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162. (1764) Comédie pp. 252-254

tome premier.

163. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XV. Les spectacles éteignent le goût de la piété. » pp. 133-137

Aussi ne trouve-t-on jamais de chrétiens aux spectacles ; et si on en trouve, dit-il, c’est une marque qu’ils ne le sont plus. » « La morale de notre religion est aussi invariable que ses dogmes ; ce qui blessait la conscience des premiers fidèles peut-il n’être pas interdit à tous les chrétiensbe ? 

164. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

C’est dans les mœurs, dans une éducation dure et sévère, dans une conscience pure et ferme, que germe la valeur et le courage7 ; le meilleur Chrétien, disoit le grand Gustave, est toujours le meilleur soldat ; et le plus mauvais de tous sera toujours celui qui, élevé dans le mépris de tous les devoirs religieux, moraux et civils, a cédé durant la flexibilité des premières années au sentiment des plaisirs sensuels, qui a dû s’en pénétrer, s’en nourrir pour en rendre l’expression avec vérité. […] « Si j’envisageois la chose en ministre de l’Eglise, en prêtre et interprête du Dieu de nos pères, je mettrois sous vos yeux l’essentielle et invincible incompatibilité des spectacles mimiques et de l’esprit de la religion ; je ferois jaillir de la manière la plus vive l’étonnant contraste de l’histrionisme et de l’Evangile ; je ferois évanouir comme l’ombre ces maximes illusoires et démenties dans le cœur même de ceux qui les étalent, touchant l’utilité et la décence du théâtre moderne8 ; je dirois à tous les Chrétiens rassemblés dans la contemplation d’une de ces farces de fureur ou d’amour : vous qui dans la réception du premier et du plus important bienfait d’une religion céleste, avez juré à l’Eternel un divorce sacré d’avec toutes les pompes du monde et des passions sensuelles ; songez-vous que votre attachement à ce brillant étalage de vices et de crimes, n’est qu’un long et opiniâtre parjure ? […] J’avoue de bonne foi que je n’en découvre aucun qui puisse du premier abord combattre le mal avec une sorte d’égalité. […] « Qu’avec cela l’antique religion reprenne ses droits, ses ministres leur première considération, que le zèle se rallume dans leurs cœurs ; que l’instruction des peuples soit appuyée de l’exemple des pasteurs.

165. (1700) IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, etc. [Sermons sur tous les sujets de la morale chrétienne. Cinquiéme partie] « IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, &c. » pp. 95-126

Mais aprés vous avoir avoüé que ceux de nôtre temps sont moins criminels que les leurs, je n’avoüeray pas pour cela, qu’ils soient toûjours innocens ; & je veux vous faire voir, que quelque soin qu’on ait apporté à en ôter le scandale, & à les rendre moins suspects & plus honnêtes, ils sont encore assez criminels, pour animer le zele des Predicateurs, & pour inferer que plusieurs n’y peuvent assister sans peché ; nous le verrons dans mon premier Point ; & le second, qu’étant toûjours dangereux à l’égard de tout le monde, il est rare & bien difficile d’en retourner aussi innocent que l’on y est venu ; ce sera tout le partage de ce discours. […] Je vous diray donc, encore une fois, que quoyque ces spectacles, dont on est si passionné, ne soient plus cruels, ni si infâmes qu’ils l’étoient en ces premiers temps, ils ne sont pourtant guere moins dangereux, & qu’eû égard à la disposition de plusieurs, c’est à dire de ceux qui connoissent leur foiblesse, & qui n’en ont déja que trop d’experience sur ce point, c’est sans contredit un peché mortel ; quoyqu’il ne leur soit pas évident qu’ils donneront consentement à toutes les pensées, & à tous les desirs criminels que ces objets pourront faire naître. […] Mais que feront tant d’autres gens, qui n’ont ni la foiblesse des premiers, ni l’obligation des seconds, & qui n’ont à répondre que d’eux-mêmes ? […] Or c’est ce que nos spectacles, tout innocens qu’on les croit, ont de commun avec ceux des premiers temps, contre lesquels les saints Peres se sont récriez avec tant de force ; aussi pressoient-ils cette raison, quand on leur alleguoit que tous les spectacles n’étoient pas criminels, qu’il y avoit des jeux, des combats de Lions contre d’autres bêtes feroces, des courses de chevaux, & des Tournois qui étoient plus innocens que nos bals & nos comedies : ces Peres répondoient, qu’ils étoient toûjours dangereux à un Chrétien, qui y reprenoit insensiblement l’esprit du siecle, qu’on ne revenoit pas si facilement de la dissipation d’esprit où l’on s’étoit jetté, en se permettant ces divertissemens trop mondains, & que les personnes de pieté devoient s’en éloigner comme d’un écueïl funeste à la dévotion.

166. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VIII.  » pp. 195-221

 16, rapporte ce trait : nous avons besoin de veiller à toute heure, pour avancés que nous soyons dans la perfection, d’autant que nos passions renaissent, même quelquefois après avoir vécu long-tems en réligion, & avoir fait un grand progrès dans la vertu : comme il arriva à Silvain, Réligieux de Saint Pacôme, dans le monde il étoit comédien de profession, & s’étant converti & fait Réligieux, il passa plusieurs années dans une mortification exemplaire, sans qu’on lui vit jamais faire aucun acte de son premier métier ; vingt ans après il pensa pouvoir faire quelque badinerie, sous prétexte de récréer ses Freres, croyant que ses passions fussent tellement amorties, & qu’elles n’eussent plus le pouvoir de le faire passer au-delà d’une simple récréation ; mas le pauvre homme fut bien trompé, car la passion de la joie se réveilla tellement, que des badineries, il passa aux dissolutions, de sorte qu’on résolut de le chasser ; ce que l’on eût fait, sans un des Réligieux qui demanda grace, & se rendit sa caution, promettant qu’il se corrigeroit, ce qu’il fit, & veçut depuis très-saintement : Naturam expelles furcâ tamen usque recurret. […] Le carnaval duroit jusqu’au premier lundi de carême, il falut soutenir un procès devant le Pape, & la plus grande persécution devant le Roi d’Espagne. […] Mais tout ces petits combats n’ont rien de décisif, la vraie, la grande victoire fut remportée par l’un des premiers & des plus riches Bénéficiers, qui a prononcé l’oracle le plus tranchant ; & du plus grand poids ; il a assuré que la comédie est si bien permise en Italie, & en Espagne, que tous les Réligieux, & jusqu’aux Capucins, y vont habituellement, & même déguisés en femmes, mascarade fort inutile, s’il leur est permis d’y aller ; il a chez lui un concert où l’on chante les airs d’opéra, les arriettes Italiennes, où les Dames sont très-bien reçues, & plusieurs y tiennent leur partie d’une maniere brillante ; enfin ce pieux Ecclésiastique s’étoit chargé de former les actrices de la comédie bourgeoise ; il les exerçoit avec soin, & tenoit pour elles, école de déclamation, & ne manquoit pas aux représentations d’aller juger du fruit de ses leçons. […] Dans la petite ville de Figeac, où se trouve une riche Abbaye, un Chapitre fort pauvre, & un petit Sénéchal ; on s’est avisé de dresser un théatre de société, dont cinq ou six Dames, autant de Chanoines & autant de Magistrats, qui font à peu près toute la Ville, ont fait les honneurs, & joué quelque rôle ; entr’autres le Procureur du Roi, premier acteur, a donné ses conclusions sur la scéne, en habit d’arlequin ; on auroit bien souhaité jouer quelque piéce de Sophocle ou d’Aristophane, ce théatre se seroit rendu célebre par un air d’érudition, & on auroit fait honneur aux Lascaris pour qui on y a beaucoup de vénération, ce fameux savant, qui, lors de la prise de Constantinoble par Mahomet, apporta en Occident, parmi bien d’autres, les manuscrits Grecs de ces poëtes ; cette fête a duré trois ouquatre mois, à la grande satisfaction des graces qui y ont étalé le chef-d’œuvre de la toilette ; mais hélas, il s’y est mêlé du tragique, dont le funeste dénoument a dispersé les acteurs, & interrompu le spectacle !

167. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien troisieme. Le danger des Bals & Comedies découvert par l’Auteur des Sermons sur tous les sujets de la morale Chrétienne de la Compagnie de Jesus. » pp. 26-56

Mais aprés vous avoir avoüé que ceux de nôtre tems sont moins criminels que les leurs, je n’avoüerai pas pour cela, qu’ils soient toûjours innocens ; & je veux vous faire voir, que quelque soin qu’on ait apporté à en ôter le scandale, & à les rendre moins suspects & plus honnêtes, ils sont encore assez criminels, pour animer le zele des Predicateurs, & pour inferer que plusieurs n’y peuvent assister sans peché ; nous le verrons dans mon premier point ; & le second, qu’étant toûjours dangereux à l’égard de tout le monde, il est rare & bien difficile d’en retourner aussi innocent que l’on y est venu ; ce sera tout le partage de ce discours. […] Je vous diray donc, encore une fois, que quoyque ces spectacles, dont on est si passionné, ne soient plus cruels, ni si infâmes qu’ils l’étoient en ces premiers tems, ils ne sont pourtant guere moins dangereux, & qu’eû égard à la disposition de plusieurs, c’est à dire de ceux qui connoissent leur foiblesse, & qui n’en ont déja que trop d’experience sur ce point, c’est sans contredit un peché mortel ; quoyqu’il ne leur soit pas évident qu’ils donneront consentement à toutes les pensées, & à tous les desirs criminels que ces objets pourront faire naître. […] Mais que feront tant d’autres gens, qui n’ont ni la foiblesse des premiers, ni l’obligation des seconds, & qui n’ont à repondre que d’eux-mêmes ? […] Or c’est ce que nos spectacles, tout innocens qu’on les croit, ont de commun avec ceux des premiers tems, contre lesquels les saints Peres se sont récriez avec tant de force ; aussi pressoient-ils cette raison, quand on leur alleguoit que tous les spectacles n’étoient pas criminels, qu’il y avoit des yeux, des combats de Lions contre d’autres bêtes feroces, des courses de chevaux, & des Tournois qui étoient plus innocens que nos bals & nos comedies : ces Peres répondoient, qu’ils étoient toûjours dangereux à un Chrétien, qui y reprenoit insensiblement l’esprit du siecle, qu’on ne revenoit pas si facilement de la dissipation d’esprit où l’on s’étoit jetté, en se prrmettant ces divertissemens trop mondains, & que les personnes de pieté devoient s’en éloigner comme d’un écueïl funeste à la devotion.

168. (1674) Le Theâtre François pp. -284

Témoignage áuantageux que leur rend vn des premiers Magistrats de France. […] Livre Premier. […] I’ay donné aux premiers tout le Liuré precedent, ie deuoüe celuy cy aux autres, c’est à dire aux Comediens de France, & particulierement à ceux qui composent les deux Troupes de Paris. […] Témoignage áuantageux que leur rend vn des premiers Magistrats de France. […] Mais quatre personnes de cette Troupe s’estant engagées auec l’Hostel de Bourgogne, & se trouuant en possession des premiers rôles de beaucoup de pieces, ceux qui restoient furent hors d’estat de continuer.

169. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Il dit qu’il y avait de grandes beautés dans son premier projet du Roi Arthur. […] Sa troisième chanson est une sorte d’ironie sur la chute de nos premiers pères. […] Berinthie Actrice du premier ordre est impudente et impie. […] Le Digne, l’un des premiers personnages du Relaps. […] C’est là qu’on les tire de l’assoupissement, qu’on les guérit des dégoûts, et qu’on leur redonne leur première ardeur.

170. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XX. Suite des prétendus talents du Comédien & de la Déclamation théatralle. » pp. 63-85

Elle sert non-seulement à l’Auteur, mais encore au Lecteur, à l’un, à juger de l’effet d’une période, accompagnée d’un ton & d’un geste convenables ; à l’autre, à se mettre à la place du premier, & à sentir ce qu’il veut lui dire. […] Place-t-on au premier rang, dans le Temple de Mémoire, les machines de l’Opéra, dont le jeu cause une si douce surprise ?

171. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre IX. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques n'étaient point infâmes parmi les Romains, mais seulement les Histrions ou Bateleurs. » pp. 188-216

engagés aux Jeux Scéniques, par la faiblesse de leur sexe de recourir à la bonté de l'Empereur, pour être restituées en leur premier honneur et bonne renommée, quand elles voulaient retourner à la pratique d'une vie honnête, ce qui témoigne assez que l'infamie ne s'était point étendue sur les Comédiens ni sur les Tragédiens, parce que les femmes n'y jouaient point, et que ces Acteurs étaient bien plus modestes et plus estimés que tous les Mimes et Bouffons de ces Jeux, on leur eût bien plus facilement accordé cette grâce, et cette loi ne les eût pas oubliés s'ils avaient été compris en celle dont la sévéritél. […] Et Macrobe soutient que les Histrions n'étaient point infâmes, et le prouve par l'estime que Cicéron faisait du fameux Roscius Comédien, et d'Esope excellent Tragédien, avec lesquels il avait une étroite familiarité ; et par les soins qu'il prit de défendre les intérêts du premier devant les Juges ; où le mot d'Histrions ne signifie que les Joueurs de Comédie et de Tragédie, comme il résulte assez clairement de l'exemple qu'il en tire de Roscius et d'Esope seulement, et de ce que auparavant il avait montré que les Danses malhonnêtes et désordonnées, qui étaient propres aux Bouffons et vrais Histrions, étaient condamnés par tous les sages au siècle de ces deux célèbres Acteurs.

172. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « II. Point. » pp. 201-218

Si on pouvait ainsi se prévaloir du silence de Jésus-Christ, on justifierait les combats sanglants des gladiateurs et quantité d’autres dérèglements qui régnaient alors dans le monde, et dont il parle aussi peu, sa mission était bornée au peuple Juif qui était demeuré dans sa première simplicité, et n’avait jamais été tenté d’imiter les Romains et les Grecs dans ces divertissements profanes, accoutumé dans son domestique à des plaisirs plus innocents et plus tranquilles, il ne leur enviait pas ces plaisirs aussi dangereux que tumultueux. […] Ces choses portent leur condamnation avec elles, c’est contre cette dissipation, cette perte de temps prodigieuse, tout ce jeu de passions qui en produisent de pareilles, à ces larmes arrachées par leur vive image, cette impression contagieuse de nos maladies, ces parures, ces chants efféminés, ces yeux pleins d’adultères, cet enchantement du spectacle, cette agitation violente d’un cœur qui doit être le sanctuaire de sa paix, ces éclats de rire si peu convenables à des Chrétiens qui sont captifs sur le bord des fleuves de Babylone, et doivent attendre à tout moment la décision de leur sort éternel, en un mot tout cet amas de périls que les théâtres réunissent dont un seul est suffisant pour perdre une âme dans l’état de faiblesse où le péché de notre premier Père nous a réduits.

173. (1777) Des divertissements du Carnaval « Des divertissements du Carnaval. » pp. 92-109

Ainsi auraient répondu avec confiance ces premiers Chrétiens, à qui on n’avait rien à reprocher, si ce n’est qu’ils ne paraissaient jamais dans le cirque, qu’ils fuyaient le théâtre, et les spectacles publics ; qu’on ne les voyait, ni couronnés de fleurs, ni vêtus de pourpre ; qu’une modestie inaltérable régnait dans tous les états ; qu’ils ne connaissaient point dans les âges, de saisons de plaisirs ; que leurs divertissements toujours honnêtes et toujours purs, étaient autant de leçons de vertus et de bienséance, et qu’en tout temps ils étaient Chrétiens. […] Dira-t-on qu’on donne toute liberté à ses sens, parce qu’on doit se répentir au premier jour des libertés qu’on leur aura données ?

174. (1777) Des Spectacles « Des Spectacles. » pp. 75-92

Et certes, à moins qu’on ne veuille étouffer jusques aux premiers principes du bon sens et de la Religion, par quel artifice nouveau peut-on accorder l’Evangile avec les spectacles ? […] La morale de notre Religion est aussi invariable que ses dogmes ; ce qui blessait la conscience des premiers fidèles, peut-il n’être pas interdit à tous les Chrétiens ?

175. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie. » pp. 1-132

Car premièrement, c’est avec beaucoup de fondement que dans cette question l’on récuse l’autorité des Pères des cinq premiers siècles. […] Il n’est donc pas vrai, comme on va le prouver, que les Pères dans les premiers siècles, en condamnant les Spectacles, n’ont eu en vue que l’idolâtrie dont ces premiers siècles étaient souillés ; ou qu’ils ont supposé qu’ils ne méritaient d’être condamnés, que parce qu’il y avait toujours beaucoup d’impuretés et de dissolutions. […]  » Le Concile d’Arles premier de l’année 314, Canon 546. « Pour ce qui est des joueurs de Théâtre, nous voulons qu’ils soient privés de la Communion tant qu’ils en feront profession. […] C’est en quoi l’on a pu se tromper, quand on a dit dans l’exposé que les Auteurs Ecclésiastiques des premiers siècles de l’Eglise, comme Salvien et Lactance n’ont condamné les Spectacles que par des raisons particulières qui ne se rencontrent pas dans ceux de ce siècle : on a apporté ci-devant l’autorité de Salvien. […] Première Partie, Chapitre 23, de son Introduction, il dit que les Comédies même honnêtes sont dangereuses et nuisibles à la dévotion.

176. (1715) Dictionnaire de cas de conscience « COMEDIE. » pp. 739740-750

CAS PREMIER. […] Pour répondre en peu de mots à ces deux difficultés, il faut présupposer que, comme nous l’avons dit en répondant au premier cas, les Comédiens sont excommuniés. C’est ce qui est évident 1°. par le cinquième Canon du premier Concile d’Arles que nous avons cité. 2°. 

177. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

Pourquoi persiffler nos Auteurs modernes qui cherchent à la rendre ainsi qu’à sa première aurore, chaste & sévère ? […] L’antiquité m’offre la fameuse Théodora, Actrice célèbre, Femme de Justinien premier. […] Il aurait succombé sans les sages conseils de Théodora, & la prudence de Bélizaire & de Mundus ; elle rétablit l’Empire Romain dans sa première splendeur. […] Ils les rendirent vénérables en les consacrant toujours à quelques-uns de leurs Dieux, & les mettant sous la charge des premiers Magistrats. […] Qu’un Homme du premier rang, pour s’amuser, s’avise d’assassiner, ne sera-t-il pas puni comme celui qui le fait croyant ôter par ce moyen la connaissance de ses vols ?

178. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE V. Des Comédiens. » pp. 156-210

Il n’y aura sans doute guère de Ministres au monde qui n’admirent en cela la Politique des deux premiers Césars, et qui ne pensent qu’il est très utile de l’imiter, soit dans les Monarchies, soit dans les Républiques. […] Des lois très simples peuvent remédier à tous ces abus : j’en ai fait l’objet d’un autre ouvrage que celui-ci, et j’en destine l’hommage à Nos Seigneurs le Gouverneur de Paris, et les quatre premiers Gentilshommes de la Chambre du Roi, comme préposés à la Police et spectacles. […] Ainsi des autres, chaque rôle étant doublé par l’Acteur en second de celui à qui le rôle est destiné en premier. […] J’ai remarqué que ces Messieurs pendant les dix premières années des vingt de service qui leur acquièrent la vétérance et la pension, sont forcés, vu la faiblesse de leurs honoraires, de contracter des dettes qu’ils ont peine à acquitter pendant les dix dernières années qu’ils sont au Théâtre, et qu’il leur en reste encore à payer sur la pension de retraite que sa Majesté leur accorde. […] Soumis eux-mêmes au Règlement, ils ne pourraient étendre leur autorité au-delà des bornes qui leur seraient prescrites, ni se piquer d’une indulgence préjudiciable au bon ordre dont ils seraient comptables en première instance aux Gouverneurs, aux Intendants, aux Chefs des Parlements, aux Subdélégués ou autres Magistrats ou Préposés qu’il plairait à la Cour d’indiquer.

179. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [P] » pp. 441-443

La Pièce rentra dans le néant avec son Auteur ; mais la justice du premier & la générosité du Philosophe passeront à la postérité.

180. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [Q] » pp. 444-446

Les Parodies de nos Opéras demandent moins de précautions que celles des Tragédies ; l’amour est ordinairement l’âme des premières ; l’héroïsme de la vertu s’y montre rarement, quoiqu’à tout moment on y voye des Dieux & des Héros : dans les dernières au contraire, à côté d’une fadeur, il peut se rencontrer une maxime sage, qu’il faudra bien se donner de garder de présenter sous une face ridicule, en fût-elle susceptible.

181. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XIII et dernier. De l’utilité de l’art théâtral, et des dangers attachés à la profession de Comédien, sous le rapport des mœurs. » pp. 223-228

Nous pouvons donc nous vanter de posséder de nos jours, des sujets du premier mérite dans tous les genres.

182. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre III. De la Fable Tragique. » pp. 39-63

Les Interlocuteurs de ce premier Acte, sont enveloppés d’un nuage épais, qui laisse entrevoir avec peine leur état, & les raisons qui les font agir. […] Il est inutile de s’étendre sur cette prétendue régle ; au premier coup d’œil on en sent tout le mérite.

183. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VI. De la Poésie de style. Si elle fait seule la destinée des Poëmes. » pp. 94-121

Ils nous éclairent sur la valeur des premiers. […] Le petit nombre de ceux qui connoissent cette Pièce, par eux-mêmes ; le grand nombre de ceux qui ne la connoissent que sur le raport des premiers, lisent & voyent le Cid avec un grand plaisir.

184. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XVIII. Prétention des Comédiens au titre d’homme à talens, mal fondée. » pp. 19-44

La réputation que ceux-ci se sont acquise, étoit indépendante de leur premier état. […] Alors ce que la nécessité, ou l’amour-propre avoient engagé de faire une fois, est tourné en habitude ; c’est ainsi que parmi nous, les graces avec lesquelles Arlequin dansa son premier Ménuet, ont déterminé à le lui demander toujours dans la suite.

185. (1774) L’homme du monde éclairé « L’homme du monde éclairé » pp. 150-171

Il ouvrit le chap. premier du livre V, intitulé : Préjugés légitimes contre le Théâtre, & il y trouva les réflexions suivantes. Premier préjugé contre le Théâtre.

186. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre II. Charles XII. » pp. 32-44

Depuis, ayant eu chez les Turcs plus de loisir & moins d’instruction, il étendit plus loin son indifférence ; c’est-à-dire, qu’il l’étendit à tout : il ne conserva de ses premiers principes que celui de la nécessité & prédestination absolue : dogme qui favorisoit & justifioit sa témérité. […] Cela peut être vrai des Luthériens modernes, mais Luther & ses premiers sectateurs détruisent le libre-arbitre.

187. (1705) Pour le Vendredy de la Semaine de la Passion. Sur le petit nombre des Elûs. Troisiéme partie [extrait] [Sermons sur les Evangiles du Carême] pp. 244-263

Or où sont ceux qui soient plus fidelles à ce vœu qu’au premier ? […] ce fidelle qui imite la candeur & la bonne foi des premiers Chrétiens, qui marche sur leurs traces : un homme qui n’est vigilant que pour empêcher que le vice n’entre dans son ame, qui n’est juste que pour abandonner lui-même ses droits temporels & soûtenir ceux de ses Freres, qui n’est puissant, grand, élevé en autorité que pour défendre ceux qui ont besoin de son appui, & proteger le foible & l’innocent : heureux que pour combler les pauvres de ses bien-faits : sincere qui n’entretient pas le vice en le dissimulant : désinteresse qui ne trahit pas son ministere pour un vil interêt : charitable qui ne fait pas ses largesses du bien d’autrui ; mais qui fait de son bien propre le patrimoine de l’indigent : patient qui ne murmure pas contre la main Toute-puissante qui le frappe, & qui pardonne une injure si-tôt qu’il l’a reçuë : doux & affable au milieu de l’éclat & de la pompe qui l’environne, pénitent dans la prosperité comme dans l’adversité, joïeux dans les maux comme dans les biens.

188. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre I. Que les Spectacles des Anciens ont fait partie de la Religion Païenne. » pp. 2-35

Les Pères de l'Eglise naissante en ont parlé de cette sorte, et les ont absolument défendus aux premiers Chrétiens avec menaces d'Anathème. […] décrivant au long l’origine des Jeux Séculaires, qui furent célébrés sous Publicola premier Consul, avec beaucoup de dévotion durant trois nuits, l’attribue à la guérison miraculeuse des trois Enfants de Valésius, et aux révélations qu’ils eurent de la part de Pluton et de Proserpine, que leur père en crut les auteurs, et auxquels il en voulut rendre grâces par cette pieuse cérémonie.

189. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

Lors donc qu’on dit dans les Auteurs que les Chevaliers occupaient les quatorze premiers rangs du Théâtre, il faut entendre les deux premiers étages. […] Voici ce que le Théâtre des Grecs avait de particulier dans ce premier département. […] Toutes les maximes de l’Evangile y sont entièrement opposées, et l’exemple des premiers Chrétiens doit assez nous en convaincre. […] Alipe frappé des acclamations du peuple, ouvrit ses yeux et reprit sa première passion pour les spectacles. […] Sentiments des premiers Scholastiques, principalement de S.

190. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Fêtes de Théatre. » pp. 95-114

PAR un ancien usage, la ville de Toulouse fait un feu d’artifice pour chaque nouveau premier Président du Parlement. […] Toulon n’eût il pas mieux fait de suivre l’exemple du premier Président de Toulouse, & de convertir les fusées en aumônes ? […] A Nîmes le 13 Novembre 1771, jour de la rentrée du nouveau Conseil-supérieur, M. de la Boissiere, premier Président, fit un discours dont la Gazette de Monaco, contre son usage, ne vante pas l’éloquence, après lequel il donna un grand dîné à ses confreres.

191. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IV. Du Clergé considéré comme protecteur et fondateur des Comédiens du troisième âge en France, et comme en ayant lui-même exercé la profession. » pp. 113-119

Les deux premiers prennent fin à l’époque de Charlemagne.

192. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VII. De l’inconséquence de quelques prêtres ignorants envers les Comédiens, et de leur fanatisme mis en opposition avec l’autorité du pape et avec la conduite éclairée du haut clergé et des ecclésiastiques sensés en France. » pp. 134-140

Des prêtres proscrivent les théâtres et les comédiens, et c’est le cardinal le Moine, prince de l’église, légat du pape, qui acheta l’hôtel de Bourgogne, à Paris, pour le donner aux premiers comédiens qui parurent en ce royaume.

193. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CONCLUSION, de l’Ouvrage. » pp. 319-328

Cependant dans ces premiers Poèmes dramatiques, ainsi que dans ces derniers, l’Auteur se proposait pour but principal de plaire à ses Spectateurs : car soit qu’il voulut les corriger, soit qu’il voulut simplement les amuser, il est certain qu’il ne pouvait réussir ni dans l’un ni dans l’autre de ces projets, qu’en faisant sur leurs esprits une impression, qui leur rendit aimables ou ses leçons ou ses jeux ; si quelques Poètes n’ont pû arriver à ce but ce n’est point la faute du Théâtre, mais uniquement de l’Auteur ou de l’Acteur, comme on va tâcher de le faire sentir.

194. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE IV. Traité de la Danse de Cahusac. » pp. 76-104

Il désireroit fort d’avoir été au premier bal qui fut tenu dans le paradis terrestre. […] Etienne, premier Martyr, sont les Rois, gloriosus Apostolorum chorus, chorus sacratus Martyrum. […] Ce tableau, ridicule au premier coup d’œil, n’est que trop juste dans son allégorie. […] Ces fêtes, commencées dès l’aurore, continuées dans le jour, poussées bien avant dans la nuit, dégénererent bien-tôt en images plus libres, & de ce premier pas vers la corruption elles se précipitèrent avec rapidité dans la plus affreuse licence.

195. (1834) Discours sur les plaisirs populaires « Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles » pp. 1-33

parce que Dieu a dit à notre premier père : « Vous mangerez votre pain à la sueur de votre visage », l’homme serait condamné à rester toujours courbé sous le joug du travail ? […] Lorsque Dieu a soufflé sur le visage de notre premier père pour lui donner la vie, n’a-t-il pas doué sa face des muscles qui expriment nos besoins, nos sentiments, nos douleurs, nos affections, nos peines, et d’autres par lesquels nous manifestons notre satisfaction, notre joie et nos plaisirs ? […] « Comme au premier de nos poètes, au maître de notre langue poétique, au créateur de nos trois scènes, au père du théâtre ab !  […] Et encore aujourd’hui, quatre ans après 1830, tous nos artistes, hommes et femmes, tenant de près ou de loin à nos théâtres, ont été repoussés des églises romaines sous la juridiction d’un archevêque ; et pour adresser à Dieu leurs vœux en faveur d’un de nos premiers lyriques2, dont ils accompagnaient la triste et mortelle dépouille, ils n’ont pu trouver de temple que celui des Invalides.

196. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE I. Du sombre pathétique. » pp. 4-32

Abbé, ni le Maître des novices, ni les autres Religieux, ni les domestiques, ni ceux mêmes qui la déshabillent et la servent dans sa maladie, s'avisent de soupçonner son sexe, que sa jeunesse, sa délicatesse, son teint, sa beauté, ses grâces, et tout ce que la plume des Poètes et des Romanciers prodigue à peu de frais à leurs héroïnes, devaient au premier coup d'œil faire deviner aux moins attentifs. […] Elle le surprend quelquefois regardant son portrait qu'il avait conservé, et portait sur son cœur (par dévotion), le baisant, l'arrosant de ses larmes, sans jamais lui dire un mot, lui faire un signe, se laisser connaître ; et pour comble de prodige, (car tout est prodige dans l'empire de l'amour) cet amant imbécile, qui la voit, qui l'entend toujours à ses côtés, qui connaît au premier mot d'Orvigni le beau-frère de sa maîtresse, qu'il n'avait presque pas vu, ne connaît pas celle dont il avait les traits toujours présents, et qui l'avait connu au premier son de sa voix au milieu de cent autres. […] Je ne sais si ce Poète a fait son cours de théologie à Genève, mais je sais que sur cette thèse, une Université Catholique ne lui eût pas accordé la palme académique de Docteur, Le Comte de Comminge est, dans le genre sérieux, un second Tartuffe (bien inférieur au premier).

197. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

Dans les quatre premiers actes de cette satyre, coupée en scenes, tout se passe au pied du lit du Maréchal, qui quoique mourant parle toujours & très-long-temps contre toute vrai-semblance. […] Après douze ans, le succès du Siege de Calais l’a enhardi, il a été se montrer sous son premier non : Multa renascentur quæ jam cecidere. […] La médaille d’or, prix dramatique établi depuis peu sur le modèle des prix académiques, ce qui peut-être a donné à l’Académie l’idée de proposer l’éloge de Moliere pour sujet de son prix, fut donnée au sieur Belloi par le Duc de Fronsac, premier Gentilhome de la Chambre en survivance, alors en exercice, en grande pompe de la part du Roi, en plein foyer, au milieu des Poëtes & des Actrices, c’est-à-dire sur le Parnasse & l’Olimpe réunis. […] Ce premier fait est alteré. […] Ils se partagerent sur ses complices, & par un second arrêt qui les absout donnerent lieu à la cassation du premier.

198. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Dix-Septième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 282-286

Mon ami, sans ma première faute, mon cœur, à l’heure que je te parle, mon faible cœur, serait égaré.

199. (1804) De l’influence du théâtre « PREFACE. » pp. -

Quand le souffle empesté de longs orages politiques a corrompu, détruit ou renversé ce que l’Etat offrait de plus pur et de plus imposant, on ne saurait, sans un juste sentiment de reconnaissance et d’admiration, voir son premier Magistrata en relever les débris, en réparer les ruines, et ajouter même à l’éclat de son ancienne splendeur.

200. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXI. Réflexions sur la vertu qu’Aristote et Saint Thomas après lui ont appelée Eutrapelia. Aristote est combattu par Saint Chrysostome sur un passage de Saint Paul. » pp. 117-123

Voilà donc ce qu’il a pensé de la vertu d’eutrapélie peu connue des chrétiens de ces premiers temps.

201. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IX. Les spectacles nuisent au bonheur et à la stabilité des gouvernements. » pp. 96-101

« Les Romains eurent le même sort que les Grecs : ils durent toute leur gloire à l’éducation de leurs premiers ancêtres et à la vie laborieuse qu’ils menaient.

202. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Sixième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 40-72

D’abord emportée par un zèle amer, j’aurais voulu anéantir Comédies, Opéras, Danses, Bals… Mais, ce premier mouvement calmé, j’ai vu qu’il était insensé de chercher à diminuer les plaisirs de la vie, parce qu’ils ont des abus ; j’ai trouvé qu’il y avait un moyen fort simple de conserver des amusemens aussi piquans, aussi louables, aussi utiles, que ceux que le Théâtre nous procure, sans nous exposer aux inconvéniens. […] Une jeune Beauté voit également, dans une glasse fidelle, ses attraits & ses défauts : elle sourit aux premiers ; une main adroite diminue & fait disparaître les seconds. […] Le Théâtre étend & généralise la corruption, en raison de nos dispositions, & cette première source des effets corruptifs des Représentations, est la plus abondante.

203. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre III. Que les anciens Pères de l'Eglise défendirent aux Chrétiens d'assister aux Jeux du Théâtre, parce que c'était participer à l'Idolâtrie. » pp. 57-89

Et certes il n'y avait point d'apparence de souffrir que des âmes qui venaient de se purifier de leurs vieilles corruptions, qui s'étaient sanctifiées dans les eaux du Baptême, qui étaient parvenues à la connaissance du vrai Dieu, et qui par les mouvements du Saint Esprit, et en la présence des Anges avaient renoncé courageusement à Satan, à son service, et à toutes ses pompes ; que ces Ames, dis-je, témoignassent encore cette inclination à leurs premières impiétés, qu'elles fussent tous les jours abandonnées au culte des Idoles, qu'elles reconnussent un Bacchus et une Vénus, infâmes protecteurs des Ivrognes et des Débauchés, pour des puissances Divines, et qu'à la vue de tout un peuple, et à la face du Ciel et de la Terre, elles retournassent au service des Démons, dans le plus superbe lieu de leur Empire, et dans la plus glorieuse pompe que la superstition leur ait jamais consacrée. […] « Quand je pense que vous oubliez notre Doctrine et nos Enseignements au premier souffle de Satan, que vous avez abandonné la révérence du Carême, pour vous laisser prendre aux filets du Diable, et que vous courez à ces Jeux de Chevaux ou Cavalcade de Satan, j'en suis triste et même irrité.

204. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « LA PREMIÈRE ATTEINTE CONTRE CEUX QUI ACCUSENT LES COMÉDIES » pp. 1-24

Au Concile d’Auxerre tenu sous le Pape Dieudonné, canon premier, commande qu’on ne fasse ni jeux, ni charmes, ni actes diaboliques. […] Isidore nous l’apprend livre premier Du service de l’Eglise, chapitre 40.

205. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE LIVRE DE J.J. ROUSSEAU, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 21-65

« Il s’ensuit de ces premières observations, que l’effet général du Spectacle est de renforcer le caractère national, d’augmenter les inclinations naturelles, et de donner une nouvelle énergie à toutes les passions. […] « De ces nouvelles réflexions il résulte une conséquence directement contraire à celle que je tirais des premières.

206. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Qui s’est jamais avisé de balancer l’autorité des premiers par celle des derniers ? […] On peut donc, avec raison, conjecturer de cette première preuve que les Comédies étaient exemptes des infamies des autres Spectacles, comme vous l’allez encore mieux voir. […] Vous protestez que vous vous êtes servi avec beaucoup d’exactitude des trois premiers moyens, et que vous n’avez pu trouver dans la Comédie, la moindre apparence des excès que les saints Pères y condamnaient avec tant de raison. […] C’est ici où il faut parler plus particulièrement du premier dessein de la Comédie, de la fin, et de ses effets. […] On pardonnerait avec peine à un homme du monde d’ignorer ces premiers principes de la Religion, mais qui pourra le pardonner à un Théologien ?

207. (1684) Epître sur la condemnation du théâtre pp. 3-8

Mon âme, qui se sent de sa grandeur première, Vole vers cet objet, s’y livre toute entière ; Et goûtant, à longs traits, l’aimable vérité, Conçoit pour tout le reste une illustre fierté.

208. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — Avertissement » pp. 72-80

Je ferais un volume, et non pas un avertissement, si je voulais rapporter les sentiments de tous les Pères des autres siècles ; on les verra dans les traductions suivantes, et on les trouvera conformes à ceux des premiers siècles; ils désapprouvent tous la Comédie, par tous ces endroits qui se trouvent dans celles de ce temps d'une manière encore plus délicate, et par conséquent plus dangereuse que dans les Comédies anciennes.

209. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver sur le Théâtre de la Réformation. Avant Propos. » pp. 118-127

Ma première idée avait été de faire l’examen de presque toutes les Tragédies du Théâtre Français : je voulais les placer chacune dans des classes différentes ; en distinguant celles que je conserve telles qu’elles sont ; celles que je conserverais, si elles étaient corrigées ; enfin celles que je rejette.

210. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

Cependant c’est cet orgueil et cette complaisance, qui gâta tellement l’esprit du premier Angeh, que Dieu ne le peuti souffrir un moment en sa présence. […] Elles ont continué, et cette première démarche a été la cause de toutes les autres, elles s’en sont confessées, mais elles n’ont pas quitté les occasions dangereuses. […] On ne devient pas libre dans l’esclavage : car lorsqu’on converse avec les femme, Platon dit qu’il en sort de certains esprits lymphatiques, qui s’unissant à ceux qui sortent de nous, forment la chaîne qui nous serre, et nous captive ; ce sont des vapeurs malignes qu’exhale notre concupiscence, qui se joignant à celles qu’elles rencontrent, s’épaississent et se condensent, en sorte qu’il se fait une espèce de soudure qui unit et qui attache l’un à l’autre inséparablement ; de sorte que comme pour séparer deux choses étroitement unies, il faut faire des efforts violents, et mettre de l’espace entre deux, de même il faut absolument que vous vous résoudiezl à vous séparer de toutes les compagnies dangereuses, et vous en éloigner de fort loin, de peur qu’elles ne vous rejoignent, et ne vous fassent revenir dans votre premier état.

211. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE II. De la Tragédie. » pp. 65-91

Voilà ce que d’habiles gens, des connaisseurs délicats, remarquent au premier coup d’œil ; « au lieu que nous autres petits Auteurs, en voulant censurer les écrits de nos maîtres, nous y relevons, par étourderie, mille fautes, qui sont des beautés pour les hommes de jugement. »by C’est donc votre fautebz de n’avoir pas senti pourquoi M. de Crébillon a conservé au caractère d’Atrée toute la noirceur qu’il a trouvée dans l’original Grec, à très peu de chose près ; c’est votre faute de n’avoir pas senti pourquoi ce Sophocle Français a mis, dans la bouche de ce monstre ce vers terrible qui vous révolte si fort ; c’est votre faute enfin de ne pas savoir que plus un Scélérat est heureux, plus il est en horreur à tous ceux qui le connaissent. […] Prault, 1726, Chant premier, p. 2.) […] [NDE] Lucrèce, De Rerum natura, Livre premier, v. 101 : « tant la religion put conseiller de crimes ! 

212. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

Il cite quelques vers de M. de Maniban, grand-père du premier Président du Parlement de Toulouse, qui depuis quarante ans a gouverné cette illustre compagnie avec autant de prudence et de politesse que de dignité. […] Tel était le scandale que donnaient aux païens et aux fidèles les mauvais Chrétiens des premiers siècles qui s’oubliaient jusqu’à fréquenter la comédie. […] Il s’éleva même une troisième troupe sous le nom d’Enfants sans souci, de Prince des sots, qui représentaient des folies ou sottises ; elle s’accommoda avec les deux premières, et le public vit indifféremment sur les trois théâtres, des mystères, des moralités, et des sottises, et à dire vrai, des sottises partout.

213. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VIII. De l’excommunication des Comédiens. » pp. 176-199

Telles sont les courtisanes d’Italie ; en se faisant inscrire sur le registre du Magistrat, se mettant dans le corps des courtisanes, s’établissant dans les maisons publiques, se livrant au premier venu, elles se dénoncent de fait et de droit notoirement pécheresses publiques, et dès lors doivent être refusées à tous les sacrements, quoiqu’elles ne soient pas excommuniées. […]  77) excommunie les filles Chrétiennes qui se marient à des Comédiens : « Si quæ fidelis viros Scenicos habeat, à comunione arceatur. » Le concile de Carthage (ann. 398.) étend l’excommunication à ceux qui au lieu de se trouver à l’office ou aux assemblées des fidèles, s’en vont aux spectacles : « Qui prætermisso solemni Ecclesiæ conventu, ad spectacula vadit, excommunicetur. » Je sais qu’à en juger par la doctrine reçue sur les censures, on pourrait chicaner sur ces canons des premiers siècles, et dire que ces paroles, segregetur, rejiciatur, excommunicatur, au subjonctif, marquent quelque chose à faire, une censure à lancer, c’est à-dire une excommunication comminatoire, ferendæ sententiæ, non une excommunication toute portée, encourue par le seul fait, latæ sententiæ ; et dans la précision du langage et des formules modernes, conformément à la décision des décrétales, il faut convenir que cela est vrai. […] Cette discipline remonte aux premiers siècles : nous en avons cité une preuve authentique dans S.

214. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les passions ? » pp. 33-54

Le cœur de l'homme est le champ de bataille, et bien loin de se défaire du premier ennemi en lui suscitant le second, il est blessé par l'un et par l'autre, et demeure enfin la victime de tous les deux, après avoir fait tous les frais du combat. […] Premier artifice. […] Il faut à ce prix que les Acteurs et les Actrices, spectateurs et spectatrices, soient des saints du premier ordre, puisqu'ils voient et font voir tous les jours toute sorte de sottises.

215. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Aussi ne la vit-on plus paroître sous son premier titre, mais seulement sous celui d’un homme d’érudition & de mérite. […] Le Chapitre XI du premier tome regarde le Théatre, considéré dans ses rapports avec les mœurs des Grands & avec les mœurs générales. […] Et si nous ne retournons sur nos pas, il est à craindre que le goût dominant ne nous replonge dans la barbarie des premiers siecles. […] Ils durent toute leur gloire à l’éducation de leurs premiers ancêtres, & à la vie laborieuse qu’ils menoient. […] « Après l’Empire d’Occident, celui d’Orient commença à dépérir par les mêmes raisons qui avoient causé la perte du premier.

216. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre X. Que l'extrême impudence des Jeux Scéniques et des Histrions fut condamnée. » pp. 217-229

Après l'éclaircissement de ces vérités, touchant les choses qui se pratiquaient dans le Théâtre des Romains, il sera facile de montrer que la juste censure des premiers Docteurs de l'Eglise, ne regardait point les Acteurs des Comédies et des Tragédies, mais seulement les Scéniques, Histrions, ou Bateleurs, qui par la turpitude de leurs discours et de leurs actions avaient encouru l'indignation et de tous les gens de bien, l'infamie des Lois, et l'anathème du Christianisme ; Il ne faut qu'examiner les paroles qu'ils ont employées en cette occasion, et qui nous en peuvent aisément donner toute assurance.

217. (1757) Article dixiéme. Sur les Spectacles [Dictionnaire apostolique] « Article dixiéme. Sur les Spectacles. » pp. 584-662

Conduite des premiers Chrétiens au sujet des spectacles, bien différente de la nôtre. […] Quelle différence entre vos divertissemens, & ceux de ces premiers héros du christianisme ! […] Mais voulez-vous que je remonte jusqu’aux premiers siécles & dans l’Histoire Sainte ? […] Conduite des premiers Chrétiens au sujet des spectacles, bien différente de la nôtre. […] Le plus grand reproche qu’on faisoit aux premiers Chrétiens, c’étoit de ne pas paroître aux spectacles.

218. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Les profits de ce divertissement vont encore bien plus loin ; nous y perdons notre première rusticité qui n’a point d’autre règle que l’impétuosité et la boutade ; nous y apprenons à vivre en hommes. […] Que reste-t-il après une si belle approbation, sinon de canoniser le bal, et lui donner un des premiers rangs parmi les vertus ? […] Sa première saillie fut contre S. […] Le sang en rejaillit aussitôt : Un enfant le vit et cria au sacrilège ; l’autre se met en fuite, mais au premier pas qu’il fit hors de l’Eglise, il fut réduit en cendres par un coup de tonnerre. […] François premier ordonna des peines très rigoureuses contre les masques, qui allaient de Ville en Ville, il n’y allait de rien moins que de la confiscation de tous les biens du délinquant, dont la plus belle moitié devait tourner au profit du délateur, l’autre devait être adjugée aux coffres du Roi.

219. (1541) Affaire du Parlement de Paris « Procès-verbal de l’action intentée devant le Parlement de Paris par le procureur général du Roi aux “maîtres entrepreneurs” du Mystère des Actes des Apôtres et du Mystère du Vieil Testament (8-12 décembre 1541) » pp. 80-82

[NDE] François de Saint-André a été conseiller au Parlement et, en 1541, il est l’un des quatre présidents, il sera en 1554 premier président. […] C’est un lettré qui a les faveurs du roi, qui le fera en 1544 Maître des Requêtes puis premier président du Parlement de Normandie (voir l’article que lui consacre le dictionnaire de Moréri, éd. 1759, tome 7, p. 494-495).

220. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IV. Les spectacles inspirent l’amour profane. » pp. 32-50

D’autres passions naquirent de ces premiers goûts, et amenèrent en très peu d’années une séparation scandaleuse qui fit mourir de chagrin l’imprudent époux. […] On sort du spectacle le cœur si rempli de toutes les douceurs de l’amour, et l’esprit si persuadé de son innocence, qu’on est tout préparé à recevoir ses premières impressions, ou plutôt à chercher l’occasion de les faire naître dans le cœur de quelqu’un, pour recevoir les mêmes plaisirs et les mêmes sacrifices que l’on a vus si bien représentés sur le théâtre. » C’est là qu’un chrétien vient apprendre à commettre des crimes qu’il a sous les yeux et qu’il est forcé de considérer avec complaisance.

221. (1759) Remarques sur le Discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie « Remarques sur le discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie. » pp. 350-387

L’Avare des premiers rit du tableau fidele D’un Avare souvent tracé sur son modele, Et mille fois un Fat finement exprimé, Méconnoît le portrait sur lui-même formé. […] * Jusqu’ici je n’ai encore parlé que du premier & du principal Membre de la division d’Aristote, je veux dire, de ce que le Poëte imite, ou de l’objet de son imitation, & j’ai tâché d’y découvrir les véritables causes de l’impression que fait la Tragédie ; j’y ai mêlé avec la fable ou l’action imitée, ce qui regarde les mœurs ou les caracteres, les pensées ou les sentimens, qui selon le même Philosophe, sont les deux dernieres choses que le Poëte doit imiter. […] La Poësie n’est, à la vérité, qu’une peinture ; mais cette peinture est bien froide, lorsqu’au premier moment qu’elle frappe notre vûe, elle nous laisse assez de sang froid pour faire des comparaisons ; & pour bien juger de la fidélité du pinceau, il faut qu’elle nous tansporte dans le temps & dans le lieu où l’action s’est passée véritablement, que l’on croie la voir de ses yeux, l’entendre de ses oreilles, & il ne faut pas croire que notre ame refuse de se prêter à cette espece d’enchantement : elle s’y livre au contraire avec d’autant plus de plaisir que l’illusion de la Poësie est plus parfaite. […] Après avoir épuisé ce premier point, la seconde face sous laquelle on peut envisager la Tragédie, en ne la considérant que comme une Imitation, lui fournira un sujet presque aussi riche, s’il s’attache à bien expliquer pourquoi toute Imitation nous plaît en tant qu’Imitation, & pourquoi celle qui est l’ame de la Tragédie, fait de plus fortes impressions que toutes les autres. […] L’aversion qu’ils ont pour la contention & le travail les éloigne des premiers, & le goût qu’ils ont pour ce qui affecte les sens & l’imagination les porte vers les derniers.

222. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE PREMIER. De la Passion de presque tous les Peuples pour la Poësie Dramatique. » pp. 8-16

CHAPITRE PREMIER.

223. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [K] » pp. 421-424

Aussi leur premier inventeur nommé Sannyrion, donna naissance au mot Grec Sônnas, & au mot Latin Sannio, moqueur.

224. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXIX. Nouvel abus de la doctrine de Saint Thomas. » pp. 102-108

Saint Thomas traite ici trois questions dont les deux premières appartiennent au sujet des jeux : dans l’une il parle des jeux en général : dans l’autre, il vient aux spectacles.

225. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIII. L’Opéra est le plus dangereux de tous les spectacles. » pp. 111-117

Mais qui peut t’assurer, qu’invincible aux plaisirs, Chez toi, dans une vie ouverte à la licence, Elle conservera sa première innocence ?

226. (1705) Traité de la police « Chapitre II. De l’origine des Histrions, des Troubadours, des Jongleurs, et des autres petits spectacles qui ont précédé en France l’établissement des grandes pièces de Théâtre, et des Règlements qui les ont disciplinés. » p. 436

Nos premiers Rois tout occupés à conserver, ou à étendre leurs conquêtes, et à s’affermir sur leur nouveau Trône, plus souvent à la tête de leurs Armées que dans leurs Palais, négligèrent longtemps les jeux et les plaisirs, qui ne sont ordinairement que les fruits d’une heureuse et parfaite tranquillité.

227. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

Chapitre premier. […] Ils sont inexcusables d’avoir tant différé à payer un si juste tribut à un auteur du premier ordre, qui illustre le théatre & la nation ? […] du Rosay échoua en effet à Toulouse, malgré sa cabale, & sans respect pour la couronne qu’il se fit mettre sur la tête, par son premier acteur, ni pour l’actrice qu’il couronne ensuite de sa main ; il avoit eu la précaution de faire rendre un arrêt du Parlement, qui défendoit les sifflets, & toute sorte de bruit, sous de grieves peines. […] Les directeurs de l’opéra pour relever leur spectacle qui est assez méprisé, & très-méprisable, sur-tout par l’énorme libertinage des acteurs & des actrices, danseuses, chanteuses, figurantes, ont fait insérer dans le Mercure d’Octobre 1772, une lettre de six mortelles pages, d’un caractère très-menu, à eux prétendue écrite de Vienne en Autriche, de la part d’un certain Goutéch, musicien Allemand, dont les talens, le génie, le succès sont des prodiges du premier ordre.

228. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

Mais il soutient avec cela que le Théâtre ne laisse pas d’être défendu sous d’autres termes plus généraux où il se trouve enveloppé : et il apporte pour exemple le premier verset du premier Psaume, où il est dit, « Que celui-là est bienheureux qui ne se trouve pas dans la voie des pécheurs, et qui ne s’assied point avec les moqueurs et les méchants. […] Et c’est justement ainsi que Tertullien a prétendu que les Spectacles étaient interdits dans le premier verset du premier Psaume de David, quoique le nom de Spectacles n’y soit point exprimé. […] « Oui certes, répond Tertullien, et nous le connaissons nous autres Chrétiens : car comme nous connaissons le véritable Maître des créatures, nous connaissons aussi quel est son émule ; et comme nous connaissons leur premier Auteur, nous connaissons celui qui les gâte et qui les corrompt. […] Voici un commencement de la broderie du premier. […] Il serait à souhaiter que notre Docteur n’en eût point pris d’autre, au lieu de s’étendre si fort et si mal à propos sur son premier motif de persuasion.

229. (1846) Histoire pittoresque des passions « RELIGION » pp. 158-163

Son premier but fut de servir de frein aux mauvaises passions des hommes, et de rétablir parmi ceux-ci les saintes lois de la fraternité, le règne de la justice et de l’union.

230. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Livre second. » pp. 2-7

[NDE] Ce livre fait suite au premier dans le même volume.

231. (1731) Discours sur la comédie « Lettre Française et Latine du Révérend Père François Caffaro, Théatin ; à Monseigneur L’Archevêque de Paris. Imprimée à Paris en 1694. in-quarto. » pp. -

Il ne m’a pas été difficile de changer mon premier sentiment sur la Comédie, et de prendre celui où je suis présentement.

232. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 15-18

C’est contre les deux premiers et principaux commandements, qui sont l’abrégé de tous les autres au dire de Jésus-Christ : Tu aimeras ton Dieu de tout ton cœur, et ton prochain comme toi-même.

233. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  TABLE. DES MATIERES. Et des Personnes dont il est parlé dans les deux Volumes. » pp. 567-614

Réflexion relative à la publication du premier tome de son Ouvrage intitulé : Devoirs du Prince réduits à un même principe, b, 345 Mornay (Philippe, Marquis de). […] Citation de ses Ouvrages sur la Religion, b, 527 Pompignan (le Franc, Marquis de), ancien Premier — Président de la Cour des Aides de Montauban, Sa Lettre à Louis Racine, b, 276. […] Ses Réflexions sur les devoirs des premiers Magistrats, 471. […] Il en a déjà été question dans cette Table, page 579 ; mais on a omis d’y indiquer la page 326 du premier Volume, où il en est aussi parlé. […] Rectifier à cet égard la page 596 du premier volume, & les pages 596 & 598 de cette Table, où cet Evêque se trouve nommé par erreur, Pouillac.

234. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174

Rien de plus forcené que les trois premières scènes : ce n’est pas une femme et des hommes, c’est une furie et des démons qui parlent : « La cause de ma haine est l’effet de la rage. […] L’honneur du premier coup à mes mains est remis, etc. » La plume me tombe des mains. […] Quelques feuilles suffisent pour dénaturer le crime et la vertu : au premier tome le langage des Ligueurs est sacrilège, au second tome il est héroïque. […] Tout cède dans mon cœur à ce premier devoir. […] [NDE] La Théologie morale du premier, augmentée par Lacroix, défend la tyrannicide.

235. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques « [Traité] » pp. 3-62

Il est nécessaire de subvenir à la faiblesse des uns, en les instruisant ; et de prévenir l’opiniâtreté des autres, en détruisant leurs raisons vaines, par d’autres vraies et solides, que nous puiserons en premier lieu de l’Ecriture S. et de l’Analogie de la foi ; en après de la doctrine des Anciens, pour montrer par leurs témoignages, le consentement de l’Eglise primitive, et la pratique des premiers Chrétiens, qui allaient aux Théâtres bien d’une autre manière, et pour une autre fin, à savoir, pour y glorifier Dieu, pour y sceller de leur sang la vérité de l’Evangile, combattant et surmontant par leur constance, la rage de Satan, et la cruauté des Tyrans ; non pour contrister le S.  […] Voire à ces premiers commencements, il n’appert point, qu’il y ait eu déguisements de sexe, par les habits ; et ne fut la chose rédigée en art, que bien longtemps après ; Ainsi ce qui du commencement était sain, ce dit Tite LiveLib.7 dc , se tourna enfin en une folie intolérable : Qu’en peut-on espérer à présent, que nous en avons tant de préceptes, et d’exemples, que l’art en est au suprême degré de perfection ? […] Mais pource que outre les autres brocards, on nous appelle aussi Docteurs de nouveauté, adonnés à notre sens, etc., faut voir, si nous sommes les premier auteurs de cette opinion, prétendue nouvelle, ou si nous sommes seuls en l’erreur que l’on nous attribue ; et si nous ne saurions repousser les exemples, dont on fait bouclier, par d’autres aussi authentiques : Ci-dessus nous en avons déjà produit quelques-uns ; et combien qu’après avoir ouï Dieu parler en l’Ecriture, il soit superflu, d’ouïr les témoignages des hommes ; toutefois, afin de satisfaire aux plus difficiles, et à ceux, qui écoutent plus volontiers les hommes que Dieu ; nous en amènerons encore quelques autres. […] Ce sujet pourrait être traité plus amplement, et confirmé par plus grand nombre de raisons, tant de la parole de Dieu, que des écrits des Pères, Décrets de Conciles, histoire Ecclésiastique, et même de la Discipline de nos Eglises réformées ; mais ayant éclairci la question de droit par l’Ecriture sainte, et montré celle du fait, par la pratique de l’Eglise primitive : ceci pourra suffire aux dociles ; et tout ce qu’on en pourrait dire au monde, ne suffirait aux opiniâtres ; auxquels je proposerai derechef l’exemple des premiers Chrétiens, lesquels croyant, que Dieu abhorrait généralement tous hypocrites, et toute hypocrisie ; (car ces mots, pris en leur propre et naïve signification, signifient les joueurs de Comédies ou TragédiesHeb. 10. ver. 33 fb , et le rôle, l’action ou geste qu’ils représentent.) ne parlaient jamais de tels jeux, que pour les détester, n’entraient aux Théâtres, que pour y souffrir opprobre, non pour y recevoir du plaisir ; servant eux-mêmes de sujet aux Païens ; pour jouer des Tragédies, où il n’y avait rien de feint, ni de déguisé : Et s’en est vu de nos jours, de si sanglantes en Europe, principalement sus le Théâtre de France, jouées aux dépens des vrais Chrétiensfc ; que ceux qui veulent être de ce nombre, se devraient montrer plus zélés à apaiser l’ire de Dieu par repentance, et nouveauté de vie ; que curieux à l’irriterZosim. lib. 2 fd , en recherchant et approuvant la nouveauté des farces, et vanités Païennes ; lesquelles un des grands ennemis des Chrétiens, se plaint tant, avoir été abolies par le premier Empereur Chrétien, imputant la ruine de l’Empire Romain, à l’abolition de cette abominationfe. […] [NDE] les protestants français ont été, pendant les guerres de religion, les dignes successeurs des premiers martyrs chrétiens : l’idée est chère à la polémique protestante, de Jean Crespin à John Foxe.

236. (1843) Le Théâtre, par l'Auteur des Mauvais Livres « Le Théâtre. » pp. 3-43

Elle paraît capricieuse au premier abord, mais elle est conforme à la morale de l’Évangile et à la doctrine de l’Église. […]  » C’est le sentiment de M. le duc de la Rochefoucault, homme que sa valeur et son esprit mirent au premier rang des seigneurs de la cour. […] Premier fait. — Des conciles généraux et provinciaux, des synodes diocésains, grand nombre d’évêques de tous les pays défendent aux fidèles d’assister au théâtre.

237. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE I. Faut-il permettre aux femmes d’aller à la Comédie ? » pp. 4-29

Il est du moins certain qu’elles ne sont nulle part si libres, si répandues, si exposées au premier venu ; elles sont ailleurs renfermées dans un quartier d’où elles ne sortent jamais ; il faut les y aller chercher, & ce n’est qu’en cachette ; un honnête homme n’oseroit y aller publiquement. […] Bien plus, le malheur du temps, & la crainte de déshonorer bien des familles, ont arraché des arrêts qui défendent aux Magistrats municipaux de rechercher les femmes de mauvaise vie, à moins qu’elles ne soient publiquement livrées au premier venu. […] M. le Duc de … premier Gentilhomme de la Chambre étoit absent ; on la mit dans sa chambre ; il revint, & trouva la Nymphe dans son lit.

238. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

Dans l’Avocat chansonnier, nom donné au premier personnage à cause de deux couplets sans esprit qu’il fait contre une femme, l’action principale est étouffée par quatre ou cinq scènes épisodiques entre le maître et son valet, entre le maître et son perruquier. […] Je ne remonterai pas aux premières pièces, je ne vous parlerai point de la métamorphose allégorique de Cybèle dans la parodie d’Atys ; du caractere d’effronterie & du stile grivois que l’on donne dans les Animaux raisonnables à la Poule toujours nommée timide auparavant, de la Loterie du coq de village, de la rose que M. […] Voulez vous que celle dont vous desirez de faire une bonne épouse et une bonne mere entende, seulement une fois, ces femmes, la lie de leur sexe, commenter à leur manière ces pièces dissolues, s’entretenir des ressources qu’elles ont été chercher au Mont-de-Piété, des dupes qui sont tombés ou qui tomberont dans leurs lacs, s’offrir au premier venu, conclure sans façon leur marché ?

239. (1765) De l’éducation civile « De l’éducation civile » pp. 76-113

Je n’en excepte que François I, qui les accueillit en vrai Politique, qui les admit dans sa familiarité, & qui tenta de les introduire dans l’administration ; mais ce généreux Prince trouva un terrain sauvage & inculte, il fallut donner ses premiers soins à le défricher, & attendre que le temps & l’application eussent fait germer cette premiere semence. […] Les gens en place trouveront à leur tour, dans le second ordre des Citoyens, des premiers Commis, des Secrétaires, des hommes de confiance, propres à les soulager dans le détail des affaires.

240. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre II. Des Amphitheatres. » pp. 44-72

La seconde, que Statilius Taurus a esté l’Autheur du premier Amphitheatre de pierre qui ait esté fait à Rome, & qui a duré seul de cette matiere, jusques à celuy de Tite : Car tout ce que les divers Empereurs ont medité de faire, n’ont esté que des idées & de foibles desseins, qui n’ont pas passé plus avant que le projet, ou qui ont avorté dés le commencement. […] L’autheur remarque qu’il n’employoit jamais deux traits pour tuer une beste, tant il estoit asseuré d’en blesser ou le cœur, ou la teste du premier coup.

241. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

Un collège de Prêtres du premier ordre était chargé d’ordonner l’appareil, et de veiller à l’exécution ; si on manquait à quelque cérémonie, il fallait recommencer le spectacle. […] Un Païen qui viendrait de l’autre monde, y trouverait sa religion : un des premiers Chrétiens y verrait les mêmes horreurs qui lui faisaient détester le théâtre.

242. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre II. Du Théâtre Moderne, & de celui des François. Celui-ci comparé au Théâtre Grec. » pp. 25-38

Il semble que le Théâtre ne puisse plus se soutenir que par les Poémes des premiers Auteurs.

243. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IV. » pp. 68-81

J’Ai constaté, Mademoiselle, dans ma derniere Lettre, l’Excommunication des Comédiens : en vain par l’organe de votre Avocat, prétendez-vous en faire porter tout le poids aux Farceurs, pour en décharger votre troupe ; la différence des premiers & de celle-ci est purement accidentelle.

244. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VII. De la Vraisemblance. » pp. 277-286

Premier éxemple ; le Jardinier & son Seigneur.

245. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XII. Réflexions sur les Evêques et les Prêtres de la primitive Eglise, et de l’Eglise moderne, suivies de réponses aux reproches de M. de Sénancourt, sur le même sujet. » pp. 212-222

Ces pasteurs si respectables unissaient cependant à toute la simplicité des premiers apôtres, la fermeté et le courage ; ils tonnaient en chaire contre les abus et les vices et ils prêchaient avec autant de zèle que d’onction la charité, l’humilité et le mépris des richesses.

246. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « PRÉFACE » pp. -

Humanité, patrie, voilà ses premières affections.

247. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 4-42

Chapitre premier. […] On auroit tort de confondre le dépôt de la loi avec les mœurs des premiers Pasteurs ; ce Pape si peu fait pour être Pape, ne s’écarta jamais des vérités de la foi, dans ses décisions, ses Bulles contre Luther sont très-justes ; le cinquieme Concile de Latran, où il présida, & qu’il termina, est reçu de toute l’Eglise, & prescrit les regles les plus sages. Dieu veille sur son Eglise, les portes de l’enfer, ni même les mauvaises mœurs des premiers Pasteurs ne prévaudront point contr’elle. […] Bibiana dépouillé de ses lauriers reprit son premier metier ; il fit répresenter à grands frais des comédies dans une salle magnifique du Vatican, où les décorations changeoient à chaque acte, on ne s’y mettoit en peine que d’y faire rire, & cet homme qu’on dit avoir chassé les histrions pour réformer la comédie y faisoit jouer les piéces les plus licencieuses : on invitoit même les enfans des meilleures maisons à monter sur le théatre & y servir d’Acteurs.

248. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

Molière ayant impunément attaqué l’homme le plus estimé de la Cour, se crut tout permis, & sa témérité allant toujours croissant, il se tourna contre M. de Lamoignon, premier Président au Parlement de Paris, qu’il dépeignit comme un hypocrite dans le Tartuffe. […] Par les lettres patentes données à Compiegne le 30 juillet 1773, le Roi ordonne qu’il soit incessamment construit à Paris sur la partie du terrein de l’Hôtel de Condé & des maisons qui y sont contiguës, comprise entre les rues de Condé, celle des fossés de M. le Prince, & le carrefour où elles se réunissent, une nouvelle Salle pour y établir le théatre de la Comédie Françoise avec les bâtimens accessoires, ordonne que l’Hôtel, les maisons, bâtimens & terrein compris dans ledit emplacement, ainsi que celles dont la démolition sera nécessaire pour l’ouverture d’une nouvelle rue, & l’agrandissement de plusieurs suivant le plan agréé par sa Majesté, seront acquises en son nom par des Commissaires nommés à cet effet aux prix qui seront convenus de gré à gré entre les Commissaires & les Propriétaires ; sinon réglé par le Maître général des bâtimens de la Ville, & l’Architecte ou Experts nommé par les Propriétaires ; & en cas de division par un tiers arbitre choisi de concert entre eux deux, autorise les Commissaires à faire, sur la totalité du terrein & des lieux désignés, un don & cession à titre gratuit au Prévôt des Marchands & Échevins de la Ville de Paris, de la portion & étendue nécessaire pour construire & élever la nouvelle salle de la comédie Françoise & autres bâtimens accessoires, ainsi que pour fermer les rues, places & rétranchemens qui entrent dans le plan qu’elle a approuvé, se réservant Sa Majesté en vertu des présentes lettres, de disposer du surplus par revente, échange ou autrement ; pour mettre le Prévôt des Marchands & Échevins en état de subvenir aux dépenses de cette grande construction, elle permet d’emprunter par contrat de constitution sur le domaine de la ville de Paris jusqu’à la concurrence de quinze cents mille livres dans l’espace de quatre ans, à raison de quatre cents mille livres par chacune des trois premières années, & trois cents mille livres pour la quatrième, & d’y affecter & hypothéquer les revenus, droits & biens patrimoniaux de la ville de Paris. […] On s’est réuni & on a agi si efficacement que la ville de Paris est revenue au premier projet : l’Hôtel de Condé possédera le théatre de la nation, & verra toute l’Europe venir rendre hommage à la mémoire de Condé, aux jeux de Thalie, aux gràces des Actrices ; & tous les grands Princes ses descendans être à portée de les honorer de leurs faveurs. […] Louis XV au sortir d’une pièce où l’Héroïne disoit qu’elle vouloit mourir, langage trivial au théatre, dit-il en riant, à son premier Médecin : J’ai été sur le point de vous appeler pour servir une Princesse qui mouroit je ne sais comment.

249. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Comédie. » pp. 765766-806

Car premièrement c’est avec beaucoup de fondement que dans cette question l’on récuse l’autorité des Pères des cinq premiers siècles. […] Il n’est donc pas vrai, comme on va le prouver, que les Pères des premiers siècles en condamnant les spectacles, n’ont eu en vue que l’idolâtrie dont leurs siècles étaient souillés ; ou qu’ils ont supposé qu’elle ne méritait d’être condamnée, que parce qu’il y avait toujours beaucoup d’impuretés et de dissolutions. […] La première est, qu’il n’est pas vrai, comme le prétendent ceux qui prennent la défense de la Comédie, que les Pères des premiers siècles n’aient condamné la Comédie, que par la raison seule de l’idolâtrie ; ils l’ont encore condamnée par d’autres raisons, puisque l’on ne peut pas présumer que l’idolâtrie fût du temps de S. […] C’est à quoi l’on a pu se tromper, quand on a dit dans l’exposé, que les Auteurs Ecclésiastiques des premiers siècles de l’Eglise, comme Salvien et Lactance, n’ont condamné les spectacles que par des raisons particulières qui ne se rencontrent pas dans ceux de ce siècle : on a apporté ci-devant l’autorité de Salvien. […] M. le Maître Avocat du Roi pour lors, et qui fut depuis Premier Président, parlant dans cette occasion pour M. le Procureur Général, à la Requête duquel l’Arrêt fut rendu, remarque entre autres choses que l’on mêlait dans ces Comédies de piété des farces et des discours lascifs au commencement ou à la fin pour attirer et divertir le peuple, qui ne demande, dit-il, que ces sortes de folies et de voluptés.

250. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Traité de la comédie et des spectacles » pp. 1-50

Il n'y a rien dans la nature de la Tragédie, ni de la Tragi-comédie, qui puisse nous les faire désapprouver ; il paraît même que le but des premiers Tragiques a été bon, et qu'ils ont voulu instruire les peuples d'une manière qui fût capable de les frapper davantage, que la simple exposition des choses qu'ils leur voulaient insinuer n'aurait pu faire. La Tragédie considérée par cet endroit ne paraît pas plus mauvaise que les paraboles des Hébreux, les hiéroglyphes des Égyptiens, et les Emblèmes; les tragédies même des premiers poètes sont toutes morales, et pleines de sentences ; et s'il y en a quelquefois qui soient contraires à la vérité, il s'en faut prendre à la morale des Païens, et non pas à la Tragédie, qui rapporte comme vertueux ce qui passait pour vertueux en son temps, quoiqu'il eût le vice général de toutes les vertus païennes.

251. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 5. SIECLE. » pp. 147-179

Dans le Chapitre 33. du premier Livre de la Concordance des Evangélistes. […] Fuyez donc ce premier dérèglement, pour ne pas tomber dans l'autre ; car il est plus facile de détruire le vice avant qu'il soit enraciné, que de l'arracher après qu'il a pris de profondes racines; ce qui est très difficile, et quelques-uns même l'estiment impossible.

252. (1825) Encore des comédiens et du clergé « TABLE DES MATIERES. » pp. 229-258

Page 48 CHAPITRE PREMIER. […] Page 113 Les Pèlerins revenant de la Terre-Sainte, premiers comédiens du troisième âge.

253. (1789) La liberté du théâtre pp. 1-45

Falloit-il enfin perdre tes veilles à composer des Tragédies allégoriques, à retracer en vers excellens, mais peu tragiques, & encore moins philosophiques, les amours du jeune Louis XIV, & de la fille de Charles premier, ou les amours du vieux Louis XIV & de la veuve Scarron ? […] Des hommes du premier mérite n’ont-ils pas été, de leur vivant, désignés avec outrage, & presque nommés sur le Théâtre, tandis qu’on ne permettoit pas d’y dénoncer, d’une manière vague & générale, les vexations les plus tyranniques, & les abus les plus crians ? […] Apprenez que sans les Gens de Lettres, la France seroit, en ce moment, au point où se trouve encore l’Espagne ; & si l’Espagne possédoit aujourd’hui cinq ou six Ecrivains du premier ordre, apprenez que dans cinquante ans, elle seroit arrivée au point où se trouve aujourd’hui la France.

254. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

Il y avoit à … un fou agréable qu’on appelloit le Pape futur, parce qu’il disoit & croyoit de bonne soi, qu’au premier Conclave il seroit Pape ; le Pape futur alla un jour à la comédie, dans une loge, il vit sur le théatre trois ecclésiastiques distingués, en habit de couleur, & à boutons d’or. […] Je crois bien que les acteurs font moins bons, & les actrices moins belles, les décorations moins brillantes qu’à la comédie française ; mais c’est toujours une bonne école de mœurs & de réligion dans le goût du Prélat ; on y représente les mêmes pieces, on y donne les mêmes leçons de vertu, on y inspire à la jeunesse le même amour du plaisir, le même esprit du monde : c’est un second Collége sous le même toit qui met la perfection au premier, & y fait fleurir les études, & de concert avec lui, forme à l’Etat de graves Magistrats, de pieux Ecclésiastiques, d’excellens peres de famille. […] Le premier lot sera une loge au premier rang, pour quinze ans ; le second, une loge au second rang pendant dix ans, d’autres lots des places à l’amphitéatre pendant quelques années, les petits lots dont le nombre est très-considérable, l’entrée au parterre pour quelque mois, ceux qui n’auront point de lot auront trois ou quatre billets de parterre, tous les billets sont de six livres, ce droit est personnel, & ne passe point à d’autre ; ainsi l’opéra ne perd rien, est payé d’avance, & gagne toutes les absences, c’est voler le public & le comédiens à venir.

255. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIV. De l’usage de composer des Pièces, ou des Rôles pour un ou plusieurs Acteurs. » pp. 219-233

Le discours du premier doit correspondre aux accens que l’autre peut employer.

256. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [O] » pp. 436-440

Nous avons nommé pour les deux premiers instituteurs de l’art des Pantomimes, Pylade & Bathylle, sous l’empire d’Auguste ; ils ont rendu leurs noms aussi célèbres dans l’Histoire Romaine, que le peut être dans l’Histoire Moderne, le nom du Fondateur de quelqu’établissement que ce soit.

257. (1697) A Monseigneur de Harlay, Archevêque de Paris « A MONSEIGNEUR DE HARLAY, ARCHEVEQUE DE PARIS, DUC ET PAIR DE FRANCE  » pp. 394-406

Il est rapporté dans les Ecrits du Cardinal Bessarion, Patriarche de Constantinople, dont Baronius fait mention dans ses Annales Ecclésiastiques, que le Pape Alexandre III, après avoir terminé ses différends avec l’Empereur Frédéric premier, surnommé Barberousse, accorda plusieurs privilèges aux Vénitiens, en considération de l’asile qu’ils lui avaient donné pendant la guerre ; et particulièrement le droit d’avoir la troisième place pour leur Duca au Théâtre du Papeb.

258. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVIII. Eprouver par soi-même si les spectacles sont dangereux, c’est vouloir tomber dans les dangers qu’ils offrent. » pp. 154-163

« C’est un effet du premier péché de n’avoir point de goût pour les biens spirituels, et de n’en avoir qu’une faible idée.

259. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « PENSEES SUR LES SPECTACLES. » pp. 1-12

C’est un effet du premier péché, et la source de tous les autres, de n’avoir point de goût pour les biens spirituels, et de n’en avoir que de faibles idées.

260. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies a corriger. » pp. 295-312

Je pense que pour en ôter le mauvais exemple, et pour décharger Elise du blâme qu’elle mérite pendant toute la Pièce, cette première Scène devrait être tournée tout différemment de ce que Molière a fait.

261. (1685) Dixiéme sermon. Troisiéme obstacle du salut. Les spectacles publiques [Pharaon reprouvé] « La volonté patiente de Dieu envers Pharaon rebelle. Dixiéme sermon. » pp. 286-325

Consultons là dessus, je vous prie les sentimens des premiers Peres de l’Eglise, & vous verrés quels sont ceux qu’ils ont tâchés d’inspirer aux Fideles du christianisme naissant. […] Et c’est par cette raison particuliere que les spectacles des Gentils étoient defendus aux premiers Chrétiens, parce qu’ils y representoient quelques mysteres de nôtre religion ; pour d’un sujet de pieté en faire une matiere de plaisanterie, & rendre tout le Christianisme odieux ou impertinent. […] Aprés cela que vous en semble Messieurs & mes Dames, je vous fais juges & arbitres de ce different qui est entre Jesus-Christ & les Comediens, vous avez vû & examiné les preuves que j’ay apportées pour vous faire comprendre que la comedie est effectivement atteinte & convaincuë du premier crime dont elle est accusée, sçavoir de profaner la sainteté de la Religion. […] Cyprien trois sortes de bonneur dans l’homme, primus fœlicitatis gradus est, non delinquere , son premier bonheur, ou le premier degré de sa veritable felicité en ce monde, consiste à ne point pecher : secundus, delicta cognoscere  : le second degré consiste à connoître ses pechés : tertius, commissa diluere , & le troisiéme consiste à expier ses pechés : pour moy M. je m’estimeray aujourd’huy bien heureux, si je puis vous faire renoncer pour jamais à la comedie, parce que je vous auray mis en possession de ces trois degrés de felicité, qui sont de ne plus pecher en y assistant, de bien connoître les pechés qu’on y commet, & de bien expier les pechés qu’on y a commis : mais pour proceder avec ordre, & pour vous faire comprendre une verité que vous n’avez peut-être jamais bien penetrée, & à laquelle pourtant vôtre salut eternel est attaché ; il faut sçavoir quelle est la grace que nous recevons dans le Baptême ; quels sont les vœux que nous y faisons, & quelles sont les obligations qu’ils nous imposent, la grace que nous y recevons est feconde, les vœux que nous y faisons sont solemnels, & les obligations qu’ils nous imposent sont indispensables. […] Voilà comme ces mauvais Philosophes argumentoient en faveur des spectacles, & comme les Chrétiens du tems raisonnent aussi en faveur de la comedie ; mais voicy comme Tertullien répond aux méchans argumens des premiers, & confond les faux raisonnemens des seconds.

262. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

Or, comme en toutes choses, c’est toujours le premier pas qui décide, les nombreux Auteurs qui succéderent aux premiers qui leur avaient si lâchement ouvert cette nouvelle carriere, voulurent à l’envi les uns des autres, renchérir sur les platitudes, & reculer les bornes de la Licence ; ils n’y réussirent que trop. […] Ce serait ici le lieu de développer le manege, de vous détailler tous les genres de séductions employées pour faire succomber l’innocence d’une jeune fille, pour corrompre la vertu d’une femme ; mais je laisse, Monsieur, à votre sagacité, le soin de tirer toutes les conséquences des premiers idées que j’ai l’honneur de vous présenter. […] Enfin, ou les Pieces des Boulevards sont bonnes, c’est-à-dire, qu’elles sont écrites avec goût, avec décence & délicatesse, ou elles sont mauvaises, c’est-à-dire, d’un genre plat, libertin, ordurier ; si elles sont du premier genre, pourquoi les sacrifier à ce bas Peuple qu’on représente si stupide, & qui par conséquent ne doit pas s’y connaître ; n’est-ce pas semer des perles devant des pourceaux ? […] Qu’on parcoure les Registres de nos Parlemens, sur-tout les Arrêts imprimés, de la Tournelle de Paris, on y verra que des forfaits inconnus aux premiers Législateurs, que des meurtres horribles qui auraient soulevé des Nations entieres, sont aujourd’hui fréquens dans le cœur du Royaume le mieux policé de la terre. […] On fait assez ce que les plus honnêtes gens, & les génies du premier ordres ont toujours pensé : De tous les lieux communs la morale lubrique, Que Lulli rechauffe des sons de sa Musique.

263. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

TOME PREMIER. […] Premierement, le caractere du premier Volume étoit plus petit que dans les précédentes Editions. […] Desprez de Boissy avoit connu cette Piece, il l’auroit comprise dans le nombre des preuves qui forment la seconde partie de son premier Volume. […] Commandons au premier, notre Huissier ou Sergent, sur ce requis, de faire pour l’exécution d’icelles, tous actes requis & nécessaires, &c. […] On y apprend que parmi les Ecrivains Ecclésiastiques des douze premiers siecles, l’on n’en peut citer aucun qui se soit exprimé d’une maniere équivoque sur cette matiere.

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