Je conseille aux jeunes Poètes qui voudront éviter de tomber dans de pareilles fautes, de détacher du sujet de leur Drame tout ce qui pourrait lui nuire, & faire perdre un instant de vue l’action principale ; qu’ils ayent soin que les événemens se rapportent au Héros de la Pièce. […] Le Père, la Mère, ou le tuteur, ne veulent pas consentir à l’hymen des jeunes Amans ; ils s’intéressent en faveur d’un autre : Lorsque le Drame est parvenu à sa juste longueur, ils permettent enfin leur union, sans qu’on voie d’autre cause d’un changement si subit de volonté, que l’obligation où se trouve le Poète de terminer la Pièce.

155. (1825) Encore des comédiens et du clergé « TABLE DES MATIERES. » pp. 229-258

Page 134 Un jeune acteur de la Gaîté qui se suicida, reçut néanmoins les prières de l’église par ordre de l’évêque de Versailles. […] Page 139 De la défense qui empêche les actrices à Rome de monter sur le théâtre, et veut qu’elles soient remplacées par de jeunes castrats.

156. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25

Ce ridicule ne peut qu’affaiblir le respect, et je ne doute pas que le dégoût des jeunes Magistrats pour leur robe, leur empressement à la quitter au sortir de l’audience, leur penchant à se déguiser par des habits de couleur, des galons, des colifichets, des frisures, si opposées à la décence de leur profession, à la disposition des ordonnances, à la discipline du palais, ne vienne principalement du ridicule qu’on lui donne au spectacle. […] Il y a sept à huit mois qu’étant dans ma loge à m’habiller en Prêtresse de Diane, un jeune Abbé vint m’y trouver, et sans respect pour mon habit blanc, mon voile et mon bandeau, il me ravit mon innocence.

157. (1789) La liberté du théâtre pp. 1-45

Ce despote, jeune alors, aidé d’un esprit droit & d’une forte volonté, donna, pour un moment, au Théâtre d’un Peuple asservi, un peu de cette liberté qui caractérise le Théâtre des Nations gouvernées par elles-mêmes. […] J’ai opposé à cette Cour de conspirateurs, la fière & intrépide loyauté de l’Amiral de Coligni, la noble candeur de son élève, le jeune Roi de Navarre, depuis notre bon Roi Henri IV, & le grand sens du Chancelier de l’Hôpital, ce Ministre ami des loix & de la tolérance. […] Falloit-il enfin perdre tes veilles à composer des Tragédies allégoriques, à retracer en vers excellens, mais peu tragiques, & encore moins philosophiques, les amours du jeune Louis XIV, & de la fille de Charles premier, ou les amours du vieux Louis XIV & de la veuve Scarron ?

158. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

L’artifice & le mensonge ne regnoient point, comme ils font dans ce siécle ; on n’avoit point encore vu des femmes qui ont trouvé le secret de devenir vieilles à vingt ans & de paroître jeunes à soixante, & qui moyennant trois ou quatre boëtes, l’une d’embanpoint, l’autre de fraîcheur, la troisiéme de vermillon fassent subsister leurs charmes comme elles peuvent. […]jeune Bacon qui representoit l’Amour, & la Chammelé qui représentoit Psiché, se surpasserent dans leurs roles : ils jouoient d’après nature, ils avoient l’un pour l’autre la plus vive tendresse ; leurs talens supérieurs ne furent employés qu’à mieux marquer les sentiments de leurs cœurs : ces avantures ne sont pas rares au théatre. […] Les jeunes personnes ne connoissent pas les avantages de la nature, & combien il leur seroit utile de s’y abandonner : elles affoiblissent les dons du Ciel, si rares & si fragiles, par des manieres affectées, & une mauvaise imitation.

159. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175

Baron, jeune & fêté dans ce monde frivole, En sortant de la Scène alloit jouer son rôle. […] Une jeune actrice d’une vertu point farouche , comme il dit, donna dans sa derniere maladie des marques de conversion, & renonça au théatre. […] Sulpice, Et le Curé notre complice, Venons très solemnellement D’inhumer une jeune Actrice : Les Confreres menoient le deuil ; J’ai vu les enfans de Thalie, Les Eleves de la folie, Sangloter au tour du cercueil ; Moi, de qui l’ame est assez bonne, Je m’attendrissois in petto, Et je pleurois incognito Pour ne scandaliser personne.

160. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301

Le caractère du Jeune La Mode dans Le Relaps est assez semblable à celui de Constant : nous en parlerons dans un autre endroit. […] Céladée jeune personne de qualité saisie de crainte que son amant ne devienne l’époux d’une autre qu’elle, demande que l’univers tombe dans un informe chaos : elle voudrait voir tous les éléments se confondre et s’ensevelir elle-même sous la ruine commune de ce bas monde : elle invective follement et emphatiquement contre le Ciel de ce qu’il a formé la nature humaine autrement qu’elle n’eût dû être à son avis : P. 52. […] Le Chevalier Ventre-de-tonne, qui avait pris le Jeune La Mode pour le Milord-Fat son frère aîné,Dans le Relaps. p. 84.

161. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE IV. Apologie des Dames. » pp. 119-155

« Qu'un jeune homme n’ait vu le monde que sur la Scène, le premier moyen qui s’offre à lui pour aller à la vertu est de chercher une maîtresse qui l’y conduise, espérant bien trouver une Constance ou une Cénie […] C'est ainsi que, sur la foi d’un modèle imaginaire […] “nescius auræ fallacis”, le jeune insensé court se perdre, en pensant devenir un Sage. »dy Voilà donc un jeune homme tellement épris de la Vertu Scénique qu’il ne trouve d’objet estimable que celui qui ressemble le mieux à deux personnages de Théâtre, Constance et Cénie : donc le Théâtre a le pouvoir de faire aimer la Vertu. Mais « Nescius aurae fallacis, le jeune insensé court se perdre en pensant devenir un Sage. » L’intention du jeune homme est louable ; il est édifiant que le Théâtre l’ait suggérée ; mais il est injuste de vouloir faire retomber sur la scène la maladresse, l’aveuglement, le défaut de jugement du jeune homme qui, trop précipité dans son choix, en a fait un mauvais. […] Détrompez-vous par l’expérience ; vous entendrez toutes les mères non seulement vertueuses, mais tant soit peu sensées, prêcher toujours la raison et la pudeur à leurs filles ; tant qu’elles sont dans leurs mains, ces jeunes personnes sont des Agnès dont la simplicité, la candeur et la modestie annoncent la sagesse.

162. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIV. De l’usage de composer des Pièces, ou des Rôles pour un ou plusieurs Acteurs. » pp. 219-233

Les jeunes Auteurs tremblent, en face des Comédiens ; & les plus hardis sont obligés à bien des démarches désagréables.

163. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « EXTRAIT DE QUELQUES PENSEES SAINES. Qui se rencontrent dans le livre de J.J. Rousseau contre le Théâtre, ou condamnation de son système par lui-même. » pp. 66-77

« Nous avons été jadis, Jeunes, vaillants et hardis.

164. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VII. Quelle doit être la Comédie après la réformation du Théâtre. » pp. 69-85

Il relate les aventures de Chariclée, une princesse d'Ethiopie, et Théagène, un jeune Thessalien.

165. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre Tragédie. » pp. 231-259

Qu’on se rappelle qu’il entra dans la carierre, dans un tems où l’on n’étoit point choqué de voir le Sujet d’Œdippe orné d’une Episode amoureuse, dans un tems où la Galanterie regnoit dans la brillante Cour d’un jeune Roi, dans un tems où les Tragédies de Quinaut faisoient la fortune des Comédiens. […] Un jeune Poëte, qui avoit lui-même fait écrire des billets doux à Alexandre, entreprit la réforme de notre Théâtre.

166. (1824) Du danger des spectacles « DU DANGER DES SPECTACLES. » pp. 4-28

« Quant à ces jeunes personnes aimables et naturellement portées au bien, qui se plaignent de la rigueur avec laquelle on leur interdit les plaisirs du monde, et qui s’écrient que cette rigueur n’est point dans l’Evangile, qu’elles me permettent de leur demander, avec la plus affectueuse sollicitude, comment, dans leur conscience, elles peuvent concilier leur présence aux spectacles qu’elles fréquentent, avec ces préceptes de l’Evangile : “Soyez économe du temps ! […] De là une aversion profonde et une complète indifférence pour les affaires et les devoirs de la vie commune ; et ces jeunes cœurs, trompés dans leur attente, s’inquiètent, se tourmentent et soupirent après une félicité imaginaire.

167. (1697) Lettre à Mme la Marquise de B. « A MADAME LA MARQUISE DE B… » pp. 302-316

C’est-là qu’un jeune Aiglon qui n’a point de pareil D’un regard assuré voit l’éclat du Soleil : Montre une Ardeur pour luy, que rien ne peut éteindre ; Et tout haut qu’il puisse être espère de l’atteindre. » MELPOMÈNE.

168. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V bis. Le caractère de la plus grande partie des spectateurs force les auteurs dramatiques à composer licencieusement, et les acteurs à y conformer leur jeu. » pp. 76-85

Le vieux Sertorius voudra séduire une jeune femme éperdument amoureuse de son mari ; voilà les mœurs de la tragédie chez Corneille, le plus grave et le plus sublime de nos poètesak. » Les pièces de cet auteur n’auraient certainement pas plu aux spectateurs, si elles ne leur avaient donné agréablement des « leçons de galanterie, de fourberie, de vengeance, d’ambition ; si elles ne leur avaient appris à conduire habilement une intrigue, à éluder la scrupuleuse vigilance des parents, à surprendre par mille ruses la bonne foi, à ne tendre jamais à faux des pièges à l’innocence, à se défaire avec adresse d’un concurrent, à se venger à coup sûr d’un ennemi, à élever sa fortune sur les débris de celle d’autruial . » En effet, le spectacle perdrait son agrément, s’il n’était un assemblage vif et séduisant de tout ce qui peut plaire, s’il ne tendait à enchanter l’esprit et les sens par mille charmes, et à attendrir le cœur par tout ce que les passions ont de plus fin et de plus insinuant.

169. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XX. Spectacles condamnés par les saints Pères et par les saints conciles. » pp. 168-178

Une vaine curiosité la fit monter dans la ville de Sichem pour y voir les femmes du pays ; elle fut malheureusement rencontrée par le jeune prince, et cette fatale entrevue causa la ruine de tout un peuple et la sienne propre.

170. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies à conserver. » pp. 276-294

Le Chevalier est puni en ce que n’épousant pas Angélique, il est réduit à une indigence extrême ; le Spectateur cependant peut soupçonner que la punition du Joueur ne sera peut-être que momentanée ; qu’il peut gagner considérablement le lendemain, et trouver encore quelque jeune personne qui ait la faiblesse de l’épouser et qui le rende maître d’une riche dot.

171. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35

Le cinquieme fait le procès aux personnes agées qui se donnent pour jeunes. […] Une jeune personne se croiroit sans pilote dans une mer orageuse, si quelque personne âgée & sage ne suivoit tous ses pas. […] Ce n’est pas, il est vrai, la philosophie du théatre, où par un renversement de langage & d’idées, dont on se fait gloire, le crime est appelé victoire, & la défaite d’un jeune cœur est traitée de triomphe ; mais c’est la philosophie de la religion & de la vertu.

172. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

Faisant le siege d’une ville avec ses Mignons, on lui crioit du haut des murailles : Venez, jeune mignon, qui ne sauriez tenir contre nos femmes, & une vieille femme s’assit sur la brêche, filant tranquillement sa quenouille, & se moquant de lui. […] Rien n’en approche que la toilette d’un jeune Abbé Evêque en herbe, entre les mains de son baigneur. […] D’abord après la mort de son mari, quoique jeune encore, d’une beauté rare, jouissant d’une grande fortune, & ayant tout ce qu’il faut pour plaire au monde, elle renonce à tous les plaisirs, se sépare de toutes les compagnies, s’ensevelit dans la retraite, se couvre de la cendre & du cilice, passe ses jours dans la priere & le jeûne.

173. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VIII. Sentiment de S. Thomas. » pp. 178-198

Elles devoient être plus retenues du temps de Pline le jeune. […] quelle jeune personne ne les prend pour modelle, & ne se fait gloire de les imiter ?

174. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 19-42

Une jeune Demoiselle n’a pas encore éteint toutes les étincelles de la devotion, elle se flâte même qu’elle n’est pas enivrée des plaisirs du monde : cependant elle a une terrible demangeaison pour la Comedie : mais le remors salutaire de la conscience contre-balance ce desir : que dit-elle pour en étouffer les justes cris Madame *** est d’une probité reconnuë, & elle y va bien : je ne prétens pas à une vie plus reglée : on la voit si souvent qu’elle s’approche de la Sainte Table : elle est d’une devotion exemplaire : il n’est pas croiable, que son Confesseur lui permettroit la Comedie, s’il jugeoit, qu’elle y pechoit en s’y trouvant : ainsi donc, resoud cette jeune Theologienne, je m’y trouverai aussi, & je ferai comme je vois faire aux autres, dont l’âge & la vertu me peuvent être une juste regle.

175. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

Ils ne pouvaient souffrir ce culte sérieux et modeste si digne de la Majesté d’un Dieu, qui veut qu’on l’adore en esprit et en vérité ; et ils étaient charmés au contraire, de ces Sacrifices dont les abominables Cérémonies étaient relevées par la Danse des jeunes filles et des jeunes garçons. […] Enfin aprés un recit assez long de deux actions admirables qu’il avait faites étant voleur, dont l’une était d’avoir conservé l’honneur d’une jeune vierge consacrée à Dieu, qui était tombée entre les mains de ses compagnons voleurs ; l’autre d’avoir donné à une pauvre femme trois cens pièces d’argent, pour délivrer de prison son mari et ses enfants : Saint Paphnuce lui ayant communiqué sa révélation, et l’ayant exhorté de prendre soin de son âme ; cet homme jetta aussitôt les flûtes qu’il avait entre ses mains, et le suivit dans le désert, où il changea l’Art de la Musique dont il faisait profession, en une harmonie spirituelle, par laquelle il régla tellement tous les mouvements de son âme, et les actions de sa vie, qu’après avoir durant trois années entières vécu dans une très étroite abstinence, passant les jours et les nuits à chanter des Psaumes et à prier, et marchant dans le chemin du Ciel par ses vertus et par ses mérites, il rendit son esprit entre les Chœurs des Anges. » Ce ne fut donc point comme Comédien, mais comme Pénitent, qu’il eut une gloire égale à celle de saint Paphnuce ; puisque pour y arriver, il renonça à un métier qu’il reconnut lui-même être honteux. […] Si un cœur jeune et tendre a resisté à un tel objet jusqu’à n’en avoir pas reçu la moindre impression, il ne peut presque plus tenir : quand ensuite on voit paraître un désert affreux avec des rochers menaçants le Ciel, et au milieu un jeune homme, qui croyant n’être point aimé ; s’abandonne au désespoir ; et aprés la description vive et pathétique de la plus forte passion que l’on puisse s’imaginer, ne délibere plus que sur le genre de mort qu’il choisira. […] Secondement, je dis que quand ce serait un amour légitime, la Pièce ne laisse pas d’être mauvaise et scandaleuse, parce que les témoignages passionnés d’un amour légitime aussi bien que d’un autre, ses ménagements, ses descriptions, ses poursuites, ses succès quand ils se font en public, sont dangereux à la pureté de ceux qui en sont les témoins, et qu’il n’est pas permis à des jeunes mariés de se faire deux ou trois heures durant devant tout le monde des caresses trop tendres. […] Le mal du jeu de hasard est moins contagieux : on n’y voit point ordinairement s’assembler les jeunes filles et les jeunes garçons, qui s’y ennuient beaucoup.

176. (1768) Des Grands dans la Capitale [Des Causes du bonheur public] « Des Grands dans la Capitale. » pp. 354-367

Il seroit très-dangereux de l’offrir, sur-tout aux jeunes Spectateurs.

177. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien second. De la vanité des Bals & Comedies en general tiré des Sermons du R. Pere Claude la Colombiere de la Compagnie de Jesus. » pp. 17-25

Quoi, mes Dames, mettre cinq ou six heures de tems a se parer & à se peindre le visage, pour aller ensuite dans une assemblée tendre des pieges à la chasteté des hommes, & servir de flambeau au demon, pour allumer par tout le feu de l’impudicité, demeurer les nuits entieres exposées au yeux & à la cajollerie des jeunes fous, & de tout ce qu’il y a de libertins dans une ville, emploïer tout ce que l’art & la nature ont de plus dangereux pour attirer leurs regars, & pour leur renverser l’esprit, deguiser vos personnes & vôtre sexe, pour n’avoir plus honte de rien, & pour ôter à la grace ce petit secours, qu’elle trouve dans la pudeur, qui vous est si naturelle.

178. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IX. Du Dialogue. » pp. 320-335

Xutus enchanté rencontra le jeune Ministre d’Apollon, le nomma Ion par allégorie à son avanture, & le déclara son héritier.

179. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre II. De la Comedie. » pp. 163-177

Il seroit aussi à souhaiter que toutes les Comediennes fussent & jeunes & belles, & s’il se pouvoit, toûjours filles, ou du moins jamais, grosses.

180. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVI. Des périls auxquels on s’expose en allant au bal. » pp. 97-118

Certes une fois, lorsque nous étions encore jeunes, et dans les études, nous contraignîmes un Philosophe fort modeste, et d’un jugement fort solide, d’aller au bal avec nous, lequel après avoir bien remarqué toutes les circonstances de cette assemblée, et des actions qui s’y faisaient, fut saisi d’étonnement, et nous dit sur le champ que c’était une invention du diable pour perdre les âmes, et pour corrompre les mœurs des fidèles.

181. (1664) Traité contre les danses et les comédies « INSTRUCTION, et avis charitable sur le sujet des Danses. » pp. 177-198

La Sage Sara femme du jeune Tobie, Tob. 3.

182. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De la discipline ecclesiastique, et des obligations imposees par les saints conciles dans la vie privee des pretres.  » pp. 341-360

Conc. de Rome, an 1059, can. 3 ; même ordonnance, C. de Londres, an 1126 ; « 6° Défense aux clercs d’avoir chez eux de jeunes femmes suspectes d’incontinence.

183. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

Un jeune & précieux petit-maître, on lui sera jouer le marquis, le fat ; il est paresseux, indolent, on lui-donne à jouer l’indolence, la paresse ; il est haut, il fera le glorieux ; s’il est polisson, étourdi, il fera le valet, &c. […] Les jésuites, dans l’instruction des jeunes régens, suivoient cette idée pour sujet des discours qu’ils leur donnoient à composer : ils choisissoient une matiere opposée à leur défaut. […] C’est dommage pour les spectateurs : mais c’est l’avantage des acteurs, & si la distribution se fait autrement, le plaisir du spectateur peut faire à un jeune acteur un tort irréparable . […] Tels sont le gland & le paysan, le laboureur & les jeunes gens, le vieillard & ses fils, l’avare & son trésor, Ulisse & les syrenes, simonides, paroles de Socrate, le philosophe Scythe, le fou & le sage, le charlatan, le charetier embourbé, la jeune veuve & les deux médecins, le Songe du Mogol, la femme & le voleur, le trésor & les deux hommes, le statuaire, le savetier & le financier, les femmes & le secret, la laitiere, Démocrite & le notaire, l’écolier & le pédant, le curé & le mort, le satyre, l’ivrogne, l’oracle, le jardinier & le seigneur, les œufs d’or, l’homme & l’idole, l’homme & son image, l’homme entre deux âges, la fortune & l’enfant, la besace, l’astrologue, Momus & le bucheron, &c.

184. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

Le Héros de la piece est un jeune Guebre ou Parsis, dont l’Empereur a défendu la religion. […] Les Prêtres Payens (car il faut bien lancer quelques traits odieux contre les Prêtres), abusant du pouvoir que le Prince leur a donné, ont condamné à mort ce jeune Guebre. […] Cela ne m’étonna point, tout jusques-là étoit conforme au caractère de la Colonie ; mais je ne fus jamais si surpris que de voir arriver aux entractes deux jeunes petites filles, habillées en Anges, qui se mirent à chanter les Litanies de Sainte Anne. […] Il n’y a aucune femme dans la Troupe Chinoise ; les rôles de femme sont joués par de jeunes garçons dont les déguisemens font illusion.

185. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202

Je n’ai jamais cru, dit le jeune, & bien jeune orateur, que la secte de Fenelon ait jamais pu être autre chose que cette grande & respectable société d’hommes vertueux répandus sur la terre & éclairés par ses écrits (les philosophes). […] Il est trop difficile de tenir la balance entre deux grands hommes si parfaits pour être pesés par de si jeunes mains. […] Il te sied bien d’avoir en de si jeunes mains, Chargé d’ans & d’honneurs, Confié tes desseins, Et laisse d’un Visir la fortune flotante Suivre de ces amans la conduite imprudente !

186. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

Les inquiétudes, les allarmes, la dédicace, l’invitation solemnelle aux écoliers, du sieur du Rosoy, en faveur de Richard III & des trois Roses, représentées & sifflées à Toulouse, avoient sans doute leur principe dans la scéne bisarre qu’a donné depuis peu, à la comédie Françoise, un jeune auteur, homme d’esprit, mais metromane & scenomane singulier. […] Il arrive souvent, dit le Pere Hosta missionnaire Italien du Tonquin, qu’on joue les comédies pendant le repas, ce divertissement est mêlé de la plus affreuse musique, les instrumens sont des bassins d’airain, dont le son est aigu, un tambour fait de peau de bufle, qu’on bat, avec les pieds, ou avec des bâtons, comme les Trivelins d’Italie ; les voix des musiciens font à peu près la même harmonie, les acteurs sont des jeunes garçons depuis douze jusqu’à quinze ans (point de femme,) des conducteurs les menent de province en province ; leurs piéces sont ordinairement tragiques, à en juger par les pleurs des acteurs, & les meurtres feints qui s’y commettent. […] On n’y voit jamais de femmes, les mœurs sont trop décentes, pour offrir au public, & étaler avec toutes leurs graces, des objets de débauche, qui la facilitent, y invitent, la répandent, & n’emploient que des jeunes garçons de douze à quinze ans, pour qui c’est un exercice de mémoire & de déclamation ; à cet âge on ne peut encore servir la patrie.

187. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106

Ajoutons la faveur déclarée d’un Roi jeune, puissant, redouté, aimant le plaisir, livré à la galanterie, prodiguant les fêtes, qui trouve un homme de son goût, dont les bouffonneries l’amusent & favorisent ses foiblesses. […] On sent bien aussi que les jeunes personnes qui s’y rendent, y trouvent des Docteurs en morale dont la doctrine & la conduite sont la parodie de l’Evangile. […] De vingt archets savans la cadence sonore Par des sons tantôt lents, tantôt précipités, Guident les pas légers de cent jeunes beautés,   Les rivales de Terpsicore.

188. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE X. Des six parties de la Tragédie, suivant Aristote. Examen de ces six parties dans Athalie. » pp. 260-315

Tout espérance paroît perdue, le Grand-Prêtre qui ne la perd jamais, se prépare à soutenir l’assaut, & lorsqu’il va partir avec le jeune Roi pour aller combattre, Abner envoyé par Athalie, vient lui offrir la paix à condition qu’on lui livrera l’Enfant & un Trésor dont on lui a donné connoissance. […] Elle est toute de douleur, & il faut observer qu’elle n’est pas contre la vraisemblance, parce que ces jeunes Filles déplorant leur malheur présent, par des passages des Pseaumes, faits sur la prise de Jerusalem, ne sont pas censées composer sur le champ ce qu’elles chantent, mais s’appliquer des Cantiques, qu’elles savent depuis longtems. […] si jeune encore, Par quel crime ai-je pu mériter mon malheur !

189. (1845) Des spectacles ou des représentations scéniques [Moechialogie, I, II, 7] pp. 246-276

La culture démesurée, excessive des arts d’agrément, et particulièrement de la musique quelle qu’elle soit, de la danse et de tout ce qui se dit et se fait au théâtre, peut exercer sur le moral des jeunes personnes une très-fâcheuse influence, en exaltant, en perturbant ou en pervertissant la sensibilité et les fonctions du système nerveux. […] Si par hasard ces jeunes personnes ne meurent pas, un triste et peut-être un fatal hymen les unira à des vieillards de vingt-cinq ans, déjà tout courbés sous le poids des plaisirs et de la mollesse ; car c’est ainsi, comme ou sait, que se forment les alliances dans les sommités sociales.

190. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VI. Ericie, ou les Vestales. » pp. 138-159

Ce Pontife trouve le séducteur dans le lieu saint qui lui étoit interdit ; il est témoin de la violence avec laquelle il le force, des attentats d’une troupe de jeunes insensés dont il se fait suivre, il entend les blasphemes contre tous les Dieux, contre cette même Vesta dont il venge l’honneur par le sang de sa fille. […] Cette jeune victime, innocente & paisible, Vole au-devant du fer levé pour l’égorger, Caresse le lien qui la tient enchaînée, Et ne voit que les fleurs dont elle est couronnée, Faut-il là de commentaire ?

191. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VIII. Erreurs des Modernes sur ce sujet. » pp. 165-186

Aussi quand pour avoir été rappelé trop souvent sur la Scène par le peuple, sa voix devint rauque et désagréable, il fut obligé de se faire assister d'un jeune garçon qui chantait les vers qu'il lui fallait représenter, et d'un Musicien qui touchait quelque instrument, et ne se réserva que la Danse qui se trouvait plus libre, ne s'occupant qu'à faire ses postures ingénieuses qui représentaient le sens des paroles, en quoi il était merveilleux, ce qui passa depuis en coutume.

192. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12

Valère Maxime vous dira qu’on exposait sur le Théâtre des filles nues avec de jeunes garçons qui se permettaient aux yeux du peuple d’être les Acteurs d’un spectacle le plus contraire à la pudeur, et que Caton, averti que sa présence gênait le goût du peuple, quitta le Théâtre pour n’être point spectateur de cette licence impudique qui était dégénérée en coutumeb.

193. (1731) Discours sur la comédie « TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS CE VOLUME. »

Théodose le Grand, son zèle contre les Comédiens, 106. 107. 108 Théodose le jeune prive les Païens de toutes les Charges, 114. défend les Spectacles les jours de Fête, 118 Théophile Evêque d’Antioche, condamne les Spectacles, 143 Thomas Evêque d’Antioche calomnié et joué sur le Théâtre, 133.

194. (1733) Theatrum sit ne, vel esse possit schola informandis moribus idonea « Theatrum sit ne, vel esse possit schola, informandis moribus idonea. Oratio,  » pp. -211

Jeune noblesse trop mal dotée par la fortune, ce Monarque vous réservoit une dot dont il connoissoit tout le prix ; des exemples & des leçons de pieté ; trésor préferable à tous les trésors, dot précieuse, que vous deviez faire entrer dans les familles les plus distinguées, pour la perpetuer. […] De prêter l’oreille à des Acteurs encore jeunes, ou même bégaiants ? […] Racine jeune le consola de Corneille vieilli & peu docile à suivre ses traces. […] Que seroit-ce si vous enleviez du front des domestiques le voile de pudeur dont les a couvert le devoir, pour leur apprendre à servir les crimes d’autrui, à faire tomber de jeunes cœurs en des piéges trop cheris ; à voler, à railler leurs maîtres vieillis, ou peu attentifs ? […] Entre ces deux groupes, imaginons quantité d’éleves des deux sexes, jeunes sur-tout, peu instruits, & par là susceptibles de toutes sortes de leçons, sur-tout de celles du plaisir.

195. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI.  » pp. 193-217

La jeune Magistrature respecte trop les Dames pour ne pas suivre leurs traces ; elle aime aussi peu qu’elles l’habit long. A peine & par force un jeune Conseiller prend la robe en entrant au Palais, & ne l’a jamais assez tôt quittée.

196. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre II. Du Philosophe de sans souci. » pp. 36-60

Jeune Atlhete énervé des combats de Cythere Désire de couvrir ses membres délicats Du fer & de l’acier dont s’arment les soldats. […]     Lorsque dessous le masque on voit des jeunes foux, Tout prêts à s’enflammer, prompts à se satisfaire, Suivre les étendards du beau Dieu de Cythere, Sentir tout bouillonner au son des instrumens, Et s’engouer enfin de ces plaisirs bruyans, L’aurore, en plein biver si lente & si tardive, Paroît selon leurs vœux trop prompte & trop bâtive, Quoique de leur amour le rapide roman Souvent dans un quart-d’heure ait dégouté l’amant.

197. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

Un jeune libertin, ou charmé du spectacle, ou séduit par quelque Actrice, se joint à une Troupe, court avec elle, monte sur le théâtre. […] Son crédit procura l’entrée à la comédie à son jeune amant, unique ressource dans son extrême misère, dit M.

198. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

César s’étant rendu maître d’Alexandrie & du Roi Piolomée, la jeune Cléopatre sa sœur, qu’il tenoit enfermée dans le Phare, trouva le moyen de s’échapper, & de se faire présenter à l’Empereur. […] D’abord apres la mort de son mari elle bâtit au haut de sa maison une chambre & un oratoire où, sans voir personne, elle passoit les jours en prieres avec ses femmes, quoique jeune encore, d’une beauté parfaite, ayant tous ce qu’il faut pour plaire au monde. […] Cloris quitte & reprend par un rare mystere Jeune & vieille peau tour à tour, Et la Cloris de nuit seroit bien la grand’mere de la Cloris du jour.

199. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre [V].  » pp. 156-192

Elle étoit vieille, elle paroit jeune ; noire, elle est blanche ; pâle, elle est rouge ; sa phisionnomie étoit douce & modeste, ses traits sont rudes & enflammés, c’est une furie. […] Dans quelques écoles de peinture on donne aux jeunes Peintres pour les exercer des estampes à colorier, ou de vieux tableaux pour en rajeunir les couleurs. […] Voilà un vrai mensonge ; ce visage récrepi dit, & on veut bien qu’il dise, je suis jeune, je suis beau, je suis uni, j’ai des couleurs vives, je suis pétri de lys & de roses, comme une trompette qui publieroit ces contreverités.

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