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115. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre V. De la Musique ancienne & moderne, & des chœurs. De la Musique récitative & à plusieurs parties. » pp. 80-93

Car aiant reconnus que le Poëme renfermoit beaucoup de choses, qui ne pouvoient être representées sur la Scène, & que souvent tous les Acteurs disparoissoient pour faire ailleurs des actions qui demandent quelque tems ; ils se sont avisés d’employer à cela cet espace, qui distingue les Actes.

116. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-7

Il a été comme la rubrique & l’école de leur culte profâne, si l’on peut employer ce terme : sur-tout il l’a été de cette de cette partie de leur liturgie, qui consiste en débauche & en excès.

117. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Des Duo, Trio & Quatuor. » pp. 329-339

Il faut avoir soin de n’employer le Duo que lorsque les Personnages sont èxtrêmement animés par la passion qui les agite.

118. (1749) Maximes pour se conduire chrestiennement « Des Plaisirs, et en particulier des Spectacles. » pp. 233-248

Un des moyens, qu’il employa, et qui fut le plus efficace, fut d’établir à Jérusalem les spectacles de la Grèce.

119. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XII. Réflexions sur les Evêques et les Prêtres de la primitive Eglise, et de l’Eglise moderne, suivies de réponses aux reproches de M. de Sénancourt, sur le même sujet. » pp. 212-222

Pour réussir dans leurs projets ambitieux, ils y employèrent toutes sortes de moyens, souvent les plus criminels de séduction, de violence et de cruauté, afin d’extorquer les biens d’ici-bas, et ils allèrent même jusqu’à usurper des principautés et des royaumes, après en avoir expulsé les souverains légitimes, par des intrigues, par des séditions et des complots, dont l’histoire fournit de nombreux exemples.

120. (1707) Réflexions chrétiennes « Réfléxions chrétiennes, sur divers sujets. Où il est Traité. I. De la Sécurité. II. Du bien et du mal qu’il y a dans l’empressement avec lequel on recherche les Consolations. III. De l’usage que nous devons faire de notre temps. IV. Du bon et mauvais usage des Conversations. Par JEAN LA PLACETTE, Pasteur de l’Eglise de Copenhague. A AMSTERDAM, Chez PIERRE BRUNEL, Marchand. Libraire sur le Dam, à la Bible d’Or. M DCCVII — Chapitre XII. Du temps que l’on perd à la Comedie, et aux autres spectacles de même nature. » pp. 269-279

Je croi donc que c’est mal employer le temps que de le consumer dans cette lecture.

121. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE PREMIER. Comparaison des Théâtres anciens avec les modernes. » pp. 2-17

Suivant ce principe on a cru, en France, pouvoir conserver en partie et ajouter à notre Théâtre les mœurs des Latins ; les Valets de la Comédie moderne ont un empire absolu sur leurs jeunes maîtres, comme les Esclaves et les Vieilles des Latins l’avaient dans la Comédie de ce temps-là : ils ne savent que conseiller le mal, et s’employer pour l’éxécuter.

122. (1733) Traité contre les spectacles « TRAITÉ CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 145-246

Mais quand on les employa pour les jeux, ce qui était un présent de Dieu, devint un instrument du démon. […] En effet, ce qui devait tourner à leur gloire, ne pouvait venir que de leur inspiration : et pour enseigner cette funeste science au monde, ils ne devaient point employer d’autres hommes, que ceux, dans l’apothéose desquels ils trouvaient un honneur et un avantage singulier. […] C’était peu que d’employer le fer pour faire entre-tuer des hommes : il fallut encore pour rendre le divertissement plus complet, exposer ces hommes à la fureur des bêtes féroces. […] Vous ne sauriez, sans injustice, faire l’éloge de ces forces corporelles, qui ne servent qu’à la vanité de celui qui les exerce, ou à l’outrage de celui contre qui il les emploie : moins encore pourriez-vous estimer cette science, que l’oisiveté des Grecs nous a apprise ; de se faire un corps tout neuf, comme pour réformer celui que Dieu nous a fait.

123. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre II. L’Exposition, le Nœud & le Dénouement. » pp. 183-210

Les Prologues de la plus-part de leurs Drames Comiques ne sont point une Exposition, ainsi qu’ils l’étaient quelquefois chez les Grecs ; mais une réponse à quelques critiques faites contre l’Auteur, & une prière aux Spectateurs de vouloir bien écouter en silence : On aurait besoin d’employer souvent un pareil moyen dans presque tous les Théâtres de Province. […] Qu’était-il besoin d’employer tout un Acte à des amours épisodiques ?

124. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « LIVRE PREMIER. CHAPITRE I. Le Clergé peut-il aller à la Comédie ? » pp. 10-27

Il ordonne encore au Préfet du Prétoire, aux Gouverneurs de province, et à tous les Magistrats, sous peine de son indignation et de la privation de leurs charges, d’y employer leur autorité, et les menace enfin de la colère de Dieu, s’ils le négligent. […] l’Auteur est encore plus coupable, il est le mobile de tout ; il y aurait moins d’indécence à employer les habits que les ouvrages.

125. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre I. Est-il à propos que la Noblesse fréquente la Comédie ? » pp. 3-19

La loi fut obligée d’employer toute sa sévérité pour arrêter un si grand désordre. […] Ce n’est pas apparemment à l’école des Italiens, de l’Opéra, de Molière, de Poisson, de Dancourt, etc. qu’on voudra former les Princes : le beau Mentor que celui du Prince de Tarente dans la Princesse d’Elide de Molière, qui n’emploie son ascendant et sa qualité de gouverneur qu’à lever les scrupules d’un élève plus sage que lui, à lui inspirer de l’amour, et lui en aplanir les routes auprès de sa maîtresse !

126. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

Les Princesses du sang, qui s’en servoient, avoient par jalousie, fait défendre aux autres femmes de l’employer. […] Les filles de Pelias ayant tenté d’employer le même secret, ne réussirent pas. […] Quelle témérité, dira-t-on, d’oser comparer une actrice à Medée, sous prétexte qu’elle se farde, qu’elle emploie toutes sortes de drogues pour s’embellir où se rajeunir, quand elle est vieille ?

127. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE V. » pp. 82-97

Car, selon Horace2, ce grand maître de l’Art, sa fin est d’intéresser ; si vous n’employez la clef de mon cœur, pour le faire entrer dans les intérêts de votre passion, l’ennui m’endormira, ou bien j’éclaterai de rire, en me mocquant de vous.

128. (1697) A Monseigneur de Harlay, Archevêque de Paris « A MONSEIGNEUR DE HARLAY, ARCHEVEQUE DE PARIS, DUC ET PAIR DE FRANCE  » pp. 394-406

Si malgré toutes les précautions que je prends pour ne rien laisser échapper à ma plume qui me puisse brouiller avec la Pudeur la plus délicate, il plaît à Votre Grandeur de m’employer à quelque chose de plus sérieux, mon obéissance à ses Ordres lui fera connaître avec combien de soumission et de respect je suis, Monseigneur, De Votre Grandeur, Très humble et très obéissant serviteur.

129. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE III. De la comédie et des comédiens chez les païens et chez les chrétiens. » pp. 101-112

C’est alors qu’à l’exemple des païens les prêtres employaient les mêmes ressorts pour émouvoir puissamment leurs spectateurs, à l’exception cependant qu’ils puisaient le sujet de leurs compositions dans les vérités de la révélation.

130. (1658) L’agent de Dieu dans le monde « Des théâtres et des Romans. CHAPITRE XVIIII. » pp. 486-494

Ces expressions où l’on emploie les deux sens plus familiers de l’esprit, où la parole est animée de l’exemple, où l’on voit ce qu’elle enseigne seraient extrêmement efficaces pour porter les hommes à la vertu, et les théâtres feraient en cela plus que les prédications, si l’on n’y représentait, comme autrefois, que les choses saintes.

131. (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156

En ce sens, la Tragédie se sert des passions utiles et louables, pour réprimer les passions blâmables et nuisibles ; elle emploie, par exemple, les larmes et la compassion dans Zaïre, pour nous précautionner contre l’amour violent et jaloux ; l’amour de la patrie dans Brutus, pour nous guérir de l’ambition ; la terreur et la crainte de la vengeance céleste dans Sémiramis e, pour nous faire haïr et éviter le crime. […] Elles seraient pour les honnêtes gens, s’il est permis d’employer cette comparaison, ce que les supplices sont pour le peuple, un spectacle où ils assisteraient par le seul besoin que tous les hommes ont d’être émus. […] Les Romains, il est vrai, ont pensé différemment ; mais chez eux la Comédie était jouée par des esclaves ; occupés de grands objets, ils ne voulaient employer que des esclaves à leurs plaisirs. […] L’Eglise Romaine a un langage consacré sur la divinité du Verbe, et nous oblige à regarder impitoyablement comme Ariens tous ceux qui n’emploient pas ce langage.

132. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

La Peinture est sur une toile ; la Musique sur un instrument inanimé ; la Tragédie au contraire est rendue par des voix humaines & par des personnages vivans, qui emploient ouvertement tous les moyens de séduction, qui font entendre le cri des entrailles, qui ont tous les mouvemens & tous les gestes des passions, flabellum perturbationum. […] Les esclaves qu’on employa à ces sortes de jeux, furent appellés Histrions, parce qu’un Joueur de flûte s’appelloit Histrio en langue Etrusque. […] Tels furent, par exemple, le Roman de Troyes par Benoît de Mory ; le Roman d’Atys & de Prophylies, par Alexandre, qu’on croit être celui qui inventa les grands Vers appellés Alexandrins, soit à cause de son nom, soit parce qu’il les employa dans son Roman d’Alexandre le Grand. […] Les Poëtes ne se proposoient premierement que de plaire aux Spectateurs en émouvant leurs passions favorites ; & comme il y avoit alors un esprit national qui s’occupoit passionnément des affaires publiques, ils employoient les ressorts qu’il falloit y adapter, & qui ne conviendroient pas à notre temps. […] Ce sera toujours en vain qu’on emploiera éloquence, astuce & sophismes contre la vérité.

133. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

Or il va paraître clair comme le jour que la Comédie, suivant cette idée, se trouve aussi combattue par les raisons que Tertullien emploie contre les Pièces de Théâtre. […] Notre Docteur emploie une autre espèce de lexiveo pour effacer la tache d’infamie dont les Comédiens se trouvent marqués dans les Lois Impériales. […] Il n’en demeure pourtant pas là ; il veut être autorisé dans la défense de la Comédie par l’Archevêque de la Capitale du Royaume : « L’illustre et sage Prélat, dit-il, qui gouverne avec tant de succès ce grand Diocèse, et qui ne laisse rien échapper à ses soins et à son zèle, n’emploierait-il pas toute son autorité pour ôter cette pierre de scandale du milieu de son Troupeau, s’il était vrai que la Comédie fut scandaleuse ?  […] Il y a apparence aussi que notre Docteur se défie de l’efficacité des preuves qu’il a apportées jusqu’à présent pour justifier la Comédie ; il en appelle à soi-même, et il emploie son autorité comme un surtout, et comme un supplément à tous les moyens dont il s’est servi. […] Il nous faut profiter de tout : il y a donc enfin au moins un Prêtre dans l’Eglise de Dieu qui fait scrupule d’aller à la Comédie, et qui s’en abstient pour donner l’exemple aux Fidèles ; exemple apparemment qu’il veut être suivi : mais ce qui est de merveilleux, c’est que ce Prêtre est le Docteur même, qui faisait il n’y a qu’un moment aller impunément les Evêques et le Pape à la Comédie, et qui emploie encore ailleurs cet argument pour montrer qu’elle n’a rien que d’honnête : qu’il prenne la peine, s’il lui plaît, de s’accorder là-dessus avec lui-même.

134. (1639) Instruction chrétienne pp. -132

Ainsi estimaient-ils, que celui qui s’abstenait de l’acte d’adultère, satisfaisait au commandement, quoiqu’il regardât la femme de son prochain pour la convoiter ; ou qu’il prêtât l’oreille à des choses sales, ou qu’il employât la langue à les proférer. […] Et pour cet effet, tâcherons à prouver par bonnes raisons, que celles qu’ils veulent justifier, et auxquelles ils s’emploient et les entretiennent, sont telles ; Et que les raisons qu’ils apportent pour s’en défendre sont frivoles, et nulles : Et que la pure Antiquité en l’Eglise de Dieu les a condamnées comme pernicieuses. […] Rédargution ac de ceux qui emploient des matières sacrées pour sujets de jeux comiques et tragiques ; ou qui se servent des lieux sacrés, pour les jeux des Comédiens. […] Car si on regarde au désir de notre convoitise et de nos impures voluptés ; nous voudrions certes avoir plus, ne fût-ce que pour l’employer à cela, et pouvoir en convertir beaucoup en la boue de cette turpitude. […] Et combien que l’Apôtre dise, que tout le fruit de la paix que Dieu donne, consiste en ceci91, « que nous puissions mener une vie paisible et tranquille, en toute piété, et honnêteté » : nous nous servons du repos que Dieu nous donne, pour l’employer seulement en ivrognerie, en luxure, en méchancetés, en rapines, et vivons en toutes sortes de débauches, comme si Dieu nous donnait quelques trêves de repos, pour pécher avec plus de licence et hardiesse.

135. (1647) Traité des théâtres pp. -

De vrai, outre qu’au sacré lien qui vous joint, vous présentez l’exemple du Mariage le plus uni qui puisse être, il y a ceci en vous de particulier, que vous sympathisez très admirablement en la piété, et vous employez par efforts communs à l’avancement du règne de Notre Seigneur J. […] M’étant donné l’honneur de leur en écrire, sur les bruits que ces gens en faisaient courir, ils repoussent fortement cette calomnie, et me disent expressément « qu’ils ont été surpris, ayant vu en la mienne qu’on employait leurs noms pour autoriser une vanité mondaine, laquelle tous les jours, selon que les textes se rencontrent, ils condamnent en leurs chaires, avec les autres dissolutions, et œuvres infructueuses de ténèbres, entre lesquelles ils la mettent ». […] Je sais qu’à l’égard d’un grand nombre qui sont inutiles, et ne savent à quoi l’employer, cette raison est de peu de poids, vu qu’ils mettent à rien la perte du temps ; même leur étant en charge, tout leur étuden aboutit à cercler les moyens de l’envoyer et de s’en défaire. […] En 3e lieu nous estimons qu’il faut aussi faire considération de l’argent qui s’y emploie, qui vu le grand nombre qui se range là, ne laisse pas de faire des sommes considérables ; et est au reste très mal colloquéo. […] dd , ainsi ceux qui lisent les Auteurs Païens, peuvent en extraire les belles Sentences qu’ils y rencontrent, et après les avoir repurgées, les employer en leurs propos, et écrits.

136. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE V. Réforme de Fagan. » pp. 110-128

Cyprien qui parlent de la scène payenne, & qui la condamnent par les mêmes raisons que nous employons contre la moderne, malgré sa prétendue réforme. […] Toutes les pieces qui conduisent à employer des termes sacrés ou mystiques, doivent être bannies du théatre : les sujets tirés de l’Ecriture ne doivent jamais y paroître.

137. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre Tragédie. » pp. 231-259

De même que quand le Comédien Théodore joue, ce n’est par Théodore qu’on croit entendre, mais le Personnage qu’il imite ; le Poëte pour cacher son artifice, ne doit employer que les mots qui sont le plus en usage. […] Tout son secret consiste à n’en savoir employer que de nobles, & à les savoir ranger dans un ordre harmonieux, & tel a été je crois le secret de notre Euripide.

138. (1824) Du danger des spectacles « DU DANGER DES SPECTACLES. » pp. 4-28

« Comme la galanterie et les aventures extravagantes sont le sujet le plus ordinaire de ces productions, comme d’ailleurs le style qu’on y emploie est loin de ressembler au style des affaires sérieuses, il s’ensuit que nous y puisons insensiblement des sentiments extraordinaires et romanesques ; bientôt la tête n’est pleine que de héros et d’héroïnes. […] S’il était donné à un mortel d’avoir la puissance d’un apôtre, l’éloquence d’un ange, quel meilleur usage pourrait-il faire de ces célestes dons, que de les employer à arracher les hommes à ces amusements dangereux que la fortune, la corruption et un excès de civilisation, ont malheureusement introduits parmi nous.

139. (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30

Si vous ne leur demandez, comme je dois le croire, puisque j’écris à un Sage, que des efforts humains, je vous apprendrai, après l’avoir appris de Corneille, qui n’était pas un mauvais Philosophe, quoiqu’il fût un grand Poète, quels sont les moyens que l’art dramatique emploie pour purger les passions4. […] Et si la Poésie dramatique fait tant de ravages par les moyens qu’elle emploie quelquefois, comment de moyens contraires, employés par le même génie, ne pourrait-il résulter aucun bien ?

140. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien premier. Sentiment du reverend Pere Bourdaloue de la Compagnie de Jesus, touchant les Bals & les Comedies en general. » pp. 8-16

Je ne dis pas que ç’a été une Morale fondé sur des raisons propres & particulieres : je vous l’ai déja fait remarquer, & je le répête, ils n’employoient point d’autres raisons que nous, ils n’en avoient point d’autres ; ce qu’ils disoient contre le Théatre & contre ces Assemblées mondaines d’ou nous tachons à vous retirer, c’est ce que nous vous disons ; & tout ce qu’ils disoient, c’est ce que nous avons le même droit qu’eux de vous dire.

141. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XII. Du Dimanche et des jours des Fêtes. » pp. 54-66

Eusèbe écrit que Constantin a fait beaucoup d’ordonnances touchant la piété avec laquelle les fidèles doivent célébrer le jour du Dimanche, et les Fêtes des Saints Martyrs, et qu’il a commandé qu’on quittât toutes les occupations extérieures et mondaines ; afin qu’on pût dans cette liberté, et dans ce repos fréquenter les Eglises, et prier avec plus d’assiduité et de ferveur ; et nous rapporterons encore plus bas plusieurs autres ordonnances des Empereurs sur ce sujet ; par lesquelles il paraît évidemment qu’il n’y a rien de si contraire aux lois divines et humaines, et à la raison même, que d’employer à la volupté, et au plaisir, des jours qui sont consacrés au culte de Dieu, et institués pour ne vaquer qu’aux choses divines.

142. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XX. Spectacles condamnés par les saints Pères et par les saints conciles. » pp. 168-178

« Là, dit saint Jérôme24, s’accomplit l’oracle du prophète Jérémie : La mort entre par les fenêtres de notre âme, c’est-à-dire, par les yeux et par les oreilles. » Lactance emploie le même texte contre la séduction du théâtre25 : il prétend que les sens y sont souillés, et que la corruption se glisse au fond de l’âme ; le cœur et l’esprit en sont infectés.

143. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « [Introduction] » pp. 1-9

Employer les belles sentences qui se trouvent par hasard dans les comédies, c’est faire servir les richesses de l’Egypte à la construction du tabernacle.

144. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Avant d’entrer dans le détail de toutes les raisons bonnes ou mauvaises que vous employez à noircir les Comédiens, remontons à l’origine des Spectacles. […] Toutes les mauvaises raisons que les criminels apportent, toute la pompe des vers qu’ils débitent, le ton imposant et; sentencieux qu’ils emploient, tout cela peut-il en faire accroire ? […] Il faut qu’un fils soit bien dénaturé pour tuer sa mere avec pleine connoissance, lors même que pour le fléchir elle emploie la voix de la nature. […] Employons contre lui les armes d’une vérité claire et; convainquante. […] Continuons à rétorquer tous les argumens que vous employez contre elle.

145. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Anecdotes de Cour. » pp. 171-202

Ce monstre de cruauté ne doit pas surprendre chez les grecs : il ne fut jamais de nation plus théatrale, si l’on peut employer ce terme. […] Abus qui ne devroient trouver grace devant aucun tribunal, contre lequel du moins il devroit être permis d’employer le ridicule : mais la fermentation a été poussée si loin, que le gouvernement a proscrit les deux pieces, & fait fermer le théatre. […] Ce sont , dit-il, des machines avec une tête & une queue de cheval que l’on emploie au théatre (des marionnettes) dans les mascarades burlesques.

146. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE III. L’insolence du Théâtre Anglais à l’égard du Clergé. » pp. 169-239

Eschyle n’emploie que dans deux de ses Pièces les Ministres des Dieux : l’un est les Euménides, où la Prêtresse d’Apollon ouvre le Théâtre, et ne paraît plus après cela ; l’autre est le siège de Thèbes. […] A l’égard des Poètes modernes, le célèbre Corneille et l’inimitable Molière n’emploient point de Prêtres dans leurs ouvrages. […] Dans La Femme dédaigneuse et dans Le Curé Espagnol ai deux Prêtres sont outragés ; l’un est un insensé, et l’autre un fripon : il semble en vérité qu’on ne les emploie tous deux que pour ravaler la Religion.

147. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

Mais, quelques bons effets que le Tartuffe ait pu produire, tous les sujets de Piéces qui conduisent à employer des termes, ou sacrés ou mystiques, doivent être bannis du Théâtre. […] On sçait bien que le ridicule tombe sur un homme qui emploie, & qui outre les expressions de la Religion, pour un intérêt charnel, ainsi que dans le Tartuffe ; mais ces peintures, quoique naïves, sont trop sujettes à être mal interprétées.

148. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

Les valets, les soubrettes, les confidens des Théatres ne sont que des fourbes vendus à toutes sortes de vices, dont on emploie l’industrie : on suit les conseils, & on récompense les honteux services. […] Racine frémissoit d’horreur au souvenir de tant d’années qu’il devoit employer pour Dieu ; il détestoit dans l’amertume de son cœur les applaudissemens profanes qu’il ne s’étoit attirés qu’en offençant Dieu ; il en auroit fait une pénitence publique s’il lui eut été permis.

149. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE II. Réflexions sur le titre de l’ouvrage intitulé : Des Comédiens et du Clergé, et sur les charlataneries littéraires, politiques et religieuses. » pp. 52-86

Il en est qui n’ont pas honte d’employer les expressions les plus respectables et les plus sacrées, pour abuser de la confiance des hommes faibles et de ceux qui par nonchalance, sont indifférents au mal comme au bien, de ceux enfin, qu’une fatale nécessité condamne au joug avilissant de la morale des intérêts. […] Canning, ami des progrès de la civilisation du monde, et en continuant d’employer le grand levier populaire de la confiance générale, réussira, il n’en faut pas douter, même dans l’entreprise si difficile et si épineuse de l’émancipation des Grecs.

150. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

Bien plus, le Concile de Sens (en 1528.) défend d’employer des acteurs ou des violons, et autres instruments du théâtre, dans les motets qui se chantent dans l’Eglise, et même de les y laisser entrer : « Prohibemus ne Histriones aut Mimi intrent Ecclesiam ad pulsandum tympano, cythara, aut alio instrumente musicali. » D’où il est aisé de conclure qu’on ne doit pas souffrir que les Organistes, Musiciens, ou instruments du Chapitre, aillent chanter ou jouer au théâtre. […] Cyrille, d’employer les saints jours au jeu, aux danses, aux spectacles, et se rendre d’autant plus criminel, que les jours qu’on devrait sanctifier, et qu’on profane, sont plus saints : « O cæcam impietatem, diebus festis, cum magis virtutibus est incumbendum, et a sceleribus abstinendum, curritur ad ludos, spectacula, choreas, ad irrisionem divini nominis, et diei prævaricationem, eo gravius fit peccatum, quo tempore sanctiori committitur. » Ajoutons, en terminant ce chapitre, que selon l’esprit et les lois de l’Eglise, on ne doit pas aller à la comédie les jours de jeûne.

151. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127

Il n'y a pas jusqu'au mot de troupe, qui communément ne s'applique qu'à des Comédiens, qu'il n'emploie en parlant des Apôtres, la troupe des Apôtres : en cent endroits le reste du jargon théâtral, les fers, les chaînes, les feux de l'amour, de l'hymen, les traits de la beauté, une amante, un amant, etc. […] Je ne dis pas qu'on ne puisse quelquefois employer ces expressions métaphoriques, qui sont partout reçues, encore moins voudrais-je soupçonner la pureté d'intention d'un Auteur que j'ai connu rempli de piété, je dis seulement que c'est un homme qui, comme un grand nombre de Jésuites, nourri du théâtre, ayant composé et représenté des pièces, regardant les talents dramatiques comme un mérite distingué, s'en est rendu le langage familier, et le parle naturellement à tout propos, sans s'apercevoir de l'indécence de l'application qu'il en fait aux choses saintes.

152. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

Passons à l’Article suivant, où ce saint Docteur paraît si favorable à la Comédie, qu’il dit que l’office des Baladins, « qui a pour but de donner aux hommes de la récréation, n’est pas illicite par lui-même ; que ces sortes de gens ne sont point en état de péché, pourvu qu’il gardent la modération, et qu’ils n’emploient aucune parole ni aucune action qui ne soit permise. »l Je pourrais d’abord me servir de la réponse que l’Auteur a apportée pour se délivrer de l’autorité de Salvien, qui disait qu’on ne pouvait pas se ressouvenir de ce qu’on avait vu à la Comédie, sans en ressentir des impressions de mort dans l’âme : qu’apparemment ce saint homme n’en parlait pas par experience, et qu’il n’allait pas aux Spectacles dont il portait un pareil jugement. […] C’est pourquoi ces exemples sacrés ne doivent point être rapportés pour excuser nos Comédies, qui sont toujours profanes, si elles ne sont pas impures. » Et ce grand Cardinal est tellement persuadé que les hommes sont à présent incapables de rectifier le divertissement des Spectacles, qu’ayant rapporté dans ce même Livre toute sorte de raisons et d’autorités, pour montrer que c’est profaner les Dimanches et les Fêtes, d’en employer une partie à ces sortes d’amusements ; considérant enfin la Comédie dans les circonstances dont il semble qu’elle ne peut plus être séparée, il parle de la sorte dans le Chap. 16. « Alexandre Roi de Macédoine, ne voulut point voir les filles de Darius, de peur qu’ayant vaincu tant de Nations par la force de ses armes, il ne fût vaincu lui-même par les charmes des filles : Mais les Chrétiens, qui sont engagés par la grâce de leur Baptême à une vie bien plus sainte, dressent eux-mêmes mille pièges à leur pudeur : ils s’exposent sans crainte aux plus grands dangers, par un mépris horrible des enseignements du saint Esprit, de l’honneur de Dieu et de leur propre salut. […] Voici un règlement tiré du troisième Synode, où il traite de l’obligation des Prédicateurs : « Que les Prédicateurs reprennent continuellement les plaisirs qui portent au péché : Qu’ils représentent sans cesse combien les Spectacles, les Jeux et les autres Divertissements semblables, qui sont des restes du Paganisme, sont contraires à la Discipline Chrétienne ; combien ils sont exécrables et détestables ; combien de maux et d’afflictions publiques ils attirent sur le Peuple Chrétien : Et pour en persuader leurs auditeurs, ils emploieront les raisons dont se sont servis ces grands Personnages, Tertullien, saint Cyprien, Salvien, et saint Chrysostome : ils n’omettront rien sur ce sujet de ce qui peut contribuer à détruire entièrement ces dérèglements et ces débauches. […] Enfin ils emploieront tous leurs soins à représenter avec un zèle pieux, et avec autant de véhémence qu’il leur sera possible, combien les Comédies, qui sont la source et la base presque de tous les maux et de tous les crimes, sont opposés aux devoirs de la Discipline Chrétienne ; combien elles sont conformes aux dérèglements des Païens ; et que comme elles sont une pure invention de la malice du démon, le Peuple Chrétien les doit entièrement abolir. » Saint Charles ne se contente pas d’animer le zèle des Prédicateurs contre les Comédies, il arme encore le bras des Grands du monde pour les exterminer :Const. et Decret. […] Or la necessité où il se trouve d’employer six jours à la conservation de la première, lui doit apprendre l’obligation qu’il a d’en consacrer au moins un à l’acquisition de la seconde ; ce qui se fait en examinant sa conscience, en approchant des Sacrements, au moins en assistant aux saints Sacrifices, en écoutant ou lisant la parole de Dieu, et en chantant ses louanges.

153. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXI. Si les Comédiens épurent les mœurs. Des bienséances qu’ils prétendent avoir introduites sur le Théatre » pp. 86-103

L’autre, est le mobile qu’employa le Machiniste, pour mettre au jour les merveilles qu’il avoit conçues.

154. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IV. Des Personnages. » pp. 239-251

Malgré toutes ces raisons qui peuvent éxcuser les contrastes, il ne faut les employer que le moins qu’il fera possible.

155. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De la discipline ecclesiastique, et des obligations imposees par les saints conciles dans la vie privee des pretres.  » pp. 341-360

Nos rois sont les protecteurs des saints canons ; ils sont en outre les ministres de Dieu sur la terre, et ils doivent employer toute leur autorité, toute leur surveillance pour que l’Eglise, commise à leurs soins, ne tombe pas dans l’anéantissement, par l’effet de la non-exécution des décrets des conciles de la part des ministres de la religion.

156. (1671) De la connaissance des bons livres « DE LA COMEDIE  » pp. 232-248

Les Comédies où les passions sont si bien représentées, ont offensé tous les Dévots ; Selon leur opinion on y emploie des paroles trop tendres qui réveillent la passion d’amour dans les cœurs ; Il s’y trouve en quelques endroits des Discours véhéments qui excitent la colère pour des sujets qui ne le valent pas ; l’orgueil et l’ambition y ont leur place, pour nous apprendre à rechercher les faux biens du Monde, et à mépriser les vrais biens, qui sont ceux de la Vertu, et tous les biens entièrement spirituels.

157. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174

Leur mémoire dans Rome est encor précieuse Autant que de César la vie est odieuse. » On y emploie la religion du serment, et toutes les conjurations n’y manquent pas. […] Le grand Prêtre entreprend artificieusement de détacher par principe de religion, du service de la Reine, Abner un de ses principaux Officiers, sans même lui apprendre le secret de l’existence du Roi, ce qui certainement était en lui un crime, et il emploie pour donner plus de poids à la séduction, la voix de Dieu même, à qui il fait dire : « Par de stériles vœux pensez-vous m’honorer ? […] Une femme furieuse trahit lâchement le secret de son amant, pour le perdre, et le Consul emploie bassement la coquetterie de sa propre fille, pour pénétrer Catilina, comme les Philistins se servirent de la Courtisane Dalila pour découvrir le secret de Samson : tant la corruption des Auteurs, des Acteurs, des spectateurs, impose la nécessité de mêler l’amour partout, fût-il le plus inutile, le plus faux dans le fait, le plus abominable dans ses intentions et ses démarches, opposé même au caractère des personnages. […] Quelle fureur de n’employer son esprit qu’à inventer ce que l’enfer peut vomir de plus noir !

158. (1608) Traitté contre les masques pp. 3-36

aussi nostre commune mere l’Eglise pour te ranger à ton deuoir & te faire ploier à ses ordonnances & employer les saincts iours en prieres & bonnes oeuures, te r’amener au chemin de salut, duquel ces folies te forlignent par les homelistes & saincts docteurs, tes peres nourriciers te represente les masques dautant plus horribles & espouuẽtables qu’ils sont reuestuz de robes de sorciers, d’heretiques & idolatres. […] combien de larrecins se font & tours de sopplesses pous employer en mommeries, en ieux, en gourmãdises, en yurõgneriés ? […] c’est manquer de raison quand on a recours à la coustume non appuyee de raison, reuerons les saincts iours, employons les en bonnes oeuures, Pasquier. l.

159. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE II. De la Danse. » pp. 30-51

Si donc on l’emploie pour peindre, pour inspirer la passion, combien n’est-il pas dangereux ? […] Quel crime, quelle honte pour ces misérables esclaves du vice, de n’employer qu’à perdre les ames & se perdre elles-mêmes, les graces qu’elles ont malheureusement pour elles & pour le public, reçues avec profusion de la nature !

160. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre II. Utilité des Spectacles. » pp. 8-21

Il suffit qu’on emploie ces deux choses dans des combinaisons différentes, pour que l’on ne soit point accusé de rien imiter.

161. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VIII. Erreurs des Modernes sur ce sujet. » pp. 165-186

Je ne veux point examiner la force de ce raisonnement que je renvoie à nos Docteurs de Médicine, il me suffit de dire que Luceïa et Galéria ne furent jamais deux Comédiennes ni Tragédiennes, car les troupes des Comédiens et des Tragédiens n'avaient point de femmes qui parussent sur la Scène, et n'employaient pour en représenter les personnages que de jeunes hommes, comme nous voyons dans Plutarque un jeune homme raillé par le Chorague ou l'Entrepreneur des Jeux, de ce que représentant une Princesse, il ne voulait pas venir sur le Théâtre, sans avoir beaucoup de femmes à sa suite ; « An melior cum Thaïda sustinet, aut cum Uxorem Comœdus agit, vel Dorida nullo Cultam palliolo, mulier nempe ipsa videtur. 

162. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12

Ce spectacle est adopté en Allemagne comme en France, d’abord pour contribuer à l’éducation de la jeunesse ; en second lieu pour occuper pendant deux ou trois heures du jour des libertins qui pourraient employer mal le temps qu’ils donnent à cet amusement ; en troisième lieu pour procurer un amusement honnête à des gens sages qui, fatigués de l’application que leurs emplois exigent, ont besoin de ranimer les forces de leur esprit par un délassement utile à l’esprit même.

163. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Théatre de Pologne. » pp. 80-105

A force d’humbles supplications, de respectueuses requêtes, de larmes, de gémissemens, ils obtiennent que l’illustre Délégation chargée du démembrement des provinces, prenne en considération leurs besoins & forme une commission de rebus Jesuitarum, sur la maniere d’aliéner & d’employer leurs fonds, sur les enseignemens nationnaux, où après des détails & des débats infinis, comme en essuient en Pologne les affaires publiques, les nobles seigneurs dont la plupart se sont enrichis de leurs depouilles, répondent gracieusement, qu’on n’a pas , trouvé dans tous leurs biens dequoi leur fournir des pensions ; mais qu’on va chercher des moyens, au milieu des malheurs de la République épuisée, de fournir à leur subsistance : en attendant, vivez comme vous pourrez. […] Il y a ajouté un impôt sur les cartes : elles sont toutes timbrées à son profit, & on ne peut en employer d’autres que celles qui portent son timbre.

164. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137

Quelques pieces Françoises & celles de l’Abbé Metastasio, qui pourroit employer ses talens à des ouvrages plus convenables à son état, en ont fait jusqu’ici les frais, & le tout rendu assez mal par des détachemens des troupes Françoises, car c’est toûjours en France que se font les recrues. […] Brumoy, Jesuite, a crû bien employer son temps à traduire la plûpart des pieces Greques, à en faire l’analise, & à composer un grand traité sur le théatre d’Athènes.

165. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE III. De la Comédie. » pp. 92-118

Je puis me tromper, et je ne vous donne point mon avis pour une règle à suivre ; mais enfin je crois vous devoir dire avec franchise ce que je pense, autrement je répondrais mal, sans doute, à l’honneur que vous me faites de me consulter. » Oronte se rendrait peut-être avec plaisir à des vérités démontrées si poliment : mais point du tout, on appuie brusquement sur sa plaie, et loin de ménager sa faiblesse, le ton qu’on emploie pour le corriger est précisément celui dont on se servirait pour lui dire Vous n’êtes qu’un sot. […] Je n’emploierai pas plus d’efforts à défendre la cause des Dames, que celle de la Comédie ; cet objet me procure l’occasion de vous attaquer à mon tour.

166. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les passions ? » pp. 33-54

A la place des gladiateurs, combien de temps n'ont pas été en vogue ces tournois sanguinaires où par une valeur féroce la noblesse rompait des lances, se battait à fer émoulu, sous les yeux des Princes, et où les Dames spectatrices, par un mélange odieux de douceur et de barbarie, employaient leurs charmes à animer les combattants, se plaisaient à les voir répandre le sang pour leur gloire, en invoquant leur nom, et distribuaient des couronnes aux vainqueurs. […] Les valets, les soubrettes, les confidents ne sont que des fourbes vendus aux vices de leur maître, dont il emploie l'industrie, suit les conseils, applaudit les bons mots, récompense les honteux services : gens échappés à la potence, et très dignes d'y monter.

167. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — PREMIERE PARTIE. Quelle est l’essence de la Comédie. » pp. 11-33

La Comédie qui cherche à corriger les hommes, ne doit donc point employer la raillerie, comme un moyen propre à parvenir à ce but.

168. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIV. Le sentiment, juge plus sûr que le goût. Celui-ci préféré au premier. Pourquoi ? Amour du Théatre, funestes à ses progrès. Honneurs avilis en devenant trop communs. Cabales. Leurs effets, & les moyens qu’on employe pour les éluder.  » pp. 129-150

Mais ils ont des moyens moins pénibles ; il est naturel de les employer.

169. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Actes ou des divisions nécessaires au Poème dramatique. » pp. 90-106

On prétend que les plus anciens commentateurs ne l’employèrent dans le sens que nous lui donnons, qu’afin de mieux désigner les endroits sur lesquels ils fesaient des remarques.

170. (1698) Caractères tirés de l’Ecriture sainte « [Chapitre 1] — DU SEXE DEVOT. » pp. 138-158

J’ai pensé oublier le plus nécessaire de tous les moyens qu’on puisse employer à cette réformation ; parce que j’ai dessein de traiter une autre fois cette importante matière : C’est de donner aux filles une autre éducation qu’on n’a pas fait depuis quarante ans.

171. (1662) Pédagogue des familles chrétiennes « Instruction chrétienne sur la Comédie. » pp. 443-453

L’Origine de ce nom vient d’un Comus, que les Idolâtres ont jadis adoré pour le Dieu de la Gourmandise et de l’Impureté, à la louange de qui les débauchés faisaient forcea vers lascifs, qu’ils récitaient en public avec tant de licence, qu’il fallut y employer la sévérité des Juges.

172. (1825) Des comédiens et du clergé « Table des matières, contenues dans ce volume. » pp. 409-427

., et 282 ; le clergé emploie deux poids et deux mesures dans sa conduite envers les comédiens ; cette divergence tourne contre lui, par les preuves singulières qu’on en fournit, pag. 159 ; les cardinaux, princes de l’Eglise, sont les protecteurs de nos premiers comédiens, pag. 164 ; l’abbé Perrin est lui-même directeur de l’Opéra de Paris, pag. 167 ; les papes, chefs de l’Eglise, instituent des théâtres de leurs propres deniers, et les organisent, pag. 168 ; les cordeliers, les capucins, les augustins, tous prêtres de l’Eglise romaine, présentent des placets aux comédiens, pour en obtenir des aumônes, et ils promettent de prier Dieu pour le succès de leur troupe, qu’ils ont la politesse de nommer chère compagnie, pag. 175 ; les comédiens n’étant pas excommuniés dénoncés ne sont point soumis aux anathèmes de l’Eglise, et les prêtres qui les leur appliqueraient devraient être, selon les lois ecclésiastiques, suspendus de leurs fonctions, pag. 182 ; processions, messes et autres cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, qui sont remplies d’obscénités et de scandales, et bien plus nuisibles à la religion que les comédies, pag. 201 ; élection des archevêques et évêques des fous, dans les orgies des diacres et sous-diacres, pag. 280 ; le clergé en habits de mascarade et de théâtre, pag. 

173. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre I. Du Théâtre des Anciens. » pp. 2-24

Rome connoissoit à fond les ouvrages des Grecs ; elle instruisoit la jeunesse dans leurs seules Lettres : cet usage ne retarda pas moins les progrès de la Langue Latine, que la coûtume d’employer celle-ci dans nos actes publics, n’a été funeste au François.

174. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

Mais si ces deux inconciliables ennemis ne peuvent faire de conquête qu’aux dépens l’un de l’autre ; si leur gloire simultanée est un monstre dans l’ordre des choses possibles ; que deviendra, à moins d’une révolution imprévue et subite, cette religion antique qui a couvert le globe de ses branches et de ses fruits, qu’un philosophe, qui ne l’aimoit pas, a nommée le foyer de toutes les vertus, la philosophie de tous les âges, la base des mœurs publiques ; le ressort le plus puissant qui soit dans la main des législateurs, plus fort que l’intérêt, plus universel que l’honneur, plus actif que l’amour de la patrie ; le garant le plus sûr que les rois puissent avoir de la fidélité de leurs peuples et les peuples de la justice de leurs rois ; la consolation des malheureux, le pacte de Dieu avec les hommes, et pour employer une image d’Homère, la chaîne d’or qui suspend la terre au trône de l’éternel. […] Quel expédient employa Néron et les autres tyrans de Rome, pour affermir leur empire odieux ?

175. (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50

Que ne pourrois-je point vous dire en faveur des pauvres, qui ont des droits si sacrés & si imprescriptibles sur ce superflu que vous employez à vous procurer ce dangereux plaisir, sur la profanation dont vous vous rendez coupables ; lorsque vous choisissez pour assister à ces pernicieux spectacles le jour même du Seigneur ; lorsque, pour me servir de l’expression de Tertullien, vous sortez de l’Eglise du Dieu vivant pour aller à celle du démon ; lorsque de ces mêmes mains que vous venez d’élever vers le ciel dans la prière, & de cette même voix qui vient de célébrer les louanges du Seigneur, vous applaudissez à de vils comédiens ? […] Souffrez, mes Frères, que j’emploie ici une comparaison qui me paroît aussi frappante que naturelle.

176. (1700) IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, etc. [Sermons sur tous les sujets de la morale chrétienne. Cinquiéme partie] « IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, &c. » pp. 95-126

Ensuite le mal que ceux qui y assistent, causent aux autres, en authorisant ces divertissemens dangereux par leur exemple, ce qui fait un peché de scandale, & qui les rend coupables de la perte des autres, & de tous les pechez qu’ils y commettent ; & enfin les circonstances particulieres qui se trouvent en de certaines personnes, qui ne peuvent employer leur temps & leur argent à ces sortes de divertissemens, sans un notable prejudice de leurs affaires, ou de leurs devoirs les plus importans. […] De tout cela, Messieurs, je conclus, qu’il y a bien des gens, qui ne peuvent sans peché frequenter ces spectacles, quelque innocens qu’on les fasse ; puisqu’ils sont pour quelques-uns une occasion prochaine d’y tomber, pour les autres un juste sujet de scandale qu’ils donnent au prochain, & pour les autres enfin, une perte de temps & d’argent qu’ils sont obligez d’employer à des choses plus necessaires & plus importantes.

177. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Du Fard. » pp. 143-168

Après avoir médité sur le Crucifix, contemplent un visage prophane, & emploient leur tems, leur goût, leur adresse à y tendre des piéges aux hommes. […] Properce, Docteur grave dans ces matieres, fait tout ce qu’il peut pour empêcher sa maîtresse d’employer tous ces ornements que l’art met en œuvre, sur-tout le fard : d’abord il lui défend de faire usage d’une espece d’habit qui se travaille dans Lille ; de Co. veste Coâ, fort leger & fort transparent, par consequent fort indécent, à peu-près comme nos mousselines, ou nos points de perruque.

178. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Parfums. » pp. 112-137

Tous les romans emploient les mêmes traits dans le tableau de leurs héroïnes, & les Actrices sur le théatre pour les représenter. […] Une des raisons qu’employoient les sages Payens pour détacher des odeurs, c’est la frivolité de ce plaisir ; ce n’est qu’une fumée qui s’envole & s’évanouit : Nil odore levius, par levibus fumis .

179. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE IV. Suite des Masques. » pp. 82-109

Le mot de larva qu’on emploie assez communément, signifie plus précisément les spectres, les manes errans, les revenans, les diables qui se montrent, &c. ce qu’on applique aux sorciers, aux sorcieres, sagam, lamiam, larvata, strigam, selon le Glossaire de Ducange sur ces mots masca, talamasca. Ces termes de mépris expriment quelque chose de hideux qui fait peut, comme les spectres, les vieilles sorcieres, ce qui est encore en usage dans le Gascon, uno masco ; c’est une injure, c’est-à-dire quelque chose d’horrible, qui fait peur, comme sont tous ces visages de carton qu’on emploie pour se masquer.

180. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien troisieme. Le danger des Bals & Comedies découvert par l’Auteur des Sermons sur tous les sujets de la morale Chrétienne de la Compagnie de Jesus. » pp. 26-56

Ensuite le mal que ceux qui y assistent, causent aux autres, en authorisant ces divertissemens dangereux par leur exemple, ce qui fait un peché de scandale, & qui les rend coupables de la perte des autres, & de tous les pechez qu’ils y commettent ; & enfin les circonstances particulieres qui se trouvent en de certaines personnes, qui ne peuvent employer leur tems & leur argent à ces sortes de divertissemens, sans un notable prejudice de leurs affaires, ou de leurs devoirs plus importans. […] De tout cela, Messieurs, je conclus, qu’il y a bien des gens, qui ne peuvent sans peché frequenter ces spectacles, quelque innocens qu’on les fasse ; puisqu’ils sont pour quelques-uns une occasion prochaine d’y tomber, pour les autres un juste sujet de scandale qu’ils donnent au prochain, & pour les autres enfin, une perte de tems & d’argent qu’ils sont obligez d’employer à des choses plus necessaires & plus importantes.

181. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XII. De la Déclamation Théatrale des Anciens. » pp. 336-381

Par cette raison les Anciens employoient indifféremment ces mots, qui nous embarrassent quelquefois, jouer Andromaque, chanter Andromaque, & danser Andromaque. […] Pour expliquer ce Spectacle étonnant, dans lequel un Acteur, toujours muet, exécutoit lui seul toute l’Action d’une Tragédie, l’Abbé du Bos distingue deux sortes de Gestes, ceux qui sont naturels, & ceux qui étant d’institution, ont une signification arbitraire : selon lui les Pantomimes employoient les uns & les autres, & n’avoient pas encore trop de moyens de se faire entendre.

182. (1665) Réponse aux observations touchant Le Festin de Pierre de M. de Molière « Chapitre » pp. 3-32

Mais ne m’avouera-t-on point qu’il s’y prend bien mal pour nous persuader que la véritable dévotion le fait agir, lorsqu’il traite Monsieur de Molière de démon incarné, parce qu’il a fait des pièces galantes et qu’il n’emploie pas ce beau talent que la nature lui a donné à traduire la vie des saints Pères ?

183. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre V. De l'impudence des Jeux Scéniques. » pp. 104-134

Ces Jeux sont célébrés avec toute sorte d'impudence, digne certainement d'une personne de son métier ; Car outre le libertinage effréné de paroles, le peuple presse ordinairement les femmes débauchées qui jouent les Mimes, de paraître toutes nues sur le Théâtre, et d'y demeurer jusqu'à tant que les yeux des Assistants soient rassasiés de ce honteux Spectacle, et des mouvements désordonnés qu'elles font. » Les plus considérables de ceux que l'on employait à la célébration de ces Jeux, et qui faisaient des corps séparés dans ce Spectacle d'abomination, étaient les Mimes ; Ils chantaient et dansaient de petites pièces de Poésie sur les feintes « Mimus est sermonis cuius libet motus sine reverentia, vel factorum cum lascivia imitatio. » Diomedes. l. 3.

184. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre IX. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques n'étaient point infâmes parmi les Romains, mais seulement les Histrions ou Bateleurs. » pp. 188-216

Mais pour donner encore plus de jour à l'explication de ces vieilles autorités, il en faut apporter qui ne puissent recevoir de contredit, employer des démonstrations infaillibles et non pas des conjectures, et faire voir par des preuves convaincantes que les Ecrivains des derniers siècles, qui ont étendu l'infamie des Scéniques, jusques sur les Représentateurs des Poèmes Dramatiques, n'ont jamais eu l'intelligence du Théâtre des Romains.

185. (1777) Des divertissements du Carnaval « Des divertissements du Carnaval. » pp. 92-109

mettre cinq ou six heures de temps à se parer et à se peindre le visage, pour aller ensuite dans une assemblée tendre des pièges à la chasteté des hommes, et servir de flambeau au démon pour allumer partout le feu de l’impudicité : demeurer les nuits entières exposé aux yeux et à la cajolerie de tout ce qu’il y a de libertins dans une ville ; employer tout ce que l’art et la nature ont de plus dangereux pour attirer leurs regards, et pour séduire leur cœur, déguiser sa personne et son sexe, pour ôter à la grace ce petit secours qu’elle trouve dans nos habits ; rouler de quartier en quartier sous un masque de théatre ; ne se pas contenter de discours frivoles et inutiles, se relâcher jusqu’à dire des paroles qui scandalisent : de quel terme oserait-on se servir pour autoriser une licence si scandaleuse ?

186. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Desprez de Boissy n’emploie pas les preuves que la Religion pouvoit lui fournir : d’autres l’avoient fait avant lui & avec succès. […] « N’est ce pas, dit-il, d’après Justin, un des moyens que Cyrus employa utilement pour corrompre les Lydiens, qu’on avoit eu tant de peine à vaincre7 ? […] Je n’y vais pas pour l’éprouver ; mais j’emploie les moyens usités pour m’en assurer. […] Pour moi, tandis que j’aurai une goutte de sang & un arpent de terre, je l’emploierai pour la défense de l’Etat auquel Dieu m’a fait naître. […] « Alors même il ne se sert pour cela que des voies légitimes & raisonnables, & prend bien garde que la haine ou la vanité, plutôt que la raison, n’emploie sa force & sa vigueur pour soutenir son honneur & son droit ».

187. (1824) Un mot à M. l’abbé Girardon, vicaire-général, archidiacre, à l’occasion de la lettre à M. l’abbé Desmares sur les bals et les spectacles, ou Réplique à la réponse d’un laïc, par un catholique pp. -16

Vous ajoutez qu’il faut « ou quitter la partie, ou employer une force de logique telle qu’une retorque raisonnable devienne impossible. » Sans vous chicaner sur le mot retorque qui n’est pas français (vous avez cru apparemment qu’on disait la retorque comme on dit la remorque, et, après tout, un barbarisme n’est point un péché mortel, mais il fallait dire rétorsion), je vous prie de me permettre de ne point abandonner la partie, quelque grande que soit la force de votre logique ; et tout-à-l’heure nos lecteurs décideront entre vous et moi.

188. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre III. De la Fable Tragique. » pp. 39-63

Il est aussi des incidens possibles, que le Poëte ne peut employer.

189. (1774) L’homme du monde éclairé « L’homme du monde éclairé » pp. 150-171

Toute la jeunesse l’apprend par cœur, & l’emploie à tout moment, lorsqu’il s’agit de faire quelque mariage à la Moliere.

190. (1698) Théologie du cœur et de l’esprit « Théologie du cœur et de l’esprit » pp. 252-267

Ceux qui se sont employez à des occupations d’esprit pénibles, n’ont besoin non plus que de se desappliquer, & de se recueillir, & non pas de s’engager dans des divertissemens qui fatiguent plus qu’ils ne délassent.

191. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre II. Charles XII. » pp. 32-44

Les armes de Bellone étant inutiles, Auguste employa celle de Venus.

192. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre I. Que les Spectacles des Anciens ont fait partie de la Religion Païenne. » pp. 2-35

Ils les employaient encore pour éviter par le secours de leurs Dieux les malheurs dont ils étaient menacés.

193. (1789) La liberté du théâtre pp. 1-45

S’il se trouve, & certainement il s’en trouvera parmi ceux qui jetteront un coup-d’œil sur cet écrit, s’il se trouve des personnes bien convaincues que ce genre d’ouvrages ne seroit pas moins utile qu’il seroit intéressant pour la Nation ; s’il se trouve, & certainement il s’en trouvera, des personnes étonnées de la puérilité des objections que je m’apprête à réfuter, je les prie d’observer que ces objections m’ont surpris plus qu’un autre ; & je les prie encore de vouloir bien se joindre à moi, d’unir, sur ce point, leur voix à la mienne, & d’employer, pour soutenir la raison, un peu du zèle & de l’ardeur qui n’ont cessé d’animer ceux qui font profession de la combattre. […] C’est d’employer encore le galimathias inintelligible des défenseurs de l’autorité arbitraire ; c’est de proposer, comme le modèle d’une bonne constitution, ce monstrueux ordre de choses, ou des gens en place ordonnoient, défendoient ce qu’ils vouloient, sans alléguer d’autre motif de leur volonté ; que leur volonté ; ou dans leurs décisions, tous les agens subalternes de l’autorité, copioient, au moins pour le sens, la formule inhumaine & dérisoire, qui termine les Edits des Rois de France : Car tel est notre plaisir.

194. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Faste. » pp. 154-183

Je ne savois pas , dit-il, que je dusse disputer de faste avec les Consuls, les Gouverneurs des provinces, les Généraux d’armée, j’ignorois qu’on dût employer le bien des pauvres à se nourrir délicatement, à se faire traîner dans un char pompeux, à se couvrir d’or & d’argent, & entretenir une foule de domestiques , &c. […] Cet homme assurément a voulu se divertir : un Médecin judicieux ne peut pas dire sérieusement tant de folies, son petit-fils l’Abbé Renaudot étoit un vrai savant qui employa utilement ses travaux pour le bien de l’Église, en composant une partie très-considérable de la défense du fameux livre de la perpétuité de la foi sur l’Eucharistie.

195. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

Nous n’empêchons pas l’Elbe, le Tage, le Tibre, la Tamise, le Danube de venir pêcher dans la Seine, nous allons aussi pêcher leurs poissons, tous les jours nous alimentons des laines d’Espagne nos manufactures d’étoffes, nous employons le vermillon d’Espagne dans nos manufactures de visage. […] Eschenburg les a gagnés de vitesse ; mais ils profiteront de ses lucubrations, pour dévoiler les prodiges du Théatre britannique ; & sans doute, à son exemple, ils les emploieront dans leur traduction, ainsi que celle de M.

196. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE IV. Traité de la Danse de Cahusac. » pp. 76-104

Personne n’a su les employer d’une maniere plus efficace, ni dans des circonstances plus délicates. […] est-ce faire celui du politique qui l’emploie, & du peuple frivole qui s’y laisse prendre ?

197. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VI. Suite de la Danse. » pp. 140-167

Rien n’est plus opposé à leur sanctification, par le temps qu’on y emploie, par les péchés qui s’y commettent, & par les innombrables travaux serviles qu’exigent les préparatifs de ces fêtes criminelles. […] Quand on invite à quelque bal, disent les Saints, c’est le Démon qui rassemble son armée ; les danseurs & les masques sont les soldats qui combattent sous ses drapeaux ; les nudités, les parures, les regards, les libertés sont les armes qu’on emploie ; les instrumens sont les trompettes & tambours qui sonnent la charge ; les danses sont la mêlée ; les péchés qui s’y commettent, sont les blessés & les morts, le champ de bataille en est couvert.

198. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

Enfin ceux qui emploient la bouffonnerie pour faire rire le peuple, oublient que dans une ville bien policée on ne peut sans crime donner aucun spectacle qui de soit la censure du vice ou l’éloge de la vertu. […] La musique est bonne, on l’emploie à chanter les louanges de Dieu.

199. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

Vous ne me contez que des fables, disait le Prophète : Narraverunt mihi iniqui fabulatione sed non ut lex tua. » Jamais le théâtre ne peut employer convenablement les choses saintes, parce qu’il n’en a pas l’esprit, et qu’il en a un tout opposé. […] Sans doute on ne parle pas toujours morale, mais il n’est jamais permis de la proscrire ; on n’alarme pas toujours le pécheur, mais on ne doit jamais l’aveugler ; on ne prêche pas toujours la pénitence, mais il ne faut jamais en détourner ; on peut inspirer l’amour et la joie au juste, mais jamais la dissipation, la folle joie, l’amour profane, et ce n’est que par un abus sacrilège qu’on emploie à l’entretenir ce qui ne fut fait que pour le réprimer.

200. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

Et ce grand homme répond : « qu’il est vrai que toutes choses ont été instituées de Dieu, mais qu’elles ont été corrompues par le Démon : Que le fer, par exemple, est autant l’ouvrage de Dieu que les herbes et que les Anges ; que toutefois Dieu n’a pas fait ces créatures pour servir à l’homicide, au poison et à la magie, quoi que les hommes les y emploient par leur malice : et que ce qui rend bien des choses mauvaises, qui de soi seraient indifférentes, c’est la corruption et non pas l’institution. » D’où appliquant ce raisonnement aux Spectacles et à la Comédie, il s’ensuit que considérée en elle-même, elle n’est pas plus mauvaise que les Anges, les herbes et le fer, mais que c’est le Démon qui la change, l’altère et la gâte. […] L’illustre et sage Prélat qui gouverne avec tant de succès ce grand Diocèse, et qui ne laisse rien échapper à ses soins et à son zèle, n’emploierait-il pas toute son autorité pour ôter cette pierre de scandale du milieu de son troupeau, s’il était vrai que la Comédie fut scandaleuse ? […] Vous voyez par là qu’aucun des moyens que j’ai pu employer pour découvrir ce qu’il pouvait avoir de mauvais dans les Comédies, n’a servi qu’à me faire connaître, que de la manière qu’on les joue Paris elles sont sages, modestes, et bonnes en quelque manière.

201. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

Même passion, même timidité, mêmes moyens par conséquent à employer. […] Après cela, il en est tant d’autres qu’on peut employer avec avantage ; il en est qui ne l’ont jamais été, parce qu’ils paraissent moins heureux, ou plus bas, comme le Gourmand, le Malpropre, etc. mais traités noblement et par une main habile, ils auraient du succès, et pourraient fournir de bonnes plaisanteries, des leçons utiles à la société, des maximes de politesse, des règles d’usage, des principes pour le monde ; car en général c’est tout ce qu’on peut tirer de la Comédie ; et il sera toujours très difficile de la rendre vraiment profitable aux bonnes mœurs ; tout son mérite serait de leur être moins nuisible. […] S’il eût écrit contre la Comédie, aurait-il pu employer une autorité plus convaincante que ce Discours ? […] On n’a pas voulu non plus, comme on l’a annoncé au commencement de cet Ouvrage, employer le secours de la piété, réclamer les droits de la Religion, ni combattre la Comédie suivant les maximes de l’Ecriture, et les instructions des saints Pères de l’Eglise ; elles auraient fourni des armes encore plus victorieuses que celles dont on s’est servi.

202. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Suite du Clergé Comédien, » pp. 52-67

Il n’emploie ses biens qu’à sa vanité, son luxe, son incontinence Il est meublé & habillé magnifiquement, & se fait suivre comme un prince par un nombreux cortége, il porte son faste jusques dans l’église, où il se fait dresser un trône plus élevé que les siéges des prêtres, d’où il prononce des oracles & des sentences.

203. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre prémier. Le sujet. » pp. 160-182

La Tragédie serait dans une aussi grande disette de sujets, s’il n’était permis d’y employer souvent les mêmes Passions.

204. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 4. SIÈCLE. » pp. 120-146

Mais n'est-ce pas un assez grand mal que d'employer si inutilement un si long temps ; et d'être aux autres un sujet de scandale ?

205. (1690) Entretien sur ce qui forme l’honnête homme et le vrai savant « VII. ENTRETIEN. » pp. 193-227

C’est pourtant le langage du sens commun de dire, que c’est une espèce de frénésie d’aimer mieux employer mille pistoles en Tableaux que de donner un écu à un pauvre, qui est notre frère en Jésus-Christ, et de même nature que nous.

206. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Peu nous importe la manière dont les Anciens employaient cette passion : leurs femmes vivaient retirées, & ne pouvaient trouver place sur les Théâtres publics, sans blesser la convenance & les usages : elles ne pouvaient même être Spectatrices, que d’un lieu qui les dérobat aux regards des hommes* ; & c’est ainsi que les Dames Grecques assistèrent aux Spectacles : si l’on viola cette règle de décence parmi les Romains, ce fut dans un temps où l’impudence n’avait plus de bornes. […] La lecture que je dois vous faire, Mesdames, est assez longue pour employer tout le temps de notre récréation : commençons. […] Mais des Particuliers, témoins de l’effet-surprenant qu’il avait eu, y virent le moyen de faire un profit considérable, en le représentant : ils résolurent de donner plus d’action & de mouvement à leurs Personnages, qu’il n’était convenable de le faire dans les Temples d’une Religion aussi sévère que la Chrétienne1 : des Pélerins, de retour de la Croisade, où ils s’étaient ruinés, employèrent ce moyen pour subsister, & se joignirent à ceux qui avaient commencé ces Représentations. […] Les Anciens, qui écrivaient sur un papier différent du nôtre, & tout autrement composé, employaient plusieurs fois la même feuille ; leur papier ayant une consistance propre à laisser enlever avec l’éponge toute l’écriture sans se déchirer. […] Plusieurs Jeunes-gens emploient ce moyen, & l’on m’assure qu’il leur réussit.

207. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

, observez que dans le Tartufe, l’auteur nous montre le vice sous ses couleurs les plus odieuses, qu’il emploie tout son talent à nous le faire avoir en horreur, à nous rendre insupportables jusqu’à ses apparences ; il nous apprend à le poursuivre, à le démasquer sans ménagement ; il le confond, il le fait punir sévèrement ; Tartufe est traité par Orgon, en face et avec courroux, d’ingrat, de traître, scélérat, méchant animal, que tous les personnages de la pièce, animés des mêmes sentiments, voient sans pitié, avec grande joie au contraire, saisi par des archers et conduit dans un cachot ; faites cette observation, et il s’ensuivra qu’Alceste est puni, que sa vertu est ridiculisée, parce qu’il se livre ici contre les hommes vicieux à l’indignation qui est provoquée contre eux dans le Tartufe. […] Cette manière d’agir, aussi peu sensée que celle de frapper rudement et bouleverser un homme endormi pour l’éveiller, tandis qu’il suffit de l’agiter doucement, quoique bien établie et admirée aujourd’hui, doit faire regarder enfin les auteurs qui l’emploieront avec aussi peu de raison comme des forts à bras littéraires, ou des don Quichote, mus par l’orgueil et l’amour propre, dont le principal objet est de faire montre de l’étendue de leur esprit, de la force de leur génie, en produisant de grands effets, bons ou mauvais, n’importe, pourvu qu’ils soient extraordinaires et étonnants, et qu’ils fassent beaucoup et long-temps parler d’eux.

208. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

C’est contre la vérité & la vraissemblance ; la plupart des événemens comiques se passent entre les bourgeois, sans intervention de personnes titrées ; on ne doit employer ces titres que comme ceux de Conseiller, de Président, de Capitaine, que quand le rôle le demande, ou qu’on veut le rendre ridicule par une qualité empruntée, & mal soutenue. […] Ce sont des gouttes d’eau qu’on jette dans un fourneau ; bien loin d’éteindre le feu, l’ouvrier ne les emploie que pour l’allumer d’avantage.

209. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suite de Mêlanges. » pp. 84-120

Dans tous les autres Dictionnaires, dit-il, même dans l’Encyclopédie, cette vaste mer de toutes les Sciences, les termes qui concernent la construction, la décoration du Théatre & des machines qu’on y emploie, y manquent absolument. […] Il eut sans doute plaint ce peuple ingénieux d’employer si mal son esprit & ses talens.

210. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

elles attaquent de front, elles se mettent en embuscade, emploient tour-à-tour la force & la ruse. […] Esther seule sans ambition, sans vanité, sans jalousie, ne demande rien, & insensible à tout, n’emploie aucune parure, abandonne tout à Dieu, se contente de ce qu’il plaît à l’Eunuque de lui donner.

211. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

Nous nous passerons de leurs maximes, que nous ne pourrions prendre pour règles de notre conduite, sans manquer à la majesté du trône : notre religieux Monarque avant que d’y monter, a fait un vœu spécial d’employer toute sa puissance pour arrêter la fureur des duels, & par-là nous a intimé ses volontés, ou plutôt celles de Dieu même, qui ne s’est reservé qu’à lui seul le droit de la vengeance, mihi vindicta , (Rom. 12. v. 19.) […] Puis donc que la Nature, par des raisons aussi proportionnées à la sagesse du Créateur qu’au bonheur de la créature, a mis dans l’individu de chaque espèce d’animaux, soit à mains soit à pattes, un égal penchant à s’unir au sexe pour lequel il est fait, à quoi bon vouloir tant nous l’apprendre, & employer pour cela tant d’art inconnu chez les bêtes ? […] Son jugement ne peut que nous être le plus avantageux : quant à l’exécution, l’un ou l’autre lui est également facile ; point d’obstacle qui ne soit un ombre, un phantôme ; pour le dissiper, il ne sera pas nécessaire d’employer le fer, & l’on ne dira pas : (p. 28.)

212. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE V. Du Mensonge. » pp. 100-113

Que de graves apologistes, Marmontel, Boursault, Fagan, Laval, &c. ces vénérables Pères de l’Église, viennent nous dire d’après Arlequin, la comédie corrige les mœurs, castigat ridendo mores, le vice y est toûjours puni, c’est une école excellente de vertu, &c. nous les prierons d’enchasser ces belles tirades dans la comédie du Menteur, dont elles pourront alonger les scènes, & de compter pour quelque chose Aristote, Horace, Plaute, Térence, dont le grand Corneille emploie l’autorité, & ce père du théatre lui-même, qui les valent bien, ne fût-ce que pour la droiture & la sincérité.

213. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [B] » pp. 380-390

Il eût été sans doute plus avantageux de changer en nous cette complaisance vicieuse, en une pitié philosophique ; mais on a trouvé plus facile & plus sûr de faire servir la malice humaine à corriger les autres vices de l’humanité ; à-peu-près comme on emploie les pointes du diamant à polir le diamant même.

214. (1541) Affaire du Parlement de Paris « Procès-verbal de l’action intentée devant le Parlement de Paris par le procureur général du Roi aux “maîtres entrepreneurs” du Mystère des Actes des Apôtres et du Mystère du Vieil Testament (8-12 décembre 1541) » pp. 80-82

La cour dit qu’en ayant égard à la requête faite par ledit procureur général du Roi, elle a ordonné et ordonne que les anciens maîtres bailleront la somme de huit cent livres parisis par provision, pour employer à l’aliment et nourriture des pauvres de cette ville de Paris.

215. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40

L’habilité & le succès de l’ouvrier les fit rechercher & admirer d’avantage, & même servir de prétexte, provenit artificis eximia diligentia, & l’ouvrier pour plaire à celui qui l’emploie, épuise tout son art pour faire la figure la plus parfaite & la plus ressemblante, par conséquent la plus dangéreuse. […] Les catholiques, dira-t-on, adressent bien leurs prieres aux images des Saints ; on se trompe, ce n’est point aux images, c’est aux Saints qu’on adresse les prieres, parce que les catholiques sont persuadés que les Saints dans le Ciel, sont instruits de ce qui se passe sur la terre, s’intéressent pour nous, & emploient leur crédit auprès de Dieu, pour obtenir le succès de nos vœux.

216. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

La mode en est passée, il en reste quelque vestige dans ce qu’on appelle divertissement, qu’on entremêle en entr’acte dans les piéces ; mais il a été défendu par les capitulaires de Charlemagne, sous de très grandes peines, & par les Ordonnances des Rois, d’employer aucun habit ecclésiastique ni réligieux ; ce seroit prophaner les choses saintes, & le jouer de la Réligion. […] On n’y voit jamais de femmes, les mœurs sont trop décentes, pour offrir au public, & étaler avec toutes leurs graces, des objets de débauche, qui la facilitent, y invitent, la répandent, & n’emploient que des jeunes garçons de douze à quinze ans, pour qui c’est un exercice de mémoire & de déclamation ; à cet âge on ne peut encore servir la patrie.

217. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

Il le croit même utile, comme une école de bravoure & un exercice militaire ; pourvu qu’on n’y emploie que des criminels. Le nombre de ces hommes n’étant pas assez grand pour le divertissement du public, on y employa les esclaves, & bientôt les hommes libres s’y livrerent pour de l’argent.

218. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106

Outre le fond des choses, Fagan blâme dans toutes les pieces de ce caractere l’abus du langage sacré ou mystique, dont on y emploie les termes, & qui uniquement réservés à la piété devroient être bannis du Théatre. […] Ce n’est pas ce qui leur a fait le plus d’honneur ; il est dans la piété comme dans les sciences, un langage consacré qu’il n’est pas plus permis d’employer sur la scene que les habits religieux ou ecclésiastiques, les ornemens & les cérémonies de l’Eglise.

219. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre premier. De la Musique. » pp. 125-183

En allant au combat, on s’éxcitait par des cris ; peut-être qu’un guerrier aura tiré de ces cris, ou de ces mots entrecoupés par lesqueles on témoignait sa fureur, une manière de chant qu’on aura conservée pour l’employer dans l’occasion. […] Les Anciens employaient pour notes les vingt-quatre lettres de l’alphabet Grec, auxquelles ils fesaient prendre plusieurs formes ; les diverses figures qu’ils leur donnaient, fesaient en tout cent vingt-cinq caractères différens ; ce nombre se multipliait encore considérablement dans la pratique : de sorte que la musique était alors véritablement une science, & une science fort embrouillée.

220. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410

Le caractère des Poètes dramatiques est bien différent de celui des Avocats, qui plaidaient devant les Juges de l’Aréopage : Il leur était très expressément défendu d’employer aucune figure, qui pût exciter quelque passion dans l’esprit de ces Sénateurs ; on se contentait de rapporter le fait, et d’exposer simplement les raisons qui l’appuyaient. […] Il ne faut donc pas s’étonner que les Pères aient employé toute la force de leur éloquence et toute la véhémence de leur zèle, pour décrier les pièces de Théâtre ; mais l’on n’en peut rien conclure, au préjudice de notre Comédie ; parce que les choses ne sont pas égales ; comme on le peut voir aisément par les termes qu’ils employaient dans leurs invectives.

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