/ 290
95. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre I. Que les Spectacles des Anciens ont fait partie de la Religion Païenne. » pp. 2-35

Et quand même ils n'avaient point de sujet pour les célébrer, ils les faisaient seulement comme un acte de piété et par vœu qu'ils exécutaient soigneusement. […] seul nous doit convaincre de cette doctrine par ces paroles ; « Les Fêtes, dit ce savant Païen, sont des jours consacrés aux Dieux avec Sacrifices, Festins, Jeux ou Féeries, car les solennités sont sanctifiées quand le jour se passe en festins sacrés, quand on donne quelques Jeux en l'honneur des Dieux ou quand on fait cesser toutes les Juridictions et des Ouvroirs. » Qu'il demeure donc pour constant que les spectacles des anciens n'étaient pas de simples divertissements que l'on donnait au public ; mais des actes de Religion.

96. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Fêtes de Théatre. » pp. 95-114

Les actionnaires qui ont affermé la salle de spectacle, voulurent partager la gloire de cette belle fête ; il s’imaginerent que c’étoit un acte de charité chrétienne de donner, aux nouveaux mariés, qui certainement ne s’y attendoient pas, la comédie gratis, le jour de leurs noces, & le Dimanche suivant. […] Jusqu’ici, dans l’énumération des actes de charité spirituelle ou corporelle, aucun Théologien, aucun Prédicateur, aucun livre de dévotion n’avoient compris de donner par charité la comédie aux pauvres ; & au jour du Jugement, Dieu ne l’y ajoutera pas. […] Les Négociants François, qui sont ici (Smirne) ont exécuté sur le théatre national, une tragédie en cinq actes, composée par M.

97. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179

Le contrat de mariage & la donation doivent être le même acte. […] Outre les cinq actes dont chacun emporte son heure, & les intermèdes des deux premiers, qui demandent bien du temps, il faut après le troisieme, qu’Orgon aille chez un Notaire passer une donation & un contrat de mariage ; qu’après le quatrieme Tartuffe aille parler au Roi, lui apporte la cassette, & en obtienne aussi-tôt audience, un ordre & un Exempt pour venir chez Orgon ; qu’il ait une expédition de la donation, pour la présenter au Juge, & en obtenir une ordonnance ; qu’il ait un Huissier, la fasse copier & signifier. […] Moliere a arrêté le soleil pour alonger le jour, d’autant mieux que dès le commencement du quatrieme acte Tartuffe dit à Cléante : Il est trois heures & demie.

98. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE II. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Grecs. » pp. 17-48

Une Action grande, qui se passe dans un endroit public, entre des Princes, doit se passer devant des témoins qui s’y intéressent : ces témoins restant toujours sur la scene, mettoient à toutes les parties de l’Action, une liaison continue, qui ne se trouve pas dans nos Tragédies partagées en Actes isolés. […] Cette continuité d’Action que procuroient les intermedes, fut cause que les Grecs ne connurent point le partage d’une Piéce en Actes. Il n’en est point parlé dans Aristote, & ce précepte d’Horace Que toute Piece soit en cinq Actes, n’est fondé sur aucune raison.

99. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127

C'est, pour ainsi dire, la véritable étoffe du genre, il n'y aurait qu'à la tailler en actes et en scènes, la pièce serait toute faite. […] Ce qui fait percer partout d'une manière singulière l'esprit de théâtre qui dirigeait cette plume ingénieuse, c'est que rien n'y est plus fréquemment répété que ces mots, théâtre, scène, rôle, personnage, acte, nœud, dénouement, tragique, tragédie, spectacle, Acteur. […] Il est pourtant vrai que cette différence ne consiste que du plus au moins : même pièce, même rôle, mêmes habits, même chant, même danse, mêmes décorations, même spectacle, c'est toujours l'esquisse du tableau, l'essai de la représentation, l'imitation de la réalité, le commencement de l'orage, le prélude de l'acte, le germe de la volupté, l'ébauche de la passion.

100. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

Il en est de même dans les contrats, dans les testamens : le notaire, qui n’a aucun intérêt à la noblesse, & ne répond d’aucune des qualités des contractans, écrit ce qu’on veut ; sa fonction se borne à la date, aux clauses, au sens de l’acte, à l’assistance des témoins : mais il ne se charge point du nobiliaire ; c’est la famille qui se donne toutes les illustrations qu’il lui plaît. […] L’Abbé disculpe Venus de toutes les accusations de débauche intentées par les auteurs : sans doute, son adultere avec Mars, avec Adonis sont des actes de vertu. […] Elles sera livrée le premier janvier à quiconque de quelque condition, âge ou province du royaume qu’il soit, qui, dans le cours de l’année précédente, aura fait, sans pouvoir être soupçonné d’ambition, de vanité, d’hypocrisie la meilleure action dans l’ordre moral & politique, comme un génereux sacrifice de ses intérêts pour un malheureux, la libération d’un prisonnier pour dettes considérables, le relevement de quelque honnête famille, la dotation de quelques orphelins, l’établissement de quelque communauté, la construction d’un pont nécessaire, un acte extraordinaire de piété filiale, d’union conjugal, de réconciliation, de reconnoissance, &c. […] Est-il permis de donner un mauvais pli à son ame, d’autant plus facile & plus durable qu’on en contracte l’habitude par la répétition de ces actes même factices, comme par la répétition des actes réels ? […] Jamais fable n’a fait faire un acte de vertu à un enfant, ne l’a corrigé d’aucun vice.

101. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

Il est essentiel de donner une idée de la quatrième scène du second acte : cette scène par excellence, où, dit-on, Molière a peint tant de vices, et où il s’est plu à les rassembler sous le même point de vue. […] Dans la troisième scène du premier acte : Arnolphe. […] » On se gardera bien de commenter, ni d’indiquer l’application de la comparaison suivante : elle se trouve dans la deuxième scène du deuxième acte. […] ACTE III. […] ACTE III.

102. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXI. Réflexions sur la vertu qu’Aristote et Saint Thomas après lui ont appelée Eutrapelia. Aristote est combattu par Saint Chrysostome sur un passage de Saint Paul. » pp. 117-123

Je dirai donc avant toutes choses, que je ne sais aucun des anciens, qui bien éloigné de ranger les plaisanteries sous quelque acte de vertu, ne les ait regardées comme vicieuses, quoique non toujours criminelles, ni capables de damner les hommes.

103. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Charles IV & Charles V. » pp. 38-59

Après la mort de Madame Nicole, Madame de Cantecroix voulut lui faire ratifier son mariage qui lui paroissoit très-douteux, & au lieu de le faire, il épousa une troisieme femme ; elle en mourut de chagrin, & par compassion, quand il la sut à l’extrêmité, il lui envoya un acte de ratification, qu’elle emporta dans l’autre monde. […] Cependant après la prise de Besançon où ce Prince avoit combattu, étant venu visiter Louis XIV, il en reçut toute sorte de civilités, & entr’autres, par un grand acte de générosité, le Roi l’engagea d’aller à Paris voir la comédie & l’opéra, pour se remettre de ses fatigues. […] Aussi lui-même convient il que sa vie n’a été qu’ une comédie, que le dernier acte s’étoit achevé par des coups de bâton, comme dans les comédies Italiennes , &c.

104. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE LIVRE DE J.J. ROUSSEAU, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 21-65

Pourquoi trouverions-nous un motif de honte dans un acte aussi indifférent en soi et aussi utile dans ses effets ? […] La pudeur ou timidité naturelle, qui naît de la délicatesse des organes, n’est point trouvée ridicule ; mais peut-être la loi qui la met en précepte, qui en donne des règles, et qui honore et déshonore les femmes pour le même acte.

105. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — [Introduction] » pp. 2-6

Il a fait une farce en cinq actes, imitée de Goldoni, intitulée Moliere.

106. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — Avertissement » pp. 72-80

Or il faut avouer de bonne foi que la Comédie moderne est exempte d'idolâtrie et de superstition: mais il faut qu'on convienne aussi qu'elle n'est pas exempte d'impureté ; qu'au contraire cette honnêteté apparente, qui avait été depuis quelques années le prétexte des approbations mal fondées qu'on donnait à la Comédie, commence présentement à céder à une immodestie ouverte et sans ménagement, et qu'il n'y a rien par exemple de plus scandaleux que la cinquième Scène du second Acte de l'Ecole des Femmes, qui est une des plus nouvelles Comédies.

107. (1675) Lettre CII « Lettre CII. Sur une critique de son écrit contre la Comédie » pp. 317-322

Pour lui, Madame de La Fayette aurait objecté à Nicole des vers qu’il ne citait pas, et qu’il identifie comme ces deux vers, prononcés par le comte à Don Diègue au début de la quatrième scène de l’acte I : « Enfin vous l’emportez, et la faveur du Roi / Vous élève en un rang qui n’était dû qu’à moi » (v. 145-146), mais il est impossible d’en être certain.

108. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105

Souvent il en faudroit plusieurs pour en former une piece raisonnable ; c’est ce que Boileau reprochoit aux poëtes Espagnols qui faisoient un drame de la vie d’un héros, le montrant successivement dans les divers âges, enfant au premier acte, & barbon au dernier : cette idée n’est pas nouvelle, il n’y a de nouveau que la dénomination de theatre, appliquée à des dialogues. […] Ce n’est qu’une déclamation dans le goût de Séneque ; pendant cinq actes, Prométhée est cloué sur un rocher & vomit des blasphêmes contre Jupiter. […] Le beau spectacle qu’un criminel sur une roue pendant cinq actes, qui vomit des blasphêmes, malgré les exhortations d’un Confesseur. […] Les premiers actes ne sont qu’une longue exposition ; l’action commence au quatrieme.

109. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE III. L’insolence du Théâtre Anglais à l’égard du Clergé. » pp. 169-239

Au quatrième Acte ; le Musti est déposé et le Capitaine Thomas lui fait en partant une mercuriale que je passe sous silence. […]  » A la fin de cet Acte ; Bulle parle de la bigamie, et résout ainsi le cas. […] Il y a encore au troisième Acte un Prêtre que Cutber et Morose maltraitent ; mais l’injustice de ce procédé est bientôt reprochée avec indignation. […] Outre les fonctions religieuses qui les séparaient du commun, les Archives et les Actes les plus importants de l’Etat étaient confiés à leur garde.

110. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

Et comme si dans l’un et dans l’autre mariage on avait voulu se préparer un moyen de cassation, Gervais et la Duclos se donnèrent par divers actes des domiciles dans différentes paroisses, et sous divers noms, afin de n’être pas arrêtés sur leur métier, en épousant dans une paroisse où ils n’étaient pas connus. […] C’en est une des plus importantes de ne pas admettre une personne infâme à alléguer sa propre turpitude, et à se faire elle-même le procès, pour revenir contre son propre fait, et détruire son propre acte, par des moyens que sa mauvaise foi a préparés, afin de profiter de la cassation, pour favoriser sa débauche. Son inconstance, ou plutôt sa perfidie, son parjure, son libertinage, son infamie, forment un préjugé légitime contre elle, une présomption légale de la vérité qu’elle ose combattre, qui la rendent également indigne d’être crue et d’être écoutée : sans distinguer les moyens d’abus relatifs à certaines personnes, et les moyens absolus qui portent sur la nullité radicale de l’acte, on lui refuse toute audience.

111. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXX. Profanation du dimanche : étrange explication du précepte de la sanctification des fêtes. » pp. 109-116

(Les Actes de la province ecclésiastique de Reims, publiés par Mgr Th.

112. (1698) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras au sujet des Tragédies qui se représentent dans les Collèges de son Diocèse [25 septembre 1698] « Mandement  » pp. 37-43

Nous suivons avec plaisir sur le sujet de ces Tragédies l’esprit et les sentiments d’une savante Compagniea, dont un des principaux emplois est l’instruction de la jeunesse. « Qu’elles ne soient faites qu’en latin ; que l’usage en soit très rare ; qu’elles aient un sujet saint et pieux ; que les intermèdes des Actes soient tout latins et n’aient rien qui s’éloigne de la bienséance ; et que l’on n’y introduise aucun personnage de Femme, ni jamais l’habit de ce sexe.

113. (1671) Lettre d’un ecclésiastique à un de ses Amis « letter » pp. 472-482

Qui peut douter que ce monstre ne les anime de sa présence et de son esprit dans ces actions scandaleuses, où il peut faire encore ce qu’il a fait autrefois, tournant dans les Comédies la Religion Chrétienne en ridiculeBaronius en ses Notes sur le martyrol. au 14 Avril [Baronius, Martyrologium romanum, Rome, 1586, p. 166] [Baronius, à propos de l’acteur Ardalion, affirme que les païens représentaient sur le théâtre les actes des chrétiens pour s’en moquer. […] Apolog. 28 [Tertullien, Apologétique, chap. 28] Baronius en ses Notes sur le martyrol. au 14 Avril [Baronius, Martyrologium romanum, Rome, 1586, p. 166] [Baronius, à propos de l’acteur Ardalion, affirme que les païens représentaient sur le théâtre les actes des chrétiens pour s’en moquer.

114. (1671) La défense du traité du Prince de Conti pp. -

Que la représentation des Comédies et Tragédies était un acte de religion parmi les Grecs, et les Romains. […] . » De sorte que tant s’en faut que Platon crût que ses Tragédies fussent des actes de religion, qu’au contraire il fut persuadé que c’était faire un acte de religion, que de les sacrifier à Vulcain, et de les brûler. […] Est-ce faire des actes de religion que de déshonorer la religion ? […]  ; et que par conséquent, c’étaient des actes de révérence ». […] Il est encore constant qu’elles n’étaient des actes de religion et de révérence que selon l’opinion du peuple, qui en cela ne faisait pas ce qu’il devait faire, suivant plutôt les Poètes, que les Philosophes.

115. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE PREMIER. De la Passion de presque tous les Peuples pour la Poësie Dramatique. » pp. 8-16

Leurs Piéces sont divisées en Actes & en Scenes comme les nôtres.

116. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE PREMIER. Peinture & Sculpture. » pp. 4-40

Mais ces images occasionneroient aussi des actes de vertu. […] Les images indécentes font-elles faire un acte de vertu, & n’occasionnent-elles pas des pensées, des discours, des actions infames ? […] Tous les livres de comédie qui sont aussi une branche très-considérable du commerce des livres, n’ont pour vignettes, pour frontispice, & à la tête & à chaque acte que des planches dignes du livre qu’elles ornent. […] Les Chapitres 13 & 14, couvrent de ridicule un des abus de la peinture ; c’est d’adresser la parole à des tableaux, des statues inanimées, comme si c’étoit des personnes vivantes ; tant, il est vrai, que les images entretiennent la passion jusqu’à s’épencher en vains discours, à des actes sans vie, qui ne peuvent ni leur répondre, ni les entendre ; non erubescit loqui cum ille qui est sine animâ, il demande la protection d’un bois mort, pro vila rogat mortuum ; car ils ont des yeux, & ne voient pas ; des oreilles, & n’entendent pas ; des pieds, & ne marchent pas ; des mains, & ne touchent pas ; une bouche, & ne parlent pas.

117. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

Si les amateurs se bornoient à établir leurs princes sur le trône dramatique, & à transformer leurs actes & leurs scènes en traités complets de poésie, on les laisseroit s’applaudir de leur triomphe : mais, ce qui est le comble du ridicule & de l’indécence, ils veulent assurer à des comédiens l’empire philosophique, & transformer des drames dont la vertu suit la représentation, en traités parfaits de morale. […] Toute la morale, la plus sublime perfection est renfermée dans ces pieces rapportées ; ensuite elle a décomposé certaines pieces, certains actes, certaines scènes qui lui ont paru plus morales que d’autres, en a exprimé tout le suc, & développé le but, a mis sous les yeux les détails qu’elle croit y conduire. […] On peut douter si le jardinage a beaucoup gagné à cette anglomanie, désavouée peut-être par les anglois mêmes, qui vient de bouleverser tous nos jardins, proscrire la ligne droite, l’ordre simétrique, les formes régulieres, avec les décorations & les points de vue qui en résultent ; offrir des rivieres sans eaux, des montagnes faites à la main, des palais déguisés en masures, des irrégularités étudiées, des accumulations grotesques d’objets disparates, parodier d’une maniere mesquine & bisarre le grand tableau de la nature, tourmenter cette nature, sous prétexte de s’en rapprocher, la contrefaire aulieu de l’imiter, la défigurer pour l’embellit  : voilà le théatre, les drames à deux, à quatre, à cinq actes, ces fragmens qui font un ouvrage de marqueterie à pieces rapportées, ces malheureux qui se tuent en chantant & en dansant, ces bergers qui fredonnent des ariettes, ces paysans ingénieux & courtisans, ces héros petits-maîtres, ces actrices prudes, ces conversations en sentences, cette philosophie que personne n’entend, cette licence modeste, cette malignité bienfaisante, &c. […] Dans le cinquieme discours, il blâme avec raison, comme une grande folie, qu’on n’ose point faire des actes de religion devant le monde, prier Dieu soir & matin, au commencement & à la fin des repas, parler des choses saintes, en un mot tous les exercices du Christianisme.

118. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106

Cet usage étoit établi à l’Opéra, mais à la Comédie on laissoit l’Acteur & le spectateur se reposer dans l’intervalle des actes. L’Acteur ne faisoit que distraire le Spectateur ; il falloit à l’acte suivant renouveller son attention. […] Moliere distribua ce cahos, comme il pût, en actes & en scenes, & ne fit qu’une mauvaise piece, qui coûta beaucoup, & ennuya plus qu’elle ne divertit, & qu’on n’a plus daigné jouer sur aucun Théatre. […] Ne soyons pas les dupes de la charlatanerie typographique, retranchons les vignettes, les culs de lampe, les titres des actes & des scenes, les noms des acteurs répetés dix fois dans chaque page, dont chacun étant d’un plus gros caractère emporte trois ou quatre lignes ; supprimons les demimots, monosyllabes, oui, non, mais, les phrases commencées & interrompues qui ne signifient rien, les liaisons triviales entrez, sortez, allez, dont chacune tient fierement sa ligne, & honorée du nom d’un acteur, (cette réduction est équitable) il ne faut pas un génie bien trancendant pour enfanter ces prodiges.

119. (1608) Traitté contre les masques pp. 3-36

le Concile 8. de Constantinople deffend auec vne aigre piqueure ces ieux, danses & masquarades : le Concile de Basle, la Pragmatique Sanction, le Concile de Coloigne, les Synodes de Salisburg & de Tournay conspirẽt & d’vn commun accord condemnent les festes des fats & des fols que l’on celebroit aux festes de Noel : & le venerable Chapitre de l’Eglise Cathedrale de ceste ville de Clairmont composé de graues personnages, par acte solemnel du 5. de Decembre 1450. les bannit à perpetuel de l’Eglise & de son diocese, & auec regretie suis contrainct de dire que quelques Eglises exemptes les retiennẽt encores au grand desauantage de l’estat Ecclesiastique. […] Ils se couurent d’vn fac moüillé & au lieu de s’excuser ils s’accusent dauantage, & ce n’est pas parer aux coups que l’Eglise lance contre les mascarades, c’est se flatter, c’est se plaire en son mal : i’ose dire que te masquant tu faits cõme les Payens : ils masquoient en l’hõneur de leurs idoles croyãt qu’ils fussent vrais Dieux, & roy qui doit croire vn seul Dieu, te masque à la guise des idolatres & ne crois les Idoles, leur foy & creãce les excuse, la tienne t’accuse, en ce que tu fais les actes d’idolatres sans croire les idoles pour Dieux, & au lieu d’honnorer Dieu tu le deshonnore, & en faisant les actes des idolatres tu idolatres, & plus grieuemẽt que les idolatres mesmes : Dieu les auoit priuez de la lumiere de la foy & les auoit faict cheoir aux tenebres des vanitez, Dieu t’a esclairé & tu vis en tenebres. […] Francilion Archeuesque de Tours l’an 3. de son Pontificat, en ceste saincte nuictee avant que d’aller à vigiles commanda qu’on luy donnast vn coup à boire, soudain vn seruiteur luy presenta vn verre de vin, l’ayant beu il rendit l’ame, non sans suspition de venin dit l historien, pour mon regard je croy que c’estoit vn coup du ciel, & la frequence de pareils actes arriuez ceste nuict me le faict croire : & d’autant que le ieusne doit estre aussi bien des voluptez comme des viandes ; ceux qui n’ont commandé à leur appetit desordonné de paillardise ont senty de merueilleux effects de l’indignation diuine : car il est certain que le Dieu viuant pour signaler ceste nuictee tres-saincte d’vne perpetuelle marque de pureté feit creuer tous les Sodomites, & ceste estoille & porte-flambeau surnaturel des trois Roys qui les guida en Bethleem disparut & cheut en vn grand puy, dans lequel les chastes qui ont le coeur pur, net & non souillé d’immondice la voyent, i’ay pour garẽt Greg.

120. (1639) Instruction chrétienne pp. -132

Ainsi estimaient-ils, que celui qui s’abstenait de l’acte d’adultère, satisfaisait au commandement, quoiqu’il regardât la femme de son prochain pour la convoiter ; ou qu’il prêtât l’oreille à des choses sales, ou qu’il employât la langue à les proférer. […] Que souvent es Temples très saints, principalement ès actes de la fable, on récite, en façon de chœur, les larcins des adultères, et les sales amours. […] Car, si vous oyez un blasphémateur, vous n’en êtes point pollué, pource que votre âme n’y consent point : Et si vous vous rencontrez où se fait un larcin, vous n’êtes point souillé par cet acte, pource que vous l’avez en horreur en votre esprit. […] Car quand l’homme s’abstient de mal faire par la seule nécessité, la seule convoitise d’un acte infâme est condamnée pour l’action. […] Injurieux : qui porte atteinte à quelqu’un ; se dit d’une atteinte en actes aussi bien qu’en paroles.

121. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174

L’Académie Française vient d’approuver, d’applaudir, récompenser, couronner, de la manière la plus brillante, au-dessus de plusieurs autres ouvrages qu’elle-même a déclaré exceller, l’Epître d’un Père à son Fils, par le sieur de Champfort, où en effet il y a de très beaux vers, entre autres celui-ci, où pour montrer les heureux effets d’une belle éducation, qui inspire et crée des vertus, on fait l’éloge de Brutus, meurtrier de César, et de Caton, qui l’éleva : « C’est du fils de César que Caton fit Brutus. » Si l’assassinat de César par son fils est un acte de vertu, le tyrannicide est-il un crime ? […] Racine le père, dans toute la pièce, en fait même le plus grand éloge, comme d’un acte héroïque de religion. […] Est-ce donc une beauté de la scène de défigurer l’histoire, pour transformer le tyrannicide en un acte de religion ? […] leur mort eût-elle été un acte de justice, et un Ligueur qui sur ce prétexte aurait fait mourir son propre fils, eût-il été un héros ? […] Ainsi, ce Tartuffe armé par le mépris de la religion, qu’on montre comme le mobile des plus grands crimes, et ses Ministres qu’on dit capables d’abuser de leur caractère, pour les faire commettre comme autant d’actes de vertu, sont le comble du scandale.

122. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE VII. Histoire de la Poësie Dramatique moderne. » pp. 176-202

Sa Piéce intitulée Fiera, qui se représentoit en cinq jours, étoit divisée en cinq Parties, dont chacune avoit cinq Actes. Elle étoit dans le goût d’une Piéce Espagnole, intitulée Caliste & Melibée, qui est en vingt-un Actes.

123. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

Bien plus, c’est un devoir, un devoir étroit, un acte de vertu ; le devoir le plus sacré de la Nature, puisqu’il est inviolable. […] Monter le premier à une brèche au risque de sa vie, se présenter avec assurance à la tête de sa troupe vis-à-vis un bataillon serré qu’il s’agit d’enfoncer, est sans doute un acte de bravoure.

124. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XI. De l’amour & de ses impressions dans le Poéme Tragique. » pp. 165-178

Mais, continue-t-il la force du génie, ne paroît-elle pas d’avantage à suivre le fil d’une action durant cinq actes, & toujours en croissant, que d’y coudre divers morceaux étrangers pour remplir son étendue ? 

125. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IV. » pp. 68-81

Au même Acte Scéne 3.

126. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Des Duo, Trio & Quatuor. » pp. 329-339

Il pense que nos violons qui marquent la division des Actes font un meilleur éffet, parce qu’ils détendent moins l’attention du Spectateur.

127. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE I. Que les Spectacles sont des plaisirs défendus. Preuves de cette défense tirées de l'Ecriture sainte, des Pères de l'Eglise, des Conciles, des Rituels, et des Lois civiles. » pp. 43-53

On en excepte celles qui se font dans les Collèges pour l'exercice de la jeunesse ; « Leurs Règlements portent que les Tragédies, et les Comédies qui ne doivent être faites qu'en latin, et dont l'usage doit être rare, aient un sujet saint, et pieux ; que les intermèdes des actes soient tous latins, et n'aient rien qui s'éloigne de la bienséance ; et qu'on n'y introduise aucun personnage de femme, ni jamais l'habit de ce sexe. » Rat.

128. (1707) Réflexions chrétiennes « Réfléxions chrétiennes, sur divers sujets. Où il est Traité. I. De la Sécurité. II. Du bien et du mal qu’il y a dans l’empressement avec lequel on recherche les Consolations. III. De l’usage que nous devons faire de notre temps. IV. Du bon et mauvais usage des Conversations. Par JEAN LA PLACETTE, Pasteur de l’Eglise de Copenhague. A AMSTERDAM, Chez PIERRE BRUNEL, Marchand. Libraire sur le Dam, à la Bible d’Or. M DCCVII — Chapitre XII. Du temps que l’on perd à la Comedie, et aux autres spectacles de même nature. » pp. 269-279

Les actes qui viennent des habitudes sont tousjours plus vifs, plus forts, et plus vehemens, que les autres.

129. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. -

[NDE] Pièce de Delille de Drevetière, comédie en trois actes, représentée pour la première fois par les Comédiens italiens en 1722.

130. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VI. De l’Iconomanie théatrale. » pp. 141-158

Quel acte de vertu fait-il pratiquer ? […] Elle excite plus de criminels mouvemens, que la sainte ne fait faire d’actes de vertu ; elle corromp plus de cœurs que la Sainte n’en convertit.

131. (1670) Du delay, ou refus de l’absolution [Les Instructions du Rituel du diocèse d’Alet] « Du delay, ou refus de l’absolution. » pp. 128-148

Elle vient tant de la corruption de la nature, que de l’inclination vitieuse fortifiée par les actes reïterez, comme aussy de la grande puissance qu’a le demon sur le pecheur qu’il s’est assujetti : Eccli. 4. […] Ainsy ces payens qui s’imaginoient faire un acte de Religion en sacrifiant leurs enfans à Moloch, ne laissoient pas de commettre un parricide, aussy bien que ceux qui tuoient ou exposoient leurs enfans nouveaux nez, quand ils ne les vouloient pas elever, se persuadant que cela leur estoit permis : & ceux qui s’estoient mis dans l’esprit que la simple fornication n’estoit pas un peché, ne laissoient pas de pecher en s’y abandonnant.

132. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200

C’est aussi cet esprit de société, répandu en torrent, ou sans mesure ni ménagement, qui, de l’aveu ingénu du plus éloquent panégyriste de Molière, a produit l’abus de la société et de la philosophie, qui est cause que la jeunesse a perdu toute morale à quinze ans, et toute sensibilité à vingt ; qui fait aussi qu’après avoir perdu l’honneur, on peut aujourd’hui le recouvrer rentrer dans cette île, du temps de Molière escarpée et sans bords, c’est-à-dire, jouir de la considération, de tous les avantages et priviléges de la vertu Comparez les temps et jugez, dis-je, vous verrez de plus que, malgré les cent cinquante mille pièces de théâtre environ qui nous ont passé sur le corps, ou plutôt sur l’âme, depuis la restauration des lettres, pour nous perfectionner, nous nous sommes toujours détériorés de plus en plus ; vous verrez que les rares petits coins de la terre civilisée qu’on pourrait encore proposer pour exemples d’innocence et de vertus, sont précisément ceux où il n’a jamais paru ni théâtre, ni comédie, ni beaucoup des gens qu’ils perfectionnent dans les villes ; et vous en inférerez que pour mettre le comble à la dépravation, surtout aujourd’hui que les hommes corrompus sont presque partout en grande majorité, et que jouer les vices au théâtre, c’est à peu près comme si on jouait l’anglomanie en Angleterre, il ne manquerait plus que de livrer de même à la justice précipitée du public malin, qui a besoin de rire, qui ne se rassemble que pour cela, à ce tribunal confus, incohérent et enthousiaste, composé de toutes sortes de gens, qui tient ses assises dans toutes sortes de lieux, qui passe en sections du théâtre dans les salons et dans les réduits, sur les places publiques et aux coins des rues, où il délibère d’après ses passions discordantes, propres on empruntées, qui dénature on change les actes d’accusation, qui juge cent fois in idem, dont la jurisprudence est incertaine et si versatile qu’il désavoue habituellement ses jugements, lesquels, en effet, sont cassés en grande partie, et souvent, après des années de la plus cruelle exécution, quelquefois dans un autre siècle, par le public mieux éclairé, sage et impartial, dont les arrêts méritent seulement alors toute confiance et respect ; il ne manquerait plus, dis-je, que de traduire à ce tribunal les hypocrites des autres vertus dont il reste plus de lambeaux, en ajoutant aux tartufes de religion, de mœurs, de bienfaisance, etc., les tartufes de justice, d’indulgence ou de pitié, de patience ou de modération, de modestie, de grandeur d’âme, d’amour filial ; et vous n’aurez aucun doute non plus qu’une satire en comédie dirigée contre une hypocrite de tendresse maternelle, comme il y en a effectivement, sur qui, par le jeu d’un Brunet ou d’un Potier, qui représenterait la marâtre, on livrerait à la risée publique le ton, les soins empressés, les caresses, les émotions ou les tendres élans du cœur d’une mère, ne portât une atteinte funeste à la plus précieuse des vertus, et ne détruisit en peu de temps l’ouvrage du génie supérieur qui a défendu si éloquemment la cause de l’enfance et mis à la mode, en les faisant chérir, les premiers devoirs de la maternité. […] Ce prince veut, dans cet acte conciliant publié en 1641, que l’état de comédien ne soit pas regardé comme infâme, et que son exercice ne puisse leur être imputé à blâme, ni préjudicier à leur réputation dans le commerce public, pourvu qu’ils se contiennent dans les termes de leurs devoirs, et qu ils ne jouent que des pièces de théâtre qui soient exemptes d’impuretés et de paroles lascives et à double entente, etc. […] Après cet acte de justice que je regarde comme devant être le premier moyen de la réformation, un second et excellent moyen, qui a déjà été provoqué, serait l’épuration des répertoires des théâtres.

133. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Le Comte de Chavagnac & le Marquis de… » pp. 188-216

Dédommageons-le d’un si triste spectacle par le souvenir d’un acte célebre que rapporte en entier pag. 383. l’Auteur des Memoires ; c’est je testament de Charles II, Roi d’Espagne, qui appelle à la couronne le Duc d’Anjou. […] Le premier acte de Julie ou le Triomphe de l’Amitié, comédie en trois actes de M.

134. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301

Horace dit encore, que le Chœur doit naître de la matière du Poème, et appuyer le dessein de chaque Acte ; qu’il doit se déclarer le défenseur de la vertu, et du respect dû à la Religion. […] Car il faut selon lui qu’il y ait une uniformité entre les Chœurs et chaque Acte : en sorte qu’ils ne fassent qu’un tout et n’aient qu’une fin ; par là il est démontré qu’Horace ne voulait qu’aucun caractère contre les bonnes mœurs fût applaudi sur le Théâtre. […] Dryden n’oublie pas de faire cette remarque contre Ben Jonson ; mais après tout il daigne bien approuver le dénouement de la pièce et l’appelle un cinquième Acte excellent.

135. (1759) Lettre d’un professeur en théologie pp. 3-20

Pourquoi enfin renouvellez-vous ces accusations, lors même que ces Théologiens les ont repoussées par un acte authentique ?

136. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VII. » pp. 115-130

Les actes d’idolâtrie que vous occasionnez, Mademoiselle, les meurtres dont vous vous rendez coupable ne peuvent se nombrer ; on évalueroit plus aisément les feuilles qui tombent en Automne dans la Forêt des Ardennes.

137. (1705) Traité de la police « Chapitre III. Du Théâtre Français, son origine, et qu’il n’a été occupé pendant plus d’un siècle, qu’à la représentation de pièces spirituelles, sous le titre de Moralités. » pp. 437-438

L’une de ces Sociétés commença à mêler dans ces pièces différents événements, ou Episodes, qu’ils distribuèrent en Actes, Scènes, et en autant de différents personnages, qu’il était nécessaire pour la représentation.

138. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Ariettes, & des autres parties du Chant théâtral à une seule voix. » pp. 297-328

Il suffit de placer deux Romances, tout au plus, dans un Poème lyrique d’un Acte. […] Comme le Vaudeville ne se trouve guères qu’à la fin des Comédies d’un Acte, je serai tenté de croire qu’on s’en sert encore afin d’allonger un peu le Drame, & pour faire oublier la petitesse de son action.

139. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre IV. De l’illusion Théâtrale. » pp. 64-79

Quelquefois on est au second Acte, qu’ils n’ont point pensé aux Héros qui sont représentés.

140. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VI. » pp. 98-114

Au même Acte.

141. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

Je justifierais peut-être suffisamment cette opinion défavorable au critique sous cet autre rapport, si je voulais m’écarter un moment de mon objet principal, pour faire remarquer que ses principes n’ont pu l’empêcher lui-même de composer, peu de temps avant ses leçons, et de nous laisser l’Etourdi et le Dépit amoureux, qui contiennent des fautes grossières contre la morale, contre la bienséance et contre la grammaire ; et plusieurs années après, un ouvrage des plus bizarres, une autre comédie en cinq actes, dans laquelle on a trouvé plus de choses contre le bon goût que les Précieuses et les Savantes n’en avaient jamais conçu ; je veux parler de son Festin de Pierre. […] combien d’actes de dévouement, combien de belles actions et de choses utiles, se font tous les jours par le même mobile, et qui n’en ont pas moins les résultats les plus heureux, dont les auteurs par conséquent n’en doivent pas être moins encouragés ! […] Le refus net qu’il fit à Madame, de sacrifier les mots grand flandrin de vicomte qui crachait dans un puits pour faire des ronds, est un acte de rudesse, d’inflexibilité, de misantropie, plus grand qu’aucun de ceux d’Alceste ; car il pouvait fléchir là sans trahir sa conscience et la vérité, comme l’aurait fait le Misantrope, s’il avait déclaré bons des vers qu’il trouvait mauvais, etc. ; et celui-ci est jugé dûment ridiculisé, tandis que celui-là, plus passionné, entêté avec moins de raison, et qui frappe moins juste, reçoit des louanges : on approuve son franc-parler, son indépendance, sa rigueur et tous les rudes coups qu’il porte !

142. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Anecdotes de Cour. » pp. 171-202

Voici la distribution de ce drame singulier en cinq actes. 1°. […] A quoi servent les deux actes lugubres de la mort & des funétailles de Vespasien, le sommeil du fils pendant la céremonie, sa joie folle & indécente à son réveil, si opposée à son caractere, pour ne s’occuper dans les premiers momens de son regne que d’une maîtresse ? […] Tout savant qu’il est, notre écrivain danseur n’observe aucune regle usitée de temps, de lieu, d’action, intrigue, dénouement, liaison d’actes, tout est négligé, tout est violé, son dessein est trop vaste, il entraîne une infinité de choses éloignées, étrangeres, disparates : un peu d’économie théatrale en eût fait plusieurs drames.

143. (1790) Sur la liberté du théatre pp. 3-42

Acte 3. […] Quand ils eurent chassé les véritables Italiens, qui étoient leurs peres, ils purent jouer des pieces sans musique, même en cinq actes, mais point de tragédie. […] Les Varietés ne pouvoient jouer que des piéces en trois actes.

144. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Au quatrième Acte on appelle le Clergé dans une chanson ; Le bétail noir : on ajoute qu’« il n’est plus personne aujourd’hui qui fasse attention à ce que les Prêtres disent. […] Lovelace se retire au commencement du quatrième Acte, et on n’entend plus parler de lui que vers la fin du cinquième, où il se montre pour disparaître aussi tôt. […] Si le Poète avait consulté le bon sens, l’intrigue était dénouée et la Pièce finie à ce quatrième Acte : le reste n’est plus qu’un tissu de puérilités hors de vraisemblance et opposé aux caractères établis. […] D’abord un jour est employé pour le premier Acte, pour le second et pour une partie du troisième, avant que Lord-Fat parte, afin de se rendre chez Ventre-de-Tonne. […] Au troisième Acte, la Scène est à Londres, au quatrième on la transporte à cinquante lieues de là, au cinquième on la ramène à Londres.

145. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VI. Euphemie. » pp. 129-148

Cette historiette inutile à la piece, aussi ridicule que fausse, n’a été fabriquée que pour rendre les Couvents odieux, en représentant la profession comme un acte tyrannique d’une part, & imbécille de l’autre, quoiqu’il n’y en ait point où l’Eglise prenne de plus grandes précautions. […] La mort de Jesus-Christ est un acte de justice aussi bien que de charité.

146. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-10

C’est une longue comédie : on n’a qu’à la partager en actes & en scènes, & supprimer les liaisons, on auroit sans peine vingt drames tout faits.

147. (1664) Traité contre les danses et les comédies « INSTRUCTION, et avis charitable sur le sujet des Danses. » pp. 177-198

Le grand saint Charles Borromée Archevêque de Milan, qui vivait au siècle passé, en plusieurs endroits de ses actes et de ses Conciles, les a très étroitement défendues à son peuple, et même en toute sa province ; Il rapporte aussi qu’anciennement on imposait trois ans de pénitence à ceux qui avaient dansé, voire même qu’on les menaçait d’excommunication.

148. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXV. Conclusion de tout ce discours. » pp. 138-152

« Que les tragédies et les comédies qui ne doivent être faites qu’en latin, et dont l’usage doit être très rare, aient un sujet saint et pieux : que les intermèdes des actes soient tous latins et n’aient rien qui s’éloigne de la bienséance, et qu’on n’y introduise aucun personnage de femme ni jamais l’habit de ce sexe. » En passant, on trouve cent traits de cette sagesse dans les règlements de ce vénérable institut : et on voit en particulier sur le sujet des pièces de théâtre qu’avec toutes les précautions qu’on y apporte pour éloigner tous les abus de semblables représentations, le meilleur est, après tout, qu’elles soient très rares.

149. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Jugement sur la Comédie du Festin de Pierre. CAS II. » pp. 805806-812

 » Ajoutons à ces autorités celle du troisième Concile de Milan dans la quatrième partie des Actes de l’Eglise de Milan page 485. qui s’exprime en ces termes : « Que le Prédicateur ne cesse de reprendre ces assemblées qui servent d’amorce aux péchés publics, et que les hommes accoutumés au mal comptent pour rien ; qu’il tâche d’en inspirer la plus grande horreur ; qu’il fasse voir combien Dieu y est offensé, combien de maux, de calamités publiques, et de dommages ils attirent sur les Royaumes ; qu’il témoigne en toute occasion combien on doit détester les spectacles, les Comédies, les jeux publics qui tirent leur origine des païens, et qui sont entièrement opposés à l’Evangile et aux règles de la discipline chrétienne ; qu’il représente souvent les châtiments publics que ces désordres attirent sur le peuple chrétien ; et pour fortifier les fidèles dans une doctrine si importante, qu’il emploie l’autorité très respectable des Pères, tels que sont Tertullien, Saint Cyprien, Salvien, Saint Chrysostome.

150. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

Ce lieu consacré au vice mérite une exclusion particuliere : on a cru ce magasin suffisamment approvisionné par les actrices ; de nouveles provisions y seroient à charge & augmenteroient le mal : c’est même un acte de justice, les actrices sont en possession. […] On avoit confondu la vertu & le vice : mais non transformé la vertu en vice, les actes de vertus en très-grands péchés. […] Un coup-d’œil, un instant, un acte de consentement suffit pour le commettre. […] Cette scène ne cede en licence qu’au ballet pantomime de Noverre, qui, jaloux de la gloire honteuse du poëte, la transporte sur le théatre pour la peindre plus vivement par l’action, & la partageant en plusieurs actes, la fait durer pendant plusieurs heures.

151. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

Retranchons les vignettes, les culs de lampe, les titres des actes et des scènes, les espaces inutiles, les noms des acteurs répétés dix fois dans une page, dont chacun emporte trois ou quatre lignes ; supprimons les monosyllabes oui, non, mais, ouais ; les phrases commencées et interrompues, qui ne signifient rien ; les liaisons triviales, entrez, sortez, on frappe, dont chacune tient fièrement sa ligne, et est honorée du nom d’un acteur, cette réduction est équitable ; il ne faut pas un génie bien transcendant pour enfanter ces prodiges. […] Les farces, les divertissements, les pièces d’un ou deux actes, ne sont que des aventures de guinguette, des sottises dialoguées, où tout rampe : quel essor peut-on s’y donner ? […] Athalie va jusqu’à présenter comme un acte de religion le massacre de la reine aux yeux de son fils, ordonné par le pontife, exécuté par les prêtres à la porte du temple.

152. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE IV. Spectacles singuliers. » pp. 106-127

Les Anglois plus accommodans ne faisoient payer que la moitié à ceux qui venoient après le troisieme acte de la premiere piéce ; ainsi ils avoient pour la moitié du prix la petite piéce toute entiere, la plus au goût de bien de gens. […] On joue les actes de la passion en pleiue rue ; le chant, la couleur, les habits, tout est en deuil.

153. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE IV. Extrait des Lettres de M. Clément. » pp. 85-106

Les anciens mysteres que jouoient les Confrères de la Passion, dictés par une sincère piété, furent d’abord des actes publics de religion, ils étoient représentés sous l’autorité, & en présence des Magistrats dont la vertu ne peut être suspecte1. […] Bien-tôt cet esprit de piété s’évanouir, ces actes de religion devinrent des crimes.

154. (1705) Traité de la police « Chapitre IV. De la Comédie Française ; son origine, son progrès, et les Règlements qui ont été faits pour en permettre, corriger et discipliner les représentations, ou pour en assurer la tranquillité. » pp. 439-445

Faisons défenses aux Comédiens de prendre plus grande somme des habitants et autres personnes, que de cinq sous au Parterre, et dix sous aux Loges et Galeries ; et en cas qu’ils y aient quelques Actes à représenter où il conviendra plus de frais, il y sera par Nous pourvu sur leur Requête préalablement communiquée au Procureur du Roi. […] Commandons au surplus au premier des Huissiers de notre Conseil, ou autre sur ce requis, de faire pour l’entière exécution d’icelui, tous Actes et Exploits nécessaires, sans pour ce demander autre permission : Car tel est notre plaisir.

155. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VIII. Erreurs des Modernes sur ce sujet. » pp. 165-186

Unde sit Embolaria mulier, id est Scenica. »  nues avec des postures indécentes, et que le moindre sentiment de pudeur ne pouvait souffrir ; il ne faut que lire le grand Pline, qui lui donne cette qualité en termes exprès ; et Galéria était un Embolaire ou Bouffonne, c'est-à-dire du nombre de ces femmes Scéniques, qui venaient sur le Théâtre dans les intervalles des Actes, sauter et danser en bouffonnant, ce qu'on nommait Embola ou Intermèdes ; et si cet Apologiste eût pris la peine de lire les termes de Pline, ou qu'il en eût cherché la signification dans son Calepin, ou qu'il eût seulement jeté les yeux sur le commentaire, il n'aurait pas fait cette faute ; et bien loin de croire ces femmes fort honnêtes, comme il se l'est imaginé, il doit savoir qu'elles étaient l'opprobre du Théâtre, prostituées et louées à prix d'argent pour ce honteux exercice.

156. (1705) Traité de la police « Chapitre premier. Des Spectacles anciens, leur origine, leur division, leurs dérèglements, et les Lois qui ont été faites pour les réformer. » pp. 434-435

Ils paraissaient quelquefois sur le théâtre dans les intermèdes, pour divertir et amuser le peuple, pendant que les Acteurs se reposaient ; et ils jouaient une espèce de Comédie muette, représentant par leurs gestes ce qui se devait jouer dans l’Acte suivant.

157. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Vous soutenez hardiment que la pitié que la Tragédie inspire est une pitié stérile qui n’a jamais produit le moindre acte d’humanité. […] Tous les hommes qui ont vu jouer la Tragédie vous ont-ils assuré que les leçons d’humanité qu’ils y ont reçû ont glissé légérement sur eux, et; qu’ils n’en ont jamais fait aucun acte relativement à ces leçons ? […] Depuis le premier jusqu’au quatrieme Acte inclusivement, il étonne, il étourdit le Spectateur par la hardiesse de ses projets, au cinquieme ses fureurs ne provoquent assurément pas la pitié, elles inspirent au contraire de l’horreur. […] quel Dieu t’inspira la seconde Scene du second Acte ? […] Je vous ai démontré suffisamment, ce me semble, que le rire n’étoit point du tout relatif au mal même, ni un acte d’approbation, et; qu’on peut rire de ce qu’on méprise.

158. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

A la veille de la première représentation, Ramponeau, qui avait fait ailleurs un nouveau marché où il trouvait mieux son compte, fit signifier à Gaudron un acte, où prenant le ton dévot, il lui déclare qu’« il ne peut faire son salut en exécutant ses promesses, et que le zèle avec lequel il veut travailler à conserver ses bonnes mœurs, l’oblige de renoncer pour jamais au théâtre ». […] L’histoire de la Bible, la vie du Sauveur, sa mort, sa résurrection, son ascension, les actes des Apôtres, les actions des Saints étaient mises sous les yeux élégamment pour le temps, quoique grossièrement pour le nôtre, avec une simplicité et une naïveté touchante, qui valait bien nos raffinements, nos pointes, notre luxe, et surtout les galanteries, les friponneries, les fureurs, la morale lubrique, en un mot, le pompeux étalage de tous les vices, qui fait le fond de toutes nos scènes.

159. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IV. Bassesse légale du métier de Comédien. » pp. 75-100

Pour le dernier acte de la pièce, Lully donna gratis l’opéra à ses nouveaux confrères, dont une trentaine se plaça à amphithéâtre, en manteau noir et en grand chapeau, pour écouter gravement les ritournelles du Musicien Secrétaire ; après quoi il leur donna un grand repas. […] Le défaut de ces actes, sans autre discussion, suffit pour faire condamner un faux noble.

160. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre III. Du Cardinal de Richelieu. » pp. 35-59

La multitude des affaires dont il était chargé ne lui laissant pas le temps de travailler, et d’ailleurs voulant en grand Seigneur se faire honneur du travail des autres, il avait cinq Commis qui composaient à sa gloire ; c’étaient cinq Auteurs bien payés, auxquels il livrait un plan de sa façon, divisé en cinq actes, et assignait à chacun son acte à composer.

161. (1725) Mr. de Moliere [article des Jugemens des savans] « Mr. de Moliere, » pp. 339-352

Le Vicomte indigné sortoit au second Acte.

162. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

On sçait qu’en France l’on continua de se servir du Latin dans les Loix, dans les traités, & même dans beaucoup d’actes & contrats particuliers, jusqu’au regne de François premier, qui, par son Ordonnance de 1529, renouvellée en 1535, voulut que la langue Françoise fût uniquement, & exclusivement à toute autre employée dans tous les actes publics & privés. […] Un Auteur Allemand a dit que le plus fort obstacle à l’exécution du projet de cet Empereur fut l’intérêt des Gens d’Eglise d’alors, qui faisant seuls l’étude du Latin dont on se servoit dans les actes publics, craignirent que leur ministere ne devînt inutile, si l’on parvenoit à les rédiger en langue vulgaire24. […] *** Mais, dit-on, Melpomene55 en son art plus exacte,  Aspire à notre instruction ; Projet qu’elle dément elle-même à chaque acte  En faveur de la passion.

163. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [C] » pp. 391-398

Le premier Acte expose le sujet ; le second fait naître l’inquiétude ; dans le troisième, l’inquiétude augmente ; le quatrième est terrible : « Me voila prêt à dire ce qu’il y a de plus affreux… Et moi, à l’entendre » : le cinquième est tout rempli de larmes.

164. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « APOSTILLE » pp. 33-57

[NDE] Dom Juan, acte II, scène 2 ; Charlotte dit : « On m’a toujou dit qu’il ne faut jamais croire les Monsieux ».

165. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre premier. Origine des Spectacles. » pp. 1-14

On la regardait alors comme un acte de religion capable de fléchir la colère des dieux.

166. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Faux acte, supposition, vol, fourberie, mensonge, inhumanité, tout y est et tout y est applaudi. […] Les quatre premiers Actes subsisteraient à peu près tels qu’ils sont, et cependant on en tirerait une leçon directement contraire. […] Ribou, 1666, Acte I, Scène 1, v. 119-120. […] » (acte I, scène 2, v. 338). […] [NDE] L’Oracle (1740), comédie en un acte et en prose de Germain François Poullain de Saint-Foix.

167. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE I. Faut-il permettre aux femmes d’aller à la Comédie ? » pp. 4-29

A Siam les spectacles que nos Casuistes condamnent comme un signe de réprobation, l’opinion commune les consacre comme un acte de piété, dit l’Abbé de Laporte (Voyag. […] Les anciens payens faisoient de même des actes religieux de leurs spectacles ; celles qui les représentoient n’étoient pas plus chastes que nos Comédiennes jouant Esther & Athalie.

168. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Quelle haine ne devait pas naturellement inspirer contre les prêtres cette vive apostrophe que fait Montalban, à la cinquième scène du quatrième acte de la veuve du Malabar q ? […] Faux acte, supposition, vol, fourberie, mensonge, inhumanité, tout y est, et tout est applaudi. » « Belle instruction pour la jeunesse 34 , ajoute l’auteur ! […] ils ont des rois, égaré le plus sage. » Athalie, scène 3, acte 4. […] NDA Scène 12 et dernière du 4e acte. […] NDA Voyez le tome XV des actes de Rymer.

169. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XII. Des Machines & du merveilleux. » pp. 179-203

Dans la deuxieme Scène du cinquième acte, on apprend à Danaüs que le Peuple ne croit point le crime qu’il impute à Lincée ; qu’Hypermnestre dans les fers attendrit les Argiens, qu’ils murmurent ; & que la révolte est prête à s’allumer.

170. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [E] » pp. 399-406

Nos Comédies-Italiennes en cinq Actes, offrent une peinture burlesque des mœurs communes : le tableau qu’elles font, est souvent très-vrai, mais il n’est jamais accompagné de la correction : on se contente de peindre ; on n’ajoute rien qui puisse porter le Spectateur à improuver le mal, & à profiter du bien, lorsqu’il s’en trouve.

171. (1665) Réponse aux observations touchant Le Festin de Pierre de M. de Molière « Chapitre » pp. 3-32

[NDE] C’est une allusion à la scène du “le” (L’Ecole des femmes, acte II, scène 5).

172. (1833) Discours sur les spectacles « [Discours sur les spectacles] » pp. 3-16

[NDE] Acte IV, sc. 5 de Tartuffe de Molière.

173. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

Paul ne se mettait pas en peine de l’idolâtrie des Marchés, où l’on immolait aux Idoles les animaux dont on exposait la chair en vente : Si quelqu’un des Infidèles vous invite à manger, dit ce grand Apôtre, et si vous voulez y aller, mangez de tout ce que l’on vous sert sans vous informer s’il a été immolé, ou non, il se contente qu’on ne les contraigne point de faire des actes d’irreligion h. […] Décembre, et vous verrez avec quelle force cet illustre Sénat s’oppose à des Comédiens qui avaient entrepris de jouer les Actes des Apôtres, quoiqu’il eût toléré d’abord ceux qui représentaient les Mystères de la Passion. […] « La Musique et la Danse peuvent être un acte de piété, comme lorsqu’il est dit :c. 1. […] Consultons les Actes de son Église de Milan, et les Synodes qu’il a assemblés pour le règlement de son Diocèse.

174. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie. » pp. 1-132

 » Saint Chrysostome parle des Spectacles dans plusieurs endroits de ses ouvrages ; mais il les condamne particulièrement dans son Homélie 42 sur les Actes des Apôtres32. « Dans les théâtres, dit-il, il n’y a que des ris dissolus, que des choses honteuses, qu’une pompe diabolique, qu’une dissipation d’esprit, qu’une perte de temps, que des projets d’adultère, ce n’est qu’une Académie d’impureté et une école d’intempérance. […] Dans les Actes de Milan, Livre troisième, il est défendu aux Clercs d’assister aux Comédies, comme étant des divertissements criminels66. « Ils prendront garde, dit saint Charles, en parlant des Clercs, de ne point assister à toutes ces représentations fabuleuses, aux Comédies, à certains exercices d’armes et aux autres Spectacles vains et profanes, de crainte que leurs oreilles et leurs yeux qui sont consacrés aux divins Offices, ne soient souillés par ces actions et par ces paroles bouffonnes et impures ». […] Jean Chrysostome, 42e homélie sur les Actes des Apôtres]. « In Teatro risus, turpitudo, pompa diabolica ; effusio, insumptio temporis, concupiscientiae absurdae praeparatio, adulterii meditatio, scortationis gymnasium, intemperantiae schola... […] Clericorum n. 34 [Actes du concile de Milan, Livre 3. « De vita et honore Clericorum », n. 34]. « Fabulis, Comoediis et hastiludiis aliisve prophanis et inanibus Spectaculis non intererunt, ne aures et oculi sacris officiis addictis, ludicris et impuris actionibus sermonibusque distracti polluantur.

175. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

Je ne puis lui citer qu’Horace pour le confondre, que nos auteurs doivent avoir toujours devant les yeux : « que dans les actes (dit ce grand homme, Art Poétique,) le cœur joue le rolle d’un Acteur, & fasse les fonctions d’un seul personnage, & que dans les intermèdes il ne chante rien qui ne convienne au sujet, & qui ne lui soit naturellement lié ; qu’il protège toujours les gens de bien ; qu’il soûtienne les intérêts de ses amis ; qu’il tâche d’appaiser ceux qui sont irrités ; qu’il aime ceux qui ont en horreur le crime ; qu’il vante les mets d’une table où règne la sobriété ; qu’il loue la justice si salutaire aux hommes ; qu’il chante la tranquillité & la sûreté qui accompagnent toujours la paix ; qu’il garde inviolablement les secrets qu’on lui a confiés, & qu’il prie les Dieux que la fortune abandonne les méchans, & revienne remplir les desirs des justes. » Cet avis salutaire doit servir de guide à tout Poète ; il prouve en même tems que la Comédie fut instituée pour faire aimer les Vertus. […] qui peut, sans être attendri, voir le second Acte de Zaïre ! […] « La Comédie n’a jamais produit le moindre acte d’humanité. » Je serais curieux de savoir si les Sermons en ont fait faire beaucoup ; c’est ce dont (sans donner dans le Scepticisme) on me permettra de douter très-fort. […] sophisme pour sophisme, j’aimerais autant dire qu’assassiner son semblable soit un acte de probité, méritoire même aux yeux du Créateur. […] On aurait ignoré ce trait, sans le Maréchal qui se fit un honneur de divulguer cet acte de générosité, appanage des grandes ames.

176. (1774) L’homme du monde éclairé « L’homme du monde éclairé » pp. 150-171

Concinna, jacobin ; Othonelli, jésuite ; les actes de l’Église de Milan, par S.

177. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VII. Sentimens des Prédicateurs. » pp. 168-180

Tous les recueils de méditations, de réflexions chrétiennes, d’actes de vertu à former, de résolutions à prendre, renferment parmi les devoirs essentiels celui d’éviter la comédie.

178. (1705) Pour le Vendredy de la Semaine de la Passion. Sur le petit nombre des Elûs. Troisiéme partie [extrait] [Sermons sur les Evangiles du Carême] pp. 244-263

Vous avés renoncé à la chair dans vôtre Baptême, c’est à dire, que vous avés promis de ne point vivre selon les sens : vous vous êtes engagés à regarder comme des crimes la molesse, l’indolence, la sensualité, & pour m’exprimer avec le grand Apôtre, à crucifier vôtre chair, à la châtier, à reduire vôtre corps en servitude ; ce n’est pas ici un état de perfection fondé sur la severité de la morale, c’est un vœu solemnel fondé sur le plus saint de tous les actes de Religion.

179. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « [Lettre] » pp. 4-32

[NDE] Dom Juan ou le Festin de pierre, acte III, scène 1.

180. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE VI. Où l’on examine si le Bal public proposé par M. Rousseau ne serait pas plus préjudiciable aux mœurs de Genève, que le spectacle qu’il proscrit. » pp. 211-224

Il tiendra Registre, Journal apparemment, de la façon dont chacun aura dansé ; et, par un acte déposé scrupuleusement au Greffe, on saura que tel jour, Mademoiselle une telle a dansé un peu trop légèrement, que tel autre jour, Monsieur un tel a laissé échapper un pas de Menuet un peu trop libidineux ; on saura que dans tel Bal Mademoiselle N. a choqué la modestie par un port de bras trop tendre, et que Monsieur N. a payé l’amende pour avoir fait connaître par un coup d’œil trop décidé qu’il avait pour sa figurante, en ce moment, un sentiment plus que patriotique.

181. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

Le livre des actes des Apôtres ne parle pas du hibou ; mais il dit que l’Ange du Seigneur frappa hérode, & qu’il sentit dans ce moment ses entrailles déchirées par des douleurs insupportables, & une infinité de vers s’engendra dans tout son corps. […] C’étoient des actes religieux parmi ces peuples, & la représentation des avantures de leurs Dieux, c’est-à-dire des mysteres du paganisme.

182. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

Linguet, après avoir soutenu avec courage le parallele des deux scènes de Paris & de Madrid, dans le détail des ornemens, ballets, intermedes, actrices, sifflets, &c. attaque avec la même intrépidité les légions dramatiques de cette puissante monarchie, il en critique les défauts : longueur énorme des pieces, ridicule des habits contraires au costume, par l’attachement aveugle de la nation à ses usages, mépris des regles, point d’unité, d’action, de lieu, de temps, enfant au premier acte, & barbon au dernier . […] Le Courier d’Avignon, après avoir fait le détail du funeste incendie du Palais, ajoute comme un grand acte de bienfaisance, quelque Dame de la Cour a témoigné une si grande sensibilité pour ce malheur, qu’ elle refusa d’aller ce jour-là à la Comédie où elle étoit attendue .

183. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IV. Du Conquérant de Sans-souci. » pp. 88-120

La Prusse est le Théatre de l’Opéra, où le coup de sifflet du Philosophe change la décoration à chaque acte. […] L’esprit de liberté inséparable de leur principe ; la façon adroite de conserver leur avantage, & d’accuser leurs ennemis ; je me rappellois les actes quelquefois bizarres, mais pleins de vigueur des Parlemens d’Angleterre & de Paris ; je me décidois à sapper les fondemens de cette grande puissance, en la réduisant & le simplifiant autant que j’ai pu pour en être plus maître, on n’y est plus sûr de la couronne.

184. (1834) Discours sur les plaisirs populaires « Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles » pp. 1-33

Un jubilé est venu couvrir la France d’une douleur amère, concentrée, et, certes, rien moins que religieuse ; et bientôt aussi la sacrilège loi du sacrilègef a souillé nos codes qu’avait régénérés la sagesse d’un grand hommeg, et a préludé aux actes liberticides qui ont amené le terrible dénouement dont nous avons tous été les témoins. […] Détestables flatteurs, présent le plus funeste Que puisse faire aux rois la colère célester. » Le peuple y admire aussi des actes d’héroïsme et de dévouement à la patrie, exemples qui font fermenter dans son cœur ces nobles sentiments que nos yeux ont vu éclater lorsque notre liberté a été menacée.

185. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE I. Du sombre pathétique. » pp. 4-32

L'Auteur, qui dit dans sa préface qu'il aurait pu pousser la pièce jusqu'à cinq actes, fort embarrassé d'en remplir trois, appelle à son secours l'autre monde, et nous transporte dans le pays des songes, pour pouvoir faire « les déserts, les ténèbres, les torches sanglantes, les ombres qui se traînent, le lamentable écho, les noirs tombeaux, les monceaux de cercueils, les débris épars, le cimetière du monde, etc. […] Enfin un Moine à qui la mort, la confession, les avis de sa maîtresse, ne font faire aucun acte, dire aucun mot de religion, et ne laisse voir que la folie, le désespoir, l'indécence et le transport de la passion.

186. (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351

Lorsque le Théâtre s’introduisit en France, il y a près de quatre cents ans, à l’occasion d’une troupe de Pèlerins, qui s’occupaient à réciter les Actes de la Passion de Jésus-Christ ou de quelque Martyr célèbre, il y avait lieu de douter si cet exercice ne serait pas avantageux. […] Est-il temps que cette sainte femme achève l’œuvre de Dieu par la mort d’Holopherne ; il faut encore que l’amant insensé vienne exposer ses craintes et ses soupçons, et que Judith en témoignant plus de plaisir que de peine, lui dise en finissant le quatrième Acte Pag. 79.

187. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

On fait trois repas dans ce drame : Henri déjeûne au premier acte, dîne au second, soupe au troisieme. […] Un autre trait de maladresse : on met partout Henri IV. en parallele avec Sulli, comme on vient de faire très-maussadement dans le drame en quatre actes en prose, le Roi & le Ministre, ou Henri & Sulli. […] Ce n’est ni comédie, ni farce, ni proverbes ; ce sont des dialogues appellés scènes, sous le titre général d’actes, où l’on détaille l’administration de Sulli, sous les ordres ou plutôt sous le nom de Henri.

188. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

C’est bien sur le mariage que l’autorité paternelle est redoutable & autorisée par toutes les loix, qui exigent son consentement, ne permettent les actes de respect qu’après trente ans, déclarant l’engagement nul, permettant de déshériter, &c. […] Que sont donc les vœux de baptême, l’union indissoluble de l’homme & de la femme dans le mariage, le serment de fidélité au Prince, celui de remplir son devoir quand on prend une charge, le ferme propos dans un acte de contrition ? […] La derniere scene du second acte & la fin du troisieme, qu’on donne pour des chefs-d’œuvre, sont des horreurs dans l’ordre des mœurs & de la religion.

189. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre III. Que les anciens Pères de l'Eglise défendirent aux Chrétiens d'assister aux Jeux du Théâtre, parce que c'était participer à l'Idolâtrie. » pp. 57-89

Puis qu'il est indubitable que tous les Jeux du Théâtre, aussi bien que les autres Spectacles des Anciens, étaient des actes de Religion, il ne faut pas trouver étrange que les Docteurs de la primitive Eglise aient défendu si rigoureusement aux Chrétiens d'y assister, parce que c'était publiquement solenniser avec les Païens les Fêtes de leurs faux Dieux, participer à la révérence qu'ils rendaient aux Démons, et se contaminer d'une Idolâtrie d'autant plus dangereuse, qu'elle était agréable.

190. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suite de Mêlanges. » pp. 84-120

Mercier, pour lui faire honneur, & se réconcilier avec les comédiens, en célébrant leur père, a exposé ses turpitudes sur le Théatre François, en traduisant la comédie-satyre de Goldoni & Moliere, & même y ajoutant & changeant des scènes, sous le titre de Moliere, drame en cinq actes, imité de Goldoni, par M. […] Le premier acte débute par quelques scènes ajoutées.

191. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

Ils mettent, pour ainsi dire, nuit & jour leur esprit dans le pressoir pour en exprimer, l’un en pensées, en sentimens, en rimes, en scènes, en actes, l’autre en habits, en coiffures, en couleur, en attitudes, tout ce qui peut réjouir le spectateur. […] L’Ecriture, qui nous dit qu’une femme s’oublieroit plutôt elle-même que sa parure, nous apprend, comme un acte héroïque, que les femmes Juives dans le désert donnèrent jusqu’à leurs miroirs & leurs pierreries pour l’Arche d’alliance & le Tabernacle, & qu’elles avoient donné pour le veau d’or leurs colliers, leurs pendans d’oreille.

192. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre prémier. De l’éxcellence du nouveau Théâtre. » pp. 68-93

Si l’on eut toujours aimé le Spectacle des Mistères, des Actes des Apôtres, nos Théâtres seraient encore dans la barbarie : par la même raison, lorsque nous nous relâchons de notre amour pour le vrai Beau, il s’éclipse, & le ridicule que nous lui préférons lui succède.

193. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XI. De l’excommunication considérée comme injuste et par conséquent nulle, de la part des prêtres qui anathématisent les Comédiens, morts sans les secours spirituels de l’Eglise. » pp. 186-211

Or, si le comédien, saisi d’une mort subite, n’a pas eu le temps de demander un confesseur, mais qu’il ait pu adresser à l’être suprême son acte de contrition, et que Dieu dans sa toute puissance miséricordieuse, ait écouté les paroles de repentir du moribond et en ait appelé l’âme à lui ; ce comédien, dis-je, verra donc du haut des cieux, où il jouirait de la béatitude éternelle, son corps profané sur la terre, par le ministre du Dieu même qui lui aurait pardonné !

194. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IV. Les spectacles inspirent l’amour profane. » pp. 32-50

Ils sont assurés de faire finir celles de leurs héros et de leurs héroïnes avec le cinquième acte, dit le prince de Contiu, et que les comédiens ne diront que ce qui est dans leurs rôles : mais le cœur, ému par cette représentation, n’a pas les mêmes bornes ; il n’agit pas par mesure : dès qu’il se trouve attiré par son objet, il s’y abandonne selon toute l’étendue de son inclination ; et souvent, après avoir résolu de ne pas pousser les passions plus avant que le héros de la comédie, il s’est trouvé bien loin de son compte ; l’esprit n’étant plein que d’aventures agréables et surprenantes, et de vers tendres, délicats et passionnés, fait que le cœur dévoué à tous ces sentiments n’est plus capable de se retenirv.

195. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre II. Est-il du bien de l’Etat que les Militaires aillent à la Comédie ? » pp. 20-34

Vous trouvez le théâtre partout, plusieurs siècles avant sa naissance, jusque dans les déserts de l’Arabie et le camp des Israélites, qui de leur vie n’ont songé à dialoguer des scènes, et former des actes.

196. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre V. De la Dépense des Spectacles. » pp. 75-88

Par acte du 19 février 1716, ce neuvième fut estimé quinze mille livres, dont on leur donna le capital, trois cent mille livres.

197. (1836) De l’influence de la scène « De l’influence de la scène sur les mœurs en France » pp. 3-21

Durant les cinq actes, l’éclat de son esprit et la générosité de son cœur détournent les regards de la turpitude de sa profession.

198. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

La premiere farce qu’on a jouée, intitulée l’Assemblée, en un acte & en vers, est du sieur Schrone, nom inconnu & barbare, qui pour la premiere fois s’est fait prononcer, & à très-peu de frais, sous les auspices de Moliere. […] Ce débat, épisode fort étrangere à Moliere, seroit trop long dans une piéce de cinq actes, que sera-ce dans un petit drame, dont il tient le quart ?

199. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Suites des diversites curieuses. » pp. 138-172

L’illusion étoit complette, sur-tout au second acte, où la forêt étoit naturelle. […] Ces deux actes sont très-liés, & contribuent à la perfection de l’un & de l’autre.

/ 290