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91. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Suite d’Elisabeth d’Angleterre. » pp. 33-82

Elisabeth qui pendant le règne de sa sœur avoit résisté à tous les efforts qu’on avoit fait pour l’en rendre, devoit tout craindre de la persécution d’un mari dont elle connoissoit le zèle impérieux ; d’ailleurs elle ne pouvoit s’en faire sans reconnoître l’autorité du Pape qui l’avoit condamnée déshonorer son père & sa mère, réprouver leur mariage, & avouer sa bâtardise ; & quel mépris n’auroit-on pas eu pour elle, il lui falloit même une dispense de Rome pour épouser son beau-frère. […] La proposition d’un mariage ne méritoit pas la haine d’Elisabeth ; cependant elle fit pendant tout son règne une guerre implacable à Philippe, elle l’attaqua par tout, dans les Pays-Bas se liguant ouvertement avec les rebelles ; en Portugal donnant du secours au Prince son concurrent ; à Naples & en Sicile suscitant contre lui le grand Turc ; en Espagne prenant & saccageant la ville de Cadix ; en Amérique faisant ravager ses provinces par le Capitaine Drack, sur toutes les côtes par des pirateries contre les vaisseaux Espagnols ; en France animant contre lui la Cour, Henri IV, les Protestans ; à Rome se liguant avec Sixte V, malgré son aversion pour les Papes. […] Les Payens avoient des Prêtresses pour le culte de leurs Dèesses, mais comme nous ne connoissons point des divinités de deux sexes, nous ne connumes jamais ce double Sacerdoce ; d’ailleurs à Rome tous les Prêtres & Prêtresses, jusqu’aux Vestales qui avoient leurs gouvernantes, étoient soumis au Souverain Pontife qui ne fut jamais qu’un homme. […] Ce qui est très-vrai, c’est que la persécution commença dès son couronnement avant que Rome eut fait aucune démarche ; elle avoit si bien précédé l’excommunication, que la Bulle où elle est portée fait le détail de ces excès, & fonde sur eux sa sévérité. C’est une histoire de son règne, ce n’est donc pas Rome qui a commencé, c’est Elisabeih qui a forcé Rome à lancer ses foudres, sans doute les Bulles aigrirent les esprits &, la persécution fut plus animée, des Catholiques poussés à bout peuvent avoir fait des tentatives pour sécouer le joug selon le caractère d’une nation si remuante, il est faux que le Pape en soit la cause ; Elisabeth étoit sanguinaire, elle le tenoit de son père qui fit mourir des milliers des Catholiques, sans que Rome eut rien fait contre lui, & de sa nation dont toute l’histoire est un tissu de guerres civiles, de crimes & d’horreurs.

92. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre VII. Les spectacles favorisent les suicides. » pp. 90-92

Ceux qui ont voulu faire paraître des saints sur la scène ont été contraints de leur donner un air de fierté incompatible avec l’humilité chrétienne, et de leur mettre dans la bouche des discours plus propres à des héros de l’ancienne Rome qu’à des saints et à des martyrs.

93. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74

Rome le leur reproche, Julien l’Apostat dans la satire qu’il a faite contre les habitants de cette ville, Libanius dans ses oraisons, et S. […] Peut-être est-ce le nom de quelque bouffon qui les inventa, comme le mot Histrion est dérivé d’un Hister, qui vint de la Toscane à Rome exercer le beau métier, l’utile talent de faire rire le peuple aux coins des rues ; ce qui, malgré l’établissement d’une comédie régulière, s’exécute encore dans les provinces, où les charlatans paraissent sur des tréteaux dans les places publiques. […] Rome païenne ne connaissait pas les vœux monastiques, elle n’avait qu’une quinzaine de Vestales, obligées à la continence, qui même après quelques années de service pouvaient se marier ; le mariage y était honoré, favorisé, encouragé ; le divorce permis devait même le faciliter.

94. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre V. De la Dépense des Spectacles. » pp. 75-88

Les grands Seigneurs de Rome faisaient tous les frais, le peuple n’était pas obligé d’acheter ces plaisirs. […] Les plus opulentes maisons de Rome s’y ruinaient pour gagner la faveur du peuple, avide de ces jeux. […] « Trois cents Courtisanes à Rome, dit-il, sont moins pernicieuses à l’Etat que les filles de l’Opéra.

95. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « II. » pp. 9-11

D’où vient donc, Mes Pères, que la mort d’un si saint Pasteur qui devait faire pleurer jusques aux pierres mêmes, pour me servir de l’expression de l’Eglise de Rome, n’a pu arracher de vous une seule marque de douleur dans une occasion où il vous aurait été si bienséant, au moins de vous contrefaire ?

96. (1715) La critique du théâtre anglais « privilège du roi. » pp. 502-504

Notre cher et bien aimé ***, Nous ayant fait remontrer qu’il désirerait faire imprimer et donner au Public un ouvrage de sa composition, intitulé, la Critique du Théâtre Anglais comparé au Théâtre d’Athènes ; de Rome et de France ; et l’Opinion des Auteurs tant profanes que sacrés touchant les Spectacles : de l’Anglais de M.

97. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE IV. Extrait des Lettres de M. Clément. » pp. 85-106

Messieurs et Dames, Vous êtes avertis que le grand Mahomet, qui avoit été banni de France, s’étant rendu à Rome pour y gagner le Jubilé, a été absous par Notre Saint Pere le Pape. […] Puisse-t-il être excommunié par la premiere poste de Rome ! […] Quel intérêt si grand peut on me faire prendre au salut de Rome sauvée, piece de Voltaire ? […] A Rome les Auteurs faisoient vivre les Comédiens, en France les Comédiens font vivre les Auteurs.

98. (1590) De l’institution de la république « SIXIEME TITRE. Des Poètes, et de leurs vertus, item quels Poètes on peut lire et quels on doit rejeter des Théâtres. » pp. 117-127

Nous savons aussi que Romulus fondateur de Rome étant fort âgé,La mort de Romulus. fut mis en pièces par les Sénateurs qui le haïssaient, pour être trop fâcheux et difficile : et afin qu’ils ne fussent lapidés et saccagés du peuple, firent courir le bruit, qu’il était canonisé et mis au nombre des dieux de Rome, et qu’il voulait être appeléVois Fest[us] Pompeius de verb[orum] significat[ione] [Festus Grammaticus (Sextus Pompeius Festus)]. […] Pacuvius de Bronduse, qui fut fils de la sœur du Poète Ennius, et qui gagna sa vie premièrement à Rome,13. […] et Accius bourgeois de Rome, toutefois né de parents affranchis.

99. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12

La nature même a dicté la réponse de ce Barbare à qui l’on vantait les magnificences du Cirque et des jeux établis à Rome. […] L’Andrienne de Baronf n’a pas fait moins de plaisir à Paris que celle de Térence à Rome.

100. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXIII. Impossibilité de réformer entièrement les spectacles. » pp. 191-194

« Ut tamen hoc fatear, ludi quoque semina præbent Nequitiæ : tolli theatra jube. » Ovidius Ovide, devenu sage dans le cours de ses disgrâces, avait représenté à Auguste que le moyen le plus capable de réformer les mœurs de Rome était, non pas d’épurer les théâtres, mais de les détruire.

101. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I. Des Parfums. » pp. 7-32

Balzac dans une lettre écrite de Rome où les eaux de senteur sont fort en usage, ainsi que dans toute l’Italie, dit plaisamment dans son style empoullé : Quand j’entre dans la chambre de Madame N. il faut songer à me sauver à la nage au milieu des eaux de senteur qui y coulent ; la vapeur forme un nuage qui obscurcit le jour. […] La république Romaine en fit de même ; les Censeurs Sicinius Crassus, & Jules César les obligèrent de sortir de Rome comme des corrupteurs des bonnes mœurs ; ils y revinrent en foule sous les Empereurs où le luxe fut porté jusqu’au comble, Neron, Othon, Comode, Héliogabale monstres détestables de molesse & d’incontinence se baignoient, pour ainsi dire, dans les odeurs. […] Ils ont à leur tour subjugué leur vainqueur, les parfums ont été leurs armes, le luxe asiatique des odeurs passa tellement à Rome après les victoires de Scipion l’Asiatique, que tout y fut embaumé ; les personnes, les cheveux, les maisons, les bains, le théatre, on y mêle le parfum avec le suif, & la cire dans les flambeaux avec l’huile dans les lampes, afin qu’en brûlant elles en remplissent toute la chambre ; on en mêloit dans les boissons & les alimens pour les flairer en mangeant & buvant ; les domestiques ne servoient leurs maîtres que parfumés, il n’y eut plus de fête & de partie de plaisir où les odeurs ne fussent prodiguées ; les tables, les vaisselles, les lits étoient couverts de fleurs, les planchers en étoient jonchés ; les convives en étoient couronnés. […] Rome avoit éprouvé une pareille révolution ; les exercices du corps étoient négligés depuis que la scène étoit dominante, on ne voyoit que les combats des gladiateurs & des courses de chevaux ; c’étoient des spectacles qui ne coûtoient rien à la molesse, puisqu’on les faisoient donner par des esclaves qui se battoient ou qui conduisoient les chars.

102. (1666) Lettre à l’auteur des Hérésies Imaginaires et des deux Visionnaires « [Chapitre 2] » pp. 1-7

Sophocle, Euripide, Térence, Homère et Virgile nous sont encore en vénération, comme ils l’ont été dans Athènes et dans Rome. […] Comme ils étaient à table, le Diable qui ne voulait pas que ces bons Pères soupassent à leur aise, mit dans la tête de quelqu’un de vos Messieurs que l’un de ces Capucins était un certain Père Maillard qui s’était depuis peu signalé à Rome en sollicitant la Bulle du Pape contre Jansénius.

103. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVII. Accidents arrivés dans les spectacles. » pp. 150-153

« Comme on était sur le point de jouer la comédie sur le palais d’Asté à Rome, le plancher de la salle du spectacle s’enfonça de manière qu’il tourna en tombant, renversa les spectateurs et fit enfoncer le second plancher.

104. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suite de Mêlanges. » pp. 84-120

Quand Mignard quitta l’Italie, la plus fameuse actrice de Rome nommée la Coque, lui fit faire son portrait, le lui paya & le lui donna, à condition qu’il le porteroit en France, & le feroit voir à la Cour comme une beauté parfaite. […] Pour ne rien perdre du détail, il remplit une galerie entiere de celles d’Apollon ; il copia toutes les obcénités des Carraches à Florence & à Rome ; il fit un voyage exprès à Vaucluse, pour peindre les Amours de Petrarque & de Laure. […] Mot assez inutile, puisqu’on avoit celui de coutume qui signifie la même chose, a été apporté par les peintres venus de Rome, qui s’y étoient accoutumés pendant leur séjour. […] Il étoit aux portes de Rome, qu’il alloit prendre sans résistance, lorsque le grand Saint Léon alla au-devant de lui, & lui parla avec tant de force, lui imposa si fort par sa vertu, que ce fameux conquérant quitta l’Italie, dont il s’étoit rendu maître, & s’en retourna dans son pays. […] Quelques-temps après les désordres se renouvellerent, les spectacles furent rétablis, & Dieu pour punir ce peuple infidele le livra à Genseric, Roi des Vendales, qui prit la ville de Rome, la pilla pendant quatorze jours, en emporta des richesses immenses, y fit une infinité d’esclaves, & S.

105. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre III. Origine des Théâtres. » pp. 22-49

Rome ne respirait que le meurtre & le carnage ; le bruit des armes était son seul amusement. […] Ce Général, qui, fesant conduire à Rome les chefs d’œuvres de Praxitéle & de Zeuxis, avertit celui qui était chargé de ce soin, que s’il se rompait ou se perdait quelques statuës ou quelques tableaux, il l’obligerait d’en faire faire de pareils, peint bien les mœurs des prémiers Romains. […] Je crois découvrir la raison qui fit réussir les Drames comiques à Rome, tandis que le sérieux ne jouissait que de faibles succes.

106. (1640) Lettre apologétique pp. 2-42

Sa plume qui est le truchement de ses pensées, et ses écrits le symbole de ses mœurs, font connaître, que ses œuvres sont l’image de son esprit, et son visage étant l’âme raccourcie de son naturel et le miroir de son cœur, montre par la débilité de son cerveau, que ses sens sont égarés, et que son jugement a sorti les bornesc de la raison, par ce grand débordement d’injures dont son libelle est rempli : Ce Casuiste semble avoir mal pris ses mesures, d’avoir voulu faire un parallèle, de la Profession des anciens Histrions, à celle des Comédiens ; d’autant qu’il n’y a aucune affinité ni correspondance entre leurs exercices, l’une étant un pur batelage et souplesse de corps, et l’autre une représentation d’une fortune privée, sans danger de la vie, comme témoigne Horace, en son livre, de Arte d, « Comedia vero est Civilis privataeque fortunae sine periculo vitae comprehensio » ; Je sais bien qu’il y en a plusieurs, qui ne sachant pas la différence de ces deux professions, confondent l’une avec l’autre, et sans distinction de genre, prennent leur condition pour une même chose ; Mais il y a une telle inégalité entre elles, qu’il est facile de juger par la diversité de leurs fonctions, qu’elles n’ont nulle conformité ensemble, car celle des histrions n’est comme j’ai déjà dit qu’une démonstration d’agilité de corps et subtilité de main, mais l’autre étant une action plus relevée, fait voir qu’elle est une école des plus belles facultés de l’esprit, et où la mémoire fait un office digne d’admiration ; l’antiquité nous apprend qu’autrefois les Romains avaient ces Bateleurs en quelque considération, à cause du divertissement qu’ils donnaient à leurs Empereurs, mais ayant abusé du crédit qu’ils avaient obtenus du Sénat, s’adonnèrent à toutes sortes de licences pernicieuses, ce qui obligea la ville de Rome de les chasser, et particulièrement un nommé Hyster, qui s’étant retiré à Athènes, fut suivi d’une bande de jeunes hommes, auxquels il enseigna ses tours de passe-passe et autres parties de son métier, et furent appelés Histrions, du nom de leur Maître, ces Libertins s’ennuyant de demeurer si longtemps dans un même lieu, prirent résolution de revenir à Rome pour exercer leurs jeux : Mais l’Empereur Sévère, ne pouvant souffrir ces Ennemis des bonnes mœurs, fit publier un Edit, par lequel ils furent pour la seconde fois bannis de tout le pays latin ; Lisez ce qu’en dit Eusebius, et Prosper Aquitanus, sur la remarque des temps et des siècles : Pour le regard des Mimes, ou Plaisanteurse, ils ont pris leur source d’un certain bouffon appelé Mimos qui signifie en langue grecque Imitateur, d’autant qu’en ses représentations il contrefaisait divers personnages, et imitait les façons des uns et des autres. […] Premièrement, Saint Ignace, successeur d’Evodiusen l’Evêché d’Antioche, et duquel l’Antiquité a honoré les Epitres, comme témoigne le Cardinal Baronius en ses annales, écrivant contre l’Empereur Claudius, fulmine de ce qu’il souffrait l’exercice des Mimes, qui infectaient dans Rome, la plupart de la jeunesse, par l’excès de leurs mauvaises vies.

107. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre I. Est-il à propos que la Noblesse fréquente la Comédie ? » pp. 3-19

Du moins Oreste ne s’est pas oublié jusqu’à monter sur la scène : « In scena nunquam cantavit Orestes. » Quand Néron fit mettre le feu à Rome, il prit son habit de Comédien, monta sur la haute tour de Mécène, pour mieux voir ce qu’il appelait un bel embrasement, une vive image de l’incendie de Troie ; et pour mieux représenter le premier rôle qu’il jouait dans cette affreuse tragédie, il chanta un poème qu’il avait composé sur la prise de Troie. […] Il n’osa pas commencer à Rome ses folies théâtrales, un reste de pudeur lui fit craindre les yeux des Magistrats et du peuple. […] Il étalait ses grâces, déployait sa belle voix, se chargeait des plus indécentes parures, et après avoir fait son apprentissage, il revint à Rome pour y recevoir les plus brillantes couronnes dramatiques.

108. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

Cet habile et éloquent Avocat de Rome, a composé un Dialogue excellent, entre un Païen et un Chrétien, pour la défense de la religion Chrétienne, dont il explique les mystères et fait connaître la sainteté, et contre le paganisme, dont il découvre les absurdités et les vices. […] Pierre, où l’on célébrait l’anniversaire de la délivrance de Rome, dont on était redevable aux vertus, au zèle, à l’éloquence de ce grand Pontife, l’un des plus illustres qui se soient assis sur le siège du Prince des Apôtres, se plaint de l’ingratitude du Peuple Romain, qui oubliait une si grande grâce. […] Qui a éclairé la ville de Rome et l’a rendue Chrétienne ? […] « Blandimur nobis de probitate morum. » L’opulence a perdu Rome, en introduisant le luxe, les spectacles, l’impureté ; elle perd les Cours des Rois et les capitales des empires, et par elle les provinces : connaît-elle quelque mesure ?

109. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre V. De l'impudence des Jeux Scéniques. » pp. 104-134

Peticus et de Stolon, qui vivaient près de quatre cents ans après la fondation de Rome, cette grande Ville et tous les lieux d'alentour furent affligés d'une peste qui semblait ne devoir jamais trouver de fin ni de remède. […] Plutarque n'est pas entièrement de cet avis sur l'origine de ce nom ; car il dit que celui qui le donna premièrement fut le Chef de ceux que les Tyrrhéniens envoyèrent lors à Rome, nommé Ister, dont l'excellence communiqua son nom à tous ceux qui s'adonnèrent à l'exercice de son art ; Mais Tite-Live est plus croyable en l'Histoire de son pays.

110. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE II. Des Spectacles des Communautés Religieuses. » pp. 28-47

On a tort : Quand tout cela serait vrai, les Lazaristes ne seraient pas plus coupables qu’on ne l’est à Rome, à Venise, à Naples, à Florence, etc., de louer des maisons aux femmes publiques. […] Lazare crurent devoir à la gloire de leur fondateur, et se devoir à eux-mêmes, de faire tous leurs efforts pour abolir le théâtre de la foire, et la Cour de Versailles, qui protège cette Congrégation, et qui s’intéressait à la canonisation d’un Saint à qui l’Eglise et l’Etat étaient redevables des plus importants services, donna cette satisfaction à la Cour de Rome, et supprima ce théâtre, qui par sa licence l’avait d’ailleurs bien mérité. […] Auguste (dit Suétone), fut le premier qui leur assigna des places, par respect pour leur état, par égard pour leur sexe, et par une ruse politique pour sanctifier en quelque sorte le théâtre par la présence de ce qu’il y avait à Rome de plus respecté, et par là y attirer de plus en plus le peuple qu’il voulait amuser, selon le conseil que lui en donna un fameux acteur, et l’accoutumer insensiblement à sa domination naissante, en l’amollissant et partageant son attention.

111. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — [Introduction] » pp. -1

Toutes les Vestales de Rome n’ont pas mérité l’apothéose.

112. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « VII. » pp. 36-41

L’exemple du Pape Hilaire qui suivant la résolution d’un Concile tenu à Rome cassa la translation d’Irénée à Barcelone quoi que faite par les Evêques de la Province de Tarracone, fait assez voir ce qu’il peut faire dans cette occasion où le Ballet des R.R.

113. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VIII. » pp. 131-157

Seneque pensoit tout différemment touchant les Spectacles de Rome, l’affoiblissement de la République vient de-là, ainsi que du luxe : ils ont porté la corruption dans l’ame, en séduisant les yeux & flattant agréablement les oreilles1. […] Telle étoit la politique de Rome relativement aux Spectacles : la tolérance dont elle usoit ne fut pas sans interruption.

114. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE I. Condamnation de la Comédie par la sainte Ecriture, par les Conciles et par plusieurs raisons. » pp. 7-11

En effet, Rome n’a jamais été si sage, si sérieuse, et si tempérante, que durant les premiers siècles, où elle n’avait pas encore de Comédiens.

115. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IV. Du Clergé considéré comme protecteur et fondateur des Comédiens du troisième âge en France, et comme en ayant lui-même exercé la profession. » pp. 113-119

On se convaincra facilement de ce que je viens de dire, en observant que le théâtre est maintenant épuré et qu’il est en outre protégé, autorisé, soldé et honoré par tous les gouvernements séculiers, et que cette autorisation est sanctionnée par la manière dont le gouvernement papal en use envers les comédiens à Rome et dans toute l’Italie.

116. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VIII. Anecdotes illustres du Théatre. » pp. 186-214

Il fit fouéter sur les trois théatres, & bannir de Rome, un acteur qui se fusoit servir par une femme habillée en homme ; déguisement assez inutile ; la débauche des acteurs est si commune, que personne ne s’en avise Apparament celui-ci faisoit l’homme de bien, on punit son hypocrisie. A Rome, comme à Paris on siffloit les mauvais acteurs, & on rapporte que les moindres fautes faisoient jouer les sifflets. […] Tibere n’insista pas, il voulut paroître respecter les Loix & la mémoire d’Auguste ; mais il chassa les comédiens de Rome, & de l’Italie. […] Tout ce qui venoit de Rome étoit suspect.

117. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

On a toujours crié à Paris, à Londres, à Rome contre l’immense grandeur des capitales ; le gouvernement a plusieurs fois voulu y mettre des bornes. […] Le gouverneur de Rome, à l’occasion du Jubilé de l’année sainte, est tombé dans plusieurs contradictions sur les théatres, sans doute sans ordre du Pape, qui lui abandonne le détail de la police, & ne fait que tolérer ses arrangemens. […] La feu du ciel semble poursuivre les spectacles ; l’opéra de Paris, les théatres d’Amsterdam, de Rome, de Marseille ont été réduits en cendres, celui de Genes nouvellement érigés vient de subir le même sort. […] La gazette d’Avignon, 3 mai 1776, raconte sérieusement qu’on a joué à Rome un opera sur les airs de l’abbé Antossi, maître de chapelle du Vatican en survivance. […] Enfin, si l’on veut de l’érudition, les Saturnales de Rome, où les esclaves étoient les maîtres, & les pantomimes qu’on n’osoit pas jouer devant Caton.

118. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. » pp. 1-75

Les mœurs de Rome depuis l’extinction de la liberté, & celle de la Cour des Empereurs, y font représentées avec une fidélité singulière. […] Ce sont les intrigues des affranchis, des courtisans efféminés, de ces hommes de néant qui avoient tant de pouvoir à Rome sous les tyrans, & qui en auront toujours beaucoup dans les Gouvernemens arbitraires. […] Allons où je n’aurai que vous pour Souveraine, Où vos bras amoureux seront ma seule chaîne, Où l’hymen en triomphe à jamais l’étreindra, Et soit de Rome esclave ou maître qui voudra. […] 9 Ce dernier morceau fait la critique du précédent, & du personnage entier de Titus, qui ne cesse dans Corneille d’offrir à sa Maîtresse le sacrifice des loix de Rome, & s’il faut, l’abandon de l’Empire même. […] Nous pourrions avoir vingt Poëmes Epiques Grecs, autant de Latins, tous plus mauvais l’un que l’autre, que l’Iliade & l’Enéïde seule suffiroient pour faire adjuger à la Grèce & à Rome le prix du genre Epique.

119. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques « [Traité] » pp. 3-62

Enfin, tout exemple doit être examiné par la règle, devant que d’être approuvé ; Autrement il faudrait dire, qu’il est aussi licite de se tuer soi-même, en certains cas, à savoir, pour éviter la force et vilénie d’un paillard ; Ce que plusieurs femmes Chrétiennes, voire mises au nombre des Saintes, firent à la prise de Rome, par les Goths ; desquelles S.  […] I.ca. 32 cg , « Vous qui ignorez ces choses-là : Ecoutez-vous, qui feignez ne les savoir pas : Les jeux Scéniques, spectacles de toute turpitude, et la licence des vanités, ont été institués à Rome, non par les vices des hommes, mais par les Commandements de vos Dieux, c.à.d. les Diables. […]  » Item, « Ecoutez, si votre entendement ivre des erreurs busch depuis si longtemps, vous permet de considérer quelque chose de sain : Les Dieux pour faire cesser la peste des corps, commandaient qu’on leur jouât des jeux : Mais votre Pontife Scipion, pour empêcher la peste des Esprits, défendait de bâtir un Echafaud : S’il vous reste quelque peu de lumière, pour préférer l’esprit au corps ; choisissez, à quoi vous devez servir ; Car pour avoir reçu cette plaisante folie, et rage des jeux Scéniques parmi le peuple, qui n’était accoutumé qu’aux jeux, qui se jouent en la lice ; la peste des corps n’a point cessé, mais l’astuce des malins esprits, voyant que cette peste-là cesserait, par le terme qui lui était ordonné, mit peine, de faire entrer par cette occasion une autre peste beaucoup plus dangereuse, non aux corps, mais aux mœurs, qui a aveuglé les âmes de ces misérables, par ténèbres si épaisses, les a souillées d’une telle difformité, que même à présent, après le sac de la ville de Rome, ceux que cette peste-là possède, et qui s’en étant fuis, ont pu arriver à Carthage, enragent tous les jours, d’envie qu’il ont, de voir les bateleurs aux Théâtres. […] Après quand Valérius Messala, et Cassius Longinus en eurent fait bâtir un ; Nasica, estimé le plus homme de bien, qui fut à Rome, le fit abattre, et vendre à l’encan tout l’appareil. […] Max. li. 6 c. 3 du qui le récite, « que tant qu’on relevait ainsi les femmes, elles n’avaient pas le cœur aux délices. » Ci-dessus nous avons vu le conseil, et le fait de Scipion Nasica, le plus homme de bien de Rome.

120. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE IV. Spectacles singuliers. » pp. 106-127

Il y avoit 800 acteurs ou actrices ; le quartier des courtisannes de Rome n’est pas si peuplé. […] On a consulté Justelipse, Bullinger, Rosinus ; on s’est donné à peu de frais, un grand air d’érudition sur les anciens théâtres d’Athènes & de Rome ; on n’a pas même négligé les savants traités d’optique, de perspective, de statique, d’acoustique, avec l’ornement à la vérité peu divertissant, de quelques formules algébriques, pour déterminer les proportions les plus propres à la propagation du son, à la distribution de la lumiere, au jeu des machines ; on a même voyagé exprès en Italie, pour lever le plan des théâtres de Rome, de Venise, de Naples, de Florence, de Parme, de Milan, pour en fondre toutes les beautés dans celui de Paris, à qui l’on doit solemnellement donner le glorieux titre de théâtre de la Nation.

121. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

On y condamne les plaisirs qui sont en usage à Rome dans le temps du Carnaval, de même que les Festini & les Villégiatures, & les autres passe-temps scandaleux de la Noblesse & du Peuple de Rome. […] Ces sept derniers Ouvrages imprimés à Rome, prouvent 1°.  […] Elles opposent avec complaisance Geneve à Rome : mais l’oisiveté du Peuple & des Grands de Rome détruit cette comparaison. […] Si donc les Théatres sont tolérés à Rome, ils n’en sont point pour cela justifiés. […] Les Magistrats de Rome en avoient encore, lorsque sous le Consulat de Sp.

122. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « LA PREMIÈRE ATTEINTE CONTRE CEUX QUI ACCUSENT LES COMÉDIES » pp. 1-24

Au second Concile tenu à Rome au temps du Pape Pélage, au canon 16e « De l’observation », ils sont défendus. […] Canon 742e au Concile tenu à Rome, où présidait le Pape Zacharie, il fut commandé aux Chrétiens de ne plus courir ni folâtrer en public auec les Païens, sur peine d’encourir l’indignation et punition de Dieu.

123. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92

Parmi les folies de Neron, il dit que ce Prince institua des jeux à Rome de cinq en cinq ans sur le modele des jeux olimpiques. Tous les honnêtes gens de Rome s’en plaignirent : Nous n’avons que trop de spectacles qui corrompent les mœurs , disoient-ils, on augmente le mal, en faisant faire à des enfans de qualité ce qui ne se faisoit que par des esclaves, & qui ne convient qu’a des Comédiens  : Abolitos paulatim patrios mores funditus everti per ascitam lasciviam, ut quod usquam corrumpere queat, in urbe visatur degeneretque juventus, gimnasia, & otia, & turpes amores exercendos numquam honesto loco natum ad theatrales artes degeneravisse. […] Ils disent pour excuser les Princes qui tolerent la comédie, que ceux qui tenoient à Athenes & à Rome les rênes du gouvernement, avoient recours aux spectacles, lorsqu’ils voyoient quelques dispositions à la révolte, & qu’ils craignoient une émotion populaire. […] Aucun livte de morale ne traite si au long de l’origine, des avantages, des progrès, des révolutions du théatre dans la Grece, à Rome, en France ; aucun ne fait de plus grands éloges des Poëtes qui y ont brillé, des Auteurs qui en ont parlé.

124. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. De la Dédicace de la Statue de Voltaire. » pp. 71-94

Graces, vertus, raison, génie, Dont il fut l’organe divin, Tendre Venus, sage Uranie, Qu’il n’implora jamais en vain : Beaux Arts dont il fut idolâtre, Dieux du licée & du théatre, Venez, descendez parmi nous ; Ce jour qui célébre un grand homme, Digne de la Grece & de Rome, Doit être une fête pour vous. […] Petrarque est entré dans Rome sur un char de triomphe, aux acclamations du peuple Romain, comme les Scipions, les Paul Emile, le grand Pompée, il a reçu au Capitole la couronne poëtique ; il n’a tenu qu’à lui de la recevoir à Paris, où elle lui fut offerte en même tems. […] Des sonnets pour la belle Laure, il a décrit ses amours, il devoit donc être couronné de Mirthe à Cithere, & non pas de laurier à Rome.

125. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Troisieme suite du Fard. » pp. 171-194

Mariée à Rome, séparée aussi de son mari, elle revint en France, comptant de ranimer les feux du Roi, il la méprisa ; elle courut le monde, & par ordre du Roi d’Espagne, elle fut arrêtée en Flandres ; transférée à Madrid, & renfermée dans un couvent. […] Martial disoit plaisammant aux coquettes de Rome, vous portés des terres pendues à vos oreilles & à votre cou, parce qu’elles les vendoient pour acheter des pierreries. […] il paroît qu’il y avoit à Rome un Magistrat, & de compagnies de Guet à ses ordres, chargés de veiller nuit & jour, sur les incendies, pour les prévenir ou les éteindre ; & ce n’étoit pas seulement les incendiaires décidés, qui de propos délibéré mettoient le feu aux maisons, ce qui a toujours, été un crime capital ; mais encore ceux qui négligeoient de couvrir, d’éteindre le feu, qui en portoient négligemment, par la faute desquels le feu pouvoit prendre, sans aucune mauvaise volonté, que ce Magistrat devoit sur le champ punir sévérement, de son autorité, les faisant foueter ou fustiger : Virgis aut fustibus cædi jubet.

126. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137

Cette assemblée ecclésiastique, si célèbre par les plus grands événemens, par la déposition de trois Antipapes, les prétentions si contestées à Rome de la supériorité du Concile sur le Pape, la dégradation du Duc d’Autriche, l’élévation du Burgrave de Nuremberg à l’électorat de Brandebourg, la proscription du tyrannicide, la condamnation de quarante-cinq propositions de Wiclef & de deux cens autres in globo, le supplice de Jean Hus & de Jérôme de Prague, ce concile seroit-il inscrit dans les fastes du théatre ? […] On a toûjours Athènes & Rome, Sophocle & Térence à la bouche ; le plus grand éloge est de marcher sur leurs traces, le plus mauvais goût de s’en éloigner. […] Labienus à Rome fut regardé & se regarda comme dégradé, pour avoir joué une fois, à la priere de César, dans une de ses pieces.

127. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE II. De la Tragédie. » pp. 65-91

« Qui de ses attentats sont en lui des complices. » bu Si l’on admire le courage de Catilina quand il entre au Sénat, le Spectateur, bien instruit qu’il va mentir, ne voit en lui qu’un Scélérat détestable qui abuse de son éloquence, pour persuader tout ce qui peut opérer le ravage de Rome : la hauteur et l’insolence qu’il affecte et qui suspendent l’arrêt de sa mort, font regretter qu’il ne soit pas prononcé. […] Voilà des assassinats commis, des avis effrayants reçus : il n’est plus question de pérorer, l’incendie menace Rome, il faut éteindre les flambeaux déjà tournés contre elle pour la réduire en cendres ; il faut donc agir. […] Je ne m’arrêterai donc pas à défendre Rome sauvée plus longtemps que Catilina : je passe à Mahomet.

128. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les passions ? » pp. 33-54

Rome n'était ni moins humaine, ni moins polie que Paris, elle avait moins de frivolité dans l'esprit, et plus d'élévation dans les sentiments. […] Un portrait peut n'être qu'un trait de galanterie, toutes les Actrices se font peindre aux dépens de leurs amants ; on peignait les Courtisanes Grecques, on peint celles de Venise et de Rome. […] Si on aime tant les horreurs, que ne peint-on les Gorgonnes et les furies avec leurs cheveux de serpents, Ixion sur la roue, les damnés dans l'enfer, Néron tuant sa mère ou brûlant Rome, les Iroquois brûlant et mangeant un prisonnier, Damiens tenaillé et tiré à quatre chevaux à la Grève ?

129. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre III. Recherches nécessaires pour s’éclaircir si les Anciens ont connus l’Opéra-Bouffon. » pp. 101-108

Les Chœurs des Tragédies de la Grèce & de Rome ; & surtout ceux d’Aristophanes, prouvent que l’Opéra-Bouffon était répandu chez les Anciens.

130. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre IV. Que la représentation des Poèmes Dramatiques ne peut être défendue par la raison des anciens Pères de l'Eglise. » pp. 90-103

Mais examinons une autre raison dont nos premiers Docteurs se sont servis, et qui semblait condamner les représentations de nos Théâtres, aussi bien que de ceux de Rome et de Grèce.

131. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [B] » pp. 380-390

Dès que l’abondance & le luxe eurent adouci les mœurs de Rome, ou plutôt énervé les Romains, la Comédie changea son âpreté en douceur ; & comme les vices des Grecs avaient passé chez les Romains, Térence, pour les peindre, ne fit que copier Ménandre. […] A l’exemple de Florence, Rome & Naples admirent sur leurs Théâtres les chefs-d’œuvres du nôtre.

132. (1671) Lettre d’un ecclésiastique à un de ses Amis « letter » pp. 472-482

Qui peut douter que ce monstre ne les anime de sa présence et de son esprit dans ces actions scandaleuses, où il peut faire encore ce qu’il a fait autrefois, tournant dans les Comédies la Religion Chrétienne en ridiculeBaronius en ses Notes sur le martyrol. au 14 Avril [Baronius, Martyrologium romanum, Rome, 1586, p. 166] [Baronius, à propos de l’acteur Ardalion, affirme que les païens représentaient sur le théâtre les actes des chrétiens pour s’en moquer. […] Apolog. 28 [Tertullien, Apologétique, chap. 28] Baronius en ses Notes sur le martyrol. au 14 Avril [Baronius, Martyrologium romanum, Rome, 1586, p. 166] [Baronius, à propos de l’acteur Ardalion, affirme que les païens représentaient sur le théâtre les actes des chrétiens pour s’en moquer.

133. (1574) Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces « Epître de saint Cyprien contre les bateleurs et joueurs de farces. » pp. 423-426

Car qu’Elias soit le chariot d’Israël, cela ne fait rien pour preuve des jeux publics, nommés Circenses étaient jeux publics de lutteurs, et de chevaux courant à qui mieux, qui se faisaient à Rome en une place grande et spacieuse, pour donner passe-temps au peuple. […] Circenses étaient jeux publics de lutteurs, et de chevaux courant à qui mieux, qui se faisaient à Rome en une place grande et spacieuse, pour donner passe-temps au peuple.

134. (1705) Traité de la police « Chapitre II. De l’origine des Histrions, des Troubadours, des Jongleurs, et des autres petits spectacles qui ont précédé en France l’établissement des grandes pièces de Théâtre, et des Règlements qui les ont disciplinés. » p. 436

Cirques et les Amphithéâtres, dont on montre encore aujourd’hui les débris dans les principales Villes de France, qui ont été les premières sous la domination des Romains, ne laissent aucun lieu de douter, qu’après leurs conquêtes des Gaules, ils y établirent tous les jeux, et tous les spectacles qui étaient en usage à Rome.

135. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IX. » pp. 158-170

 192) dans un nouveau jour & avec un air de triomphe la Comédie à Rome est toute diffèrente de la vôtre, Mademoiselle, elle n’est ouverte que pendant le Carnaval, & aucune femme ne paroît sur le Théâtre.

136. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Livre second. » pp. 2-7

Le théâtre, toujours réprouvé par la loi, ne fut à Rome que toléré malgré le Sénat.

137. (1643) Les Morales chrétiennes « Des Théâtres. » pp. 511-519

Aussi je me figure que les Démons apaisèrent la peste qu’ils causaient à Rome, lorsque selon leurs Oracles, on institua les jeux Circenses, d’autant qu’ils faisaient plus de mal aux hommes, par les lascivetés des théâtres, que par les contagions de l’air.

138. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre VI [V]. Élizabeth d’Angleterre. » pp. 142-187

Henri furieux du refus de Rome, & plus aveuglé que jamais par sa passion, n’en appela pas à un tribunal supérieur ; il n’en connoissoit pas. […] Le nouveau Pape ne se croyoit pas infaillible, & ne jugeoit pas que Rome eut si grand tort. Il cassa ses propres décrets, & rendit hommage à ceux de Rome. […] Cette Princesse fut d’abord confiée à sa faute, qui par cette raison étoit forcenée contre Rome. […] Rome se flattoit d’avoir un protecteur, qui convertiroit la Reine.

139. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IIbis. Autre suite du Fard. » pp. 61-89

Rome au milieu du luxe effroyable qui regnoit à Rome au temps de Juvenal, étoit bien déchue de son aisance, de sa gloire & de sa grandeur. […] Il envoya à Rome son fils pour plaider sa cause, & obtenir sa grace.

140. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29

A Athenes, à Rome, & par-tout il a fallu mille fois employer la sévérité des loix & l’animadversion des Magistrats, pour arrêter l’excès de ces désordres : Desinit in vim dignam lege Regis. […] Chrysostome, Ambroise, Augustin, Salvien, Lactance, Cassiodore, &c. qui, à Constantinople, à Milan, à Rome, à Carthage, à Marseille, à Trèves, &c. ne parloient qu’à des Chrétiens, en sont des démonstrations. […] Autres fois à Rome lorsque les Acteurs faisoient quelque sottise, le Préteur les faisoit fustiger, nos Magistrats les font mettre en prison.

141. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre V. Infamie civile des Comédiens. » pp. 101-125

Les Comédiens n’ont pas droit de bourgeoisie et ne sont pas mis au rang des citoyens Romains, quoique nés à Rome. […] Qu’on s’amuse à en faire un moment l’application détaillée, qu’on dise à Rome, un Consul, un Préteur, un Sénateur, etc., Comédien ; dans tous les pays du monde, un Ministre d’Etat, un Ambassadeur, un Gouverneur de province, Comédien ; qu’on dise parmi nous, un Général, un Colonel, un Capitaine, un Président, un Conseiller, un Avocat, un Notaire, etc., Comédien ; ces idées sont si disparates, les personnes et l’emploi sont si opposés l’un à l’autre, que ce seul langage révolte : la seule proposition serait une insulte et une folie, exciterait l’indignation, ou ferait rire par le ridicule ; ce serait allier le bon ordre et la dissolution, la sagesse et la folie, la considération et le mépris, la confiance du public et la friponnerie. […] Enfin il chassa de Rome et de l’Italie l’Acteur Batille, le plus habile et le plus célèbre de tous, à qui pourtant il pardonna dans la suite, à la prière du peuple.

142. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VI. Suite de l’infamie civile. » pp. 126-152

Pour diminuer la honte des Comédiens, Marmontel, dans son apologie, la met sur le compte de l’esclavage : « A Rome, dit-il, les Comédiens étaient esclaves ; la condition d’esclave était infâme, par conséquent celle de Comédien. ». […] Ainsi à Venise, à Naples, à Rome, les femmes publiques ne peuvent qu’après un certain temps de service se retirer avec pension : trop heureuses qu’on la leur accorde par charité pour le reste de leurs jours ; ou sans métier et sans grâces, elles seraient sans ressource, et mourraient de faim. […] « Je soutiens que deux ou trois cents Courtisanes souffertes à Rome sont moins pernicieuses à l’Etat que les filles de l’Opéra.

143. (1765) De l’éducation civile « De l’éducation civile » pp. 76-113

Depuis que l’on connut, dans la Grece & à Rome, des Ecoles pareilles à celles que nous proposons, on observa que tous les grands Capitaines y avoient pris des leçons, & que plusieurs même, au sorti de ces Ecoles, se trouverent en état de conduire des armées, sans aucun apprentissage ultérieur. […] Pour donner au génie François toute l’activité dont il est susceptible, & pour lui faire enfanter des productions pareilles à celles d’Athenes & de Rome, il ne faudroit que le plier de bonne heure à la réflexion, l’occuper d’études solides, & lui inspirer, s’il étoit possible, le même degré d’intérêt qui conduisoit la plume des anciens Ecrivains.

144. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Machiavel. » pp. 198-214

Elles plurent au cardinal Bibiana & au cardinal Jean de Médicis, depuis Pape Léon X, qui les firent représenter à Rome. […] Sémiramis fit élever en l’air des jardins immenses par des colonnes énormes, les empereurs de la Chine firent environner leur empire d’une muraille de quatre cens lieues, Auguste changea la ville de Rome & la bâtit toute de marbre.

145. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE VII. Histoire de la Poësie Dramatique moderne. » pp. 176-202

Saverio, la faisoit venir tous les ans à Rome pendant le Carnaval, attention qu’eut pendant tout le tems de son Pontificat ce grand Mæcenas des Gens de Lettres. […] Dans la Tragédie qu’il fit représenter devant Innocent VIII, il n’y avoit de la Musique que dans les intermédes, ce qui fut cause qu’il se vanta d’avoir renouvellé les Spectacles des Anciens, & qu’il écrivit au Cardinal Camerlingue, pour lui représenter que Rome attendoit de lui la construction d’un Théâtre stable.

146. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II. Excellentes raisons qui ont porté les Pères de l’Eglise à condamner les Comédies, et à les défendre aux Chrétiens. » pp. 12-28

Voici la manière dont elles commencèrent à s’établir dans Rome, selon ce que nous en dit T. […] rapporte dans ses Annales les plaintes que faisaient les plus sages d’entre les Romains, lorsqu’on alla chercher des Comédiens jusqu’en Grèce pour les amener à Rome.

147. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-7

Le Théatre, il est vrai, faisoit souvent usage des enchantemens, & en Grece, & à Rome ; mais les Chrétiens n’y paroissoient pas : ils avoient horreur de la scène, & ses prestiges ne faisoient impressions sur aucun Fidele.

148. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

Mais à Rome, à Constantinople & dans les deux Empires, où tous les Peres & les Conciles le foudroyoient ; mais à Paris, dans toute la France & toute l’Europe, depuis plus d’un siécle que toute l’Eglise le condamne, le théâtre est bien autre chose. […] Hérode Ascalonite, qu’on appelle Grand, par une de ces basses flateries qui avilissent les titres en les prostituant, introduisit dans la Judée, & à Jérusalem le théatre, l’emphitéatre, le cirque, le luxe & tous les vices de Rome payenne, jusqu’à lors inconnus chez les Juifs, & que même le Roi de Syrie, le plus grand protecteur de la Réligion, n’avoit pas osé introduire en particulier. […] Ce fut à son retour de Rome qu’ayant été fait véritablement Roi par Auguste, & par conséquent la puissance souveraine ayant passé à un étranger ; Hérode bâtit des théatres, fit jouer des piéces à Jérusalem, à l’honneur de son bienfaiteur.

149. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [N] » pp. 431-435

On n’ignore pas que ce dernier genre fit durant trois siècles les délices de Rome.

150. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE V. Réforme de Fagan. » pp. 110-128

La comédie fut ensevelie avec l’empire de Rome, & ne reparut en Orient qu’à la fin du septieme siecle, à l’occasion des Iconoclastes. […] nos Rituels, nos Conciles, nos Evêques, nos Théologiens, ne défendent-ils que les pantomimes de Rome ?

151. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VIII. Du Stile. » pp. 287-319

Que parlez vous de Rome & de son Alliance ? […] D’ailleurs, dans quatre lignes je vois trois fois le même mot : En épousant en vous l’Allié des Romains : Que parlez-vous de Rome & de son Alliance ?

152. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Lettre premiere. » pp. 2-17

 15,) ce n’est point assez, Mademoiselle, la Communion Romaine est indispensable ; il faut une chaire principale pour établir l’unité de l’Eglise, l’Evêque de Rome est notre chef, tous les Prélats du monde qui sont de droit divin, sont toutefois soumis à ce Pontife Œcuménique.

153. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VI. » pp. 98-114

Cette haute puissance à ses vertus rendue L’égale jusqu’aux Rois dont je suis descendue, Et si Rome & le tems m’en ont ôté le rang, Il m’en demeure encor le courage & le sang : Dans mon sort ravalé je sçai vivre en Princesse ; Je suis l’ambition, mais je hais la foiblesse.

154. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VII. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques étaient distingués des Histrions et Bateleurs des Jeux Scéniques. » pp. 145-164

Il ne faut pas non plus s'imaginer que les Comédies et les Tragédies aient jamais fait partie essentielle et nécessaire des Jeux Scéniques ; car ils furent institués et joués sans elles durant cent cinquante ans ou environ, depuis le Consulat de Stolon, jusques au temps de Plaute et de Nevius, devant lesquels je ne trouve point que Rome les ait connues, et si tôt qu'elles eurent acquis de l'estime, on les fit passer dans la célébration de tous les Jeux pour en augmenter la magnificence et le plaisir, comme on sait que les Comédies de Térence ont été représentées aux Jeux Megaliensc, Romains et autres.

155. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35

Il y a près de deux mille ans, que les Comédies Atellanes ont porté cette dépravation à Rome : les Comiques Latins, qui nous restent, nous l’ont transmise : et, depuis que le Théâtre moderne subsiste, les intrigues d’amour ont toujours fait le fond des Comédies, Sans parler de l’utile, qui doit toujours marcher à côté de l’agréable, (et qui se trouve rarement dans une action, où il ne s’agit que d’amour et de mariage) nous voyons que l’agréable même y manque.

156. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Premiere lettre de Mr. *** à Madame *** sur les spectacles » pp. 3-59

Innocent XI. fit démolir à Rome le premier Théatre public. […] Ce seroit donc se faire illusion, que de s’authoriser des spectacles de Rome… Quoique le Gouvernement civil y souffre, pour le repos & la tranquilité publique, ces funestes amusemens, que les Constantin & les Thèodose n’ont pu abolir, minoribus id quod majus est, ementes quietem & securitatem . […] Le savant Cardinal d’Aguirre renvoie à tous ces Docteurs de sa nation, dans la grande collection des Conciles d’Espagne, qu’il a fait imprimer à Rome, vers la fin du siécle dernier. […] Saint Augustin avoit enfin obtenu d’Alipe, qu’il n’iroit plus aux Spectacles, lorsqu’il enseignoit la Rhétorique à Carthage ; mais Alipe ayant été à Rome, se laissa entrainer au Théatre par quelques amis.

157. (1838) Principes de l’homme raisonnable sur les spectacles pp. 3-62

L’an 400 de Rome, les Censeurs proposèrent au Sénat de faire construire un Théâtre de pierre. […] Forcés dans leurs derniers retranchements, chercheront-ils à s’appuyer sur la tolérance des Spectacles à Rome ? […] Desprez de Boissy 33 : « Que les Théâtres n’y sont pas ouverts pendant toute l’année, que la plupart des acteurs n’y font le métier d’histrions que pendant le temps des folies épidémiques du Carnaval : qu’au reste la tolérance, dont le Gouvernement civil use à leur égard, n’est point partagée par le ministère ecclésiastique ; puisqu’à Rome, comme ailleurs, les Prédicateurs ne cessent de tonner dans les chaires contre ces funestes amusements, et que les Confesseurs instruits n’y ont pas moins de zèle à se déclarer contre ces plaisirs si contraires à la Morale chrétienne.

158. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

Rome a toujours condamné ces coutumes barbares, aussi-bien que le duel & les épreuves : Il y eut toujours dans les Rites de l’Eglise Romaine, malgré tous les troubles & tous les scandales, plus de décence, & plus de gravité qu’ailleurs. […] Les Chinois ne pouvoient avoir reçu cet art d’aucun peuple, ils ignoroient que la Grece, que Rome eussent existé. […] Cette idée me rappelle le Colisée bâti sur le modéle de celui de Rome.

159. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Diversités curieuses. » pp. 5-37

Sous le nom de Prêtresses du soleil il fonda une infinité de Couvens dans l’Empire où l’on tenoit enfermées toutes les belles filles plus étroitement que les Carmelites, soumises au célibat forcé, ainsi que leurs servantes, avec tant de rigueur, que si quelqu’une venoit à s’oublier, non-seulement elle étoit enterrée toute vive comme les vestales à Rome, & son galant pendu, mais encore leur famille étoit bannie & leur Ville détruite de fond en comble. […] On fait passer en revue ceux qui les ont favorisés, qu’on tourne en ridicule ; c’est une satyre des trois Cours de Rome, de France & d’Espagne. […] Si le Poëte ne sait pas s’expliquer & se faire entendre, un Pantomime est son interprete ; on pourroit le faire agir en même temps que l’Acteur déclame, comme on faisoit à Rome.

160. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Jupiter à Rome a le même dessein infâme qu’à Londres ; mais dans Rome il n’invite point au crime, comme il fait à Londres, par un langage scandaleux ; il n’affecte point des descriptions brillantes de sa honteuse conquête, et ne tâche point d’établir sa conduite comme un modèle qu’on doit imiter. […] Dryden répond ; « C’est que la différence de notre Théâtre d’avec celui de Rome et de France le demande ainsi. […]  » Valère Maxime, contemporain de Tite-Live donne la même raison que lui de l’origine du Théâtre à Rome. […] Nous lisons dans Tite-Live que les jeunes gens de Rome jouaient en leur particulier certaines pièces, qu’ils appelaient Fabulæ Attellanæ. […] On me demandera peut-être si la ressemblance est exacte, la parallèle juste entre l’ancienne Rome et Londres ?

161. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VIII. Sentiment de S. Thomas. » pp. 178-198

Quand la comédie réguliere fut établie à Rome, il y vint de l’Istrie, province voisine, aujourd’hui de l’Etat de Venise, plusieurs de ces bouffons qui couroient les rues pour faire rire la populace, ayant à leur tête un nommé Ister, ce qui leur fit donner le nom d’Histrions. […] Son ouvrage fut composé par ordre de Benoît XIV : preuve certaine que quoique les Papes tolèrent à Rome le théatre, comme les femmes publiques, ils ne l’ont jamais approuvé.

162. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Cirque. » pp. 9-43

On compta dans Rome jusqu’à huit Cirques, dont divers particuliers, soit par Religion, soit par vanité, ornerent la Ville. […] Le nombre des tours ou des courses qu’il faisoit faire (car cela est encor en question) a esté en Grece iusqu’à douze fois, à Rome, iusqu’à sept, & Domitian les reduisit à cinq.

163. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 19-42

Saint Jerome au milieu de la Terre Sainte, où tout inspira de la pieté, sentit toute la peine du monde pour se recueillir ; & il avoue lui même, que l’importune imagination emporta souvent son esprit au milieu des divertissemens de Rome : & cette personne, plus heureuse que saint Jerome, ne souffre rien, quoi qu’elle se trouve présente à ce dangereux divertissement : quand elle veut prier le soir, elle sçait faire revénir, & se fixer l’imagination pour l’attacher à Dieu, laquelle n’étoit occupée, il y a peu d’heures, que de tout ce qui flattoit les sens. […] Une tolerance donc suppose toujours un mal : c’est ainsi qu’on souffre dans quelques Roiaumes, aussi bien qu’à Rome & ailleurs des maux, dont les personnes, qui nous objectent ceci, ne voudront pas assurement nous donner exemple, & dont toute ame, qui a de la pudeur, sent de l’horreur & de l’aversion.

164. (1825) Encore des comédiens et du clergé « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. 13-48

Les théologiens qui, jusqu’à présent, ont voulu traiter cette question de la réunion des schismatiques à l’église de Rome, pour la plupart soumis à l’empire des préjugés, n’ont jamais bien envisagé cette question difficile dans son véritable point de vue ; ils n’ont présenté que des raisonnements faibles ou sans justesse, qui toujours ont été, et seront toujours sans effet. Que le saint père se souvienne que ce furent les excès et la corruption du clergé, ainsi que la torture et les bûchers de l’horrible inquisition, qui produisirent ces grands schismes, et firent perdre à la cour de Rome près de la moitié de l’Europe.

165. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXI. Si les Comédiens épurent les mœurs. Des bienséances qu’ils prétendent avoir introduites sur le Théatre » pp. 86-103

Ecoutons encore cet Amateur, parlant du plus Grand Comédien que Rome ait eu.

166. (1671) De la connaissance des bons livres « DE LA COMEDIE  » pp. 232-248

On a déjà dit pour défense, Qu’il y avait différence de Spectacles chez les Grecs et chez les Romains ; Que véritablement les représentations qui se faisaient en postures, en grimaces, et en danses, étaient lubriques et déshonnêtes, et n’étaient exécutées que par les Histrions et Pantomimes qui étaient les Bouffons ou bateleurs de ce temps-là, et qu’il n’y a point d’apparence de croire que ces sortes de gens fussent mis au rang des personnes d’honneur ; mais qu’il y avait des Comédiens sérieux qui ne représentaient que des Tragédies ou Tragi-comédies pleines de raisonnements Moraux et Politiques, et que c’était ceux-là qui n’étaient pas notés d’infamie comme les autres ; Qu’un Roscius Comédien qui a été tant estimé, pouvait être de leur bande ; Que c’était chez lui que les jeunes Orateurs de Rome allaient étudier le geste et la prononciation ; Qu’il était un des plus honnêtes hommes de la Ville, et que Cicéron ayant pris la peine de le défendre en une Cause, avait parlé de lui fort avantageusement ; Mais quoi que en effet ce Roscius ait été vertueux, s’ensuit-il que tous les autres Comédiens de son temps le fussent, et qu’ils lui ressemblassent en son mérite personnel ?

167. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

Saint Louis est canonisé, Henri a passé presque toute sa vie dans l’excommunication, bien méritée à cause de son hérésie, si bien reconnue qu’il en demanda & en reçut l’absolution à Rome par ses ambassadeurs. 2°. […] Il fit Evêque, Archevêque, Cardinal, son Ambassadeur à Rome, David du Perron, le plus zélé défenseur des prétentions ultramontaine, le plus grand adversaire de Richer & des Libertés de l’Eglise Gallicane, qu’il fit condamner dans le Concile de Sens. […] Rome fut plus facile qu’elle ne l’avoit été pour Henri VIII, Roi d’Angleterre. […] Brulard de Silleri, son Ambassadeur à Rome & à Florence, obtint le Bref du Pape & la fille du Grand-Duc de Toscane.

168. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

La nature même a dicté la réponse de ce Barbare7 à qui l’on vantait les magnificences du Cirque et des Jeux établis à Rome. […] Quand le Patricien Manilius fut chassé du Sénat de Rome pour avoir donné un baiser à sa femme en présence de sa fille, à ne considérer cette action qu’en elle-même, qu’avait-elle de répréhensible ? […] C’est ainsi que dans les beaux temps de Rome, les Citoyens, surveillants les uns des autres, s’accusaient publiquement par zèle pour la justice ; mais quand Rome fut corrompue et qu’il ne resta plus rien à faire pour les bonnes mœurs que de cacher les mauvaises, la haine des vices qui les démasque en devint un. […] [NDA] Tite-Live dit que les jeux scéniques furent introduits à Rome l’an 390 à l’occasion d’une peste qu‘il s’agissait d’y faire cesser. […] [NDA] On en pourrait attribuer la cause à la facilité du divorce ; mais les Grecs en faisaient peu d’usage, et Rome subsista cinq cents ans avant que personne s’y prévalût de la loi qui le permettait.

169. (1771) Sermons sur l’Avent pp. 103-172

Le grand Pompée, dit Tertullien, fit bâtir à Rome un Theatre d’une étenduë prodigieuse, & de peur que les Censeurs ne le fissent abattre, il y joignit un Temple de Venus, afin que le respect que l’on auroit pour la Déesse, fît épargner ce monument superbe de sa vanité. […] Quelqu’un d’entre eux estant allé à Rome, & voyant avec quelle passion les Romains y accouroient, demanda gravement, si ces gens-la estoient mariez, & s’ils avoient des enfants ? […] Ceux que l’on représentoit à Rome & dans l’Empire avant la conversion de Constantin ; & ceux que l’on a vûs dans la suite.

170. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

Les savans y gagneroient aussi : au lieu de fouiller dans les auteurs de re vestiaria, ils trouveroient tout dans nos archives, Que de peines on nous auroit épargnées, si Athenes & Rome avoient pris une si sage précaution, & avoient confié à l’Aréopage & au Sénat la direction d’une administration si importante. […] On a élevé des statues aux habiles danseurs ; ils obtenoient des couronnes aux jeux olimpiques & sur les théatres d’Athenes & de Rome. […] Cette nouvelle espece d’arene alloit être ensanglantée : mais l’arrivée de Buck calma tout, on ne s’occupa plus que des combattans, & on parioit pour l’un & pour l’autre, comme dans le Cirque de Rome.

171. (1607) Conviction véritable du récit fabuleux « letter » pp. 3-26

Mais de la fumée de ce purgatoire tu voulais donner corps à ces furieuses nues que tu vas faire éclater sur la tête du pontife de Rome, t’y disposant avec ces paroles. […] Chants populaires et licencieux chantés lors des noces, dans la Rome ancienne.

172. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VII. Est-il de la bonne politique de favoriser le Théâtre ? » pp. 109-129

On n’en connut jamais à Rome, même pour l’Empereur. […]  10.) qu’il y avait à Rome un Intendant des voluptés, qui présidait au théâtre.

173. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IX. Sentiments de Tertullien. » pp. 180-200

Timée rapporte que des Lydiens sous la conduite de Tyrrhène étaient venus s'établir en Toscane, et y avaient apporté avec bien d'autres superstitions, les spectacles, comme des actes de religion, d'où ils ont passé à Rome. Chacun de ces jeux fut dédié à quelque Dieu, à Bacchus, à Jupiter, à Mars, à Neptune, par Romulus et d'autres Rois de Rome.

174. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE III. En quoi consiste le Plaisir de la Tragédie, & de la grande émotion que causoient les Tragédies Grecques. » pp. 49-62

Le Peuple de Rome qui couroit à des combats de Gladiateurs, & le Peuple d’Athenes qui couroit à des Représentations Tragiques, étoient l’un & l’autre emportés par le même attrait.

175. (1705) Traité de la police « Chapitre premier. Des Spectacles anciens, leur origine, leur division, leurs dérèglements, et les Lois qui ont été faites pour les réformer. » pp. 434-435

Les jeux de théâtre moins conformes à l’humeur austère et martiale des Romains n’y furent admis que l’an 389. de la fondation de Rome.

176. (1742) VIII. Conférence. De la Comédie, contraire aux promesses du Batême [Conférences théologiques et morales, IV] « X. Conference sur les sacremens. » pp. 223-247

Il y déplore l’aveuglement des Carthaginois, qui avoient reçu dans leur ville les comédiens qu’Alaric roi des Goths avoit chassés de Rome ; & il appelle la comédie, une peste encore plus pernicieuse que celle des cruels gladiateurs & du cirque où se représentoient tant d’obscénités. […] Il y a des comédiens dans toutes les Cours : dans Rome même qui est le premier siége de la Religion Chrétienne, on joue publiquement la comédie.

177. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI.  » pp. 193-217

A la fin de la piéce, après les imprécations contre Rome, elle voulut quitter le théatre avec précipitation, selon son rôle, & Horace la suivit pour la tuer, ce qu’il exécute derriere la coulisse, elle s’embarrassa dans sa queue & tomba. […] A Rome il n’avoit point d’autre datte.

178. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre II. Du Philosophe de sans souci. » pp. 36-60

Il ne traite pas mieux le Pape, l’Eglise, le Clergé de Rome que la Synagogue. […] Puissant & fameux Sak, ce suppot de Calvin, Ce zélateur connu du sexe feminin, Qui deux fois par semaine, en style de Sophiste, Fulmine l’anathême & proscrit le Déiste, Si le hasard caché qui préside au destin, Au lieu d’avoir formé sa cervelle à Berlin, L’avoit fait naître à Rome, il seroit Catholique, A Smyrne Musulman, & Payen en Affrique.

179. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

Qu’aurait pensé le Législateur, s’il les avait vus se mêler avec les Acteurs sur le théâtre, dans les coulisses, aux foyers (ce que jamais n’ont permis ni Athènes ni Rome païenne, avant les énormes dissolutions des Césars), s’il les eût vus recevoir dans leurs maisons, admettre à leur table, mener dans leurs voyages, à leurs maisons de campagne, cette engeance pernicieuse, si opposée à la sainteté de leur état ? […]  395.), parle d’un Magistrat nommé Olibrius, Préfet de Rome, si enivré de la passion du théâtre, qu’il y passait la vie.

180. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

Les spectacles sont établis à Rome. […] Ce qu’on peut conclure à Rome, à Venise, à Naples, de la tolérance publique des femmes de mauvaise vie, desquelles on tire quelque profit, sur lesquelles la police veille avec le plus grand soin, pour le maintien de l’ordre ; qu’il est des maux presque inévitables qu’on croit devoir tolérer.

181. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre [V].  » pp. 156-192

Le Pape examina l’affaire, reconnut l’imposture, lui rendit ses pouvoirs, le fit prêcher dans Rome, & le combla de bénédictions & d’éloges. […] Rome est ébranlée dans ses fondemens, & devient la proie des nations que son luxe a liguées contr’elle. […] L’empire des Grecs, qui imita les désordres de Rome, & peut-être les surpassa, subit la même destinée.

182. (1725) Mr. de Moliere [article des Jugemens des savans] « Mr. de Moliere, » pp. 339-352

C’est en quoi consiste l’avantage qu’on lui donne sur tous les Comiques modernes, sur ceux de l’ancienne Rome, & sur ceux même de la Grece : de sorte que s’il se fût contenté de suivre les intentions de Mr. le Cardinal de Richelieu, qui avoit dessein de purifier la Comédie, & de ne faire faire sur le Théâtre que des leçons de Vertus Morales, comme on veut nous le persuader, nous n’aurions peut-être pas tant de précautions à prendre pour la lecture de ses Ouvrages.

183. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Actes ou des divisions nécessaires au Poème dramatique. » pp. 90-106

Le Vers d’Horace dans lequel il est question des Actes,16 fait pourtant croire avec raison que ce terme était en usage à Rome dès le tems même d’Auguste ; mais la plus-part des Savans soutiennent qu’Horace est le prémier qui l’ait employé.

184. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « Avertissement de l’Éditeur, En forme de Table des Matières. » pp. 7-16

L’Auteur, qui ne fait pas assez de ces deux langues pour être une Savante, mais suffisamment pour entendre parfaitement la sienne, a puisé sans scrupule dans le langage de l’ancienne Rome ; au lieu que c’est malgré elle, qu’elle s’est vue obligée de recourir au Grec ; & je sais qu’elle regarde comme autant de barbarismes, tous les termes que nous en avons empruntés.

185. (1662) Pédagogue des familles chrétiennes « Instruction chrétienne sur la Comédie. » pp. 443-453

Ce fut aussi pour ce sujet que Octave Auguste défendit aux femmes d’y assister, et l’un des Scipion voyant les grands désordres que ce mauvais entretien causait dans les familles, persuada aux Romains par une grave et forte harangue, d’empêcher les vices étrangers, tel qu’étaient la Comédie de prendre pied dans Rome, ce qui eut assez de pouvoir pour faire tôt après ruiner et brûler les lieux destinés à tel usage, avec tous les sièges et autres préparatifs dont on s’y servait.

186. (1722) Chocquet, Louis [article du Supplément au Dictionnaire Historique et Critique] « article » pp. 42-44

L’Italie avoit des Theatres publics, où l’on representoit ces Mysteres, & j’en ai vû un à Veletri, sur le chemin de Rome à Naples, dans une place publique, où il n’y a pas quarante ans que l’on a cessé de representer les Mysteres de la vie du Fils de Dieu.

187. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [C] » pp. 391-398

Ce génie sublime, qu’on eût appellé tel dans les plus beaux jours d’Athènes & de Rome, franchit presque tout-à-coup les nuances immenses qu’il y avait entre les essais informes de son siècle, & les productions les plus accomplies de l’art.

188. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [G] » pp. 408-415

Les Théâtres de Rome offrent quelques particularités.

189. (1761) Lettre à Mlle Cl[airon] « LETTRE A MLLE. CL****, ACTRICE. DE LA COMÉDIE FRANÇOISE. Au sujet d’un Ouvrage écrit pour, la défense du Théâtre. » pp. 3-32

Il ignore qu’il n’y avait à Rome aucun spectacle vénal.

190. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre II. Le métier de comédien est mauvais par lui-même, et rend infâmes ceux qui l’exercent. » pp. 15-28

Cicéron, dans le livre de l’Orateur, appelle histrions les plus grands acteurs que Rome ait jamais eus, Esope et Roscius.

191. (1666) Seconde Lettre de Mr Racine aux deux apologistes des Hérésies Imaginaires « De Paris ce 10. Mai 1666. » pp. 193-204

[NDE] Thirouin identifie cet homme comme Louis Gorin de Saint-Amour (1619-1687), adversaire des Jésuites dont le Journal de ce qui s’est fait à Rome dans l’affaire des cinq propositions fut condamné au feu par un arrêt du 4 janvier 1664, à qui Racine attribuerait donc les Chamillardes.

192. (1671) La défense du traité du Prince de Conti pp. -

« Néron étant Consul pour la quatrième fois avec Cornelius Cossus, on établit à Rome des jeux à l’imitation de ceux de la Grèce qui se célèbrent tous les cinq ans. […] Car auparavant on n’en dressait qu’à mesure qu’on en avait à faire : et dans le commencement de Rome le peuple assistait aux Spectacles tout debout. […]  : « Le Sénat donna ordre à ses Députés de dire au Consul, que s’il ne pouvait pas venir à Rome pour tenir les assemblées, il nommât dans le territoire de Rome un Dictateur pour les tenir : et comme le même ordre portait, que si le Consul s’était retiré à Tarente, le Préteur Q. […] Et dans les commencements de Rome le peuple assistait aux spectacles tout debout. […] , des Jeux de la scène s’introduisit par la délicatesse, et par la beauté de l’esprit qu’on y trouvait, pendant que la ville de Rome était affligée de la peste.

193. (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156

En vain Racine même, tout habile qu’il était dans l’éloquence du cœur, eût essayé de nous représenter ce Prince, entre Bérénice d’un côté et Rome de l’autre, sensible aux prières d’un peuple qui embrasse ses genoux pour le retenir, mais cédant aux larmes de sa maîtresse ; les adieux les plus touchants de ce Prince à ses sujets ne le rendraient que plus méprisable à nos yeux ; nous n’y verrions qu’un Monarque vil, qui pour satisfaire une passion obscure, renonce à faire du bien aux hommes, et qui va dans les bras d’une femme oublier leurs pleurs. […] Mais si l’âge d’or s’est réfugié dans les rochers voisins de Genève, vos Citoyens en sont pour le moins à l’âge d’argent ; et dans le peu de temps que j’ai passé parmi eux, ils m’ont paru assez avancés, ou si vous voulez assez pervertis, pour pouvoir entendre Brutus et Rome sauvée z sans avoir à craindre d’en devenir pires. […] [NDE] Rome sauvée ou Catilina (repr. 1752, publ. 1753), tragédie de Voltaire.

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