C’est le ton du jour ; il lui auroit fait les mêmes offres, s’il eût vécu de son temps. […] Dix Hourets font leur meute, & cent gueux leur armée, Ils sont nourris d’encens, & vivent de fumée. […] Il n’est point de tourment lorsqu’on cesse de vivre.
Quand vous aurez épousé Sara, vous vivrez en continence avec elle pendant les trois premiers jours, & vous employerez ensemble tout ce temps à la priere : Per tres dies continens esto ab ea, & nihil aliud nisi orationibus vacabis cum ea. […] La jeune mariée se joignit à son époux par ces paroles : Ayez pitié de moi, Seigneur, & faites que nous vivions dans la paix, la santé, la vertu, jusqu’à une extrême vieillesse : Miserere nobis, & conserva nos ambos. […] Abandonner sa maison à des domestiques, livrer sa famille à des nourrices ou des gouvernantes, ou plûtôt être sans enfans, car ils sont à charge, on crir le bal & les spectacles, passer la nuit en parties de plaisir, le jour au lit ou à la toilette, faire grand’chère, jouer gros jeu, toûjours belle compagnie & quelque amant, porter les plus riches habits, avoir un appartement différent du mari, s’embarrasser fort peu de lui, le connoître à peine, traiter avec mépris son beaupère & sa belle-mère, en vivre séparé, &c. voilà le bon ton, la belle morale, la noble conduite du théatre.
Il serait à propos et raisonnable que le Prince à ses dépens en gratifiât quelquefois la commune, et qu’aux villes populeuses il y eût des lieux destinés pour le spectacle. » Si Montaigne vivait, il verrait aujourd’hui ses vœux accomplis ; il n’y a point de ville populeuse dans le royaume qui n’ait son théâtre. […] Quoique Cicéron ne soit ni Législateur ni Jurisconsulte, il est d’un mérite fort supérieur à Montaigne, et mérite une attention particulière, non seulement comme un des plus beaux esprits, des plus éloquents orateurs, des plus sages philosophes qui aient jamais paru, mais parce que c’était un homme élevé aux plus hautes magistratures, Sénateur, Consul, Gouverneur de province ; qui avait toujours vécu avec le plus grand monde, fréquentant, connaissant parfaitement le théâtre, lié avec le plus célèbre Comédien, Juge éclairé et équitable du mérite des pièces et du prix de la bienséance et de la vertu ; qui vivait dans un temps où le théâtre n’était point parvenu à la dissolution où il fut porté sous les Empereurs et où se jouaient les comédies de Plaute et de Térence, qui nous restent encore, et par lesquelles on peut comparer le théâtre Romain avec le nôtre.
Mais il est vrai qu’il vivait familièrement avec Roscius, lui qui vivait dans le plus grand monde, et faisait quelquefois le défi singulier à qui diversifierait davantage l’expression de la même pensée, l’un par les paroles, l’autre par les gestes. […] Faire profession du Christianisme, et vivre dans le vice ; ramper bassement aux pieds d’un protecteur, et traiter fièrement ses égaux ; piller d’une main, et prodiguer de l’autre ; passer du palais au parterre, avoir une charge et une Actrice.
Ce Sannyrion vivait, je crois, cent ans auparavant Aristote, qui florissait 384. ans avant que la Réligion chrétienne fut connue, & lorsque la Tragédie venait de prendre une forme convenable.
Les comédiens ne vivent-ils pas de ce travail odieux ?
La loi mettait au rang des animaux immondes ces oiseaux amphibies qui nagent et qui volent, et vivent en deux éléments, dans l’air et dans l’eau.
Les anciens législateurs qui ont inventé le spectacle ont moins songé à amuser ceux de leurs citoyens qui vivaient dans l’oisiveté qu’à instruire le peuple en le portant, par des exemples, à la haine du vice et à l’amour de la vertu : et effectivement, rien ne peut plus contribuer à guérir l’homme de ses défauts que de les exposer, comme on fait dans la comédie, à la risée et à la censure publique.
Joint que telle impiété est entretenue des deniers d’une confrérie, qui devraient être employés à la nourriture des pauvres, principalement en ces temps èsquels il fait si cher vivre, et auqueld plusieurs meurent de faim.
Les profits de ce divertissement vont encore bien plus loin ; nous y perdons notre première rusticité qui n’a point d’autre règle que l’impétuosité et la boutade ; nous y apprenons à vivre en hommes. […] On sait assez que dans la corruption du siècle où nous vivons, les mauvaises causes ne manquent point de protecteurs ; mais la vérité qui est toujours victorieuse tire sa plus grande gloire des combats qu’il lui faut rendre. […] Quand tous les Législateurs auraient vécu en même temps, ils n’auraient pas concouru plus universellement à la ruine et à la destruction des jeux de hasard. […] Pourquoi la voudrait-on interdire aux personnes qui ne sont point de condition à vivre dans une si grande retenue, et qui souvent en peuvent avoir assez grand besoin ? […] Il arrivera que dans la plus grande cherté de vivres, une femme veuve qui n’a pas du pain pour soi, sera contrainte d’élever un chien au Seigneur du lieu, de lui faire du potage et de le coucher plus mollement qu’elle ne ferait ses propres enfants : Un autre en a deux, quelques-uns en ont trois.
Mais une Nation douce & polie, où chacun se fait un devoir de conformer ses sentimens & ses idées aux mœurs de la Société ; où les préjugés sont des principes ; où les usages sont des loix ; où l’on est condanné à vivre seul, dès qu’on veut vivre pour soi-même ; cette Nation ne doit présenter que des caractères adoucis par les égards, & que des vices palliés par les bienséances.
Les volages amateurs du monde qui ne vivent que de la vie des sens, et n’ont des yeux qu’à la tête le verront alors tel qu’il est, mais pour leur confusion et leur désespoir éternel, présentement ils substituent ses créatures en sa place, ils y cherchent cet agrément, cette joie, cette paix, ce repos qui ne se trouvent qu’en lui seul ils prétendent fixer leur mobilité, en un mot, ils ne conçoivent point d’autre réalité que celle d’une figure qui passe, et ils y rapportent tout comme à leur dernière fin ; quel abus, quelle impiété ! […] Otez les auditeurs, vous ôterez les acteurs, c’est pour vous, dit saint Chrysostome, qu’un Chrétien se fait bouffon, et renonce par là à la dignité du nom qu’il porte, vous ne faites aucun scrupule de contribuer à faire vivre dans l’abondance, et même dans le luxe des gens qu’il faudrait laisser mourir de faim et qu’on devrait lapider, voudriez-vous que vos enfants ou quelqu’un de votre famille exerçât un art si honteux, ne les désavouerez-vous pas aussitôt ?
a-t-elle pu être assez insensible aux malheurs publics, à ceux du Souverain, pour jouer des comédies au milieu des larmes, du sang, des incendies, et arracher par l’amorce du plaisir de la bouche du peuple le morceau de pain qu’il avait à peine pour vivre ? […] Les Acteurs de réputation, Baron, Jeliotte, la Fel, la Gaussin, sont superbement logés, roulent un pompeux équipage, sont servis par un domestique nombreux et leste, jouissent de trente, de quarante mille livres de rente, eux qui auraient à peine de quoi vivre chez eux.
Molière, employé à la cour, vivait parmi des courtisans accoutumés à cette maxime consacrée dans les palais des rois : Pas de bruit si je n’en fais. […] L’histoire accuse une reine de France d’avoir vécu dans la plus infâme débauche ; on l’exhume, on la montre au public non seulement souillée de ses crimes ; mais usant des libertés poétiques, l’auteur la charge d’atrocités dont aucun monument historique ne fait mention.
Une honnête fille qui voudrait ne vivre que de ses talents et non de son libertinage pourra-t-elle prendre ce parti ? […] Si la Police était trop sévère à l’égard de nos figurantes et de nos chanteuses du petit ordre, elle serait injuste puisqu’elle exigerait l’impossible, puisqu’elle contraindrait à bien vivre des personnes à qui leur état en refuserait les moyens. Mais si les lois s’étendent jusqu’à régler les appointements de chaque sujet en sorte que le Théâtre lui procure suffisamment de quoi vivre, c’est alors qu’elles pourront s’appesantir avec justice sur les gens de mauvaise vie attachés au spectacle comme sur les autres citoyens dont les mœurs sont corrompues. […] De là ces Disputes qui vont quelquefois jusqu’à l’effusion du sang ; ces embarras insurmontables, qui ruinent les Entrepreneurs et qui servent encore de prétexte à sa mauvaise foi, puisqu’il en est souvent l’Auteur ; de là cette paresse des Comédiens qui les soustrait à l’étude et fait fuir le Public, ennuyé de voir toujours représenter la même chose ; de là la misère, qui réduit quelques Comédiens méprisables à employer pour vivre toutes les ressources que la bassesse de leurs sentiments leur suggère ; de là, enfin, les dégoûts, qui prennent à ceux qui pensent mieux et qui quittent un métier dont de tels associés anéantissent tous les agréments, ou les obligent de chercher, dans le pays étranger, à employer leurs talents plus honorablement et plus tranquillement que dans leur Patrie. […] Ce soupçon, peu charitable, peut être fondé au moment de l’établissement des lois que je propose : les Comédiens dont la conduite n’aura pas été régulière jusqu’alors pourront bien ne sacrifier qu’à la crainte leurs mauvais déportements ; mais au moins ne donneront-ils plus de mauvais exemples aux nouveaux Comédiens, et ceux-ci, à qui les places ne seront accordées désormais qu’en conséquence de leur éducation et de leur bonne conduite, ne pourront être taxés d’hypocrisie : habitués à bien vivre, les lois prescrites aux gens de spectacle ne leur paraîtront point trop rigoureuses puisqu’elles sont les mêmes auxquelles tous les autres citoyens sont assujettis et habitués.
si vous aviez joui de la puissance impériale, je ne gémirais pas maintenant d’avoir trop vécu. […] Mahomet, pour engager les Musulmans à vivre chacun chez soi, fut obligé de leur donner un sérail, et de leur en confier la garde. […] Il n’est pas étonnant qu’il trouve si peu de femmes vertueuses, surtout d’après les mœurs des peuples qui vivaient il y a trois mille ans. […] Il semble que pour elles, vivre avec les hommes, ou s’abandonner aux hommes, soient synonymes, et qu’à son avis il ne soit pas possible de nous résister sans nous fuir. […] « Ce sexe hors d’état de prendre notre manière de vivre trop pénible pour lui, nous force de prendre la sienne trop molle pour nous.
S’ils vivaient de nos jours, ils feraient comme les Auteurs d’à-présent.
Ainsi la Poësie Epique vit nécessairement du Merveilleux, la Tragédie vit de Larmes, & la Comédie doit vivre des Ris.
D’où il s’ensuit que selon cette moelleuse Théologie, il n’est pas certain qu’un Chrétien qui aurait vécu 80. ans et qui aurait commis beaucoup de crimes pendant cette longue vie, ne fût pas sauvé sans avoir jamais aimé Dieu de cet amour qui nous est commandé par ce précepte, « Diliges Dominum Deum tuum ex toto corde tuo », dont Jésus Christ, dit, « Hoc est maximum et primum mandatum », parce qu’il n’aura point manqué de Confesseur à qui il aurait confessé tous ses péchés par la crainte d’être damné, quand il aura eu besoin de se réconcilier avec Dieu.
C’est ainsi que la lutte cessa d’être apparente ; mais, rivaux irréconciliables, les acteurs et les prêtres ne vivront jamais dans une paisible harmonie.
Ceux qui sont nés dans les lumières de la foi et de la Religion Catholique, ne rougissent-ils pas d’avoir part à ces œuvres de ténèbres : mais vous, Mes très-chers Frères, qui êtes sortis du sein de l’hérésie, quand ce ne serait qu’en apparence, dans le temps qued vous viviez dans le libre exercice de vos erreurs, osiez-vous, ou par crainte, ou par conscience, approcher de ces spectacles que vous fréquentez aujourd’hui ?
16, rapporte ce trait : nous avons besoin de veiller à toute heure, pour avancés que nous soyons dans la perfection, d’autant que nos passions renaissent, même quelquefois après avoir vécu long-tems en réligion, & avoir fait un grand progrès dans la vertu : comme il arriva à Silvain, Réligieux de Saint Pacôme, dans le monde il étoit comédien de profession, & s’étant converti & fait Réligieux, il passa plusieurs années dans une mortification exemplaire, sans qu’on lui vit jamais faire aucun acte de son premier métier ; vingt ans après il pensa pouvoir faire quelque badinerie, sous prétexte de récréer ses Freres, croyant que ses passions fussent tellement amorties, & qu’elles n’eussent plus le pouvoir de le faire passer au-delà d’une simple récréation ; mas le pauvre homme fut bien trompé, car la passion de la joie se réveilla tellement, que des badineries, il passa aux dissolutions, de sorte qu’on résolut de le chasser ; ce que l’on eût fait, sans un des Réligieux qui demanda grace, & se rendit sa caution, promettant qu’il se corrigeroit, ce qu’il fit, & veçut depuis très-saintement : Naturam expelles furcâ tamen usque recurret. […] C’est à-dire, des Saints qui ont vécu renfermés, rapporte, d’après quelques auteurs qu’il cite, que de deux comédiens fort unis d’amitié, l’un se convertit, & sans rien dire, alla s’enfermer dans une caverne, pour y faire pénitence ; son compagnon inconsolable, le chercha de tout côté, & enfin l’ayant trouvé, après plusieurs jours de sollicitation, le détermina à quitter sa prison, & à revenir dans le monde ; celui ci lui dit en chemin, qu’il avoit laissé dans un coin de la caverne, une somme d’argent, ramassée des aumônes qu’on lui avoit faites, je vais la chercher, dit le premier, & retourna dans la caverne ; son compagnon le suivit, & l’enferma, lui déclarant qu’il n’en sortiroit plus, qu’il faloit se résoudre à faire pénitence comme lui, puisqu’il n’étoit pas moins coupable ; il se passa plusieurs jours pendant lesquels il lui portoit à manger, sans pouvoir l’y déterminer. […] Quelques ex-Jésuites qui vivent à Cahors où la Société étoit très-puissante, ont cru se manquer à eux-mêmes, s’ils ne se déclaroient pour le théatre, ils ont crié plus haut que les autres, & décidé que le comédie étoit permise.
Les Payens, les grands du monde meurent embaumés ; les libertins, les Actrices vivent parfumés ; les gens de bien, sans se parfumer, vivent, meurent en odeur de sainteté. […] Un cheval, un chien, qu’on feroit vivre habituellement dans les odeurs, en seroit amoli, énervé, perdroit sa vigueur & son odorat.
L’Auteur du Mémoire invoque un autre Evêque, qui, quoiqu’il ait vécu dans la Cour la plus fastueuse, & formé de grands Princes, n’en avoit pas moins les modestes sentimens & l’aimable simplicité des bergers. […] Qui peut mieux connoître la conduite des jeunes Salenciennes, qui est plus intéressé à faire un bon choix, que les habitans qui vivent avec elles, & dont chacun a quelques parentes qui aspirent au même honneur ? […] Et si chez nous la sagesse & l’honneur Vivent encore, ce prix en est la cause.
Cet homme célèbre, plein d’esprit & de politesse, qui écrivoit avec tant d’agrément & de légèreté les moindres bagatelles & les choses les plus sérieuses, qui a vécu trois ou quatre vies différentes, pour ainsi dire, homme, femme, abymé dans l’étude, livré au théatre, estimable par un courage apostolique, qui l’a conduit au bout du monde, méprisable par une coquetterie d’Actrice, toujours gouverné par le plaisir, se faisant aimer de tout le monde ; cette espèce de phénomène dans la société ne dissimule pas ses défauts. […] Ni les Archevêques de Paris, Harlai & Noailles, ni le Roi, ni M. le Régent, ne l’auroient souffert, ni l’Académie Françoise (alors) ne l’auroit reçu, ni le Séminaire des Missions étrangères, où il a vécu plusieurs années, ne l’auroit gardé. […] Etant revenu à Paris, & s’y croyant oublié, il continua d’y vivre en femme ; elle alloit assiduement au spectacle avec son Actrice Rosalie.
Ainsi celui qui ne s’éloigne pas du péché, mais vit avec lui, doit vivre dans la crainte, & souvent y tombe. […] ils cherchent à vivre, ils vendent leurs talens pour avoir du pain, & se prêtent à tout ce que le libertinage leur demande.
voudrait-on vivre avec des gens si frivoles ? […] Ainsi le fameux Brutus, fondateur de la République Romaine, échappa aux soupçons de Tarquin, et sauva sa vie en contrefaisant l'insensé et se montrant comme l'Ibrahim de Racine, « indigne également de vivre et de mourir ».
des invectives continuelles contre les Lois, sous la protection desquelles nous vivons tranquilles et sans inquiétude : d’indécentes sorties contre leur sévérité et leur rigueur. […] C’est d’après des maximes si intéressantes pour le maintien du bon ordre et de la Société, qu’agissaient les Comte de Sales, frère du Saint Evêque de ce nom, les Renti14, les Lanoue15, et bien d’autres braves Gentilshommes qui ont vécu avec la résolution de ne jamais accepter de défi, mais en même temps également décidés à rester inébranlables au plus fort du danger où leur devoir les appellerait.
Jean de Salisberya Evêque de Chartres qui vivait au même temps, a réprouvé les Spectacles, quand il a dit que de son temps les Spectacles allumaient le feu de l’impureté, que les Comédiens entretiennent l’oisiveté de ceux qui ne peuvent vivre sans quelque amusement, que c’est un dérèglement pernicieux, puisqu’une simple oisiveté serait encore plus avantageuse qu’une si honteuse occupation59. « Dans le siècle où nous vivons, dit ce savant Evêque, où l’on est fort adonné à tout ce qui ressent la fable et la bagatelle, on ne se contente pas de prostituer ses oreilles et son cœur à la vanité ; mais on est encore ravi de charmer sa paresse par le plaisir des oreilles et des yeux, on est ravi d’enflammer la luxure en cherchant à fomenter le vice. […] Dupleix au Chapitre premier de la Vie de Philippe Auguste qui vivait au douzième siècle, qui était celui auquel vivait aussi saint Bernard, rapporte que « ce Prince consacra les prémices de sa Royauté à la gloire de Dieu en chassant de sa Cour les Comédiens, comme gens qui ne servent qu’à efféminer les hommes et à les exciter à la volupté, par des mouvements, des discours et des actions sales et lascives. […] » Saint Chrysostome dans son Homélie 38. sur le Chapitre 11 de Saint Matthieu, vers la fin, parlant en particulier de la chasteté et de la vie mortifiée qu’il faut mener pour la conserver, dit ces paroles pour éloigner de la Comédie, et de celle particulièrement où l’on chante la musique : « Comment, dit ce Père92 , pourrez-vous supporter la peine qu’il y a à conserver la chasteté, vous qui vous laissez aller éperdument à la joie, et qui prenez tant de goût à des chansons lascives : car si celui qui en est éloigné a beaucoup de peine à embrasser cette vertu ; comme se pourra-t-il qu’en jouissant de ces plaisirs, on puisse vivre chastement ?
Outre ces blasphémes, les maximes vicieuses sur les mœurs sont poussées jusqu’au point de dire que la conduite des Comédiennes qui vivent en concubinage avec celui qu’elles aiment n’est pas deshonorante, qu’elle est seulement irréguliere ; que ce concubinage étoit autorisée chez les Romains, & même dans les premiers siécles de l’Eglise ; qu’elle est tolérée dans nos mœurs, & qu’il n’y a que celles qui menent une vie scandaleuse qui doivent être rejettées.
Et chez les Français, chez cette Nation polie & éclairée, on daignât à peine accorder un peu de terre au grand homme qui nous corrigea de nos ridicules, & dont le nom vivra autant que la Monarchie.
— Qu’elle vous adore : qu’elle ne peut vivre sans la possession de votre cœur : mais qu’elle préfère votre bonheur au sien. — Mais, a dit Mademoiselle ***, cette calèche vous assomme —.
La jeune d’Aubigné fut trop heureuse d’épouser Scarron, vieux débauché, bouffon, perclus, Cudejatte qui voulut bien la prendre, il n’étoit rien moins qu’un maître & un modèle de vertu : Je lui apprendrai bien des sottises , disoit-il, après la mort de cet homme burlesque ; ne sachant que devenir, elle fut reçue quelque temps chez Ninon Lenclos, la plus fameuse courtisanne à qui elle plut, & avec qui elle vécut si familièrement qu’elles couchoient ensemble ; ce qui n’étoit rien moins encore qu’une école de vertu : enfin la veuve Scarron entra comme une espèce de femme de chambre chez Madame de Montespan, autre modèle de vertu dont elle devint la confidente, la commissionnaire auprès de Louis XIV, & enfin la Gouvernante de ses enfans naturels, dont l’éducation lui fut confiée ; elle s’acquitta si parfaitement de tous ces emplois, qu’elle plût au Roi, supplanta sa maîtresse, la fit retirer de la Cour, & devint femme du Prince, le rendit pieux, & lui fit fonder la fameuse Maison de St. […] Toutes les histoires rapportent que dans la campagne de Flandres, Louis XIV, toujours au milieu des plaisirs comme à Versailles, se faisoit suivre des Dames de la Cour, avoit dans son camp le jeu, le bal, la comédie, comme les Princes Asiatiques traînent avec eux leur ferrail, & vivent avec la même magnificence que dans leur capitale. […] Il n’y a là de surprenant que la conduite de Madame de Maintenon, elle étoit pieuse, elle passoit pour prude, elle avoit toujours vécu avec décence, elle l’a sévèrement établie dans sa Maison de St. […] Louis XIV reçut Cazimire avec honneur, lui donna l’Abbaye de Saint Germain des Prés & des pensions considérables ; il reprit l’état ecclésiastique, mais voulut vivre en particulier.
Cet éloquent Prêtre de Marseille qui vivait dans le V. siècle témoigne que de son temps, en recevant le Baptême, l’on avait accoutumé de renoncer particulièrement aux spectacles. […] D’ailleurs, il faut bien faire attention au temps auquel vivait ce grand Archevêque. […] On ne peut vivre dans le monde sans rencontrer mille choses capables d’exciter les passions. » Réponse. […] C’est une illusion d’espérer d’être un jour bienheureux dans le ciel, en vivant sur la terre d’une autre manière que Jésus-Christ n’y a vécu.
une fille chrétienne qui ayant vécue dans la modestie, croyant qu’il lui est permis de prendre quelque chose d’extraordinaire, se met au hasard de se perdre. […] Enfin si, ayant promis d’embrasser la Croix de Jesus-Christ & de mourir au monde, de faire vivre son Sauveur en lui, & de continuer sa vie sur la terre, il peut se trouver dans des assemblées où régne l’esprit du monde, où l’on apprend à vivre comme le monde, à se conformer à ses maximes, à ses coûtumes, à ses usages criminels. […] Il nous semble vivre dans ces temps déplorables où vous n’êtiez pas encore notre Roi : Cùm non dominareris nostri ; & nous avons si fort dégénéré de votre esprit, qu’on diroit que nous ne sommes plus votre peuple : Neque invocaretur nomen tuum super nos. […] nous-mêmes, nous vous l’avouons, poursuit ce sage Archevêque, au centre du recueillement où nous vivons, à peine pouvons-nous devant Dieu captiver notre esprit, notre cœur & nos sens ; & vous qui vous plaignez sans cesse de vos distractions, de vos dégoûts, de vos froideurs dans la priere, vous que vos affaires les plus indispensables troublent toujours dans ce saint exercice, comment vous y appliquez-vous ? […] Rien de commun entre vous & le monde, si vous voulez vivre en J.
Nous nous imaginons peut-être qu'il nous a fait des leçons d'impiété, alors qu'il vivait, et qu'il souffrait tant de peines et tant d'injures pour nous ? […] Saint Paul dit, que la grâce s'est montrée, qu'elle nous a enseigné à vaincre l'impiété, et à perdre les appétits déréglés ; qu'elle nous commande de vivre sobrement ; d'être pieux et justes dans ce monde, en attendant l'effet d'une bienheureuse espérance, et la venue de la gloire de Jésus, qui s'est donné lui-même pour nous à dessein de nous racheter, et de laver par son Sang un peuple agréable à sa divinité, et sectateur des bonnes œuvres.
Il rapporte des traits singuliers de la Cour de Louis XIV & de celle de l’Electeur de Baviere, où il a vécu, & joué bien des rôles. […] Le Roi commence par invoquer le nom de Dieu pour obtenir la grace de mourir dans la foi, comme il a vécu. […] Le spectacle lui est servi comme le repas : peut-on vivre sans lui ?
Il serait à souhaiter que bien des gens lussent le discours qu’il a fait, pour montrer combien se trompent ceux qui voulant vivre en Chrétiens, ne laissent pas de se trouver dans les parties de plaisir, où les chants agréables entretiennent l’esprit et le cœur dans la mollesse : « Où se trouvent les chœurs de musique, qui excitent la sensibilité et les applaudissements des Spectateurs, dit ce grand Saint, là aussi se forme l’aveuglement des hommes ; les Anges en gémissent, et la fête n’est que pour le Démon. […] C’est assurément plus qu’ils ne devaient espérer, qu’on les ait laissé vivre aux dépens du Public, dans un temps où la cherté des vivres, et le besoin pressent des Pauvres, demandait que l’argent ne fût employé qu’à des dépenses nécessaires.
Ceux qui pensent autrement, nous les comparons à des hommes qui refuseroient de croire que le feu brûle, parce qu’on ne sauroit leur donner une notion exacte de la nature du feu ; qui nieroient l’existence de la boussole, parce que nous ne saurions leur rendre une raison suffisante de l’action de l’aimant ; qui contesteroient que César eut vécu, parce qu’on ne sauroit le prouver par une démonstration géométrique.
L’émulation était si grande entre ces deux Acteurs, qu’Auguste, a qui elle donnait quelquefois de l’embarras, crut qu’il devait en parler à Pylade, & l’exhorter à bien vivre avec son concurrent, que Mécène protégeait : Pylade se contenta de lui répondre, « Que ce qui pouvait arriver de mieux à l’Empereur, c’était que le Peuple s’occupât de Bathylle & de Pylade. » On croit bien qu’Auguste ne trouva point à propos de repliquer à cette réponse.
Ils ignorent que c’est ainsi que le péché est entré dans le monde, et que les hommes ne meurent que parce que la première femme aima mieux éprouver si elle mourrait en désobéissant, que d’obéir et de vivre.
Sans ternir votre fer d’un indigne attentat, Laissez vivre, & vivez pour le bien de l’Etat. […] Ce qu’on a ci-devant rapporté de Despréaux, page 160, prouve que s’il avoit vécu, il auroit désavoué la Lettre qu’on lui attribuoit. […] L’Epître dédicatoire contient l’éloge de cette Femme sur son talent pour l’exercice de sa honteuse profession, & il lui demande le vivre & le couvert chez elle gratis. […] Le caractere du siecle où nous vivons, est suffisamment établi par la témérité avec laquelle on offre au Public les Ouvrages les plus scandaleux & les plus impies. […] Mais, après qu’ils eurent vaincu les Carthaginois, & qu’ils se furent enrichis des dépouilles de la Grece, ils vécurent dans le luxe.
Mais, Monsieur, il semble qu’un homme aussi tendre et aussi sensible que vous l’êtes, ne devrait songer qu’à vivre doucement, et à éviter les rencontres fâcheuses. […] Ces dernières nous émeuvent d’ordinaire tout autrement, parce qu’elles sont prises sur notre air et sur notre tour ; que les personnes qu’elles nous représentent sont faites comme celles avec qui nous vivons, et que presque tout ce que nous y voyons, ou nous prépare à recevoir les impressions de quelque chose de semblable que nous trouverons bientôt, ou renouvelle celles que nous avons déjà reçues.
Ce lui est une peine insupportable d’être obligée de vivre avec soi et de penser à soi ; ainsi, tout son soin est de s’oublier soi-même et de laisser couler ce temps, si court et si précieux, sans réflexion, en s’occupant de choses qui l’empêchent d’y penser. […] Nous les appelons des plaisirs, et nous oublions qu’ils consomment l’œuvre de l’idolâtrie et de l’infidélité, qu’ils communiquent aux hommes un tel aveuglement et une telle dureté de cœur, que, non seulement ces insensés vivent sans la sagesse, mais encore n’en sentent pas le besoin, et, dans leur stupide indifférence, dépensent leur vie, ce trésor si précieux, sans donner même un seul coup d’œil d’attention à la scène terrible de la mort, au jugement, à l’éternité.
La France autant qu’aucune autre nation a produit des hommes célebres dans les sciences abstraites & épineuses, telle que les mathématiques & la métaphysique : beaucoup d’excellens ouvrages sur la morale, la politique, la juris-prudence ont été aussi applaudis que le sont quelquefois de jolis romans qui vivent quelques mois : l’obstacle à la perfection de la Comédie qui semble naître de l’inclination des François pour la frivolité, vient bien moins d’eux que de l’imprudence des Auteurs qui se sont attachés à flatter cette inclination, au-lieu qu’ils auroient dû travailler à l’affoiblir.
Cette haute puissance à ses vertus rendue L’égale jusqu’aux Rois dont je suis descendue, Et si Rome & le tems m’en ont ôté le rang, Il m’en demeure encor le courage & le sang : Dans mon sort ravalé je sçai vivre en Princesse ; Je suis l’ambition, mais je hais la foiblesse.
Et ne seroit-ce pas une temerité insoutenable, & ou nul Chrétien de bon sens ne tombera jamais, de prétendre que ces hommes de Dieu se soient tous égarez, qu’ils ayent tous porté trop loin les choses, & que dans le siécle ou nous vivons, nous soyons plus éclairez qu’ils ne l’étoïent ?
A-t-on vu dans la France, au fort de sa misère, Par un excès de Rage une barbare Mère Aprés mille baisers et donnés et rendus, Egorger son Enfant pour vivre un jour de plus ?
Ils ne sont ni bons ni mauvais, ni légers ni graves, ni oisifs ni occupés ; esclaves de la coutume, qui est leur suprême loi, ils vivent sur l’exemple d’autrui, ils pensent par l’esprit d’autrui.
Notre corps tombe dans une espece de langueur & d’abbattement, nous ne le sentons presque plus, & à peine croyons-nous vivre lorsqu’il demeure trop longtemps dans une entiere inaction : il en est de même à proportion pour notre ame & encore plus que pour notre corps ; elle n’est par sa nature qu’une pensée & une volonté toujours subsistante, & par conséquent toujours agissante ; son repos n’est, à proprement parler, qu’un moindre mouvement. […] Notre corps tombe dans une espece de langueur & d’abbattement, nous ne le sentons presque plus, & à peine croyons-nous vivre lorsqu’il demeure trop longtemps dans une entiere inaction : il en est de même à proportion pour notre ame & encore plus que pour notre corps ; elle n’est par sa nature qu’une pensée & une volonté toujours subsistante, & par conséquent toujours agissante ; son repos n’est, à proprement parler, qu’un moindre mouvement. […] Mais comme elle n’aime pas à vivre à ses dépens, ou pour parler sans métaphore, comme elle se lasse bientôt de la multiplicité vague & confuse de ses propres pensées qui l’épuise plutôt qu’elle ne la remplit, elle est avide de se répandre au dehors ; & l’on diroit qu’elle soit toujours aux fenêtres pour y chercher un objet nouveau qui arrête & qui détermine ses regards, ou pour y trouver au moins le plaisir de ne plus se voir elle-même. […] Soit que nous nous flattions de croître en quelque maniere avec les objets qui occupent notre attention, ce qui fait que l’on aime à vivre avec les Grands, & qu’un Sçavant mesure l’étendue de son esprit par la multitude des faits dont il a chargé sa mémoire, soit que notre ame née pour connoître & pour posséder l’infini, se plaise à trouver toujours quelque chose de plus grand que les objets qui la frappent ordinairement ; comme si par-là elle faisoit un pas vers cette immensité de connoissance, & cette plénitude de sentiment qui est le terme de ses desirs ; il est au moins certain que toute admiration, dont nous sommes saisis, nous intéresse par quelque endroit, puisqu’elle nous fait un si grand plaisir, & qu’il n’y en a guères qui nous touche davantage que celui de nous sentir enlevés & comme transportés hors de nous-mêmes, soit par un discours sublime, soit par le spectacle d’une action qui nous paroît être au-dessus de l’humanité.
Combien de Courtisans qui ne vivent que par les passions qu’ils font naître, ou qu’ils entretiennent ? […] Elle avoit assez vécu avec la Reine pour la connoître, & avoit trop de talens pour n’être pas employée. […] Cathérine déclara avant sa mort qu’elle avoit vécu & qu’elle mouroit Catholique. […] Quand on lui en parloit, elle en rioit, & disoit : Il faut louer Dieu de tout ; mais il faut trouver de quoi vivre.
L’orgueil de vos Supérieurs vous fait tous des esclaves : vous vivez tous dans un état de gêne, de bassesse, de servitude…. […] » Il y a plus ; c’est qu’Œdipe ne saurait ignorer l’âge de Polybe ; vu qu’il a très longtemps vécu avec ce Prince à Corinthe. […] Ils sont exempts de toutes taxes et vivent dans une indépendance absolue des Puissances séculières.
Cléante est le seul raisonnable : encore, comme le lui reproche la vieille, & même son frère, il a des manieres de vivre très-peu chrétiennes. […] Sachez que d’une fille on risque la vertu, Lorsque dans son hymen son goût est combattu ; Que le dessein d’y vivre en honnête personne Dépend des qualités du mari qu’on lui donne, Et que ceux dont partout on montre au doigt le front, Font leurs femmes souvent ce qu’on voit qu’elles sont.
L’héroïne de ce roman finit par une sorte de conversion ; dégoûtée de son métier par des vols, des mépris, des infidélités, forcée par la misere, elle accepte une pension viagère de quinze cents livres que lui fournit la femme de son amant, partie par générosité, partie pour se débarrasser d’une rivale dangereuse, & va vivre pensionnaire dans un couvent. […] Regnard mourut en épicurien, comme il avoit vécu, sans donner aucun signe de religion, la Tuilerie d’une fievre chaude causée par son libertinage, Mondori d’apoplexie sur le théatre, jouant Hérode.
Les Religieux, à l’exception des Chartreux, ne vivent pas dans le silence & la solitude, ils sont toujours occupés, toujours avec leurs Supérieurs, leurs frères, souvent avec le monde. […] Depuis dix ans Religieux & Prêtre estime pour ses lumieres & ses vertus, appelé pour diriger ces Religieuses, ayant parlé avec religion & avec zèle, cet homme tout-à-coup devient furieux, enragé, dans le plus violent délire, brave le ciel & la terre, blasphême, jure, &c. veut persuader à cette Religieuse d’apostasier & de s’enfuir, avec lui, de vivre comme mari & femme, & d’aller, je ne sais où, travailler la terre, pour gagner la vie, la nourrir avec sa famille de son travail.
Vous avez vécu dans la retraite ! […] [NDE] Sapho était une poétesse grecque ayant vécu aux VIIe et VIe siècles av JC sur l'île de Lesbos.
On voit assez communément des gens d’un caractère opposé se rencontrer dans le monde, & se trouver contraints de vivre ensemble, par les diverses circonstances qui les réunissent.
La religion chrétienne renferme dans ses principes, dans ses éléments, tout ce qui mène l’homme au bonheur, tout ce qui le rend cher et utile à ses semblables, et la pratique de toutes les vertus qu’elle consacre et qu’elle commande, ne peut que fortifier les nations qui vivent dans sa foi.
Le sujet semble, en effet, au premier aperçu, beaucoup mieux convenir à un docteur de Sorbonne qu’a un maréchal de camp ; rarement on a vu le même homme mener de front les matières cléricales et les théories stratégiques ; il est fort permis à un général de n’avoir pas lu Baronius, et ce n’est certainement pas dans les actes des conciles qu’on apprend à placer des batteries ou à ranger une division en ligne de bataille ; enfin, si l’on me permet cette forme triviale, canons et canons il y a, et l’on pouvait raisonnablement craindre qu’un homme habitué à vivre au milieu de ceux de Mars, ne traitât un peu cavalièrement ceux de l’Eglise.
Le Misantrope rejette le vil metier de satyrique, & s’éleve contre la lâcheté d’un écrivain qui vaut flettrir les talens qui le font vivre. […] C’est-à-dire, voir dans le même tems, qu’on meurt, & qu’on vivra toujours. […] Le théatre n’est & ne doit être qu’un amusement populaire, que le gouvernement laisse courir les rues sans y faire attention, il n’a garde d’y donner de l’importance, par les faveurs & les largesses, ni de la consistance, par des établissemens fixes ; il le laisse dans l’indigence, vivre de quelques érrênes que lui donnent ceux qui s’en amusent.
Le Phormion & l’Hécire furent jouées aux Fêtes Romaines, l’Andrienne fut donnée aux Jeux de la grande Déesse, la Déesse Cybele, l’an de la fondation de Rome 587, par ordre des Ediles Fulvie & Gabion chargés du soin des villes, des vivres & des jeux solemnels, par la troupe de L. […] « Après avoir passé soixante ans, dit-il, sans aucune tache, je suis sorti de ma maison Chevalier Romain, & j’y rentrerai Comédien ; j’ai vécu trop d’un jour ». […] Les Auteurs que nous devons nous proposer pour modeles, que nous devons consulter, de la lecture desquels nous devons nous occuper, ne sont plus ; ils ont vécu ; leurs écrits immortels seuls nous restent.
Les Dames composent en ces occasions la meilleure partie de l’assemblée : et n’est-ce pas une maxime dans la société civile, que quiconque jure en présence du sexe doit apprendre à vivre ? […] « Pleuside souhaiterait que les Dieux eussent établi un autre ordre des choses par rapport à quelques circonstances particulières : il voudrait que les hommes sincères, équitables, généreux vécussent longtemps, et que les fourbes, les injustes, les avares mourussent fort jeunes. […] dans Eschyle s’emporte, se déchaîne contre le Ciel, et ne veut pas démordre de sa révolte ; il ne changerait pas sa condition pour celle de Mercure ; il aime mieux vivre misérable que de se soumettre à Jupiter même.
Ils vivaient dans une République, et nous vivons sous une Monarchie. […] Je vois bien que Sophocle pouvait faire ce que vous dites, c’était un homme de qualité, il vivait dans un siècle fort poli, il avait un grand talent pour les vers ; et je ne puis trouver qu’une raison pour laquelle il n’a pas donné plus de tendresse à ses personnages, c’est que la coutume de son pays était différente là-dessus de celle du nôtre ; et c’est pour cela qu’il me semble qu’un Poète est assez justifié aujourd’hui, quand il dit, qu’il fait des Tragédies pleines d’amour, parce qu’on n’en veut point voir d’autres.
Je sais de bonne part, que plusieurs ont été excités à mieux vivre, voyant en cette action quelques délinéaments de ce qui doit arriver au dernier jour. […] Et quant à ce qui touche le jugement, duquel il est maintenant question, remarque que Tertullien, qui a vécu il y a plus de 1400 ans en a fourni le parfait argument aux jésuites en ces termes.
Car si cela a lieu, au regard des premiers d’entre eux, comme Tertullien, et saint Cyprien, qui ont vécu durant que les Païens dominaient, on ne le doit pas dire des autres qui ont écrit depuis que Constantin le Grand eût fermé les Temples des Gentils, et aboli leurs impies superstitions. […] Augustin aussi, qui a tenu son même langage, lui a été contemporain, et a vécu sous Honorius et Arcadius, qui étaient Empereurs Chrétiens. […] Entre ceux qui portent ce nom, nous avons cet avantage d’être plus particulièrement dédiés au Seigneur, lui ayant fait le serment solennel en sa Maison, d’y vivre selon la Réformation Sainte qui nous distingue d’avec ceux que l’erreur tient encore dedans ses liens. […] Il faut un long temps à une femme qui a mal vécu dès sa jeunesse pour la faire croire femme de bien. […] bx , qui a vécu sous Théodose le Grand, en a parlé ainsi à ses auditeurs. « Celui qui est en Christ comment peut-il se donner à ces vanités du monde, lesquelles J.
Mes recherches ou remarques nouvelles, tracées, je l’avoue d’avance, avec peu d’art et de méthode, sur les causes de cette dégénération rapide, ne sont pas conjecturales, ni bornées au temps que j’ai vécu.
Loi qui condamne celles qui après avoir embrassé le Christianisme ne vivent pas chrétiennement, à servir au Théâtre, 105.
Chez les Anciens, dont les femmes ne paraissaient pas au Théâtre, soit comme Actrices, soit comme Spectatrices, parce qu’elles vivaient retirées, & n’étaient jamais ailleurs mêlées avec les hommes, pourquoi le Théâtre aurait-il fait exception ? […] Il serait facile de leur démontrer, qu’il ne pouvait pas, autant qu’ils le pensent, l’innocence des mœurs, & de consoler par-là le siècle où nous vivons, en le confirmant dans la persuasion, que notre manière est la plus honnête & la meilleure. […] peut-être un jour, la honte de ta famille, l’opprobre de ta Patrie… Va vivre, va remplir tes devoirs : après, reviens, si tu le veux, rire aux dépens de tes égaux. […] Le Comédien Calliopius vivait dans ce temps-la. […] Un pareil monstre, ne doit vivre que pour lui.
si vous eussiez jouï de la puissance Impériale, je ne gémirois pas maintenant d’avoir trop vécu ! […] Si vous aviez joui de la puissance Impériale, je ne gémirois pas maintenant d’avoir trop vécu. […] Ne pourra-t-on réussir à obliger une trentaine de personnes à vivre et; à se conduire comme de bons et; de paisibles citoyens ? […] Troisiemement, on ne souffriroit pas qu’aucun Acteur vécut avec une Actrice sans avoir de bons extraits de mariage en forme, et; il faudroit ne point fermer les yeux sur ce chapitre. […] C’est refuser la pureté des mœurs à toutes celles qui ne vivent point dans la solitude et; dans l’exercice des occupations domestiques.
Vous vivez au milieux des dangers, que vous courez, & faites courir, & que votre fard augmente au milieu des péchés que vous commettez, ou faites commettre, & que votre fard multiplie, & vous êtes tranquille, pouvez-vous trop gemir ? […] Toutes ces variations donnent de l’activité au commerce, & font vivre bien de gens.
Le Dictionnaire de Trévoux ajoûte que barbarisme signifie encore une secte de gens qui vivent sans société, sans former de corps ni religieux ni politique, ou qui nient l’existence de Dieu, un vrai athéisme. […] Si l’Auteur l’entend ainsi, il croit donc que le Sénat, le peuple Romain, les Conciles, les Pères, l’Église Catholique, qui condamnent les spectacles, sont des athées, des bêtes féroces, qui vivent sans société, sans religion.
Je jouissais du temps le plus heureux de ma vie ; le bonheur d’être instruit par M. de Voltaire mettait le comble à ma félicité ; il me fit un envieux, un faquin que nous avions banni de notre société pour des raisons très importantes, faquin que je nommerais s’il vivait encore et s’il n’avait payé de la vie en Hollande son impudence et sa fatuité, eut l’indignité de communiquer à M. de Voltaire cette critique de Nanine en question : il mesurait l’âme de ce grand homme sur la sienne, et s’était imaginé qu’un égarement de jeunesse, une rhapsodie d’enfant allait déconcerter son amour-propre : il arriva tout le contraire. […] Je vous déclare donc que bien loin de croire que le bien public m’autorise à critiquer les ouvrages de M. de Voltaire, je le regarderai toute ma vie comme un maître éclairé à qui je dois le peu de talents qu’on a la bonté de reconnaître en moi ; que je le regarde comme un ami dont le cœur est fermé à tout ce qui pourrait altérer ses sentiments en faveur de ceux qui s’y sont donné place, comme un protecteur moins attentif à ses intérêts qu’à ceux des personnes qu’il protège comme un père, aux soins et à la tendresse de qui j’ai l’obligation de n’être plus dans les chaînes de la finance, et à qui je dois l’avantage de pouvoir vivre avec l’aisance que les talents procurent à ceux qui les exercent ; quand je serais devenu sage, et que quand bien même je verrais malheureusement assez clair pour trouver quelque faute capable d’altérer tant soit peu le plaisir ou plutôt le ravissement que j’éprouve quand je lis ou que je vois représenter ses ouvrages, je ne m’en imposerais pas moins la loi de les défendre envers et contre tous.
on fera le procès à un Religieux qui a toujours bien vécu, et l’éloge de la N.… ! […] C’est un personnage postiche d’un amant de Judith, jaloux et passionné, avec qui elle a les conversations les plus tendres, tandis que l’histoire nous apprend que depuis la mort de son mari elle avait vécu dans la plus profonde retraite et la plus austère pénitence.
La leur donnât-il, elle serait nulle, ils en sont indignes, et par l’état de péché mortel, où ils persévèrent, et par l’occasion prochaine de péché active et passive, où ils vivent, et par l’habitude de scandale qu’ils donnent. […] Ces deux appels comme d’abus, dont la seule proposition devait pour tout jugement faire envoyer les appelants en prison, occupèrent le temps précieux des Avocats et des Juges, et furent terminés par deux arrêts confirmatifs des deux mariages ; et pour punition de l’attentat, on crut qu’il suffirait de condamner ces séducteurs à vivre avec ce qu’ils avaient aimé.
Le théatre doit être bien mauvais, puisqu’il a contribué à perdre les mœurs du chef de l’Eglise, & a jetté une tache ineffaçable sur la mémoire, & qu’il n’a été aimé que par un homme sans mœurs ; aussi aucun de ses successeurs n’a donné un pareil scandale, même Clément VII, de la même maison de Médicis ; encore moins Léon XI, qui vécut & mourut en saint. […] Il gagna les Medicins du Conclave, & leur fit déclarer que le Cardinal de Medicis n’avoit pas un mois à vivre, à l’occasion de quelque abcès qui s’étoit percé, & répandoit une odeur empestée. […] Le langage de Moliere n’est pas plus chatié, il se ressent des pirenées où il a long-tems vécu avec sa Troupe, & dont il a conservé le jargon avec sa maîtresse gascone.
Il a beaucoup plus écrit parce qu’il a plus vécu ; mais dix ans avant sa mort il devint tout à fait imbécille, & bien-tôt furieux, & mourut dans ce triste état. […] Il suivoit le Roi Jacques dans la seconde, & vécut plusieurs années à S. […] Il n’y a plus que les cris du Théatre qui voudroit le faire vivre.
Comme s’il y avoit du fanatisme à laisser tout son bien à sa famille & à vivre d’aumône ; & de la genérosité à insulter le pauvre à qui on donne un morceau de pain de son superflu. […] Il mourut dans un âge très-avancé comme il avoit vécu. […] Chapelle avoit été mieux instruit ; son pere naturel lui avoit fait donner une bonne éducation & lui avoit laissé de quoi vivre.
Témoins de ma naissante flamme, de l’Amour asyle charmant, Temple où je reçus le serment qui combloit les vœux de mon ame, rendez, rendez-moi mon amant ; sans lui, dans mon inquiétude, je ne puis plus vivre un moment. […] C’est un fort petit mérite de travailler à des romans avec une dame qui, après avoir fait profession & vécu plusieurs années en religieuse, quitte son état pour se livrer au monde, & composer des romans. […] Deux jours après, Cyrano de Bergerac le vit paroître, retire-toi , lui cria-t-il, si tu veux vivre .
Il faut vivre. […] Des sottises d’autrui nous vivons au Palais. […] Remplir les devoirs d’un bon Chrétien, faire tout le bien dont je suis capable, cultiver mon métier dont j’ai reconnu tous les avantages et dont l’expérience me prouve l’utilité pour former le cœur et l’esprit des jeunes gens, c’est là comme j’ai résolu de vivre et les dispositions dans lesquelles je supplie la Providence de me faire persévérer.
Oserez-vous dire que nous ne pouvons vivre sans quelque plaisir, nous dont le plus grand plaisir doit être de cesser de vivre ? […] Quelle satisfaction que de fouler aux pieds les dieux des nations, que de chasser les démons, que d’avoir le don des guérisons miraculeuses, et des révélations célestes ; enfin que de vivre toujours pour Dieu ?
La misanthropie est certainement un vice dangereux : un misanthrope est ennemi des hommes : ce n’est pas seulement en déclamant contre le genre humain, qu’il dévoile son caractere, c’est par ses actions & sa conduite : un homme de cette trempe refusera de rendre service à ses semblables, parce qu’il les hait : il quittera sa femme & ses enfans, à qui sa présence est nécessaire, pour aller vivre seul au fond d’un désert.
Ces Messieurs & ces Dames ne jouent que huit Piéces nouvelles par an, soit tragiques, soit comiques ; tandis qu’ils pourroient en donner vingt-quatre ; ils doivent même cette déférence, cette soumission aux Auteurs qui les font vivre, & au Public qui les soudoye.
Jésus-Christ a délivré encore leur Sexe de l’esclavage du Sérail, où pour une femme qui a le cœur de son mari, toutes les autres sont à peu près traitées comme des esclaves dont on se sert sans amitié ; et où elles vivent dans une perpétuelle guerre de jalousie, de haine, de querelles, et de factions.
L’amour excuse tout, dans le siècle où nous sommes, Le Plaisir est le Dieu, qu’encensent tous les hommes ; Nous vivons pour jouir ; il suffit d’être heureux, On est justifié dès qu’on est amoureux.
Les Apôtres ont toléré les faux Apôtres ; et saint Paul, qui sans doute ne cherchait pas ses propres intérêts, ne laissait pas de vivre avec ceux qui ne cherchaient que les leurs, et de les tolérer avec une patience qui l’a couronné de gloire ?
Vous pouvez croire que la Vieille n’écoute pas cette raillerie, qu’elle croit impie, sans s’emporter horriblement contre celle qui la fait ; mais comme elle voit que toutes ces raisons ne persuadent point ces esprits obstinés, elle recourt aux autorités et aux exemples, et leur apprend les étranges jugements que font les Voisins de leur manière de vivre ; elle appuie particulièrement sur une Voisine, dont elle propose l’exemple à sa Bru, comme un modèle de vertu parfaite et enfin « de la manière qu’il faudrait qu’elle vécût », c’est-à-dire à la Panulphe. […] L’Officier déclare donc que « le Prince ayant pénétré dans le cœur du fourbe par une lumière toute particulière aux Souverains par-dessus les autres hommes, et s’étant informé de toutes choses sur sa délation, avait découvert l’imposture, et reconnu que cet homme était le même, dont sous un autre nom il avait déjà ouï parler, et savait une longue histoire toute tissue des plus étranges friponneries et des plus noires aventures dont il ait jamais été parlé : que nous vivons sous un règne, où rien ne peut échapper à la lumière du Prince, où la calomnie est confondue par sa seule présence, et où l’hypocrisie est autant en horreur dans son esprit, qu’elle est accréditée parmi ses sujets ; que cela étant, il a d’autorité absolue annulé tous les actes favorables à l’Imposteur, et fera rendre tout ce dont il était saisi ; et qu’enfin c’est ainsi qu’il reconnaît les services que le bonhomme a rendus autrefois à l’État dans les armées, pour montrer que rien n’est perdu près de lui, et que son équité, lorsque moins on y pense, des bonnes actions donne la récompense ». […] Je ne feins pas de vous avouer, que ce sentiment me paraît un des plus considérables effets de la corruption du siècle où nous vivons : c’est par ce principe de fausse bienséance qu’on relègue la Raison et la Vérité dans les pays barbares et peu fréquentés, qu’on les borne dans les Ecoles et dans les Eglises, où leur puissante vertu est presque inutile, parce qu’elles n’y sont cherchées que de ceux qui les aiment et qui les connaissent ; et que comme si on se défiait de leur force et de leur autorité, on n’ose les commettre où elles peuvent rencontrer leurs ennemis.
» Loyaulx & de bonne fasson » Et mont apporte du poisson » Cent fois a vendre en mon hostel Cayphas » Est il vray Anne » Est il vrayPar Dieu il est tel » Mes gens en ont bien souvenance : » Mais pour mieulx vivre à leur plaisance » Ils ont delaisse leur mestier » Dont ils n’auoient pas mestier, » Car tres bien ils en pouoient viure » Et depuis ont voulu ensuyure » Jesus le mauvais Scismaticque » Qui leur a apprins la magicque » Et nygromance on le scait bien, » Car il estoit magicien » Le plus grand qui fust jusqua Romme Prémier Livre des Actes des Apostres, folio 8. verso.
Homère ne vécut pas dans une seule Ville.
Ce qui m’étonne, c’est que les Comédiens qui vivaient dans le temps où l’Eglise de Paris se déclara ouvertement contre eux, n’aient réclamé en aucune manière.
On rapporte communément l’établissement des spectacles de Paris à l’année 1398 ; que des bourgeois de cette ville se réunirent pour donner des représentations de la passion de Jésus-Christ, et pour vivre aux dépens de leurs spectateurs.
D’ailleurs nous ne sommes pas seulement obligés d’éviter les choses mêmes qui nous paraissent indifférentes, et qui portent insensiblement au péché : car comme celui qui marchant sur le bord d’un précipice quoiqu’il n’y tombe pas, ne laisse pas d’être dans la crainte, et qu’il arrive souvent que la crainte le trouble et le fait tomber dans ce précipice : de même celui qui ne s’éloigne pas du péché, mais qui en est proche, doit vivre dans l’appréhension ; car il arrive souvent qu’il y tombe.
imprimé depuis quarante ans ne défendait de donner les Sacrements qu’à des Comédiens, qui vivaient du temps de Plaute, de Térence, ou d’Aristophane. […] On apprend ces particularités d’un Auteur d’Antioche nommé Jean Malela qui vivait au 9e siècle, et dont la Chronique a été traduite et imprimée pour la 1e fois en 1690, à Oxford. […] On doit joindre à Sénèque Pomponius Secundus, Poète Tragique qui vivait sous les Empereurs Caius et Claude. […] » On défendit la même année par une Loi donnée à Trèves de faire aucune insulte aux filles de Comédiens, qui vivent d’une manière irréprochable. […] [NDA] On peut voir dans le Glossaire de M. du Cange t 3. p. 1213. et 1214. des Vers de Guiart, dont le style est admirable pour le siècle où il vivait.
nous-mêmes, mes Freres, nous vous l’avouons, poursuit ce sage Archevêque, au centre du recueillement où nous vivons, à peine pouvons-nous captiver devant Dieu notre esprit, notre cœur & nos sens. […] Rien de commun entre vous & le monde, si vous voulez vivre en Jesus-Christ, pour régner un jour avec Jesus-Christ.
Quand on condamne l’immodestie des femmes, ne parle-t-on que de cette licence grossiere du théatre payen, dont l’histoire a conservé la mémoire comme d’un phénomène de corruption, sous l’empire de Caligula, de Néron, d’Héliogabale, &c. lorsqu’un peuple brutal, connoissant bien le caréctère des Comédiennes, les méprisoit assez pour les faire dépouiller en plein théatre, ordre qu’elles exécutoient avec joie, & souvent se faisoient donner, nudentur mimæ ne parle-t-on que de l’état où, comme des animaux, vivent les Sauvages de l’Amerique & les Negres de la Guinée, qu’un soleil toujours brûlant force de chercher toute sorte de soulagement ? […] Elle-même a toujours vécu dans le monde, quoi-qu’avec beaucoup de décence & une compagnie choisie.
A ces puissantes raisons il n’y a point de replique : car s’ils n’y veulent pas vivre comme ils doivent, il ne faut pas qu’ils paroissent autres qu’ils ne sont. […] En outre abusant de leur privilège, les masques supposent le nom d’autrui, soi-disant Princes, qui est un entregent abusif, & crime de faux qui tourne à la déception des damoiselles, lesquelle se décèlent à eux, pensant qu’ils sont ce qu’elles supposent, sont pareillement les maris déçus ; que les masques, par les propos qu’ils tiennent aux damoiselles, les dégoûtent de leurs maris, leur mettent la gloire par leurs flatteries, qui est cause que quelquefois il y a de l’âne & de la mule aux femmes ; que les masqués entrent avec nombre de varlets qu’on ne connoît pas, qui font désordre à la cuisine, sur la chambriere & sur les vivres, &c. qu’ils sont embâtonnés, garnis d’épées & de poignards en leurs brayettes, en sorte que la force est devers eux, & les maris ne sont plus maîtres on leur maison, leur disent des paroles outrageantes, & commettent plusieurs autres grands abus.
Lisent-ils un seul des soixante-neuf opéra de d’Orneval ou des associés de d’Orneval, qui a vécu et est mort à la peine ? […] Ils ne peuvent que concevoir une haute opinion d’eux-mêmes et se former une fausse idée de ce qui constitue le vrai mérite, lorsque les femmes perdues, avec lesquelles ils vivent habituellement, et qui souvent deviennent éprises d’eux, les louent sur quelques minces avantages qu’ils possèdent, ou même sur quelques défauts que des femmes estimables n’ont pas toujours le courage de haïr, savoir, l’étourderie, le faste, l’arrogance, les grands airs.
Un Soldat qui se fait Comédien, est indigne de servir la patrie : la loi le juge même indigne de vivre ; les Romains connaissaient et savaient conserver la gloire des armes : « Militem qui artem ludicram fecisset, capite plectendum. » (L. quadam 14. […] C’est encore le ton et l’humeur des Comédiens et Comédiennes, qui amassent des richesses et font de très grandes dépenses, tandis qu’eux et leurs apologistes ne cessent de dire, d’un ton lamentable, que leur métier ne leur donne pas de quoi vivre.
Il s’est si bien imaginé que c’est une charité des plus chrétiennes de diffamer un homme pour l’obliger à vivre saintement, que si cette manière de corriger les hommes pouvait avoir un jour l’approbation des docteurs et qu’il fût permis de juger de la bonté d’une âme par le nombre des auteurs que sa plume aurait décriés, je réponds, de l’humeur dont je le connais, qu’on n’attendrait point après sa mort pour le canoniser.
Peticus et de Stolon, qui vivaient près de quatre cents ans après la fondation de Rome, cette grande Ville et tous les lieux d'alentour furent affligés d'une peste qui semblait ne devoir jamais trouver de fin ni de remède.
C'était un Romain qui vivait sous Auguste à la naissance de l'Empire, qui n'ignorait pas les Lois de son Pays, et qui ne pouvait s'abuser en la connaissance du Théâtre de son temps, que l'on peut dire avoir été lors en son éclat ; et voici comme il en parle.
Et si quelques-uns d’entre eux n’ont pas exprimé cette sorte d’exercice, et ce spectacle particulier, ce n’est pas qu’ils l’estimassent innocent ; mais parce que le peuple du pays dans lequel ils vivaient n’y était pas adonné, comme il est dans le nôtre.
Il prétend que la profession de comédien servant au divertissement de l’homme, ne doit pas être défendue ; « qu’ainsi il est permis de vivre du gain de cet art. » (St Ant. 3 p. sum.
Ainsi vivent ces âmes innocentes et vertueuses, tandis que ce qu’il y a de plus faible parmi les Chrétiens, croit pouvoir assister tous les jours sans périls, à ces spectacles profanes ; c’est-à-dire, s’exposer sans défense à tous les traits empoisonnés des ennemis de notre salut, et se précipiter sans armes dans le plus redoutable de leurs retranchements.
Insensible aux prières et aux menaces, Polyeucte a plus d’envie de mourir pour Dieu, que les autres hommes n’en ont de vivre pour eux.