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95. (1574) Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces « Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces. » pp. 423-426

J’ai été d’avis en peu de paroles, non de vous instruire, mais admonester, de peur que si les plaies ne sont bien liées, et serrées, elles viennent à s’engregerg, et causer une plus dangereuse maladieh. […] On nourrit en délices une bête cruelle, pour le supplice d’un homme, afin qu’à la vue des Spectateurs, elle s’effarouche plus cruellement : on instruit une bête, laquelle par aventure eût été plus douce de sa nature, si on ne lui eût baillé quelque gouverneur pour la rendre plus cruelle.

96. (1836) De l’influence de la scène « De l’influence de la scène sur les mœurs en France » pp. 3-21

Après avoir rempli la Grèce de leurs pompes, après l’avoir instruite de leur puissance en civilisation, les muses dramatiques s’introduisirent à Rome, sans y pouvoir vaincre la rivalité que leur suscita le féroce spectacle des combats à mort des gladiateurs ; mais bientôt les barbares ravagèrent la métropole du monde : ensevelies sous les ruines de l’empire, elles restèrent sans voix. […] Le public était déjà instruit que la reine avait des assommeurs, chargés de faire passer de ses bras dans la Seine les compagnons de ses orgies nocturnes ; il avait déjà entendu Marguerite dire à Philippe d’Aulnay son fils et l’un de ses amants : « Je viens avant que tu n’expires te donner le plaisir de connaître ta maîtresse et celle qui t’a donné la mort.

97. (1759) Remarques sur le Discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie « Remarques sur le discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie. » pp. 350-387

Les anciens Philosophes, peut être plus severes que les nouveaux Casuistes, nous ont appris que la Tragédie, aussi bien que le Poëme Epique, ne devoit chercher à plaire que pour instruire : ils ont cru que l’une & l’autre n’étoient véritablement qu’une Fable plus noble, à la vérité, plus étendue, plus ornée que celles d’Esope, mais du même genre & qui avoit le même but, c’est-à-dire, d’employer le secours & l’agrément de la fiction, pour faire entrer plus aisément dans l’esprit, & pénétrer plus avant dans le cœur, une vérité morale qui en est l’ame, & qui en doit animer tout le corps. […] Rien ne manque donc plus à la véritable gloire du Poëte, parce que joignant toujours ce qui plaît à ce qui touche, & ce qui touche à ce qui instruit, il rassemble & il réunit tout ce qui peut faire sur nous une impression aussi agréable qu’intéressante, & aussi intéressante que solide. […] Il me semble donc que si l’Auteur du discours qui m’a fait naître toutes ces pensées, veut plaire & instruire véritablement en traitant la matiere de l’Imitation par rapport à la Tragédie, il doit embrasser également les deux objets principaux auxquels on peut la réduire toute entiere ; je veux dire : 1°.  […] L’Auteur a raison de trouver qu’Aristote ne nous donne qu’une idée très-imparfaite de ces causes, lorsqu’il semble les réduire au seul désir d’apprendre & de s’instruire, qui est commun à tous les hommes. […] Enfin Aristote content de nous dire gravement que c’est le plaisir d’apprendre qui nous rend l’Imitation si agréable, sans remonter plus haut, & nous expliquer en grand Philosophe, quelle est la source de ce plaisir même que nous prenons à nous instruire, a laissé dans la Poëtique comme dans la Physique, non pas dequoi glanner seulement, mais dequoi moissonner après lui.

98. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Premiere lettre de Mr. *** à Madame *** sur les spectacles » pp. 3-59

Il n’y a point de fidéle, pour peu qu’il soit instruit de sa Réligion, & des maximes de l’Evangile, qui ne sache combien ces sortes de représentations sont opposées à l’ésprit de Jesus-Christ. […] Ce ne sont pas ici des conseils… Ce sont nos obligations les plus essentielles… Il s’agit d’être Chrétien, ou de ne l’être pas. » C’est ainsi, que les Evêques de Toulon, d’Arras, de Macon, & tous les Pasteurs de l’Eglise ont instruit leur peuple. […] C’est toujours J.C. qui décide, c’est lui, qui commande, c’est lui, qui &c instruit par le Corps Episcopal. […] Enfin dans tous les livres de piété, destinés à édifier & à instruire les fidéles, & en particulier à éclairer l’esprit, & à former le cœur de la jeunesse ; en un mot, dans tous les monumens, que l’Eglise nous présente depuis sa naissance, jusqu’à nos jours : cet enseignement, dis-je, ne nous demontre-t-il pas, que l’Eglise a toujours condamné les spectacles, & qu’elle les a toujours interdits aux fidéles ? […] C’est un principe, dont tout Théologien instruit ne peut douter.

99. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre X. Des Décorations. » pp. 336-344

Il est vrai que le titre d’un Opéra-Bouffon ou d’une Comédie-mêlée-d’Ariettes, le dit quelques fois assez ; & que la vue d’ailleurs nous en instruit.

100. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  RECAPITULATION. » pp. 382-390

Il est très-bon, comme je l’ai dit, d’exciter en nous la Pitié, & d’entretenir cette sensibilité que la Nature nous a donnée pour les malheurs de nos semblables ; mais les Poëtes Tragiques plus empressés d’amuser que d’instruire, pour exciter dans les Spectateurs une violente émotion, faisoient retentir les plaintes de malheureux qui s’abandonnant à la plus vive douleur, loin d’apprendre à supporter les maux de la vie, & les injustices avec patience, étoient les modeles de toute l’impatience d’une Nature irritée, & qui demande vengeance.

101. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre XII. Que la représentation des Comédies et Tragédies ne doit point être condamnée tant qu'elle sera modeste et honnête. » pp. 237-250

Je ne prétends point ici néanmoins traiter les questions qui pourraient naître de ce discours, et dont il est plus facile de s'instruire, que des curiosités enveloppées des ténèbres du vieux temps.

102. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre premier. De la Musique. » pp. 125-183

Lorsqu’elle se crut un peu instruite, elle ôsa mêler le bruit de ses accens à la douce simphonie de son aimable Maître. […] Est-il difficile de s’apperçevoir que l’Egypte, qui les instruit de tant de choses, leur fit connaître cet art agréable ? […] Le Sage Socrate voulut, dans un âge avancé, s’instruire à fond de la musique. […] J’ai voulu seulement que le Lecteur fût instruit du pour & du contre.

103. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

elle corrige les mœurs, elle nous instruit en nous faisant rire. […] On cessa de venir s’instruire & s’amuser à ces Spectacles, où quelques Citoyens préservés de la contagion générale & fermes partisans du Goût, ne cesserent d’aller applaudir aux chef-d’œuvres immortels des Corneille, des Racine, des Crébillon & des Voltaire. […] Encore une fois, interrogez les personnes de bien, qu’une louable envie de s’instruire, par elles-mêmes, y a conduites ; s’il s’en trouve une seule qui m’accuse d’avoir, à plaisir, rembruni mes couleurs, & d’avoir fait un tableau trop chargé, je consens à ne passer que pour un déclamateur. […] Comment-ose-t-on comparer, encore, le cercle, peut-être peu nombreux, mais presque toujours choisi de Citoyens honnêtes & éclairés, que le desir naturel de s’instruire & de s’amuser conduit à nos Théatres ? […] Nous voyons que le Parlement de Paris, instruit des Farces indécentes39 que représentait la Troupe des Enfans sans souci, fit fermer leur Théatre, par Arrêt du 6 Octobre 1584.

104. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre III. But que le Spectacle moderne doit se proposer. » pp. 123-132

Admirons en d’avantage l’adresse d’un Théâtre qui vise à gauche pour frapper au but, c’est à dire qui nous instruit en feignant de songer à tout autre dèssein ; & qui sait nous plaire & nous faire accourir en foule à ses Représentations, en ne se montrant occupé que du soin de charmer & d’attirer chez lui la plus vile populace.

105. (1731) Discours sur la comédie « Lettre Française et Latine du Révérend Père François Caffaro, Théatin ; à Monseigneur L’Archevêque de Paris. Imprimée à Paris en 1694. in-quarto. » pp. -

Je ne puis disconvenir qu’à comparer la Lettre avec mon écrit, il ne soit visible qu’elle en est tirée presque de mot à mot, et que par là ce que j’ai fait avec précipitation a donné malheureusement et contre mon dessein, ouverture à cette Lettre; Je n’ai jamais fait état d’imprimer mon écrit : il n’était pas composé avec assez d’exactitude pour prétendre le rendre public ; je ne m’étais pas assez instruit du sujet que j’y traitais, ni des autorités que j’apportais ou pour ou contre, entre autres de celle de S.

106. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

Judas avoit été extrêmement débauché ; il fait sa confession fort humblement, & instruit ses enfans sur les sources de la débauche, qu’il exprime en ces termes. […] Il est difficile de faire un ouvrage où l’on instruit en amusant, où l’on couvre l’aridité du savant des charmes d’une diction élégante, où l’on enchaîne le raisonnement & les images de Vénus. » Ils appellent ces explications galantes, cette lecture amusante ; en cela bien différente de celle de son concurrent, grave, sérieuse, profonde, qui traite fort peu galamment Vénus de prostituée, & son culte un tissu de prostitution publique en son honneur : ce que le galant abbé combat de toutes ses forces. […] Il y a bien de la différence entre un enfant & un homme fait : un enfant qu’on veut instruire avec des fables, les apprend d’abord, s’en amuse comme d’un chose vraie ; mais en voyant le faux & le ridicule, puisqu’il fait bien que les bêtes ne raisonnent ni ne parlent, il s’en moqué & pense qu’on se moque de lui, il ne fait aucun cas d’une instruction si frivole, qui ne porte que sur une fausseté palpable ; il les apprend comme une tâche à laquelle sont attachées des punitions & des récompenses, des éloges de sa mémoire & de son esprit : pour la morale il n’y pense pas, ce ne sont que des fables. […] Il semble que Dieu nous ait donné les animaux, non-seulement pour nous servir, mais encore pour nous instruire : l’Esprit saint nous y ramene sans cesse ; mais ces modeles sont bien différens de la fable. […] L’érudition de Lafontaine est fort mince : il étoit instruit comme les poëtes de son temps, où l’on se piquoit de savoir quelque chose.

107. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

Ici c’est un imbécile qui ne prend aucun moyen, ni pour instruire, ni pour sauver sa maîtresse. […] Ce n’est qu’au moment de la cérémonie qu’on en est instruit. […] Elle pouvoit instruire l’Abbesse & la Communauté, qui n’auroit pas reçu sa fille, le Confesseur, le Supérieur, l’Evêque qui l’auroit empêché. Cette mère, si sage, si tendre, si bien instruite, si énergique dans ses expressions, si hardie dans ses jugemens, contente d’avoir insulté son mari, décrié les Religieuses & les Prêtres, après tant de bruit se rend avec le plus de lâcheté, dans le temps où son devoir & son cœur lui font une loi de sauver cette infortunée, & déclare qu’en faisant ses vœux elle fait son devoir, que son père a sur elle un absolu pouvoir. […] Mais si on confere chez l’Abesse, elle est donc instruite ; comment ne paroît-elle jamais ?

108. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Maurice de Saxe. » pp. 118-145

La le Couvreur, actrice célebre qui aimoit le Comte & en étoit aimée, instruite de la situation critique de son amant, lorsqu’il alla en Courlande faire valoir ses prétentions sur ce duché, avoit en sa faveur fait le sacrifice de son mobilier, dont elle tira 40000 liv. […] L’amante infidelle entre & se jette dans ses bras avec un épanouissement de joie qui en eût imposé à un amant moins instruit. […] La Duchesse, instruire du danger d’être pris que couroit le Comte, lui envoya sa garde qui le sauva, lui donna un appartement dans son palais, le fit servir à ses dépens, eut pour lui les plus grandes attentions, envoyoit tous les matins à son lever un page pour s’informer de sa santé, & un officier prendre ses ordres ; elle fit un voyage à Riga, pour engager son concurrent à ce désister de ses prétentions sur le duché de Courlande, & à Petersbourg, pour calmer la Czarine, & la prier de retirer ses troupes qui s’étoient emparées du duché.

109. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29

D’un côté, tout ce qu’il y a jamais eu de pieux, de sage, d’éclairé ; de l’autre, tout ce qu’il y a de plus libertin, de plus frivole, de moins instruit ; l’autorité la plus grave, l’infamie la plus méprisable ; l’enivrement de la passion, les alarmes de la vertu ; & l’on peut balancer ! […] Il ajoûte : Les spectacles, dont nous avons tant de peine à vous faire comprendre le danger par les règles de la foi, furent interdits comme des crimes par les loix de l’État, & les Comédiens, que le monde du plus haut rang ne rougit pas d’honorer de sa familiarité, & auxquels des parens Chrétiens osent même confier le soin d’instruire leurs enfans dans tous les arts propres à plaire (danse, musique), déclarés infames & bannis du royaume comme des corrupteurs des mœurs & de la piété. […] Le Lieutenant de police, instruit du désordre, envoya sans tant de façons tous les quatre au Fort-l’Évêque.

110. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE II. Du Mariage. » pp. 30-54

La femme, instruite à cette sainte école, s’écrie : J’enrage d’être honnête femme, on se lasse par fois d’être femme de bien. […] La femme forte se lève de grand matin, parcourt toute la maison, s’instruit de ce qui s’y passe, met ordre à tout, règle ses domestiques, instruit ses enfans, distribue à chacun ses besoins & son travail, ne perd pas un moment ; pleine de force & de courage, de vigilance & d’adresse, le travail ne l’effraie pas, elle est capable des plus grandes choses, prend la quenouille & le fuseau, file le lin & la laine, fait à propos ses provisions.

111. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE II. Théatres de Société. » pp. 30-56

Le Mercure (juin 1765) annonce l’établissement d’un Bureau de correspondance entre les théatres de province & celui de Paris, par lequel on sera instruit de tout ce qui se passe dans les temples de la déesse de Cythère, pour régaler chaque mois le public par la main du Mercure de ces importans événemens. […] Le profane spectacle au théatre étalé, Les principes impurs qu’on ose y débiter, Les lascives chansons qui raillent la sagesse, Au tendre & fol amour instruisent la jeunesse. On y suppose en vain un amour vertueux ; Il ne sert qu’à nourrir les plus coupables feux : L’amour dans les héros plus prompt à nous séduire Que toute leur vertu n’est propre à nous instruire.

112. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

C’est un Auteur grave pour elles, il est instruit & expérimenté. […] Voici une leçon dictée par la chasteté & la fidélité : Instruisez-vous des soins, des égards que mérite la femme que l’on prend, & celle que l’on quitte. […] On devoit représenter dans leur Couvent la Zaïre de Voltaire, les rôles étoient appris, les Actrices exercées, les habits préparés, la ville invitée, lorsque l’Evêque, Prélat rempli de religion, & de la plus grande régularité, en fut instruit, & défendit de la représenter.

113. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE IV. Suite des Masques. » pp. 82-109

En certains cas il est permis de le faire, pour sauver sa vie, pour servir l’Etat, comme un Religieux dans les pays infidèles se déguise pour instruire les peuples ou administrer les Sacremens sans être découvert, un garde pour découvrir & saisir un criminel ; mais à moins que la nécessité, le bien public, la droiture d’intention ne sauvent, il n’est pas permis de se masquer. […] En 1768 le Clerc chargé de cette brillante opération, qui pense en grand, prononça une belle harangue devant les Officiers de la Maîtrise, & afin que toute l’Europe en fut instruite par le Dieu aux Talonieres & au Caducée, il l’a fait insérer dans le Mercure de mars, précédée d’un récit fort glorieux aux anciens Clercs, chez qui on n’iroit pas chercher des exploits militaires. […] Dans un aveuglement si horrible, il faut instruire ces honnêtes gens par des feuilles volantes ; ce leur seroit une trop pénible corvée de lire l’Ecriture, les Conciles, les Pères.

114. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XII. De la Déclamation Théatrale des Anciens. » pp. 336-381

Sur cette Question aussi bien que sur la Musique des Anciens, on peut r’assembler un grand nombre de passages de leurs Ecrits, sans être plus instruit, 1°.  […] Les Sujets qu’exécutoient les Pantomimes étant très-connus à Rome, ils n’avoient pas besoin, avant que de commencer une Piéce, de faire crier, c’est Andromaque, c’est Priam, c’est Hercule, &c. que nous allons représenter : ils furent dans cette nécessité lorsqu’ils vinrent s’établir à Carthage, chez un Peuple à qui tous ces Sujets étoient nouveaux : quand il y fut accoutumé, cet usage cessa, il ne falloit instruire du Sujet de la Piéce, que celui qui la voyoit pour la premiere fois. […] Un homme n’en est pas moins estimable, pour être (je rappelle ici les termes de Saint Augustin) peu instruit de toutes ces bagatelles : talium nugarum imperitus.

115. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « La criticomanie — Autres raisons à l’appui de ce sentiment, et les réponses aux objections. » pp. 154-206

Il est donc superflu de leur opposer que ce sont les lumières de l’expérience que nous avons plus qu’eux, qui invoquent un ordre nouveau à cet égard, ou quelque réforme dont leur exemple même, au surplus, démontrait déjà la nécessité ; car, que furent pendant les derniers temps de leur existence ces peuples de l’antiquité qui ont eu leurs Antisthènes dramatiques comme nous, qui ont été aussi fous que nous de comédies et de comédiens, qui couraient de même s’instruire aux spectacles ? […] Mais ce plaisir ne m’a jamais empêché de voir le côté dangereux de la leçon ; c’est pourquoi je n’en demeure pas moins convaincu que sous le rapport que je le considère, l’art dramatique, bien que le plus ingénieux et le plus piquant que l’esprit humain ait inventé, divertit mieux qu’il n’instruit, mieux qu’il ne réforme, si l’on veut ; que l’amusement qu’il procure a coûté infiniment aux mœurs ; qu’il est un obstacle à leur restauration, et que, par conséquent, il est nécessaire au retour de l’ordre si ardemment désiré, non pas de le proscrire, comme il y en a qui le prétendent, je crois cela aussi difficile à présent que de faire reculer la civilisation, mais d’en modifier le système, d’en borner et régler plus sévèrement la jurisdiction, pour arrêter ici la tradition de ses mauvais résultats.

116. (1761) Les spectacles [Querelles littéraires, II, 4] « Les spectacles. » pp. 394-420

Il est peu de tragédies où l’on ne trouve à s’instruire : dans Bérénice même, on apprend à vaincre la passion la plus violente. […] Il est ridicule de croire « que les valets, en s’exerçant à voler adroitement sur le théâtre, s’instruisent à voler dans les maisons & dans les rues ».

117. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XI. De l’amour & de ses impressions dans le Poéme Tragique. » pp. 165-178

Il n’y a point de Lecteur un peu instruit, qui ne préfére le tendre pere d’Iphigénie, suspendu entre l’obéissance dûe aux Dieux & le cri de la nature, à un jeune orgueilleux, qui prétend tout soumettre à sa passion.

118. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Extrait des Registres de Parlement, du 22 Avril 1761. » pp. 210-223

On invite le public à lire cet Ouvrage, en assurant que les gens instruits seront charmés d’y retrouver leurs principes, & les autres seront charmés de s’y instruire .

119. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Des Duo, Trio & Quatuor. » pp. 329-339

L’action paraît déjà commencée ; on est curieux de s’instruire des événemens qui sont arrivés, qui troublent les Personnages même avant qu’on les ait vu agir.

120. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE PREMIER. Comparaison des Théâtres anciens avec les modernes. » pp. 2-17

Ordinairement un caractère, qui serait admirable pour instruire et pour corriger, est environné des épisodes d’un amour irrégulier, et enveloppé par les intrigues des Valets, qui absorbent le caractère pour faire briller à chaque instant la corruption.

121. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 75-112

Ramsai, est bien écrit ; c’est un bon livre plein de religion & de bonne morale, plus chargé d’érudition que Télémaque, qu’il a voulu imiter : trop chargé même, si on ne veut qu’un Roman pour s’amuser, mais utile à qui veut s’instruire. […] Je ne pouvois, dit-il, dompter ces ames indociles, qu’en me servant de leur penchant pour le plaisir, afin de les captiver & de les instruire. […] Daniel ont mis, comme lui, le systême du monde en conversation & en voyage ; mais ce sont des Philosophes aussi éclairés qu’agréables, qui joignent les graces à la clarté, instruisent & plaisent. […] Le Gouvernement en ayant été instruit défendir, je ne sai pourquoi, de fouiller davantage.

122. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

Il fut d’abord Protestant & fort instruit dans sa Religion, Dieu lui fit la grâce de connoître la vérité, il l’embrassa avec zèle ; c’est lui qui fit connoître deux Prélats célèbres, M. […] Toute la Cour l’y reconnut, il y alla par curiosité quand il en fut instruit, & ne manqua pas de s’y reconnoître, & ne la dissimula point ; il en dit avec autant d’esprit que de modestie & de sagesse. […] Le Roi qui étoit instruit de la fête, mais non de la galante contribution que ses troupes avoient levé, vint à Sarfines avec M. le Dauphin & les Officiers généraux pour se divertir, en entrant dans la salle du festin ce coup d’œil le surprit si fort qu’il s’arrêta tout court sur le seuil de la porte pour contempler ce dévôt & galant mêlange ; on lui conta toutes les opérations de cette petite campagne & les conquêtes des Officiers : il en rit beaucoup, félicita les Officiers, & applaudit à l’esprit & au goût de Madame de Maintenon, il se retira quelque temps après & amena avec lui les Dames de la Cour : Je veux , dit-il aux Officiers, vous laisser en liberté avec vos saintes hôtesses, vous n’êtes pas moins bien partagés que moi. […] les coupables sont punis corporellement, leurs biens sont saisis & distribués en bonnes œuvres, & leur maison vendue d’autorité publique, quand même ils n’en seroient que locataires, si le propriétaire en a été instruit & l’a souffert.

123. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Vous dites page 17 que « la Comédie est un tableau où sont représentées des histoires ou des fables pour divertir, et plus souvent pour instruire les hommes en les divertissant, et en les délassant de leurs occupations sérieuses ». […] C'est à ces personnes à qui je me suis adressé outre l’expérience que j’en ai pour moi-même, il ne faut pas être surpris si je suis mieux instruit et mieux éclairci que vous ne l’avez été. […] Après avoir instruit les peuples on songea à les corriger par le même moyen, ou si vous voulez on les instruisait dans le même temps qu’on les corrigeait. […] Et c’est par là aussi que vous voudriez faire l’apologie du vôtre, en nous disant qu’on en a entièrement banni les infamies des Anciens, et qu’on a toujours conservé le premier dessein d’instruire et de corriger. […] si on l’a purifié dans un sens, on l’a bien corrompu dans un autre ; et si on n’y aperçoit plus les infamies des Anciens, on y aperçoit encore moins leur véritable dessein de corriger ou d’instruire ; que si on en conserve quelqu’un, c’est plutôt celui d’instruire dans le mal.

124. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VI. De l’Iconomanie théatrale. » pp. 141-158

Si quelque sauvage, au fonds des bois, a pensé différemment, c’est un ignorant qu’il faut instruire, un malade qu’il faut guérir, ou un insensé qu’on abandonne ; mais ce n’est pas un mal universel, pour lequel il faille abolir toutes les images ; il est dangéreux qu’on n’en abuse, & qu’on ne tombe dans l’idolâtrie. […] Si on peut abuser des images, on peut aussi en tirer des avantages sans nombre ; elles instruisent de l’histoire de la Réligion ; elles font entendre les mystéres, les dogmes de la foi ; c’est le livre des ignorants, très-souvent même des sçavans ; elles excitent à la vertu par les exemples, à la fuite du vice par la vue de sa punition ; elles font honorer les Saints ; les Anges & la Sainte Vierge, Dieu-même, dont elles peignent les grandeurs, la justice, les bienfaits, comme le ciel, la terre, les astres, annoncent sa gloire.

125. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre II. L’Exposition, le Nœud & le Dénouement. » pp. 183-210

Si l’on m’instruit plus qu’il n’est nécessaire, je vois d’un œil indifférent des événemens que j’ai prévu ; si l’on ne m’instruit pas assez, l’attention fatigante que je suis contraint de donner à ce qui se passe sous mes yeux, afin de tâcher d’y comprendre quelque chose, me rebute bientôt, & me rend une peine ce qui devrait être un plaisir.

126. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VIII. Dans quelle Nation la Poësie Dramatique Moderne fit-elle les plus heureux progrès ? » pp. 203-230

Sa Lucrece, après s’être donné un coup de poignard, dit à son Pere, que voulant instruire les Siécles à venir de sa vertu, elle n’a point trouvé d’autre plume qu’un poignard, ni d’autre encre que son sang. […] Instruit par Addisson de la licence qui regne dans ces Comédies, & dans celles de son Pays, je n’examinerai ni les unes ni les autres.

127. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Elles nous prouvent, comme l’a dit Arioste, que les femmes sont capables de nous instruire. […] Je m’instruis moi-même par ces réflexions : peut-être serai-je assez heureuse pour changer un jour mes préceptes en exemple. […] Vous ne trouverez que trop d’exemples pour vous instruire. […] Mais M. l’Archevêque, instruit de la surprise qui lui avoit été faite, empêcha l’exécution. […] Mais tel est le goût qu’il faut flatter sur la Scene ; telles sont les mœurs d’un siecle instruit.

128. (1834) Discours sur les plaisirs populaires « Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles » pp. 1-33

Instruisez-vous, grands qui vous gouvernez la terre ! […] [NDE] Lire: Instruisez-vous grands qui gouvernez la terre ou Instruisez-vous, vous qui gouvernez la terre.

129. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE I. Du sombre pathétique. » pp. 4-32

Aussi Commenge, instruit par ses leçons, s'écrie dans son désespoir : « Le ciel t'a rejeté, l'enfer te dévore. » Voilà la réprobation consommée : Adelaïde parle sur le même ton, sa doctrine n'est pas plus saine : « J'étais au crime destinée. […]  » Il était donc instruit, il pouvait aisément l'être. […] J'osais, j'osais nourrir une flamme adultère Dans le sein d'un époux, je portais dans ses bras Un cœur qui chérissait ses secrets attentats Sous le voile imposteur d'une pudeur trop feinte. » Il faudra faire de cette pièce un livre classique pour bien instruire la jeunesse.

130. (1759) Lettre d’un professeur en théologie pp. 3-20

Si, mal informé de nos sentimens, vous nous avez fait tort dans l’esprit d’un public souvent mal instruit ; tâchez, je vous en conjure, de le réparer en nous rendant plus de justice.

131. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [N] » pp. 431-435

Ajoutez, qu’il est juste que les Enfans ; qui ne portent rien encore du fardeau imposé à tous les Citoyens, contribuent, comme à Sparte, au délassement des hommes, qui les nourrissent, les protégent & les instruisent.

132. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 3. SIECLE. » pp. 107-119

Mon cher Frère, Comme nous avons de l'affection et de la déférence l'un pour l'autre, il vous a plu de me demander mon sentiment sur le sujet d'un Comédien de votre Pays, qui exerce encore ce métier, et instruit la jeunesse, non pas à se bien conduire, mais à se perdre; enseignant aux autres le mal qu'il a appris, s'il doit être reçu dans notre communion: Je vous dirai, qu'il me semble, que le respect que nous devons à la majesté de Dieu, et l'ordre de la discipline Evangélique , ne peuvent souffrir que la pudeur et l'honneur de l'Eglise soient souillés par une si dangereuse contagion.

133. (1715) La critique du théâtre anglais « AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR. » pp. -

 « Heureux, si le Théâtre au bon sens ramené, N’avait point, de l’amour aux intrigues borné Cru devoir inspirer d’une aveugle tendresse Aux plus sages Héros la honte et la paresse : Peindre aux bords de l’Hydaspe Alexandre amoureux, Négligeant le combat pour parler de ses feux, Et du jaloux dessein de surprendre une ingrate Au fort de sa défaite occuper Mithridate : Faire d’un Musulman un Amant délicat Et du sage Titus un imbécile, un fat, Qui coiffé d’une femme et ne pouvant la suivre Pleure, se désespère, et veut cesser de vivre … … … … … … … … … … … … Mais on suppose en vain cet amour vertueux : Il ne sert qu’à nourrir de plus coupables feux L’amour dans ces Héros plus prompt à nous séduire, Que toute leur vertu n’est propre à nous instruire. » Au regard des Anglais, que la paix multiplie chaque jour dans le Royaume, ils seront bien aises d’avoir un excellent Auteur de leur nation traduit dans une langue qu’il leur est nécessaire de savoir pour vivre en un pays étranger avec quelque plaisir et quelque satisfaction.

134. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVIII. Eprouver par soi-même si les spectacles sont dangereux, c’est vouloir tomber dans les dangers qu’ils offrent. » pp. 154-163

Il a tout son effet sans être aperçu ; et, comme on n’est point instruit de ce qui est essentiel à la droiture et à l’innocence du cœur, on ne sait point aussi jusqu’où il s’affaiblit et se corromptbp.

135. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « PENSEES SUR LES SPECTACLES. » pp. 1-12

Il a tout son effet sans être aperçu ; et comme on n’est point instruit de ce qui est essentiel à la droiture et à l’innocence du cœur, on ne sait point aussi jusqu’où il s’affaiblit et se corrompt.

136. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

La modestie les instruit par une soudaine répugnance au mal : c’est une sorte de leçon toujours prête et toujours efficace : l’agitation du sang, le mouvement des esprits et l’alarme causée par là dans tous les sens sont de merveilleux secours contre le crime ; tout cela sert à avertir la raison, et à aller au-devant de la surprise. […] Il ne faut donc instruire de quoi que ce soit ? […] Ce n’est pas là ce que je prétends ; mais je soutiens qu’on ne doit pas instruire de tout : car les hommes doivent-ils tout savoir ? […] Socrate alors instruit son disciple Strepsiade d’une nouvelle Religion et lui déclare qu’il ne reconnaît point les Dieux suivant la notion commune.

137. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

Ce sont choses pour moi que je tiens de tout temps Fort propres à former l’esprit des jeunes gens ; Et l’école du monde, en l’air dont il faut vivre, Instruit mieux à mon gré que ne fait aucun livre. […] On choisit l’Ecole des femmes que M.F. présente sous un si bel aspect, et dont il pallie adroitement le péril, ennoblissant autant qu’il peut le sujet ; car on croit que c’est de cette Comédie dont il a entendu parler, quand il a dit que Molière avait eu dessein de corriger « celui qui abuse d’un dépôt confié, qui veut séduire en sa faveur une enfant qu’il a mal instruite, et qui compte lui enlever et les douceurs de la vie et les biens ». […] On leur donnera, je le veux, l’éducation la plus exacte ; on les instruira à réprimer toutes leurs passions, et surtout l’amour, à l’éviter, à le craindre ; on leur en fera un crime ; on le leur peindra affreux, dangereux ; on leur en fera sentir les conséquences ; on les veillera. […] Mais à la grande inclination pour les spectacles, à leur représentation même dans les jours les plus saints, on en soupçonne une qui, sans lui faire tort, ne mérite pas plus que Paris, Lyon, et beaucoup d’autres, les éloges outrés qu’en fait M.F. qui à cet égard a été mal instruit, ou n’a pas voulu l’être mieux, ou a peut-être fait, en la peignant ainsi, l’office d’un bon compatriote. C’est cependant donner de bien mauvais garants de l’exactitude et de la sévérité de ses mœurs, que sa passion excessive pour les spectacles ; c’est en donner surtout de bien mauvais de sa piété, et de son zèle à remplir les devoirs du Christianisme, que de nous instruire que les spectacles suspendus partout ailleurs dans les jours saints, subsistent encore là.

138. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE V. Réforme de Fagan. » pp. 110-128

L’Eglise blâme, instruit, fait ce qu’elle peut pour diminuer le mal que l’Etat croit ne pouvoir empêcher ; il n’est pas obligé de corriger tous les abus : l’Eglise elle-même tolère bien des choses qu’elle condamne. […] On est allé à la source du mal, en proscrivant les Comédiens, qui le répandent ; mais on ne néglige pas les spectateurs, on les instruit, on les exhorte.

139. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75

Mais tel est le goût qu’il faut flatter sur la scène ; telles sont les mœurs d’un siècle instruit. […] « Heureusement la tragédie, telle qu’elle existe, nous présente des êtres si gigantesques, si boursouflés, si chimériques, que l’exemple de leurs vices n’est guère plus contagieux que celui de leurs vertus n’est utile, et qu’à proportion qu’elle veut moins nous instruire, elle nous fait aussi moins de mal.

140. (1759) Lettre sur la comédie pp. 1-20

On ne dira pas cette fois que c’est un Homme peu instruit, un Dévot imbécille, un Poëte mécontent du Public, un Vieillard sans ame & sans prétentions, qui renonce au Théâtre.

141. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-9

Effets que toute la piété puisée à Port-Royal, dans une éducation chrétienne, n’empêche pas, L’épouse que tu prends, sans tache en sa conduite, Aux vertus dans Port-Royal instruite, aux loix de son devoir regle tous ses désirs.

142. (1697) Lettre à Mme la Marquise de B. « A MADAME LA MARQUISE DE B… » pp. 302-316

Si ton but est d’instruire, où rencontreras-tu Une plus éclatante et plus haute Vertu ?

143. (1733) Traité contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE TRAITÉ. CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 247-261

Je n’ai pas entièrement suivi ce que dit Pamélius dans l’argument de ce livre ; parce qu’il n’est pas vraisemblable que les gentils proposassent jamais à un chrétien la comédie, ou les autres spectacles ; comme un moyen propre pour s’instruire à braver la mort.

144. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Oui : c’est-à-dire, que leur excès étant trop au-dessus du ton que peuvent prendre celles d’un simple Spectateur, il les laisse s’élever, s’y intéresse moins que si elles étaient à l’unisson, les observe, & s’instruit par leurs effets. […] Ces deux Auteurs m’avaient ébranlée ; monsieur Rousseau m’a fait craindre le Théâtre : il discute cette matière en homme instruit par l’expérience ; en Philosophe éclairé, qui a compensé les inconvéniens par les avantages : il parle à la raison : il ne s’appuie ni sur le préjugé, ni sur de fausses suppositions, comme ceux qui l’ont précédé. […] Il n’est point ici question de galanterie : que Monsieur réponde selon son cœur, il sait que je ne cherche qu’à m’instruire. […] Les autres sciences & le reste des beaux arts furent laissés aux Grecs ; comme trop pénibles pour les Maîtres du monde : les Romains se contentaient d’en prendre une légère teinture : ils allèrent jusqu’à faire instruire leurs Esclaves, pour en former les Instituteurs de leurs enfans. […] Si l’estime générale était le prix de l’art de peindre les passions, combien se trouverait-il de ces hommes rares que la nature a formés pour instruire & charmer les autres, qui ne dédaigneraient plus de courir cette carrière ?

145. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

C’est peu d’y étaler ces exemples, qui instruisent à pécher, et qui ont été détestés des païens mêmes ; on en fait aujourd’hui des conseils et même des préceptes ; et, loin de songer à rendre utiles les divertissements publics, on affecte de les rendre criminels. » Le Franc, Auteur dramatique, s’exprime ainsi dans sa Lettre à Louis Racine : « On s’efforce de réduire en problème théologique cette question : si c’est un péché d’aller à la Comédie. […] Mais tel est le goût qu’il faut flatter sur la scène ; telles sont les mœurs d’un siècle instruit. […] Mais instruit par le Président du Congrès de l’Arrêté ci-dessus, il le remercia de ce qu’il lui apprenait, et ajouta : Puisque le Congrès a défendu les Spectacles, je n’irai sûrement peint.

146. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105

Les personnages odieux sont des valets & des parasites, toujours punis au moins par le mépris ; si des jeunes gens font des fautes, ils sont entraînés par la violence des passions, & les conseils des valets : belle leçon pour se tenir en garde contre tout attachement deshonête, & tout conseil séducteur : dès que les enfans sont en état d’entendre Térence, tout les intéresse, les amuse, les instruit. […] Et la mode n’est plus de se rendre attentif ; On ne veut qu’un spectacle où le monde se trouve, Sans penser à s’instruire, on court se dissiper, On vient pour être vu, pour voir, pour s’amuser ; Ainsi l’esprit nourri de spectacles frivoles, Rebute tout bon livre, & court aux fables folles, Aux scénes d’Arlequin tout Paris attiré. […] interdit aux actrices l’usage des pierreries, & la magnificence des habits, & aux femmes chrétiennes tout commerce avec les comédiens & comédiennes ; il défendit d’acheter, de vendre, d’instruire, de produire dans les festins & les spectacles, d’entretenir même chez soi des chanteuses & danseuses, joueuses d’instrumens, &c.

147. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

Le plus souvent il couroit les rues avec les jeunes gens dans les marchés & les foires, dansant, chantant, jouant au bilboquet, insultant les passans, entrant chez les bourgeois à l’occasion d’une noce, d’un baptême ou de quelque réjouissance, dont il se faisoit instruire, & y commettant toute sorte de désordres. […] Un ouvrage d’esprit sur des matieres utiles, même indifférentes, instruit, plaît, amuse, du moins ne corrompt pas. Une femme parée instruit-elle, ne fait-elle que plaire & amuser ?

148. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

Or voyez si ce sont là les enseignements que vous voulez suivre, s’il n’y a pas un autre monde où vous pouvez vous borner, s’il n’y a point d’autre politesse dans le christianisme que celle qui va à vous damner, s’il n’y a point d’autres maîtres pour vous instruire et pour vous élever. […] Qu’on dise après cela que les temps sont difficiles, qu’on a bien de la peine à se maintenir dans son état, qu’on est obligé de se resserrer, et qu’on ne peut pas aisément se dessaisir du peu qu’on a : je ne contesterai point avec vous, Chrétiens, sur le malheur des temps ; sans en être aussi instruit que vous, je le connois assez pour convenir qu’on doit maintenant plus que jamais user de prudence et de réserve dans l’administration des biens ; mais n’est ce pas justement ce qui acheve de vous condamner, et quel témoignage plus convainquant puis-je produire contre vous que le vôtre ? […] Ces exemples peut-être ne sont-ils pas aussi communs qu’ils ont été autrefois ; mais ne le sont-ils pas encore assez pour vous instruire, et pour vous faire connoître les excès du jeu ?

149. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179

Ce n’est pas ici un scélérat qui parle, c’est une femme d’honneur qu’on fait parler & agir, une mère dans sa famille, qu’on fait instruire ses enfans, & employer la séduction & le crime pour favoriser leur mariage. […] Pour bien instruire, il ne faut qu’indiquer légèrement le mal, & donner des leçons & des exemples de vertu.

150. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VII. De la Dévotion des Comédiens. » pp. 160-179

Les Dames Françoises n’ont pas besoin de tirer de rideau dans ces momens, leurs tableaux sont de nature à être plutôt découverts pour instruire & animer les Acteurs. […] Ce dernier exercice de dévotion, il est vrai, n’est ordonné ni dans les anciens ni dans les nouveaux statuts de la confrairie ; mais les nouveau Confrère & Confreresses n’avoient pas eu le temps de se faire instruire de toutes les règles.

151. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE II. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Grecs. » pp. 17-48

On n’est pas instruit de même sur la Comédie, parce qu’elle ne fut pas d’abord recherchée comme la Tragédie, & que le Magistrat ne commença que fort tard à donner le Chœur aux Poëtes Comiques, c’est-à-dire, à accepter leurs Piéces pour être représentées : c’étoit ce qu’on appelloit donner le Chœur. […] Eschyle ne fut pas l’inventeur du masque, comme le dit Horace, puisqu’Aristote qui devoit être mieux instruit, dit qu’on ignore celui qui en fut l’inventeur.

152. (1758) Lettre à M. Rousseau pp. 1-42

Il faut, malheureusement pour nous, que cette bizarrerie ait gagné l’homme le plus digne, par sa sagesse, de nous instruire ; et par son éloquence, de nous persuader. […] Ils vous diront que les plans les plus ingénieux, les idées les plus heureuses, leur sont souvent venus des femmes ; qu’ils ont éprouvé cent fois que d’un coup d’œil elles voyaient tout ce qu’il fallait ajouter à un ouvrage qu’eux-mêmes croyaient fini ; que lorsqu’ils ont eu le bonheur d’en avoir pour écolières, ils ont trouvé souvent qu’au bout de trois jours ils parlaient à des Maîtres ; que les plus grands égards, les plus aimables attentions dont elles soient capables, ont été pour eux ; que lorsqu’elles écoutaient pour s’instruire, elles prêtaient l’oreille la plus attentive ; et que cette excessive attention, qu’on pourrait appeller fureur d’entendre, partait moins d’un esprit qui admire de bons principes, que d’un génie qui crée, imagine, enfante, dès qu’il voit de bons principes à suivre.

153. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

On est édifié dans les Congrégations, on n’y entend que de bonnes choses, on n’y voit que des objets de piété et de bons exemples, on y célèbre la sainte messe, on y approche des sacrements, on y forme des liaisons utiles, on en revient plus réglé, instruit, touché, pieux. […] Les fêtes sont établies pour rendre hommage à Dieu et faire rentrer l’homme en lui-même, pour s’instruire, s’animer, approcher des sacrements, demander des grâces.

154. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XIX. Des Talens mal-à-propos attribués aux Comédiens. » pp. 45-62

Je demande, si pour imiter la nature par exemple d’après un autre tableau, avec les secours des couleurs, il faut être animé de toutes ses lumières, instruit de tous ses moyens, enfin s’il faut être la nature même?

155. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXII. De l’usage du Théatre relativement au Comédien. » pp. 104-121

Sans principe il veut nous instruire.

156. (1768) Des Grands dans la Capitale [Des Causes du bonheur public] « Des Grands dans la Capitale. » pp. 354-367

Le simple Citoyen instruit par la renommée, se dira à lui-même que la Religion n’est pas seulement un frein pour le Peuple, mais qu’elle gouverne tous les états.

157. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre II. De la Comedie. » pp. 163-177

Nous ne faisons point icy de distinction de ces divers genres de Ieux, parce que l’Idée vulgaire & universelle les confond ordinairement, & que ces connoissances trop fines pour le Peuple & pour les gens de Cour, l’embarassent beaucoup plus qu’elles ne les instruisent, & qu’ils s’en rebutent plûtost que d’en profiter.

158. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De la discipline ecclesiastique, et des obligations imposees par les saints conciles dans la vie privee des pretres.  » pp. 341-360

Canons du IVe concile de Carthage, an 398 ; « 2° L’évêque aura sa chambre ; et pour les services les plus secrets, des prêtres de bonne réputation, qui le voient continuellement veiller, prier, étudier l’Ecriture sainte, pour être les témoins et les imitateurs de sa conduite ; ses repas seront modérés, et on y verra des pauvres ; il n’aimera ni les oiseaux, ni les chiens, ni les chevaux, ni les habits précieux, et s’éloignera de tout ce qui tient au faste ; il sera simple et vrai dans tous ses discours, et méditera continuellement l’Ecriture sainte, pour instruire exactement son clergé et prêcher aux peuples selon leur portée.

159. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre VI [V]. Élizabeth d’Angleterre. » pp. 142-187

Rien que de fort commun dans le choix de ses maîtres, & dans la maniere de l’instruire. […] En mourant elle défendit de toucher à son corps, & de le voir nud, afin qu’on ne perdit pas l’idée qu’on avoit de sa beauté, & qu’on ne fut pas instruit de ses défauts cachés qu’on dit avoir été grands. […] Il étoit instruit de la destination du portrait. […] Elizabeth, qui en fut instruite, s’avança jusqu’à Douvres, lui envoya un Ambassadeur, & lui écrivit une lettre fort pressante, pour le prier de la venir voir, qu’elle en avoit une passion extreme, qu’elle feroit la moitié du chemin pour aller au-devant de lui .

160. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Suite d’Elisabeth d’Angleterre. » pp. 33-82

La religion d’Élisabeth, plus libre que celle de Henri son père, conserva la Confession sacramentelle sans l’ordonner, les Fêtes, les jeûnes, les abstinences sans y obliger ; la présence réelle de Jesus-Christ dans l’Eucharistie sans impanation ubiquite ni transubstantation, la Hiérarchie ecclésiastique d’Évêques, Curés, Chanoines, Prêtres, Diacres, sans Chef universel de l’Église chrétienne, mais seulement un Chef particulier de l’Église d’Angleterre, & se donne elle-même hardiment pour Chef & Gouvernante de son Église ; la Communion sous les deux espèces sans nécessité de le recevoir ; le Clergé, sans dîmes, sans privilège qui les distingue des Laïques ; elle avoit grande envie de conserver des Cardinaux pour se faire à elle-même un sacré collège en écarlate ; elle vouloit encore conserver les images sans honorer ni invoquer les Saints ; elle croyoit les images propres à orner les Églises, & utiles à instruire les peuples ; mais les Protestans rigides s’y opposèrent si vivement qu’elle se rendit enfin avec peine. […] La Reine sourit à cette bouffonnerie ; je les délivrerai , dit-elle, je les entretiendrai & n’instruirai par leur bouche. […] Marie Stuart, Reine d’Écosse, veuve de François II ayant quitté la Cour de France ; s’en retournoit dans ses Etats ; Elisabeth qui en fut instruite, envoya plusieurs vaisseaux pour l’enlever dans son passage. […] La République des lettres a fait aussi une injustice à Marie Stuart ; cette Reine étoit mieux élevée, plus instruite, faisoit mieux des vers, parloit plus de langues, & les parloit mieux qu’Elisabeth.

161. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

Le François est le seul qui de la frivolité fasse un affaire sérieuse, jusqu’à avoir des correspondans dans les Villes étrangeres, se faire instruire de ce qui se passe à leur théatre, & se charger au défaut des Journaux de la nation, d’en instruire toute l’Europe, comme s’il importoit beaucoup à cette partie du monde, de savoir le début de la Hus ; de la Rancourt, de la Facchinetti, & c. […] Quel fut l’étonnement de cette Princesse, lorsqu’on lui répondit que sa grande piété la trompoit, & qu’elle pouvoir calmer ses allarmes, puisque l’Abbé Bergier son confesseur, lui permettoit d’assister à cette piéce, & même l’avoit approuvée : une Duchesse de la Cour, instruite de cette circonstance, fit prier l’Abbé de venir chez-elle, & lui dit que s’intéressant à sa réputation, elle désiroit d’apprendre de lui-même, les moyens de le disculper, d’avoir donné son approbation à une pièce si scandaleuse, qu’il les lui donnat par écrit pour les faire valoir en tems & lieu ; il s’en tira très-mal, on n’a pas soupçonné sa foi ; mais on ne doute pas de sa négligence ; il a prétendu qu’on avoit corrompu la piéce depuis son approbation, en insérant plusieurs morceaux ; cela n’est pas impossible.

162. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

Les autres tragiques qui se font un devoir de l’adorer et une gloire de l’imiter, oseraient-ils crier à l’injustice pour eux-mêmes, si on fait voir qu’on ne prend à son école qu’un faux goût de sublime, qu’il égare plus qu’il n’instruit ? […] Le prédicateur instruit et corrige, le comédien amuse et corrompt. […] Tant, à compter les feuilles d’impression ; si peu, à peser la solidité des ouvrages : si bien, si on ne cherche qu’à s’amuser ; si mal, si on désire de s’instruire.

163. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE X. Des six parties de la Tragédie, suivant Aristote. Examen de ces six parties dans Athalie. » pp. 260-315

C’est lui qui dans la premiere Scene, ayant instruit Joad des fureurs d’Athalie dont il a été témoin, l’a animé à exécuter dés le jour même son grand projet ; c’est lui qui s’opposant aux conseils sanguinaires de Mathan, qui vouloit qu’Athalie s’assurât sur le champ de Joas, est cause que la fureur d’Athalie est suspendue pour quelques heures, & que par conséquent le Grand-Prêtre a le tems de faire reconnoître Joas. […] on est instruit qu’une femme de ce caractere s’embarrasse peu du bien public & de la vertu de son Fils, pourvu que ce Fils la laisse gouverner. […] Elles ne sont jamais non plus comptées par la voix publique, parmi les bonnes : mais le Spectateur, quand même il est instruit de leurs défauts, les leur pardonne, en faveur du plaisir qu’elles lui causent quelquefois dans la chaleur de la Représentation.

164. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — QUATRIEME PARTIE. — Tragédies à corriger. » pp. 180-233

Mais je suis persuadé que Quinault a changé d’avis en composant sa Pièce ; et que s’étant imaginé, par les raisons que nous avons tant de fois répétées, que le Public serait plus touché de voir les deux Princesses pleurer la perte de leurs Amants, que celle de leurs maris, il a préféré la satisfaction de plaire, en se prêtant au penchant de la nation, à la gloire d’instruire et de corriger. […] Il semble d’abord que cette Pièce ne nous présente pas une passion d’amour, telle que nous la demandons pour le Théâtre de la réforme ; c’est-à-dire, une passion qui porte à de si grands excès qu’elle inspire l’horreur, et devienne par là propre à corriger et à instruire : cependant, si on y fait attention, on trouvera que cette première impression n’est pas conforme à la vérité.

165. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE III. En quoi consiste le Plaisir de la Tragédie, & de la grande émotion que causoient les Tragédies Grecques. » pp. 49-62

Quoiqu’on fût instruit des décrets du Destin, & qu’on fût persuadé qu’ils étoient infaillibles, on faisoit ses efforts pour en empêcher l’execution ?

166. (1697) Essais de sermons « POUR LE VINGT-TROISIÈME DIMANCHE D’APRÈS LA PENTECÔTE. » pp. 461-469

Cette fille ayant été instruite auparavant par sa mère, lui dit : donnez-moi présentement dans un plat la tête de Jean Baptiste.

167. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Je réponds que, quand cela serait, la plupart des actions tragiques, n’étant que de pures fables, des événements qu’on fait être de l’invention du Poète, ne font pas une grande impression sur les Spectateurs ; à force de leur montrer qu’on veut les instruire, on ne les instruit plus. […] Mais tel est le goût qu’il faut flatter sur la Scène, telles sont les mœurs d’un siècle instruit. […] Elles instruisent beaucoup, si l’on veut : mais elles ennuient encore davantage. […] Malheureusement j’étais jeune : ma curiosité n’était que celle d’un enfant, et je songeais plus à m’amuser qu’à m’instruire. […] Je ne prétends point instruire des hommes plus sages que moi.

168. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE III. Suite du Mariage. » pp. 55-79

Je n’examine pas le mérite poëtique de ces deux farces, selon moi fort médiocre, quoique ses enthousiastes les élèvent jusqu’aux nues ; je ne les regarde que du côté des mœurs, avec d’autant plus de raison, que leur titre d’école les annonce comme des ouvrages didactiques faits pour instruire, & non pas jetés au hasard pour divertir sans conséquence, & il est certain qu’indépendamment des grossieres indécences d’actions & de paroles qui révoltent les honnêtes gens & font les délices des libertins, on ne sauroit donner à la jeunesse de plus mauvaises leçons & de plus mauvais exemples. […] Point d’état où il y ait plus de peines, de dangers & de devoirs : lien indissoluble, qui ne finit qu’avec la vie : obligation de travailler au salut l’un de l’autre, à celui des enfans & des domestiques, dont on doit rendre compte à Dieu, par conséquent d’instruire, veiller, corriger, édifier par une vie chrétienne : se supporter mutuellement dans ses défauts ; à quoi n’expose pas un mari une femme ambitieuse, des enfans dérangés, avec lesquels il faut passer la vie ?

169. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

Il a cru sans doute que le réquisitoire étoit un préservatif & un avertissement suffisant qui le dispensoit d’instruire les peuples sur les dangers du spectacle. […] C’est là son empire, tout l’y adore, son nom y retentit jusqu’aux nues, il n’y a de bon comique que chez lui, on n’est bien instruit qu’à son école.

170. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

Rien de plus légitime, que le gain que fait un Artiste intelligent, inventeur d’un ouvrage au-dessus des vues communes ; & rien de plus naturel que la curiosité de l’homme qui cherche à s’instruire, à acquérir de nouvelles lumières : la vue d’une machine quelconque, inutile en elle-même, a souvent fait naître les idées les plus heureuses pour les commodités de la vie. […] On ferait, dans toutes les Maisons du Royaume où l’on élève des Enfans-Trouvés, un choix des Garsons & des Filles, qui, parvenus à l’âge de dix ans, seront bien conformés pour le corps, de la figure la plus agréable, & qui marqueront plus de pénétration : on les ferait instruire dans un des Colléges de la Capitale destiné pour eux uniquement : les Garsons occuperont une aîle du Bâtiment, & les Jeunes-filles une autre : les deux Sexes auront des Maîtres pour les mêmes Sciences, & recevront en tout la même éducation.

171. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE II. De la Tragédie. » pp. 65-91

« Qui de ses attentats sont en lui des complices. » bu Si l’on admire le courage de Catilina quand il entre au Sénat, le Spectateur, bien instruit qu’il va mentir, ne voit en lui qu’un Scélérat détestable qui abuse de son éloquence, pour persuader tout ce qui peut opérer le ravage de Rome : la hauteur et l’insolence qu’il affecte et qui suspendent l’arrêt de sa mort, font regretter qu’il ne soit pas prononcé. […] Je jouissais du temps le plus heureux de ma vie ; le bonheur d’être instruit par M. de Voltaire mettait le comble à ma félicité ; il me fit un envieux, un faquin que nous avions banni de notre société pour des raisons très importantes, faquin que je nommerais s’il vivait encore et s’il n’avait payé de la vie en Hollande son impudence et sa fatuité, eut l’indignité de communiquer à M. de Voltaire cette critique de Nanine en question : il mesurait l’âme de ce grand homme sur la sienne, et s’était imaginé qu’un égarement de jeunesse, une rhapsodie d’enfant allait déconcerter son amour-propre : il arriva tout le contraire.

172. (1666) Réponse à l'auteur de la lettre « letter » pp. 1-12

Tout le monde sait que Monsieur Le Maistre a fait des plaidoyers que les Jurisconsultes admirent, où l’Eloquence défend la Justice, où l’Ecriture instruit, où les Pères prononcent, où les Conciles décident ; Et vous comparez ces plaidoyers aux Romans de Desmarets qu’on ne peut lire sans horreur, où les passions sont toutes nues, et où les vices paraissent effrontément et sans pudeur ! […] » Ils se sont avisés Monsieur d’instruire la jeunesse dans la langue latine qui est nécessaire pour les plus justes emplois des hommes, et de donner aux enfants une traduction pure et chaste d’un Auteur qui excelle dans la pureté de cette langue.

173. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VIII. De l’excommunication des Comédiens. » pp. 176-199

Ce Père porte la sévérité jusqu’à priver de la communion ecclésiastique un homme qui sans être Comédien lui-même, s’occupait à instruire, à former, à exercer les Comédiens, comme les Régents dans les collèges passent une partie de l’année à préparer les jeunes Acteurs. […] Cyprien, (plus scrupuleux que nos Régents), mais persister dans l’ignominie ; c’est perdre plutôt qu’instruire la jeunesse, de lui enseigner ce qu’elle ne doit jamais apprendre, et qu’on n’aurait jamais dû savoir ; c’est offenser la Majesté divine, blesser la morale évangélique, et déshonorer l’Eglise par un si honteux et infâme commerce.

174. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les passions ? » pp. 33-54

Ce serait un moyen de réconcilier la tragédie avec des personnes célèbres par leur doctrine et leur piété, qui la condamnent, et qui en jugeraient plus favorablement, si les Auteurs songeaient autant à instruire qu'à divertir. […] Voilà donc l'ancien théâtre, plus épuré que le nôtre, où l'on ne songe qu'à divertir, et non à instruire.

175. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149

L'Officier qui donne les ordres, le Soldat qui monte la tranchée, le Magistrat qui juge un procès, le Médecin qui visite un malade, une mère qui instruit ses enfants, sont gens très sérieux et font des actions très sérieuses. […] quelques lieux communs, quelque sentence triviale, tournée en jargon poétique, dont l'expression, le tour, l'harmonie, les rimes, les pointes, les antithèses, décèlent le bel esprit qui veut briller, mais ne feront jamais soupçonner le zèle qui veut instruire, l'homme de bien qui est persuadé.

176. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre [V].  » pp. 156-192

S’il paroît quelque fille élevée avec soin, & loin des occasions, c’est une Agnès, dont on se moque, & qu’on a bien-tôt déniaisée, ou qui instruite à l’école de la nature forme, dit-on, les plus violens desirs, fait cacher son jeu, tromper les plus clairvoyans, jouer son père, sa mere, son maître, son tuteur, & s’entendre avec son amant. […] Le feu s’allumoit, lorsque tout-à-coup une troupe de libertins, qui en fut instruite, vint à main armée, éteignit le feu, enleva les livres, & les distribua dans la ville : Novissimus error pejor priore. […] Une débuttante n’est entretenue que de ses graces, n’est instruite qu’à les faire valoir.

177. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

Chapelle avoit été mieux instruit ; son pere naturel lui avoit fait donner une bonne éducation & lui avoit laissé de quoi vivre. […] La Cour instruite a cassé les officiers : on n’a pu rien faire aux soldats qu’on ne connoît point. […] 2.° Il y a des loges particulieres pour les Comédiennes qui ne jouent pas, où elles vont voir représenter la piece, juger leurs compagnes & s’instruire elles-mêmes ; on voit autour d’elles, dit l’auteur, une troupe de jeunes évaporés comme des papillons badiner, chuchoter, singer ; les autres se donnent mille ridicules que la fatuité du siecle met au nombre des belles qualités.

178. (1733) Traité contre les spectacles « TRAITÉ CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 145-246

Instruisez-vous, afin que vous ne péchiez point, les uns par ignorance, les autres par dissimulation. […] C’est pourquoi on instruisait ces misérables à faire des armes, bien ou mal ; cela était indifférent, pourvu qu’ils aprissent à s’entre-tuer. […] c’est que le diable l’instruit à présenter la joue gauche, lorsqu’on l’a frappé sur l’autre.

179. (1725) Mr. de Moliere [article des Jugemens des savans] « Mr. de Moliere, » pp. 339-352

Mais il faut laisser encore une fois à ceux que Dieu a choisis pour combattre la Comédie, & les Comédiens le soin d’en faire voir les dangers & les funestes effets, & renvoyer ceux qui voudront s’en instruire plus à fond aux Traités qu’en ont écrit, je ne dis pas seulement Mr. le Prince de Conty, Mr. de Voysin, Mr.

180. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VIII. Des caractères & des Mœurs Tragiques. » pp. 131-152

C’est pourtant le cas où nous nous trouvons Militaires, nobles, Financiers, Bourgeois ; tout veut paroître instruit, tout prend un ton de connoisseur.

181. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « Avertissement de l’Éditeur, En forme de Table des Matières. » pp. 7-16

Le véritable esprit de notre Religion ne condanne pas le Spectacle en lui-même, puisqu’il l’admet dans le culte de la Divinité : « L’expérience nous apprend qu’il faut des Spectacles pour attacher le Peuple : une Religion dépouillée de tout appareil extérieur ne peut ni l’affecter ni l’instruire : les Protestans ne s’apperçoivent que trop aujourd’hui des inconvéniens d’un culte trop décharné. » Apol. de la Rel.

182. (1698) Caractères tirés de l’Ecriture sainte « [Chapitre 1] — DU SEXE DEVOT. » pp. 138-158

Hé bien, Agathon, le procès est suffisamment instruit : Recueillez les voix, jugez, prononcez, sans avoir égard à un petit nombre d’honnêtes, et véritables dévotes que j’excepte.

183. (1707) Lettres sur la comédie « Réponse à la Lettre de Monsieur Despreaux. » pp. 276-292

Regardez, Monsieur, mes objections comme les doutes d’un homme, qui cherche à s’instruire, et qui sait que vous aimez qu’on se défende, afin de vous faire mieux goûter le plaisir de la victoire.

184. (1662) Pédagogue des familles chrétiennes « Instruction chrétienne sur la Comédie. » pp. 443-453

Si jouer des Comédies et y assister sont de si grands péchés et si scandaleux, pourquoi dans les Collèges où l’on instruit les jeunes gens à la vertu et aux bonnes mœurs, leur en fait-on représenter avec si grande affluence de leurs parents et amis.

185. (1685) Dixiéme sermon. Troisiéme obstacle du salut. Les spectacles publiques [Pharaon reprouvé] « La volonté patiente de Dieu envers Pharaon rebelle. Dixiéme sermon. » pp. 286-325

Ce sera aprés avoir demandé les lumieres du Saint Esprit pour les desabuser, & pour les instruire. […] Voilà M. ce que je vais examiner dans ce Discours, en forme de dissertation pour instruire l’esprit, aussi bien qu’en forme de Sermon pour regler la volonté. […] Cyprien appelle, magistros & doctores non erudiendorum, sed perdendorum puerorum , des Maîtres & des Docteurs plus propres à perdre & à corrompre la jeunesse qu’à l’instruire & à la bien élever ; quels Chrétiens contre lesquels l’Ordonnance de Charles IX. […] Or souvenés-vous, mon frere, qui que vous soyés, que, renuntiasti semel diabolo, semel & spectaculis ejus , vous avez renoncé une fois pour toûjours, au demon & à ses spectacles, ac perinde necesse est prudens, & sciens, dum ad spectaculum remeas, ad diabolum te redire cognoscas  ; & par consequent il est necessaire que vous sçachiés une bonne fois en vôtre vie, qu’étans instruis autant que vous le devez estre des verités de la Religion, & des obligations de vôtre Baptême, vous n’allés jamais à ces sortes de spectacles, que vous ne retourniés en même temps au demon, & que contre la foy donnée, vous ne renonciés à Jesus-Christ.

186. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

Plus esclaves de nos plaisirs que jaloux de nos connoissances, regretterions-nous plus des Histrions faits seulement pour nous divertir, que des Sçavans qui pour nous instruire ont rassemblé (p. 13.) […] ) telles sont les mœurs d’un siecle instruit : le sçavoir, l’esprit, le courage ont seuls notre admiration ; & toi, douce & modeste vertu, tu restes toujours sans honneur ! […] Il peut bien n’être d’aucun Pays, d’aucune secte, d’aucun état  : il peut encore être ferme, instruit, honnête à sa manière ; mais sûrement il lui manque une des qualités requises, celle d’être véridique : me tromperois-je ? […] Celle qui se présente aujourd’hui dure depuis cent dix-huit ans & sept jours ; aussi jamais procès ne fut mieux instruit & plus en état d’être jugé.

187. (1753) Compte rendu de Ramire « Compte rendu de Ramire » pp. 842-864

L’Evangile & le Théâtre opposés, leurs maximes contraires forment ici un contraste frappant, dont l’Auteur profite pour rappeller aux Chrétiens la sainteté de leur profession, & surtout l’obligation ou sont les pères & mères d’instruire leurs enfans dans la foi, de les former à la piété, de veiller sur leur innocence, & d’en écarter tout ce qui peut la séduire & la corrompre, soit en affoiblissant les attraits vertueux par le ridicule qu’on y attache ; soit en fortifiant les penchants vicieux par l’honneur qu’on en tire.

188. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « EXTRAIT Du Journal de Trevoux ; Mois d’Avril 1753. Art. XXXIX. » pp. 59-70

L’Evangile & le Théâtre opposés, leurs maximes contraires forment ici un contraste frappant, dont l’Auteur profite pour rappeller aux Chrétiens la sainteté de leur profession, & surtout l’obligation où sont les pères & mères d’instruire leurs enfans dans la foi, de les former à la piété, de veiller sur leur innocence, & d’en écarter tout ce qui peut la séduire & la corrompre, soit en affoiblissant les attraits vertueux par le ridicule qu’on y attache ; soit en fortifiant les penchants vicieux par l’honneur qu’on en tire.

189. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatorzième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 260-274

Il était impossible que l’aventure restât secrette, sur-tout lorsqu’on eut agrée son hommage : un Amant rebuté par la *** eut soin de faire instruire l’épouse trahie.

190. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre II. Le métier de comédien est mauvais par lui-même, et rend infâmes ceux qui l’exercent. » pp. 15-28

Ces grands tableaux l’instruisaient sans cesse, et il ne pouvait se défendre d’un peu de respect pour les organes de cette instruction. 5°. 

191. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Madame de Longueville. » pp. 40-83

La Cour instruite de cette dévotion guerriere, la poursuivit à Bourges. […] Instruit de son changement, il avoit obtenu la permission de la reprendre, & alla avec empressement la chercher à Moulins. […] Elle se fit instruire de l’état où se trouvoit la province que les troupes avoient ravagée, les guerres entreprises à son occasion, &, pour ainsi dire, par ses ordres : elle répara toutes les dévastations.

192. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Autres Anecdotes du Théatre. » pp. 43-70

Le François est le seul, qui de la frivolité, se fasse un affaire, & qui joigne à ses amusements la démangaison d’en instruire l’Europe : qu’importe à l’Europe le début de la Hus, &c. […] Le génie Espagnol plus fécond, plus profond, plus varié que le nôtre, a formé la littérature Française, Lamusa à instruit Lingendes & Bourdaloue, Sainte Therese, Louis de Grenade, Alvares, sont les modeles des livres de dévotion : Suares, Vasques ont été les premiers théologiens des derniers siécles : François Xavier le guide des Apôtres : Ignace des fondateurs d’Ordre : Ximenes des Richelieu & des Mazarin.

193. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. La Rosiere de Salenci. » pp. 10-37

Son mérite le fit placer dans l’école épiscopale de Vermand, pour y être instruit aux sciences ecclésiastiques. […] Un Seigneur à la Cour, à l’Armée, au Collége, à l’Académie à Paris, quelquefois un enfant, peut-il être instruit des mœurs de toutes ces filles ?

194. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Suite d’Anecdotes Ecclésiastiques. » pp. 106-132

L’actrice Pélagie, attirée par la curiosité, se trouva dans l’assemblée : elle avoit été instruite & mise au rang des cathécumenes ; mais le théatre avoit étouffé en elle tous les principes de la Religion. […] Ici le parallele n’est que pour instruire.

195. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE I. Faut-il permettre aux femmes d’aller à la Comédie ? » pp. 4-29

La voilà cette mâle & fiere Actrice, qui s’avance avec fermeté, qui déclame avec force, qui soutient sans sourciller, les plus longues, les plus vives scènes, quelquefois les plus galantes, & répond avec la plus galante légèreté en femme instruite & expérimentée, aux yeux d’une foule de spectateurs ; elle chante les airs les plus difficiles, elle exécute les plus hautes danses, seule & en compagnie ; qui voltige, qui cabriole, qui fait des entrechats comme la Camargo ? […] Ainsi M. d’Alembert refusa d’aller en Russie instruire l’héritier de la couronne.

196. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE III. Immodestie des Actrices. » pp. 57-84

C’est pourtant une femme, & une femme du monde, qui instruit des femmes du monde. […] Le visage, sur lequel le Seigneur a gravé mille traits de ressemblance, peut servir d’instrument à sa grace pour instruire, toucher, animer les cœurs.

197. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Triomphe. » pp. 112-160

Ie ne m’estendray pas sur les diverses manieres de Colomnes, de Trophées, & d’Arcs-Triumphaux anciens ; les Livres d’Architecture, mille Estampes, & un nombre infiny de Medailles en ont instruit les moins curieux. […] Moy-mesme, ie m’en suis fait quelques-unes que j’ay esté contraint de remetre, pour ne point interrompre le fil de mon ouvrage, & pour pouvoir plus à loisir m’instruire & me satisfaire.

198. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

J’ai consulté ceux qui pouvoient m’instruire, et j’ai recueilli par ce moyen des anecdotes et des éclaircissemens importans. […] Écoutez un propos fort en vogue parmi nos jeunes gens de la cour, et reconnoissez, à la noblesse du style et au fond même de l’adage, l’école où ces messieurs ont été s’instruire, presque tous les gens, disent-ils, qui sont arrivés à cinquante ans, ont oublié de se faire enterrer.

199. (1674) Le Theâtre François pp. -284

Differentes manieres d’instruire les hommes. […] Mais enfin ces beaux spectacles ne sont que pour les yeux & pour les oreilles, ils ne touchent pas le fond de l’ame, & l’on peut dire au retour que l’on a veu & oüi, mais non pas que l’on a esté instruit. D’où l’on peut conclure, ce me semble, que la Comedie Italienne n’a pas tout à fait le mesme objet que l’a nôtre de diuertir & d’instruire, ce qui est la perfection du Poëme Dramatique. […] Ce gouuernement comme celuy de toutes les autres Societez est vne maniere de Republique fondée sur des loix d’autant plus iustes, qu’elles ont pour but le bien public, de diuertir & d’instruire, ce que i’ay fait voir au premier Liure, & ce qui se verra encore mieux en celuy-cy. […] Pour bien instruire le Lecteur de son établissement, il faut de necessité donner icy le tableau des deux Corps qui y ont contribué, & sçauoir quelle a esté la face de la Troupe du Marais, & celle de la Troupe du Palais Royal durant les années de leur Regne.

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