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119. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

Dans les pieces Turques ou Chinoises la Favard se montra sur la scene habillée en Sultane ou en Chinoise ; mais pour mieux représenter ces nations, elle eut la folie, peut-être unique, de faire faire à Constantinople & à Canton des habits à la mode, & des étoffes du Pays. […] Le Théatre & Voltaire en donnent peu de leçons ; c’est ce que montrent les quatre articles insétés dans ce Mercure. […] Aussi n’a-t-il fait que copier la Faille & Dom Vaissete, ou plutôt les defigurer par son style, & sur-tout en supprimant, en altérant des faits, les tournant à sa maniere, & ce qui est encore pire, y sémant l’irréligion & le mépris pour l’Eglise, selon l’esprit du siecle, en cela bien opposé à M. la Faille & au savant Bénédictin, qui par-tout respectent la religion & les mœurs, & montrent du zele & de la piété, & même aux Toulousains, qui jusques dans ce siecle philosophique avoient toujours eu beaucoup de religion. […] Il seroit bien embarrasse à montrer sa commission.

120. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35

Ces horreurs furent ensevélies avec les Nerons, les Caracallas, les Heliogabales, & n’ont plus osé se montrer. […] Une femme montée sur des tretaux, se montrer les heures entieres aux yeux du public, dans la parure d’une actrice, y faire toute sorte de mouvemens, toute sorte de gestes, y écouter, y prononcer toute sorte de discours, y jouer sans balancer toute sorte de rôles, qu’y a t-il d’impudent dans le monde, si l’état & la vie d’une actrice n’est pas le comble de l’impudence ? […] De qui est cette image & cette inscription, diroit le Seigneur ; comme de la piéce de monoie qu’on lui montra ? […] Mais dans l’occasion, elles montrent de la resolution & du courage.

121. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre III. Recherches nécessaires pour s’éclaircir si les Anciens ont connus l’Opéra-Bouffon. » pp. 101-108

Ce Spectacle n’a peut-être pas eu dans la Grèce, & chez les Romains la même forme qu’il a de nos jours ; il me suffit de montrer qu’on ait pu l’accueillir du tems d’Éschyle ; qu’importe de sçavoir l’air & les traits qu’il avait alors ?

122. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE V. De la protection spéciale sanctionnée par le Pape, accordée aux Comédiens du troisième âge, par l’autorité spirituelle, et par l’autorité temporelle. » pp. 120-129

Nous avons démontré que la puissance séculière, d’accord avec l’autorité spirituelle, se montrèrent également sévères contre les histrions, les cochers de cirque et les bateleurs.

123. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IV. Les spectacles inspirent l’amour profane. » pp. 32-50

Ce grossier ferait horreur, si on le montrait ; mais l’adresse avec laquelle on le cache ne fait qu’y attirer les volontés d’une manière plus délicate, et qui n’en est que plus périlleuse, lorsqu’elle paraît plus épurée ; parce que l’esprit la regarde avec moins de précautions, la reçoit avec moins d’horreur, et le cœur s’y laisse aller avec moins de répugnance. […] Vous qui voyez une courtisane, revêtue d’habillements magnifiques, se montrer la tête découverte avec effronterie, avec un air et des gestes languissants et voluptueux, faisant entendre des chants lascifs, débitant des vers lubriques, prononçant des paroles obscènes, se permettant des indécences que vous regardez d’un œil attentif, et qui font sur vous une trop forte impression, vous osez dire que vous n’éprouvez aucune faiblesse ?

124. (1666) De l’éducation chrétienne des enfants « V. AVIS. Touchant les Comédies. » pp. 203-229

Tertullien, dans le livre qu’il a fait des spectacles, entreprend de montrer que ces divertissements ne peuvent s’accommoder à l’esprit de la religion que nous professons, et aux devoirs d’un Chrétien : Que ce qui fait qu’ils ont tant de défenseurs, est la crainte que l’homme a qu’on ne diminue le nombre de ses plaisirs : Que c’est en vain qu’on se figure que les Chrétiens ne s’en abstiennent, que parce qu’étant résolus de souffrir la mort pour la foi, ils renoncent à toutes les voluptés de la vie, afin de l’aimer moins, et de n'être point retenus par les plaisirs, qui sont comme les liens qui nous y attachent ; mais qu’ils s’en abstiennent, parce qu’encore que ces divertissements ne soient pas défendus en termes exprès dans l’Ecriture sainte, néanmoins ils ne laissent pas d’y être suffisamment condamnés. […] Et c’est ainsi, ma Sœur, que si je ne craignais de m’étendre trop (n’ayant point entrepris d’écrire contre les comédies, mais seulement de vous montrer l’obligation que vous avez d’en détourner vos enfants) je vous ferais voir que tout ce que S.

125. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155

Au lieu de montrer de la jalousie, comme l’auroient fait la plus part des femmes, & comme le fit pour son malheur Marie de Medicis, épouse d’Henri IV, elle s’attacha & réussit à gagner sa rivale, parut ne pas s’appercevoit de ses amours & de son crédit, affecta même de les favoriser, & vouloir dépendre d’elle, comme l’Imperatrice Livie favorisoit les amours d’Auguste, & Agrippine ceux de Néron, ou si l’on aime mieux, comme les femmes des Patriarches, qui permettoient tout à leurs servantes. […] Elle affectoit au contraire de montrer son visage & son sein. […] Et c’est alors que leurs amans qui les suivoient auroient dû montrer leur courage pour défendre leurs belles, mais les preux & valeureux Chevaliers sont rares ; aucun ne mit pour elles l’épée à la main. […] Vis-à-vis du Roi est une femme avec une tête d’Anubis, Divinité des Egiptiens, & des pieds d’une oie, à laquelle ce Roi semble adresser la parole, & montrer quelque chose. […] Il dit pour l’excuser qu’elle l’avoit fait pour montrer à l’étranger qu’elle n’étoit pas si pauvre.

126. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE V. Des Comédiens. » pp. 156-210

A Paris comme à Genève, il convient au Théâtre de montrer le Vice dans toute sa laideur, et c’est ce que font nos Auteurs, comme je vous l’ai prouvé. […] Un Législateur plus philosophe aurait montré aux hommes à s’aimer, et non pas à se battre. […] Que penseriez-vous de la maladresse d’un filou qui commencerait par montrer aux gens de quelle manière il s’y prendra pour les tromper ? […] Je vous dénoncerais vous, dans les écrits de qui j’en puis montrer plusieurs, si mon zèle ne m’exposait pas à être accusé de récriminer. […] , p. 144 : « […] et Sparte, qui ne souffrait point de Théâtre, n’avait garde d’honorer ceux qui s’y montrent. » Dans une note de l’édition de 1782, Rousseau corrige cette assertion sur la foi d’une lettre envoyée par Leroy.

127. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

Car il en bannit un de Rome et de toute l’Italie pour avoir osé montrer au doigt un des spectateurs qui le sifflait70. […] Il commença par Naples, qui était une Ville Grecque81 ; et revenant à Rome, il voulut se montrer au Théâtre. […] , Aurélien fut si glorieux d’avoir fait prisonnière Zénobie, qu’il la montra à tout l’Orient. […] Il n’en faudrait pas davantage pour montrer ce qu’on doit penser de tout ce qu’avance le prétendu Théologien. […] Les Evêques de France ne montraient pas moins de zèle contre les spectacles.

128. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « Discours préliminaire. » pp. -

Il n’est pas difficile de montrer qu’ils sont dans l’erreur.

129. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIII. L’Opéra est le plus dangereux de tous les spectacles. » pp. 111-117

Il serait difficile de montrer avec plus d’évidence la séduction de la scène lyrique, et d’en mieux décrire les funestes et inévitables influences sur la femme la plus pure, qu’on y conduirait, que ne le fait Boileau dans les vers que nous venons de citer.

130. (1671) La défense du traité du Prince de Conti pp. -

Il faudrait qu’il montrât que les Théâtres étaient plus saints, plus sacrés que les Temples ; et que les Acteurs des Jeux et des Spectacles étaient plus vénérables, et plus considérables, que les Pontifes, et les Prêtres des Dieux. […] Tous les exemples qui sont rapportés dans ce premier chapitre de la Dissertation ne peuvent servir qu’à montrer que les Jeux et les Spectacles faisaient partie de la Religion Païenne. […] J’ai montré évidemment dans les Observations précédentes que les Jeux du Théâtre, et les autres Spectacles n’appartenaient à la Religion que selon l’erreur populaire : Et que les Théologiens, les Philosophes, et les gens d’esprit n’étaient point de ce sentiment. […] Chapitre, où j’ai montré comment les Jeux et les Spectacles faisaient partie de la Religion païenne. […] où sont ceux qui témoignent par leurs bonnes œuvres, qu’ils demeurent fermes dans l’attente de la béatitude que nous devons espérer, et qui par la pureté de leur vie montrent qu’ils attendent le Royaume de Dieu, en ce qu’ils se rendent dignes de l’obtenir ?

131. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre III. But que le Spectacle moderne doit se proposer. » pp. 123-132

S’il affirme à la lettre ce que ces paroles éxpriment, il est facile de montrer son erreur en nommant après la Comédie & la Tragédie, la Pastorale & l’Opéra-Sérieux, Drames qu’il devait connaître.

132. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE II. Réponse aux objections qu'on tire de saint Thomas pour justifier les Spectacles, et aux mauvaises raisons qu'allèguent ceux qui croient pouvoir les fréquenter sans péché. » pp. 55-63

Le grossier qu'on en ôte, ferait horreur si on le montrait.

133. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Livre second. » pp. 2-7

Je ne l’ai rapportée que pour montrer combien je suis éloigné de dissimuler ce que l’on dit de plus fort contre nous.

134. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

Ne le montrez qu’en grand dans le premier, pour le faire admirer ; bornez-vous dans l’autre à ces traits de bonhommie qui le font aimer. […] Ses innombrables galanteries fourniroient à la Scène une matiere inépuisable : mais il n’est ni édifiant pour le public, ni glorieux à la majesté royale de la montrer par ses foiblesses. […] Les peintres & les poëtes ne doivent rendre que la belle nature, & ne montrer les héros qu’en grand. […] Saint Louis, même encore enfant, montra autant & plus de valeur qu’Henri, à Taillebourg contre les Anglois, à la prise de Damiette contre les Sarrasins, au siége de Tunis & à la bataille même de la Massoure, où il fut fait prisonnier. […] Il en coûte peu de montrer de la pitié, quand on retient le bien d’autrui.

135. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Quoiqu’il en soit, me dit-on, il ne paraît point que Dieu ait défendu le bal ; je ne m’en étonne pas, la chose parle, et se défend d’elle-même : On m'étonnerait beaucoup, si on me montrait que Dieu l’a commandé. […] sacrés Canons ont encore montré plus de servilité contre les gens d’Eglise ; qui se laisseraient aller aux jeux de hasard ; il ne leur est pas même permis de se trouver en la compagnie des joueurs, quoiqu’ils ne soient pas de la partie. […] Tes rigueurs envers moi montrent bien que tu es sans pitié : Je t’ai tant prié et si inutilement, que tu n’auras plus un mot de moi, et là-dessus prend son poignard et en frappe les deux Images de Notre-Dame et de saint Albert. […] Ceux qui en usent montrent qu’ils sont amis du vice, mais qu’ils en craignent le déshonneur. […] Elle a montré en saint Hubert et en saint Eustache, qu’on rencontre aussi bien Jesus-Christ dans l’épaisseur des bois, que dans les Oratoires, et que le Crucifix est aussi aimable entre les cornes d’un Cerf, que sur un Autel.

136. (1772) Sermon sur les spectacles. Pour le Jeudi de la III. Semaine de Caresme [Sermons pour le Carême] « Sermon sur les spectacles » pp. 174-217

Ce seroit, en vérité, dans le Christianisme chose bien nouvelle, qu’on nous montrât les auteurs, les acteurs & les partisans du spectacle de venus les plus vertueux & les plus Chrétiens d’entre nous. […] Et quand il n’y auroit, ajoute Saint Augustin, que la rencontre de l’un & de l’autre sexe, sans parler de ces criminelles afféteries de femmes sans pudeur, qui par leurs airs languissants, leurs voix pénétrantes, leur action empoisonnée ne cherchent, selon l’expression de Saint Basile, qu’à vous percer, vous déchirer des traits des passions qu’elles représentent : sans tout cela, dis-je, quand il n’y auroit que la vue d’un sexe toujours dangereux, qui affecte de venir y montrer une beauté relevée par-tout ce que le faste & le luxe ont imaginé de plus enchanteur : ah ! […] Nous vous en montrerons d’autres encore.

137. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29

Les femmes y deviennent plus dangereuses par l’état où elles s’y montrent, par l’esprit de liberté, de hardiesse, qu’elles y prennent, le goût de parure, de mollesse, de vanité. […] On a plus d’une fois essayé de les représenter, de montrer le parterre à lui-même, en le copiant sur le théatre ; mais il est inutile d’en faire les frais, on n’a qu’à tourner la tête, on verra les deux comédies. […] Quel est le regard assez prompt & assez ferme pour suivre la rapidité des évolutions, la pétulance des gestes, la variété des attitudes, des contorsions, des tournoyemens de ces êtres pétillans & toûjours agités, qui veulent tâter de toutes les beautés, s’essayer sur tous les cœurs, débiter toutes leurs rêveries, montrer dans tous les jours la fraîcheur de leur tein, l’éclat de leurs diamans, le goût de leurs colifichets, leur habit à la derniere mode ?

138. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

Celles qui le fréquentent le sont déjà ; celles qui commencent à s’y montrer, le seront bien-tôt. […] Quelle vertu chrétienne ose s’y montrer ? […] Celui-ci, qui s’étoit monté sur le ton de la dévotion, ne crut pas pouvoir mieux la montrer qu’en se déclarant contre le théatre & ses appartenances (p. 2. pag. 56.).

139. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81

Toutes les passions dans la réforme pourront se montrer à découvert (ce sera quelque chose de bien édifiant), excepté l’amour, car même l’extrême circonspection avec laquelle il s’y montreroit, seroit un piege de plus pour les cœurs innocens. […] Voici des raisons puissantes, dit-il, pour la conservation du théatre : Il faut que nos Souverains se montrent au peuple. Comme s’ils ne pouvoient se montrer que dans une loge où on ne les voit pas à demi, dans un temps où on est attentif à la scène plus qu’à eux.

140. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XII. De la Déclamation Théatrale des Anciens. » pp. 336-381

Je parlerai bientôt du Sens bizarre que l’Abbé du Bos a donné à ce passage, qui ne me suffit maintenant qu’à montrer, que les Comédiens ayant été nommés par Quintilien, Artifices pronuntiandi, n’étoient donc pas des Chanteurs. […] Je montrerai donc que leur Déclamation, loin d’être ridicule & contraire à la Nature, devoit, parce qu’ils y étoient si sensibles, être admirable, & en même tems je montrerai qu’elle est aujourd’hui inexplicable, en faisant voir que nous n’entendons rien à leur délicatesse d’harmonie & à leur Prononciation.

141. (1761) Les spectacles [Querelles littéraires, II, 4] « Les spectacles. » pp. 394-420

Il a montré combien nous sommes inconséquens à leur égard. […] On dirigera l’amour vers une fin honnéte, lorsqu’on montrera « dans des exemples illustres, ses fureurs & ses foiblesses, pour nous en défendre ou nous en guérir ».

142. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre II. Des Amphitheatres. » pp. 44-72

Des raretez montrées, & de quelques autres circonstances observées dans les Ieux ou dans les Chasses. […] Il y montra aussi un Tigre aprivoisé.

143. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Avertissement. » pp. -

Peu capables de rien composer qui approche de leurs chefs-d’œuvres, on veut au moins montrer qu’on en connoît les beautés.

144. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VII. De la Vraisemblance. » pp. 277-286

Le Poète qui se contenterait de mettre sur le Théâtre des événemens vrais, sans autre préparation, se montrerait peu instruit ; le possible est même banni de la Scène.

145. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. De la Parodie. » pp. 78-89

Travaillez, policez avec grand soin les écrits dans lesquels vous vous moquez des fautes d’un Auteur : montrez que vous en savez plus que celui que vous reprenez.

146. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Des Duo, Trio & Quatuor. » pp. 329-339

Mais si l’on peut parvenir à montrer que le duo & le trio approchent un peu de la Nature, il n’en est pas de même du quatuor & du quinqué ; ils sont presque toujours èxtravagans.

147. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE III. Qu'une Mère est très coupable de mener sa fille aux Spectacles. Que c'est une erreur de croire que la Comédie soit destinée à corriger les mauvaises mœurs. Que rien au contraire n'est plus propre à les corrompre. » pp. 65-75

Quand on examine de près quels sont les défauts que ce Comédien a corrigés, on trouve que tout se réduit à quelque faux goût, à quelque sot entêtement, à des affectations ridicules, telles que sont celles qu'il a reprises dans les précieuses, dans ceux qui outrent les modes, qui s'érigent en gens de qualité, qui parlent incessamment de leur noblesse, qui ont toujours quelques vers de leur façon à montrer.

148. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De la suprématie de la puissance séculière sur la puissance ecclésiastique ; des erreurs et des crimes du clergé et des anathèmes fulminés par les conciles contre les prêtres et les séculiers qui attentent à l’autorité et à la vie des souverains. » pp. 331-345

Comment donc la Sorbonne, qui parfois s’est montrée protectrice des saines maximes, n’a-t-elle jamais fait valoir l’autorité de ces canons, qui se rencontrent cependant dans tous les recueils qui ont été publiés, et dont le nombre est considérable ?

149. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XII. Réflexions sur les Evêques et les Prêtres de la primitive Eglise, et de l’Eglise moderne, suivies de réponses aux reproches de M. de Sénancourt, sur le même sujet. » pp. 212-222

M. de Sénancourt, en me prêtant de mauvaises intentions, me fait un crime d’avoir invoqué les canons de plusieurs saints conciles, pour rappeler aux évêques et aux prêtres, qu’ils devraient montrer l’exemple en pratiquant les vertus de la primitive église.

150. (1823) Instruction sur les spectacles « Conclusion. » pp. 195-203

Pères et mères, loin de vous montrer les fauteurs et les protecteurs de cette œuvre des ténèbres, éloignez-en vos enfants, sauvez-les du naufrage ; si, dans la crainte de les attrister, vous les conduisiez vous-mêmes dans ces assemblées ténébreuses, vous ne seriez pas moins cruels et moins barbares que ces peuples idolâtres qui immolaient leurs enfants aux faux dieux : vous immoleriez les vôtres, non point aux faux dieux, mais au démon de la volupté.

151. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « FRAGMENT D’UNE LETTRE A ME. DE ****. SUR LES SPECTACLES. » pp. 82-92

Le sentiment qu’il nous dépeint ainsi, nous est aussi propre que notre existence, et ne nous étant pas possible de le haïr, n’est-il pas à craindre que nous ne nous accoutumions enfin aux vices sous lesquels on s’efforce de nous le montrer ?

152. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE PREMIER. Comparaison des Théâtres anciens avec les modernes. » pp. 2-17

Se voyant resserrée dans les bornes qu’on lui avait prescrites, elle eut recours à des intrigues et à des actions bourgeoises, qui représentaient les caractères, tels qu’on les voit dans la société, pour en montrer le ridicule et parvenir, par là, à les corriger.

153. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

Suivons-la sur les divers tretaux où elle s’est montrée ; un détail de divers rôles qu’elle a joué les mettra sous les yeux ; l’amour du théatre renverse jusqu’aux têtes couronnées. […] Christine forcée de descendre fait un grand discours pour excuser son abdication, pour montrer sa résolution & sa fermeté, & consoler des gens qui s’en réjouissoient, & tous le mouchoir à la main, essuyoient leurs yeux qui n’étoient point mouillés, tandis qu’ils mouroient d’envie de rire & s’épuisoient réciproquement en éloges. […] Bien loin de faire chercher & d’introduire dans son Royaume un ouvrage si pernicieux qu’on n’osoit montrer, un Roi vraiment Chrétien l’auroit empêché d’entrer dans ses États, & s’il y avoit pénétré malgré lui, le Prince l’auroit proscrit & fait brûler. […] Elle le joua si naturellement & si constamment, que la plus grande charité ne la croyoit pas une vestale ; je ne parle point de ses amans, toute la Suède en a parlé, quelque flatteur en a fait comme d’Elisabeth ; à la bonne heure, ne levons pas le voile dont on veut les envelopper, bornons-nous à l’extérieur dont personne ne fait un mystère : ce rôle se joue autrement que les autres, les autres sont de commende, on joue la savante, la dévote, la glorieuse sans l’être, & on ne joue pas la libertine sans l’être ou la devenir ; l’objet est trop proche, l’attrait trop puissant, le penchant trop rapide pour n’en avoir que l’apparence ; d’ailleurs une vertu réelle ne se permet pas même l’apparence du vice, c’est être vicieux que d’en faire le semblant, il n’est permis ni d’en donner le scandale, ni d’en présenter le danger, ni d’en tenir le langage, ni d’en prendre le masque ; Christine en a par-tout arboré la livrée, & montré les effets.

154. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

Qu’on établisse de fortes taxes sur la livrée, sur les équipages, sur les glaces, sur les lustres, sur les ameublemens, sur les étoffes & la dorure, sur les cours & les jardins des hôtels, sur les spectacles de toutes especes, sur les professions oiseuses, comme baladins, chanteurs, histrions, en un mot, sur cette foule d’objets de luxe, d’amusement & d’oisiveté qui frappent tous les yeux, & qui peuvent d’autant moins se cacher que leur seul usage est de se montrer, & qu’ils seroient inutiles s’ils n’étoient vus. […] Les riches voudront toujours se distinguer des pauvres, & l’état ne sauroit se former un revenu moins onéreux & plus assuré Si le riches renoncent à leurs dépenses superflues, pour n’en faire que d’utiles, alors l’assiette des impôts aura produit l’effet des meilleures loix somptuaires Croiroit-on que cette même Encyclopédie qui met les spectacles au nombre des objets de luxe & d’oisiveté, sur lesquels il faut asseoir les impôts, qui traite les baladins, chanteurs (l’opéra), histrions, de professions oiseuses dont le seul usage est de se montrer  ; croiroit-on, dis-je, que cette même Encyclopédie fasse l’apologie & le plus grand éloge du théatre, conseille à la ville de Geneve, qui n’en a jamais eu, d’en bâtir un, de soudoyer une troupe de comédiens, comme la chose la plus nécessaire à l’état, une école de vertu & de politesse, ce qui a occasionné une dispute très-vive entre d’Alembert & J. […] Chloé, qu’on vit si mince dans son premier état, Chloé se souviendra des sabots qu’en province jadis elle porte, & n’attendra pas pour se corriger qu’on la pince, mais dans ses ébats montrera des goûts plus délicats. […] Et, pour leur propre honneur, devroient-ils montrer un si mauvais goût ?

155. (1686) La Comédie défendue aux chrétiens pour diverses raisons [Traité des jeux et des divertissemens] « Chapitre XXV » pp. 299-346

Premierement, parce que l’Opera est une Comédie en musique avec des machines, & que la Comédie & les spectacles sont interdits aux Chrêtiens, comme nous le venons de montrer. […] Ce mouvement des mains & des pieds, cet égarement & cette impudence des yeux, tous ces gestes compassez montrent qu’il y a quelque chose dans l’interieur qui répond au déréglement exterieur. […] Et voici ce qu’il porteb : « Pour le regard des danses, les Ministres & Consisto res seront avertis qu’ils aïent à faire observer, autant étroitement qu’ils pourront, l’article vingt-sept des avertissemens pour les réglemens des particuliers, lequel défend de danser, distinguant prudemment entre ceux qui se montreront rebelles à cette sainte admonition, & ceux qui montreront par leur discontinuation avoir profité des admonitions qu’on leur aura faites de ne point danser. » Mais en voilà assez pour les Laïques.

156. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Est-ce exciter les passions que de les montrer sous un point de vue où elles sont toujours odieuses, dès qu’elles sont criminelles ? […] On ne rempliroit conséquemment pas l’intention de Moliere qui étoit de montrer qu’un excès de vertu trop austere et; mal entendue peut rendre blâmable. […] ou s’il existe il est si rare et; si déplacé dans la societé qu’il n’ose pas s’y montrer. […] J’ai suffisamment montré combien il est injuste en prouvant qu’il a pris sa source dans la crapule des Baladins. […] Au surplus commencez par leur montrer l’exemple, vous qui cherissez si tendrement au milieu de la France les innocents plaisirs de votre patrie.

157. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VIII. Dans quelle Nation la Poësie Dramatique Moderne fit-elle les plus heureux progrès ? » pp. 203-230

Je vais montrer dabord que nos voisins ont été enfin obligés de mettre plus de régularité dans leurs Piéces Dramatiques : je ne parlerai point de leurs Comédies ; qu’aurois-je à dire de celles de l’Italie ? […] Elle apprend la vérité, elle revient aussi-tôt demander pardon à Auguste de l’avoir cru un traître, & sentant la mort s’approcher, elle invoque l’Ombre d’Antoine, pour qu’elle vienne au-devant de la sienne, lui montrer le chemin des Enfers, & empêcher qu’elle ne soit mordue par Cerbere, Riparami dà morsi Di Cerbero feroce.

158. (1825) Encore des comédiens et du clergé « TABLE DES MATIERES. » pp. 229-258

Page 102 Les prêtres du christianisme se montrent en spectacle sur les théâtres. […] Page 211 Le clergé aurait dû donner l’exemple de prêtres chrétiens pratiquant l’humilité évangélique en suivant le convoi royal, sans montrer de rancune contre la charte et contre son auteur.

159. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE IV. Apologie des Dames. » pp. 119-155

Elles savent tout ce que vous leur montrez, Messieurs les hommes : et que leur montrez-vous ? […] Cénieeg et Constance sont des « objets célestes » qui parlent et agissent comme les femmes vertueuses savent agir et parler, et comme les hommes devraient montrer à toutes à le faire.

160. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VII. » pp. 115-130

Quantité de personnes disent fort sérieusement à Paris, que Moliere a plus corrigé de défauts à la Cour & à la Ville, que tous les Prédicateurs ensemble ; & je crois qu’on ne se trompe pas, pourvu qu’on ne parle que de certaines qualités qui ne sont pas tant un crime, qu’un faux goût, ou un sot entêtement : comme vous diriez l’humeur des Prudes, des Précieuses, de ceux qui outrent les modes, qui s’érigent en Marquis, qui parlent incessamment de leur noblesse, qui ont toujours quelques poësies de leur façon à montrer aux gens, &c.

161. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [O] » pp. 436-440

Comme ils n’avaient que des gestes à faire, on conçoit aisément, que toutes leurs actions étaient vives & animées : aussi Cassiodore les appelle des hommes, dont les mains discrètes avaient pour ainsi dire une langue au bout de chaque doigt ; des hommes qui parlaient, en gardant le silence, & qui savaient faire un récit entier sans ouvrir la bouche ; enfin des hommes que Polymnie avait formés, afin de montrer qu’il n’était pas besoin d’articuler des mots, pour faire entendre sa pensée.

162. (1607) Recit touchant la comédie pp. 2-8

Il disait que les diables y conversent privément ès maisons, y servent, et sont appelés Drôles par ceux du pays : il pensent fort soigneusement les chevaux, et autre bétail, se montrent adroits et habiles à faire tout ce qu’on leur commande, sans faire mal ni dommage, ce disent les habitants, tellement que la conversation de ces Drôles est de grand profit et fort agréable à plusieurs maîtres », Les Méditations historiques, traduites du latin par Simon Goulart, vol. 1, Lyon, Antoine de Harsy, 1603 p. 302 (graphie modernisée).

163. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE III. De la comédie et des comédiens chez les païens et chez les chrétiens. » pp. 101-112

Le clergé, à des époques plus ou moins reculées, en donnant lui-même l’essor à des comédies, la plupart licencieuses et de mauvais goût, était bien éloigné de se montrer rigoriste envers les comédiens dont, en quelque sorte, il partageait la profession.

164. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Lettre sur la Comédie de l’Imposteur » pp. 1-124

Et pour le faire avec ordre, il faut supposer, disent-ils, que le Théâtre est l’école de l’homme, dans laquelle les Poètes, qui étaient les Théologiens du paganisme, ont prétendu purger la volonté des passions par la Tragédie, et guérir l’entendement des opinions erronées par la Comédie : que pour arriver à ce but, ils ont cru que le plus sûr moyen était de proposer les exemples des vices qu’ils voulaient détruire ; s’imaginant, et avec raison, qu’il était plus à propos, pour rendre les hommes sages, de montrer ce qu’il leur fallait éviter, que ce qu’ils devaient imiter. […] On voit cela dans la mine du pauvre homme ; et c’est ce qui est un trait admirable de l’entêtement ordinaire aux bigots, pour montrer comme ils se défont de toutes les inclinations naturelles et raisonnables. […] Après plusieurs discours de cette nature tant d’elle que des autres pour montrer la vérité de ce dont ils ont accusé Panulphe, le bonhomme persistant dans son incrédulité, on offre de lui faire voir ce qu’on lui dit. […] L’Officier déclare donc que « le Prince ayant pénétré dans le cœur du fourbe par une lumière toute particulière aux Souverains par-dessus les autres hommes, et s’étant informé de toutes choses sur sa délation, avait découvert l’imposture, et reconnu que cet homme était le même, dont sous un autre nom il avait déjà ouï parler, et savait une longue histoire toute tissue des plus étranges friponneries et des plus noires aventures dont il ait jamais été parlé : que nous vivons sous un règne, où rien ne peut échapper à la lumière du Prince, où la calomnie est confondue par sa seule présence, et où l’hypocrisie est autant en horreur dans son esprit, qu’elle est accréditée parmi ses sujets ; que cela étant, il a d’autorité absolue annulé tous les actes favorables à l’Imposteur, et fera rendre tout ce dont il était saisi ; et qu’enfin c’est ainsi qu’il reconnaît les services que le bonhomme a rendus autrefois à l’État dans les armées, pour montrer que rien n’est perdu près de lui, et que son équité, lorsque moins on y pense, des bonnes actions donne la récompense ». […] Les Grands du monde peuvent avoir ces basses considérations, eux de qui toute la dignité est empruntée et relative ; et qui ne doivent être vus que de loin et dans toute leur parure, pour conserver leur autorité, de peur qu’étant vus de près et à nu, on ne découvre leurs taches, et qu’on ne reconnaisse leur petitesse naturelle : qu’ils ménagent avec avarice le faible caractère de grandeur qu’ils peuvent avoir ; qu’ils choisissent scrupuleusement les jours qui le font davantage briller ; qu’ils se gardent bien de se commettre jamais en des lieux qui ne contribuent pas à les faire paraître élevés et parfaits ; à la bonne heure : mais que la Charité redoute les mêmes inconvénients ; que cette Souveraine des âmes chrétiennes appréhende de voir sa dignité diminuée en quelque lieu qu’il lui plaise de se montrer, c’est ce qui ne se peut penser sans crime : et comme on a dit autrefois, que plutôt que Caton fût vicieux, l’ivrognerie serait une vertu, on peut dire avec bien plus de raison, que les lieux les plus infâmes seraient dignes de la présence de cette Reine, plutôt que sa présence dans ces lieux pût porter aucune atteinte à sa dignité.

165. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VIII. Du Stile. » pp. 287-319

Quand j’ai montré les défauts de stile des Drames Modernes ; j’ai tiré tous mes éxemples des meilleurs Poèmes du nouveau Spectacle ; je vais prendre aussi mes remarques dans les plus célèbres Auteurs. […] Cet éxcellent Auteur ne nous fait pas aller bien loin pour nous montrer des négligences ; on en rencontre dès l’entrée de son Livre.

166. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre Tragédie. » pp. 231-259

Chimene, malgré tout le bruit de sa douleur, aime beaucoup moins son Pere que son Amant, & lorsque le Pere de Camille lui conseille d’étouffer sa tristesse, après la mort de son Amant, & de montrer du courage ; elle répond que l’Amour ne prend point de loix   De ces cruels tyrans Qu’un Astre injurieux nous donne pour parens. […] Elles ont aussi été cause que les Poëtes qui sont venus depuis, ont voulu faire parler l’Amour aussi tendrement & ne l’ont pas toujours fait aussi sagement : mais les fautes des successeurs, ne doivent pas être imputées à celui qui a été, comme je viens de le montrer, le Réformateur de notre galante Tragédie.

167. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75

où Cicéron, le sauveur de la république, Cicéron, de tous ceux qui portèrent le nom de pères de la patrie, le premier qui en fut honoré et le seul qui le mérita, nous est montré comme un vil rhéteur, un lâche : tandis que l’infâme Catilina, couvert de crimes qu’on n’oserait nommer, prêt d’égorger tous ses magistrats et de réduire sa patrie en cendres, fait le rôle d’un grand homme, et réunit par ses talents, sa fermeté et son courage, toute l’estime des spectateurs ? […] Quelles impressions peuvent faire sur le cœur novice et tendre d’une jeune fille les exemples séducteurs que lui montrent tant de drames, à la représentation desquels ses parents ont eux-mêmes la folie de la conduire ?

168. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE II. Des Spectacles des Communautés Religieuses. » pp. 28-47

Tachard, autre Jésuite, ne montra pas moins de régularité à Siam, puisqu’il ne voulut assister aux spectacles du pays, comme il le dit dans son voyage, que forcé par ordre du Roi, quoique pour un étranger qui n’entend pas la langue, ils fussent moins dangereux que plusieurs pièces de collège. […] Elles se plaisaient à l’effusion du sang des gladiateurs, et montraient plus d’acharnement que personne à demander leur mort : « Pectusque juventis Virgo modesta jubet converso pollice rumpi. » L’assistance des Religieux au théâtre ne serait parmi les Chrétiens que plus indécente, et les suites plus scandaleuses.

169. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VII. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques étaient distingués des Histrions et Bateleurs des Jeux Scéniques. » pp. 145-164

Mais personne ne s'est mieux expliqué sur ce sujet que Cicéron dans son Oraison pour le Comédien Roscius ; il plaidait contre Fannius« Ipsum caput et supercilia penitus abrasa. », qui sans doute était un Mime ou Joueur de bouffonneries ; car lors que Cicéron le dépeint, pour montrer que de sa seule personne on pouvait comprendre la différence qu'il y avait entre lui et Roscius, il dit qu'il avait la tête et les sourcils rasés , et qu'il n'avait pas un seul cheveu d'homme de bien, ce qui était propre aux Mimes ; au lieu qu'il fait de Roscius un fort honnête homme au sentiment de tout le monde, par la confession même de Saturius son Avocat.

170. (1579) Petit fragment catechistic « Que les jeux des théâtres et les danses sont une suite de la science diabolique, opérante par philaphtie et amour de soi-même contraire à la foi opérante par charité, fondement de la Cité de Dieu. » pp. 20-26

Comme un sage et prudent mari ne peut laisser sa bien-aimée épouse sans plaisir et délectation, ains autant plus veut-il lui en donner que plus il l’aime n’en recevant moins qu’il lui en donne : ainsi notre Dieu (époux de nos âmes) lequel nous assure que son plaisir et délices sont d’être avec les hommes, lequel n’est un Dieu de chagrin ni de tristesse, ains de toute et incompréhensible consolation et joie, nous aimant plus que jamais n’a aimé sa femme, nous veut plus remplir de toute joie et délectation, ayant bien montré combien il aime les âmes ses épouses pour lesquelles souillées de péché, plus laide tache, « a volontairement et par un amour incomparable épandu tout son précieux sang en la croix ignominieuse afin de les nettoyer (qui étaient autrement incurables), saner, et avoir belles et sans aucune maculeb », Ephésiens chap. 5.

171. (1697) Lettre à Mme la Marquise de B. « A MADAME LA MARQUISE DE B… » pp. 302-316

Comme le Théâtre commençait déjà à montrer son indigence, et que la mort de Molière l’avait privé d’un Ornement qu’il ne recouvrera jamais, peut-être ne serez vous pas fâchée de voir un fragment de ce Prologue.

172. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V bis. Le caractère de la plus grande partie des spectateurs force les auteurs dramatiques à composer licencieusement, et les acteurs à y conformer leur jeu. » pp. 76-85

Or, sied-il bien à des personnes vertueuses de se montrer dans des lieux où on ne va que pour donner et recevoir des leçons publiques de libertinage ; où le cœur, exposé à tous les traits de la volupté, ne trouve de plaisir qu’à en recevoir de profondes blessures ?

173. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35

J’avoue que, dans leurs Tragédies, les Grecs ne l’ont montré que par ses fureurs et ses emportements ; et, par là, cette passion n’a jamais manqué d’inspirer aux Spectateurs une horreur capable de les corriger.

174. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Pour faire voir que les Théologiens ne sont pas en cela d’un sentiment différent de celui des Pères, vous tâchez de montrer que Saint Thomas plus spécialement que les autres Théologiens, l’a regardée comme un jeu permis, supposé néanmoins certaines conditions que vous admettez, et que vous appliquez. […] Montrez-moi un seul pécheur, qui dans quelque entêtement qu’il ait été pour la Comédie, le conserve après et pendant sa conversion ; et je vous promets qu’après cela je croirai de vous tout ce que vous voudrez me dire. […] Mais il me suffit de vous avoir montré que ce moyen ne vous a pas mieux réussi, et n’a pas été plus sûr pour vous éclaircir que le premier. […] Vous n’avez qu’à examiner de prés les Canons des Conciles et les passages des Pères, vous trouverez vous-même de la différence entre la défense des Jeux de la Comédie, soit à cause de l’excommunication qui est attachée à l’une et non pas à l’autre, soit à cause des autres circonstances qui s’y montrent. […] Pour ce qui est de ceux qui assistent à la Comédie, vous tombez dans une contradiction manifeste : car vous vous montrez sévère page 58, à l’égard des Evêques, des Abbés et des Religieux, et vous ne voulez pas les excuser de péché mortel.

175. (1790) Sur la liberté du théatre pp. 3-42

Les censeurs doivent être choisis parmi les hommes qui se sont toujours montrés le plus pénétrés des principes de ce gouvernement ; et pour les y attacher davantage, on leur accorde des graces personnelles, dont la continuité et la stabilité dépendent entiérement du maintien de ces mêmes principes. […] Ces principes ne sçauroient être contestés par personne ; mais ceux qui se montrent contraires à la liberté du théâtre, prétendent que, dans ce cas, leur application est dangereuse. […] Ne consultez pas les directeurs de ces différens théâtres, ils vous diront qu’il faut supprimer tous les priviléges qui les gênent, mais que le leur est une propriété qu’ils ont acquise ; ils vous montreront les arrêts du conseil qu’ils ont obtenus, les contrats de cession, etc.

176. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE III. L’insolence du Théâtre Anglais à l’égard du Clergé. » pp. 169-239

Je veux montrer en peu de mots combien il est juste que les Ministres de la Religion soient respectés ; et cela fondé sur ces trois choses : sur leur dévouement spécial au Seigneur, sur l’importance de leur ministère, et sur la vénération non interrompue où ils ont été dans tous les pays du monde. […] Mais se jouer de ce que l’on sait être d’institution divine, ne faire point de cas de ceux qu’on croit les Ministres du Seigneur, et rendre par là son autorité méprisable autant qu’on le peut, ce n’est guère moins que de sommer Dieu et de le défier de montrer sa Toute-puissance, de faire éclater son courroux et de tirer raison de sa souveraineté méprisée. […] montrent assez que le corps des Prêtres dont quelques-uns avaient part à la cérémonie, passait alors pour n’être inférieur à aucun autre corps de l’Etat.

177. (1757) Article dixiéme. Sur les Spectacles [Dictionnaire apostolique] « Article dixiéme. Sur les Spectacles. » pp. 584-662

Le témoignage de notre conscience au sortir du spectacle suffit pour en montrer le danger. […] Ce seroit en vérité dans le Christianisme une chose bien nouvelle, qu’on nous montrât les auteurs, les acteurs & les partisans du spectacle devenus les plus vertueux & les plus Chrétiens d’entre nous. […] Et quand il n’y auroit, ajoûte saint Augustin, que la rencontre de l’un & de l’autre sexe ; sans parler de ces criminelles affeteries de femmes sans pudeur, qui par leur air languissant, par le son de leurs voix, par leurs actions empoisonnées, ne cherchent, selon l’expression de saint Basile, qu’à vous déchirer, qu’à vous percer des traits des passions qu’elles représentent ; sans tout cela même encore quand il n’y auroit que la vue d’un sexe dangereux qui affecte de venir y montrer une beauté relevée par tout ce que le faste & le luxe ont imaginé de plus enchanteur : ah ! […] nous vous en montrerons d’autres encore. […] Le témoignage de notre conscience au sortir du spectacle suffit pour en montrer le danger.

178. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Il apporte d’excellentes raisons pour ne le point montrer au public. […] Mais, quel dommage que ces petits automates ne se soient pas plutôt montrés ! […] Nous montrer des effets sans une proportion vraisemblable à leur cause, c’est nous offrir des tours de gobelets, nous donner une farce au lieu d’une Comédie, nous amuser par des prestiges enchanteurs. […] J’allais oublier une autre pensée ingénieuse du jeune La Mode : « Je te montrerai, dit-il à Lori, l’excès de ma passion par l’excès de ma tranquillité. […] Au regard de l’obscénité de la diction dans nos poésies Dramatiques, j’ai montré combien nous surpassons en ce point tous les Anciens.

179. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

Quel jugement porteront-ils d’une Tragédie, où le criminel est représenté sous un aspect favorable, où un Catilina, bouleversant sa patrie, est triomphant au milieu de ses forfaits ; tandis que le paisible Cicéron, sauveur de la République, est montré comme un vil Rhéteur & un lâche ? […] Quelles impressions peuvent faire sur le cœur novice & tendre d’une jeune fille les exemples séducteurs que lui montrent tant de drames, à la représentation desquels ses parens ont eux-mêmes la folie de la conduire ?

180. (1825) Encore des comédiens et du clergé « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. 13-48

Du reste mon but est en outre de tâcher de déjouer toutes les espèces d’hypocrisies, de jongleries ou de charlataneries littéraires, politiques et religieuses, sous telles couleurs qu’elles puissent se montrer. […] Non seulement le fanatisme de tout temps montra une opposition marquée à l’enseignement des sciences, aux progrès de la civilisation ; mais il s’est encore efforcé de proclamer comme un axiome qui aujourd’hui en impose à beaucoup d’honnêtes gens, et qui consiste à dire : Que l’ignorance est le partage nécessaire du peuple… qu’il est dangereux pour l’état et pour la religion de lui accorder une instruction approfondie… et que moins il est éclairé, plus il est aisé de le gouverner.

181. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

Je pourrais encore soutenir cela par la première condition à laquelle le Docteur Angélique soumet les divertissements, qui est de convenir aux personnes ; et j’aurais cent excellents passages des Pères pour montrer que jamais les Spectacles, même ceux qui paraissent les plus épurés, ne peuvent convenir aux Chrétiens : mais notre Écrivain ne veut pas reconnaître ici leur autorité ; il ne s’accommode pas même de celle de l’Apôtre,Ephes. 5. […] C’est pourquoi ces exemples sacrés ne doivent point être rapportés pour excuser nos Comédies, qui sont toujours profanes, si elles ne sont pas impures. » Et ce grand Cardinal est tellement persuadé que les hommes sont à présent incapables de rectifier le divertissement des Spectacles, qu’ayant rapporté dans ce même Livre toute sorte de raisons et d’autorités, pour montrer que c’est profaner les Dimanches et les Fêtes, d’en employer une partie à ces sortes d’amusements ; considérant enfin la Comédie dans les circonstances dont il semble qu’elle ne peut plus être séparée, il parle de la sorte dans le Chap. 16. « Alexandre Roi de Macédoine, ne voulut point voir les filles de Darius, de peur qu’ayant vaincu tant de Nations par la force de ses armes, il ne fût vaincu lui-même par les charmes des filles : Mais les Chrétiens, qui sont engagés par la grâce de leur Baptême à une vie bien plus sainte, dressent eux-mêmes mille pièges à leur pudeur : ils s’exposent sans crainte aux plus grands dangers, par un mépris horrible des enseignements du saint Esprit, de l’honneur de Dieu et de leur propre salut. […] On a fait plusieurs excellens Traités pour montrer qu’il y a une infinité de choses mauvaises dans les Comedies même qui passent pour les plus épurées ; et que dans celles qui sont prises sur des sujets sains, toutes les vertus y sont offensées, comme la vérité, la modestie, la patience, l’humilité, la piété même et la Religion, qui en devraient faire le caractère. […] quand il s’agit de conserver vos biens et votre santé, faut-il montrer la perte assurée. […] pour montrer que nous le devons passer en nous appliquant à la sanctification de nos âmes.

182. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie. » pp. 1-132

L’on voit tant par la fin que se propose Saint Thomas, que par les paroles qu’il rapporte de Saint Chrysostome, qu’il parle de la Comédie dans la pratique et comme elle se représentait de son temps ; l’on montrera encore ceci davantage, lorsque dans la suite on parlera de Saint Louis qui chassa les Comédiens de son Royaume, du vivant duquel était Saint Thomas. […] Si l’on examine même de près l’objection que l’on a déjà citée, l’on verra que ce saint Docteur n’a jamais approuvé les Comédiens dans la pratique ordinaire : car dans cette objection il se propose de montrer que l’excès du divertissement peut être sans péché. […] Mais afin qu’il n’y ait plus aucun lieu de douter sur le sentiment de saint Charles, on peut voir l’instruction qu’il donne aux Prédicateurs touchant les choses qu’ils doivent enseigner aux peuples : « Ils leur représenteront continuellement, dit ce saint Cardinal69 , combien les Spectacles, les jeux et les divertissements semblables qui tirent leur origine du Paganisme, sont contraires à la discipline de l’Eglise ; chaque Prédicateur en donnera de l’horreur, les détestera et montrera combien ils attirent de maux sur le peuple Chrétien ». […] Enfin la troisième réflexion est, que si saint Charles avait cru, comme le veulent ceux qui soutiennent la Comédie, que les saints Pères eussent regardé quelquefois la Comédie comme une simple vanité, ou que leur raisons pour la condamner dans leurs Sermons eussent été des exagérations, ou bien que les Comédies séparées des grands crimes n’eussent été capables que d’éloigner de la perfection Chrétienne, il n’aurait pas ordonné absolument et sans distinction aux Prédicateurs de son Diocèse, de se servir des arguments73 et des preuves des Saints Pères, ces termes ne conviennent point à des exagérations ni à des figures de Rhétorique, ils signifient quelque chose de plus, il n’aurait point ensuite marqué à chaque Prédicateur de faire voir au peuple les grands maux dont les Comédiens sont cause. « Le Prédicateur74 , dit-il, montrera fortement les maux qui en proviennent et qui se répandent sur le peuple. […] En un mot, si la Comédie est ordinairement mauvaise dans la pratique, comme on l’a montré, elle ne peut point servir de divertissement. « Peut-on, dit l’Empereur Justinien102 , appeler des jeux, ce qui est la source des crimes » ; il ne nous suffit point, s’écrie Salvien103 au Livre cité, de « nous réjouir, il faut encore que notre divertissement soit un crime, ce qui est manifestement condamné dans l’Ecriture », dit cet Auteur.

183. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien second. De la vanité des Bals & Comedies en general tiré des Sermons du R. Pere Claude la Colombiere de la Compagnie de Jesus. » pp. 17-25

Si quelcun de ces solitaires, qui se sont volontairement condannez à passer leur vie en jeûnes & en priéres, venoit aujourd’hui se montrer dans vos assemblées, s’inviter lui même à vos plus-celebres repas, vouloir être de toutes vos parties, & ce qu’on ne peût même penser sans fremir, marcher en masque par les ruës de vôtre Ville ?

184. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IV. Des Personnages. » pp. 239-251

La plus-part des Hèros des Tragédies Grecques sont vraiment grands & fiers, quoiqu’ils se montrent avec une certaine simplicité ; parce que les Grecs ne s’attâchaient qu’à peindre leurs mœurs.

185. (1664) Traité contre les danses et les comédies « INSTRUCTION, et avis charitable sur le sujet des Danses. » pp. 177-198

Ce branlement des mains et des pieds, cette évagationk et impudence des yeux, tous ses gestes, aussi blâmables que visibles, montrent qu’il y a quelque chose dans l’intérieur, qui répond au dérèglement extérieur : ceux qui font état de la modestie, fuient toutes ces occasions de dissolution ; après tout, quel plaisir trouve-t-on dans un divertissement qui lasse plus qu’il n’allège, et qui est aussi ridicule qu’il est honteux : Véritablement si l’extravagance ne s’était naturalisée dans nos mœurs, nous nommerions folie ce qu’on nomme gentillesse : et c’est à bon droit qu’on appelle des joueurs à ces assemblées, afin que l’âme étant occupée par l’oreille, les yeux ne s’offensent pas de tant de mouvements irréguliers, cela veut dire qu’une sottise en couvre une autre, ce qu’on appelle une école de gaillardise : c’est un apprentissage d’impudicité.

186. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXV. Conclusion de tout ce discours. » pp. 138-152

Mais c’en est assez sur ce sujet, quoiqu’il y ait encore à montrer une voie plus excellente.

187. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Jugement sur la Comédie du Festin de Pierre. CAS II. » pp. 805806-812

 » Le Concile ajoute : « Le Prédicateur fera voir que les Comédies et les autres spectacles sont la source de presque tous les désordres qui déshonorent le Christianisme ; il fera voir combien ils y sont contraires, combien ils sont conformes aux maximes des Païens, et avec combien de ruse et d’artifice le démon les a inventés ; ce qui suffit pour montrer qu’on les doit entièrement exterminer.

188. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

Après douze ans, le succès du Siege de Calais l’a enhardi, il a été se montrer sous son premier non : Multa renascentur quæ jam cecidere. […] Je vois les mêmes nœuds de la France & ses fils, Hors du terme commun leur montrer des vertus. […] Un Auteur vertueux pourroit faire de l’Ecriture un usage plus légitime, y montrer la condamnation même du spectacle. […] Au contraire la lumiere se recule pour ne montrer qu’un petit mort.

189. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174

César était un Tyran : mais est-il permis de tuer un Tyran, et de prêcher le tyrannicide, de le montrer au public dans le jour le plus favorable, qui en diminue l’horreur et en fasse croire la légitimité ? […] L’Académie Française vient d’approuver, d’applaudir, récompenser, couronner, de la manière la plus brillante, au-dessus de plusieurs autres ouvrages qu’elle-même a déclaré exceller, l’Epître d’un Père à son Fils, par le sieur de Champfort, où en effet il y a de très beaux vers, entre autres celui-ci, où pour montrer les heureux effets d’une belle éducation, qui inspire et crée des vertus, on fait l’éloge de Brutus, meurtrier de César, et de Caton, qui l’éleva : « C’est du fils de César que Caton fit Brutus. » Si l’assassinat de César par son fils est un acte de vertu, le tyrannicide est-il un crime ? […] Il est temps de montrer qui nous sommes… D’immoler mon tyran au péril de ma sœur. […] On fait dire un mensonge au grand Prêtre pour attirer Athalie dans le Temple, l’y renfermer sans gardes (ce qui dans les circonstances est sans vraisemblance) et lui montrer le Roi.

190. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Suites des diversites curieuses. » pp. 138-172

Selon les anciens Auteurs, une des plus grandes cruautés des Tibere, des Neron, des Domitien, étoit de vouloir que dans les plus grands maux qu’ils faisoient souffrir, on ne parût pas affligé, mais qu’on se montrât content de leur conduire : Miseri vetamur agere miseros, cogimur mentiris beatos, mœrorem relinquis, mœroris aufers insignia ; hoc unum deerat malum miseris gaudere. […] Les grands canons, les falbalas, les vertugadins, les criardes, les paniers, les juppes piquées, les linges multipliés, ce n’est que grossir le volume, se donner un air d’embonpoint qu’on croit devoir embellir ; les toiles transparentes, des moyens de montrer des nudités, sur lesquelles on fonde les espérances de conquête, & avec lesquelles on ne réussit que trop à faire commettre le péché. […] Vanter sans cesse Moliere, mépriser tout le reste, parce qu’il ne lui ressemble pas, si ce n’est pas la passion & la malignité qui veulent autoriser leur critique, c’est du moins montrer un génie borné, & rétrecir celui des autres.

191. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

Les libertins qui eurent la vogue tournerent si bien en ridicule tout ce qu’il y a de plus sacré, qu’on n’ose, depuis ce temps-là, en montrer la moindre apparence. […] il n’ose se montrer ni ouvrir la bouche, il est reçu avec mépris, & souvent refusé. […] Buck étoit plus simple & plus modeste, & se montra sans aucune morgue ni fanfaronnade.

192. (1769) Dissertation sur les Spectacles, Suivie de Déjanire, Opéra en trois actes, par M. Rabelleau pp. -71

On court en foule à la Comédie & à l’Opera, mais incognito : la mode d’y aller pour s’y montrer est passée ; les loges de distinction y sont cachées, basses, élevées, coupées & grillées ; celles du rang des premières sont désertes, & jettent sur la scéne un air froid & inanimé, qui dissipe le prestige & détruit l’illusion. […] Les premieres Tragédies de Racine l’ayant brouillé avec Messieurs de Port-Royal, il composa deux lettres ; une qu’il fit imprimer, & la seconde qu’il voulut montrer avant à Boileau, & dans laquelle, ainsi que dans la premiere, il soutenoit le parti du théâtre. […] qu’y montrera-t-on ?

193. (1764) De l’Imitation théatrale ; essai tiré des dialogues de Platon : par M. J. J. Rousseau, de Genéve pp. -47

nous admirons vos leçons ; & nous n’attendons, pour les suivre, que de voir comment vous les pratiquez vous-même ; si vous êtes réellement ce que vous vous efforcez de paroître ; si vos imitations n’ont pas le troisiéme rang, mais le second après la vérité, voyons en vous le modèle que vous nous peignez dans vos ouvrages ; montrez-nous le Capitaine, le Législateur & le Sage, dont vous nous offrez si hardiment le portrait. […] En imposant silence aux Poëtes, accordons à leurs amis la liberté de les défendre & de nous montrer, s’ils peuvent, que l’art condamné par nous comme nuisible, n’est pas seulement agréable, mais utile à la République & aux Citoyens.

194. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « Préambule » pp. -

C’est cette seule considération qui me porte à écrire après eux, à attaquer aujourd’hui cet ouvrage par rapport à ses résultats sur nos mœurs, et à montrer combien étaient justes les pressentiments de ces grands hommes, et comment l’objet de leurs craintes s’est réalisé avant, et sans l’influence des nouvelles théories philosophiques.

195. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE III. En quoi consiste le Plaisir de la Tragédie, & de la grande émotion que causoient les Tragédies Grecques. » pp. 49-62

Je n’ai voulu que montrer ici que cette Religion fournissoit à leurs Poëtes des Sujets très-capables de jetter cette grande émotion, qui fait le plaisir de la Tragédie, & qui a toujours causé le succès de celle d’Œdippe.

196. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VIII. Erreurs des Modernes sur ce sujet. » pp. 165-186

Et tant s'en faut qu'il ait inventé et joué des Comédies, nous trouvons au contraire que tous les sujets qu'il a dansés étaient tragiques, comme nous l'apprenons des fragments qui nous en restent ; Ce qui montre que c'étaient des Mimes, dont les sujets étaient presque toujours les mêmes que ceux des Tragédies, ainsi que nous l'avons montré.

197. (1825) Encore des comédiens et du clergé « NOTICE SUR LE MINISTERE FRANÇAIS EN 1825. » pp. 87-100

A la tribune, le premier ministre ne s’y montra jamais embarrassé, toujours il y conserva cette présence d’esprit et cette éloquence qui le rendirent constamment imperturbable dans les discussions les plus chaudes et les plus épineuses.

198. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

« Tout se réduit à nous montrer la vertu comme un jeu de théâtre, bon pour amuser le public ; mais qu’il y aurait de la folie à vouloir transporter sérieusement dans la société. […] Chez les Grecs, l’usage défendait aux femmes de se montrer en public. […] Or les actrices sont mises à peu près comme on l’est dans le monde : elles se montrent avec cette bonne grâce que M. […] Rousseau demande « comment un état, dont l’unique objet est de se montrer en public, et, qui pire est, de se montrer pour de l’argent, conviendrait à d’honnêtes femmes » ? […] Dans la Grèce, une honnête femme ne se montrait point en public ; parmi nous, elle y paraît avec décence ; un état qui l’y oblige peut donc être un état décent.

199. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI.  » pp. 193-217

D’ailleurs elles sont jalouses de montrer le dégagement & les graces de leur taille, de leurs gestes, de leurs mouvemens ; ce fatras d’étoffe y est peu favorable. […] Qui osetois s’y montrer en soutane ?

200. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre II. Du Philosophe de sans souci. » pp. 36-60

Montrez-moi, s’il se peut, un mortel vicieux, Que votre comédie ait rendu vertueux. […] Un grand Roi, un grand Philosophe, un homme sans souci, doit avoir & montrer de la modération, même en temps de guerre, envers les Rois & les peuples ses ennemis.

201. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Théatre de Pologne. » pp. 80-105

Nos annales ne fournissent pas un période pareil à celui de nos jours, où le vice & l’impiété se montrent impunément, où la classe la plus vile comme la plus relevée méprisent les Loix divines & humaines. […] On les conduisit en pompe aux fourches patibulaires, au pieds du gibet ; on pendit & ensuite on brûla des hommes de paille ; &, après avoir mis la corde au cou & montré le gibet au bon receveur, brûlé sa maison & ses meubles, on le mena au port en cérémonie, & on le fit embarquer pour l’Angleterre, avec défense de ne plus paroître en Pensylvanie, sous peine de voir réaliser ce qu’il venoit de voir en figure.

202. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE III. Suite du Mariage. » pp. 55-79

Et c’est nous inspirer le désir de pécher, Que montrer tant de soin de nous en empêcher. […] Pour vous, ma fille, nous vous recommandons d’honorer votre beaupère & votre bellemère, d’aimer votre mari, de régler votre famille, de gouverner votre maison, & de vous montrer irrépréhensile dans votre conduite : Monentes eam honorare soceros, diligere maritum, regere familiam, gubernare domum, & se ipsam irreprehensibilem exhibere.

203. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

Dans combien de pieces voit on un Acteur caché, qui a tout entendu, montrer la plus vive & la plus juste indignation d’un entretien qu’on n’auroit osé tenir devant lui, tout innocent qu’on veut le faire croire ? […] Ce n’est pas tout que de s’y montrer : qu’y vient faire cette Actrice ?

204. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

Le sublime Sophocle les montra tels qu’ils devoient être, ne les réforma pas. […] Tous ces grands défauts, à la correction desquels on veut qu’il se soit appliqué, ne sont pas tant des qualités vicieuses ou criminelles, que quelques faux goûts, quelque sot entêtement, quelque affectation ridicule, qu’il a repris à propos dans les précieuses, les prudes, & ceux qui outrent les modes, qui s’érigent en Marquis, qui parlent incessament de leur noblesse, qui ont toujours quelque poësie de leur façon à montrer.

205. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE II. De la Tragédie. » pp. 65-91

où Cicéron, le sauveur de la République, […] nous est montré comme un vil Rhéteur, un lâche ; tandis que l’infâme Catilina, couvert de crimes qu’on n’oserait nommer, prêt d’égorger tous ses Magistrats, et de réduire sa patrie en cendres, fait le rôle d’un grand homme et réunit, par ses talents, sa fermeté, son courage, toute l’estime des Spectateurs ? […] Comment de jeunes gens, sans habitude au Théâtre et qui ne montraient encore que les dispositions nécessaires pour s’y distinguer un jour, auraient-ils pu faire cette impression sur des auditeurs consommés au Spectacle, et maîtres eux-mêmes du Théâtre, si la pièce n’était une de celles qui toucheraient le cœur le moins sensible, quand bien même on la débiterait comme on lit la gazette ?

206. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE III. De la Comédie. » pp. 92-118

A cinquante ans il apprend à lire, il apprend la Philosophie, il apprend à tirer des Armes, il apprend à chanter, il s’habille comme les grands Seigneurs à ce qu’il croit, il a la sotte vanité de penser de lui qu’il est un habile homme en tout dès la première leçon, au point de vouloir déjà montrer aux autres, et cela me fait bien rire. » Vous avez raison de rire, tout cela est en effet très ridicule, mais si l’on n’a pas de plus grands reproches à faire à M.  […] Montrez à quelqu’un comme on le trompe, il trouve bientôt le moyen de ne plus être trompé.

207. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142

Un Chrétien peut s’étudier à se montrer athée, impie, hérétique de gaieté de cœur ! […] « Bien des gens disent fort sérieusement à Paris que Molière a plus corrigé de défauts à la cour et à la ville, lui seul, que tous les Prédicateurs ensemble, et je crois qu’on a raison, pourvu qu’on ne parle que de certaines qualités qui ne sont pas tant un crime qu’un faux goût, comme l’humeur des prudes et des précieuses, de ceux qui outrent les modes, qui s’érigent en Marquis, qui ont toujours quelque pièce de leur façon à montrer, etc.

208. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

., mais surtout par le caractère de ceux qui s’y montrent, gens en place faits pour édifier, gens graves et réguliers, dont la réputation y donne un nouveau poids, un père, une mère, un maître, qui en donne l’exemple à ses enfants, ses élèves, les y laisse aller, leur fournit de l’argent ; par le caractère de ceux à qui l’on tient, famille chrétienne, communauté régulière, corps respectable, fonctions publiques, profession distinguée, etc. […] Je doute qu’on puisse écrire plus maussadement, parler plus obscurément, s’exprimer plus confusément, déraisonner plus grossièrement, montrer plus de témérité et d’ignorance, avancer plus d’absurdités et d’erreurs.

209. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

eût-on osé s’y montrer en panier, en robe volante ? […] Le caractère de la Reine qui l’introduisit, du Prince qui la goûta, du règne où elle se montra, la résistance du Parlement : voilà son berceau, il fut digne de la porter.

210. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre III. Du Cardinal de Richelieu. » pp. 35-59

Il a fait des dépenses énormes pour la construction et la décoration du théâtre et la représentation des pièces ; il y a invité le Roi et toute la Cour, il y a assisté avec elle, les Evêques y étaient invités aussi, et par son ordre y avaient, comme de raison, un banc distingué, où un grand nombre se montrait et admirait pour faire la cour au Ministre. […] Les applaudissements qu’on donnait à la pièce, ou plutôt à celui qu’on savait y prendre intérêt, le transportaient hors de lui-même, il ne se possédait pas, il se levait et s’élançait à moitié du corps hors de sa loge pour se montrer à l’assemblée », et lui dire, c’est moi qui ai fait ces merveilles, et ne rien perdre de la fumée de l’encens.

211. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les passions ? » pp. 33-54

Eh qu'y a-t-il à gagner de voir le vice et à le montrer ? […] On fait encore part au public d'une foule de plates rimes dont on l'a célébrée, et qui ne feront point passer à la postérité le nom des protecteurs éphémères sous lesquels ils osent se montrer, surtout le Mercure, dont l'Auteur, bien payé par les trois théâtres, se fait un devoir de justice et de reconnaissance d'aller composer sous les beaux yeux des Actrices, et consacrer régulièrement tous les mois, trente à quarante pages d'un livre qu'il vend fort cher, à recueillir toutes les futilités du théâtre, et a le courage d'être l'intarissable, l'inépuisable, l'infatigable, et sûrement très frivole et très fade panégyriste de tous les Acteurs, Actrices, débutants, débutantes, chanteurs, chanteuses, danseurs, danseuses, instruments, décorateurs, peintres, machinistes, jusqu'aux tailleurs, cordonniers, brodeuses et couturières.

212. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

On ne croit pas que cette entreprise réussisse de pareils divertissemens contrastant trop avec la désolation de l’État, pour que des citoyens qui ont encore quelques sentimens d’amour pour le public ou le moindre égard pour la bienséance, puissent se permettre d’y aller ; il faut avoir le cœur tout-à-fait Comédien pour oser s’y montrer, le Roi de Pologne ne s’y est pas trouvé, il est trop sage ; ceux même qui sont attachés au grand Maréchal Poninski qui en est l’Auteur, pensent que les vrais patriotes ne le fréquenteront jamais, ce qui n’a été goûté que par les ames que la débauche a avili, qui après avoir acquis des richesses dans le malheur général, veulent les employer à se plonger dans le tumulte des fêtes & le délire des plaisirs, soit pour satisfaire leur goût, soit pour se cacher à eux-mêmes les malheurs qui les accablent. […] On prétend que Madame de Montespan inspira ce goût au Roi, elle n’eut point de peine à y réussir ; ce Prince galant & magnifique voulut par-tout montrer sa puissance, il pensoit même que c’étoit donner de l’éclat à ses armes de faire la guerre en se jouant, & insulter à ses ennemis. […] L’arrangement de quelques vers est fort au-dessous des calculs algébriques du Philosophe Anglois, qui semble tenir de l’infini ; tout cela fut-il égal, l’objet de la nature mettra toujours une distance infinie entre le théatre & la philosophie, Horace & Cinna & le livre sublime de ses principes ; un homme sage n’y sera point embarrassé dans le choix, il n’aura garde de le montrer, une perplexité aussi peu sensée le rendroit indigne d’avoir à choisir .

213. (1725) Mr. de Moliere [article des Jugemens des savans] « Mr. de Moliere, » pp. 339-352

Tous ces grands défauts à la correction desquels on veut qu’il se soit appliqué, ne sont pas tant des qualités vicieuses ou criminelles que quelque faux goût, quelque sot entêtement, quelques affectations ridicules, telles que celles qu’il a reprises assés à propos dans les Prudes, les Précieuses, dans ceux qui outrent les modes, qui s’éxigent en Marquis, qui parlent incessamment de leur noblesse, qui ont toujours quelque Poësie de leur façon à montrer aux gens.

214. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — SECONDE PARTIE. Si les Comédies Françoises ont atteint le vrai but que se propose la Comédie. » pp. 34-56

Il en résulte que la vertu n’ose se montrer, & que le vice va tête levée.

215. (1777) Il est temps de parler [Lettre au public sur la mort de Messieurs de Crébillon, Gresset, Parfaict] « Il est tems de parler. » pp. 27-36

J’ai grand soin de transcrire le Manuscrit tel qu’il est, j’en montrerai l’original aux incrédules : j’affecte de laisser les lacunes.

216. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Siécle de Louis XV. Chap. 2. » pp. 161-170

En louant les poëtes ses confreres, Voltaire n’épargne pas Louis XIV, dont ils ont été les plus outrés panégyristes, les défauts du Héros décréditent l’éloge dont ils montrent le faux, & celui qui le fait dont ils font sentir la bassesse.

217. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « Avertissement de l’Éditeur, En forme de Table des Matières. » pp. 7-16

Proposer de la regarder comme nulle, & de favoriser les Représentations Dramatiques, sans reformer le Théâtre, ce serait montrer qu’on est peu scrupuleux sur les obligations du Citoyen & de l’honnête-homme : le mépris de la Religion entraînerait celui des mœurs, de la subordination, de la pieté filiale & paternelle, du civisme, de tous nos devoirs.

218. (1707) Lettres sur la comédie « Réponse à la Lettre de Monsieur Despreaux. » pp. 276-292

Convenons donc que ces larmes qu’on donne à la Tragédie, procédant de la source de l’amour naturel que nous avons les uns pour les autres, elles peuvent devenir très vicieuses par leur funeste application ; voilà le principe dans lequel je me suis renfermé pour montrer le danger de la Tragédie, et c’est sur ce principe que j’ai posé tous les fondements de ma Satirec.

219. (1802) Sur les spectacles « FUITE DES MUSES ET DU BON GOUT : Peut-on compter sur leur retour ? » pp. 3-11

Les étudiants et les clercs, (qui étaient les bons juges), pouvaient faire cette dépense : aussi n’avaient-ils alors sous les yeux que d’excellents modèles, et ne se montraient-ils tentés que du désir de s’immortaliser par des ouvrages du même genre.

220. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

Il tâche d’en montrer les avantages ; la cour, la ville l’approuvent, les gens de Lettres le désirent : je le crois lui seul tout cela. […] Des Courtisannes d’aujourd’hui le luxe insolent feroit rire ; chaque amant épris sans amour, brûle de montrer au grand jour, & sa conquête & son délire ; veut que sa belle ait une cour, qu’elle soit par-tout, qu’on admire le collier qui pare son sein, ses coursiers, sa robe, son train. […] La Troupe ne manquera pas de mettre dans ses archives cette cause singuliere au nombre de ses titres de noblesse ; ils ont même menacé de l’évoquer au Conseil, pour promener leur gloire & montrer leur crédit. […] des Comédiens, par humeur ou par caprice, auroient le droit de se montrer rebelles à l’institution du Théatre ?

221. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Comédie. » pp. 765766-806

L’on montrera encore ceci davantage, lorsque dans la suite on parlera de Saint Louis, qui chassa les Comédiens de son Royaume, et sous le règne duquel vivait Saint Thomas. […] Si l’on examine même l’objection qu’on a déjà citée un peu de près, l’on verra que ce saint Docteur n’a jamais approuvé les Comédiens dans la pratique ordinaire ; car dans cette objection il se propose de montrer que l’excès du divertissement peut être sans péché. […] Chaque Prédicateur en donnera de l’horreur, les détestera, et montrera combien ils attirent de maux sur le peuple Chrétien. […]  » Prédicateur, dit-il, montrera fortement les maux qui en proviennent, et qui se répandent sur le peuple. […]  » En un mot, si la Comédie est ordinairement mauvaise dans la pratique, comme on l’a montré, elle ne peut point servir de divertissement. « Peut-on, dit l’Empereur Justinien Justin.

222. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre I. Du Théâtre des Anciens. » pp. 2-24

Leur interruption eût montré un abbattement, qui eût fait rougir la grandeur Athénienne.

223. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre VI. De ce qu’un Poète dramatique doit sçavoir pour être en état de travailler dans le nouveau genre. » pp. 142-158

Devenez le Peintre fidèle de la Nature ; défendez-vous de la ridicule honte de n’oser nous montrer ses infirmités, ses taches, ses désagrémens.

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