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86. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [P] » pp. 441-443

On pourrait reprocher avec raison aux Italiens, & beaucoup plus encore aux Anglais, d’avoir conservé dans leurs meilleures Comédies trop de Scènes de Parades ; on y voit souvent règner la licence grossière & révoltante des anciennes Comédies, nommées Tabernaires (ou de Taverne).

87. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [Q] » pp. 444-446

-à-d. proverbe, maxime triviale & populaire : il se dit plus proprement d’une plaisanterie poétique, qui consiste a appliquer certains vers d’un sujet à un autre, pour tourner ce dernier en ridicule ; ou à travestir le sérieux en burlesque ; en affectant de conserver, autant qu’il est possible, les-mêmes rimes, les mêmes mots & les mêmes cadences.

88. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE IV. Détail des péchés qu'on commet en allant aux Spectacles. Réponse à ceux qui demandent s'il y a péché mortel, et si tous ceux qui y vont, sont également coupables. » pp. 76-81

il n'excepte personne.Un Chrétien ne saurait conserver une véritable piété sans le secours d'une crainte salutaire, qu'il conçoit à la vue des dangers qui l'environnent.

89. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XIX. Si un Evêque peut défendre qu’on ne danse les jours des Fêtes, ou même en quelque temps de l’année que ce soit. » pp. 146-153

et pour conserver et augmenter la piété Chrétienne.

90. (1768) Instructions sur les principales vérités de la religion « CHAPITRE LII. De la Comédie et des Spectacles ? » pp. 142-146

Ce grand Saint, à la vérité, en faveur de ceux qui dans certaines conjonctures, qui sont rares, se voient comme forcés de s’y trouver, prescrit des précautions pour y conserver l’innocence ; mais il ne plaît pas aux gens du monde de les prendre, ces précautions ; ils ont donc mauvaise grâce d’autoriser les danses et les spectacles, par le témoignage de ce saint Evêque.

91. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XVIII. Prétention des Comédiens au titre d’homme à talens, mal fondée. » pp. 19-44

Roscius, dont l’Histoire nous a conservé le nom, plûtôt pour marquer la foiblesse de ses admirateurs, que pour éterniser sa mémoire, reçut de Rome des applaudissemens, quelques bienfaits, & mourut Comédien. […] Dans le Prologue, qui est un des plus beaux morceaux de l’antiquité, le Poëte exhala sa douleur d’une maniere fort touchante, Macrobe, qui nous l’a conservé tout entier, nous apprend aussi que ce Chevalier Romain, pour venger sa vieillesse, inséra malignement dans le cours de l’ouvrage quelques traits picquans contre ce Prince.

92. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VIII. » pp. 131-157

Nous avons vû que celle-ci n’étoit nullement favorable à sa cause : ajoutons le témoignage des Payens qu’il n’oseroit suspecter ; nous préluderons par les Docteurs de l’Eglise, sans avoir aucun égard à sa répugnance ; leurs sentimens font un ensemble d’un aussi grand poids que les Canons, & dès qu’ils se réunissent en grand nombre sur une assertion doctrinale, on ne peut la démentir, sans s’écarter des bornes de la foi dont ces grandes lumieres ont conservé le précieux dépôt dans leurs ouvrages respectifs. […] On dira peut-être, ajoute ce Pere, que cette défense ne regarde que les Pécheurs publics à qui on refusoit les recréations les plus innoncentes ; mais je vous assure que l’éloignement des Spectacles est un preservatif nécessaire à quiconque est jaloux de conserver son innocence : si Dina n’étoit point sortie de la tente de Jacob, son pere, sa pudeur n’eût point eu de combat à soutenir ; une vaine curiosité la fit entrer dans la Ville de Sichem, pour y voir les femmes du pays, elle fut malheureusement rencontrée par le jeune Prince, & cette fatale entrevûe causa la ruine de tout un peuple & de sa propre vertu.

93. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre II. Charles XII. » pp. 32-44

Effectivement elle le rencontra dans un sentier fort étroit : le Roi la salua, sans lui dire un seul mot, tourna la bride de son cheval, & s’en retourna dans l’instant ; desorte, dit Voltaire, que la Comtesse ne remporta de son voyage que la satisfaction de pouvoir croire que le Roi de Suede ne redoutoit qu’elle : C’est la conduite que la Religion fait tenir à ceux qui veulent conserver la purete, bien differente de celle que fait tenir le Théatre à ses amateurs. […] Depuis, ayant eu chez les Turcs plus de loisir & moins d’instruction, il étendit plus loin son indifférence ; c’est-à-dire, qu’il l’étendit à tout : il ne conserva de ses premiers principes que celui de la nécessité & prédestination absolue : dogme qui favorisoit & justifioit sa témérité.

94. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Fêtes de Théatre. » pp. 95-114

La mémoire de ce beau jour se conservera longtems dans Toulouse, & sera pour les grands une occasion de se souvenir combien il est doux d’être bienfaisant & populaire, & d’apprendre qu’on soutient bien mieux sa dignité, en régnant par l’amour, qu’en intimidant par la hauteur. […] Il auroit aussi bien fait de ne pas parler du théatre, dont Luther ne s’embarrassoit guere ; mais il parloit devant l’Empereur & tous les Princes d’Allemagne, qu’il croyoit devoir ménager, pour conserver leur protection à l’Église Romaine, alors si vivement attaquée par les Luthériens. […] Ce chef d’œuvre meritoit bien d’être conservé, & préféré aux legeres beautés d’un vil théatre ; écueil ordinaire de la chasteté & de l’innocence, qui y apprennent toujours l’art funeste de faire un naufrage inévitable , dit l’auteur en gémissant.

95. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre IV. Il faut que le nouveau Théâtre se fonde sur la Vérité & sur la Nature. » pp. 133-138

Quel cas ne devons nous pas faire de notre Opéra qui veut bien conserver le goût du simple & du vrai, au milieu de la dépravation générale ?

96. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. Des différens genres qu’embrasse le nouveau Théâtre. » pp. 14-20

Les autres Théâtres conservent davantage un caractère distinctif.

97. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Cinquième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 33-39

c’est moi, moi qui tremble pour la possession d’un cœur dont je croyais être sûre, & qui, pour le conserver, cherche à ressembler… Ma sœur !

98. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. —  De la Comédie.  » pp. 267-275

Suivant ce principe on croira que je vais rejeter tout le Théâtre comique de nos jours ; je serais assez porté à prendre ce parti : cependant je veux examiner si parmi les Pièces qui subsistent il y en a quelques-unes qui méritent d’être conservées, et si, dans la corruption générale du Théâtre, on peut trouver quelque Comédie où la passion d’amour soit traitée d’une manière instructive comme je viens de le proposer.

99. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CONCLUSION, de l’Ouvrage. » pp. 319-328

Je suppose que quelqu’un des Spectateurs aura par préférence été touché en voyant représenter le Cid de l’impétueux transport du Comte de Gormas, et qu’en conséquence il conservera un mouvement d’indignation contre ce Comte ; un autre au contraire s’en retournera pénétré de la généreuse compassion qu’il aura ressenti pour Rodrigue lorsqu’il apprend l’insulte faite à son père : un troisième enfin animé par le courage de Rodrigue, remportera du Théâtre des sentiments de vengeance.

100. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VII. Autre suite de diversités curieuses. » pp. 173-202

Il propose dans ses mémoires, & souhaite que le Gouvernement ordonne par une loi que le produit soit conservé à l’Auteur ou à ses héritiers, tant que la piece est jouée, ou a droit de l’être. […] Ce jargon s’est mieux conservé que la Langue Françoise. […] Cet usage antique, qui s’est conservé paisiblement jusqu’à nous, est la matiere d’un procès au Parlement entre les habitans & le Seigneur. […] N’y eût-il que l’inutilité, la perte du temps, la dissipation dont on contracte l’habitude, le trouble du cœur qui doit être le sanctuaire de la paix, le dégoût des vertus chrétiennes, l’humilité, la mortification, la pureté, & le goût qu’on prend des vices opposés, la concupiscence des yeux, l’orgueil de la vie, les révoltes de la chair ; l’esprit de piété que l’on perd, les vœux du baptême qu’on viole, le soin de plaire que l’on prend, les exemples qu’on donne, la satisfaction d’avoir plu, l’impossibilité où l’on se met de conserver la présence de Dieu, l’esprit & l’exercice de la priere.

101. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IV. Du Conquérant de Sans-souci. » pp. 88-120

La politique consiste en quatre points, se conserver, s’allier, se faire craindre, s’agrandir, & profiter de toutes les circonstances. […] Mais, malgré ses malheurs, il conserva ses provinces, & donna une couronne à son petit-fils. J’ai aussi conservé les miennes, malgré le plus grand orage : tout dépend du courage & de la constance du conquérant. […] L’esprit de liberté inséparable de leur principe ; la façon adroite de conserver leur avantage, & d’accuser leurs ennemis ; je me rappellois les actes quelquefois bizarres, mais pleins de vigueur des Parlemens d’Angleterre & de Paris ; je me décidois à sapper les fondemens de cette grande puissance, en la réduisant & le simplifiant autant que j’ai pu pour en être plus maître, on n’y est plus sûr de la couronne.

102. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

Les Actrices ont si peu de religion, qu’elles n’en conservent pas même de vestige. […] De là Lucain passe à la description du repas donné par Cléopatre, ce qui n’est que trop imité par le raffinement de la délicatesse, du luxe ; le ciel, la terre, la mer, le nil, ont fourni des animaux de toute espece, les mets y sont servis dans des plats d’or, on y boit du vin exquis dans des vases de pierres précieuses, les liqueurs y sont conservées dans le cristal, on y est couronné de roses, & parfumé d’essences. […] Du tems des Juges & des premiers Roïs, on conserva cette heureuse ignorance ; mais lorsque le débordement de l’idolâtrie & du vice eut perdu Israël, le fard ne put manquer de s’y répandre. […] Le jour arrive où elle doit combattre ; elle ajoute à ses austérisés, elle couvre sa tête de cendre, elle se prosterne devant Dieu, elle verse des larmes, elle pousse des soupirs, & fait à Dieu cette fervente priere que l’Esprit Saint a conservée, pour obtenir sa protection & ses lumieres, & ne va s’habiller qu’apres avoir obtenu le secours qu’elle demandoit. […] Pour consommer le grand art des cheveux, le sieur Deluc donne avis au public qu’il peint les cheveux, sourcils & perruques de la couleur qu’on desire ; il en arrête la chûte, il indique les moyens de les conserver, il en fait venir à ceux qui en manquent, & même il a la bonté d’enseigner la façon de le faire.

103. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. De l’Opéra-Sérieux. » pp. 184-251

On sut ainsi le conserver & se faire tout-à-la fois un nouveau genre de plaisir. […] Elle s’acquit la réputation d’y éxceller, réputation qu’elle s’est conservée jusques à présent. […] Imitant les travaux des deux célèbres compositeurs qui régissent l’Opéra-Sérieux, les habiles Musiciens de nos jours, n’introduiront pourtant qu’avec ménagement dans ce Spectacle, un chant moins grave ; ils conserveront une partie du genre de notre musique héroïque, estimable par sa noblesse & par son contraste avec le chant Italien. […] Admette blessé est sur le point de mourir ; sa femme s’offre généreusement à perdre la vie afin de conserver la sienne. […] N’oublions pas qu’il n’est peut-être que ce seul moyen de conserver en France le grand-Opéra dans tout son éclat.

104. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VI. Ericie, ou les Vestales. » pp. 138-159

Les verges étoient la punition de la négligence à conserver le feu sacré, & par respect pour la Prêtresse coupable, c’étoit au grand Prêtre à la frapper. […] L’histoire a conservé le nom de toutes les Vestales qui ont été punies pour avoir manqué à la loi de la continence (on pouvoit en prendre un, sans aller fabriquer celui d’Ericie, qui n’exista jamais). […] Il est certain que si l’on n’empêche pas tous les désordres, ce qui est impossible & commun à tous les états, du moins l’Eglise prend les plus grandes précautions pour les prévenir, & emploie tous les moyens de les réparer, & qu’en effet la plus grande & incomparablement plus grande partie des Religieuses embrasse librement son état, remplit exactement ses devoirs, & que l’éloignement du monde, les exercices de piété, les bons exemples, la pratique de la mortification, la fréquentation des sacremens sont de très-grands secours pour conserver une vertu fragile, dont la privation dans le monde laisse tomber dans les plus grands désordres.

105. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129

N’y eût-il d’autre inconvénient dans la comédie que son inutilité, le gouvernement n’a aucun intérêt à la conserver, il en a à la détruire. […] Il faut être de bronze pour résister à tant d’appas ; les plus grands Saints auraient peine à conserver leur liberté au milieu de tant de tentations agréables. […] Conservez votre réputation au milieu des gens sans honneur, soyez chaste parmi des femmes prostituées, qui vous sont soumises : « Cui subjacent prostituta. » Vous serez d’autant plus louable que votre vertu aura résisté à la séduction de la volupté.

106. (1695) Preface [Judith, tragedie] pp. -

Quel plus digne sujet peut occuper l’Auteur tragique, s’il veut conserver la vérité de l’Histoire sans blesser la sainteté de la matiere ?

107. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Théatre de Pologne. » pp. 80-105

Ils sont même tous deux législateurs : chacun a fait son code, pour assurer la paix, les droits, la propriété, le bonheur des hommes ; & ces Salomons du Nord, ces amis de l’humanité & de la liberté, qui veulent si bien conserver à chacun son champ & sa vigne, envahissent les provinces, établissent des subsides, détruisent le commerce des villes voisines pour le transporter dans leurs états. […] La Pologne devroit gémir, la guerre n’avoit été entreprise que pour conserver la Religion & la liberté, conformément à la garantie que la Porte avoit promise, ainsi que bien d’autres princes, mais qu’elle a été la seule à exécuter. […] Le spectacle , dit-on hautement, ne peut être fréquenté que par des gens qui se mettent au-dessus de toutes les bienséances ; & qui, après avoir perdu l’honneur & la liberté, ne conservent que les richesses qu’ils y ont acquisent, & ne sauroient en faire usage que pour se plonger dans le tumulte des plaisirs bruyans, se cacher à eux-même, par cette diversion, tout l’odieux de leur conduite, & empêcher la nation de faire attention à ses malheurs.

108. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre IV. Que la représentation des Poèmes Dramatiques ne peut être défendue par la raison des anciens Pères de l'Eglise. » pp. 90-103

ayant embrassé le Christianisme, défendit les Jeux des Gladiateurs, comme une brutalité criminelle sans excuse, et qui ne pouvait se rectifier ; et ayant donné les Jeux Circenses avec grande pompe, il en retrancha toute la superstition, et toute la révérence des Idoles, afin qu'ils fussent dignes des Chrétiens ; et ils furent conservés ainsi jusques au règne des Comnènes.

109. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre X. Que l'extrême impudence des Jeux Scéniques et des Histrions fut condamnée. » pp. 217-229

interdit la Communion à ceux qui jouaient sur le Théâtre, il ne parle que des Histrions, et montre assez clairement qu'il n'entend par là que ces Bouffons infâmes que les paroles et les postures rendaient odieux à tous ceux qui conservaient les moindres restes de l'honnêteté.

110. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — Méthode et règlement pour réformer le Théâtre. Avant Propos. » pp. 87-98

Car enfin, la plupart de ces Jeux, qu’on voit en usage parmi les Chrétiens, ne sont-ils pas une image vivante de ce que nous ont conservé les différents Ecrivains de l’antiquité.

111. (1698) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras au sujet des Tragédies qui se représentent dans les Collèges de son Diocèse [25 septembre 1698] « Mandement  » pp. 37-43

Ce sont ces lâches condescendances sous le vain prétexte de s’accommoder à de mauvais usages et de conserver une fausse paix, qui sont la source féconde et malheureuse du relâchement que nous avons vu de la Morale Chrétienne dans notre temps, et de la réforme de tant de Compagnies qui ne se sont perdues que par là.

112. (1666) De l’éducation chrétienne des enfants « V. AVIS. Touchant les Comédies. » pp. 203-229

 ; 5. parce qu’il est impossible d’y conserver les sentiments de piété qu’un Chrétien doit toujours avoir dans le cœurIbid. […] Un Chrétien conservera-t-il dans la comédie les sentiments qu’il doit toujours avoir dans le cœur ; et aura-t-il l’esprit élevé vers Dieu dans une assemblée, où, comme dit Tertullien Chap.

113. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155

Elle ne prit aucun parti, & quoique ennemies irréconciliables, elle conserva l’amitié de l’une & de l’autre, avec une dissimulation , dit le P. […] Rien en effet n’est plus propre à séduire un jeune cœur, & quoique le génie élevé de ce Prince l’ait mis dans la suite au-dessus de ces pieges, il en a du moins conservé un amour du luxe, & singulierement du théatre, qui a porté la scene au plus haut point de la gloire, & en a par-tout répandu le goût. […] Ce Prince, fort aguerri dans toute sorte de combats, conserva, comme un grand General, le sang froid dans la mêlée, & fut impénétrable, La Reine vint elle-même renforcer ses troupes, & caressa le Roi de Navarre, jusqu’à lui mettre la main dans le sein & le chatouiller. […] L’histoire n’en a conservé aucun trait. […] Pourroit-elle s’y conserver ?

114. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE PREMIER. De la Passion de presque tous les Peuples pour la Poësie Dramatique. » pp. 8-16

Je ne parle que de celles que le tems a conservées.

115. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  RECAPITULATION. » pp. 382-390

qu’un Etre immortel qui ne doit travailler que pour l’Eternité, doit toujours être en garde contre la Poësie, & ne l’écouter qu’avec crainte, s’il veut conserver l’œconomie de son ame.

116. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre XII. Que la représentation des Comédies et Tragédies ne doit point être condamnée tant qu'elle sera modeste et honnête. » pp. 237-250

Si donc il est arrivé que le libertinage des Acteurs ait donné quelque peine à la pudeur des Ames Chrétiennes, il ne faut en cela qu'imiter les Empereurs qui n'ont jamais rien prononcé contre ces représentations, et qui se sont contentés d'en réformer l'abus, et d'imposer des peines rigoureuses contre ceux qui par leurs désordres corrompaient l'excellence de cette Poésie et la beauté de sa représentation ; il en faut chasser le vice qui se doit faire haïr partout, et conserver un art qui peut plaire.

117. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre premier. De la Musique. » pp. 125-183

En allant au combat, on s’éxcitait par des cris ; peut-être qu’un guerrier aura tiré de ces cris, ou de ces mots entrecoupés par lesqueles on témoignait sa fureur, une manière de chant qu’on aura conservée pour l’employer dans l’occasion. […] Son harmonie lui parut l’image du bon ordre de l’état ; il crut qu’en la conservant toujours telle qu’elle était, on conserverait toujours l’ordre & la police dont il était si jaloux. […] Cet Auteur raconte d’après Homère36 ; « qu’Agamemnon, en partant pour la guerre de Troyes, laissa en sa maison, près sa femme Clitemnestre, un Musicien Dorien, afin que par son chant & mélodie, elle se maintint en modestie, & eut soin de conserver sa pudicité : Egiste, qui la corrompit, n’en sut oncques jouir sinon après qu’il eût malheureusement tué ce Musicien ». […] Néron voulut bien s’assujettir à suivre certain régime, afin de se conserver toujours la voix fléxible & belle.

118. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE II. Réponse aux objections qu'on tire de saint Thomas pour justifier les Spectacles, et aux mauvaises raisons qu'allèguent ceux qui croient pouvoir les fréquenter sans péché. » pp. 55-63

C'est se tromper grossièrement que de s'imaginer qu'on puisse conserver son cœur pour Dieu au milieu des pompes du monde.

119. (1643) Les Morales chrétiennes « Des Théâtres. » pp. 511-519

Si la chasteté demande les retraites, les solitudes, les pénitences, comme son élément ; si elle ne gagne ses victoires, que par la fuite des occasions ; si avec tous les secours de la vertu, elle se trouve empêchée de se conserver contre les révoltes intérieures de l’appétit animal, comment peut-elle demeurer entière dans les comédies, où elle est battue par tant de machines, et vaincre dans une presse, où tous les objets des sens et de l’esprit se liguent contre elle ?

120. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

Le théâtre, si on l’en croit, est aujourd’hui épuré ; et c’est cependant ce même théâtre d’aujourd’hui dont les funestes effets sont décrits dans les quatre gros volumes de son livre… En vérité notre morale a subi une étrange révolution : lors même qu’elle paroît avoir conservé quelque reste de sa pureté, elle est destituée de toute logique, et ne sait plus dire ou écrire le bien que par inconséquence. […] Or telle est, n’en doutez pas, cette fureur des spectacles mimiques qui a gagné toutes les classes des citoyens, qui se déploie avec une fureur qui va toujours en croissant, et dont les effets funestes laissent la plus effrayante empreinte sur ce qu’il vous importe le plus de conserver dans toute sa gloire. […] Rétablissez ces jeux virils, ces récréations actives et laborieuses, qui ont conservé si long-temps la valeur et la liberté dans Sparte et dans Athènes, qui ont formé les vainqueurs de Pyrrhus et d’Annibal ; auxquels Rome attribuoit toute sa gloire, et auxquels elle la devoit en effet20 : la course, la lutte, et tant d’autres exercices qui, en fortifiant le corps, donnent à l’esprit même un nouvel essor21.

121. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Du Fard. » pp. 143-168

Fumiers couverts de neige amintes précieuses, De sépulchres blanchis figures specieuses, Pourqui conservez-vous ce visage blafard ? […] Louis Guyon, Médecin de Paris, a composé, & Lazare Meyssonier, Médecin de Montpellier, a commenté un grand ouvrage de médecine, intitulé Miroir de la Beauté, ou Médecine de la Beauté, ils y suivent les différentes parties du corps humain, & en détaillent les beautés, la forme, la couleur, les infirmités, les difformités ; ils donnent plusieurs recettes & remedes pour conserver les unes, & réparer les autres ; ce titre singulier, & cette marche intéressante sont une charlatanerie littéraire, pour piquer la curiosité, & donner de la vogue à leur livre, qui a eu plusieurs éditions. […] Ce n’est que par une réflexion frivole de vanité, qu’on s’approprie ce qu’on ne peut se donner, ni se conserver : Quasi flos egreditur & conteritur, fugit velut umbra.

122. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Triomphe. » pp. 112-160

Quoy qu’il en soit, la superstition les rendoit capables de toute sorte de fascination, & ils croyoient que ce Dieu estoit Tout-puissant contre les morsures & les chagrins de l’envie, & qu’il pouvoit en garantir les Triomphateurs, & leur conserver leur joye toute pure, & la rendre commune & generale dans tous les Spectateurs. […] Ie vous supplie instamment de leur estre tousiours favorables, & de les conserver, agrandir & proteger tousiours comme vous faites aujourd’huy. […] Ce dernier honneur estoit le plus durable de tous en apparence, car il n’estoit pas permis d’arracher les marques Triumphales qu’on y avoit une fois attachées, quelque changement qui arrivast dans la proprieté ou dans la possession du fonds : & les Palais avoient beau changer de proprietaire, & appartenir à de simples Citoyens ; ils ne laissoient pas de conserver les honneurs & les caracteres immortels de leur premier Maistre.

123. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre III. De l’Unité de lieu, de Tems & de Personne. » pp. 211-238

Donc si l’on veut conserver le prémier intérêt, il faut que le lieu de la Scène soit toujours le même. […] Les Comédiens de Province devraient être soigneux de la conserver, en ne fesant pas retirer une table, un fauteuil, ou ramasser quelque chose par un garçon de Théâtre, tandis que la Scène est occupée.

124. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

Les Danses étaient devenues pour la plupart des divertissements de dissolution, et il était de l’intérêt public de conserver pour la défense de la Patrie tant de généreux Combattants dont le sang et la vie étaient prodigués pour si peu de chose. […] Les moyens pour conserver la chasteté, selon l’Écriture, sont compris dans ces paroles : Détournez vos yeux d’une femme qui n’est pas sage, de peur de tomber dans ses piéges. […] quand il s’agit de conserver vos biens et votre santé, faut-il montrer la perte assurée. […] Divin ; est-ce-là le moyen d’en conserver et le fruit et la grâce ? […] Quel souvenir peut-on conserver de Dieu, de sa Loi sainte, et de ses jugements, au milieu d’un tel divertissement ?

125. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XI. Du jeu des Acteurs. » pp. 345-354

Les Comédiens ne sont pas quelques fois assez attentifs à conserver la vraisemblance.

126. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Des Duo, Trio & Quatuor. » pp. 329-339

Il est vrai qu’il est difficile au Poète de conserver cette prémière chaleur ; & qu’il est dangereux de la laisser s’éteindre.

127. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE PREMIER. Comparaison des Théâtres anciens avec les modernes. » pp. 2-17

Suivant ce principe on a cru, en France, pouvoir conserver en partie et ajouter à notre Théâtre les mœurs des Latins ; les Valets de la Comédie moderne ont un empire absolu sur leurs jeunes maîtres, comme les Esclaves et les Vieilles des Latins l’avaient dans la Comédie de ce temps-là : ils ne savent que conseiller le mal, et s’employer pour l’éxécuter.

128. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 4-42

On pourroit rapporter mille autres traits de ce fameux Pape, que les événemens ont si fort donné en spectacle à l’Europe, pour & contre lequel on a tam écrit ; mais ce n’est pas notre objet, nous nous bornons à ce qui a rapport au théatre, & nous concluons, que si on ne peut conserver avec trop de soin le plus profond respect pour le Chef de l’Eglise, on ne doit pas moins malgré les exemples de Léon avoir une véritable horreur du théatre. […] Riccoboni pretend que l’usage des masques vient des anciens Attellanes qu’on jouoient à Rome, toujours en masques ; c’étoient des vraies farces, dont le goût s’est conservé. […] Tels ont été Dominique, Arlequin, Pantalon, & quelques-uns de leurs successeurs ; ce qui est fort rare, & ne peut se trouver que dans les grandes villes, tout le reste n’est bon que pour la populace ; aussi tâche-t-on d’y suppléer par des danses, des chansons, des décorations, ou si l’on est réduit à des pieces sérieuses & régulieres, l’habitude qu’on a du reste, unie à la noblesse & à la finesse du jeu, & les auteurs qui travaillent pour eux n’ont qu’un succés passager & médiocre ; soit que regardant le génie comme un avilissement de la scéne, ils ne travaillent que foiblement leurs pieces ; soit que voulant conserver l’air de licencé & de tabarinage, propre aux Italiens, ils se licentient ; il y a très peu de bonnes pieces, tout le reste, malgré l’immense recueil de Cherardi & de ses continuateurs, à quelques farces près, tombées bien tôt dans l’oubli, qui se souvient des noms de deux cents auteurs qui ont écrit pour les Italiens, il n’y a guere qu’Apostolo-Zeno & l’Abbé Metastasio, qui aient mérité l’attention du public. […] Le langage de Moliere n’est pas plus chatié, il se ressent des pirenées où il a long-tems vécu avec sa Troupe, & dont il a conservé le jargon avec sa maîtresse gascone.

129. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 75-112

Xenophon, Thucidide, Tite-Live, Tacite, de Thou, Mezerai, à peine ont-ils daigné conserver, dans leurs Histoires, le nom d’un Poëte de Théatre. […] Il s’en vengea par cette Comédie, où il représente quelque aventure arrivée au Collége avec la fille de ce Principal, & lui en met une autre sur son compte, avec si peu de ménagement, que c’étoient les mêmes noms, & du maître de la fille, & des cuistres, Granger, Manon, Pagelin, comme Moliere a conservé le nom propre de Pourceaugnac & de George Dandin. […] On y trouva toute sorte de choses dont plusieurs sont bien conservées. […] On pourroit le rétablir en entier, tant il est bien conservé.

130. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre [V].  » pp. 156-192

Point de mer plus agitée qu’une femme bien parée ; vanité dévorante sur sa beauté, ambition demésurée de plaire, jalousie cruelle contre celles qui ont quelque avantage, sollicitude inquiéte jusqu’à ce qu’elles l’aient emporté, chagrin accablant des mauvais succès, recherche curieuse de toutes les modes, peines toujours renaissantes pour conserver ce trésor, & ne pas perdre le fruit de leurs travaux, négligence de ses devoirs, coleres, emportemens, embarras, querelles domestiques, sur-tout perte de la religion & des mœurs. […] Et quoique moins frappant que la prise des villes & la perte des batailles, le luxe a toujours été le vrai ressort qui a preparé & operé ces bouleversemens, jusqu’à la fameuse Republique de Sparte, toujours florissante & invincible, tandis qu’elle conserva la pureté de ses mœurs. […] On n’en conservera pas même le souvenir. […] 5.° C’est une marque de duplicité, Signa duplicitatis , non seulement parce que, pour conserver la fraicheur de leur visage, elles s’envelopent comme de la pâte gluante de Poppée, qui est un masque, mais parce que le fard lui-même, & toute la parure qui l’assortir, est un masque qui change le visage, & fait paroître tout different de ce que l’on est.

131. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VIII. Dans quelle Nation la Poësie Dramatique Moderne fit-elle les plus heureux progrès ? » pp. 203-230

Si nos Acteurs & nos Actrices faisoient faire leurs habillemens sur le modele de ceux que nous ont conservé les antiques Statues, nous les trouverions aussi ridicules, que s’ils nous parloient entierement à la maniere des Grecs. […] & ce sont toujours les Ouvrages de ces Genies qui n’ont point été supérieurs aux Regles, qui enlevent & conservent l’admiration de tous les Peuples.

132. (1640) Lettre apologétique pp. 2-42

MONSIEUR, Il y a quelque temps qu’il vous plut me commander de faire quelque chose en faveur de la Comédie, et répondre au libelle du Père Augustin, ce que j’ai fait avec autant d’affection, que j’ai d’intérêt à la défense de sa cause ; Il est vrai que j’eusse différé de rien mettre au jour pour diverses raisons que le silence et le respect m’oblige de taire, Mais le pouvoir que vous avez eu sur mon esprit, m’a fait rompre toutes sortes de considérations pour vous rendre cette satisfaction, et donner cette lettre apologétique au public, sous l’aveu de votre protection, espérant que vous l’agréerez d’aussi bon cœur, que je désire me conserver la qualité de MONSIEUR Votre très humble et affectionné ServiteurA.D.L.B. […] Mais si nous considérons en quel point est aujourd’hui la Comédie, nous trouverons qu’elle n’a aucune marque de l’antiquité, et ceux qui la professent, témoignent par la probité de leur vie, et par la représentation de leurs actions, qu’elle est entièrement dépouillée de toutes les qualités, qui pouvaient la noter d’infamie, et son mérite, l’ayant montée au plus haut degré de sa perfection, s’est mise dans une telle considération, auprès des Rois et des Princes, qu’elle leur tient lieu d’une sérieuse occupation ; Aussi se fait-elle avec tant de modestie, par l’innocence de ses poèmes, qu’elle dépite l’envie d’en offenser la réputation ; Je dirai de plus qu’elle est tellement Civile en ses diversités, qu’elle contraint les plus Religieux de lui donner des louanges, et chacun confesse que la force de ses charmes est si grande, qu’il faut être privé de sens commun pour en choquer la bonne odeurk ; Si l’on regarde le nombre de ses qualités, on verra, que c’est le tableau des plus agréables passions, la parfaite image de la vie humaine, la vraie histoire parlante, la pure philosophie visible, l’entretien des bons esprits, le trône de la vertu, l’exemple de l’inconstance des choses, l’ennemie de l’ignorance, le modèle de l’Orateur, le raccourci de l’éloquence, le Cabinet des plus riches pensées, le trésor de la moralité, le miroir de la justice, le magasin de la fable ; bref j’en dis peu pour n’en pouvoir dire assez, et j’ai de trop faibles Eloges, pour la moindre de ses parties : Et quoique ce Pédant l’attaque par les plus rudes invectives de sa haine, elle est un puissant rocher, contre l’orage de ses malédictions, une tour, pour résister aux écueils de sa médisance, une muraille de bronze contre ses calomnies, un boulevard pour s’opposer à ses accusations, un bouclier contre ses impostures, un rempart capable de dissiper la foudre de passion, elle est enfin à l’épreuve de ses machines, et conservera sa renommée malgré l’effort de ses intentions.

133. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

La ville de Geneve n’a jamais souffert le théâtre, malgré la licence du calvinisme dont elle est le centre ; elle a conservé une pureté, une simplicité de mœurs qu’on n’a vu ni ne verra jamais dans les Villes où la Comédie est soufferte. […] Ils avouerent leur dessein, & montrerent d’un visage assuré le poignard qu’ils avoient préparé, & déclarerent hautement que la piété & le bien public les avoit seuls portés à l’entreprendre, pour conserver la loi de leurs peres, que tout homme de bien doit préférer à la vie. […] Caligula, Claude, Néron, Othon, Vitellius regnerent si peu, ou eurent tant d’autres affaires, qu’on ne pensa plus aux Juifs, que pour les exterminer par les mains de Vespasien & de Tite ; & les Juifs dispersés par toute la terre, ont si bien conservé l’horreur pour le théatre, comme opposé à la loi de Moyse, qu’il leur est défendu d’aller à la comédie, & qu’en effet ils n’y vont point.

134. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

Quelques Savans ont orné cette rapsodie d’un long & sçavant commentaire dont on ne peut excuser la frivolité, que par l’envie de conserver & d’expliquer les usages, & la Doctrine de l’antiquité. […] Les sauvages qui sont à demi nuds, se barbouillent tout le corps, & pour la mieux conserver, ils ne se contentent pas de l’appliquer sur la peau, ou de s’en faire un enduit, en se recrépissant, comme avec de la chaux & du plâtre ; ils en pénétrent la chair, l’opération est douloureuse ; ils tracent toutes sortes de figures bisarres de serpens, d’oiseaux, de fleurs, d’armes, &c. qui font horreur ; ils se piquent tout le long de cette figure avec une aiguille, en mille & mille endroits, & répandent sur toutes ces piqures une liqueur noire, rouge, bleue, &c. de leur composition, qui s’imbibe dans la chair, & devient inéfaçable. […] Se farder c’est vouloir imposer, vouloir se donner pour ce qu’on n’est pas ; c’est un vrai mensonge d’action, si les femmes ne vouloient que se plaire à elles-mêmes, & s’embellir à leurs propres yeux, permis à elles de suivre leur goût, dans le choix de leur ajustement, & de leur parure ; mais si c’est pour plaire aux hommes qu’elles se fardent, & s’enluluminent ; j’ai recueilli les voix, & je leur prononce, de la part de tous les hommes, que le blanc & le rouge les rend affreuses & dégoutantes, les vieillissent & les déguisent ; qu’ils haissent autant de les voir avec de la ceruse sur le visage, qu’avec des dents à la bouche, & des boules de cire, qu’ils protestent sérieusement contre tout l’artifice dont elles usent pour se rendre laides, & qu’il semble que Dieu leur réserve ce dernier & infaillible moyen de les guerir des femmes ; si elles étoient telles naturellement, qu’elles le deviennent par artifice, que leur visage fût aussi allumé, & plombé, qu’il le devient par la peinture, elles seroient inconsolables ; elles sont assez foles pour le conserver dans la vieillesse.

135. (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351

Après tout ce qui fut dit avant-hier, il est bien difficile de supposer que l’Ecriture puisse jamais paraître sur le Théâtre des Comédiens, sans y être altérée ; supposons-le néanmoins, Messieurs, dans cette seconde partie pour y prouver simplement que quand on ferait quelque Tragédie, où l’Ecriture conserverait toute sa force et toute sa pureté, on ne pourrait la représenter sur le Théâtre des Comédiens. […] Et dans la quatrième Homélie sur le Lévitique, il tire de ce même rapport, qu’il faut conserver pour les Ecritures tout au moins le même respect qu’on avait pour l’Agneau Pascal, puisqu’elles sont au même rang que la chair de Jésus-Christ, dont l’Agneau n’était que la figure. […]  » Il suit de tout cela, que quand même il se trouverait des Poètes qui auraient les lumières d’un saint Ephrem, d’un saint Ambroise, de saint Grégoire de Nazianze, de saint Paulin ou des autres Poètes qui ont eu l’esprit de Dieu, et qu’on pourrait faire des pièces où l’Ecriture conserverait toute sa force et toute sa pureté, ce serait la profaner que de la mettre dans la bouche des Comédiens et des Comédiennes, pour être jouée dans un lieu destiné au divertissement.

136. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [O] » pp. 436-440

On fesait ordinairement sur les enfans qu’on destinait à ce métier, la même cruauté, qu’un préjugé détestable autorise en Italie, pour conserver aux hommes une voix aiguë, toujours infiniment moins agréable que celle des femmes.

137. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

Ils avoient conservé la coutume de jouer eux-mêmes dans leurs Pieces. […] On lit dans Ammien Marcellin, que Rome ayant été menacée d’une famine, on en fit sortir tous les Etrangers, ceux même qui professoient les Arts libéraux ; mais qu’on y conserva les Gens de Théatre, dont trois mille Danseuses, autant d’hommes qui jouoient dans les chœurs, sans compter les Comédiens20. […] Elle se conserva presque sans interruption en Italie : néanmoins jusqu’au douzieme & même le treizieme siecle, il n’y avoit point de représentations publiques ; elles se faisoient dans des maisons particulieres ; ce qui étoit en usage du temps de S. […] Dans les premiers siecles de notre Monarchie, nos Rois occupés à conserver ou à étendre leurs conquêtes, négligerent long-temps les jeux & les plaisirs. […] Nous n’avons pas la vingtieme partie des Ouvrages des Anciens, dont nous aurions besoin pour entendre mieux ceux que le temps nous a conservés.

138. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre IV. De l’illusion Théâtrale. » pp. 64-79

Je crois moi que pour nous conserver de la sensibilité pour le Théâtre, il faudroit fermer les yeux, & n’ouvrir que les oreilles.

139. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [M] » pp. 426-430

Aussi les Danses sacrées se sont-elles conservées long-temps : dans le milieu du dernier siècle, on voyait encore à Limoges les Prêtres & tout le Peuple danser en rond dans le Chœur de saint Léonard, en chantant, Sant Marciau, pregas per nous, & nous epingaren per bous.

140. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V bis. Le caractère de la plus grande partie des spectateurs force les auteurs dramatiques à composer licencieusement, et les acteurs à y conformer leur jeu. » pp. 76-85

Comment est-il possible de conserver son innocence au milieu de tant d’éléments de corruption ?

141. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Mais, non content de conserver entre le souverain et les sujets, cette heureuse harmonie d’où résulte la félicité publique, l’orateur chrétien combat encore les passions qui en ruinent les fondements. […] Dans la crainte de se laisser entraîner par l’orgueil, Esope conservait précieusement ses habits d’esclave pour ne jamais oublier son ancien état. […] Mais les parents s’intéresseront-ils à leur conserver cette vertu, s’ils n’en connaissent pas eux-mêmes le prix ? […] Rien n’est trop fort, rien n’est trop grand quand il s’agit de conserver la vie ou de sauver l’honneur de ses concitoyens. […] N’est-il pas également incontestable que le second ne voyant rien au-delà de la vie présente, doit tout faire et tout hasarder pour en jouir agréablement, et la conserver le plus longtemps possible ?

142. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

… La nécessité de se nourrir, ne pouvant servir d’excuses à ceux qui mangeraient volontairement des viande vénimeuses, parce qu’elles sont contraires à la fin du manger, qui est de conserver la vie du corps ; le besoin que l’on a de se délasser quelquefois ; ne peut ainsi excuser ceux qui prennent la Comédie pour divertissement, puisqu’elle imprime de mauvaises qualités dans l’esprit, qu’elle excite les passions, et dérègle toute l’âme. […] Mais les parents s’intéresseront-ils à leur conserver cette vertu, s’ils n’en connaissent pas eux-mêmes l’excellence ? […] Comme la fréquentation des Spectacles et des lieux publics d’amusement, tend malheureusement à détourner les Peuples de l’attention qu’il leur est indispensable de donner aux moyens nécessaires pour la défense de leur pays et le maintien de leurs libertés : Arrêté que toutes personnes qui, exerçant un emploi quelconque sous les Etats-Unis, représenteront sur un Théâtre, y feront représenter, ou encourageront par leur présence ou autrement ces sortes de Spectacles seront jugées indignes de conserver leur emploi, et en conséquence destituée.

143. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

Les voyageurs nous apprennent que ces peuples imbécilles portent leur culte jusqu’à ramasser avec soin, & conserver avec respect les excrémens du grand Lama, comme des choses divines ; ils les achetent à grand prix, les font secher, les pulvérisent, les portent dans des bources pendues à leur cou, & mettent sur leurs alimens quelques pincées de cet assaissonnement divin. […] Pour échauffer des imaginations froides, & faire enfanter des esprits steriles, un moyen presque infaillible seroit par exemple de décomposer un acte de Racine, & de le réduire pour ainsi dire en thême, comme l’auteur l’avoit pu concevoir avant de se livrer à sa verve ; d’en tracer une esquisse comme celle qu’on a conservée d’après Racine même, d’une tragédie d’Iphigénie qu’il n’a jamais achevée. […] Les auteurs chéris de cet instituteur, qu’il met entre les mains des enfans, sont presque tous protestans, & la plupart des gens sans réligion ; il marque par-tout un souverain mépris pour les Réligieux & les Ecclésiastiques, il fronde tout ce qui la précedé, il ne connoît de bon que la philosophie du tems, c’est-à-dire, l’irréligion ; dumoins devoit-il conserver les mœurs, & non pas corrompre de bonne heure, l’imagination des enfans, en leur faisant lire, étudier, analiser le poëte le plus galant, & leur donner ses piéces pour thêmes.

144. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35

Elle augmente leur beauté, elle en est la fleur, elle sert d’excuse à la laideur, elle est le charme des yeux, l’attrait des cœurs, la caution des vertus, l’union & la paix des familles, la sureté des mœurs, le charme du plaisir, sans elle l’amour seroit sans gloire, c’est sur elle que se prennent les plus flateuses conquêtes, elle met le prix aux faveurs, elle est si nécessaire au plaisir qu’il en faudroit conserver dans le temps même destiné à la perdre ; c’est une coquetterie rafinée, une espece d’enchere que les belles mettent à leurs appas, une maniere d’augmenter les charmes en les cachant. […] Et sous le nom glorieux de Dames d’honneur, les Princesses dans toutes les Cours ont conservé cet usage. […] Je n’applaudis pas les excès de ces Héroïnes Chrétiennes & Payennes qui se sont ôté la vie pour conserver leur honneur.

145. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VIII. Du Clergé comédien. » pp. 176-212

Les Jésuites même, quoiqu’ils composassent & fissent jouer beaucoup de pieces dans leur Collége, n’ont jamais approuvé le théatre public ni composé pour lui, presque tous les Curés ont à cet égard conservé la décence ; mais les Abbés compositeurs & amateurs ont inondé la Scène, la liste en est effrayante ; nous en rapporterons quelques-uns, il est vrai que leurs écarts sont sans conséquence. […] Il prit l’esprit de son Maître & le conserva jusqu’à la mort. […] Son grand crime a été d’avoir critiqué Voltaire ; cet Oracle du Parnasse lui jura une haine implacable, & avec lui tout son parti qui fait avec lui cause commune, Merville qui avoit beaucoup de douceur & un fond de Religion qu’il avoit conservé par une sorte de prodige, & enfin termina saintement sa vie.

146. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE III. L’insolence du Théâtre Anglais à l’égard du Clergé. » pp. 169-239

Virgile en un mot sait conserver tout ensemble et ce grand sens et ce beau feu qui font les génies supérieurs. […] Au reste, il vaudrait toujours mieux qu’on retranchât tout Prêtre de la poésie Dramatique : cette suppression ne pourrait que contribuer beaucoup à conserver l’honneur qui est dû aux dehors mêmes de la piété. […] Mais la loi est bien éloignée de faire d’un Ordre sacré une dégradation ignominieuse : la gloire d’une famille continue dans l’Etat Ecclésiastique aussi bien que dans l’Etat Séculier ; l’écusson en est également conservé dans l’un et dans l’autre : lors même que l’on quitte celui-ci pour embrasser le premier, le nom de Clerc et non celui de Gentilhomme devient la signature ordinaire.

147. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VII. De la Dévotion des Comédiens. » pp. 160-179

Il y en a eu long-temps on France de pareilles, qu’on jouoit d’abord à bonne intention ; mais peut-on se flatter de conserver la modestie sur un théatre & dans une troupe de Comédiens & de Comédiennes ? […] Le nombre de celles qui savent conserver quelque chose pour leurs vieux jours après avoir quitté le théatre, est très-petit.

148. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VI. Euphemie. » pp. 129-148

C’est par-tout des personnes sans vocation, entrées par force dans un Monastère avec une passion violente qu’elles conservent, retrouvées par leur amant, au moment d’être enlevées ; par-tout le coup de théatre trivial des reconnoissances par quelques lettres ou portrait qu’on gardoit dans son sein. […] S’ils ont conservé leur amour, c’est un crime qui n’annulle point les vœux, comme il n’annulleroit point le mariage.

149. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Cirque. » pp. 9-43

I’ay conceu un peu mieux la disposition des barrieres, car soit pour conserver l’égalité parmy les Acteurs, ou l’ordre pour les courses, soit pour empescher l’emportement des cheuaux qui avoient ou trop d’ardeur ou peu de bouche, il estoit à propos de leur couper ou boucher le passage pour les retenir en leur devoir. […] Mais il y avoit des ames viles & venales, qui par un sordide interest, ou par la violence de leur naturel aymoient mieux des perils infames, & répandre honteusement leur sang, que de goûter une honneste tranquilité & que de conserver leur repos.

150. (1758) Lettre à M. Rousseau pp. 1-42

D’ailleurs, pouvez-vous dire que des êtres que la dépendance rendait heureux, et qui n’étaient enchaînés que de fleurs, conservent encore le droit d’exiger beaucoup d’égards après s’être odieusement révoltés contre des maîtres qui ne leur demandaient que des désirs et de la constance ? […] Non, je crois les plaisirs nécessaires ; je ne les fuirais pas, s’ils avaient conservé leurs premiers charmes : ils étaient faits pour nous rendre heureux ; mon cœur, sans les avoir jamais connus, en chérira toujours l’image ; mais ils ne sont plus, ils ont péri par les mains qui nous les dispensaient….

151. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre XI. Du Balet. » pp. 209-318

L es Grecs ont donné la naissance à ce nom ; & les Romains qui les ont suivis & imitez l’ont conservé, quoy qu’ils semblent s’en estre servy seulement dans vn sens particulier : Car par ce mot de Balismus, ils entendoient seulement une maniere de dance au bruit des Tambours. […] Rien ne m’a donné aussi plus d’estime pour ces nouvelles manieres que nous pratiquons depuis peu, sous le nom de chanter de Methode, que cette exactitude, & que ce soin de conserver les paroles dans le chant, & d’empescher que le sens ne s’egare dans les frequens & trop lõgs roullemens de la voix. […] Les livres sont cõmuns & sont pleins des descriptions des uns, au lieu qu’il ne reste des autres presque point de monument, ny en peinture ny en relief, si ce n’est en quelques Medailles, dont le sçavoir est aussi bizare que spirituel, & encore plus suspect que curieux ; car les Medailles bien conservées jettent d’abord quelque soupçon de modernité, s’il m’est permis de fabriquer ce mot ; & si elles sont fort antiques, elles sont effacées, & ne peuvent rien découvrir de leurs desseins, pour faire discerner aucuns traits qui puissent fonder une connoissance bien asseurée. […] Mais hors cela c’est un grand soulagement pour le Poëte, quand il peut trouver d’habiles Ouvriers, qui possedent dé-ja les Idées de ce qu’il veut faire, & dont l’étude & le soin le dispence de consulter les vieilles Peintures, les divers Reliefs, & les innombrables Medailles, qui seuls nous ont conservé quelques traits & quelques Images des grands Hommes, & des demy-Dieux de l’Antiquité. […] Sous ce mot toutefois de Boutade, il n’est pas permis de faire des extravagances, & le dessein ne doit pas en estre moins juste, ny moins digeré : le bon sens y doit regner comme au Balet : en élever les choses basses, en purger les rampantes, en bannir les desagreables, en châtier les licentieuses, & y conserver enfin toutes choses, en l’estat qu’elles doivent estre.

152. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De certaines processions ou cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui sont ou ont été beaucoup plus nuisibles au culte et a la morale publique que les comédies représentées sur nos théâtres.  » pp. 201-340

Les habitants de Dieppe eurent recours au parlement de Rouen, qui confirma le mandement ; mais les Dieppois ne perdirent pas l’espoir du rétablissement de cette farce religieuse, qui leur rapportait beaucoup d’argent, par le grand concours de curieux qui se rendaient à Dieppe ; ils en firent conserver les machines dans leur magasin, jusqu’au bombardement de la ville en 1694, qui en occasionna l’incendie. […] Elle est habillée en dévote, et d’une manière convenable au personnage qu’elle joue ; devant elle un jeune homme alerte, qui représente le diable, fait mille sauts et mille cabrioles, et tâche, par ses gestes bouffons, de faire rire la prétendue sainte qui, de son côté, s’efforce de conserver la gravité qui convient à son caractère et à la cérémonie ; de jeunes filles viennent ensuite, portant l’image de la sainte Vierge. […] On en conserva religieusement les restes, qu’on mit dans le ventre d’un âne artificiel, dont l’effigie se conservait précieusement dans l’église de Notre-Dame-des-Orgues, où, deux fois l’année, dans une procession solennelle, quatre moines de cette communauté portaient cet âne comme une relique. […] A Sens, la fête des fous était célébrée avec la plus grande solennité ; on en trouve tous les détails dans le diptyque (ancien registre des églises) qui est conservé dans la bibliothèque de cette ville, et dont M.

153. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie. » pp. 1-132

Et dans un autre endroit, savoir dans son Homélie 24 touchant la lecture des livres des Païens, vers la fin il dit : que pour conserver la pureté de son âme il faut éviter le plaisir des sens, qu’il faut fuir à cette fin les Spectacles et la musique que l’on y chante qui n’est propre qu’à corrompre l’âme, et à irriter les passions31. « Il ne faut point, dit-il, être curieux de voir ces Spectacles, et les vaines représentations de ces Charlatans, il ne faut point non plus prêter l’oreille à ces airs qui ne tendent qu’à corrompre l’âme : car cette espèce de musique ne porte point ordinairement d’autre fruit que l’esclavage et la dégradation de l’âme, outre cela elle irrite les passions ; et il conclut en disant : nous avons une autre musique bien meilleure que celle-là, et qui nous porte à nous attacher à des choses bien plus excellentes. […] » Saint Chrysostome dans son Homélie 38. sur le Chapitre 11 de Saint Matthieu, vers la fin, parlant en particulier de la chasteté et de la vie mortifiée qu’il faut mener pour la conserver, dit ces paroles pour éloigner de la Comédie, et de celle particulièrement où l’on chante la musique : « Comment, dit ce Père92 , pourrez-vous supporter la peine qu’il y a à conserver la chasteté, vous qui vous laissez aller éperdument à la joie, et qui prenez tant de goût à des chansons lascives : car si celui qui en est éloigné a beaucoup de peine à embrasser cette vertu ; comme se pourra-t-il qu’en jouissant de ces plaisirs, on puisse vivre chastement ? […] Le Catéchisme de Montpellier de l’an 1687, page 230, met entre les choses qu’il faut éviter pour conserver la chasteté, les divertissements malhonnêtes, les excès de bouches, les bals, les danses, les Comédies, les mauvais livres, etc. […] L’on peut voir ce que l’on a rapporté ci-devant de saint Basile, de saint Chrysostome et des autres touchant la Musique des Théâtres, pour être convaincu qu’il n’y a rien de si propre pour corrompre le cœur que ces airs languissants et tendres d’une Musique accommodée à des paroles capables par elles-mêmes d’émouvoir beaucoup, et qui est soutenue de gestes et de mouvements convenables à ce dessein ; de sorte que l’on peut appliquer ici ce que saint Basile a dit de la différence qu’il y a d’une Musique honnête, qui n’est capable que d’exciter dans l’âme les mouvements d’un plaisir réglé, pour conserver ou rétablir le juste tempérament où les puissances de l’âme doivent être, d’avec celle des Théâtres. « Il y a, dit ce Père107 , une si grande différence entre une Musique honnête et celle qui ne l’est pas, que cela vous doit exciter à fuir celle qui est maintenant en usage avec autant de précaution que vous fuiriez une chose très honteuse ».

154. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XIX. Des Talens mal-à-propos attribués aux Comédiens. » pp. 45-62

Ils auroient tout au plus, dans des productions toujours médiocres, conservé des morceaux dont la perte nous auroit coûté plus de régrets, parce que les débris d’une grande fortune ajoutent une nouvelle amertume à son ressouvenir.

155. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IV. Des Personnages. » pp. 239-251

On ne saurait reprocher à l’Opéra-Bouffon ou à la Comédie mélée-d’Ariettes, de ne point conserver à ses personnages l’état & les mœurs qu’ils ont d’abord.

156. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

Si on parcouroit les fastes du théatre, si ses archives avoient daigné conserver toutes ses productions, on verroit les exploits des guerriers, les graces & les actrices du seizieme siecle, célébrés comme au dix-huitieme, la piece est venue de main en main, de Varsovie à Londres ; & avec quelques changemens, de Sobieski on a fait Georges. […] Les anglois mêmes, dans leur enjouement théatral, conservent quelque chose de mâle. […] Il y auroit de tous côtés, sur des piedestaux, des poupées représentant des actrices habillées à la mode, dont on leur donneroit le nom, qu’on tâcheroit de peindre au naturel, pour conserver leurs traits à la postérité.

157. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410

Il faut avoir soin de conserver toujours aux gens le même caractère, c’est-à-dire, qu’un Héros ne soit pas intrépide dans une occasion, et lâche dans une autre ; un Philosophe prudent, et étourdi ; une femme vertueuse et coquette, selon les occurrences. […] La Danse, compagne ordinaire des spectacles, vient à peu prés de la même source : d’abord elle était toute naturelle, et telle qu’elle s’est conservée parmi le petit peuple ; mais comme l’on raffine toujours, on en fit un art, et on y mêla une infinité de pas très subtils, et d’agréments, qui ne purent être pratiqués que par un fort petit nombre de gens ; et qui ne contribuent pas peu à amollir et à corrompre le cœur par les postures qui font la principale beauté de la Danse. […] Il serait inutile de vous dire plus nettement ce que je pense sur cette matière ; mon suffrage n’est pas d’un grand poids, et je n’aime pas à décider : Mais si vous vouliez absolument, Madame, que je vous en parle selon mon cœur, je crois que les Chrétiens sont obligés de s’abstenir du Théâtre, comme de bien d’autres plaisirs : Il faut apporter tant de précautions pour conserver son innocence, que le plus sûr est d’y renoncer entièrement.

158. (1640) L'année chrétienne « De la nature, nécessité, et utilité des ébats, jeux, et semblables divertissements. » pp. 852-877

laquelle d’ordinaire se perd en ses divertissements, et les bonnes âmes l’y conservent avec toute douceur, comme je dirai ci-après. […] Le premier, Que vous n’alliez jamais en ces récréations, sans avoir élevé votre cœur à Dieu, et sans renouveler votre intention, qui ne doit être autre, que de lui plaire, et de lui obéir en cette action, aussi bien qu’aux autres ; puisque, comme j'ai dit en l’article précédent, il a été si bon, que de vous obliger à prendre quelque divertissement et récréation ; comme il a été si bon que d’ordonner en la loi de Moïse quelque repos, et rafraîchissement pour les bêtes, ayant commandé, « qu’on baille du repos au bœuf, et à l’âne, un jour la semaine » :54 allez-y aussi pour obéir à ceux qui ont pouvoir de vous commander, et pour conserver la charité, laquelle est entretenue en ces conversations, ou récréations ; offrez à Dieu cette action à votre ordinaire, vous mettant en sa sainte présence, demandant sa bénédiction, et l’unissant avec la semblable que Jésus-Christ faisait étant avec ses Apôtes. […] Les pauvres sont frustrés de leur part et portion, puisque les riches doivent soulager les pauvres de ce qui leur est superflu, et par ainsi ils jouent la substance et la vie du pauvre, qui subsisterait et se conserverait en vie, si l'excès de la somme du jeu lui était appliquée.

159. (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152

Si cela ne suffisait pas, on pouvait conserver le Personnage de Ménélas qui est dans Euripide, et le faire entrer dans l’intrigue par quelque passion aussi forte que l’amour ; on pouvait même tirer Oreste du Berceau et le faire paraître sur le Théâtre en âge d’agir et d’aider à l’embellissement de la pièce. […] Il en est de même de tous les autres Héros qu’on introduit sur le Théâtre ; et en voyant tant de grands hommes soutenir si peu sur nos Théâtres le caractère qu’ils avaient autrefois, et que les Historiens leur ont conservé ; en voyant, dis-je, la faiblesse qu’on leur donne, parce qu’on veut qu’ils aiment à quelque prix que ce soit, on pourrait faire la même plainte que cet Ancien, qui cria en plein Théâtre à un homme qui faisait parler Bacchus d’une manière indigne de lui : « Ce n’est point de Bacchus que tu fais le portrait Οὐδὲν παρὰ τὸν Διόνυσονv. […] Si je vous disais le nom du Prince dont j’ai parlé, vous verriez aussitôt qu’il y a dans l’Histoire assez de choses conformes à ce que j’ai dit pour en fonder un sujet de Tragédie : Car vous savez bien, que pourvu que l’action principale soit conservée avec les circonstances que l’on connaît, il est permis d’ajouter et de changer comme l’on veut ce que l’on ne connaît pas, ou ce qui n’est connu que d’un petit nombre de curieux et de Savantsak.

160. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Sixième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 40-72

D’abord emportée par un zèle amer, j’aurais voulu anéantir Comédies, Opéras, Danses, Bals… Mais, ce premier mouvement calmé, j’ai vu qu’il était insensé de chercher à diminuer les plaisirs de la vie, parce qu’ils ont des abus ; j’ai trouvé qu’il y avait un moyen fort simple de conserver des amusemens aussi piquans, aussi louables, aussi utiles, que ceux que le Théâtre nous procure, sans nous exposer aux inconvéniens. […] Conserver la pureté des mœurs.

161. (1705) Traité de la police « Chapitre IV. De la Comédie Française ; son origine, son progrès, et les Règlements qui ont été faits pour en permettre, corriger et discipliner les représentations, ou pour en assurer la tranquillité. » pp. 439-445

L’Abbé Perrin qui s’était toujours conservé le maître de la société, la rompit et céda son privilège au Sieur Lully Surintendant de la Musique de la Chambre du Roi, moyennant la somme qui fut convenue entr’eux. […] Majesté s’étant fait représenter son Ordonnance du vingt-cinquième Février 1699. par laquelle Sa Majesté avait ordonné qu’il serait levé au profit de l’Hôpital Général, un sixième en sus des sommes qu’on payait alors pour l’entrée aux Opéra et Comédies, pour être ledit sixième employé à la subsistance des Pauvres ; et voulant Sa Majesté prévenir toutes difficultés à cause des prix différents, qui pourraient être mis dorénavant aux places desdits Opéra et Comédies, et conserver audit Hôpital le bien que Sa Majesté a entendu lui procurer ; Sa Majesté a ordonné et ordonne, que dorénavant il sera payé au Receveur dudit Hôpital le sixième de toutes les sommes qui seront reçues, tant par ceux qui ont le privilège de l’Opéra, que par les Comédiens de Sa Majesté ; lequel sixième sera pris sur le produit des places desdits Opéra et Comédies, sans aucune diminution ni retranchement, sous prétexte de frais ou autrement : Enjoint Sa Majesté au Lieutenant Général de Police de sa bonne Ville de Paris, de tenir la main à l’exécution de la présente Ordonnance, qui sera publiée et affichée par tout où besoin sera.

162. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

, suit de près la dépravation des mœurs, quel intérêt n’ont pas ceux qui gouvernent, à veiller sur elles & à les conserver, autant qu’il est possible, dans toute leur pureté ? […] Mais quel amour peuvent conserver pour le vrai beau, & pour le bon, des jeunes gens, qui, devenus esclaves de quelques viles courtisannes, ne voyent plus que par leurs yeux, ne pensent plus que d’après elles, n’agissent plus, enfin, que suivant l’impulsion qu’elles leur donnent ? […] Mais s’il en est qui, par un bonheur dont il est plus aisé de se flatter que de jouir, échappent à la lèpre Américaine, doivent-ils se promettre pour cela, de conserver leur vigueur, leur bonne constitution, leur santé, enfin, jusqu’à la vieillesse ? […] Mais, Monsieur, je vous prie de me dire, quelle décence, quelle honnêteté, quelle modération peuvent conserver des individus qui n’ont rien d’humain, que la langue & la main, & qui se servent aussi méchamment, ou tout au moins aussi bêtement de l’une que de l’autre. […] Avant leur établissement au Bois de Boulogne, les Habitans de ces Villages, malgré leur proximité de Paris, avaient conservé une partie de cette précieuse innocence, qui rendait leur séjour vraiment délicieux à tous les honnêtes-gens.

163. (1768) Observations sur la nécessité de la réforme du Théatre [Des Causes du bonheur public] «  Observations sur la nécessité de la réforme du Théâtre. » pp. 367-379

Les Censeurs à Rome pour conserver les mœurs avoient demandé les Spectacles.

164. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVI. Il y a des divertissements plus utiles et plus décents que les spectacles. » pp. 138-149

Les Macchabées chassent ce tyran, reprennent le sceptre qu’ils conservent jusqu’à l’usurpation d’Hérode.

165. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre II. Du Philosophe de sans souci. » pp. 36-60

Dieu se borne au devoir de conserver l’espece ; Mais il ne descend point jusqu’à l’individu. […] Le second principe, Dieu qu’il reconnoît en Déiste quoiqu’il l’appelle souvent moteur inconnu, ce Dieu, dont il fait un chimérique, ne s’embarrasse point des individus, ne s’occupe que de la conservation de l’espece, comme s’il pouvoit créer & conserver des especes sans individus, & que les especes fussent des êtres à part : Universale à parte rei.

166. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre V [IV]. De la Chaussure du Théâtre. » pp. 115-141

Les femmes ont conservé une partie de cette chaussure théatrale. […] La Beaumelle, dans la vie de Madame de Maintenon, lui donne des jarretieres qui ne se nouoient pas, & ne faisoient pas plusieurs tours, mais étoient garnies de coulans, pour les arrêter où l’on vouloit, sans faire aucun pli à la peau, pour la conserver bien unie, comme ce Sibarite qui ne pouvoit dormir sur un lit de rose, parce qu’une feuille étoit pliée.

167. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE III. Suite du Mariage. » pp. 55-79

Vous savez, mon Dieu, que je n’ai jamais désiré de mari (& toutes en sont folles), que j’ai toûjours conservé mon cœur pur de tout désir corrompu (& toutes en sont remplies) ; je ne me suis jamais livrée aux jeux & aux divertissemens (elles ne font autre chose), & je n’ai jamais eu de commerce avec ces hommes frivoles qui se conduisent avec légèreté (elles n’en voient point d’autres). […] La jeune mariée se joignit à son époux par ces paroles : Ayez pitié de moi, Seigneur, & faites que nous vivions dans la paix, la santé, la vertu, jusqu’à une extrême vieillesse : Miserere nobis, & conserva nos ambos.

168. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75

Qu’est-ce que cette Veuve à la mode, dont il a précieusement conservé un extrait, comme quelque chose de fort important ? […] Jaloux de ses productions, & ne voulant pas que le public ait le malheur d’en rien perdre, il a, comme Voltaire, conservé ses variantes & ses traductions, & jusqu’à cette derniere scène assez froide qui fait tout le dénouement de sa piece tant vantée des Graces, traduite en Italien par une Dame, car c’est une piece de femme, un joli pompon, à laquelle il a substitué une autre scène, un autre dénouement, ou plutôt, soyons sincère, où il a mis les mêmes paroles, les mêmes actions sous un autre nom.

169. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

.), comme une espèce de prodige un reste de modestie que la force de l’usage et la pudeur avaient fait conserver sur le théâtre, où l’on n’en connaît presque plus. […] A la veille de la première représentation, Ramponeau, qui avait fait ailleurs un nouveau marché où il trouvait mieux son compte, fit signifier à Gaudron un acte, où prenant le ton dévot, il lui déclare qu’« il ne peut faire son salut en exécutant ses promesses, et que le zèle avec lequel il veut travailler à conserver ses bonnes mœurs, l’oblige de renoncer pour jamais au théâtre ».

170. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VIII. De l’excommunication des Comédiens. » pp. 176-199

Par la bulle de Martin V, Ad evitanda scandala, dans le concile de Constance, et par la jurisprudence moderne du royaume, il faut, pour être obligé de refuser la communion à un excommunié, une dénonciation publique et personnelle, je dis, jurisprudence moderne, car l’Eglise de France n’accepta pas en entier la grâce que le concile de Constance avait faite aux excommuniés, mais conserva une partie de la discipline précédente ; elle voulut qu’on continuât à éviter les excommuniés, même sans dénonciation, toutes les fois que l’excommunication serait si notoire qu’on ne pût trouver aucun prétexte, aucune chicane, pour en éluder l’effet, « ut nulla possit tergiversatione celari, aut juris remedio suffragari ». […] Toute l’Eglise y a applaudi, et malgré la corruption des mœurs, qui dans tous les temps a conservé et fréquenté le théâtre, peu de lois dans la discipline qui soient plus connues, contre lesquelles on ait moins réclamé, que l’excommunication des Comédiens ; on ne l’a attaquée que depuis peu d’années, où les mêmes mains qui n’ont pas respecté la religion, ont osé, non pas révoquer en doute, mais traiter d’injuste ou de nulle, une peine dont ils reconnaissaient la vérité : « Quid de Histrionibus qui in suæ artis dedecore perseverant ?

171. (1733) Traité contre les spectacles « TRAITÉ CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 145-246

Remarquez ici en passant, combien les païens se condamnent eux-mêmes par leurs propres arrêts, et combien ils décident en notre faveur par leur attention à conserver la policec. […] et de conserver le S. […] Est-il croyable qu’on puisse conserver la paix de l’âme, tandis qu’on s’acharne à soutenir le parti d’un gladiateur ?

172. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIV. Le sentiment, juge plus sûr que le goût. Celui-ci préféré au premier. Pourquoi ? Amour du Théatre, funestes à ses progrès. Honneurs avilis en devenant trop communs. Cabales. Leurs effets, & les moyens qu’on employe pour les éluder.  » pp. 129-150

Le public prétend-il conserver ses droits en abusant ?

173. (1664) Traité contre les danses et les comédies « LETTRE DE L’EVEQUE D’AGNANI, Pour la défense d’une Ordonnance Synodale, par laquelle il avait défendu de danser les jours des Fêtes. Au très Saint et très Bienheureux Père Paul V. Souverain Pontife. Antoine Evêque d’Agnani, éternelle félicite. » pp. 154-176

Me jetant donc aux pieds de votre Béatitude, et les baisant avec toute sorte de respect et d’humilité : je supplie la bonté divine, de conserver dans une santé parfaite, pour l’utilité, et pour l’avantage de son Eglise, votre Sainteté, qui marche si droitement en toutes choses.

174. (1825) Des comédiens et du clergé « Table des matières, contenues dans ce volume. » pp. 409-427

., société de pèlerins qui s’était réunie pour jouer les saints mystères, pag. 85 ; obtiennent en 1402 des lettres patentes de Charles VI, pag. 90 ; et de François 1er en 1518, pag. 94 ; sont obligés par arrêt du parlement de Paris, de 1548, de ne plus établir leurs comédies que sur des sujets profanes, pag. 101 ; succèdent entièrement aux confrères de la Passion, pag. 103 ; obtiennent des privilèges, p. 107 ; leurs pièces soumises aux procureurs du roi, pag. 108 ; ils sont admis au Louvre et protégés du roi Louis XIV, pag. 112 ; la législation change en leur faveur, pag. 114 ; jouissaient à l’exclusion des autres classes du privilège de conserver leur noblesse, pag. 116 ; leurs droits comme citoyens dans l’Etat, pag. 125 ; leur profession étant instituée et protégée par les lois civiles et les diplômes du prince, ils n’en sont plus comptables au clergé, pag. 131 ; l’abjuration que le clergé exige de leur profession, ainsi que le refus de sépulture, qu’il leur fait à leur décès, sont des délits que les procureurs du Roi doivent poursuivre devant les tribunaux, pag. 134 et 282 ; ils font l’aumône aux cordeliers, aux capucins, aux augustins, qui la leur demandent par placet, et qui promettent de prier Dieu pour leur chère compagnie, pag. 175 ; les comédiens n’étant pas excommuniés dénoncés, le clergé ne peut leur faire l’application des anathèmes, pag. 182 ; saints et saintes honorés par l’Eglise romaine, et qui ont été comediens, pag. 193 ; piété et bienfaisance de Beauchâteau comédien, pag. 365*.

175. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Comédie. » pp. 765766-806

touchant la lecture des livres des Païens vers la fin, il dit : que pour conserver la pureté de son âme, il faut éviter le plaisir des sens, qu’il faut fuir à cette fin les spectacles et la musique que l’on y chante, qui n’est propre qu’à corrompre l’âme, et à irriter les passions Basil. hom. […]  » Saint Chrysostome dans son Homélie 38. sur le chap. 11. de Saint Matthieu vers la fin, parlant en particulier de la chasteté et de la vie mortifiée qu’il faut mener pour la conserver, dit ces paroles pour éloigner de la Comédie, et de celle particulièrement où l’on chante des airs de musique : « Comment, dit ce Père S. […]  » , pourrez-vous supporter la peine qu’il y a à conserver la chasteté, vous qui vous laissez aller éperdument à la joie, et qui prenez tant de goût à des chansons lascives ; car si celui qui en est éloigné a beaucoup de peine à embrasser cette vertu, comment se pourra-t-il faire qu’en jouissant de ces plaisirs, on puisse vivre chastement ? […] Le Catéchisme de Montpellier de l’an 1687. page 230. met entre les choses qu’il faut éviter pour conserver la chasteté, les divertissements malhonnêtes, les excès de bouche, les bals, les Comédies, les mauvais livres, etc. […] Chrysostome, et des autres touchant la musique des Théâtres, pour être convaincu qu’il n’y a rien de si propre pour corrompre le cœur, que ces airs languissants et tendres d’une musique à des paroles capables par elles-mêmes d’émouvoir beaucoup, et qui est soutenue de gestes et de mouvements convenables à ce dessein ; de sorte qu’on peut appliquer ici ce que Saint Basile a dit de la différence qu’il y a d’une musique honnête qui n’est capable que d’exciter dans l’âme les mouvements d’un plaisir réglé, pour conserver ou rétablir le juste tempérament où les puissances de l’âme doivent être, d’avec celle des Théâtres. « Il y a, dit S.

176. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Fagan a témoigné conserver quelque respect pour les Censures ecclésiastiques, puisqu’il est convenu que « Corneille. […] Et pour opérer ce changement, il propose la réformation du Théatre, qu’il regarde comme un moyen politique à conserver. […] Et leur imperfection à ce dernier égard a son avantage, en ce qu’elle doit diminuer les regrets de ceux qui, pour conserver leurs mœurs, ne se permettent pas la fréquentation des Spectacles. […] Mais les parens s’intéresseront-ils à leur conserver cette vertu, s’ils n’en connoissent pas eux-mêmes le prix ? […] Ces principes incontestables & précieux à conserver dans toute leur intégrité pour le bonheur des peuples, sont niés & insultés dans le Mimographe, pages 362 & 365.

177. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre IV. Histoire de l’Opéra-Bouffon, autrefois Opéra-Comique & ses progrès. » pp. 50-66

Il s’agit d’une nouvelle subtilité qu’imaginèrent ses Auteurs afin de le faire paraître en dépit de ceux qui cherchaient à le détruire ; elle est digne d’être conservée aussi bien que ses autres stratagêmes : la voici.

178. (1761) Lettre à Mlle Cl[airon] « LETTRE A MLLE. CL****, ACTRICE. DE LA COMÉDIE FRANÇOISE. Au sujet d’un Ouvrage écrit pour, la défense du Théâtre. » pp. 3-32

Que l’on ne condamnera jamais ceux qui conserveront la décence en toutes ses parties.

179. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre II. Le métier de comédien est mauvais par lui-même, et rend infâmes ceux qui l’exercent. » pp. 15-28

malgré mille précautions, une femme honnête et sage, exposée au moindre danger, a bien de la peine encore à se conserver un cœur à l’épreuve ; et ces jeunes personnes audacieuses, sans autre éducation qu’un système de coquetterie et des rôles amoureux, dans une parure immodeste, sans cesse entourées d’une jeunesse ardente et téméraire, au milieu des douces voix de l’amour et du plaisir, résisteront à leur âge, à leur cœur, aux objets qui les environnent, aux discours qu’on leur tient, aux occasions toujours renaissantes, et à l’or auquel elles sont d’avance à demi vendues !

180. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Il nous importe de les conserver tels qu’ils sont. […] Si mon père a reçu un soufflet, si ma sœur, ma femme, ou ma maîtresse est insultée, conserverai-je mon honneur en faisant bon marché du leur ? […] Nos cercles conservent encore parmi nous quelque image des mœurs antiques. […] Mais ne nous flattons pas de conserver notre liberté en renonçant aux mœurs qui nous l’ont acquise. […] En vérité, quand on en a une aussi grande à conserver que la liberté, tout le reste est bien puéril.

181. (1772) Sermon sur les spectacles. Pour le Jeudi de la III. Semaine de Caresme [Sermons pour le Carême] « Sermon sur les spectacles » pp. 174-217

Allez à présent, sur-tout, allez dans vos sociétés particulieres les donner devant vous, & pour peut-être vous donner vous-mêmes devant eux en spectacle : amusement nouveau, nouvel artifice mis à la mode dans notre siecle ; sans doute pour arracher tout-à-fait un reste de répugnance qu’on avoit jusqu’à présent conservé pour le théâtre & ses acteurs ; mais sur-tout, infaillible moyen de rendre la séduction plus certaine encore & plus prompte, en imprimant plus fortement des passions, dans lesquelles on est obligé de mieux entrer pour les représenter soi-même ; en donnant plus de liberté & de hardiesse à parler le langage de la volupté ; en mettant dans l’occasion la plus prochaine d’inspirer & de prendre des sentiments, mieux réglés peut-être dans leur objet, mais aussi déréglés dans leur principe ; & communément plus dangereux encore dans leurs suites : désordre contre lequel nous ne voyons pas que se soient élevés les saints Docteurs, sans doute parce que les Chrétiens de leur siecle en étoient incapables ; mais désordre que nous avons la douleur de voir déploré par des sages du Paganisme, comme le présage le plus certain de le prochaine & de l’entiere décadence des bonnes mœurs. […] La grace, dites-vous, & je veux le croire, vous l’a conservée jusqu’ici dans les lieux mêmes où elle couroit le plus de risque.

182. (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50

N’avons-nous pas entendu des hommes du monde reconnoître qu’on ne pouvoit y être attiré que par l’appas même de la licence, & avouer qu’en grossissant la foule des spectateurs, ils auroient eu honte d’y conduire les personnes dont ils avoient intérêt de conserver l’innocence & la vertu ? […] Nous le connoissons, mes Frères, ce théâtre des anciens ; on nous a conservé quelques-unes de ces pièces qui se représentoient avec tant d’appareil dans les jeux publics, & auxquelles le peuple Romain couroit avec tant d’avidité.

183. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE I. De l’Amour. » pp. 4-29

Abolissez tous les théatres, si vous voulez conserver les bonnes mœurs ; n’épargnez ni l’amphitéatre ni le Cirque, ce ne sont que des rendez-vous du crime : Semina prabent nequitiæ, tolli cuncta theutra jube. […] C’est à dire parce que le plaisir est moins piquant ; car si l’on pouvoit conserver la même vivacité avec l’habitude de la débauche, la prostitution seroit sans prix.

184. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81

Il faut conserver le théatre, il est lié à l’ordre & nécessaire ou bonheur public ; mais il y a des abus, il faut les réformer, & c’est aux Grands à faire cette réforme. […] Les Censeurs à Rome, pour conserver les mœurs, avoient demandé les spectacles.

185. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre V. Infamie civile des Comédiens. » pp. 101-125

Un Soldat qui se fait Comédien, est indigne de servir la patrie : la loi le juge même indigne de vivre ; les Romains connaissaient et savaient conserver la gloire des armes : « Militem qui artem ludicram fecisset, capite plectendum. » (L. quadam 14. […] Augustin, dans le livre de la Cité de Dieu, nous a conservé le témoignage : « Romani, cùm artem ludicram totamque scenam in probro ducerent, id genus hominum, non modo reliquorum civium honore carere, sed etiam tribu amoveri, notatione censoria voluerunt. » Ce Saint ajoute, et après lui Orose (Histor.

186. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

Les applaudissements qu’on leur donne font avaler plus agréablement le poison : « Blandientis autoritas auditu molliore pernicius obrepit. » On y représente les amours de Vénus, les débauches de Jupiter, c’est toujours quelque Divinité, comme si on voulait faire du crime un acte de religion : « Fiunt miseris religiosa delicta. » Quel est le spectateur qui peut y conserver son innocence et sa pureté ? […] Ils donnent des leçons du crime en le jouant, et par l’image conduisent à la réalité : « Docent adulteria dum singerat et simulatis erudiunt ad vera. » En voyant ces infamies représentées sans honte, et regardées avec plaisir, les jeunes gens apprennent ce qu’ils peuvent faire : « Cum hæc sine pudori fieri, et libenter spectari cernunt, admonentur virgines et juvenes quid facere possint. » Le feu de l’impureté, qui s’allume surtout par les regards, les embrase : « Inflammantur libidine quæ aspectu maximè concitatur. » Chacun, selon son sexe, se livre à tous les écarts de son imagination ; c’est l’approuver que d’en rire : « Probant dum rident. » On revient corrompu dans sa maison, et non seulement les enfants auxquels il est si funeste de donner la connaissance et le goût prématuré du mal, mais même les vieillards, dont les vices, sont des ridicules : « Corruptiores ad cubicula sua revertuntur. » Fuyez donc le théâtre pour vous garantir de l’impression du vice, pour conserver la paix de l’âme, pour éviter l’habitude de la volupté, qui vous éloigne de Dieu et de la pratique des bonnes œuvres : « Ne voluptatis consuetude deliniat et a Deo avertat. » Il fait (C.

187. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [E] » pp. 399-406

Mais en rejetant les Farces Italiennes, j’aimerais que l’on en conservât les personnages, ne fût-ce que pour la variété, & afin de profiter des avantages que donne le masque dans certains rôles.

188. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre IX. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques n'étaient point infâmes parmi les Romains, mais seulement les Histrions ou Bateleurs. » pp. 188-216

Et ce qui conserva des personnes dignes d'un si grand mépris dans les avantages publics, où les gens d'honneur seulement devaient prétendre, fut à mon avis que la souveraine puissance était entre les mains du peuple, et que ces Farceurs ou Technites de Bacchus ayant tous leurs intérêts, toutes leurs liaisons, et toutes leurs cabales parmi la plus vile populace où ils étaient nés, eurent aisément les suffrages et la protection de leurs semblables, sous prétexte même de Religion, pour jouir avec eux de tous les privilèges de leur République.

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