On veut donc que l’Ouverture donne une juste idée du genre de l’action qui fait le sujet d’un Poème lyrique, & qu’elle soit travaillée avec beaucoup de soin ; on désire d’y trouver de l’èxpression, du génie, & non de vains bruits.
Il s’appliqua aux devoirs de la piété et de la religion avec d’autant plus de soin qu’il avait plus de douleur de n’y avoir pas été toujours fidèle.
Amis des Arts, encore plus de leurs semblables, on ne les voit point sans relâche occupés à décomposer notre espece ; ils ne prodiguent point les soins les plus pénibles & les plus infructueux pour réaliser l’existence du vice, & rendre problematique celle de la vertu. […] Eraste, l’honnête homme de la piece, s’occupe avec son cortege de soins que les Loix payent de la corde. […] Ces intérêts, qui varient à l’infini par cette multitude de circonstances qui se succedent sans interruption, sont confiés aux soins du gouvernement ; & de quelle utilité pourroient être les verités que cette discussion feroit découvrir ? […] Il n’y en a pas une seule où les hommes ne soient chargés, ainsi qu’elles, du soin de nous instruire. […] Lycurgue outra les principes de sa législation, en donnant tous ses soins à perfectionner la vertu militaire aux dépens de toutes les autres.
Et ce qui semble prodigieux, les antiquités se consomment par la suite des ans, agitées par le jouet de fortune, ébranlées par les hasards, et tenues par la négligence : la seule mémoire de vos actions, célébrée par tant de bouches, honorée par tant de plumes, et conservée par le soin de l’histoire, qui remplit un monde du bruit de vos conquêtes, a pour conservateur le temps, qui dissipe toutes choses.
On a vu des comédiens enterrés dans nos églises, tandis que d’autres n’ont pu obtenir de places dans nos cimetières ; et l’on voit journellement nos comédiens entrer dans nos temples, participer même aux exercices de notre religion, en même temps qu’ils exercent leur profession ; donc ils ne sont pas excommuniés dénoncés, car en ce cas ils devraient être exclus de l’église, et l’église purifiée après leur expulsion ; Les papes, les rois et tous les souverains de la chrétienté ayant institué des théâtres et des comédiens dans leurs Etats, pour le plaisir et l’instruction de leurs sujets, n’ont pas prétendu se damner eux et toutes leurs nations, par la fréquentation obligée qu’ils établiraient avec des excommuniés ; Le clergé usurpe sur l’autorité séculière en blâmant, en punissant, en damnant ce qu’elle a créé et institué ; Certaines processions et d’autres cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, sont infiniment plus obscènes, plus coupables, plus nuisibles à la majesté de notre sainte religion que l’exercice de la comédie ; Le clergé qui veut anéantir une profession que les princes et les lois ont instituée, prétexte la rigueur des anciens canons des conciles, et il oublie lui-même, en ce qui lui est propre et absolument obligatoire, ce que ces mêmes canons ont dicté et voulu ; circonstance qui met l’auteur dans la nécessité de les lui rappeler ; La puissance séculière doit veiller avec d’autant plus de soins à ce que le clergé ne s’éloigne pas des devoirs qui lui sont imposés par la discipline ecclésiastique, que c’est l’oubli de ces mêmes lois, au dire de notre roi, Henri III, qui a porté le clergé à faire ensanglanter son trône, et à bouleverser ses Etats ; que l’expérience du passé doit toujours servir de leçon pour l’avenir ; Le prince étant le protecteur né des canons des saints conciles, ainsi que l’Eglise le reconnaît elle-même, doit surveiller tant par lui que par ses délégués l’exécution de ce qu’ils ordonnent, afin que la religion ne perde rien de son lustre et des dogmes de son institution, parce qu’il est utile que les ministres du culte donnent eux-mêmes l’exemple de cette conformité aux saints canons, afin d’y amener successivement les fidèles commis à leur instruction ; les procureurs du roi, les préfets, les sous-préfets et les maires qui sont les délégués du prince, tant en ce qui concerne la justice que la police du royaume, doivent, avec tous les procédés convenables en pareils cas, faire sentir aux prêtres qu’ils ont sur eux une suprématie d’action, qui est assez forte pour les faire rentrer dans les lois de la discipline de l’Eglise, s’ils commettaient la faute de s’en écarter.
Ainsi je ne saurois me persuader qu’aucun de ceux qui possedent une veritable et solide pieté : qu’aucun même de ceux qui ont quelque amour pour Dieu, et quelque soin de leur salut, puissent avoir tant soit peu d’attache pour des amusemens si frivoles.
Paul : Nec scurrilitas aut stultiloquium, montre évidemment, par de puissantes raisons, que le chrétien qui a soin de son salut ne s’accoutume jamais à dire des paroles de gausserie, que vous colorez du nom de facéties (S.
Véritablement, il n’est pas nouveau ; depuis que le théâtre est établi, on eut toujours grand soin de nous le dire ; & depuis qu’on le dit, on a répondu, je le réponds encore, que si le théâtre purge les passions, forme les mœurs, c’est dans la spéculation, non pas certainement dans la pratique ; c’est dans les écrits de ceux qui nous en ont donné les regles, non pas dans les ouvrages de ceux qui les ont prétendu suivre. […] De-là tous ces agréments, que l’ennemi de la pudeur a pris soin de répandre sur les spectacles. […] C’est un fait constant dans les histoires, un fait que les auteurs ont pris soin de remarquer : que l’époque du libertinage, qui a perdu tous les Empires, est l’établissement des spectacles, & sur-tout le rafinement de goût & de somptuosité dans les spectacles. […] Demandez-le à leurs Sages ; voici ce qu’en dit le plus éloquent de leurs Orateurs : Les spectacles firent naître l’amour du merveilleux & dégoûterent de la modeste simplicité ; on se plaigoit alors que les Magistrats & le peuple négligeoient le soin des affaires publiques ; la jeunesse quitta ses anciens exercices pour courir au théâtre ; l’oisiveté & le mollesse d’un sexe produisit la délicatesse & la sensibilité dans l’autre.
Evitez-le donc avec soin, dit-il ; chansons, danses, décorations, instrumens de musique, tout y est rassemblé pour allumer ses feux, par-tout on y en voit des tableaux séduisans, on y enseigne avec art tout ce qui le favorise ou le traverse, l’assaisonne & le fait réussir. […] Combien d’autres dangers pour la pureté, que la saine morale oblige de fuir avec le plus grand soin, sont ici rassemblés pour être l’appui du théatre ! […] Il semble que Salomon dans ses Proverbes ait eu en vue les Actrices sous le nom de femmes étrangères, dont il recommande en divers endroits de fuir avec soin le commerce ; les fréquenter, les voir même, est un danger extrême. […] Voici une leçon dictée par la chasteté & la fidélité : Instruisez-vous des soins, des égards que mérite la femme que l’on prend, & celle que l’on quitte.
Pour ceux contre qui les Saints Pères de l’Eglise ont tant déclamé, c’est qu’ils étaient pleins d’obscénités et de représentations honteuses, on a eu soin dans ce siècle d’en purger le théâtre ; la vertu la plus austère n’a rien qui la fasse rougir, ni dont ses oreilles puissent être offensées ? […] Voilà ce que la passion de la comédie objecte de plus fort pour sa justification, ce que j’y ai répliqué doit vous en faire sentir la faiblesse, et conclure avec moi que le théâtre est une source de désordres dont ceux qui ont soin de leur salut doivent s’éloigner, et s’ils sont chargés de celui des autres tels que les Pères de famille, le leur interdire absolument, que ceux qui n'ayant pas connu ces dangers y ont été quelquefois par le passé, prient le Seigneur de ne se point souvenir de leur ignorance, et que tous jurent aujourd’hui un divorce éternel avec toutes ces assemblées mondaines et profanes, dites, avec le Sage, « j’ai estimé le ris une erreur, et j’ai dit à la joie pourquoi me trompes-tu »Eccli. 2.
Remarquons d’abord que nous avons en nous-mêmes un fond de corruption, que nous portons avec nous une malheureuse concupiscence capable de nous livrer aux plus affreux excès, si on n’a soin de la réprimer, une concupiscence que nous avons promis solennellement de combattre, et à la destruction de laquelle sont attachées les couronnes dont jouissent tant de saints ; une concupiscence que la moindre parole excite, que le moindre objet allume, dont les Hilarion, les Antoine, les Paul ont gémi plus d’une fois ; c’est ce souffle de Satan dont l’apôtre saint Paul priait le Seigneur de le délivrer ; c’est le malheureux apanage de la nature corrompue qui doit coûter tant de violence ; c’est le vieil homme, sur les débris duquel doit s’élever l’homme nouveau, et que nous ne saurions vaincre qu’en mourant sans cesse au péché et à tout ce qui peut nous y porter. […] Un chrétien, dont le principal soin doit être de triompher des penchants qu’il a promis solennellement de combattre, et qui ne peut être chrétien qu’à ce prix, peut-il, non-seulement les exciter et les nourrir, mais appeler à son secours des maîtres également entendus à les exciter et à les faire naître ?
Que le Poète jaloux de cueillir des lauriers durables, ait donc grand soin de châtier, de polir son stile. […] D’ailleurs, le Poète qui veut s’illustrer par des succès immortels, doit travailler avec soin ses Vers Dramatiques, ainsi que je l’ai déjà dit. […] On éviterait avec soin dans la prose même, les terminaisons semblables qui sont dans cette strophe, & dont le fréquent retour est très-désagréable à l’oreille : outre cela, ces quatre Vers sont d’un prosaïque étonnant.
Le trouble de son ame paroît dans le récit qu’elle fait de son songe ; mais pourquoi commence-t-elle par le récit de ses prospérités, en disant Le Ciel même apris soin de me justifier ? […] Le Grand-Prêtre qui donne ses conseils à cet Enfant, rassure les craintes de Josabet, ranime la foi d’Abner, excite le courage des Levites, les fait partir pour le combat, regle leurs places, prend une épée pour y aller aussi, est à tout, & malgré tous ses soins, tant de sujets de crainte, tant d’ordres à donner, conserve toujours une ame tranquille. […] Quand il le verroit périr, il ne seroit pas ébranlé, il est sur la montagne où Abraham mit sur un bûcher son Fils unique, Laissant à Dieu le soin d’accomplir sa promesse. Telle est la disposition de son esprit : faire ce qu’il doit, laisser à Dieu le soin du reste. […] L’Auteur à leur exemple a soin, autant qu’il est possible, de ne faire chanter que des choses propres à être chantées, des prieres, des vérités morales, des réflexions.
Le Poète qui voudra connaître particuliérement le Théâtre auquel son génie le porte, verra que les règles sont générales, du moins parmi une Nation, & qu’on ne saurait par conséquent les suivre avec trop de soin.
Elle apprendra avec quel soin nous cultivions les Lettres.
Je crois donc avoir écrit avec soin tout ce qui concerne les paroles des Poèmes du nouvel Opéra.
C'est ce qu’on a cru devoir dire par avance, pour la satisfaction des gens sages, et pour prévenir la pensée que le titre de cet Ouvrage leur pourrait donner, qu’on manque au respect qui est dû aux Puissances : mais aussi, après avoir eu cette déférence et ce soin pour le jugement des hommes, et leur avoir rendu un témoignage si précis de sa conduite, s’ils n’en jugent pas équitablement, l’auteur a sujet de s’en consoler, puisqu’il ne fait enfin que ce qu’il croit devoir à la Justice, à la Raison et à la Vérité.
Je vais rappeler avec soin les argumens que vous m’opposez sur les deux sujets qui nous occupent, et pour suivre l’ordre que j’ai observé dans ma lettre à M. l’abbé Desmares, je commence par le théâtre. […] Qu’on me dise où de jeunes personnes à marier auront occasion de prendre du goût l’une pour l’autre, et de se voir avec plus de décence et de circonspection, que dans une assemblée où les yeux du public, incessamment ouverts sur elles, les forcent à la réserve, à la modestie, à s’observer avec le plus grand soin.
Les jeunes gens trouveront tous ces points traités avec soin, dans la Poétique d’Aristote, dans la pratique du Théâtre de l’Abbé d’Aubignac, dans les discours Préliminaires du Pere Brumoy, &c. […] N’importe, le succès a passé son espérance ; il revient avec toutes les rançons, & dit à Orosmane : Mais graces à mes soins, quand leur chaîne est brisée, A t’en payer le prix, ma fortune épuisée ; Je ne le cèle pas, m’ôte l’espoir heureux, De faire ici pour moi, ce que j’ai fait pour eux.
Muses, qui dans ce lieu champêtre, Avec soin me fites nourrir ; Beaux arbres qui m’avez vu naître, Bientôt vous me verrez mourir. […] C’est au génie, & non au soin de plaire, à les placer.
Que penseroit-on d’une personne à qui on auroit confié le soin d’un malade ; & qui au lieu de lui faire prendre des remedes propres à le soulager, lui accorderoit tout ce qui peut augmenter son mal ? […] Quelque soin que l’on prenne de separer de la Comedie & des Romans, les images des déreglemens grossiers, on n’en ôtera jamais levenin.
Quand elles se disposent à quelque aventure qui offense la Madona & son Fils, qui sont à la ruelle du lit, elles ont soin de voiler le tableau, afin que le saint Enfant & sa mere ne le voient pas. […] C’est aux soins de Me. votre épouse que je dois la révolution qui s’est faite dans mon ame. […] Il est vrai que par ordre du Prélat un Grand Vicaire ad hoc examine toutes les scènes d’opéra qu’on y chante, & pour écarter les mauvaises pensées a grand soin de substituer les mots d’ami & d’amitié aux termes profanes d’amant & d’amour, souvent, il est vrai, aux dépens de la mesure & de la rime, mais au grand profit des bonnes mœurs.
Il falloit faire rire le Peuple ; & les meilleurs Poëtes furent obligés de s’abaisser à composer de pareils Ouvrages, qui ne furent jamais assez estimés pour qu’on ait pris soin de les conserver à la Postérité, puisque dès le huitiéme siécle, comme on voit par un passage d’Eustathe sur l’Odyssée, il ne restoit plus de ces Piéces que le Cyclope d’Euripide. […] Les soins qu’ils se donnoient pour des Représentations de Comédies, leur firent oublier le soin de leur Etat & de leurs Armées.
Je laisse à d’autres le soin d’en examiner le système, et d’exalter l’élégance et la force de votre style. […] Mais c’est confier le soin de vos triomphes à vos ennemis. […] Zima, né mélancolique, avait souhaité d’avoir pour maîtres, des Solitaires auxquels une certaine conformité d’extérieur l’avait attaché ; il s’était jeté de lui-même dans leur soin dès l’âge le plus tendre ; ainsi le monde n’avait pu employer en sa faveur aucun de ses remèdes, et le malheureux était livré à tout le danger de sa maladie.
Enfin ceux qui veulent travailler pour le Spectacle de la Nation, auront soin de s’instruire des noms qui conviennent à ses différens Drames.
Les Romains surpasserent encore ce semble tous ces soins.
Et néanmoins Dieu fit prévaloir sa sévérité à sa miséricorde, en commandant de faire lapider celui qui avait commis cette faute, afin de faire connaître à son peuple avec quel soin il devait éviter les choses qu’il lui avait interdites par sa Loi ; puisqu’il était même offencé, quand on y contrevenait en faisant des choses qui n’y étaient pas mêmes marquées précisément.
Les pèlerins devinrent tellement à la mode, que des personnes riches et charitables leur prodiguèrent des soins, et firent dresser des théâtres sur lesquels ces pieux comédiens représentaient tantôt quelque chrétien martyrisé, tantôt les miracles les plus étonnants, opérés par le pouvoir de Dieu ou par l’intercession des saints, et enfin les mystères de notre religion.
Les parents sont, pour l’ordinaire plus occupés de l’apparence et de l’extérieur, que du fond et de l’essentiel de l’éducation de leurs enfants : on ne s’attache à leur apprendre que la politesse, les belles manières et l’usage du monde ; en sorte qu’à dix ans ils sont en état de paraître dans les meilleures compagnies, où on a grand soin de les présenter.
La passion pour le Théâtre va si loin en France, que les mères les plus austères, celles qui évitent avec le plus de soin le Théâtre public et qui par conséquent n’ont garde d’y laisser aller leurs filles, ces mêmes mères assistent, sans aucun scrupule, avec leurs filles aux représentations des Comédies de Molière, lorsqu’elles se font dans quelques maisons particulières et que les Acteurs sont ou des Bourgeois, ou des Seigneurs : Souvent même on les voit applaudir à des parades bien moins châtiées que les Comédies en forme ; marque évidente d’une inconséquence dans la conduite, qui n’est malheureusement que trop commune parmi des gens d’ailleurs très respectables.
Malheureusement ce témoignage serait quelquefois équivoque ; aussi l’administration regarde-t-elle comme un de ses devoirs le soin d’aider et de provoquer ces manifestations de la joie et du contentement populaire. […] Et n’est-ce pas un soin digne de deux personnes vertueuses et chrétiennes qui cherchent à s’unir, de préparer ainsi leur cœur à l’amour mutuel que Dieu leur impose ? […] Promettez sur ce livre, et devant ces témoins, Que Dieu sera toujours le premier de vos soins ; Que sévère aux méchants et des bons le refuge, Entre le pauvre et vous vous prendrez Dieu pour juge ; Vous souvenant, mon fils, que, caché sous ce lin, Comme eux vous fûtes pauvre et comme eux orphelinu. » La comédie n’a pas un ton aussi imposant, aussi sévère ; mais combien elle est plus utile, et peut-elle être plus profitable pour l’universalité des citoyens ! […] Mais dans ce moment suprême, deux de ces sœurs qui consacrent leur existence tout entière à l’humanité souffrante, ont soutenu son courage par les soins les plus doux, les consolations les plus tendres ; aussi, lorsque son âme s’est séparée de son corps, portée sur les soupirs, les vœux sincères, les prières ferventes de ces deux sœurs, de ces deux anges de charité, aura-t-elle été admise au sein du Dieu de miséricorde !
il faut étudier avec soin la nature et travailler d’après elle ; autrement tout est forcé, contrefait et bâti en l’air. […] D'Urfey a grand soin d’avertir que Sancho est un madré paysan, un dessalé, un fin merle. […] Où sont les principes, où sont les effets d’une éducation à laquelle on a apporté tant de soins ? […] Car les règles qu’on s’applique et qu’on se prescrit soi-même, on les observe communément avec plus de soin. […] Nous croirons que vous ne tenez point de sales discours, lorsque nous saurons que vous avez soin de n’en point entendre.
La première fois qu’elle parut, je fus frappé ; je me hâtai de revenir, pour vérifier une ressemblance aussi singulière : je trouvai mon épouse tranquille, occupée des soins de sa maison : c’était précisément les mêmes traits, la même beauté : avec la même parure, on n’aurait pu distinguer Ursule de la nouvelle Actrice : pourtant, j’ai cru voir dans le sourire de madame D’Alzan plus de délicatesse.… Aussi, qui sourit comme elle ?
Quelles ames fortes oseront se croire à l’épreuve du soin que prend le Poëte de les corrompre ou de les décourager ? […] Enfin, de quelque sens qu’on envisage le Théâtre & ses imitations, on voit toujours, qu’animant & fomentant en nous les dispositions qu’il faudroit contenir & réprimer, il fait dominer ce qui devroit obéir ; loin de nous rendre meilleurs & plus heureux, il nous rend pires & plus malheureux encore, & nous fait payer aux dépens de nous-mêmes le soin qu’on y prend de nous plaire & de nous flatter. […] Ce n’est pas une légere alternative que de se rendre meilleur ou pire, & l’on ne sçauroit peser avec trop de soin la délibération qui nous y conduit.
Il semble donc que Corneille, en parlant ainsi, ait voulu faire la critique du goût de son siècle ; et qu’il s’excuse auprès de ses Lecteurs de ce que le dessein de sa Pièce ne lui a pas permis d’y placer la tendresse et les emportements si fort à la mode sur la Scène, c’est-à-dire de flatter la corruption générale ; puisqu’il est certain que, du temps de Corneille, aussi bien que de nos jours, on voulait dans la passion d’amour cette lâche faiblesse qui déshonnore notre Théâtre, en lui faisant perdre cette grandeur et cette austère majesté, dont les Anciens se servaient si avantageusement pour corriger le vice, et que les premiers de nos Modernes ont eu si grand soin d’imiter. […] Hersilie, dans la Tragédie de Romulus, aime avec innocence ; parce qu’elle aime, pour ainsi dire, malgré elle : mais elle cache son amour avec soin, et même elle n’en parle pas ; parce qu’elle veut tout tenter pour vaincre sa passion. […] Je ne répète point que ces sortes de corrections doivent être faites avec grand soin.
L’Écriture nous dit : Employés tous vos soins à garder votre cœur. […] C’est un scandale actif de paraître dans une Église d’une manière immodeste, quoique chacun puisse détourner ses yeux pour peu qu’il ait soin de son âme. […] Les hommes qui se poliçaient en differents Pays, ne s’accommodaient pas tous de ces cruautés, ni du silence des Prêtres qui cachaient avec grand soin leurs Mystères : Ils voulurent connaître les Divinités qu’ils adoraient. […] Il se trouvait accablé sous le poids d’une Charge qui l’engageait, quoique par un esprit de charité, à se mêler d’une infinité de soins exterieurs. […] C’est dans le second Point du Sermon qu’il a fait en l’honneur de l’Immaculée Conception, où parlant de ceux qui n’ont pas soin de ménager la grâce, il s’explique de la sorte.
Le Souverain doit avoir plus de soin d’accorder ses intérêts avec son devoir, et ses passions avec sa raison, que sa voix avec son Luth.
La République, jalouse de cet honneur, s’en est chargée depuis, par les soins du conseil permanent, qui a cru se devoir une Comédie permanente, comme un monument à sa gloire. […] Dans la Pologne, & dans les camps qu’on a formés aux environs, pour faire la revue des troupes, & exercer le soldat aux diverses manœuvres, on a eu grand soin d’y donner le bal & la comédie ; on y a fait venir des troupes de danseurs, d’acteurs & de musiciens allemands, italiens & françois, pour jouer tour à tour, & amuser l’officier & le soldat, qui, pendant le peu de jours que le camp dure, se seroient ennuyés sans doute, s’ils n’avoient eu des actrices. […] Dans le corps de cette artillerie on apprend avec soin à jetter une bombe aux pieds des actrices ; la décharge d’une batterie est une basse continue, dont le fameux Rameau n’a point fait mention dans ses Principes d’Harmonie.
Les jeunes Acteurs seront traités avec douceur ; on leur formera un bon tempérament par les soins qu’on en prendra, & sur-tout par une nourriture saine & agréable. […] On prendra un soin particulier de ceux & de celles qui auront des dispositions pour le chant, & l’on s’appliquera à former leur voix : ils seront separés des autres ; & ces Elèves seront destinés pour l’Opéra. […] Les Théâtres seraient donc, ou immédiatement sous la direction de Personnes publiques préposées au nom du Prince, ou laissés aux Magistrats-municipaux ; il semble même que la partie des Spectacles publics regardant plus particulièrement ces derniers, le soin de vrait leur en être confié : Dans ce cas, la Ville percevrait le produit des Représentations, & fournirait à la dépense, tant pour l’ordonnance générale des Spectacles, que pour l’entretien & l’habillement des Acteurs & Actrices.
La raison qu’on peut apporter d’un traitement qui paraît si dur, dont les lois Ecclésiastiques et civiles usent envers les Comédiens, c’est qu’il n’y a rien de plus indigne, je ne dis pas d’un Chrétien, mais d’un homme tant soit peu raisonnable, que de consacrer son esprit, ses soins, ses peines, et sa vie au divertissement de quelques fainéants, ou de quelques femmes mondaines, sans y être attiré que par l’amour, et par l’espérance d’un gain, peut-être un peu plus grand et plus commode, que n’est celui qu’il pourrait faire dans un métier légitime, honnête, et utile au public. […] Mais si c’est une femme mariée, ne blesse-t-elle pas encore davantage l’honneur dû à ce Sacrement, en employant ses soins, ses frisures, et son fard, pour se faire un visage de Comédienne ; afin de paraître belle aux yeux impudiques de tant de spectateurs qui la doivent regarder ? […] c’est pour cela que les Dames prennent tant de soin de se parer en y allant.
.° Il en écarte avec soin et le langage et les idées. […] On la présente dans le jour le plus frappant, avec les objections les plus séduisantes ; on en fait naître l’occasion avec soin, on la saisit avec empressement, on en fait débiter les principes avec complaisance. […] On peut même assurer qu’il n’y a rien de plus propre à inspirer la coquetterie que ses pièces, parce qu’on y tourne continuellement en ridicule les soins que les pères et les mères prennent de s’opposer aux amours de leurs enfants. » L’Abbé d’Aubignac, auteur, amateur, modérateur du théâtre, dont il a donné des règles dans sa Pratique, dit en parlant de Polyeucte de Corneille.
46.) sur le soin excessif de leurs cheveux, sur les frisures, les parfums, les baigneursf, les pommades, qu’à peine il permet à leurs femmes ; (C. […] 6. qu’un Magistrat devenu l’esclave de l’amour du spectacle, donne plus de temps et de soin à ces puérilités qu’aux affaires sérieuses dont il est chargé : « Absit ut Judex editionibus spectaculorum mancipatus plus ludicris curæ tribuat, quam seriis actibus. » La loi 2. […] On applaudit à la noblesse des sentiments de l’Actrice, qui la portent à rompre des fers que les seuls préjugés ont pris soin de forger.
Je laisse à quelques Sçavans, plus versés que je ne le suis dans les Antiquités Grècques & Romaines, le soin de débrouiller un fait aussi curieux.
On n'y reconnaît plus ces Anciens Prêtres, Ministres de l'Idolâtrie, comme Souverains Pontifes, ce n'est plus à l'honneur de quelques fantastiques Divinités que nos Poètes et nos Acteurs consacrent leurs travaux, ni qu'ils rendent des actions de grâces, quand ils y reçoivent des applaudissements ; Tous leurs soins ne vont qu'à complaire à la Cour de France et à la Ville de Paris, et leurs remerciements ne sont que pour les bienfaits dont nos Princes les honorent.
» Et ce que l'on ne doit pas oublier en ce discours est que les Hébreux n'avaient point estimé les Poèmes Dramatiques indignes de leurs soins, ni contraires à la sainteté de leur Religion, comme nous le pouvons juger par le fragment qui nous en reste de la Tragédie d'Ezéchiel, intitulée, La Sortie d'Egypte ; mais les Auteurs du Talmud, ou Livre de narration d'Enoch, condamnent les Mimes, chansons, danses et bouffonneries, auxquelles ils disent que les enfants de Caïn s'étaient trop adonnés, sans avoir parlé de Tragédies ni de Comédies.
Si nous sommes obligés de résister à nos passions dès le commencement, nous ne le sommes pas moins d’éviter avec soin tout ce qui est capable de les inspirer & de les entretenir. […] Quel est encore l’objet de ceux qui le représentent, & quelles peines, quels soins ne se donnent-ils pas pour jouer au naturel le jeu des passions ? […] Mais, poursuit Tertullien, celui qui veut préparer un breuvage ne détrempe pas le poison dans le fiel & l’absynthe ; c’est sous la douceur du miel qu’il a soin de cacher la mort. […] C’est un fait constant dans les Histoires, un fait que les Auteurs ont pris soin de remarquer, que l’époque de la debauche & du luxe qui ont perdu les Empires, est l’établissement des spectacles. […] On se plaignit alors que les Magistrats & le peuple négligeoient le soin des affaires publiques ; la jeunesse quitte ses anciens exercices pour courir aux théâtres.
Il fit substituer ceux-ci : De l’ouvrier actif qui cultive sa terre, citoyen estimé, les soins industrieux, dont lui-même a créé cet art nécessaire, dont s’occupent aux champs nos bras laborieux. […] Dans les nouveaux Colléges élevés sur leurs débris, on a fort peu de soin de la Religion des enfans ; les livres innombrables sur l’éducation, la plupart d’après l’Emile de Rousseau, à peine en disent un mot en passant, n’en prescrivent aucun exercice.
Enfin le plaisir reveillant de temps en temps le goust des plus curieux, les obligea de faire des vers bons ou mauvais, jusqu’à ce que l’art & l’intelligence en banirent la negligence & la temerité, & que les Acteurs se piquerent dans leurs ouvrages de beaucoup d’ordre, de soin & de reflexion. […] Il eut mesme des soins particuliers qu’il fit une espece d’Aqueduc pour porter de l’eau dans tous les rangs du Theatre, soit pour rafraichir le lieu, soit pour remedier à la soif des Spectateurs.
Ce soin même que prennent les auteurs des pièces de théâtre, de couvrir leurs mensonges de l’apparence de vérité, afin qu’elles puissent être agréables rend témoignage à ce que j’avance, et prouve invinciblement que l’esprit de l’homme est créé pour la vérité ; mais cet attachement prodigieux à des fictions et à des chimères, fait voir d’autre part qu’il est devenu plus vain que la vanité, puisqu’il préfère l’image à la réalité, des mets en peinture à une viande solide, et qu’il consume misérablement ses forces et sa vigueur à poursuivre des fantômes, et courir après l’ombre de la grandeur. […] , la nudité, les gestes, les airs lascifs des comédiens et comédiennes qui soit contraire à la modestie, supposé que les personnes qui y assistent ne puissent inspirer l’esprit du monde et de la vanité qui éclate dans leur parure, leurs actions, et tout leur maintien extérieur, supposé que tout ce qui s’y passe, les vers tendres et passionnés, les habits, le marcher, les machines, les chants, les regards, les mouvements du corps, la symphonie, les intrigues amoureuses ; enfin que tout n’y soit pas plein de poison, et semé de pièges, vous devez pourtant vous abstenir d’y aller, (je parle toujours avec saint Chrysostome) car ce n’est pas à des Chrétiens à passer le temps dans la joie, aux Disciples d’un Dieu homme qui n’a jamais pris sur la terre le moindre divertissement, à qui le rire a été inconnu, qui a donné au contraire sa malédiction à ceux qui rient, que l’Athlète qui étant dans la lice tout prêt d’en venir aux mains avec son adversaire, quitte le soin de le combattre pour prêter l’oreille à des folies, le démon nous attaque et tourne de tous côtés pour nous dévorer, il n’y a rien qu’il ne tente pour surprendre, il grince des dents, il rugit, il jette feu et flamme, et vous vous arrêtez tranquillement à ouïr ces extravagances, pensez-vous que ce soit par là que vous le surmonterez ?
Pourquoi l’image des peines qui naissent des passions effacerait-elle celle des transports de joie et de plaisir qu’on en voit naître, et que les auteurs ont soin d’embellir encore pour rendre leurs pièces agréables ? […] Lorsque vous revenez chez vous plein de l’image et épris des charmes d’une femme étrangère, votre propre femme vous paraît sans agréments, vos enfants vous sont à charge, vos serviteurs incommodes, votre maison ennuyeuse ; les soins journaliers de vos affaires vous fatiguent et vous pèsent, tous ceux qui vous approchent vous choquent et vous blessent.
Tant de soins montraient l’importance que le gouvernement attachait aux représentations dramatiques, et l’intention manifeste d’associer les poètes à la cause des mœurs et des lois ; ils y furent longtemps fidèles. […] « Mahomet aurait eu le défaut d’attacher l’admiration publique au coupable, si l’auteur n’avait eu soin de porter sur un second personnage un intérêt de respect et de vénération, capable d’effacer la terreur que Mahomet inspire.
Cependant malgré le soin que j’ai pris d’approcher autant que je l’ai pû, de la justesse de ses pensées, de la profondeur de son sens, de la noblesse de ses images, & du brillant de ses expressions, les Connoisseurs verront assez qu’il est extrêmement difficile de rendre dans le tour François, ce qui a été si heureusement pensé en Latin. […] D’où vient que l’immortel Richelieu, aussi superieur à l’homme par l’élevation du genie, qu’au sujet par l’étendue de l’autorité, ne dédaigna pas (dit-on) de délasser en traçant des vers Tragiques, une main qui tenoit le timon de l’Europe, & de donner à la réforme & à la perfection de la Scéne des soins qu’il déroboit aux affaires de la guerre, de l’Eglise & de l’Etat ? […] Ils donnerent à l’autre le soins de corriger les vices par la censure & les ris. […] Je ne demande point à ces Messieurs si jaloux d’élégance & d’agrément, s’ils ont eu droit de détourner le Chœur Tragique, (d’où est né l’Opera) de son premier office, je veux dire, du soin de faire valoir la vertu, pour le rabaisser à débiter de tendres folies. […] C’est donc à vous, Messieurs, (je parle aux Spectateurs, Censeurs nés de la plume des Poëtes, & du jeu des Acteurs) c’est à vous particulierement, & plus qu’à eux, d’employer vos soins à la réforme du Théatre.
Cette foule de gens prêts à les déprimer, qu’ils voyent comme en perspective, leur en impose, les fait tenir sur leur garde, & leur fait peser avec soin les èxpressions & les pensées dont ils se servent.
Quand on renouvela ce divertissement dans l'Europe, il commença par des Satires aigres et mordantes qui tirèrent bientôt après elles le libertinage, et cela fut corrigé par les Histoires Saintes que l'on y fit représenter ; et les personnes de piété en prenaient tant de soin, que l'on forma cette Confrérie de la Passion, qui possède encore l'Hôtel de Bourgogne, où l'on représentait des Histoires Saintes ; et où maintenant on en représente encore de toutes sortes.
» où l’on pourrait remarquer, qu’il défend plutôt de les chercher avec soin, que de s’en laisser récréer quand on les trouve : mais cependant il conclut, « qu’il faut éviter non seulement les plaisanteries excessives, mais encore toute sorte de plaisanteries : non solum profusos, sed omnes etiam jocos declinandos arbitror » : ce qui montre que l’honnêteté qu’il leur attribue est une honnêteté selon le monde, qui n’a aucune approbation dans les écritures, et qui dans le fond, comme il dit, est opposée à la règle.
» Philosophes les confirmeront dans cette opinion, s’ils veulent les écouter : Car ils leur conseilleront de fuir le luxe dans les habits pour condamner celui des autres, de laisser les ornements aux femmes, d’avoir plus de soin de briller par l’éclat de leurs Vertus, que par celui de leur Couronne et de leur manteau Royal, comme disait Aristote au grand Alexandre.
& afin que marchant sur ses traces nous montassions après luy sur le Calvaire, rien n’estant plus monstrueux qu’un Chrétien délicat, dont tout le soin est de ne rien souffrir, après avoir vû la sainteté même dans la souffrance en la personne d’un Dieu en croix. […] Si vous chanceliez aussi tant soit peu dans cet Evangile divin, bien soin de me donner vostre suffrage, vous vous rangeriez plustôt du côté de mes adversaires. […] Mais ils disent, que la pudeur suffit pour nous apprendre nostre devoir, si l’Ecriture ne s’en explique pas assez clairement : qu’elle se tait quelquefois à dessein sur des matiéres dont on ne parle point sans rougir, que l’on cache même avec soin, afin qu’elles soient toujours ignorées, & que dans ces rencontres son silence nous en dit bien plus que ne nous en diroient ses loix, verecundiam passa, plus interdixit, quia tacuit. […] Ainsi la loy particuliére contre les spectacles est renfermée dans ces paroles générales, « où il nous est défendu de suivre les desirs déreglez de nostre cœur & de satisfaire nos passions ; où il nous est ordonné de conserver avec un soin extrême la pureté du corps & de l’ame, Prov.
Le Phormion & l’Hécire furent jouées aux Fêtes Romaines, l’Andrienne fut donnée aux Jeux de la grande Déesse, la Déesse Cybele, l’an de la fondation de Rome 587, par ordre des Ediles Fulvie & Gabion chargés du soin des villes, des vivres & des jeux solemnels, par la troupe de L. […] Il est encore à remarquer que ce n’étoit point précisément l’Etat entier, comme chez les Grecs, qui faisoit la dépense des Spectacles ; mais seulement la Ville, qui en donnoit le soin aux Ediles. […] Rien ne seroit plus beau, sans doute, que des assemblées de plusieurs familles, où la jeunesse, sous les yeux de ses parens réunis, non seulement craindroit de leur déplaire, mais où chacun chercheroit encore à mériter par ses soins l’affection & l’estime de ceux parmi lesquels il rencontreroit l’objet de son amour. […] Cyr, encore sous les yeux du Ministere chargé du soin de leur éducation, venir représenter sur ce théâtre avec toutes les graces naturelles de la jeunesse, soutenues de la noblesse de leur naissance.
Pour les étrangers, vous savez bien que l’ignorance des règles, ou le peu de soin de polir leurs Ouvrages, leur fait souffrir toutes les extravagances que nous voyons sur leur Théâtre. […] . » En effet les honnêtes gens ne peuvent souffrir qu’un grand homme néglige le soin de sa gloire et de sa conservation pour conter des douceurs à sa Maîtresse ; et s’il arrive que ce grand homme perde ou la victoire ou la vie pour avoir trop écouté son amour, la compassion que l’on aurait pour lui sans cela se change en indignation, ou du moins elle diminue beaucoup. […] Elles sauront bon gré aux Auteurs de leur avoir épargné les scrupules qui naissent de ces sortes de spectacles, et d’avoir mis leur réputation à couvert de la censure : comme leurs soins s’étendent jusque sur leur famille, elles se réjouiront de ce que la Tragédie ne sera plus un divertissement qu’elles doivent défendre à leurs enfants, et en les portant à y assister, elles croiront avoir trouvé un moyen assuré de les retirer doucement des divertissements plus dangereux. […] Car si je suis passionné pour les Grecs, ce n’est qu’en ce point-là ; ils ont bien plus de soin que nous de garder toutes les bienséancesaq, et l’on peut dire qu’ils ont des égards pour les Spectateurs que nous n’avons pas.
Doit-on ajouter foi à ce que disent certaines personnes, que quelque soin qu'elles prennent de s'examiner, elles n'y trouvent pas matière de confession.
Mais jetons un coup d’œil rapide sur les ministres d’une religion austère, sur ceux mêmes qui en suivent extérieurement les préceptes, sur tous ceux qui la font servir à leurs lâches projets, soit pour satisfaire leur envie, soit pour protéger leur ambition, et nous trouverons comme compagnes inséparables de leurs caractères : l’insatiabilité, qui les rend avides de richesses, d’honneurs et de vénération servile ; l’égoïsme, qui les porte à tout faire pour eux-mêmes et à ne rien rapporter aux autres ; insensibilité, qui, après avoir endurci leurs cœurs à la vue des maux qui accablent l’humanité, à l’aspect des souffrances qui précèdent la mort, et que, dans leurs exercices, ils sont appelés à contempler, rend leur âme inaccessible aux douces impressions de la vertu et aux charmes de la sociabilité ; la cupidité, qui les rend sévères pour ceux dont la misère réclame des soins qu’elle ne peut assez récompenser, adulateurs et serviles auprès de ceux à qui les richesses et le faste permettent de faire de nombreux sacrifices.
Jusques-là il sera vrai de dire que dans nos spectacles le bon est trop mêlé, trop confondu avec le mauvais, pour qu’on puisse se reposer sur une Jeunesse inconsidérée & bouillante, du soin d’en faire la séparation, & de profiter de l’un sans ressentir l’impression de l’autre. […] Que de soins m’eût coûté cette tête charmante ! […] Le vieillard deshonoré confie à son fils le soin de sa vengeance. […] Une différence bien réelle, & que tout Auteur dramatique ne sauroit marquer avec trop de soin, c’est celle des mœurs. […] Brumoy ne contient que les meilleures Tragédies d’Eschyle, de Sophocle, & d’Euripide, qu’on n’a mis dans le Théatre Anglois que les Pièces les plus estimables de Shakespeare, de Dryden, d’Otway, & qui n’auroit d’ailleurs qu’une connoissance superficielle de notre langue ; cet étranger, dis-je, croiroit qu’un recueil en plusieurs volumes intitulé, Théatre François, ou Recueil des meilleures Pièces de Théatre, est un choix fait avec soin, & par une bonne main, des plus belles Tragédies qui ayent paru en différens tems sur la Scène Françoise.
Oui, si vous êtes véritablement persuadés que le Seigneur est votre Dieu, que lui seul mérite votre reconnoissance & votre amour ; il faut le servir avec plus de constance & de fidélité, il faut éviter avec plus de soin tout ce qui peut altérer cette sainteté, cette pureté de cœur qui peuvent seules vous rendre agréables à ses yeux ; il faut laisser aux adorateurs de Baal ces pompes, ces plaisirs, ces spectacles qui font partie du culte impie qu’ils lui rendent : si Dominus est Deus, sequimini eum. […] ne règne-t-elle pas dans ces spectacles d’un ordre inférieur, qu’on a multipliés à l’infini, & qu’on a pris soin de rapprocher du peuple, de peur sans doute qu’aucune classe de citoyens n’échappât à cette corruption ? […] Le Seigneur qui avoit confié à Saint Joseph le soin de sa propre famille, vous associe en quelque sorte à sa gloire en vous inspirant le désir de secourir par vos bienfaits des familles infortunées qui, par leurs besoins & leurs malheurs, sont des images sensibles de celle dans laquelle Jésus-Christ a voulu naître.
C’est un art chez les femmes de faire, de choisir & de placer les mouches ; on en fait de toutes sortes de figures, rondes, ovales, triangulaires, en croissan, en fleche, de toute grandeur ; invisibles, petites, médiocres, grandes : on en fait de plusieurs couleurs, selon la nature du teint ; la plupart sont noires, on les place de mille manieres : solitaire, simétrisée, en couronne, en ligne, en grand nombre, en petit nombre, selon le goût ou les desseins qu’on se propose, & les conquêtes qu’on médite ; on en met sur toutes les parties du visage, jusques sur le bout du nez : ces emplacements sont de la derniere importance, pour favoriser & faire mieux sortir les traits de la phisionomie, la fraîcheur & le coloris du teint ; chacune selon sa figure, sa grandeur, sa situation produit un effet bien différent, qu’on étudie avec le plus grand soin ; elles donnent un air galant, modeste, sérieux, enjoué, triste, majestueux, effronté, ce qui leur a fait donner des noms différents, qui formeroient un Dictionnaire de Toilette. […] Les Peintres étudient avec soin le coloris, il a fait la réputation de plusieurs Artistes célebres : l’art du coloris ne consiste pas seulement à donner à chaque objet sa couleur naturelle, mais à bien assortir les couleurs, de les bien répandre sur le tableau, dans le lointain ou dans le voisinage, dont les couleurs doivent tomber les unes sur les autres, afin de donner à chaque Groupe & à l’ensemble, le degré de teinte & de nuance, qui doit résulter de leur combinaison. […] Le sculpteur, dit-il, prend un morceau de bois, son ciseau le travaille avec soin, & ensuite il le polit & l’enlumine, le peignant en rouge avec du vermillon, comme les femmes se peignent le visage, & par son art il en couvre avec adresse, les taches, en remplit les creux & les rides comme les femmes remplissent les creux qu’a laissé la petite vérole, les rides que l’âge, l’infirmité, le fard lui-même ont répandu : Perliniens faciem rubricam omnem maculam quæ in ipsâ est operiens.
mes freres , s’écria-t-il, que je crains que cette femme qui a pris tant de soin pour plaire aux hommes, ne soit un jour notre condamnation, pour avoir eu si peu de soin de plaire à Dieu ! […] Et moi, Prêtre, moi, Evêque, quel soin prens-je de mon ame pour la parer des vertus, & vous plaire ?
Une mère honnête ne les donneroit pas à lire à sa fille ; elle la voit sur son théatre, apprendre par cœur, exercer avec soin, réciter avec passion, les mêmes Contes tournés d’une maniere plus licencieuse que dans l’original ; elle y applaudit, elle les verra bien-tôt réaliser. […] En Canada, où le bois est commun, il se construit des maisons de planches fort commodes, on en numérote avec soin toutes les parties, ensuite on les démonte, on les emballe dans un vaisseau pour les îles où il fait grand chaud & où le bois est rare. […] La crainte du ridicule, quand le théatre la donneroit, fait chercher avec plus de soin le moyen de le cacher, qu’ordinairement il enseigne, mais n’apprend pas à s’en corriger.
Q uels éloges n’avez-vous pas mérités, Monsieur lorsque vous voyant veuf, jeune encore, et peu riche, vous avez eu le courage de vous retirer à la campagne pour garantir votre fils, et votre fille de la corruption de la capitale, et vous livret tout entier au soin de leur éducation ! […] « Observez, avec soin, disoit-on à une enfant de onze à douze ans, observez de tourner amoureusement vos regards sur celui qui danse avec vous, et de les ramener avec langueur sur le parterre… N’oubliez pas, après avoir battu deux entrechats, de faire la pirouette et de déployer votre jambe… Le comble de l’art, disoit-on à une autre, est de savoir balancer doucement son corps en penchant le cou, en fermant à demi les yeux, en abandonnant ses bras… Dans l’allemande, ajouta-t-on quelques momens aprés, tout est perdu, lorsque le danseur et la danseuse restent froids. […] Cet homme ou cette femme, dont l’ame a été échauffée par des tableaux licencieux et s’est remplie de sornettes, ne peut guères s’intéresser aux soins du ménage, au travail du bureau, du comptoir, du magasin, de l’attelier ; que sais-je, d’un emploi quelconque, qui soit fastidieux et assujettissant ; le corps languit à la besogne, l’esprit est aux boulevards.
ces retours sentent le village d’une lieue ; je connais beaucoup de grandes dames qui ont commencé comme Clari, mais qui se gardent bien de finir comme elle. » Le pas est fait, ma mère est pauvre ; si elle veut être raisonnable et prendre bien la chose, j’aurai soin de sa vieillesse, autrement…. […] L’ plaisir est une marchandise qu’on doit mettre à la portée d’ tout l’ monde ; Montrouge et les Gobelins viennent ici, jouir à peu d’ frais, d’ tout c’ que Paris a d’ mieux. » En effet, je lus trois titres favoris des Variétés, du Vaudeville et du Gymnase ; un sourire de satisfaction m’instruisit du motif du curieux empressement de la petite bonne, et le nom d’un certain acteur que je nommai et qui la fit rougir en passant, me confirma que la jeune personne ne s’était pas seulement occupée de la garde des enfants confiés à ses soins, et que les coulisses du Montparnasse recelaient son heureux vainqueur. […] Et que le théâtre, épuré par les soins d’une équité incorruptible, devienne une école publique, où tous les âges puissent, sans rougir, puiser des leçons de morale, et s’amuser sans blesser la pudeur.
Qu’on parcoure dans les histoires du théâtre les anecdotes de ce peuple célèbre, dont on a daigné enrichir nos bibliothèques avec autant de soin que des vies des grands hommes ; on n’en trouvera point dont il n’ait éclaté quelque aventure galante, sans compter les désordres obscurs dont on ne parle pas, tant on y est accoutumé. […] La première grâce fut accordée aux Actrices qui dans une maladie mortelle avaient reçu le baptême ou les derniers sacrements, et en étaient revenues ; mais comme on ne doit pas se fier à leurs paroles, il faut avant que de leur accorder aucun sacrement, examiner avec soin si véritablement repentantes, elles agissent dans des vues de religion, que le Juge des lieux y envoie un Commissaire ; et si elles donnent de bonnes preuves de leur sincérité, qu’on les leur accorde, pourvu que l’Evêque le juge à propos : « Ante omnia diligenti observatione, an pro salute animæ poscant, Judices Inspectoribus missis sedulo observent si tamen antistites probaverint. » (L. […] On se rit des soins inutiles d’un mari jaloux : il a beau se tourmenter toute l’année, un seul bal de l’Opéra détruit toutes ses précautions.
Ainsi donc, après avoir mis à part, avec l’admiration et tous les égards qui leur sont dûs, l’esprit, le génie et l’art qui brillent dans la satire du Tartufe, et qui ont aveuglé le public sur ses défauts, comme la pompe et les richesses l’aveuglent ordinairement sur ceux des riches, on peut dire que son instruction s’est bornée à donner aux honnêtes gens l’avis qu’on pouvait les tromper sous un masque noir comme sous un masque blanc, ou sous l’habit ecclésiastique comme sous l’habit de laïc ; ce qui ressemble au soin de leur apprendre que les brigands et les voleurs, qui se mettent en embuscade aux coins des édifices profanes, pour surprendre et dépouiller les passants, se cachent aussi derrière les temples, quand ils croient y être plus avantageusement placés ; or, l’on n’attendait pas après une telle révélation ; tout le monde en conviendra ; donc la plus savante, la plus ingénieuse attaque dramatique a été dirigée contre un moulin à vent. […] Quand on organise une battue pour la destruction des loups sauvages, on a soin de n’armer que des gens bien intentionnés, ayant la permission et la capacité de porter une arme et de bien ajuster, qui sont conduits par un lieutenant de chasse, et soumis à ses ordres, à qui encore il est défendu sous des peines sévères de tirer sur d’autres bêtes que les malfaisantes qu’il leur est même enjoint d’épargner lorsqu’elles se trouvent au milieu du troupeau, confondues avec leurs innocentes victimes, dans la crainte de blesser celles-ci quoiqu’il soit facile de les distinguer de leurs ennemis, etc.
cependant, nihil est ab omni parte beatum , foit faute d’argent, de tems ou de soin, l’Entrepreneur, qui l’auroit cru, n’a pas eu des habits de théatre, il a falu emprunter les habits, les robes, les jupes, les coëffures des plus hupés. […] Le Directeur de la comédie, qui jouoit le rôle d’Henri IV ; voulut leur donner de quoi boire, il avoit eu le soin de préparer du vin, sans doute de Champagne, c’est le nectar du pays ; il en distribua lui même, ainsi que tous les autres acteurs, sur le théatre, aux loges, au parterre.
Est-ce par vos soins que l’étoile du matin se lève & se couche ? […] Il lui a formé une compagne aimable, semblable à lui, qu’il lui a unie par des liens indissolubles ; il lui fait naître d’autres lui-même qui lui font tous les jours goûter les douceurs de la société, les charmes de la tendresse & du respect ; il peut avec des amis vertueux, par un commerce de sentimens, de services & de plaisirs, goûter des délices pures & innocentes ; des exercices honnêtes, un travail conforme à son goût & selon ses talens, n’est pas moins utile à sa santé qu’amusant & récréatif ; la campagne lui déploie ses richesses, & paye avec usure le soin qu’il prend de la cultiver, les arbres lui présentent des fruits, les prairies font éclorre des fleurs, les troupeaux font couler des ruisseaux de lait, il peut déclarer une guerre innocente aux habitans de l’air.
O n a cherché avec soin les causes de la décadence des Sciences & des Arts.
On applaudit à la noblesse des sentimens de l’Actrice, qui la porte à rompre des fers que les seuls préjugés ont pris soin de forger .
Travaillez, policez avec grand soin les écrits dans lesquels vous vous moquez des fautes d’un Auteur : montrez que vous en savez plus que celui que vous reprenez.
Vous avez eu si peu de soin de ménager sa réputation, que vous ne lui faites garder aucun dehors de bienséance.
Ceux qui ont pris soin de comparer le Théâtre tel qu'il est aujourd'hui avec celui des anciens, trouvent que le nôtre est beaucoup plus dangereux, et que les comédies de nos Poètes sont plus propres à allumer les feux de l'amour impudique.
Rien au contraire n'est plus propre à l'inspirer que ses comédies, parce qu'on y tourne éternellement en ridicule les soins que les pères, et les mères prennent de s'opposer aux intrigues amoureuses de leurs enfants.
L’a-t-elle tenue nuit et jour, pour ainsi parler sous ses ailes, avec tant de soin, pour la livrer au public et en faire un écueil de la jeunesse ?
Les Prêtres eux-mêmes, dit l’Ecriture, abandonnèrent le soin du Temple, et négligèrent les sacrifices, pour aller prendre part aux jeux que leur Grand Prêtre faisait représenter sur la place.
de Sénancourt, voulant donner un échantillon de son orthodoxie, a bien soin de dire que ces sortes d’alliances spirituelles deviennent rares depuis que les croyances se perdent, et c’est lui-même qui fait remarquer ces derniers mots, imprimés en lettres italiques, à la page 265 du Mercure du dix-neuvième siècle, que j’ai indiqué dans le chapitre Ier qui précède.
En gros l’un des plus justes, et des plus raisonnables soins que nous puissions prendre, est celui de nous rendre maîtres de nos passions, quelles qu’elles soient, de les mortifier, de les réprimer, de les étouffer mesme, si nous le pouvons, et de nous mettre dans un tel état, que nous nous conduisions, non par ces mouvemens brutes et aveugles, mais par la pure lumiere de la foi, et de la raison.
S’il paroît quelque fille élevée avec soin, & loin des occasions, c’est une Agnès, dont on se moque, & qu’on a bien-tôt déniaisée, ou qui instruite à l’école de la nature forme, dit-on, les plus violens desirs, fait cacher son jeu, tromper les plus clairvoyans, jouer son père, sa mere, son maître, son tuteur, & s’entendre avec son amant. […] Pourquoi tous ces soins, ces rafinemens, ces artifices ? […] Le plus grand soin des meres & des nourrices est la parure ; on fait d’un enfant une poupée. […] Quelle croute, si on n’avoit soin chaque jour de délayer son visage, & qu’on y appliquât une couche sur l’autre !
Comme cet incomparable Docteur de l’Eglise Grecque a demeuré quatorze ans dans Antioche, capitale de la Syrie ; et quatre dans Constantinople, où la Cour faisait son séjour ordinaire ; et où par conséquent les spectacles étaient très fréquents ; il ne faut pas s’étonner qu’il ait employé si fortement son zèle et son éloquence, pour déraciner un abus qu’il croyait si préjudiciable au salut des âmes, dont Dieu lui avait confié le soin. […] Secondement il ordonna à ses Suffragants d’avoir grand soin d’empêcher qu’aux saints jours des Dimanches et des Fêtes, on ne jouat aucunes Comédies ; et qu’on ne fît même aucunes sortes de représentations. […] Or l’Evangile nous apprend que l’horreur que nous devons avoir du péché, nous doit porter à éviter avec grand soin les moindres occasions d’offenser Dieu, jusqu’à nous arracher l’œil, et nous couper la main droite, s’ils nous sont une occasion de chûte. […] Car ils ne doivent pas apporter moins de vigilance, d’application, et de soins à faire respecter et craindre la majesté du Dieu qu’ils adorent, laquelle est blessée par la corruption des bonnes mœurs ; qu’ils en apportent à faire révérer le Souverain qu’ils servent, en faisant observer ses ordonnances.
Sganarelle dit des choses très-sensées, auxquelles on a soin qu’il en ajoute d’impertinentes, & l’on enveloppe ensuite le tout sous le vernis du ridicule. […] … Son plus grand soin est de tourner la bonté & la simplicité en ridicule… […] Des Arcis & moi, sommes obligés de vous laisser : Mesdames, nous allons prendre des soins bien doux ; ils auront pour but de vous rendre inséparables. […] Nous n’en différons pas : mais ma sœur a des embarras, des peines ; le soin de nos Enfans, le gouvernement de sa maison & de la nôtre : on n’est pas a soi, avec tant d’affaires. […] Il y donne tous ses soins.
Vade, & jam ampliùs noli peccare ; & les encourager à travailler avec plus de soin pour arriver jusques à une veritable & solide guerison. […] On se repose sur l’absolution qu’on en reçoit, & on n’a presqu’aucun soin de s’en corriger.
« Le Prince qui fréquente le théâtre, dit-il, n’est bientôt plus le même, tous ses devoirs l’importunent, il se lasse des soins de la royauté, et s’en décharge sur ses Ministres. […] Il est digne de nos autels, son tonnerre inspire l’effroi, il prend le soin du bonheur de la terre, etc.
L’Auteur a eu soin de donner la préférence à ceux qui l’exposoient moins à répéter les mêmes argumens. […] On a grand soin de soustraire au Spectateur tout ce qui pourroit le blesser. […] Nous laissons à d’autres, dit-il, le soin de faire l’apologie de la Comédie, de peur qu’en nous recusant, on ne nous replique : M. […] Or, pense-t-on que cet ordre soit sans inconvénient, & qu’en augmentant avec tant de soin l’ascendant des femmes, les hommes seront mieux gouvernés ? […] Son plus grand soin est de tourner la bonté & la simplicité en ridicule, & de mettre la ruse & le mensonge du parti pour lequel on prend intérêt.
., les tartufes de justice, d’indulgence ou de pitié, de patience ou de modération, de modestie, de grandeur d’âme, d’amour filial ; et vous n’aurez aucun doute non plus qu’une satire en comédie dirigée contre une hypocrite de tendresse maternelle, comme il y en a effectivement, sur qui, par le jeu d’un Brunet ou d’un Potier, qui représenterait la marâtre, on livrerait à la risée publique le ton, les soins empressés, les caresses, les émotions ou les tendres élans du cœur d’une mère, ne portât une atteinte funeste à la plus précieuse des vertus, et ne détruisit en peu de temps l’ouvrage du génie supérieur qui a défendu si éloquemment la cause de l’enfance et mis à la mode, en les faisant chérir, les premiers devoirs de la maternité. […] En présence d’institutions de toute espèce et pour tout besoin, organisées avec un soin scrupuleux, suivant toutes les règles de la prudence, dont les maîtres et sous-maîtres sont choisis par des supérieurs qui ont passé par tous les grades, subi eux-mêmes toutes les épreuves, les concours, les examens sévères sur les études et la capacité, sur les principes et la moralité, épreuves qu’ils font subir aux aspirants avant de leur accorder le droit d’instruire et former les autres, droit qui encore n’est que la faculté de transmettre avec une autorité respectable à leurs élèves ou disciples soumis, obligés de les écouter, des préceptes ou des leçons dès long-temps préparées et approuvées, déclarées classiques, après avoir été épurées au creuset de la sagesse et de l’expérience ; en présence de semblables institutions, dis-je, et de tels instituteurs, je vois une confusion de professeurs, auteurs, acteurs et actrices, ou maîtres et maîtresses, d’une institution différente, isolés, éparpillés, aventuriers, errants, sans unité, obscurs ou distingués, estimables ou méprisables, licencieux, effrénés, etc., qui ont la plus grande influence sur les mœurs qu’ils font métier de corriger, sans être obligés de prouver qu’ils en ont, et trop souvent sans en avoir ; qui sont sans mission régulière, sans titre ou sans caractère (observez qu’il ne s’agit pas ici d’écrivains qui publient simplement leurs pensées, mais d’instituteurs qui ont des écoles ouvertes dans toute l’Europe, qui appliquent leurs soins presque à tous les genres d’instruction, qui se chargent de l’éducation et de la réforme des deux sexes, des trois âges et de toutes les conditions) ; sans titre, dis-je, sans guide, sous le rapport essentiel, dont la dépendance immédiate est nulle dans l’intérêt des mœurs, qui n’ont que des chefs d’entreprise, ou spéculateurs, traitants, hommes ou femmes, pieux ou impies, croyants ou athées, édifiants ou scandaleux, à qui il suffit surtout d’avoir de l’argent et de l’industrie pour diriger une troupe de comédiens, ou maîtres de cette école, choisis comme eux ; qui, étrangers au grand corps constitué centre de l’instruction et de l’éducation publiques, et sans être astreints à aucune de ses plus importantes formes de garantie, jouissent également du droit d’instruire et de former ou réformer, en transmettant, non en maîtres, avec une autorité respectable, des préceptes ou leçons dès long-temps préparées et approuvées, mais en sujets tremblants, des leçons toutes nouvelles et hasardées pour la plupart ; non à des élèves soumis et obligés de les écouter, mais à des disciples-juges auxquels ils sont obligés, au contraire, de soumettre et préceptes et leçons, et leurs personnes mêmes, qui sont tous sifflés ou applaudis, rejetés ou admis, selon le goût et le bon plaisir des écoliers.
Tous les jours remise sur le métier & retouchée avec soin ? […] Leur conduite n’est pas moins insensée, la première Adoratrice, c’est elle-même qui rend à son corps un vrai culte, & plus qu’à la divinité ; on s’est toujours fait un point de religion d’orner les Temples & tout ce qui sert au culte de Dieu ; mais jamais on n’a tant fait pour aucun Dieu, qu’une Actrice en fait pour sa parure ; jamais autel n’a été paré avec autant de soin que sa tête, jamais Prêtre n’a montré plus de zèle que la femme de chambre & qu’elle-même, jamais dans aucune Religion les Fêtes où on les honore n’ont été aussi fréquentées que la toilette qui revient tous les jours avec la même solennité. […] Esther y est indifférente, Judith la recherche avec soin, Magdelaine en fait le sacrifice, toutes trois avoient des bonnes intentions, mais leur conduite est bien différente : Esther au moment décisif d’être présentée au Roi pour recevoir la couronne, ne demande aucune parure ; indifférente à tout, elle prend ce qu’on lui donne, non quæsivit mundum muliebrem .
Qu’on ait donc grand soin de n’admettre aucune piece, je ne dis pas grossierement licencieuse, mais efféminée, qui ne soit dans la règle des mœurs ; qu’on ne se charge pas d’un rôle vicieux, que le vice soit toujours puni, qu’on quitte absolument le théatre, pour ne pas perdre les autres & soi-même. […] des gens curieux, légers & frivoles, qui veulent tout voir, excepté eux-mêmes ; des gens oisifs & paresseux, dont l’unique occupation est de ne rien faire, l’unique soin de n’avoir aucun soin, passant du lit à la table, de la table au jeu, du jeu au spectacle, sans discernement & sans goût ; des gens accablés d’affaires, qui comme dans un port après l’orage vont à la comédie se délasser ; des gens fatigués de querelles domestiques, qui vont s’y consoler ; des gens sans caractère, esclaves de la coutume, qui y suivent la mode & la foule ; de vrais libertins, qui veulent satisfaire leur goût pour le vice, & repaître leurs yeux & leur imagination d’objets impurs ; des jeunes gens, qui sous les drapeaux de la galanterie courent apprendre le rôle, le langage & les maximes de l’amour, & s’enfoncer de plus en plus dans le bourbier de la corruption.
Pétrone, qui n'était pas un pédant sévère, compare l'amour du théâtre à l'ivresse, et assure qu'il fait le même ravage que l'ivrognerie, et que les jeunes gens doivent avec un soin égal éviter l'un et l'autre : « Ne perditis addictus obruat vino mentis vigorem, nec in scena sedeat plausor. […] La vertu y est plus attaquée : des charmes naturels, une douceur engageante, le soin continuel de plaire, attirent un essaim d'adorateurs, qui tantôt surprennent dans leurs pièges, tantôt abusent de la facilité dans leurs entreprises. […] Peut-on donc regarder le spectacle comme contraire à la piété, à l'éducation de la jeunesse, même des filles, qui ont moins de prétexte et plus de danger que les garçons, puisque n'ayant ni chaire, ni barreau, ni tribunal à remplir, elles n'ont pas besoin, comme les Magistrats, les Avocats, les Prédicateurs, de s'accoutumer à parler en public, que la fragilité du sexe, la vivacité des passions, la vanité et la tendresse les rendent infiniment plus susceptibles des impressions théâtrales, et les exposent davantage à la poursuite de ceux à qui on a étalé leurs grâces, et qu'enfin destinées à vivre dans leur maison et avoir soin d'une famille, la dissipation et le goût du plaisir sont encore plus à craindre pour elles.
Un Auteur qui a mis tous ses soins à faire un bon Poëme, peut jetter un coup d’œil sur celui qui doit en représenter le Héros.
Il augmenta le nombre des combatans pour l’encherir sur Auguste : Mais sa cruauté rendant tous ses soins suspects, la pluspart des personnes de qualité ou de merite ne se rendirent à cette Assemblée que par crainte ou par maxime de Cour, & n’y goûterent qu’en tremblant les plaisirs offerts & la joye preparée.
Je me flatte que cette traduction leur sera d’un grand secours, et pourra leur tenir lieu d’un long usage ; s’ils ont soin de la comparer avec l’original.
Les maximes établies avec plus de soin sont les plus conformes aux passions, et par conséquent les plus fausses ; et, si un vice y est quelquefois condamné, c’est pour en justifier quelque autre plus éclatant et plus dangereux.
Les maximes qui y sont établies avec plus de soin, sont les plus conformes aux passions, et par conséquent les plus fausses ; et si le vice y est quelquefois condamné, c’est pour en justifier quelque autre plus éclatant, mais plus dangereux.
Mes soins pour Léonore ont suivi ces maximes. […] L’on peut même assurer, dit l’Auteur déjà cité4, qu’il n’y a rien de plus propre à inspirer de la coquetterie, que ces Pièces, parce qu’on y tourne perpétuellement en ridicule les soins que les pères et mères prennent de s’opposer aux engagements amoureux de leurs enfants. […] Elles voient les mères de Théâtre en faire autant, elles ne voient pas les filles en faire mieux ; au contraire elles voient tous leurs projets réussir, et leur industrie tromper les soins et la vigilance des personnes chargées de leur conduite. […] On a soin d’en supprimer les endroits trop libres, et qui pourraient les corrompre. […] qu’ils développeraient avec soin les suites et les effets funestes des spectacles ; et qu’enfin ils n’oublieraient rien pour déraciner ce mal, et faire cesser cette source de corruption.
Il eut soin de les faire instruire dans la doctrine, et dans la piété chrétienne. […] Lorsqu’il voulait prendre quelque résolution, il examinait auparavant avec soin les raisons de part, et d’autre et ne se déterminait que suivant les lumières qu’il recevait dans les prières qu’il présentait à Dieu pour cet effet. […] La plupart des hommes ne pensent d’ordinaire dans leurs infirmités qu’à soulager leur corps, et n’évitent rien avec plus de soin, que la grande application d’esprit, comme étant nuisible à la santé. […] Bientôt après le travail excessif qu’il avait pris en l’état où il était, et le soin des affaires échauffèrent tellement son poumon, que la fièvre le prit avec des accès, et des douleurs si violentes qu’il fut à l’extrémité. […] Tous leurs soins ne vont qu’à complaire à la Cour de France, et à la ville de Paris ; et leurs remerciements ne sont que pour les bienfaits dont nos Princes les honorent.
Pour s’en mieux assurer la possession, ils ont obtenu, ce qui est incroyable, universellement ignoré, qu’ils ont grand soin de ne pas divulguer, & qui pourtant & très-certain, ils ont obtenu dis-je que deux Comédiens françois & italiens soient Censeurs nés & Reviseurs en charge des pieces foraines, avec le droit de retrancher tout ce qu’ils jugeront à propos. […] Oui, pour conserver la gloire prétendue des Théatres de la ville, & tenir les autres dans l’asservissement & le mépris, on a soin de tenir les boulevards enchaînés dans la sottise & le vice.
N’a-t-il pas bonne grace de dire que jusqu’à lui on n’avoit fait du spectacle que de foibles apologies, que personne n’avoit exposé les raisons avec soin ? […] Il faut laisser aux Confesseurs le soin de décider ces sortes d’affaires, & ne pas les abandonner au jugement d’une infinité de gens qui se prévalent de tout, & ne sont pas assez sages pour s’arrêter à ce qui est permis, même par les plus relâchés.
On rapporte l’exemple de la mère de sainte Macrine sœur de saint Grégoire de Nysse, qui avait un si grand soin de sa fille, qu’elle ne lui permettait pas de lire des Fables ni des Comédies, regardant comme une chose honteuse de gâter un esprit encore tendre, par toutes ces Histoires tragiques de femmes, dont les fables des Poètes sont remplies, ou par les idées mauvaises des Comédies. […] On peut même assurer qu’il n’y a rien de plus propre à inspirer la coquetterie que ses Pièces, parce qu’on y tourne perpétuellement en ridicule les soins que les Pères et les Mères prennent de s’opposer aux engagement amoureux de leurs enfants.