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76. (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351

Qu’il sied bien à de telles gens, de faire les personnages des Saints, et de chanter publiquement les louanges Divines, après que Dieu a si souvent fait entendre aux hommes qu’il ne voulait être loué que par ceux qui pratiquent la vertu. « Rectos decet laudatio », dit le Prophète Roi, et saint Basile expliquant ces paroles, remarque que c’est pour cette raison que Dieu fit taire le démon qui l’appelait Saint ; que saint Paul imposa silence à la Pythonisse qui lui donnait des louanges, et que Dieu défend aux pécheurs d’annoncer ses justices. […]  ; « Comment chanterons-nous le Cantique du Seigneur dans une terre étrangère ? […] On voit des Chrétiens chanter aujourd’hui des Psaumes, et se rendre demain aux assemblées de divertissement : suivre aujourd’hui les maximes du Christianisme, et demain celles du démon. […] N’allez donc pas chanter un jour dans l’Eglise et le lendemain dans un lieu de plaisir ; ne soyez pas un jour attentif à la divine parole, pour en aller perdre le fruit au son des instruments ; et ne venez pas faire le pénitent dans l’Eglise, si vous voulez aller là où l’on danse.

77. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

Le Théatre n’est que le Paganisme mis en drame, chanté, joué, imité par d’autres libertins. […] Qui peut apprécier les Madrigaux, les Stances, les Chansons où Apollon sur sa lyre d’or, & toutes les Muses chantent de concert ? Rien de si beau que la Hus, personne n’a les graces de la Guimard, l’air, la taille de la Rangour, le jeu, les sentimens de la Clairon ; qui chante comme la Fel ? […] Elle avoit passé sa vie dans la retraite & la pénitence ; elle en sortit pour exécuter les desseins de Dieu dans la délivrance de son peuple, où la parure étoit nécessaire ; elle y rentra pour le reste de ses jours, & ne parut parmi le peuple qui l’admiroit, que les jours de fête, pour chanter avec lui les louanges de Dieu, mais toujours en habit de deuil, dans la plus grande simplicité d’une veuve qui a renoncé au monde. […] Après sa victoire elle reprend ses exercices, elle chante des Cantiques à l’honneur du Tout-puissant, & au lieu de jouir d’une gloire si bien acquise, elle s’enferme dans la retraite, & passe dans les travaux de la pénitencé une vie qui dura plus de cent ans.

78. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

Cette jurande des comédiens en France s’appelle troupe Il sera donc libre en Autriche à tout le monde de jouer toutes sortes de pieces, en toutes les langues, de la maniere qu’on voudra ; on élevera des théatres. on assemblera des acteurs, on invitera, on représentera, on dansera, on chantera, on cabriolera : liberté entiere. […] L’auguste majesté des parlemens de province est plus populaire, elle passe volontiers des fleurs-de-lys aux tréteaux, & se fait chanter par les impératrices romaines. En effet, il y eut réellement des vaudeville sur le parlement chantés mélodieusement sur la scène, & répétés par le parterre, & de-là dans toute la ville, qui croyoit ne pouvoir mieux plaire aux sénateurs qu’en parlant le langage de Thalie. […] Il a chanté sa maîtresse & son Dieu. […] Ne diroit-on pas que les écrivains périodiques sont des devots habitans d’Amathonte qui chantent des cantiques en l’honneur de Vénus & de Cupidon.

79. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « Corrections et additions. » pp. 364-368

Un homme de soixante & dix ans, dit-il, du commun, & qui avait rarement entendu des Pièces de Musique, se mit à chanter avec justesse la bâsse fondamentale d’un chant qui le frappa.)

80. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre III. Que les Danses sont défendues aux Ecclésiastiques. » pp. 14-21

Car le Concile d’Agde rapporté par Gratien, ordonne à tous ceux qui sont engagés dans cette profession sainte, de n’aller point aux festins des Noces, et de n’assister à ces assemblées, où l’on chante des chansons d’amour, et où l’on danse ; de peur que les yeux, et les oreilles, que la divine vocation applique aux saints ministères, ne soient souillées par la vue des mouvements qui peuvent laisser des impressions d’impureté, ou par des paroles indiscrètes, et lascives.

81. (1825) De quelques naïves coutumes « De quelques naïves coutumes. » pp. 262-266

La prose chantée en l’honneur de ces coursiers, veloces super dromedarios a, a eu en français et en latin, de nombreuses variantes, et dans quelques églises, on ne disait rien sur l’effet du bâton in clunibus eorum b.

82. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE IV. Extrait des Lettres de M. Clément. » pp. 85-106

Le Duc de … a donné l’opéra chez lui, il y a joué de fort bonne grâce, & chanté avec goût. […] La Coupée ne chante plus ; lui seroit-il survenu quelque embarras ? […] Cet Abbé a le talent (ecclésiastique) de chanter les chansons aussi agréablement qu’il les compose.

83. (1705) Traité de la police « Chapitre IV. De la Comédie Française ; son origine, son progrès, et les Règlements qui ont été faits pour en permettre, corriger et discipliner les représentations, ou pour en assurer la tranquillité. » pp. 439-445

majesté ayant été informée qu’au préjudice de son Ordonnance du trentième jour d’Avril mil six cent soixante-treize, qui fait défenses à tous Comédiens de se servir de Musiciens externes, quelques-uns ne laissent pas de faire chanter sur leur théâtre des Musiciens, qu’ils prétendent n’être pas externes, sous prétexte qu’ils sont à leurs gages, et empêchent par ce moyen que les ouvrages de Musique pour le théâtre du sieur Lully, Surintendant de la Musique de la Chambre de Sa Majesté, ne puisse avoir tout le succés qu’on en doit attendre ; à quoi voulant pourvoir, Sa Majesté a ordonné et ordonne, veut et entend que ladite Ordonnance du trentième jour d’Avril mil six cent soixante-treize, soit executée selon sa forme et teneur ; ce faisant permet auxdits Comédiens de se servir de deux Comédiens de leur troupe seulement pour chanter sur le théâtre, et leur fait très expresses défenses de se servir d’aucuns Musiciens externes, ou qui soient à leurs gages, à peine de désobéissance. […] majesté étant informée qu’au préjudice des défenses qui ont été ci-devant faites aux Troupes de ses Comédiens Français et Italiens, d’avoir dans la représentation de toutes sortes de pièces de théâtre, plus de deux voix qui doivent être de leur Troupe, et six Violons sans aucuns Danseurs ; lesdits Comédiens ne laissent pas de contrevenir aux Ordonnances qui ont été rendues à cet effet, en se servant de voix externes, en mettant un plus grand nombre de Violons, et même faisant faire des entrées de Ballets, et autres Danses : A quoi Sa Majesté voulant pourvoir, Sa Majesté en confirmant ses Ordonnances des trente Avril mil six cent soixante-treize, et vingt-un Mars mil six cent soixante-quinze, a fait très expresses inhibitions et défenses auxdits Comédiens Français et Italiens, de se servir d’aucunes voix externes, pour chanter dans leurs représentations, ni de plus de deux voix d’entr’eux ; comme aussi d’avoir un plus grand nombre de Violons que six, ni de se servir d’aucuns Danseurs dans lesdites représentations, sous quelque prétexte que ce soit ; à peine de cinq cents livres d’amende pour chaque contravention, au profit de l’Hôpital Général de sadite Ville de Paris ; Enjoignant Sa Majesté au sieur De la Reynie, Lieutenant Général de Police, de tenir sa main à l’exécution de la présente Ordonnance, qui sera à cet effet publiée et affichée partout où besoin sera.

84. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre III. Que les anciens Pères de l'Eglise défendirent aux Chrétiens d'assister aux Jeux du Théâtre, parce que c'était participer à l'Idolâtrie. » pp. 57-89

Mais sans nous en mêler davantage, l'Orchestre et le Cirque sont maintenant déserts, et tous viennent ici pour chanter les louanges de Dieu. » Les Conciles ont « Scenicis atque histrionibus cæterisque hujusmodi personis vel Apostaticis reversis gratia non negetur. » Concil. […] , qui dit dans un même sentiment, « Nous allions en notre jeunesse aux Spectacles et aux bouffonneries de ces sacrilèges ; Nous y regardions avec plaisir leurs Démoniaques ; nous écoutions leurs Musiques, nous assistions à leurs Jeux qu'ils faisaient en l'honneur de leurs Dieux et de leurs Déesses ; à celle qu'ils nommaient la Vierge céleste, et à Berecynthe la mère des autres Dieux, en l'honneur de laquelle les bouffons de la Scène, et les plus corrompus chantaient publiquement devant sa litière au jour solennel de ses Bains, des choses que la mère d'une honnête famille, et la mère même de ces bouffons ne pourrait entendre sans rougir : c'étaient des sacrilèges et non pas des Sacrifices, et ce que l'on y portait semblait des mets, comme si l'on eût fait un festin où les Démons prissent quelque nourriture qui leur fût propre.

85. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

Il triomphe merveilleusement là-dessus, et il s’énonce plutôt comme un homme qui chante la victoire, que comme un homme qui résoud une difficulté. […] voyant Pharaon et toute son Armée submergée, prit un tambour et chanta un Cantique avec les autres femmes : Que la fille de Jephté voyant son père retourner victorieux,Iudic. 11. […] 2. « Plusieurs Religieux et gens de devotion, étaient à la même heure devant Dieu, chantaient ses loüanges, et contemplaient sa beauté : ô que leur temps a été bien plus heureusement employé que le vôtre ! […] Ne fréquentez point les femmes qui font profession de bien chanter, et de bien danser, de peur que leurs attraits ne vous perdent. […] On introduit une Actrice, qui d’un air plein de respect pour la Divinité qu’elle invoque, chante au milieu d’une symphonie parfaite en ses accords, des Vers à sa louange : Cette fausse Divinité ne les entend pas, mais le vrai Dieu les entend.

86. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Il mesure une Strophe ; voila la Poésie : il le chante ensuite, répète l’air pour ne perdre pas de vue ses sons primitifs ; voila la Musique. […] Le Peuple étonné les admirait, & sur-tout les écoutait en silence, & se privait ainsi de lui-même de son droit de chanter les louanges de Dieu & de ses semblables. […] Ils offraient les sacrifices, ils imploraient le secours de la Divinité, ils chantaient, ils dansaient, ils jugeaient les différends : le monde était gouverné par ses Acteurs. […] Ce mot devint le nom générique des Odes chantées par des Chœurs, longtemps avant que le Drame héroïque qui porte aujourd’hui ce nom, eût été perfectionné par Eschyle : mais je ne crois pas que jamais il ait été appliqué par les contemporains aux Chants satyriques de Thespis ; les Grecs avaient un terme, pour exprimer ce genre de chant ; il s’appelait Κωμῳδια (chant rustique ou satyrique)* ; & cela pour deux raisons : la première, parceque cette Satyre grossière ne se chantait que dans les bourgs, au temps où tout le monde s’y trouvait rassemblé pour les Vendanges ; la seconde, parce qu’elle était censée une imitation des Chansons & des Danses des Dieux Rustiques, qu’on nommait Satyres. […] On sait que dans toutes les Fêtes, des chœurs de jeunes Romains & de jeunes Romaines chantaient les louanges des Dieux, & représentaient leurs principales actions.

87. (1684) Epître sur la condemnation du théâtre pp. 3-8

Fallait-il, pour chanter l’amour, et ses erreurs, Profaner d’un Lully les divines fureurs !

88. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — Avertissement » pp. 72-80

Lactance Firmien y condamne le changement d'habits d'un sexe à l'autre : il nous avertit aussi que le sens de l'ouïe nous est donné pour entendre les enseignements de Dieu, et pour ouïr chanter ses louanges.

89. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92

La fatuité & l’enthousiasme vont plus loin ; ils prétendent que le théatre est la bonne école, que l’éducation de la jeunesse exige qu’on fasse fréquenter les spectacles & jouer la comédie, qu’on apprend ainsi à danser, à chanter, à déclamer, à s’habiller proprement. […] Allât on toujours à la comédie, on n’en sauroit pas pour cela danser, ni chanter, ni déclamer. […] Une Rosiere n’est pas folle d’un amant, & ne le publie pas, ne chante pas devant tout le monde ses amours. […] D’abord elles chantent ensemble : Pour un baiser, pauvre Cecile, on perds la rose injustement.

90. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre X. Que l'extrême impudence des Jeux Scéniques et des Histrions fut condamnée. » pp. 217-229

La Province d'Auvergne prétend avoir remis sur le Théâtre de ce Royaume les premiers Bateleurs qui n'y chantaient point, et n'y dansaient point, croyant par ce moyen s'exempter de la peine des anciens Mimes et Bouffons, mais parce qu'ils y faisaient des railleries indécentes, et prononçaient plusieurs paroles impudentes, ils furentEx notis in decret.

91. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « HISTOIRE DES OUVRAGES. Qui ont paru pour et contre la Comédie, depuis le 17e Siècle. » pp. 161-175

Il parut en 1672 une autre Pièce contre la Comédie, qui se trouve dans l’Education chrétienne des enfants, selon les maximes de l’Ecriture et les instructions des saints Pères de l’Eglise, avec un petit Traité contre les chansons mondaines, qui sont d’autant plus dangereuses qu’elles sont spirituelles ; car elles se chantent sans honte.

92. (1698) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras au sujet des Tragédies qui se représentent dans les Collèges de son Diocèse [25 septembre 1698] « Mandement  » pp. 37-43

En effet n’est-ce pas un désordre manifeste et un scandale, que la même personne qui aura paru pendant les Offices Divins occupée à y chanter sous un habit Ecclésiastique les louanges de Dieu et à servir à l’Autel au plus redoutable de nos mystères, paraisse ensuite et quelquefois le même jour sur un Théâtre, ou fasse partie du spectacle ?

93. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Un manant donc remplira désormais ses greniers des fruits de son penchant au vol, et chantera encore à bon compte aux dépens de qui il appartient : le vol ne sera plus pour lui un crime, ni pour ses semblables ; ce sera une chanson. […] « Tout ce que je dis ne vous regarde point, me répondez-vous ; parce que vous ne chantez ni récitez ces vers infâmes. […] à ne point chanter ni entendre chanter des chansons peu honnêtes : à ne point tenir des discours trop libres, et à n’en point écouter. […] Ceci est en vers Anglais et se chante. […] Il lui a chanté pouilles.

94. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre V. De la Dépense des Spectacles. » pp. 75-88

C’est un monde qu’un Opéra, Acteurs, Actrices, Danseurs, Danseuses, Musiciens, Instruments de toute espèce, Maîtres à danser, à chanter, Peintres, Tailleurs, Brodeurs, Menuisiers, Machinistes, Dessinateurs, Pages, Portiers, Régisseurs, Inspecteurs, etc. […] Quelle nécessité que tant de monde apprenne si fort à danser, à chanter, à jouer des instruments, le dispute aux danseurs et aux musiciens de profession, emploie à grands frais les années entières à des exercices pour le moins inutiles, et néglige les études sérieuses, les devoirs de son état, ses propres affaires ?

95. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

Le levain qui fermentait dans les veines du poëte, donnait à son imagination le plus grand ressort, et lui assurait les suffrages des esprits, à l’unisson desquels il chantait. […] Tout ce joli monde, qui se mêle avec les acteurs, déclame, chante, danse, jette des fleurs sur la toilette des actrices, fait-il l’apprentissage de la politesse ? […] Voyez une troupe de faunes et de satyres qui, le masque à la main, passe la vie à danser, rire, chanter, se moquer de tout : voilà le théâtre ; nos acteurs et nos actrices valent bien les satyres de la fable. […] Leur style chante, danse.

96. (1640) L'année chrétienne « De la nature, nécessité, et utilité des ébats, jeux, et semblables divertissements. » pp. 852-877

qui concerne le corps, et qu’ordinairement on appelle récréation, comme sont, 1. prendre l’air, 2. se promener, 3. s’entretenir en des devis et des discours joyeux, 4. jouer du luth, de la guitare, de la harpe, des épinettes, des orgues, et semblables instruments. 5. chanter en musique, ou entendre chanter. 6. aller à la chasse. 7. jouer à quelque jeu licite, qui montre l’habilité et l’industrie du corps et de l’esprit, comme sont les jeux de paume, du ballon, du paille-mailb, des boules, des échecs, des tables, du billard, ou courre à la bague. 8. se trouver aux bals, danses, comédies, et même y danser, ou y jouer son personnage comme les autres. […] Bref, en sortant de là, vous chanterez à Dieu un Cantique de louange ; disant avec cette sainte ; « Je vous louerai mon Dieu, mon Sauveur, parce que étant au milieu des flammes, je n’ai point été brûlée » ;64 Et avec David, « O mon Dieu je vous rendrai les vœux que je vous avais fait avant que de venir ici ; car je n’ai pas oublié que je vous avais promis de vous louer, et de vous remercier : je le fais parce que vous avez délivré mon âme de la mort, qui en a tué tant d’autres en ce lieu ; et avez préservé mes pieds de la chute : O que cela m’oblige de vous plaire durant le temps que je suis en cette vie, éclairée de la lumière de la Foi, qui donne la vie à une âme. […] Plusieurs Religieux en même temps étaient saintement occupés à chanter les louanges de Dieu.

97. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

Mes brebis entendent ma voix  ; ce mot de brebis lui donna une idée de bergerie, il traita ce sujet comme une vraie pastorale d’opéra : c’en étoit une double Ces paroles doivent être chantées par une voix seule, non par un chœur ; & dans la bouche d’un Dieu qui les a prononcées, elles doivent paroître avec la majesté digne de Dieu. […] On le voyoit dans les rues chanter & danser avec le premier venu, comme les bohémiens & les chantres du Pont-neuf ; il devenoit amoureux de toutes les jolies filles, se déguisoit de mille manieres, il faisoit cent folies pour leur plaire ou tromper leurs parens, en officier, en magistrat, en marchand, &c. […] Sur ce canevas, il arrange & distribue les rôles : on parlera, on déclamera, on chantera, on dansera, on rira : voilà mon intrigue. […] Son pere & son frere arrivent, se moquent de lui, il n’écoute rien, il envoie au plus vîte une belle lettre aux comédiens pour leur offrir sa piece, il prétend encore qu’on porte au milieu de la piece le buste de l’Apollon de cinquante ans ; un amour le couronnera de mirthe & lui donnera son flambeau, Mars le couronnera de laurier & les Graces d’une guirlande de fleurs ; on chantera des odes, des vaudevilles, des sables, des madrigaux, en son honneur, où l’on tâchera de l’imiter. […] A ce double revers l’auteur en est transi, pétrifié, il n’en revient que par l’espérance de faire imprimer son chef-d’œuvre, de le faire louer dans le Mercure, de l’envoyer au château des Délices, & d’en entendre chanter les couplets sur le Pont neuf : ils en sont dignes.

98. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VIII.  » pp. 195-221

Mais tout ces petits combats n’ont rien de décisif, la vraie, la grande victoire fut remportée par l’un des premiers & des plus riches Bénéficiers, qui a prononcé l’oracle le plus tranchant ; & du plus grand poids ; il a assuré que la comédie est si bien permise en Italie, & en Espagne, que tous les Réligieux, & jusqu’aux Capucins, y vont habituellement, & même déguisés en femmes, mascarade fort inutile, s’il leur est permis d’y aller ; il a chez lui un concert où l’on chante les airs d’opéra, les arriettes Italiennes, où les Dames sont très-bien reçues, & plusieurs y tiennent leur partie d’une maniere brillante ; enfin ce pieux Ecclésiastique s’étoit chargé de former les actrices de la comédie bourgeoise ; il les exerçoit avec soin, & tenoit pour elles, école de déclamation, & ne manquoit pas aux représentations d’aller juger du fruit de ses leçons. […] On rimailla des chansons injurieuses contre ces Dames & leurs amans ; ces chansons furent répandues, peut-être par jalousie, & par des rivaux malheureux, affichées aux carrefours, & chantées de tous côtés. […] Le Procureur du Roi ne pourra paroître sur le theatre, ni assister à la comédie, & il ira passer trois mois à planter des choux, & mener la vie pastorale avec ses chevres & ses moutons, de quoi il portera un certificat en bonne & due forme, signé du Curé & du Juge de la Paroisse, après quoi ils pourront revenir chez eux, mais non pas se trouver dans les compagnies avec Lesdites Dames offensées, & seront tenus de se retirer quand elles entreront, & défense à eux sous des plus grieves peines, de faire ni de chanter jamais de pareilles chansons, contraires à l’honneur des Dames & des Evéques.

99. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81

Il y apprit à lire & à chanter. […] Jeliotte y déploie sa belle voix, & y chante les plus belles scènes de l’opéra. […] Une Actrice distinguée ayant refusé de chanter à une piece annoncée, on lui fit passer le guichet : Hélas !

100. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Fêtes de Théatre. » pp. 169-185

La ville de Reims, qui depuis le baptême de Clovis, où elle prétend qu’un Ange lui apporta la Sainte Empoulle, jouit du privilege de sacrer nos Rois, a célébré, par une fête publique, l’époque de la cinquantiéme année du sacre du Roi, le 28 décembre 1772 ; on chanta à ce sujet une Messe solemnelle en musique, à laquelle M. le Coadjuteur officia Pontificalement ; tous les Corps de Ville assisterent à la cérémonie pour laquelle on se servit des ornemens destinés au Sacie ; le Te Deum fut chanté au son des cloches, au bruit du canon & de la mousquéterie.

101. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE VII. Histoire de la Poësie Dramatique moderne. » pp. 176-202

Mais je ne veux parler ici que de ces Piéces Dramatiques entiérement chantées, qui ont été nommées Opera. […] Malgré la Merope, les Tragédies de l’Abbé Conti, & sa belle traduction d’Athalie, le goût du Poëme Dramatique chanté, paroît aujourd’hui dominer seul en Italie, où pour ne plus faire tant de dépense en Décorations & en Machines, on a abandonné les Divinités fabuleuses, & toute la Magie, pour mettre en Musique la mort de Caton, & les plus grands Sujets de l’Histoire.

102. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

La corruption des mœurs en était une partie ; présenter le tableau de leurs désordres, c’était chanter leurs louanges ; les imiter, c’était les honorer : « Quod Divos decuit, cur mihi turpe putem ?  […] On lui immole les cœurs, on chante ses exploits, on célèbre ses fêtes, on fait gloire de ses faveurs.

103. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre II. Du Théâtre Moderne, & de celui des François. Celui-ci comparé au Théâtre Grec. » pp. 25-38

Bientôt cette Nation, capable de tout, vit des Pélerins chanter & représenter les actions des Saints, les Mystères de la Religion ; les plus grands Personnages de l’Ancien & du Nouveau Testament, Jesus-Christ même, furent mis sur la Scène.

104. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre V. De la Musique ancienne & moderne, & des chœurs. De la Musique récitative & à plusieurs parties. » pp. 80-93

Ils jouent des menuets, des symphonies, des morceaux de nos Opéra, qu’on entend souvent le Parterre chanter avec eux.

105. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Extrait des Registres de Parlement, du 22 Avril 1761. » pp. 210-223

On fait la comparaison blasphématoire de la Comédie, non-seulement avec les Panégyriques des Saints, dans la Chaire, mais encore avec les Cérémonies de l’Eglise dans la Semaine Sainte, & à l’usage de certaines Eglises où la Passion est chantée à trois voix.

106. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XI. Du jeu des Acteurs. » pp. 345-354

Les Amoureux écoutent presque froidement ce que leur chante leur Maîtresse.

107. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. -

Rousseau dit4 que quand une Française croit chanter, elle aboie5 ; que la Comédie est infâme par sa nature, et que les Acteurs et les Spectateurs sont tous des scélérats dignes du gibet.

108. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

Ne chantons point de Lampsaque de & Caprée, ni de Crisis les lascives fureurs, ni de Flora les nocturnes horreurs ; qu’ici l’Amour épurant son systême, nud, mais décent, plaise à la pudeur mème ; que Vénus donne à Vesta des désirs. […] Il va, revient, est là-haut, est là-bas, il parle, il chante, il bat des entrechats, siffle, ricane, effleure la tendresse, tire un flacon, caresse son plumet, content de lui, dit des fadeurs aux belles, d’un pied léger fait trois pas de ballet, tourne la tête, arrange ses dentelles. […] On met dans la confidence un foule de personnes, un coup de baguette fait trouver dans l’appartement de madame des robes, des fleurs, des odeurs ; cette dame est transportée dans les airs à sa maison de campagne, couchée dans un bosquet de son jardin, sans s’en appercevoir ; son sylphe lui parle, lui chante derriere la tapisserie, derriere une charmille, cette femme, jeune folle spirituelle, est comme furieuse de voir son sylphe, prend tout cela pour un rêve, n’a pas la curiosité d’aller regarder derriere la tapisserie & la charmille ; ne connoît pas la voix de son mari qui l’aime à la folie, & ne néglige rien pour se faire aimer, &c. […] Les oiseaux ont chanté sous l’ombre de ces bois, mais les oiseaux n’ont pas les charmes de ta voix.

109. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. De l’Opéra-Sérieux. » pp. 184-251

Lorsqu’on aura voulu établir des fêtes prophanes, ce qui se passait dans les Temples aura conduit naturellement à composer un genre de Spectacle dans lequel des troupes d’hommes chantaient ensemble. […] On y voit des morceaux qu’il est clair qu’on chantait ; la coupe des Vers & leur marche rapide servent à nous en assurer : le genre principal de musique devait en être grave & pompeux. […] Les Lullystes devraient se dire à leur tour : laissons chanter les louanges de Rameau ; les goûts sont changés, il a su prendre celui de son siècle ; il viendra un autre homme de génie, qui obscurcira peut-être à son tour la gloire de Rameau, de même que ce Musicien célèbre balance la réputation de Lully. […] La Toison d’Or était aussi mêlée de déclamation, ainsi que les anciens Opéras d’Italie ; mais il me semble pourtant que ce Poème & l’Andromède, doivent être mis au rang de nos prémiers Opéras, puisqu’ils firent chanter des paroles Françoises longtems avant que Pomone parut.

110. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « II. PARTIE. Où l’on répond aux Objections de l’Auteur de la Lettre. » pp. 89-140

Après l’heureuse opération faite sur la personne sacrée de sa Majesté, tout le monde s’efforçant d’en faire paraître sa joie, le Te Deum fut chanté dans toutes les Eglises de Paris en action de grâces d’une santé si souhaitée, et si nécessaire à l’Etat. Les Comédiens Italiens voulurent aussi se signaler dans cette occasion, et ayant demandé et obtenu de Monseigneur l’Archevêque de Paris, sous le nom de gentilhommes Italiens la permission d’en faire chanter un en leur particulier ; ils en firent ensuite afficher les placards aux coins des rues sous leurs vrais noms, et en la manière dont ils ont coutume d’en user pour leurs Comédies, et firent de magnifiques préparatifs aux grands Augustins. […] On les voit aujourd’hui chanter des Psaumes dans l’Eglise, conformément à ce que Dieu leur ordonne ; et demain ils iront au bal, et à la danse ensuivant la doctrine du démon. […] N’allez donc pas aujourd’hui chanter à l’Eglise en la compagnie des Anges, pour vous en aller demain au bal en la compagnie des démons.

111. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « LIVRE PREMIER. CHAPITRE I. Le Clergé peut-il aller à la Comédie ? » pp. 10-27

N’est-ce pas défendre d’avance l’opéra et les concerts, où l’on en chante des scènes entières ? […] On ne peut trop louer la sagesse de M. de Colbert, Evêque de Montpellier, qui défendit à tous les Bénéficiers du Chapitre d’aller au concert, et à tous les Musiciens du Chapitre d’y chanter ; ce qui a été renouvelé par ses deux respectables successeurs MM. de Charency et de Villeneuve, quoique bien différents de sentiments : et cela est si ponctuellement observé par ce vénérable Chapitre, qu’il a chassé de fort habiles Musiciens qui s’étaient émancipés jusqu’à y paraître malgré la défense.

112. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VIII. Anecdotes illustres du Théatre. » pp. 186-214

Là fût un maître renard, d’abord simple clerc, qui chante une Epitre, ensuite Evêque, Archévêque, enfin Pape, toujours mangeant poules & poussins. […] Dans le Parlement de …. le Roi ayant supprimé plusieurs Chambres des Enquêtes, les Conseillers de celle qui reste, ont destiné à leur divertissement, la plus jolie des Salles vacantes ; il s’y amusent avant & après l’audience, on y chante, on y danse, on y cabriole ; il y a d’excellens danseurs dans la troupe ; on y joue, on y fait des repas, on y représente de petites piéces ; aussi le Président de la Chambre est grand amateur, & excellent acteur. […] M. de Voltaire & Madame du Chatelet ont fait long-tems les honneurs de la comédie de Sceaux ; il y pleuvoit des Impromptus à verse : en voici un du Poëte à la Marquise, qui venoit de chanter le rôle d’Issé : Charmante Issé vous nous faites entendre, Dans ces beaux lieux les sons les plus flatteurs,         Ils vont droit à nos cœurs.

113. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

Porée est un homme sage, ferme & modeste, qui examine d’abord en Métaphysicien, comme les Théologiens scholastiques, si dans la spéculation le théatre envisagé dans sa nature comme la représentation d’une action humaine, ne peut pas être tourné au bien, & devenir une école de mœurs, comme l’histoire qui rapporte ces actions, la peinture qui les met sous les yeux, la philosophie qui en raisonne, la poësie épique ou lyrique qui les chante (c’est l’abstraction métaphysique de S. […] Cette morale est exprimée en petits vers tendres, chantés par des syrenes, relevés par la symphonie, peints dans les décorations & les machines. […] La musique est bonne, on l’emploie à chanter les louanges de Dieu.

114. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [N] » pp. 431-435

Ce Spectacle était un Opéra ordinaire, avec la diférence que la partie de l’action s’exécutait par une grande Marionnette, qui fesait sur le Théâtre les gestes convenables au Récit que chantait un Musicien, dont la voix sortait par une ouverture ménagée dans le plancher de la Scène : ces sortes de Spectacles ridicules réussiront toujours dans ce pays.

115. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « EXTRAIT DE QUELQUES PENSEES SAINES. Qui se rencontrent dans le livre de J.J. Rousseau contre le Théâtre, ou condamnation de son système par lui-même. » pp. 66-77

« Suivait celle des hommes, qui chantaient à leur tour, en frappant de leurs armes en cadence.

116. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

Appellé par les princes, & confiné dans une prison ; honoré dans toutes les cours d’Italie, vivant & mourant dans la misere ; d’une famille illustre, & fugitif de ville en ville, de province en province, sans savoir où se réfugier la moitié de sa vie ; couronné comme un grand poëte, & enfermé dans les petites-maisons, pour y être traité comme un insensé ; vivant en grand seigneur, & s’habillant en berger, pour mener la vie pastorale ; comblé d’éloge, & accablé de satyres ; regardé comme le premier poëte d’Italie, & solemnellement condamné par le jugement & les écrits de la plus célebre Académie, (de la Crusca) qui, dans le fonds, n’avoit pas tort, quoique sa conduite fut indécente dans la forme ; célébré, chanté de toute part, errant, inconnu, couvert de haillons, changeant de nom, d’habit & de gîte, par des chemins détournés, exposé à tout, souffrant tout ; ne se sauvant que par des mensonges ; philosophe modéré, se possédant en citoyen, & donnant un soufflet, se battant en duël dans sa colere ; pratiquant des exercices de piété, & traitée d’athée, de philosophe platonicien, & y donnant lieu par ses ouvrages ; faisant des vœux à la Ste. […] J’ai un Coigni, Bellone & la Victoire, Ma foible voix n’a pu chanter la Gloire ; J’ai vu la Cour, j’ai passé mon printemps muët aux pieds des idoles du temps ; J’ai vu Bacchus sans chanter son délire ; Du Dieu d’Issé j’ai dédaigné l’empire ; J’ai vu Plutus, j’ai méprisé sa cour ; J’ai vu Dapné, je vais chanter l’Amour Aussi est-il dédié à sa maîtresse.

117. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

pourquoi les voit-on chanter pour chanter, ne s’animer jamais* ; jeter, durant l’action des regards distraits, sourire & causer entr’eux, tandis qu’ils ne devraient pas laisser échaper un geste qui n’eût trait à leur personnage ? […] Ce moyen de perfection n’est proposé que pour les Drames imitatifs : l’Opéra & la Comédie-Ariette n’en ont pas besoin : d’ailleurs, le monologue tel qu’il soit, n’est pas déplacé dans ces deux genres : quand on est seul, & qu’on s’ennuie, il faut bien chanter pour tuer le tems : il n’est pas même nécessaire d’être à l’Opéra pour cela*.] […] Aussi les Italiens, qui ont des Opéras dont le sujet est puisé dans l’Histoire, c’est-à dire, selon les nouvelles idées, les meilleurs Opéras possibles, ne tardèrent-ils pas à sentir, combien il était insipide de faire chanter des Héros, agités par la colère, transportés par l’amour, dévorés par l’ambition, expirans sous les coups de leur ennemi : ils ont perdu de vue ces Héros devenus ridicules, & l’Opéra n’est plus pour eux qu’un recueil de beaux airs ; une carcasse sur laquelle on applique une Musique forte, terrible, ou voluptueuse : la Salle où l’on chante ces airs, est moins regardée comme un Théâtre dramatique, que comme le rendez-vous commun de la société, qui vient y former différens cercles. […] C’est ce qui fait qu’il est fort indifférent pour le plaisir, qu’on chante au Concert-spirituel, en Latin, en Français, ou en Italien : mais il est essenciel que la Musique soit expressive. […] impossible : on ne court à l’Opéra-Comique que pour entendre & retenir de petits airs charmans, qui rendent un homme délicieux auprès des femmes : pourrait on jamais être insensible au plaisir de les leur chanter, de les apprendre d’elles, de les répéter avec elles ?

118. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre Tragédie. » pp. 231-259

Ce n’est pas seulement quand il chante la guerre, qu’il ne songe point à parler d’amour ; il n’y paroît pas songer d’avantage dans le Poëme où il a à dépeindre les Amans de Penelope, la Cour d’Antinous, le Palais de Circé, & la grotte de Calypso : cette grotte dans l’Odyssée est bien différente de ce qu’elle est dans notre Telemaque. […] Dans un tems que tout dévot Chevalier avoit une Maîtresse, une souveraine de toutes ses pensées, tout Poëte, amoureux ou non, devoit chanter une Dame souveraine de son esprit, & ne manquoit pas d’allier le langage de l’amour à celui de la dévotion, comme a fait Petrarque.

119. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198

Qu’on bâtisse de superbes maisons, qu’on les meuble magnifiquement, qu’on fasse de grands repas, qu’on joue nuit et jour, qu’on chante et qu’on danse de tous côtés, que les théâtres soient ouverts, que les femmes de mauvaise vie soient en grand nombre. […] de la Musique) après avoir montré que dans la plupart des Comédiens qui plaisent le plus par leur chant, il y a très peu de science, même de la musique, parce que ce n’est ordinairement que la beauté naturelle de la voix, une routine, un exercice, qui n’est qu’un pur mécanisme, où l’esprit a très peu de part, ce qui est très vrai, de même que dans la danse, les instruments et tous les arts, où l’on voit tous les jours que le plus grand Musicien chante désagréablement, le plus grand Poète débite mal, le plus savant Architecte ne taillerait pas une pierre, qu’ainsi quelque honneur qu’on veuille faire à la poésie, à la musique, les exécuteurs, c’est-à-dire les Comédiens, ne sont que de purs artisans, S.

120. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VI. » pp. 98-114

Que l’on chante, que l’on danse, Rions tous, lorsqu’il le faut, Ce n’est jamais trop-tôt Que le plaisir commence.

121. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-9

Qu’il ne chante rien dans les intermedes qui ne convienne parfaitement au sujet, & ne lui soit parfaitement lié, Ne quid medios intercinat actas quod non proposito conducat & hæreat apté.

122. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XII. Du Dimanche et des jours des Fêtes. » pp. 54-66

« Il faut savoir, dit-il, que l’on s’abstient des œuvres serviles, et des occupations mondaines les jours des Fêtes, afin que l’on soit dans une plus grande liberté d’aller aux Eglises, de chanter des Psaumes, des Hymnes, et des Cantiques spirituels, de s’appliquer à l’Oraison, de porter des Oblations à l’Autel, de prendre part à la grâce des Saints, par le souvenir de leurs vertus, de s’encourager, et de s’animer à leur imitation, d’écouter la parole Divine avec attention, et avec ferveur, et d’exercer la charité envers le prochain, et faire des aumônes. » In Resp. ad Bulgaros c. 11.

123. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « [Introduction] » pp. 1-9

Ajoutons cette foule d’almanachs, de tablettes, d’histoires, de dictionnaires de théâtre, cette inondation de programmes et d’affiches qui parent les carrefours et arrêtent les passants par leurs couleurs et leurs vignettes, ces listes innombrables d’Acteurs, de danseurs, de sauteurs, de chanteurs, qui apprennent au public, comme une chose de la dernière importance, qu’un tel a joué le rôle de Scaramouche, une telle celui de soubrette, que celui-ci a chanté une ariette, celui-là dansé un pas de trois.

124. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien second. De la vanité des Bals & Comedies en general tiré des Sermons du R. Pere Claude la Colombiere de la Compagnie de Jesus. » pp. 17-25

Que diroit-on d’un Prince, ou d’un grand Seigneur, qui n’auroit de commerce qu’avec la lie du Peuple, qu’on verroit aller de bouchon en bouchon, & chanter au milieu des ruës avec des porteurs de chaizes & de laquais ?

125. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien quatrieme. Sur la vanité & le danger des Bals, & des Danses en particulier, Tiré de la Bibliotheque des Predicateurs, composé par le Reverend Pere Vincent Houdry de la Compagnie de Jesus. » pp. 57-66

David en fit autant devant l’Arche, lors qu’elle fut recouvrée des mains des Philistins ; mais ces danses, ces chants se faisoient, par des motifs, & pour des sujets bien differens de ceux des mondains, que l’Eglise a souvent condamnez avec juste raison : c’estoit alors chanter les Victoires que Dieu remportoit sur les ennemis ; c’estoit pour marquer la joye qu’ils avoient de voir le Seigneur exalté, & glorifié, au lieu que les mondains y cherchent leur plaisir, & leur divertissement, & que la vanité, l’immodestie, la licence, & l’impureté sont presque inseparables des bals, des danses, & des cercles de compagnies enjoüées.

126. (1759) Lettre à M. Gresset pp. 1-16

Le Public relira avec la même satisfaction le voyage et les erreurs de ce nouvel Ulysse chanté dans votre charmante Iliade, aussi excellente dans le genre comique, que celle du Poète Grec dans l’Héroïque, et fort supérieure à son Poème insipide du Combat des Rats et des Grenouilles, dont le style languissant et froid ne saurait être comparé au style vif et enjoué de votre Héros, et dans le ton de la bonne plaisanterie, soutenu jusqu’au dernier vers.

127. (1825) Des Comédiens et du Clergé « article » pp. 60-68

En effet, comme le fait très bien voir M. le baron d’Hénin, les véritables auteurs de nos jeux scéniques sont ces pèlerins qui revenant de la Palestine, chantaient aux peuples émerveillés les événements anciens ou récents dont cette terre sacrée avait été le théâtre.

128. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

Clovis sur la fin de ses jours avait simplement un joueur d’instrument, que Théodoric lui envoya de Rome ; en cela semblable au plus saint de nos Rois, qui comme nous verrons, n’avait qu’un Page qui lui chantait quelquefois des airs de piété. […] Ils ne s’appliquaient pas seulement à réjouir les Princes par leurs plaisanteries, mais encore ils chantaient au son des instruments leurs louanges et celles de leurs ancêtres. Quelquefois ils déclamaient agréablement les exploits des Héros, ou les chantaient, jouant en même temps du violon ou de quelque autre instrument, excitant ainsi à la vertu ceux qui les écoutaient. On voit au même endroit, que dans un festin d’apparat donné par Louis VIII. père de saint Louis, parut un de ces Ménétriers, qui chanta les louanges du Roi au son de la lyre. […] On verra qu’il est presque toujours dit des Poètes Comiques : « Il était chantre et joueur d’instruments, et il allait ainsi dans les Villes chanter ses Sirventès, ses Comédies, et ses autres pièces galantes ou satyriques.

129. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE V. Suite du Théatre de S. Foix. » pp. 105-139

Dans une autre farce intitulée la Procession du Renard, un homme vêtu de la peau d’un renard met un surplis par-dessus, chante l’épître de la messe, comme un simple Clerc, ensuite paroît avec une mitre, enfin avec la thiare, courant après les poules & les croquant, pour signifier les exactions du Pape Boniface VIII, & réjouir Philippe le Bel. […] Dans les villes & les campagnes l’Artisan, le Berger, le Laboureur, le Domestique, s’amusent aussi à chanter dans leur travail fort innocemment, pourvu qu’ils ne chantent point des chansons obscènes, & qu’ils n’aient point intention de porter au crime par leurs chansons.

130. (1608) Traitté contre les masques pp. 3-36

Iean Chrysostome daigne bien qualifier du tiltre de feste metropolitaine de toutes les festes , les peres de saincte & alme iournee  : l’excellence de laquelle tous les hommes ensemble ne sçauroient dignement loüanger, & meritoirement les gentils, les Iuifs & les Chrestiẽs appellent ce iour vn nouueau soleil qui a esclairé l’vniuers qui de parauant estoit en tenebres en culte duquel l’Eglise s’abille de dueil, ne chante point Te Deum, ne l’hymne Angelique, & Ite missa est. […] lequel à l’accoustumee allant d’un village à autre non gueres esloigné la nuict de noel pour chanter matines & dire messe, rencontra à la campagne vne femme de ioye qu’il cogneut charnellement & craignãt quelque soupçon & cognoissance de son peché ne laissa de dire matines & la premiere messe, apres la consecration vint vne colombe qui but ce qui estoit dans le calice, print auec le bec l’hostie & s’enuola, & feit le semblable à la messe du matin celebree par ce prestre  : ce sont merueilles de nostre Dieu & de ce nouueau Soleil lumineux qui dissipe toutes les nuëes & broüillars puants & impures : Cõcil. […] & comme l’Eglise redouble l’office, redoublons nos oraisons, esjouyssons nous spirituellement, chantons Noel à l’exemple de nos Peres, faisons chere plus que de l’ordinaire, mais ne nous laissons emporter à ces masques qui causent de si grands rauissemens hors de nous que rien plus,le seul nom mesme en est iniurieux Supra.

131. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE II. De la Danse. » pp. 30-51

On peut y appliquer ces vers célèbres de Brebœuf : De là nous est venu cet art ingénieux d’écrire tous les pas & de danser aux yeux, donner du mouvement & du corps aux figures (ou sur la musique), d’écrire tous les tons & de chanter aux yeux. […] Il ne s’en cache pas, il s’en fait un mérite, & conclud ainsi : Amour, si dans mes vers je t’ai marqué mon zèle, A la postérité porte-le sur ton aîle ; Dieu charmant, tous les arts te doivent leur beauté Et tous leurs traits divers ; c’est toi que j’ai chanté.

132. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre II. Utilité des Spectacles. » pp. 8-21

Aucun Auteur ne s’est encore avisé d’en accuser un autre de plagiat, parce qu’il se sert, ainsi que lui, des vingt-quatres lettres de l’alphabet ; or de même qu’il est permis à tout le monde de faire des Livres par le moyen de ces vingt-quatres lettres de l’alphabet, en leur faisant prendre un arrangement inconnu ; il doit être permis aussi d’inventer un Spectacle nouveau, où l’on pourra parler & chanter, pourvu toutefois que la parole & la musique soient employées différemment qu’ailleurs.

133. (1697) Essais de sermons « POUR LE VINGT-TROISIÈME DIMANCHE D’APRÈS LA PENTECÔTE. » pp. 461-469

En second lieu, dans le temps que je courais à ces divertissements, quantité de Religieux ont quitté leur cellule pour aller chanter les louanges de Dieu.

134. (1731) Discours sur la comédie « TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS CE VOLUME. »

Il n’avait qu’un Page qui lui chantait des chansons de piété, ibid.

135. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. De la Dédicace de la Statue de Voltaire. » pp. 71-94

Cette fête est une espece d’inauguration, où la muse de la tragédie (Fretillon) chante devant la statue de Sophocle (Voltaire) une hymne composée par Pindare (la Harpe). […] Il en reste des médailles, comme des Empereurs Romains, où il est représenté avec les attributs de la divinité : quels cantiques n’ont pas chanté en son honneur, les savants & les savantes, jusqu’à Madame d’Acier, dont le tendre amour pour Homere, a rempli tant de volumes, & soutenu une si rude guerre.

136. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IV [III]. La Grange & Destouches. » pp. 90-114

Ainsi voit-on des enfans qui aiment la musique, qui chantent, qui composent des vers, des Bergers qui jouent de la flûte, de la musette : les rossignols chantent presque en naissant.

137. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre V [IV]. De la Chaussure du Théâtre. » pp. 115-141

Il me semble même qu’il y a quelque scene Italienne où l’on parodie cette avanture, & Arlequin pour se faire Chevalier ramasse & met à la boutonniere une jarretiere de Colombine, & chante une ariette sur ces mots : Honni soit qui mal y pense. […] Tout cela n’est-il pas bien dévot sur les autels, sur les missels, sur les ornemens des Prêtres ; & quand la Papesse Elisabeth faisoit de l’Eglise un théatre, n’étoit-on pas bien édifiés d’y voir une femme y déployer sa jarretiere, & le Chœur chanter l’ancienne, Honni soit qui mal y pense ?

138. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Théatre de Pologne. » pp. 80-105

On a imaginé encore à Varsovie une espece de Vauxhall, sous le nom de Redoute, où l’on boit & mange, chante & danse, &c. […] Chacun se retire couvert de gloire, & chante ses glorieux exploits.

139. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

On les fait paroître sur la scène au moment précis où après bien des préludes licencieux ils vont derriere la toile commettre le crime, & chantent ensemble en y allant : Livrons notre ame aux transports les plus doux, aimons-nous à jamais. […] Tout se termine par un cantique digne de la fête, de l’Auteur, des Acteurs, & certainement des Actrices : Chantons, célébrons la folie ; La gaieté vole sur ses pas, La volupté naît dans ses bras (image modeste), Et le plaisir lui doit la vie.

140. (1666) Réponse à l'auteur de la lettre « letter » pp. 1-12

Tout ce qu’on peut conclure de là, c’est que la Poésie est bonne d’elle-même, qu’elle est capable de servir aux divins mystères, qu’elle peut chanter les louanges de Dieu, et qu’elle serait très innocente si les Poètes ne l’avaient point corrompue. […] Ils ont mis en vers français les plus Augustes mystères de la Religion, les plus Saintes maximes de la Morale Chrétienne, les Hymnes, les proses, les cantiques de l’Eglise, et ils ont fait de saints concerts que les fidèles chantent, et que les Anges peuvent chantert.

141. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE V. Des Pièces tirées de l’Ecriture sainte. » pp. 96-119

Il chante des chansons galantes et des cantiques, il passe de la tragédie d’Athalie aux fourberies de Scapin ; c’est un homme ivre qui ne sait ce qu’il fait : « Sicut spinæ in manu temulenti, sic in ore stulti parabola. » Est-ce au mondain à faire l’éloge de la vertu ? […] « Il fallait, dit-elle, des personnes innocentes pour chanter les malheurs de Sion : la Chammêlé nous eût fait mal au cœur. » Madame de Maintenon, après la mort du Roi, apprit avec surprise que le théâtre s’était emparé de la pièce d’Athalie, et que le Cardinal de Noailles, Archevêque de Paris, qui lui devait la mitre et la pourpre, et qui faisait profession d’une morale sévère, ne s’opposait pas à une représentation qu’elle traitait de profanation, quoiqu’elle lui eût autrefois paru une œuvre de piété dans ses filles.

142. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IV. Bassesse légale du métier de Comédien. » pp. 75-100

Sans doute un Gentilhomme qui ira une fois chanter pour son plaisir à l’Opéra, ne dérogera pas. […] Néron en était si enthousiasmé qu’il y passait sa vie, se mêlait avec les Acteurs, chantait, jouait des instruments, disputait le prix, qu’il était bien sûr de gagner.

143. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 4-42

Sa passion dominante étoit la musique, il réussissoit admirablement à chanter & à composer, il avoit chez lui des concerts, & sa maison devint le plus curieux spectacle de Rome. […] Pour les opéras comiques, le théatre de la foire, branche des Italiens, c’est un amas d’obscénités, en France comme en Italie ; les libertins se repaissent de leur licence, le peuple de leur grossiereté, on en chante les jolis airs ; mais les honnêtes gens, les gens d’esprit les méprisent ; il est vrai que comme ils sont en petit nombre, & que la foule porte de l’argent, on se passe de leur suffrage quand la caisse du receveur est bien remplie. […] La poësie de Metastasio est comme celle de Quinault, si coulante & si harmonieuse qu’elle chantoit, pour ainsi dire, toute seule ; les musiciens qui ont une peine infinie de trouver de sons mélodieux pour les termes durs & dissonants ; ont si peu peine à chanter Metastasio, qu’ils se laissent aller à l’unisson des expressions de Metastasio.

144. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

Elle avoit à sa Cour deux Savans distingués, Meibonius qui venoit de donner au public un traité sur la musique des anciens Grecs, & Naudé qui en avoit donné une sur la danse des Romains ; elle voulut que Meibonius chantât à la Grecque, & Naudé dansât à la Romaine selon les principes de leurs ouvrages ; ils ne savoient ni chanter ni danser, elle ne vouloit que se moquer d’eux : ainsi l’un avec la voix cassée, rauque & tremblante ; l’autre avec ses pas lourds, traînans & sans cadence, lui donnèrent la farce sur son théatre, Naudé n’en fit que rire, Meibonius s’en offensa, il sut que l’Abbé Bourdelot avoit suggéré cette idée burlesque ; il l’attend quelques jours après, lui donne des coups de bâton, & sans prendre congé de la Reine, monte à cheval & se retire. […] Ce qu’ils débitent à la Cour, ce qu’ils chantent aux femmes, dicté par l’amour où l’intérêt où la puérilité de la galanterie en est la partie la plus frivole.

145. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

Il ne cessa jusqu’à sa mort d’aimer, de boire & de chanter l’amour & la débauche. […] On a menace le poëte qui avoit composé les couplets & l’acteur qui les avoit chanté ; ils ont fait & chanté d’autres couplets en leur honneur ; on leur a fait grace, & on a méprisé leurs folies.

146. (1686) La Comédie défendue aux chrétiens pour diverses raisons [Traité des jeux et des divertissemens] « Chapitre XXV » pp. 299-346

On y chante des airs qui ne tendent pour l’ordinaire qu’à allumer un feu qui ne brûle déja que trop, & que la foi nous oblige d’éteindre ; les jeunes gens de l’un & de l’autre sexe s’y assemblent & s’y placent confusément ; les filles & les femmes y vont pour voir & pour estre vûës ; les Chantres n’y sont pas des mieux réglez dans leurs mœurs, ni les Chanteuses des plus modestes dans leurs habits ; on y passe un temps considerable qu’on pourroit emploïer plus utilement ; enfin on n’y cherche que le plaisir pour le plaisir & que le divertissement pour le divertissement. […] Y-a-t-ïl une folie pareille à celle qui porte les hommes à s’habiller en femmes par un honteux déguisement, à défigurer leurs visages par des masques, qui sont capables de faire peur aux démons ; ou enfin à mettre impudemment son plaisir à chanter les loüanges des vices, avec des vers lâcifs, & avec des postures tout-à-fait ridicules & impertinentes ? […] Saluste rapporte que Sempronia sçavoit mieux chanter & danser, que ne devoit faire une honnête femme.

147. (1825) Des comédiens et du clergé « Table des matières, contenues dans ce volume. » pp. 409-427

Les vicaires, à Dijon, courent avec des fifres et des tambours dans les rues, p. 289 ; dans la cathédrale de Viviers, le jour de la fête des Saints Innocents, le clergé introduisait des gens masqués et déguisés, qui chantaient des chansons impies, et dansaient dans la nef et le chœur de l’église, pag. 316 ; les chanoines et le clergé d’Autun conduisent un âne en procession, pag. 312 ; les prêtres, les diacres et sous-diacres d’Amiens dansent et font des orgies dans l’église, pag. 321 ; les évêques, ducs de Langres, et pairs ecclésiastiques, reçoivent des brevets de la société de la Mère Folle de Dijon, qui sont dignes des Ribauds les plus caractérisés, pag. 323.

148. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

Pour chanter les exploits des Héros qu’il admire, Le foible Anacréon en vain monte sa lyre ; Les cordes sous ses doigts ne raisonnent qu’amour. […] Cette fiction étoit chantée par les Jongleurs du temps d’Orderic Vital. […] On y met en chant les choses les moins faites pour être chantées, le dépit, la colere, la fureur, le désespoir, même les sentimens d’une mort prochaine. […] combien à l’Amour éleva de trophées  La Scene54 au magique pouvoir, Où l’on voit des Héros, transformés en Orphées,  Chanter jusqu’à leur désespoir !

149. (1722) Chocquet, Louis [article du Supplément au Dictionnaire Historique et Critique] « article » pp. 42-44

Trotemenu, messager du grand Sacrificateur Anne, enchérit sur ce burlesque : » C’est rage comme je chopine » De chanter ne me puis tenir, » Toutes les fois que je chemine » Il n’est chose qui ne se mine » J’ay huy si bien tire laureille » Puis le matin à ma bouteille » Que tout est pieca mis en vente » Je n’ay garde quelle sesuente, » Car plus ny a raisin ne moust Là même, folio 7.

150. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre I. Du Théâtre des Anciens. » pp. 2-24

« Eschyle, dit le Pere Brumoy, l’y incorpora comme chœur, pour chanter dans les entre-actes, & comme personnage mêlé à l’action.

151. (1761) Lettre à Mlle Cl[airon] « LETTRE A MLLE. CL****, ACTRICE. DE LA COMÉDIE FRANÇOISE. Au sujet d’un Ouvrage écrit pour, la défense du Théâtre. » pp. 3-32

Je voudrais que ce fût une Comédie chantée, comme l’Opéra sérieux est une Tragédie en Musique.

152. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « APOSTILLE » pp. 33-57

S'ils font des austérités, ils ne les publient pas, ils ne chantent point des injures à leur prochain pour le convertir, ils ne le reprennent qu’avec douceur et ne le perdent point dans l’esprit de tout le monde.

153. (1726) Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat « Projet pour rendre les spectacles plus utiles à l’Etat » pp. 176-194

A l’égard du spectacle de l’Opéra, je crois qu’il n’est pas impossible d’en faire peu à peu quelque chose d’utile pour les mœurs ; j’avoue cependant que la chose me paraît très difficile en l’état de corruption et de mollesse où il est de mon temps ; mais après tout il ne faut à l’Académie des spectacles pour en venir à bout que deux moyens, le premier d’avoir un but certain où l’on vise, c’est de faire servir la musique et la poésie non à amollir les mœurs par la volupté, mais à les rendre vertueuses par l’amour de la gloire ; le second c’est de faire en sorte que ce perfectionnement soit presque insensible, car pour nous guérir de la mollesse, maladie enracinée depuis longtemps dans notre nation par une longue habitude, il faut pour ne nous pas révolter se servir d’une méthode qui procède par degrés presque insensibles, et je ne désespère pas que nos successeurs n’entendent chanter avec plus de plaisir les sentiments et les actions des grands hommes, que les maximes honteuses de la mollesse et les sentiments extravagants qu’inspire l’ivresse de l’amour.

154. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Parfums. » pp. 112-137

Tibulle consacre une élégie entiere à chanter les délices de l’odorat. […] Le Livre des Cantiques qui chante les noces du Seigneur avec son Eglise, & avec l’ame fidele, parle par-tout des odeurs qui y regnent.

155. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE II. Du Mariage. » pp. 30-54

Pour jouer le Christianisme d’une maniere cruelle, les Molieres Payens n’auroient eu qu’à jouer des comédies composées de Chrétiens, où on auroit évité avec soin de parler de religion chrétienne ; d’autres où des Chrétiens auroient représenté les aventures des Dieux, les auroient chantés, loués, honorés, comme les Payens ; d’autres enfin où ils auroient passé de l’Église au théatre, des sacremens, du sermon, de la communion, de la célébration du mariage, à Amphitrion, à Omphale, à Cybelle, à Vénus, & auroient fait faire par quelque Panard un vaudeville dont le refrein auroit été, voilà le Chrétien, voilà le Magistrat, le Militaire, soi-disant catholique. […] Proclamations de bans, sacremens, Prêtre, priere, invitation de parenté, tout est inconnu ; nul vestige de religion & de décence, les noces se font dans l’instant sur le théatre, les violons sont tout prêts, on chante, on danse, on se divertit : la passion est satisfaite, que vouloit-on de plus ?

156. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE II. Théatres de Société. » pp. 30-56

Sur quoi elle chante un vaudeville très-libre. […] Il y déploroit amèrement la rigueur de son sort qui le tenoit éloigné d’une Souveraine qu’il avoit tant aimée : Moi qui avois accoutumé à la voir aller à cheval comme Alexandre, chasser comme Diane, se promener comme Vénus, semblable à une Nymphe dont les beaux cheveux se jouent au gré du vent sur ses joues vermeilles, chanter comme un Ange, toucher la lyre comme un Orphée, &c.

157. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

Toujours galans & passionnés, souvent très-libres, voix les plus efféminées, chant le plus tendre, tout retient, tout chante ces vaudevilles, ces ariettes, ces récits. […] Tous ces chœurs se réunissent à certains jours pour chanter les louanges de l’Empereur.

158. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

Ce fut une vraie comédie de voir Naudé danser à la Romaine, & d’entendre Meibomius chanter à la Grecque. […] On se dispute, on se chante pouillé, on fait semblant de se battre, les Courtisanes à demi-nues, &c.

159. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

Je ne suis pas le seul qui aie baillé aux Déguisemens, quoique les deux amans de la Paysanne déguisés en Jardiniers, se soient chanté pouille en termes convenables. […] C’est parce qu’on disoit à Le Sage qu’il falloit plaire au peuple ; c’est parce que le Sage croyoit, suivant son mot, qu’il valoit mieux faire de méchantes pièces que d’être Commis, qu’on l’a vu, avant de produire Turcaret, enfanter une centaine de médiocrités en Vaudevilles, louer son talent à des joueurs de Marionettes, s’épuiser en parodies forcées, en scènes à tiroirs, faire chanter des êtres métaphisiques incompatibles avec toute mythologie, charger Arlequin de la défense d’Homere, et malgré toutes ses ressources, essuyer souvent des chûtes à la foire.

160. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XX. Suite des prétendus talents du Comédien & de la Déclamation théatralle. » pp. 63-85

Si Santeuil n’eût point ressenti, longtems même après la composition, tout ce qui anime ses Hymnes, eût-il fait tant d’extravagances quand il les entendoit mal chanter ?

161. (1770) Des Spectacles [Code de la religion et des mœurs, II] « Titre XXVIII. Des Spectacles. » pp. 368-381

L’Ordonnance du Prévôt de Paris du 14 Septembre 1395, défend aux Jongleurs de ne rien dire, représenter ou chanter dans les places publiques, ou ailleurs qui puisse causer quelque scandale, à peine d’amende arbitraire & de deux mois de prison au pain & à l’eau.

162. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [E] » pp. 399-406

D’ailleurs, combien de nos Jeunes-gens le vide des Opéras-comiques aurait déjà dégoûtés, si la satisfaction de chanter les premiers à une jolie Maîtresse, l’Ariette du jour, ne les portait à courir en foule au Théâtre colifichet !

163. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre V. De l'impudence des Jeux Scéniques. » pp. 104-134

Ces Jeux sont célébrés avec toute sorte d'impudence, digne certainement d'une personne de son métier ; Car outre le libertinage effréné de paroles, le peuple presse ordinairement les femmes débauchées qui jouent les Mimes, de paraître toutes nues sur le Théâtre, et d'y demeurer jusqu'à tant que les yeux des Assistants soient rassasiés de ce honteux Spectacle, et des mouvements désordonnés qu'elles font. » Les plus considérables de ceux que l'on employait à la célébration de ces Jeux, et qui faisaient des corps séparés dans ce Spectacle d'abomination, étaient les Mimes ; Ils chantaient et dansaient de petites pièces de Poésie sur les feintes « Mimus est sermonis cuius libet motus sine reverentia, vel factorum cum lascivia imitatio. » Diomedes. l. 3.

164. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre IX. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques n'étaient point infâmes parmi les Romains, mais seulement les Histrions ou Bateleurs. » pp. 188-216

ou Lutteurs, bien qu'ils combattissent tous nus sur l'Arène, ni les Thyméliques ou Musiciens, bien qu'ils joignissent leur voix et l'adresse de leurs mains aux Danses des Mimes et des Bouffons ; ni les Conducteurs des Chariots au Cirque, ni même les Palefreniers qui servaient auprès des chevaux employés aux Courses sacrées, bien qu'ils fussent de la plus méprisable condition, d'où l'on peut aisément juger, et certainement, que les Acteurs des Poèmes Dramatiques n'ont jamais souffert cette tache ; ils ne paraissaient point sur le Théâtre que modestement vêtus, bien que ce fut quelquefois plaisamment ; ils n'occupaient les Musiciens qu'aux Danses et aux Chants de leurs Chœurs, ou de quelques vers insérés dans le corps de leurs Poèmes, comme ceux de nos Stances que l'on récite mal à propos, au lieu de les chanter, étant Lyriques.

165. (1632) Les Leçons exemplaires de M.I.P.C.E. « Livre III, Leçon X. LA COMEDIENNE CONVERTIE. » pp. 461-479

Pour Dieu madame ne rejetez pas mon instante prière et coopérez à mon salut par une parole commandant à votre Aumônier que mon nom soit mis au livre de vie et avec ceux de ces heureuses filles qui commenceront dès ce monde à chanter le Cantique de l’Agneau pour le continuer éternellement au Ciel.

166. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XI. Les Grecs ont-ils porté plus loin que nous la perfection de la Tragédie ? » pp. 316-335

Les Poëtes toujours occupés de l’Harmonie, cette partie essentielle de la Poësie, suivoient, dans les Vers faits pour être recités, une autre mesure, que dans les Vers faits pour être chantés : ils preféroient dans les premiers l’Iambe trimettre au tetramettre, & souvent ils y changeoient de mesure, quand la Passion en demandoit une plus vive.

167. (1579) De l’Imposture et Tromperie « Livre premier. Des jeux et autres observations séculières retenues de l’ancien Paganisme. Chapitre 22. » pp. 101-107

Le principal c’est d’avoir dit et chanté, et au reste d’aller faire bonne chère, et rire un petit les uns avec les autres.

168. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

Les Poétes Français & Gascons lui consacrent leurs vers, on la chante dans les rues. […] Un plaisant la vit, & alla ramasser une troupe de poliçons qui vinrent chanter ses louanges, avec des huées, & à coups de poing ; on fit des informations, on ne put découvrir les coupables, & qu’auroit-on puni dans des enfans qui n’avoient dit que la vérité ?

169. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

Boursaut pour conjurer l’orage chanta aussi la Palinodie ; il écrivit à l’Archevêque de Paris, une grande lettre qui se trouve au second Tome du Recueil de ses Lettres, mêlée à je ne sçai combien de galanteries & de folies de toute espece ; assemblage ridicule qu’un comédien est seul capable de faire. […] Il est vrai qu’il chanta la Palinodie, & se réconcilia, & depuis vécut toujours bien avec ses anciens maîtres, par la médiation de Boileau, dans les œuvres duquel on a imprimé ses fameuses lettres, aussi malignes qu’ingénieuses.

170. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VII. Autre suite de diversités curieuses. » pp. 173-202

On peche en la danse, au marcher, au toucher, au parler, au chanter, en l’ouïe, en la vue, en ornemens, mensonge & vanité. […] Ainsi le Diable fait chanter une femme ou jouer une flûte, afin que tous les pourceaux, c’est-à-dire les Danseurs, s’assemblent.

171. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175

Voilà donc la noblesse du Théatre, les graces qu’on met sur le trône, que Dorat idolâtre, qu’il chante de toutes ses forces, & donne didactiquement pour modeles ? […] Chaulieu , dit-il, a connu la volupté, mais il ne l’a chantée que par saillies.

172. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE IV. Traité de la Danse de Cahusac. » pp. 76-104

A peine, dit-il, les hommes étoient sortis des mains du Créateur, qu’ils chantèrent & dansèrent, sans doute assez mal (pourquoi mal ? […] Quand on lit toutes ces belles choses, on croit être de la scène du Bourgeois Gentilhomme, où son Maître à danser fait dépendre de la danse, & son Maître à chanter, de la musique, le gouvernement de l’Etat & le succès de toutes les affaires.

173. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VI. Suite de la Danse. » pp. 140-167

Les chansons dissolues qui s’y chantent, les libertés qui s’y prennent, le peu de modestie des filles, la licence des garçons, la durée des ces divertissemens, qui quelquefois sont prolongés les jours entiers & portés dans toutes les rues par des troupes d’insensés qui les courent en sautant, la rapidité, la grossiereté, la bizarerie de leurs mouvemens, l’accablante fatigue qu’ils se donnent, les maladies qui en sont la suite, l’ivresse & la fureur dont ils paroissent agités, & celles où ils tombent en effet dans des parties de débauche & de cabaret, qui en sont inséparables, les querelles, les batteries, les juremens, les blasphèmes, qui en sont l’accompagnement ordinaire, le dérangement de leurs affaires, la cessation de leur travail, les mécontentemens domestiques, &c. […] Il place dans les palais somptueux, dans les lieux destinés à la volupté (l’opéra, le théatre, par exemple) des monstres qu’il appelle Syrènes, & les animaux velus qui dansent, pisori saltabunt, & les chouettes qui chantent de concert, ululæ respondebant, ce que Vatable entend des Faunes & des Satyres, & d’autres des singes, des boucs, des chats sauvages, &c.

174. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE I. Du sombre pathétique. » pp. 4-32

Elle entre par curiosité dans l'Eglise de la Trappe, et parmi cent Religieux qui chantaient vêpres, elle démêle la voix de son amant, et à travers ces sillons pénitents, elle reconnaît « cet objet d'une immortelle flamme, ce séducteur si cher, ce maître de son âme ». […] A deux cens lieues de son pays, elle entre par curiosité dans une Eglise, démêle la voix de son amant parmi les Religieux qui chantent, et se fait Religieux pour vivre avec lui : « … Près de lui je vivrai, L'air qui vient l'animer, je le respirerai. » Bien plus, pour le séduire, si elle peut, et s'enfuir avec lui : « Je conçois le projet d'enlever à son Dieu Une âme qu'il semblait échauffer de son feu. » Une hypocrite sans religion, sans pudeur, qui se joue des choses les plus saintes, et persévère jusqu'à la mort dans ses sacrilèges : « C'était d'un homme, ô Dieu, que j'encensais l'image, … Il n'était point d'autre Dieu pour mon cœur. » Un personnage si méprisable peut-il intéresser personne, inspirer ni amour ni pitié ?

175. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

Cette fête n’est pas plus horrible, & n’inspire pas plus d’horreur que le Te Deum que le Roi fait chanter pour la prise d’une place ou le gain d’une bataille. […] Cela ne m’étonna point, tout jusques-là étoit conforme au caractère de la Colonie ; mais je ne fus jamais si surpris que de voir arriver aux entractes deux jeunes petites filles, habillées en Anges, qui se mirent à chanter les Litanies de Sainte Anne. Cette bisarrerie a sans doute pris sa source dans l’idée qu’ils ont que tout péché se répare lorsqu’on dit son Chapelet & qu’on chante les Litanies.

176. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Suite du Clergé Comédien, » pp. 52-67

Il changea une partie de l’office divin ; & au lieu des hymnes qu’on chantoit auparavant, il faisoit chanter des vers à sa louange, par des femmes, au milieu de l’église, les plus grandes fêtes.

177. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 4. SIÈCLE. » pp. 120-146

Car si en ce lieu où l'on chante les Psaumes, où l'on explique la parole de Dieu, et où l'on craint et respecte sa divine Majesté ; la concupiscence ne laisse pas de se glisser secrètement dans les cœurs, comme un subtil larron; Ceux qui sont toujours à la Comédie, où ils ne voient et n'entendent rien de bon, où tout est plein d'infamie et d'iniquités dont leurs oreilles et leurs yeux sont investis de toutes parts; comment pourront-ils surmonter la concupiscence ?

178. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

Le Sage nous y avertit de ne pas fréquenter une femme qui fait profession de danser et de chanter ; de ne pas même la regarder, ni l’écouter, de peur que nous ne périssions, vaincus par la force de ses charmes. […] « Il faut, dit Madame de Sévigné, des personnes innocentes, pour chanter les malheurs de Sion, et des âmes vertueuses, pour en voir avec fruit la représentation. » D’ailleurs, ces pièces saintes, de quelles autres pièces ne sont-elles pas ordinairement suivies ?

179. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

On se rassemble dans des sales immenses, appellées Maisons à caffé, où les uns prennent cette liqueur, les autres jouent, chantent, lisent, écoutent, regardent des joueurs de gobelets ; dans un bout de la sale des Tabarins jouent des farces, dans l’autre un Ecclésiastique en chaire prêche, dit-on, pour de l’argent : (nos Vauxhals, nos Caffés ne sont pas si devots : cet assemblage est ridicule, & ne conduit pas à la vertu ;) tout cela , dit Voltaire, annonce un peuple sociable qui mérite d’être heureux . […] On a engagé la célebre actrice Lemor à y faire entendre cette voix brillante qui lui attiroit, il y a cinquante ans, les plus grands applaudissemens ; les talens sont immortels, la premiere fois qu’elle y a chanté, il s’est trouvé au Colisée un monde prodigieux, pour entendre ce prodige, les uns enthousiasmés, disent qu’elle a conservé tout l’éclat de sa voix, d’autres moins galans, osent dire qu’il n’y a rien de bien merveilleux, qu’elle a beaucoup perdu de ses graces.

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