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137. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Mais comme l’a pressenti monsieur Des Arcis, l’amour, dans les Drames Tragiques ou Comiques, n’est point contraire aux mœurs parmi nous. […] Ceci d’abord est contraire au précepte de Boileau, que j’aime mieux en croire ; ensuite, absolument faux en tous ses points. […] Le plus grand nombre de nos Drames Comiques déposerait le contraire. […] Toute Religion, dont les dogmes sont contraires à la raison, craint les lumières de la Philosophie & la liberté. […] Malheureusement tout le contraire arrive ; ce sont des Pièces ariettées, & nos Comédies les moins estimables qu’ils aiment à représenter.

138. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre prémier. De la Comédie-Bourgeoise, ou Comique-Larmoyant. » pp. 6-13

Lorsque nous sommes témoins de quelque événement, nous ressentons ou de la joye ou de la tristesse : il est rare que ce qui nous affecte nous inspire tout à la fois des passions contraires, comme le sont celles que la Comédie-Bourgeoise veut éxciter dans notre ame.

139. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XI. Qu’on ne peut danser sans péché les jours qui sont particulièrement destinés à l’exercice de la piété Chrétienne. » pp. 41-53

Il est vrai que pour ce qui regarde les Fêtes, quelques Casuistes ont ajouté, par une condescendance excessive, des exceptions très dangereuses, par lesquelles ils donnent aux Chrétiens une liberté contraire aux sentiments de l’Eglise, et à l’esprit de leur profession.

140. (1731) Discours sur la comédie « MANDEMENT DE MONSEIGNEUR L’EVEQUE DE NIMES, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 352-360

Mes très chers Frères, Nous voyons avec douleur depuis quelque temps, l’affection et l’empressement que vous avez pour les Spectacles, que nous avons si souvent déclarés contraires à l’esprit du Christianisme, pernicieux aux bonnes mœurs, et féconds en mauvais exemples, où sous prétexte de représentations et de musiques innocentes par elles-mêmes, on excite les passions les plus dangereuses, et par des récits profanes et des manières indécentes, on offense la vertu des uns, et l’on corrompt celle des autres.

141. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160

Socrate avec son ironie continuelle donnoit dans le persifflage, Diogene persiffloit continuellement les Atheniens, nos agréables des deux sexes sont de vrais persiffleurs, & persiffleuses, la plûpart de leurs conversations sont des persifflages ; c’est un Cinisme un peu mitigé par l’urbanité française, mais très dangéreux pour les mœurs, & pour l’esprit, qu’il tourne à la frivolité ; ce qui est très contraire à la réligion, à la vertu aux sciences, aux belles-lettres. […] c’est précisément le contraire. […] Ces idées se retrouvent, & sont comme fondues, non dans nos mœurs, qui leur font bien contraires ; car on ne sauroit plus mépriser les femmes, que d’aspirer à en abuser, que de les croire capables de s’abandonner à la passion ; mais dans nos complimens, notre politesse, nos usages, c’est-à-dire, dans la superficie, ces portraits si flattés comme ceux de la plupart des peintres, qui embellissent pour se faire mieux payer, accoutument les femmes à régarder le théatre comme leur empire, & les hommes leurs sujets ; c’est leur empire en effet, & par conséquent celui du vice ; & les hommes sont des idolâtres, jusqu’à prendre hautement parti pour les femmes ; chacun est un Dom Quichotte, heureux d’être leur victime, pourvu que la nuit suivante il soit couronné de leurs mains ; Car aucun n’a le désintéressement de Dom Quichotte, auprès de Dulcinée. […] Ce silence, & cet entortillage sont très reprehensibles ; on ne doit pas être neutre, on doit condamner hautement des choses si contraires aux bonnes mœurs.

142. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Troisieme suite du Fard. » pp. 171-194

Voyez-vous toutes ces mixions-là, elles sont contraires à notre franchise Gauloise ; pour la sœur, sa parure & sa beauté sont aussi simples que son cœur, c’est la Reine qu’il nous faut. » Il y a plusieurs traits plaisants sur les vapeurs des femmes, sur les qualités du vin, sur l’envie qu’ont les filles de se marier, sur les amis de Cour, &c. […] Les coëffures en queues, la variété des couleurs, des rubans, des cordons destinés à former les queues, ne furent pas épargnées ; les queues furent d’abord très-longues, jusqu’à la ceinture, ensuite jusqu’au gras des jambes ; cet excès ridicule amena la mode contraire. […] Choisissez-donc entre deux maîtres, vous ne sauriez en servir deux à la fois ; vous-même ne pouvez réunir deux sentimens si contraires.

143. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE III. De la Comédie. » pp. 92-118

Il s’agit d’examiner si Alceste est un galant homme tourné mal à propos en ridicule ; si la pièce, comme vous vous l’imaginez, est contraire aux bonnes mœurs ; si un homme qui dit durement son avis sur tout, qui ne s’embarrasse jamais de mortifier personne, qui prend le Dé à tous coups, et s’établit orgueilleusement le Juge et le Précepteur du genre humain, qui joint l’insolence à la brusquerie, n’est pas un homme vicieux et blâmable ; et si la probité est un titre qui exclue la politesse et la modestie. […] Vous reprochez à Molière, « que dans la vue de faire rire aux dépens du Misanthrope, il lui fait quelquefois tenir des propos d’un goût tout contraire au caractère qu’il lui donne ; telle est cette pointe : « La peste de ta chute, Empoisonneur au Diable. […] Dans la même vue, il lui fait tenir quelquefois des propos d’humeur, d’un goût tout contraire à celui qu’il lui donne.

144. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

Les passions théâtrales sont si inutiles à la vertu, qu'elles ne produisent pas même dans l'occasion l'effet qui leur est propre, et qu'elles en produisent de tout contraires. […] Le plaisir du théâtre est précisément le contraire de la contrition, son esprit, son langage l'opposé de celui de la pénitence ; l'adultère, le meurtre, l'intrigue, la fourberie, la vengeance, etc. qui jouent constamment les plus grands rôles, elle s'en accuse, les déteste, et voudrait au prix de tout les anéantir, elle n'y pense qu'avec horreur, fallût-il mourir mille fois plutôt que de les commettre ou de s'y exposer. […] Jamais la religion et le monde ne se sont montrés plus contraires.

145. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre X. Que l'extrême impudence des Jeux Scéniques et des Histrions fut condamnée. » pp. 217-229

» Et ce que l'on ne doit pas oublier en ce discours est que les Hébreux n'avaient point estimé les Poèmes Dramatiques indignes de leurs soins, ni contraires à la sainteté de leur Religion, comme nous le pouvons juger par le fragment qui nous en reste de la Tragédie d'Ezéchiel, intitulée, La Sortie d'Egypte ; mais les Auteurs du Talmud, ou Livre de narration d'Enoch, condamnent les Mimes, chansons, danses et bouffonneries, auxquelles ils disent que les enfants de Caïn s'étaient trop adonnés, sans avoir parlé de Tragédies ni de Comédies.

146. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE V. De la protection spéciale sanctionnée par le Pape, accordée aux Comédiens du troisième âge, par l’autorité spirituelle, et par l’autorité temporelle. » pp. 120-129

Les mesures fixes que je réclame en faveur des comédiens français, ne sont point contraires au principe de la liberté des cultes.

147. (1698) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras au sujet des Tragédies qui se représentent dans les Collèges de son Diocèse [25 septembre 1698] « Mandement  » pp. 37-43

Dans des lieux destinés pour apprendre aux enfants leur religion et la vertu plus que la science, que l’on se garde bien de leur inspirer des sentiments qui y soient contraires.

148. (1588) Remontrances au roi Henri III « [Chapitre 2] » pp. 128-135

Dieu dit le contraire en l’écriture Sainte, l’âme (dit-il) laquelle ne sera affligée au jour de la fête périrag de mon peuple.

149. (1541) Affaire du Parlement de Paris « Procès-verbal de l’action intentée devant le Parlement de Paris par le procureur général du Roi aux “maîtres entrepreneurs” du Mystère des Actes des Apôtres et du Mystère du Vieil Testament (8-12 décembre 1541) » pp. 80-82

Sont les joueurs artisans mécaniquesaa, comme cordonniers, savetiers, crocheteurs de grève, de tous états et arts mécaniques, qui ne savent lire ni écrire et qui onques ne furent instruits ni exercés en théâtres et lieux publics à faire tels actes, et davantage n’ont langue diserte, ni langage propre, ni les accents de prononciation décente, ni aucune intelligence de ce qu’ils disent, tellement que le plus souvent advient que d’un mot ils en font trois, font point ou pause au meilleur d’une proposition, sens ou oraison imparfaiteab, font d’un interrogant un admirantac ou autre geste, prolation ou accents contraires à ce qu’ils disentad, dont souvent advient dérision et clameur publique dedans le théâtre même, tellement que, au lieu de tourner à édification, leur jeu tourne à scandale et dérision. […] [NDE] Ils font des gestes, adoptent une prononciation ou un accent contraires au sens de ce qu’ils disent.

150. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Premiere lettre de Mr. *** à Madame *** sur les spectacles » pp. 3-59

Ensuite, il les declare Contraires à l’esprit du Christianisme, pernicieux aux bonnes mœurs, féconds en mauvais exemples. […] Celles de Grenoble en 1690, declarent, que rien n’est plus contraire à l’esprit du Christianisme, que les Comédies . […] Tous les Chrétiens , dit-il, & principalement les Ecclésiastiques, étant obligés d’éviter les dangereuses représentations, qui paroissent sur les Théatres… Nous, dans l’esprit des Conciles de Laodicée, de Carthage, d’Afrique, d’Arles, de Constantinople troisieme, de Sens, de Narbonne, de Bordeaux, de Trente, de Rheims, avons fait, & faisons expresse défense… D’assister aux comédies, tragédies &c On ne scait que trop , disent les ordonnances Synodales de Toulon, en 1704, que ces lieux de spectacles sont les écoles des Démons… Rien n’etant donc plus contraire, non seulement à l’esprit du Christianisme &c. […] Aussi l’Eglise a-t-elle condamné, comme contraire à la Doctrine de J. […] La Doctrine en a été condamnée par le Parlement de Paris, en 1759, Le 23 janvier, comme contraire à celle de l’Eglise & de l’Etat 1.

151. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IV. La Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. » pp. 63-130

Et vous paroît-il que dans toutes ces occasions, l’Homme soit bien d’accord avec lui-même, ou ne vous semble-t-il pas au contraire, que de la même façon que ses yeux le trompent souvent, & lui font avoir d’un même objet des opinions toutes contraires, il est aussi très-contraire & très-opposé à lui-même dans la plupart des choses qu’il fait ou qui lui arrivent ? […] Mais en même tems s’il nous arrive à nous-mêmes quelque malheur, n’est-il pas vrai que nous nous savons bon gré si nous faisons tout le contraire de ce que nous avons approuvé dans le Poëte ; je veux dire si nous pouvons gagner sur nous de prendre patience & de demeurer en paix, reconnoissant que ce parti est celui d’un homme, au lieu que l’autre est celui d’une femme. […] Quand il dit que l’exemple d’un méchant qui devient heureux, est opposé au but de la Tragédie, il devroit naturellement ajouter, parce que cet exemple est contraire aux bonnes mœurs. […] Je réponds que la grande douleur produit un effet tout contraire : elle rend l’homme immobile, & comme insensible, suivant ce que dit ce Vers de Boileau, A force de douleur il demeura tranquille. […] Un Anglois a avancé un sentiment bien contraire à celui de Platon dans un Ouvrage intitulé de l’utilité du Théâtre, & imprimé à Londres en 1698.

152. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE V. Des Comédiens. » pp. 156-210

Si l’intention des Auteurs était de faire oublier ses Chefs au Peuple : si ces Chefs secondaient cette intention, pour faire oublier leurs manœuvres, ils seraient, les uns et les autres, bien maladroits, puisque tous nos Poèmes ne pourraient qu’opérer précisément le contraire. […] Les spectacles étaient absolument contraires à ses vues : ils n’auraient prêché que l’humanité, et cette qualité du cœur est incompatible avec le métier de Soldat, que faisaient tous les Spartiates. […] Quoi de plus contraire à des lois qui font de tout un Peuple une Armée : il faut être bien peu Chrétien pour me vouloir faire admirer un Législateur aussi barbare que Lycurgue. […] L’objet de l’excommunication n’était pas sans doute de proscrire les spectacles décents et raisonnables, mais seulement ceux qui n’offraient aux yeux qu’un mélange des choses saintes avec les plus scandaleuses, et des profanations aussi choquantes pour la raison que contraires à la pureté des mœurs. […] Je dénoncerais au Ministère public un Auteur dans les écrits duquel je découvrirais des opinions nouvelles, contraires au repos de la foi, et par conséquent à celui de l’Etat.

153. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « Discours préliminaire. » pp. -

Lorsque je me récrie sur ses beautés & sur son mérite, il suffira de penser le contraire de ce que je dis, afin de pénétrer mes véritables sentimens.

154. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XIII. Que les lois civiles défendent de danser, et d’aller à la Comédie les jours des Fêtes. » pp. 67-75

Nous allons donc voir, s’il est expressément défendu de danser les jours des Fêtes ; parce que suivant la maxime des Casuistes mêmes, ce que les lois défendent de faire les jours des Fêtes, est contraire à la révérence avec laquelle on les doit célébrer, et par conséquent celui qui fait dans ces saints jours les choses qui sont défendues par les lois, viole le précepte de la sanctification des Fêtes.

155. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXIX. Nouvel abus de la doctrine de Saint Thomas. » pp. 102-108

ad Mais d’abord, il est certain qu’il ne s’y agit point du carême dont il n’y a pas un mot dans tout cet endroit : mais quand on voudrait, comme il est juste, étendre au carême jusqu’à un certain degré, ce que propose ce saint docteur en général sur l’état des pénitents, il n’y aurait rien qui ne fût contraire à la prétention de notre auteur.

156. (1771) Sermons sur l’Avent pp. 103-172

J’ajoûte, que la Religion & le monde se trouvant sur ce sujet dans des sentiments contraires, se sont livré l’un à l’autre des combats continuels. […] Mais s’ils sont exempts d’un crime si énorme, on ne peut nier en considérant toutes les circonstances qui les accompagnent, qu’ils ne soient d’une indecence injurieuse à la majesté de Dieu, & contraire à la sagesse de l’Evangile ; comme parle un ancien Docteur, nec majestati divinæ, nec Evangelicæ disciplinæ congruere. […] Trouvez-vous, mes chers Auditeurs, que cette condamnation tombe sur des circonstances contraires à ce qui se passe dans nos jours ? […] Regardez les spectacles comme une indecence injurieuse à la majesté de Dieu & contraire à la sagesse de l’Evangile, & comme l’Eglise de tous les siecles les a condamnez, vous ne balancerez plus de les condamner avec elle.

157. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE V. Suite du Théatre de S. Foix. » pp. 105-139

Il décide ex cathedra que la profession de pauvreté est contraire à la religion & au bon sens ; que Jesus-Christ n’a point demandé l’aumône ; que c’est un vol fait à la nation & aux autres pauvres ; qu’un seul Ordre mendiant coûte trente-quatre millions d’or ; que les Carmes déchaussés de Paris ont cent mille livres de rente, & n’en mendient pas moins, &c. […] Il répara ce qu’avoit fait contre elle Boniface VIII, & révoqua les bulles contraires aux droits du Roi : révocation dont tous les savans font usage pour maintenir ses droits. […] C’est dommage qu’elle fasse précisément tout le contraire, qu’elle excite les passions, qu’elle les enflamme, les entretienne, qu’elle fasse aimer le vice, qu’elle en prenne tous les moyens, qu’on passe les heures entieres à produire dans l’ame cette pernicieuse fermentation, comme un Chimiste met les matieres dans un alambic, pour n’en distiller que le vice. […] La comédie étale le faste, la magnificence, la vaine gloire du monde, toutes les pompes de Satan ; elle inspire l’orgueil, la jalousie, le goût des ajustemens ; elle est contraire à l’humilité, à la charité, au détachement de soi-même, à l’amour de prochain.

158. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Nous avons des exemples du contraire. […] Nous savons bien le contraire nous autres hommes. […] Vous ne nous persuaderez pas au surplus que l’amour du luxe soit contraire au bien de la République. […] J’ai dit que l’exemple des duels n’avoit rien de concluant pour prouver la difficulté de faire prendre au public une opinion contraire à celle qu’il a des Comédiens. […] Si vous aviez fait toutes les réflexions qui se présentent en foule sur cette matiere, vous vous seriez bien gardé d’autoriser un vice si contraire à l’union et; à la paix, en disant : « Qu’on ne s’allarme donc point tant du caquet des femmes.

159. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Voilà ce que je pense en votre faveur ; mais je vous avertis en même temps que votre ami dit tout le contraire, et qu’il ne fait pas un mystère de votre nom. […] Ne me dites donc point que les Comédiens ne sont pas blasphémateurs et impies, ou je vous répondrai que toutes les maximes que vous trouverez à la Comédie contraires aux maximes de l’Evangile et de la Religion, sont autant de blasphèmes et d’impiétés. […] Ne puis-je pas leur dire avec Salvien qu’ils ne profitent pas des exemples de Jésus-Christ, ni des leçons de Saint Paul, qu’ils ne bannissent pas de leur cœur les désirs déréglés, qu’ils renoncent aux vœux du baptême, et qu’ils pratiquent tout le contraire de ce qu’ils y ont promis ? […] Je vais vous faire voir que ces Pères vous sont en effet plus contraires qu’ils ne vous ont paru favorables. […] Il ne dit pas ni que ces Spectacles fussent infâmes, ni que les Chrétiens y passassent les jours entiers ; mais vous supposez toujours que tous les Spectacles des Anciens étaient infâmes, et j’ai prouvé le contraire.

160. (1709) Mandement de M. L’Evêque de Nîmes contre les Spectacles pp. 3-8

Nous voyons avec douleur depuis quelque temps, l’affection et l’empressement que vous avez pour les Spectacles, que nous avons souvent déclarés contraires à l’esprit du Christianisme, pernicieux aux bonnes mœurs, et féconds en mauvais exemples, où, sous prétexte de représentations et de musiques innocentes par elles-mêmes, on excite les passions les plus dangereuses ; et par des récits profanes et des manières indécentes, on offense la vertu des uns, et l’on corrompt celle des autres.

161. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110

Enfin il traite fort au long tous les péchés d’impureté, & puis, dit-il, les fards bravetés & ornemens lubriques sollicitent au crime comme de l’huile jetée au feu ; il ne faut douter que toutes ces choses ne soient fort déplaisantes à Dieu & contraires au commandement, à l’honnêteté & modestie chrétienne ; que les femmes, dit Saint Pierre, s’acoutrent en habit honnête & avec modestie, non en tresses en or, en perles, en vêtement somptueux ; quand elles viennent à l’Église qu’elles ayent la tête couverte, rien ne manifeste plus le cœur d’une femme que l’ornement d’icelle, on peut y voir au moins comme en miroir & lire comme en un livre, les habits comme la bouche parlent de l’abondance du cœur ; les femmes sont meurtrières d’ames quand elles viennent à l’Église elles ouvrent leurs coffres & arches (boëte) pour mettre l’or & montrer & porter tout ce qu’elles ont de beau & de brave, comme si c’étoient des Merciers qui y apportassent leurs merceries à la foire ; on diroit qu’elles veulent se moquer de Dieu, & lui reprocher sa pauvreté & misère. […] Si cette façon de s’unir trouve les hommes contraires, il faut sans balancer refuser leur compagnie (il n’y a rien à craindre) ; les hommes ne pouvant se soutenir sans elles (ni elles sans les hommes), ils seroient forcés à suivre leurs loix pour les posséder (par sympathie encore) ; le succès de ses leçons fut prompt, les hommes furent attaqués par les regards (purement spirituels), dont les feux embrasent leurs ames, ils furent animés d’une ardeur que n’inspire point la gloire (toute à la pointe de l’esprit) ; dès ce moment les mortels ne connurent point de bonheur plus parfait que d’aimer & d’être aimé. […] Molière ne traite guère mieux la dévotion, la Religion, c’est un amas bisarre & impie d’irréligion & de piété, de morale & libertinage, parce que dans la vérité il n’y a ni mœurs ni religion : tout est sacrifié au plaisir, tout est employé pour amuser & pour plaire, & on n’y plaît qu’à mesure qu’on sacrifie tout ce qui est contraire au plaisir.

162. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XII. De la Déclamation Théatrale des Anciens. » pp. 336-381

On ne peut douter, après avoir lû Cicéron, que celle de Roscius ne fût merveilleuse : & comme elle ne pouvoit par conséquent être contraire à la Nature, le geste n’y étoit pas séparé de la voix. […] Quoique l’opinion de l’Abbé du Bos soit contraire à toute vraisemblance, il faudroit pourtant l’adopter, si on y étoit forcé par des témoignages incontestables : mais les Passages qu’il rapporte ne la prouvent jamais, & souvent la détruisent. […] Je montrerai donc que leur Déclamation, loin d’être ridicule & contraire à la Nature, devoit, parce qu’ils y étoient si sensibles, être admirable, & en même tems je montrerai qu’elle est aujourd’hui inexplicable, en faisant voir que nous n’entendons rien à leur délicatesse d’harmonie & à leur Prononciation.

163. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VI. Suite de l’infamie civile. » pp. 126-152

(C. de Scenicis) condamne à une grosse amende celui qui prend chez soi ou amène ailleurs une Comédienne, comme l’action la plus contraire à l’honnêteté publique, par l’infamie d’une société si déshonorante. […] La qualité de Chrétienne et d’honnête femme est un titre pour le quitter malgré les engagements, une vie contraire un titre pour y être rappelé malgré la renonciation. […] Car en tolérant les spectacles pour éviter un plus grand mal, aucun Prince, aucune loi ne s’est jamais avisé de les déclarer innocents, encore moins la profession de Comédien, que toutes les lois civiles et canoniques sans exception ont condamnée, même en la tolérant ; surtout un Prince aussi pieux que Louis XIII, qui n’avait point de goût pour la comédie, et désapprouvait la conduite et les dépenses énormes du Cardinal à cet égard, oserait-il tenir un langage si contraire à la religion.

164. (1640) Traité des Spectacles des Gentils « SAINCT CYPRIAN DES SPECTACLES. » pp. 155-193

C’est ainsi que ces rares interpretes suiuent la lettre des escritures ; bien qu’il leur fust plus seant de n’y auoir iamais étudié que de donner vn sens si contraire à ce qu’elles signifient. […] Est-ce estre Chrestien que de cherir des euenemens si impies & si contraires à son estat ; & peut-on douter qu’il ne fut assez impudent pour porter s’il pouuoit le Saint Esprit dans ces lieux de débauches & d’infamie, puisqu’à l’issuë de la Messe étant congedié auec les autres Chrestiens, selon la coustume de l’Eglise, & bruslant d’enuie d’estre vistement au theatre, il y porté le S.

165. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

Ce qui nous apprend combien le Clergé était alors éloigné des spectacles, et combien les sages Païens eux-mêmes les regardaient comme contraires aux bonnes mœurs, quoique fondés d’abord par religion, et ne représentant que des objets pour eux religieux. […] On en rougit ; mais au lieu de supprimer le mauvais, et de ne conserver que ce qu’il y avait encore de pieux, on fit tout le contraire, on supprima tout ce reste de religion qui embarrassait la passion, et on mit le vice à son aise.

166. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

Il condamne en général toute danse, et la regarde comme un exercice aussi contraire au bon sens qu’aux bonnes mœurs. […] On ne peut pas être plus contraire à ce que vous avancez, Monsieur, sur le même Molière dans votre Dissertation.

167. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

Mais notre Auteur fait tout le contraire, sans se mettre en peine du prodigieux nombre d’âmes dont il va causer la perte : Il abandonne le sentiment de tous les Conciles et de tous les Pères, pour se ranger du côté de quelques Scholastiques, qui se sont exprimés en apparence, comme s’ils tenaient la mauvaise cause qu’il défend. […] C’est assez pour condamner un abus que l’on trouve dans le Texte sacré, des Lois et des enseignements qui y soient contraires : Et si l’Apôtre saint Jean a dit que le monde ne pourrait pas tenir les Livres qui décriraient le détail de la vie de Jésus-Christ ; on peut dire que toute la vie d’un homme ne suffirait pas pour lire l’Écriture, si elle était entrée dans le détail de chaque action, pour la justifier comme bonne, ou la condamner comme mauvaise. […] S’il prétend par ce qu’il appelle idolâtrie qu’il s’y faisait des Sacrifices aux faux Dieux g, il n’y a rien de plus contraire à la vérité : Et quand Tertullien ou les autres Pères invectivent avec tant de force contre les Théâtres, en les accusant d’idolâtrie, c’est à cause qu’on n’y parlait que des faux Dieux, que tous les appareils en étaient fabuleux, et que tout y ressentait la fausse Religion : ce qui est justement un désordre attaché à nos Théâtres. […] Il faut représenter aux très pieux Empereurs, qu’on ne doit point contraindre les Chrétiens d’assister aux Spectacles, ou d’en être les Acteurs : Car il ne faut persécuter personne pour l’obliger de faire des choses qui sont contraires aux Commandements de Dieu. […] En vérité, je ne sais ce que l’Auteur veut dire, quand il avance que la Comédie est réformée, et qu’on y peut trouver une École de vertu : Pour moi, je ne saiS ce que les anciens Théâtres avaient de plus contraire aux bonnes mœurs ; j’entends de ceux dont les horreurs étaient bannies, et contre lesquels néanmoins les Pères et les Conciles se sont tant récriés.

168. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-7

La tentation d’Eve par le serpent, celle de Notre-Seigneur dans le désert, les prestiges des magiciens de Pharaon, les possessions de l’Evangile n’ont rien de commun avec ce cahos de délire, aussi contraire au bon sens qu’à la religion & au bonnes mœurs : ce transport de sorciers dans le vague des airs, à cheval sur un bâton, par la vertu d’un onguent magique ; cette cohorte de démons, ce trône au milieu d’une campagne pour recevoir les hommages, ces cornes, ces pieds de chevre, ces danses, ces chants, ces repas, ces infamies, ce font les rêves d’un malade, les écarts d’un cœur corrompu, qui se livrent à toutes les images qui flattent la volupté.

169. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VIII. Réfléxions sur le plaisir qu’on ressent à la représentation d’un Poème comique, & sur la douleur qui déchire l’ame des Spectateurs d’un Drame sérieux. » pp. 113-123

Quoiqu’il semble que la plus-part des Spectateurs d’une Tragédie doivent considérer son action avec indifférence, puisque les Personnages sont des Princes ou des Rois, qui, par conséquent, leur sont étrangers ; il arrive pourtant tout le contraire.

170. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Des Duo, Trio & Quatuor. » pp. 329-339

J’ôse être d’un avis contraire.

171. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « VI. » pp. 27-35

.… nul ne s’attribue à soi-même cet honneur, mais il faut y être appelé de Dieu comme Aaron. » C’est ce divin modèle du Fils de Dieu qu’ont toujours suivi et imité tous les véritables Pasteurs : Et l’Eglise n’en honore aucun comme Saint, dont elle ne puisse dire ce qui est marqué dans le Bréviaire de Paris pour le commun des Pontifes : « Ille non vano tenuit tremendam Spiritu sedem, proprio nec ausu, Sed sacrum jussus Domino vocante  Sumpsit honorem. » Les Saints n’ont pas seulement été éloignés de cette ambition pour les charges de l’Eglise, qui fait, pour parler conformément à votre allégorie, que l’on se jette après, qu’on tâche de s’en saisir et qu’on y court en dansant, c’est-à-dire dans une disposition bien contraire à cette crainte et cette frayeur que leur humilité leur a toujours inspirée, mais ils ont encore marqué quels étaient sur cela leurs sentiments, et qui selon eux étaient les plus dignes de ces charges.

172. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « VIII. Crimes publics et cachés dans la comédie. Dispositions dangereuses et imperceptibles : la concupiscence répandue dans tous les sens.  » pp. 30-40

Qui ne regarde pas ces malheureuses chrétiennes, si elles sont encore dans une profession si contraire aux vœux de leur baptême : qui dis-je, ne les regarde pas comme des esclaves exposées, en qui la pudeur est éteinte ?

173. (1844) Théologie morale « CHAPITRE I. Des Péchés de luxure non consommée, sections 644-651. » pp. 291-296

On excuserait cependant une femme qui, ne se permettant rien de contraire à la décence, prendrait part à la danse uniquement pour faire la volonté de son mari, auquel elle ne pourrait déplaire sans inconvénient.

174. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. -

[NDA] Quoique contraires dans leurs principes, leur résultat se trouve le même : ces deux grands Ecrivains sont à l’unisson pour les injures.

175. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « FRAGMENT D’UNE LETTRE A ME. DE ****. SUR LES SPECTACLES. » pp. 82-92

C’est pourquoi je ne puis supporter qu’on nous accoutume à regarder l’amour comme contraire à l’honneur, l’excuse du crime, et la source des plus noirs excès.

176. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « PRÉFACE » pp. -

Le séjour de cette ville, que bien des Français regardent comme triste par la privation des spectacles, deviendrait alors le séjour des plaisirs honnêtes, comme il est celui de la philosophie et de la liberté ; et les Etrangers ne seraient plus surpris de voir que dans une ville où les spectacles décents et réguliers sont défendus, on permette des farces grossières et sans esprit, aussi contraires au bon goût qu’aux bonnes mœurs.

177. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE III. » pp. 29-67

Il convient mieux à des Chrétiens, dit un Concile1 de Paris, en 829, de gémir sur leurs égaremens passés, que de courir après les bouffonneries, les discours insensés, les plaisanteries obscènes des Histrions ; le moindre effet que leur représentation produise, est d’amolir le courage pour la vertu, & d’écarter les Spectateurs de l’exactitude qu’ils devroient avoir, de remplir leur esprit de vanités frivoles, & de les livrer à des ris immoderés, si contraires aux loix de la modestie ; il n’est pas permis de se souiller par des Spectacles de cette nature, neque enim fas est hujusmodi Spectaculis fœdari. […]  20) & il ajoute (sans rien citer) que les Loix sont contraires à cette maniere de censurer les fidéles.

178. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VIII. Dans quelle Nation la Poësie Dramatique Moderne fit-elle les plus heureux progrès ? » pp. 203-230

Il avoue en même tems les grands défauts de ce Poëte, un merveilleux contraire à la Nature, des pensées outrées, des expressions ampoullées Bombast, une versification tonante Thundering : mais il l’excuse en disant qu’il travailloit pour plaire à une Populace to please the Populace, & que juger Shakespear sur les Régles d’Aristote, ce seroit juger un homme sur les Loix d’un Pays où il n’a jamais été, & qu’il n’a pu connoître. […] Tout Poëte connoissant son Art, en traitant ce Sujet, aura pour objet d’inspirer l’horreur d’une Passion qui a des suites si terribles : l’objet de Dryden paroît tout contraire.

179. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 5. SIECLE. » pp. 147-179

Si Dieu permet que ces désordres arrivent, c'est alors qu'il en est plus irrité : s'il laisse ces crimes impunis, c'est alors qu'il les punie plus sévèrement ; et quand il ôte aux hommes les moyens d'entretenir leurs vices, et que par la pauvreté il détruit l'abondance et la multiplication des voluptés ; ce traitement qui paraît contraire à leurs désirs, est un effet de sa miséricorde. […] Combien il s'en trouve à qui ses œuvres, et sa conduite déplaisent, car lorsqu'il veut quelque chose de contraire à la volonté des hommes, à cause qu'il est le Souverain maître, et qu'il sait bien ce qu'il fait, et qu'il ne considère pas tant nos inclinations que notre utilité, ceux qui voudraient que leur volonté s'accomplît plutôt que celle de Dieu, voudraient aussi réduire sa volonté à la leur, au lieu de corriger et de régler la leur par la sienne.

180. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

Sans entrer dans la raison des ces deux partis contraires, je voudrois les juger sur les progrès que la nation a fait dans la vertu depuis 25 ans que Voltaire, leur oracle, s’est avisé d’indiquer la nouvelle école dans les vieux jeux de paume, devenus, des salles de spectacle. […] Il est vrai qu’elle pouvoit se dispenser de la remplir de Poëtes licencieux ; ainsi que de donner pour le sujet du du prix l’Eloge de Moliere, & d’annoncer ainsi au public que des ouvrages contraires aux bonnes mœurs, qui devroient à jamais en fermer les portes, pouvoient être un titre pour être admis dans son Sanctuaire, ou être couronné de sa main. […] Le théâtre espagnol a été comme le notre, grossier & obscéne : on n’y voyoit, on n’y entendoit que des choses contraires à la modestie.

181. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

Linguet, après avoir soutenu avec courage le parallele des deux scènes de Paris & de Madrid, dans le détail des ornemens, ballets, intermedes, actrices, sifflets, &c. attaque avec la même intrépidité les légions dramatiques de cette puissante monarchie, il en critique les défauts : longueur énorme des pieces, ridicule des habits contraires au costume, par l’attachement aveugle de la nation à ses usages, mépris des regles, point d’unité, d’action, de lieu, de temps, enfant au premier acte, & barbon au dernier . […] On s’attend bien que, selon la coutume des commentateurs, les beautés du grand Shakespear sont sans nombre & au-dessus de tout, ses fautes légeres & en petit nombre : il est pourtant vrai que c’est précisément le contraire. […] Ceux qui la permettent ont une expérience contraire.

182. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE I. Du sombre pathétique. » pp. 4-32

Cette femme mourante voit son amant parmi ces Religieux, l'appelle, lui parle, et déclare publiquement son sexe, son amour, ses folies, ses crimes, par un discours dont le brillant, la vivacité, les antithèses, la suite artiséea, le long détail, sont aussi contraires à la tristesse et à la faiblesse de l'esprit, que son énorme longueur est au-dessus de la faiblesse du corps d'une agonisante, et surtout répréhensible dans une personne qu'on dit se convertir dans ce moment terrible, et qui s'occupe avec la plus vive passion de ce que sa conversion l'oblige d'oublier, et qui ne peut que scandaliser ceux à qui elle en fait l'étalage. […] Les miracles sont des opérations passagères, contraires ou supérieures aux lois de la nature, forment-elles un sein, même dans un sens métaphorique ? […] Tout est dans cette pièce contraire à la décence, à la religion, à la vraisemblance, aux bonnes mœurs, Quoi de plus absurde que des Moines de la Trappe sur un théâtre !

183. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VII. » pp. 115-130

Non-seulement on veut de l’amour en une Comédie, on exige que cette passion soit violente, que la jalousie s’en mêle, que la volonté d’un pere ou d’un tuteur se trouve contraire, & que l’on employe une adresse merveilleuse pour surmonter les obstacles ; on donne des leçons aux jeunes personnes qui sont dans le cas, pour atteindre au même but, en pratiquant les mêmes finesses.

184. (1715) La critique du théâtre anglais « AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR. » pp. -

Evremond prenne ici les Mœurs, c’est-à-dire, ou par rapport aux règles du Théâtre, ou par rapport à celles de la Morale, les mœurs de la Comédie Anglaise sont très contraires aux mœurs de la Comédie des Anciens.

185. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « EXTRAIT DE QUELQUES PENSEES SAINES. Qui se rencontrent dans le livre de J.J. Rousseau contre le Théâtre, ou condamnation de son système par lui-même. » pp. 66-77

vice ne s’insinue guère en choquant l’honnêteté, mais en prenant son image ; et les mots sales sont plus contraires à la politesse qu’aux bonnes mœurs : voilà pourquoi les expressions sont toujours plus recherchées, et les oreilles plus scrupuleuses dans les pays les plus corrompus.

186. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies a corriger. » pp. 295-312

Je me flatte d’avoir démontré dans le premier Chapitre de cet ouvrage combien la Comédie de l’Avare telle qu’elle est, est contraire aux bonnes mœurs ; par tout ce que j’ai dit sur les amours de Cléante et Elise les deux enfants d’Harpagon, il semble que je devais en conséquence placer cette Pièce dans la classe des Comédies que je rejette.

187. (1658) L’agent de Dieu dans le monde « Des théâtres et des Romans. CHAPITRE XVIIII. » pp. 486-494

On a trouvé l’art d’ajuster aux désirs humains, ces deux mouvements qui semblent contraires et en deux heures représenter aux yeux sur les théâtres, toutes les grandes actions avec les aventures d’une longue et célèbre vie ; comme si elles étaient présentes.

188. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75

Ayant à plaire au public, il a consulté le goût le plus général de ceux qui le composent ; sur ce goût il s’est formé un modèle, et sur ce modèle un tableau des défauts contraires, dans lesquels il a pris ces caractères comiques, et dont il a distribué les divers traits dans ses pièces. […] [NDE] Pour l’essentiel, et sauf indication contraire, ce chapitre reproduit des paragraphes tirés de la Lettre à M.

189. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67

D’abord c’est une défense générale à tous les Fidèles d’assister à aucune espèce de comédie ; ce qui leur a été défendu de tout temps comme contraire aux bonnes mœurs. […] Les règles des Jésuites y sont absolument contraires, ces règles célèbres, si bien combinées pour un gouvernement despotique, que le Cardinal de Richelieu, ce grand politique, disait qu’ « il n’en voudrait pas davantage pour gouverner tout un monde », et pour cette raison ne donna aux Jésuites aucune entrée, ni dans sa conscience, ni dans les affaires de l’Etat, et fit renvoyer de la Cour le P.

190. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver. » pp. 128-178

Ce n’est pas que j’ignore que mon Lecteur, s’il a retenu tout ce qu’il a lu jusqu’à présent, ne soit en droit de me regarder comme l’ennemi déclaré de la passion d’amour sur la Scène ; et j’avoue sans peine qu’il aura raison : cependant, autant que je suis contraire à cette passion, lorsque la représentation en est nuisible, et qu’au lieu de guérir une maladie, elle ne fait que la rendre plus dangereuse ; autant suis-je éloigné de l’exclure du Théâtre, toutes les fois qu’elle y pourra paraître avec utilité, et d’une manière qui tende à en corriger les inconvénients. […] Mais je répondrais en premier lieu que, dans le nombre de ces Tragédies que je conserve, je n’ai pas prétendu qu’elles fussent toutes dignes d’être conservées en leur entier ; je sais que la plupart de ces Pièces pourraient être placées dans la classe de celles qui ont besoin d’être corrigées ; cependant, si on venait à les représenter telles qu’elles sont sans aucun changement, je me flatte qu’on n’y trouverait rien de contraire aux bonnes mœurs, ni qui fût de mauvais exemple : et, quant aux petites bagatelles qui mériteraient ou d’être corrigées, ou d’être supprimées totalement, je m’en rapporte à ceux qui seront nommés, en cas que mon projet réussisse, pour examiner les Pièces du Théâtre de la réforme plus sévèrement que je n’ai prétendu le faire.

191. (1759) Lettre sur la comédie pp. 1-20

Si la prétention de ce caractère, si répandue auiourd’hui, si maussade comme l’est toute prétention, & si gauche dans ceux qui l’ont malgré la nature & sans succès, n’étoit qu’un de ces ridicules qui ne sont que de la fatuité sans danger, ou de la sottise sans conséquence, je ne m’y serois plus arrêté ; l’objet du portrait ne vaudroit pas les frais des crayons : mais outre sa comique absurdité, cette prétention est de plus si contraire aux régles établies, à l’honnêteté publique, & au respect dû à la Raison, que je me suis cru obligé d’en conserver les traits & la censure, par l’intérêt que tout Citoyen qui pense doit prendre aux droits de la Vertu & de la Vérité.

192. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VI. » pp. 98-114

La fureur des Duels vient de l’opinion fausse que l’on doit conserver son honneur aux dépens de la vie de quiconque ose le flétrir, & pour le réparer, qu’il est indispensable de tuer un agresseur : or, cette opinion, aussi contraire à la raison qu’à l’Evangile, est préconisée dans le Cid, & c’est un pere qui donne cette horrible leçon à son fils :               contre un arrogant éprouver ton courage, Ce n’est que dans le sang qu’on lave un tel outrage, Meurs ou tue… On n’est pas moins choqué d’entendre dire à Chimene, s’adressant au meurtrier de son pere qu’elle va bientôt épouser : Tu n’as fait le devoir que d’un homme de bien.

193. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-9

Le contraire de ce qu’enseigne le theatre : ils apprenoient à ne pas suivre les mouvemens inconstans d’une galanterie volage, d’une débauche insatiable, à qui tout sert d’aliment, concubitu prohibere vago, dare jura maritis .

194. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XII. Du Dimanche et des jours des Fêtes. » pp. 54-66

Eusèbe écrit que Constantin a fait beaucoup d’ordonnances touchant la piété avec laquelle les fidèles doivent célébrer le jour du Dimanche, et les Fêtes des Saints Martyrs, et qu’il a commandé qu’on quittât toutes les occupations extérieures et mondaines ; afin qu’on pût dans cette liberté, et dans ce repos fréquenter les Eglises, et prier avec plus d’assiduité et de ferveur ; et nous rapporterons encore plus bas plusieurs autres ordonnances des Empereurs sur ce sujet ; par lesquelles il paraît évidemment qu’il n’y a rien de si contraire aux lois divines et humaines, et à la raison même, que d’employer à la volupté, et au plaisir, des jours qui sont consacrés au culte de Dieu, et institués pour ne vaquer qu’aux choses divines.

195. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XIV. Que les danses sont aussi défendues les jours des Fêtes par les lois Canoniques. » pp. 76-93

« Il faut , dit-il, exterminer cette coutume pernicieuse, et contraire à la Religion, par laquelle le peuple déshonore les solennités des Saints.

196. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XX. Spectacles condamnés par les saints Pères et par les saints conciles. » pp. 168-178

Le moindre effet que leur représentation produise est d’amollir le courage pour la vertu, et d’écarter les spectateurs de l’exactitude qu’ils devraient avoir dans les exercices de la piété, de remplir leur esprit de vanités frivoles, et de les livrer à des ris immodérés qui sont si contraires aux lois de la modestie.

197. (1733) Traité contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE TRAITÉ. CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 247-261

Rosin, Boulanger, et Lacerda prétendent le contraire.

198. (1759) Remarques sur le Discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie « Remarques sur le discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie. » pp. 350-387

C’est par-là que la Tragédie suspend l’impression du vice qui le domine ; elle en interrompt le cours par un mouvement contraire ; il s’anime à la vûe de la gloire qui environne les Héros ; il aime à se laisser enflamer d’une noble émulation ; il s’applaudit en secret de ce sentiment, dont le cœur le plus corrompu est toujours agréablement flatté, & peu s’en faut qu’il ne se croye vertueux, parce qu’il admire la Vertu. […] Ainsi par des effets contraires, mais qui naissent de la même cause, la Comédie nous inspire l’estime de nous-mêmes par le mépris des défauts dont nous croyons être exempts, & la Tragédie ne nous l’inspire pas moins par l’admiration des vertus que nous nous flattons de posséder, ou dont nous trouvons au moins les semences dans notre ame. […] Cette réflexion est une nouvelle preuve de ce que je disois il n’y a pas long-temps, que l’homme a souvent des goûts contraires qui ont chacun leur genre de volupté, & que l’adresse du Poëte consiste à les satisfaire tous également. […] Lorsque nous imitons nous-mêmes, nous goûtons plusieurs plaisirs qui ne dépendent point de celui d’appercevoir des rapports ; comme le plaisir d’agir qui nous fait sentir notre force ; le plaisir de mépriser l’original, & de le regarder comme étant fort au-dessous de nous, si nous ne l’imitons que pour le tourner en ridicule ; le plaisir contraire de jouter en quelque maniere contre notre modele, s’il nous paroît digne d’estime ou d’admiration, & de nous flatter d’avoir remporté la victoire, &c.

199. (2019) Haine du théâtre: Bibliographie France (traités, pamphlets, documents, etc.)

De la Comedie contraire aux promesses du batême », p. 223-247. […] De la Comédie, contraire aux promesses du Baptême », p. 210-234. […] Dans lesquelles on prouve que les Spectacles sont contraires à la Religion Catholique, selon les Canons et les sentimens des PP. de l’Eglise, Avignon, chez les libraires associés, 1762, p. 210-223. […] Dans lesquelles on prouve que les Spectacles sont contraires à la Religion Catholique, selon les Canons et les sentimens des PP. de l’Eglise, Avignon, chez les libraires associés, 1762, 223 p. (1 f.). […] Mahy, La Comédie contraire aux principes de la morale, 1754 • Mahy (....-.... ; abbé) : La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne.

200. (1671) La défense du traité du Prince de Conti pp. -

L’Auteur de la Dissertation prétend tout le contraire : et toutes ses preuves ne sont fondées que sur des suppositions visiblement fausses. […] , aujourd’hui par hasard au Spectacle qu’on représente à midi, pour y voir les Jeux, pour entendre quelque bon mot, et pour y trouver quelque divertissement plus agréable que le combat sanglant des gladiateurs ; Mais j’y ai trouvé tout le contraire de ce que je pensais. […] , « qu’on ne jouait point de Comédies, ni de Tragédies parmi les Lacédémoniens, pour ne point écouter, non pas même en se jouant, ceux qui représentaient des choses contraires à leurs lois  ». A combien plus forte raison les Chrétiens devraient-ils s’abstenir d’écouter et de voir représenter les choses qui sont si contraires à la Foi Chrétienne ? […] Certes on ne saurait guère rien avancer de plus injurieux à la sainteté de la Religion Chrétienne, ni de plus contraire aux sentiments des Pères de l’Eglise, que de dire, que les Spectacles sont dignes des Chrétiens : « Il y a donc des Chrétiens, dit S. 

201. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

Qui ne regarde celles qui sont dans une profession si contraire aux engagements du Baptême, comme des esclaves exposées, en qui la pudeur est éteinte ? […] … La nécessité de se nourrir, ne pouvant servir d’excuses à ceux qui mangeraient volontairement des viande vénimeuses, parce qu’elles sont contraires à la fin du manger, qui est de conserver la vie du corps ; le besoin que l’on a de se délasser quelquefois ; ne peut ainsi excuser ceux qui prennent la Comédie pour divertissement, puisqu’elle imprime de mauvaises qualités dans l’esprit, qu’elle excite les passions, et dérègle toute l’âme. […] Desprez de Boissy 33 : « Que les Théâtres n’y sont pas ouverts pendant toute l’année, que la plupart des acteurs n’y font le métier d’histrions que pendant le temps des folies épidémiques du Carnaval : qu’au reste la tolérance, dont le Gouvernement civil use à leur égard, n’est point partagée par le ministère ecclésiastique ; puisqu’à Rome, comme ailleurs, les Prédicateurs ne cessent de tonner dans les chaires contre ces funestes amusements, et que les Confesseurs instruits n’y ont pas moins de zèle à se déclarer contre ces plaisirs si contraires à la Morale chrétienne.

202. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

Cette méthode simple qui aurait pu avoir dans cette rencontre au moins autant d’utilité que l’autre, sans en avoir l’inconvénient capital que je viens de signaler, non plus que celui d’affaiblir davantage des parents déjà faibles qui, trop sensibles aux ridicules et aux reproches dont ils voyent accabler Harpagon, donnent dans l’excès contraire, se laissent fléchir et mener par des enfants exigeants et prodigues qui les ruinent avec leurs créanciers. […] Et après cette clémence, plus que divine, comme l’auteur, par une autre contradiction, le montre lui-même dans son Festin de Pierre, où Dieu engloutit un méchant, recommandée dans le Misantrope envers les agents de tous les désordres de la société, des plus grands maux qui accablent les hommes ; si vous vous rappelez les coups sensibles et redoublés qui ont été portés aux femmes les plus innocentes des malheurs du monde ; si vous réfléchissez à l’extrême rigueur avec laquelle ont été punies par le même auteur dans deux autres pièces fameuses des fautes de grammaire, ou des ridicules, quelques travers à l’égard desquels ses préceptes d’indulgence étaient excellents et obligés ; si vous remarquez encore qu’après avoir ridiculisé les délassements et les plaisirs honnêtes des sociétés les plus décentes de son temps, et avoir renvoyé durement à leurs aiguilles et à leur pot au feu des femmes plus opulentes et plus distinguées que la Dlle de Sotenville, personnage de l’Ecole des Femmes, il donne pour exemple cette dernière qui a des goûts et tient une conduite tout-à-fait opposés à celle qu’il prescrit aux autres ; car c’est bien la proposer de fait pour exemple contraire que de la rendre le personnage aimable de la pièce, et de lui donner raison, la faire applaudir en public lorsqu’elle rejète les remontrances de son époux, qui lui rappelle des préceptes appropriés à celui des aiguilles et du pot au feu, et refuse de se consacrer à son ménage et à sa famille, en déclarant qu’elle ne veut pas s’enterrer, qu’elle n’entend pas renoncer aux plaisirs du monde, qu’elle se moque de ce que disent les maris, qu’elle veut jouir indépendamment d’eux des beaux jours de sa jeunesse, s’entendre dire des douceurs, en un mot voir le monde ; tel est le langage de la maîtresse de cette école (Ariste que Molière rend exemplaire aussi dans l’École des maris est parfaitement de l’avis de donner toutes ces libertés aux femmes ; elles en ont bien joui depuis ces inspirations ; quand on les leur a refusées, elles les ont prises) ; si on fait ces rapprochements ou remarques, dis-je, sans prévention, il est impossible, à la vue de tant de contradictions incontestables et de cette variation de principes et de conduite de ce fameux poète comique, de ne pas soupçonner au moins que son désir d’améliorer les mœurs était aveuglé et dirigé par une verve impérieuse et désordonnée qui le portait à appréhender et fronder à tort et à travers telles classes, telles professions et réunions, ou telles personnes, et de faire rire le public à leurs dépens, et au profit de sa manie et de sa renommée. […] Je voudrais bien pouvoir aussi réduire son influence à cette heureuse inutilité ; mais je suis invinciblement entraîné dans une opinion contraire : je vois avec conviction dans le fond ou l’ensemble de ses œuvres un cours complet de démoralisation ; je vois qu’après avoir suscité une guerre cruelle à la vertu par le Tartufe, et lui avoir enlevé ses postes les plus importants par les Précieuses ridicules, et les Femmes savantes, il lui a coupé toute retraite par le Misantrope.

203. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

NOUS avons vu en bien des endroits de cet ouvrage, combien l’amour, qu’on a la fureur d’introduire dans toutes les piéces de théatre, est dangereux pour les mœurs, & contraire au bon goût ; j’ajoute qu’il y est ordinairement ridicule, accompagné de circonstances, qui en forçant la nature, & choquant la vraissemblance, le rendent absurde ; mais on pardonne tout à l’amour, de quelque maniere qu’il se présente, il est toujours bien reçu, il faut à quelque prix que ce soit lui trouver par-tout une place. […]  5 & 6, ce qui est aussi contraire à la sainteté de son état, & au caractère de son esprit, qu’à la Réligion & aux mœurs. […] Ce seroit évidemment tout le contraire ; quelle idée !

204. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VI. Euphemie. » pp. 129-148

On ne le fait jamais dans les Couvens ni dans les prieres : c’est un style protestant, contraire au costume. […] grossiereté entre gens de condition, opposée aux principes d’une bonne éducation, contraire dans l’un & l’autre à la modestie religieuse & entre personnes qui se sont aimées & se quittent, opposée à la sévérité de la pénitente & à la gravité de l’exhortation.

205. (1758) Lettre à M. Rousseau pp. 1-42

Vous nous faites sentir, au contraire, que nous avons la véritable idée du mérite ; car le jugement qu’en général nous portons de pareille femme ; notre procédé même envers elle, est bien contraire à celui que vous nous imputez. […] Ici votre dessein, ou plutôt le chagrin de votre humeur se développe tout entier, et vous nous forcez à vous plaindre, tout contraire que vous êtes à nos plaisirs, tout cruel que vous voulez paraître envers des objets qui sont nous-mêmes.

206. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XIX. Des Talens mal-à-propos attribués aux Comédiens. » pp. 45-62

Elle fait choix, par un discernement exquis, des moyens qui semblent aux yeux du vulgaire promettre un effet tout contraire à ses vûes.

207. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXII. De l’usage du Théatre relativement au Comédien. » pp. 104-121

Il leur faut des efforts continuels pour remplir leur mémoire d’idées qui n’ont qu’une fin unique ; pour emprunter des situations toutes contraires à celles de leur ame ; enfin pour paroître embrasés du feu des passions au milieu de l’insensibilité, & de la langueur.

208. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien quatrieme. Sur la vanité & le danger des Bals, & des Danses en particulier, Tiré de la Bibliotheque des Predicateurs, composé par le Reverend Pere Vincent Houdry de la Compagnie de Jesus. » pp. 57-66

Après le Bal, un esprit mondain, mille pensées des objets, qui ont frappé les yeux, des attachemens le plus souvent criminels… Le Bal & les Danses, tels qu’ils se pratiquent en ce tems sont criminels, parce qu’ils sont contraires à la profession du christianisme étant défendus par les Conciles, & par la Doctrine de l’Eglise, & une occasion de plusieurs pechez, & qu’il est rare, qu’on s’en retourne aussi pur, & aussi innocent qu’on y est allé… On ne peut nier que les Saints de l’ancien Testament, n’ayent quelque-fois témoigné leur joye par une espece de danse, mais c’estoit pour rendre graces à Dieu de quelque heureux succés, ou de quelque signalée faveur, qu’ils en avoient reçuë, & ces marques de rejoüissance étoient accompagnées d’un culte religieux, qu’ils rendoient au Seigneur.

209. (1664) Traité contre les danses et les comédies « INSTRUCTION, et avis charitable sur le sujet des Danses. » pp. 177-198

Jésus-Christ Luc. 9 a enseigné une doctrine et mené une vie toute contraire à ces divertissements, « Si quelqu’un (dit-il) veut venir après moi, qu’il renonce à soi-même, porte sa Croix et me suive.

210. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Jugement sur la Comédie du Festin de Pierre. CAS II. » pp. 805806-812

 » Le Concile ajoute : « Le Prédicateur fera voir que les Comédies et les autres spectacles sont la source de presque tous les désordres qui déshonorent le Christianisme ; il fera voir combien ils y sont contraires, combien ils sont conformes aux maximes des Païens, et avec combien de ruse et d’artifice le démon les a inventés ; ce qui suffit pour montrer qu’on les doit entièrement exterminer.

211. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

Que de jeunes personnes de deux partis, de deux religions contraires, de deux conditions fort inégales, s’aiment & veuillent s’épouser malgré la défense de leurs parens, ces amours ne sont pas impossibles : mais que, dans le temps qu’elle déclare son amour, cette bourgeoise dise hautement, par un gasconnade de grenadier, j’épouserai plutôt le dernier soldat de Henri que le Duc de Mayenne lui-même  ; que le pere de l’amant change & permette à son fils d’épouser une royaliste qu’il lui avoit défendue ; que, dans le même temps, il lui ordonne de venir dans l’armée de la Ligue, & de combattre le parti de sa maîtresse, la brutalité de ses déclarations, la contradiction de cette conduite sont-elles vraisemblables ? […] Il y a même dans cet artifice quelque chose de contraire à la droiture & à la franchise de ce Prince. […] Il faut bien aimer les prophéties pour en multiplier les fictions, & présenter un homme si contraire à lui-même, pour les croire & ne pas en profiter. […] Il a fait même tout le contraire : mais il a bien trouvé le moyen de favoriser le Calvinisme, d’amasser beaucoup d’argent, d’enrichir une foule de maîtresses, de faire la paix avec l’Espagne, de favoriser la révolte de la Hollande & les Protestans d’Allemagne, d’avoir une cour brillante, de faire de grandes dépenses, &c.

212. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

Ces grands mots ne sont que du verbiage, & cette charité tant vantée est contraire aux bonnes mœurs. 1°. […] Mais ce qui est bien plus important, c’est le mêlange profane du bien & du mal, de la vertu & du vice ; & cette idée fausse, contraire à l’oracle de Saint Paul, de ne pas faire du mal pour procurer du bien, non sunt facienda mala ut eveniant bona , cette alliance très-peu religieuse est réprouvée par le saint apôtre, II Cor. 6. […] Ce paradoxe de l’abbé Lachau, contraire à toutes les idées du monde entier, sans exception, depuis plus de quatre mille ans, ne seroit que ridicule, si l’élégance, le goût du style galant, les détails révoltans de toutes les histoires sans nombre, toutes roulant sur la débauche, les estampes obscènes en grand nombre, où la déesse est représentée, n’étoit une très-grande occasion d’offenser Dieu. […] Un pere qui reçoit son fils prodigue, un voyageur qui soulage un homme blessé par des voleurs, un pasteur qui cherche une brebis égarée, un riche qui refuse l’aumône aux pauvres, un pharisien & un publicain qui prient dans le temple, n’ont rien de contraire à la nature, il arrive tous les jours des faits pareils : mais un chat qui parle, une belette qui raisonne, des souris qui tiennent conseil, sont rire les enfans mêmes à qui on donne des pareils docteurs.

213. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

On n’y voit que deux Sœurs, l’une favorable, & l’autre contraire. […] Le mot sembler est injurieux à Dieu, & contraire à sa prescience infinie. […] Mais ces obscénités sont-elles les seules indécences contraires aux bonnes mœurs ? […] précisément le contraire de ce qu’on a prétendu, que les enfans prennent le plus grand travers dans le choix de leur état, qu’ils n’agissent que par passion ou par caprice, qu’il est nécessaire que les parens soient consultés, & aient l’autorité pour les contenir ; sans quoi ils se perdroient eux-mêmes, ruineroient & déshonoreroient leur famille.

214. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. » pp. 1-75

Au surplus, s’il m’échappe quelque chose de contraire à la saine doctrine, je le condamne d’avance, & le rétracte de toute la sincérité de mon cœur. […] Que ces mêmes Poësies fussent des Tragédies, seroient-elles par ce seul endroit plus contraires à la morale chrétienne, moins innocentes aux yeux de la Religion ? […] On pourroit entrer plus avant dans cette discussion ; quoiqu’après tout, les raisonnemens les plus longs n’aboutiroient guère qu’à ce que je viens d’observer, soit sur le danger des Spectacles, en suivant l’avis de ceux qui les condamnent, soit sur les précautions qui peuvent garantir de ce danger, en préférant l’opinion contraire. […] Au moins est-il certain que dans ses Tragédies les plus tendres, les plus propres à émouvoir les passions, il ne lui est jamais rien échappé de contraire à la bienséance, ni aux bonnes mœurs.

215. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

Les Pères assurent qu’on n’y peut pas assister, les Docteurs Scholastiques soutiennent le contraire. […] Or est-il qu’en lisant les Comédies d’aujourd’hui, nous ne nous sentons excités à rien de contraire à la pudeur, qu’elles ne sont propres qu’à faire rire, et incapables de laisser dans l’esprit de ces idées fâcheuses dont Salvien ne pouvait se débarrasser. […] Ce n’est point mon sentiment ni ma doctrine particulière ; mais la doctrine« Doctrina mea non est mea. » et le sentiment des Saints Pères, que j’ai lus et relus, et dont j’ai tiré ce qu’il pouvait y avoir de favorable ou de contraire aux Spectacles. […] [NDUL] « Je dis donc, Philothée, qu’encore qu’il soit loisible de jouer, danser, se parer, ouïr des honnêtes comédies, banqueter, si est-ce que d’avoir affection à cela, c’est chose contraire à la dévotion et extrêmement nuisible et périlleuse. » (Introduction à la vie dévote, I, 23).

216. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174

Au seul nom de César, d’Auguste, d’Empereur, Vous eussiez vu leurs yeux s’enflammer de fureur, Et dans le même instant, par un effet contraire, Leur front pâlir d’horreur, et rougir de colère. […] Distinction des tyrannicides, qu’un Français rejette avec horreur, puisque les partisans du sentiment contraire n’en demandent pas davantage, pour avoir le champ libre. […] Voici la démonstration du contraire. […] , les personnages récitants peuvent, par le fond des choses, et surtout par la véhémence de la déclamation, faire sur le plus grand nombre des spectateurs des impressions contraires au repos des Etats monarchiques. » Belle excuse !

217. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

Les premiers viendraient de son état, & nuiraient à l’importance ; les seconds, de sa personne, & seraient contraires à l’intérêt & à l’agrément. […] Comme l’on s’est apperçu que le jeu des Comédies-Ariettes était contraire au véritable Actricisme, on ne permettra ni aux Comédiens, ni aux Tragédiens de s’y exercer ; l’on choisira, parmi les Jeunes-gens, des voix agréables pour ce genre en particulier, & ces Acteurs-citoyens ne seront qu’Arietteurs. […] Depuis quelque temps, les deux Théâtres français & italien, semblent suivre une route opposée : le premier a porté la décence jusqu’au scrupule ; le second fait tout le contraire. […] Il est fâcheux que le Spectacle favori soit contraire au progrès de l’Art déclamatoire. […] J’espère que l’expérience montrera le contraire.

218. (1640) L'année chrétienne « De la nature, nécessité, et utilité des ébats, jeux, et semblables divertissements. » pp. 852-877

 »2 Ces discours eurent telle force, que ce peuple trop crédule eût quitté l’entreprise commencée, si Josué, qui était allé visiter la même terre, aussi bien que les autres, n’eût dit tout le contraire, et n’eût fait voir la facilité de conquérir tout ce pays-là, la douceur de vie, les commodités des fruits, et d’autres choses nécessaires à la vie qui s’y rencontraient. […] s’il arrive que vous soyez contrainte, soit par vos parents, soit par d’autres, à qui vous n’osiez pas refuser de vous trouver en des compagnies, où les discours récréatifs ont quelque chose de mal, et sont contraires à la volonté de Dieu : de peur d’y intéresser votre âme ; imitez Sainte Catherine de Sienne, dressez en votre cœur une cellule ou cabinet, et une secrète retraite, en laquelle votre esprit demeure, se retire, et traite avec Dieu ; lors vous y pourrez être, sans encourir aucun dommage, et quasi sans savoir ce qu’on y a dit, ou fait. […] si peut-être la prudence Chrétienne à raison de quelque circonstance d’une nécessité ou grande charité, ne vous dicte le contraire, ces temps sont, 1. 

219. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE IV. Extrait des Lettres de M. Clément. » pp. 85-106

Tout y étoit traité avec une simplicité & une sorte de familiarité absolument contraire à nos idées. […] Cette idée est contraire au principe d’Horace, généralement reçu : Si vis me flere, dolendum est prius ipsi tibi.

220. (1764) De l’Imitation théatrale ; essai tiré des dialogues de Platon : par M. J. J. Rousseau, de Genéve pp. -47

Or nous avons vû ci-devant que ce ne sçauroit être par la même faculté de l’ame, qu’elle porte des jugemens contraires des mêmes choses considérées sous les mêmes relations. […] Or, par les raisons que nous avons déjà discutées, il est impossible que l’homme, ainsi présenté, soit jamais d’accord avec lui-même ; & comme l’apparence & la réalité des objets sensibles lui en donnent des opinions contraires, de même il apprécie différemment les objets de ses actions, selon qu’ils sont éloignés ou proches, conformes ou opposés à ses passions ; & ses jugemens, mobiles comme elles, mettent sans cesse en contradiction ses desirs, sa raison, sa volonté & toutes les puissances de son ame.

221. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

Il suffit pour se convaincre du contraire, de les considérer lorsque l’absence du tumulte & de la dissipation les rend à eux-mêmes. […] On serait mal fondé à m’objecter que de pareils accidens peuvent avoir lieu aux Théatres de la Nation ; l’expérience, qui, en pareil cas, doit seule nous servir de guide, nous prouve le contraire. […] non, sans doute, puisqu’il est avoué & reconnu qu’ils sont également contraires aux intérêts du Souverain, & à ceux de ses Peuples. […] Comme la Capitale, ainsi que je l’ai dit, donne le ton aux Provinces, ce serait risquer la perte des mœurs de la Nation entiere, que de laisser subsister plus long-tems ces Jeux si contraires aux sages mesures que le Roi prend pour assurer le bonheur de ses Peuples. […] , que rien n’est plus contraire à la saine morale, que de réveiller par des situations séduisantes, un sentiment aussi dangereux que l’amour, que dire des ces Trétaux, où l’on ne rougit de rien, soit dans le discours, soit dans la pantomime, excepté de la décence & de l’honnêteté ?

222. (1639) Instruction chrétienne pp. -132

Nous maintenons que cela est contraire à la Majesté de la Religion, et injurieux au sacré Ministère institué de Dieu pour édifier notre foi : et qu’il n’est loisible de détourner la parole de Dieu de son droit usage, pour la faire servir aux jeux et aux plaisirs des sens : puisqu’en l’Eglise de Dieu, toutes choses doivent être rapportées à la modestie et vraie piété, afin que l’âme soit portée à la Religion, et à la contemplation respectueuse des choses divines. […] Et l’expérience témoigne que souvent les plus modestes, par la vue de tels spectacles se laissent aller au vice contraire, et peu à peu se rendent impudents. […] Quoi, s’il fait profession du contraire ? […] Or nous faisons tout le contraire. […] Les passions suscitées par le théâtre sont le contraire des passions dévotes qu’excite le S. 

223. (1647) Traité des théâtres pp. -

Mais comme Satan pour se déguiser un temps, et paraître lors en Ange de lumière, ne laisse pas d’être Satan, Encore que les Théâtres, parfois, prennent un plus beau masque, et ne montrent pas ce qu’ils ont de hideux, ils ne laissent pas d’être toujours les mêmes, c’est-à-dire, des lieux destinés de leur nature à la dissolution ; et ainsi, comme rien de contraire ne saurait être de durée, ils ne manquent point de retourner bientôt à leur naturel. […] D’ailleurs, étant question en particulier de ceux qui jouaient les Tragédies, et se vantaient de ne rien dire que de bon, et de sérieux, et les représentants, qui lui venaient demander accès, et libre entrée en sa République, « Ne croyez pas , leur répond-il, que nous souffrions aisément que vous veniez dresser vos Théâtres en lieu public, ni que vous produisiez des joueurs de farces, ni que nous endurions que vous prêchiez à nos Enfants, à nos femmes, à toute la tourbeas de la ville, le contraire de ce que nous leur enseignons. […] Pour ce qui est de ce Royaume, nous n’avions point appris jusques ici, que nonobstant la grande faveur qu’ils ont trouvée parfois auprès de quelques-uns qui avaient grande autorité, on ait relâché envers eux la rigueur des Anciennes Ordonnances, et en particulier de celle de Philippe Auguste, qui les bannit de sa Cour, comme gens qui « s’adonnaient à choses vaines et contraires au salut »Nicole Gilles en la Vie de Philippe Auguste. […] Car, au reste, si une assemblée de Pasteurs prescrivait quelque chose qui fût contraire à ce que Dieu a commandé. voire si S. […] Comprendre : il apert du contraire, le contraire est évident.

224. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12

Valère Maxime vous dira qu’on exposait sur le Théâtre des filles nues avec de jeunes garçons qui se permettaient aux yeux du peuple d’être les Acteurs d’un spectacle le plus contraire à la pudeur, et que Caton, averti que sa présence gênait le goût du peuple, quitta le Théâtre pour n’être point spectateur de cette licence impudique qui était dégénérée en coutumeb.

225. (1705) Traité de la police « Chapitre premier. Des Spectacles anciens, leur origine, leur division, leurs dérèglements, et les Lois qui ont été faites pour les réformer. » pp. 434-435

Par cette même Loi, pour ne pas jeter le Peuple dans la tristesse, par une trop grande austérité sur cette matière des spectacles, ne ex nimia harum restrictione tristitia generetur ; ils permirent la représentation des autres jeux, à condition d’en retrancher toutes sortes de licences contraires à l’honnêteté, et aux bonnes mœurs.

226. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI.  » pp. 193-217

Cette raison de modestie a fait prendre l’habit long aux femmes dans tous les pays du monde, à tous les Religieux sans exceptions, & la soutane à tous Ecclésiastiques Bénéficiers, ou dans les Ordres sacrés, & leur a fait défendre à tous de la tenir levée, & de laisser voir les habits de dessous, dont ordinairement le luxe & le faste, qui le disputent à celui du monde, sont si contraires à leur état ; contraste indécent & ridicule contre la modestie de la forme de l’un & la vanité du prix de l’autre. […] Cet excès n’est pas moins contraire à la simplicité, à l’humilité de l’état, que les habits courts le sont à la gravité & à la modestie ; & souvent par un nouveau ridicule ceux qui par air de grandeur traînent de longues queues, relevent la soutane par élégance.

227. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Théatre de Pologne. » pp. 80-105

Cette farce eut un dénouement tragique : plusieurs de ses nobles acteurs furent appellés en duel par des nobles spectateurs du parti contraire. […] & autres personnes de différens états & conditions, & une troupe de musiciens, de fiacres & autres gens de la plus basse espece, vous avez fait bien avant dans la nuit, à la lueur des flambeaux, une irruption dans la maison du Sérénissime Prince Weroninski, Nonce du même Palatinat de Braclaw, dont sont les Princes Czerseverstizki, & que m’y étant présenté à vous ; Amplissime Seigneur Poninski, vous m’avez attaqué par des paroles injurieuses à mon honneur, à ma réputation, vous avez même fait effort pour porter la main sur ma personne, & m’avez calomnié en ces termes : Voici mon ennemi, toujourt contraire à mes sentimens, que je méprise comme indigne d’être mon ami.

228. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre I. Continuation des Mêlanges. » pp. 7-31

Il y a encore bien des traits contraires à l’Ecriture. […] En 1699 il parut une comédie en vers intitulée, Critique du Tartuffe, qui en est une espece de parodie où on emploie beaucoup de vers de Moliere pour le ridiculiser, ou leur donner un sens contraire aux bonnes mœurs.

229. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137

Il parut l’année suivante un ouvrage Espagnol d’un Bénédictin contre les spectacles, où l’on prouve qu’ils sont contraires à la religion & aux mœurs. […] Oui sans doute : rien n’est plus contraire à la religion, aux bonnes mœurs & à l’État, que le théatrisme ; rien de plus barbare que lui.

230. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75

Il est vrai que la gloire d’être du goût & d’avoir servi aux plaisirs du serrail, flatteuse pour un Mahométan, ou pour un Comédien qui est ordinairement Mahométan d’inclination sur l’article, ne l’est guère pour un Chrétien, & que s’applaudir d’un succès qu’on devroit rougir d’avoir mérité, est bien contraire à l’esprit de l’Evangile. […] Le célibat de la débauche, plus contraire à la population que tout l’état Religieux, se multiplie à l’infini dans ceux mêmes qui frondent le plus cet état de sainteté, conseillé par l’Evangile.

231. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27

La morale des spectacles est précisément contraire à ce qu’enseigne la religion, & à ce qu’une mère sage dit à sa fille ; on y prend au premier coup d’œil l’amour le plus vif, on se l’avoue réciproquement sans honte, les Héros même s’en font gloire, & on prend pour s’épouser la même route qu’on prendroit pour le crime, démarches hasardées, fourberie, extravagance, fureur contre la résistance, & on y met même de la résistance, pour donner lieu aux indécences. […] Il entre dans le détail de ce qu’il faut réformer, selon ses idées, comme contraire aux mœurs, de mauvais exemple, pernicieux à la société.

232. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De l’Indécence. » pp. 21-58

Il est vrai que nous vivons dans un siècle corrompu, que les tableaux licencieux enchantent, séduisent ; mais il est encore des gens respectables qui prennent le parti de la modestie outragée, qui détestent tout ce qui est contraire aux bonnes mœurs. […] L’art éxige, autant que la bienséance, qu’on ne mette rien d’équivoque dans un ouvrage, rien qui puisse laisser une mauvaise idée dans l’esprit, & qui présente un sens contraire à ce qu’on veut lui faire signifier : c’est ce qui rend notre langue si difficile.

233. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142

Deux ou trois pièces sur mille paraissent faites dans la vue de défendre les droits de Dieu, le Festin de Pierre, les Philosophes, le Préjugé à la mode, mais sans succès, et avec un succès contraire. […] Il prétend que « Nicole ne composa son traité que pour se venger du grand Corneille, qui se déclarait hautement contre la nouvelle secte. » En effet il prend dans Corneille tous les vers qu’il cite comme contraires aux bonnes mœurs.

234. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

Par ce détour artificieux, l’Auteur s’est donné la coupable licence de hasarder les propositions les plus contraires à la religion et aux bonnes mœurs, et de confondre la nature et les bornes des deux puissances. […] C’est une critique indécente de tout ce qui condamne la comédie et frappe sur les Acteurs, ce n’est qu’un tissu de propositions scandaleuses, de principes erronés, de fausses maximes, et de propos injurieux à la religion, contraires aux bonnes mœurs, attentatoires aux deux puissances.

235. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

Beaumon, Avocat au Parlement, qu’on trouve dans le Recueil des facéties Parisiennes, est très ingénieux et très sage ; et quoique obligé par la nécessité de la cause d’excuser la comédie, bien différent de son confrère Huerne de la Mothe, il convient de bonne foi, « que la religion n’approuve point et même condamne les spectacles, qu’on ne peut y assister quand un mouvement intérieur de la conscience s’y oppose (ce qui assurément arrive à tout le monde, s’il est de bonne foi), et qu’un guide éclairé (l’Eglise) le défend, et que sans avoir égard aux exemples contraires, la règle la plus sûre est de déférer sans réserve à ceux qui sont chargés de notre conduite » (leurs sentiments ni sont ni douteux ni ignorés). […] Mais la Comédie Française n’en peut tirer aucun avantage, elles lui sont même contraires. 1.° La Basoche a eu des lettres patentes de Philippe le Bel et de quelques autres Princes ; mais elles ne regardent que leur juridiction et leurs privilèges, et ne font aucune mention de comédie, qui ne s’y introduisit que longtemps après.

236. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

Ces deux objets sont en effet toujours exposés aux regards & aux libertés criminelles, & toujours propres à faire naître des complaisances & des mouvemens contraires à la pureté, à occasionner les plus grands désodres. […] Ils le font même sans intérêt ; ce livre n’a rien de contraire à leur Doctrine, ce n’est qu’une envie bizarre de contredire l’Eglise Catholique. […] La conduire & les paroles de Judith sont un tissu de traits contraires aux loix de l’Evangile.

237. (1686) La Comédie défendue aux chrétiens pour diverses raisons [Traité des jeux et des divertissemens] « Chapitre XXV » pp. 299-346

Plutarqueg rapporte que Solon condamna les Tragédies dés leur naissance ; Que les Athéniensh estimoient que les Poëmes Dramatiques estoient des choses si indécentes & si insupportables, qu’il y avoit une Loi parmi eux qui défendoit aux Areopagites de faire des Comedies ; & que les Lacedemoniensi ne souffroient point qu’on joüât dans leur Ville de Comédies, ni de Tragédies, de crainte d’écoûter, même en se joüant, ceux qui representoient des choses contraires à leurs Loix. […] Theophile Patriarche d’Alexandriea, parce que les Spectacles sont contraires à la discipline des Chrêtiens ; Minutius Felixb, parce qu’ils sont mauvais ; Tatienc, parce que les Comédies sont pleines de choses frivoles & inutiles ; Tertuliend, par le jugement que les hommes font de ceux qui les representent & qui passent dans leur esprit pour des gens infames ; par le jugement que Dieu même en porte, n’y aïant rien dans les Spectacles qu’il ne condamne ; parce que les Spectacles sont du nombre des pompes du diable, ausquelles nous avons renoncé dans nôtre Baptême ; parce que les Païens mêmes jugeoient qu’un homme estoit devenu Chrêtien à cause qu’il s’en abstenoit, reconnoissant que l’instinct de la pieté Chrêtienne éloignoit du theâtre ceux qui en faisoient profession ; parce qu’il est impossible d’y conserver les sentimens de pieté qu’un Chrêtien doit toûjours avoir dans le cœur ; parce que tous les objets qui s’y presentent à lui, ne sont propres qu’à le détourner de Dieu & à l’attacher à la creature ; parce qu’il est ridicule de pretendre en pouvoir faire un bon usage & les rapporter à Dieu ; parce que supposé qu’il y en eût d’honnêtes, les Chrêtiens ne doivent toûjours les regarder que comme un miel envenimé, dont ils ne peuvent goûter sans danger de se donner la mort ; enfin, parce que l’état d’un Chrêtien en cette vie est de fuïr toutes sortes de plaisirs, & de faire consister toute sa joïe dans les larmes de la penitence, dans le pardon de ses pechez dans la connoissance de la verité & dans le mépris même des plaisirs les plus innocens & les plus legitimes. […] L’Opera seroit un divertissement assez honnête & assez innocent pour les Chrêtiens, s’il n’avoit rien de contraire à leur profession.

238. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — SECONDE PARTIE. Si les Comédies Françoises ont atteint le vrai but que se propose la Comédie. » pp. 34-56

Un misanthrope blâmera sans raison les défauts des hommes, & n’aura point d’idée juste des vertus contraires aux défauts qu’il censure ; sans cela même il ne seroit plus misanthrope ; & bien loin de fuir les hommes méchans, il resteroit parmi eux pour les faire rentrer dans le chemin de la vertu.

239. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VIII. Des caractères & des Mœurs Tragiques. » pp. 131-152

On a sa cabale, dont les ouvrages sont toujours bons, & ceux de la cabale contraire, toujours mauvais.

240. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Siécle de Louis XV. Chap. 2. » pp. 161-170

Cette piéce eut alors un succès universel, & deux ans après Athalie, quoique fort supérieure, & jouée par les mêmes personnes, beaucoup mieux exercées, n’en eut aucun ; ce fut le contraire à Paris, elles demeurerent enfermées dans St.

241. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « Avertissement de l’Éditeur, En forme de Table des Matières. » pp. 7-16

Dès que le Spectacle est légitime, la Religion n’en peut improuver que les accessoires, tels que le Drame, l’Etat de Comédien, le Jeu de Théâtre : Si l’on desinconvéniente ces trois objets, les plaisirs du Théâtre cessent d’être contraires à la Religion établie ; nos loix & nos usages ne contrastent plus ; nous pouvons être heureux & vertueux sans inconséquence.

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