« Les bâtonniers, le capitaine des gardes, et le porte-enseigne font un salut particulier, et respectueux, en commençant et en finissant leurs exercices devant les autels, et reposoirs. […] Pierre et les onze Apôtres, après avoir assisté à l’office des laudes, sortaient du chœur de Saint-Jacques portant chacun un cierge, et se rendaient à la porte du maître en exercice, en chantant des hymnes, et faisant avertir les échevins, etc., de se rendre à l’église, et que le clergé approchait. […] Le maître en exercice de la confrérie régalait chez lui la sainte vierge, les filles de Sion, et les magistrats de la ville. […] Charles VIII confirma ce privilège en consentant formellement à son exercice ; Louis XII, en 1512, donna des lettres de confirmation ; Henri IV donna la fameuse déclaration de 1597, qui fixa les droits du chapitre par rapport au privilège. […] Il y en a quelques-uns qui prennent ce dévot exercice pour un véritable exercice de piété ; mais il y en a d’autres qui ne le font que pour plaire à leurs maîtresses ; et c’est une galanterie d’une nouvelle espèce, inconnue aux autres nations.
Après l’avoir entendu, il lui fit reproche de cet exercice honteux, et lui demanda comment il pouvait se résoudre à représenter devant tant de monde des choses qu’il savait n’être pas véritables ? […] Si les Comédiens veulent embrasser la Foi Chrétienne, Nous ordonnons qu’ils renoncent auparavant à leur exercice, et qu’ensuite ils y soient admis ; de sorte qu’ils n’exercent plus leur premier Métier. […] « Que quoique ces plaisirs soient indifferents de leur nature, néanmoins selon l’ordinaire façon avec laquelle cet exercice se fait, il est fort penchant et incliné du côté du mal, et par conséquent plein de danger et de péril. » Mais n’est-ce pas en dire assez pour en éloigner tout le monde ? […] Péché dans la perte du temps : on se plaint qu’on en manque pour les exercices du Christianisme, et on en dérobe à ses occupations, à ses devoirs les plus pressants pour des amusements frivoles, pour des vains Spectacles, qui seraient de ce côté-là assez criminels, quand ils ne le seraient pas d’ailleurs. […] Car c’est une règle qui leur est prescrite en termes formels dans plusieurs Rituels, et entr’autres dans celui de ce grand Diocèse : De ne les point donner à ceux qui sont dans l’actuel exercice de la Comédie.
Voilà, Mademoiselle, le grand cheval de bataille de votre habile Jurisconsulte, il auroit dû jetter les yeux sur la Glose qui est en marge ; elle établit une différence décisive entre celui qui représente pour son plaisir, & ceux qui montent sur le théâtre pour en tirer du profit ; ceux-ci sont tous notés d’infamie, sans exception, parce qu’ils divertissent le monde à prix d’argent, par le spectacle de leur personne, quia mercedis causâ ludibrium sui faciunt : Il n’en est pas de même des Musiciens qui jouent des instrumens en présence de plusieurs personnes, dès qu’ils le font gratuitement pour s’amuser, comme le Roi David, cet exercice ne les deshonore pas.
En frappant d’anathème des acteurs de théâtre, et en exigeant d’eux l’abjuration de leur état, comme incompatible avec l’exercice de la religion, le clergé commet un véritable délit contre la puissance du prince, contre celle des lois, et contre l’autorité du pape.
Ceux qui sont nés dans les lumières de la Foi et de la Religion Catholique, ne rougissent-ils pas d’avoir part à ces œuvres de ténèbres : Mais vous, Mes très chers Frères, qui êtes sortis du sein de l’hérésie, quand ce ne serait qu’en apparence, dans le temps où vous viviez dans le libre exercice de vos erreurs, osiez-vous, ou par crainte, ou par conscience approcher de ces spectacles que vous fréquentez aujourd’hui.
Quoique ce Discours soit plus curieux que nécessaire, et qu’il importe peu de savoir si le Monarque doit appliquer son esprit à ces Arts, qui pour leur noblesse sont appelés Libéraux, et si pour se délasser des affaires il se peut exercer à la Peinture et à la Musique ; J'ai cru néanmoins que je devais traiter ce sujet, parce qu’il a déjà été traité par quelques autres ; Joint que voulant former un Prince, je suis obligé de lui marquer aussi bien ses exercices que ses occupations, et d’examiner si la main qui porte le Sceptre peut prendre quelquefois le Pinceau pour se divertir et s’égayer.
On n’en joue point à l’Ecole militaire : la sagesse du Roi n’a pas cru que la scene fût un exercice propre à former les guerriers. […] Il n’est pas douteux qu’on ne doive former les jeunes gens aux exercices du corps pour les fortifier, leur donner de la grace, les rendre propres aux fonctions de plusieurs états qu’ils peuvent embrasser. […] Parmi ces exercices, la déclamation est des plus utiles ; elle forme la voix & les gestes, exerce la mémoire, enseigne à parler en public. […] Faut il qu’on donne à la jeunesse l’idee, le goût, le modele, l’exercice de ces erreurs dangereuses ?
Le France avoit sans doute des jeux avant les Croisades, elle en eut dans tous les temps ; mais ces jeux étoient tous militaires comme ceux des Romains ; des exercices du corps, la lutte, la course, les chars, les tournois, la chevalerie, &c. […] Le théatre est tout, & les exercices du corps sont aussi inconnus que l’étoit autrefois l’école du vice. Rome avoit éprouvé une pareille révolution ; les exercices du corps étoient négligés depuis que la scène étoit dominante, on ne voyoit que les combats des gladiateurs & des courses de chevaux ; c’étoient des spectacles qui ne coûtoient rien à la molesse, puisqu’on les faisoient donner par des esclaves qui se battoient ou qui conduisoient les chars.
Chants, danses, masques, discours, tableaux, intrigues, romans, parures,licence, assemblage de sexe, compagnies, passions, etc. tout s'y trouve à la fois, relève et assaisonne l'un par l'autre ; choix, délicatesse, raffinement, variété, multitude, assortiment, gradation, continuité, magnificence, éclat, profusion, tout y est porté à la perfection par l'esprit, l'étude, les talents, l'exercice, l'adresse. […] Partout édifiant et délicat sur les bienséances, il évite jusqu'à l'apparence du mal, il ne trouble les exercices de piété, ni n'affaiblit l'onction de la grâce et le goût de la dévotion : goût incompatible avec le sentiment volontaire des passions. […] Qu'on en compare l'Auteur, les fondateurs, les héros, les exercices, la doctrine, l'origine, l'histoire, etc. je ne sais s'il est possible de trouver deux choses plus généralement, plus constamment, plus directement opposées.
Aussi ne veut-il parler que des Mimes dont Pline appelle l'exercice un art efféminé.
Nous les regardons de même selon nos loix & nos coutumes : cependant ces hommes ne s’adonnent à ces exercices estimés infâmes, que pour servir à nos plaisirs. […] Rien en général de plus contraire que les spectacles, à l’esprit du Christianisme, à la profession du Christianisme, aux exercices du Christianisme. […] Que dirai-je des exercices du Christianisme ? […] On se plaignit alors que les Magistrats & le peuple négligeoient le soin des affaires publiques ; la jeunesse quitte ses anciens exercices pour courir aux théâtres. […] Les spectacles sont incompatibles avec les exercices du Christianisme.
Ainsi il fait un exercice continuel d’ambition, de vanité, de fausse tendresse, de vengeance, tout est en combustion chez lui, sans qu’il en sente seulement la fumée parce qu’il en est dehors, l’appareil de son supplice y est tout dressé par le déchaînement des passions sans qu’il l’aperçoive, tout occupé qu’il est de ces aventures imaginaires qui font des plaies très réelles et très profondes dans son âme, il ne voit pas les précipices que ses ennemis lui creusent, et les chaînes qu’ils lui forgent, je pleurais, dit saint Augustin dans les Confessions, une Reine Didon qui s’était tuée par un violent transport de son amour, et je ne pleurais pas mon âme, ô mon Dieu, à qui je donnais la mort, en m’éloignant de vous sa vraie vie, par l’attachement déréglé à ces fictions dangereuses. […] Si le but principal de la comédie est d’exciter les passions, parce qu’elle sait que l’homme ne hait rien tant que le repos, et ne se plaît qu’à être remué, celui de la religion Chrétienne est de les calmer, les réprimer, arrêter leurs fougues et leurs saillies, tenir renfermées dans leurs cachots ces bêtes farouches qui ne sont enchaînées que par les liens invisibles de la grâce, c’est le principal exercice de la morale Chrétienne, c’est notre lutte, notre tâche, notre combat journalier, le tout de l’homme Chrétien, la grâce que Jésus-Christ nous a apportée du Ciel est une grâce militaire qui arme l’homme contre lui-même, et le met dans la nécessité de tenir ses passions sous ses pieds, s’il n’en veut bientôt devenir le jouet et le misérable esclave, « actiones carnis spiritu mortificare quotidie affligere minuere, frænare, interimere »S.
Ce Prince rétablit les jeux gymniques du pugilat, de la course, des athlètes, etc. comme des exercices utiles au corps ; mais seulement autant que quelque riche particulier en voudra faire la dépense. […] Quelle nécessité que tant de monde apprenne si fort à danser, à chanter, à jouer des instruments, le dispute aux danseurs et aux musiciens de profession, emploie à grands frais les années entières à des exercices pour le moins inutiles, et néglige les études sérieuses, les devoirs de son état, ses propres affaires ?
Il faudrait être tout à fait injuste pour condamner les tournois, les courses de Bague, les combats à la Barrière, et tous ces autres exercices qui sont en usage depuis la naissance des Monarchies : Aussi n’ai-je point d’avis à donner sur ce sujet, sinon que la dépense n’y soit pas excessive, de peur que le Prince ne vende trop cher ces sortes de divertissements à ses Peuples, et qu’il ne soit obligé de réparer par de fâcheuses levées ce qu’il aura dissipé par de folles profusions.
Une autre sorte de prodige bien plus estimable, avec tous ses talens Madame de Montegut étoit un modele de toutes les vertus, humble, douce, modeste, pieuse, renfermée dans ses devoirs, fidele à tous les exercices de la religion, charitable pour les pauvres, polie dans la société, d’une patience inaltérable dans les afflictions, d’une réputation au-dessus même des soupçons. […] Les Espagnols ont introduit leur théatre, & en perfectionnant la scene, ils l’ont corrompue ; ils ont aiguisé les traits des passions & servi le poison dans des coupes dorées : attaque moins bruyante, mais blessure mortelle du cœur ; comme si dans nos villages au lieu des danses tumultueuses, des exercices & des jeux fatigans des fêtes locales, on faisoit jouer des comédies, & on donnoit des bals masques ou parés pour amuser les villageois ; ce seroit porter le dernier coup à la dépravation de leurs mœurs. […] C’étoit une espece d’exercice militaire où tous les Soldats font le même quart de conversion & les mêmes mouvemens. […] Le spectacle n’étoit pas au Mexique, non plus que dans tout l’Orient, une affaire sérieuse comme en Europe, où l’importance qu’on lui donne, la perfection qu’on y exige, l’attention qu’il faut y avoir pour en saisir les beautés, en goûter l’exécution, en font un exercice aussi fatigant qu’amusant.
Ceux qui sont nés dans les lumières de la foi et de la Religion Catholique, ne rougissent-ils pas d’avoir part à ces œuvres de ténèbres : mais vous, Mes très-chers Frères, qui êtes sortis du sein de l’hérésie, quand ce ne serait qu’en apparence, dans le temps qued vous viviez dans le libre exercice de vos erreurs, osiez-vous, ou par crainte, ou par conscience, approcher de ces spectacles que vous fréquentez aujourd’hui ?
Son opinion sur les exercices dramatiques des Colleges, a, 494. […] Eloge de sa conduite dans l’exercice de la fonction d’Avocat, 116. […] Motifs qui ont fait défendre dans les Colleges les exercices dramatiques, a, 484-496. […] Hébert, Evêque d’Agen, sur les exercices dramatiques de la jeunesse, a, 496 Malesherbes (Lamoignon de). […] Ce qu’il pensoit sur les exercices dramatiques des jeunes gens, 493 Quintius Capitolinus.
Que diroit ce philosophe, si reparoissant parmi nous, dans ce siècle paradoxal, il voyoit cette foule impénétrable de tous les âges, sexes, conditions, groupée comme une masse immobile, se repaître dans une espèce de ravissement, d’un spectacle où ce qu’il y a de plus précieux à l’humanité, à la raison, au Christianisme, l’innocence du premier âge est sacrifiée au triomphe de tous les vices ; où l’existence même physique de ces tendres rejettons de notre espèce, je veux dire, les premiers efforts de la croissance, les principes d’une bonne constitution, la liberté et la gaieté du cœur, sont étouffés dans la fange d’une éducation monstrueuse, dans l’exercice et l’expression de tous les désordres qui troublent l’harmonie de la santé ? […] Si les lois quelquefois absurdes, mais toujours sévères et ennemies de la molesse, que Minos et Lucurge avoient données à leurs patriotes, avoient été respectées, si la fureur du théàtre n’avoit remplacé l’ardeur des exercices mâles et salubres ; la Grèce n’eût jamais subi de joug étranger. […] Rétablissez ces jeux virils, ces récréations actives et laborieuses, qui ont conservé si long-temps la valeur et la liberté dans Sparte et dans Athènes, qui ont formé les vainqueurs de Pyrrhus et d’Annibal ; auxquels Rome attribuoit toute sa gloire, et auxquels elle la devoit en effet20 : la course, la lutte, et tant d’autres exercices qui, en fortifiant le corps, donnent à l’esprit même un nouvel essor21.
Cet exercice est le plus propre à développer dans la jeunesse des talens (& des vices) qu’on ne lui eût pas soupçonnée, & des graces (une coquetterie), qui n’avoit besoin que d’une assurance honnête (de l’impudence) pour se produire dans tout leur éclat (séduire plus efficacement), & faire éclore dans les ames cette sensibilité précieuse (cette corruption funeste), germe de toutes les vertus (de tous les vices). […] La tolérance est universelle : le peuple abandonne, pour y courir, les exercices de piété ; l’indifférence pour la religion est le goût décidé de tous les états, l’irréligion & la dépravation des mœurs sont le système dominant du siecle, tout le monde s’en accommode, & le théatre en profite ; tout le favorise, rien ne l’arrête. […] Aussi quel plaisir d’avoir à ses ordres une troupe de Nymphes, de vivre familièrement avec tant de Princesses, d’avoir droit à leur reconnoissance, de se trouver à leurs exercices, de présider à leur toilette, de décider de leur parure, d’apprécier leurs talens & leurs graces !
.° On enseigne le grand art d’y réussir ; ruses, fourberies, artifices, intrigues, intriguans & confidens de toute espèce, le théatre est un arsenal où l’on trouve toute sorte d’armes, une académie où on apprend tous les exercices ; qu’on en revient délié & aguerri ! […] Tout se ressent de cette oisiveté : famille, devoir, affaires, emploi, exercices de piété, tout en souffre. […] On peut compter sur douze fois l’année, & souvent plusieurs fois chaque mois, ce qui dans vingt ans d’exercice fait deux cents quarante recueils d’adulation bien comptés.
Ie ne puis souffrir que les Chrestiens, au lieu de condamner ces spectacles y donnent leur attention ; & ils ne sçauroient sans faire tort à leur condition, porter la veuë sur les actions bouffonnes de certains charlatans qui ont appris des Grecs l’art d’imiter toutes sortes de voix pour le plaisir des oreilles ; quel agreement y a t’il dans ces sots exercices. […] On estime gloire ce qui est vne pure folie ; & de moy i’estime qu’vn Spectateur seroit bien sage s’il reconnaissoit la vanité de tous ces exercices.
On a senti la nécessité, non pas de penser mieux qu’un tel homme, cela était indifférent en ce cas, ou n’était pas l’affaire la plus importante ; mais de tenir une conduite opposée à la sienne, de ne pas marcher sur ses traces pour ne pas être soupçonné de vouloir arriver au même but, de ne rien dire, de ne rien faire qui ressemblât à ce qu’il avait dit, à ce qu’il avait fait pour attirer la confiance et tromper ; donc il a fallu abandonner ou négliger comme j’ai montré qu’on avait abandonné ou négligé les exercices pieux, ou les devoirs de la religion, les louanges de ses préceptes, et la pratique des autres vertus que le Tartufe en jugement observait si scrupuleusement pendant le temps qu’il méditait de faire des dupes, et pour mieux y parvenir ; donc cette satire, qui prête tant de vraisemblance au travestissement des plus belles actions d’un homme de bien, en indices d’un méchant qui médite le mal, devait nécessairement produire les désordres qui existent et que je lui impute en grande partie. On pourra nier cette conséquence et dire qu’il y avait un milieu entre s’acquitter de tous les devoirs que la religion et les autres vertus prescrivent, et s’abandonner aux désordres de la dernière école, se vautrer dans la fange du vice ; qu’il était possible de garder la pureté de son âme, de rester attaché de cœur aux principes, à la sagesse, à la piété, aux mœurs ; qu’il suffisait, pour éviter la persécution, de s’abstenir des vertus pratiques, en s’isolant des deux partis, en fuyant également les disciples des écoles qui étaient aux prises, et leurs errements, ou leurs exercices et habitudes, etc.
Cet écrivain, moins recommandable encore par la supériorité de ses talens que par la pureté de ses mœurs, composoit, toutes les années, des tragédies & des comédies pour les exercices accoutumés de sa classe. […] Elle porte, qu’en cas que « les comédiens règlent tellement les actions du théâtre, qu’elles soient toujours exemptes d’impureté, il vouloit que leur exercice, qui peut innocemment divertir ses sujets de diverses occasions mauvaises, ne puisse leur être imputé à blâme, ni nuire à leur réputation dans le commerce public ».
Quoiqu’en disent nos officiers petit-maîtres, l’exercice des coulisses n’aguerrit que pour les combats de Venus. […] Les comédiens, qui y joignent l’étude & l’exercice, y sont des grands orateurs.
On en excepte celles qui se font dans les Collèges pour l'exercice de la jeunesse ; « Leurs Règlements portent que les Tragédies, et les Comédies qui ne doivent être faites qu'en latin, et dont l'usage doit être rare, aient un sujet saint, et pieux ; que les intermèdes des actes soient tous latins, et n'aient rien qui s'éloigne de la bienséance ; et qu'on n'y introduise aucun personnage de femme, ni jamais l'habit de ce sexe. » Rat.
La satisfaction de vos besoins et les connaissances utiles vous offraient toujours des plaisirs sans mélange : vous vous contentiez de croire ce que vous sentiez : Et sans vous embarrasser dans ce que vous ne compreniez pas, vous n’interrompiez point le cours naturel de vos esprits, vous ne les rassembliez point inutilement dans votre cerveau, au détriment du reste de vos organes : par l’exercice que vous faisiez, vous les aidiez au contraire à circuler par tout votre corps : vivant tranquilles, vous viviez en santé, vous étiez gais et vigoureux.
D’où il paraît manifestement, que les actions théâtrales dont nous parlons, sont consacrées à l’honneur de ceux qui se sont couverts, pour ainsi dire, du nom de leurs inventeurs : et par conséquent que ces exercices sont idolâtres : puisque ceux qui en sont les auteurs, passent pour des Dieux. Je me trompe ; je devrais avoir dit d’abord que ces exercices ont une origine bien plus ancienne. […] Enfin on sait que Castor et Pollux, que Mercure et Hercule, sont les auteurs des exercices de la lice. […] Enfin Mars et Diane président aux deux exercices de l'amphithéâtre ; c’est-à-dire aux combats et à la chasse.
Si l’Actricisme est un Exercice honnête (comme il en convient page 65), d’où vient suggérer cet odieux moyen de l’anéantir ? […] Ce serait les priver du plus doux des plaisirs, & de l’exercice de la plus noble de leurs facultés. […] Ce que vous dites encore ici sur les Exercices propres à former la jeunesse, est très-bien vu. […] On connait ces Exercices des Etrusques 2, où celui des Jeunes-gens qui s’était le plus distingué choisissait pour son épouse la plus belle des filles. […] Que le Théâtre soit l’exercice de la Jeunesse, & ne soit le métier de personne.
Il est inutile d’entrer ici dans le détail des preuves ; mais j’en conclus qu’à plus forte raison la comédie leur est défendue : plus indécente et plus dangereuse que tous ces exercices, elle en réunit plusieurs, en ajoute d’autres, et les surpasse tous. […] Le saint Evêque d’Apamée Thomas étant auprès de Cosroès, Roi de Perse, vainqueur et persécuteur, pour le solliciter en faveur des Chrétiens, voulut bien se trouver avec lui à une course de chevaux : exercice sans doute bien moins dangereux que le théâtre, et dans une occasion unique, où l’Eglise avait intérêt de ménager un Prince impérieux et cruel.
En voici un, Religieux, Professeur en Théologie dans son Ordre, Directeur des âmes, qui suspend l’exercice de ses emplois pour parler en faveur de la Comédie. […] L’exercice de la puissance du Souverain se borne au bien et à la conservation de la société civile. […] Il débite des paradoxes, et au lieu de faire de la Comédie un divertissement agréable, comme il la toujours considérée, il en fait un exercice de contention, capable de rebuter les esprits les plus fermes et les plus propres à résister à leurs mouvements.
avec des exercices aussi incompatibles que les vôtres : attendez-vous plutôt d’y trouver le sujet de votre condamnation.
Il avoit eu la curiosité de les voir & de les faire passer devant luy comme en reveuë, ou comme par exercice.
Il semble que les Enfans soient tous nés Comédiens, tant on trouve de facilité à leur enseigner le Mimisme : en effet, cet âge est celui des Jeux & des Ris ; tout est prestige, tout est illusion dans cet âge charmant ; & tout ce qui est imitation & faux-semblanta des attraits pour lui : la Comédie, qui n’est qu’une image des mœurs par son intrigue, est aussi la peinture des actions par ses Imitemens, comme elle est celle des manières par ses Modelemens ; cet Exercice doit être par-là doublement utile à la Jeunesse, qu’il prépare à remplir réellement dans la Société, ce qu’elle a feint sur la Scène.
[NDE] Antoine Péricaud reporte que les jésuites de Lyon avaient coutume de terminer l’année scolaire par des exercices dramatiques, dont une Action composée par le professeur de rhétorique, qui étaient probablement, en 1607, le père Antoine Milieu.
La Religion et la Foi tâchent de remédier à ce désordre ; et c’est en effet tout l’exercice des Chrétiens.
Depuis, m’étant trouvé en un lieu, auquel cette pratique s’est mise en vogue, et les Comédiens invités et attirés pour l’entretenir, je n’ai pu, selon la charge qu’il a plu à Dieu me donner en sa maison, dissimuler mon désaveu d’un exercice improuvé de tout temps entre les Chrétiens : en quoi j’ai été prévenu ou secondé par autant de serviteurs de Dieu, qu’il y en a ici pour administrer sa parole à son peuple. […] Ajoutez à cela que les acteurs étant Comédiens à gages, qui veulent plaire et donner du passe-temps, sachant bienab s’ils n’y mêlent le mot pour rire, et les entremets de bouffonneries, ne feront pas venir l’eau à leur moulin : savent assaisonner les tristes discours, avec les farces, par lesquelles ils essuient les larmes qu’ils semblaient avoir attirées, pour renvoyer les spectateurs en bonne humeur, comme ils appellent, et les inviter à la continuation de leurs exercices : ayant toujours pour fin la volupté, et ce que S. […] C’est chose assez connue, que les Dieux des Gentils, c’est à dire les Démons, ont exigé ces jeux de leurs adorateurs, comme partie de leur servicead : tellement qu’ils ont été tenus parmi eux comme exercices de Religion,23 « Les jeux de la Scène, disait S. […] On ne doit permettre ni entretenir en public, ce qui détourne les ouvriers et le peuple de leurs ouvrages ordinaires, et les accoutume à l’oisiveté et curiosité au préjudice de leurs familles ; ce qui détourne les jeunes enfants de l’obéissance due à leurs parents : ce qui les divertit de leurs études et autres exercices honnêtes ; ce qui débauche les serviteurs, au préjudice de leurs maîtres, et les rend négligents à leurs devoirs, et désireux d’imiter les fainéants auxquels ils voient qu’on applaudit. […] En un autre lieudj, il en fait cette description, « Es Théâtres, dit-il, sont, les ris, l’infameté, la pompe Diabolique, la prodigalité, la perte du temps, l’emploi inutile des jours, une préparation absurde de la convoitise, une méditation de l’adultère, un exercice d’impudicité, une école d’intempérance ; une exhortation à ordure, et des exemples de vilenies. » Son disciple Isidore de Pelusium n’est pas moins âpre contre cela.
Il faut que le désordre soit bien grand, puisqu’il a cru la réforme nécessaire, par une expérience de quarante années d’exercice. […] Si on ne va pas au sermon, c’est qu’on va au spectacle, & qu’on y perd le goût des exercices de religion.
Dans un état aussi dissipé que celui d’une Comédienne, partagé entre ses exercices & ses habitudes, on est rarement avec soi-même.
Et quand j'ai donné ce dernier aux Acteurs de nos Comédies et Tragédies, c'est en cette signification générale, et parce qu'ils n'en ont point de commun pour ces deux exercices qu'ils font conjointement.
Or on dit que le principal exercice des sorciers en leurs assemblées est la danse : et ainsi les idolâtres dansaient à l’entour du veau, Exode 32d, comme aussi quand ils voulaient apaiser leurs Dieux, Idoles et diables et obtenir quelque chose d’eux ils proposaient publiquement des jeux de théâtres, comme il appert ès leçons des matines de la fête de monsieur saint Michele.
[NDE] Ces paragraphes s’inspirent de Jean Croiset, Exercices de piété pour tous les jours de l’année, vol. 10, pp. 414-415 ou de Hyacinthe de Montargon, « Sur les spectacles », Dictionnaire apostolique à l’usage des curés de ville, Paris, 1776, p. 499-500.
Il en entretient les Princesses, pensionne les Seigneurs, les traîne dans son char, les fait manger à sa table, les loge dans ses palais, en soudoie des compagnies, fait faire chez lui l’exercice, se met à la tête.
Le vin, les exercices violents, les femmes ne peuvent guère convenir à des gens extenués de fatigue et sûrement leur santé souffrirait de ce qu’ils seraient bornés à ces amusements après un travail fatiguant et assidu. […] D’où l’on peut conclure que le même désordre règnerait à Paris qu’en province, si le nombre des sujets et la subdivision des emplois ne levait bien des difficultés, outre celles que l’autorité du Gentilhomme de la Chambre en exercice aplanit sur le champ. […] L’entreprise des spectacles étant déclarée Royale par tout le Royaume, les sujets seraient considérés comme pensionnaires du Roi et des Elèves destinés à le servir de plus près, lorsque leurs talents affermis par l’étude et l’exercice, les auraient rendus dignes d’être admis dans la Troupe du Roi. […] La seule danse qu’il permettait à ses gens était un exercice militaire au son des instruments, et qui ne ressemblait point du tout au Bal que vous établissez si comiquement sous la direction d’un Magistrat.
La danse théatrale donne-t-elle l’air noble, aisé, modeste, qui compose le maintien d’un honnête homme ; pourquoi adopter à des jeunes gens des personnages & des caractères étrangers à leur état, & les dresser à des attitudes forcées : les maîtres de danses eux-mêmes, distinguent l’art qu’ils enseignent au théatre, de celui dont ils donnent des leçons en ville, comme deux genres tous différens ; pourquoi appliquer de jeunes gens à des exercices, pour qui il est rare qu’ils ne se passionnent, & qui sont si dangéreux ? […] La science, l’amour, l’exercice du théâtre, ne furent jamais mis au nombre des choses utiles à une bonne éducation ; il est bien plutôt essentiel dans ce siécle de la Scénomanie, d’en inspirer la crainte, le mépris & l’horreur. […] M. le Franc paroissoit avoir renoncé à Melpomene & à Thalie, sous les étendars desquelles il avoit dans sa jeunesse glorieusement combattu, & s’être enseveli dans la solitude de Pompignan, uniquement occupé d’exercice de piété, d’études sérieuses, & de l’embelissement de son Château, dont il a fait un petit versailles.
C’est le scandale commun à toutes les comédies : on commence par enseigner, offrir, mettre en action le péché, pour en venir au foible & tardif correctif de quelque mot de vertu, qui ne réparera jamais le coup mortel qu’ont porté au fond du cœur les attraits & les embellissemens du vice, & à la vertu le ridicule & les ombrages répandus sur ceux qui la pratiquent, dont on engourdit le zèle, énerve les bons exemples, détruit le crédit, affoiblit les exhortations, & empêche par respect humain d’embrasser les exercices. […] On tourne encore en ridicule les exercices de pénitence & les bonnes œuvres : Laurent, serrez ma haire avec ma discipline, Et priez que toûjours le ciel vous illumine.
Ce dernier exercice de dévotion, il est vrai, n’est ordonné ni dans les anciens ni dans les nouveaux statuts de la confrairie ; mais les nouveau Confrère & Confreresses n’avoient pas eu le temps de se faire instruire de toutes les règles. […] Ce qu’on vient de rapporter suffit pour faire sentir combien l’esprit du théatre corrompt les choses les plus saintes, porte l’irréligion & le vice jusque dans le sanctuaire ; dégrade les Ministres qui en prennent le goût, fait mépriser les mysteres, les cérémonies, les exercices pieux, les images, les habits, les lieux, les livres saints, tout ce qui tient au christianisme, dont il est le renversement, & en abuse, pour les tourner contre la religion & la vertu.
Mais si je vous disois que ce Religieux est homme aussi bien que vous, & qu’aprés une année entiere de Retraite & de Penitence, il est bien juste qu’il se divertisse durant quelques jours, pour se disposer à rentrer dans ses premiers exercices.
Le demon ne trouve point de moyen plus puissant pour obtenir d’Herode la mort de ce grand Hommé, qui faisoit l’admiration de la Judée, que de faire danser devant le Roi une fille mondaine, bien parée, & fort adroite à cet exercice.
Mais ceux qui vont au bal et qui fréquentent la danse, ne sont pas les seuls coupables ; les hautbois, les violons, les joueurs de tambour, et toutes les autres personnes qui servent à cet exercice, pèchent aussi grièvement, parce qu’elles contribuent au mal que les autres font ; et leur métier est illicite à l’égard des bals et des danses, parce qu’il est employé pour des actions qui sont toujours accompagnées du péché.
Ce n’est pas qu’en métaphysique, cette séparation soit absolument impossible, ou comme parle l’école, qu’elle implique contradiction : disons plus, on voit en effet des représentations innocentes ; qui sera assez rigoureux pour condamner dans les collèges celles d’une jeunesse réglée à qui ses maîtres proposent de tels exercices pour leur aider à former ou leur style ou leur action, et en tout cas leur donner surtout à la fin de leur année quelque honnête relâchement ?
L’exercice constant de cette religion ne peut donc qu’être conseillé avec ferveur, par les écrivains qui désirent sincèrement l’ordre et le bonheur, dans le système social qui nous régit.
On demande si ces Comédiens peuvent s’engager au service d’un Prince hérétique par avarice ou par ambition, quoiqu’ils y passent plusieurs mois sans faire aucun exercice de la Religion Catholique, sans y recevoir les Sacrements, sinon en péril de mort, et sans entendre la Messe que rarement et en cachette ?
Proscrire ces dangers, supprimer ces exercices. […] Il y a des jeunes gens qui ont des dispositions marquées pour les lettres & les sciences ; c’est pour eux une perte de temps de leur donner des rôles à apprendre, cet exercice ne leur apprend rien que leur goût & la lecture ne leur eût appris. […] C’est mieux employer leur temps d’en faire des comédiens, de leur donner le goût de la dissipation ; & comme ceux-ci sont le plus grand nombre des étudians, & qu’un professeur doit travailler pour le plus grand nombre, le théatre devient un exercice nécessaire dans tous les colléges, & un devoir aux professeurs. […] Mais, ajoute-t-il, si on juge à propos de faire usage de ces exercices, tout dangereux qu’ils sont, il faut 1°. oublier qu’on donne un spectacle, il ne faut agir que pour agir, non pour plaire : le soin de plaire distrait & en fait manquer les moyens .
Il se mêle au parterre, il monte sur le théatre, il fait tous les exercices d’un histrion avec plus d’ardeur que les Comédiens. […] Au reste, c’est être bien galant de signer les placets des Dames sur les balustres de l’Autel , pour ne pas les faire attendre, en les renvoyant à un lieu, à une heure moins indue ; il y a là plus de galanteries que d’exercice de piété.
L’Auteur, quel qu’il soit, vrai Protestant, ou peut-être homme sans religion, a ramassé dans Luther, Calvin, Beze, &c. ou plutôt, sans lui prêter tant d’érudition, a ramassé dans les caffés & les brochures du temps tout ce qui s’est dit contre le vœu de chasteté, la clôture des Religieuses & les exercices du cloître, & dans ses noirs accès contre le monachisme, a mis en action, habillé en vers, & dialogué en scènes cette misérable déclamation contre ce saint état. […] Il est certain que si l’on n’empêche pas tous les désordres, ce qui est impossible & commun à tous les états, du moins l’Eglise prend les plus grandes précautions pour les prévenir, & emploie tous les moyens de les réparer, & qu’en effet la plus grande & incomparablement plus grande partie des Religieuses embrasse librement son état, remplit exactement ses devoirs, & que l’éloignement du monde, les exercices de piété, les bons exemples, la pratique de la mortification, la fréquentation des sacremens sont de très-grands secours pour conserver une vertu fragile, dont la privation dans le monde laisse tomber dans les plus grands désordres.
Or on ne peut y parvenir qu’en se donnant des Acteurs qui soient pour le Public des objets chéris, que lui-même aurait horreur de corrompre, dont l’innocence & la candeur répandront un vernis d’honnêteté sur un exercice que les mœurs des Histrions ont deshonoré, & que l’air de licence qu’on respire sur les Théâtres actuels n’a que trop souvent rendu funeste. […] Après cette Réformation, il se trouvera sans doute encore quelques Spectateurs qui abuseront d’un Exercice instructif, honnête, utile, comme l’on voit des gens, que des vues criminelles conduisent seules dans nos Temples : l’homme sensé les plaindra ; mais il ne desirera pas que pour eux, l’on prive la Nation du plus noble de ses amusemens.
Tertullien, qui combat tous les spectacles, les réduit à quatre ; le cirque, où l'on faisait des courses de chevaux et de chars ; le théatre, où l'on représentait des tragédies, des comédies, des farces, avec des chants, des danses, des décorations magnifiques ; le stade, où se faisaient les exercices du corps, la lutte, le pugilat, etc. l’amphithéatre, où se donnaient les combats des gladiateurs et des bêtes féroces. […] Il n'est pas moins que le cirque l'ouvrage et l'exercice de l'idolâtrie.
Ils n’offrent qu’une image trompeuse du bonheur lui-même, qu’on ne trouvera jamais que dans l’exercice de la vertu.
On a inventé dans ce siecle une foule de nouveaux exercices militaires : cellui-ci est, du nombre. Il a tellement fait fortune, que les compagnies d’Arquebusiers & Arbalétriers, qui s’assemblent de temps en temps pour tirer au blanc, & qui depuis plusieurs siecles qu’elles existent, ne s’étoient exercées qu’à faire tomber le Papeguai pour gagner le prix, ont joint la comédie à leurs exercices.
Ainsi fut citée au tribunal de Dieu la premiere tête du monde, au sortir d’un exercice qui n’étoit rien moins qu’une préparation chrétienne à son jugement, & un moyen d’attirer la bénédiction du ciel sur le mariage de son fils. […] Je n’ai garde assurément de révoquer en doute ni sa piété, ni ses exercices de piété ; mais il me semble que l’union de ces circonstances est fort peu consolante.
Ce ne sont que des jeux d’esprit, comme les exercices de Collèges, les conversations de Madame de Maintenon qu’on débite à S. […] C’est l’effet de l’habitude & de l’exercice joint à quelque talent ; un Avocat exercé prend le fait de son procès, & plaide sur le champ ; un Prédicateur se fait un canevas, & prêche sans préparation ; un Poëte, comme disoit Horace, fait deux cent vers stans pede in uno.
On ne connaissait alors que les Mystères des Confrères de la Passion, qu’ils voulurent imiter, et qui étaient des exercices de religion. […] Les Confrères de la Passion, dont les jeux n’étaient que des exercices de religion, furent soufferts, jusqu’à ce que mêlant le sacré avec le profane, ils méritèrent la même animadversion, et cédèrent enfin leur hôtel à une nouvelle troupe qui s’éleva au commencement du dernier siècle, et fit disparaître l’ancien théâtre, et après bien des révolutions, des séparations, des réunions avec d’autres troupes, a pris enfin l’état fixe où nous la voyons aujourd’hui.
Elles ont leurs Prêtres et leurs Prêtresses qui entretiennent leur culte avec le plus grand zèle, des Prédicateurs pleins d'esprit et de talents qui en débitent la morale et lui gagnent une foule de prosélytes, des Dévots innombrables qui viennent assidûment l'écouter et la mettent fidèlement en pratique, et dans leur sainte impatience vont dans des chambres pratiquées à dessein autour du Temple en faire dévotement les exercices. […] Qui a plus d'éloignement de la prière, des saintes lectures, des bons discours, et de tout exercice de piété, qu'un homme plein des frivolités du théâtre ?
Ceux qui pratiquent ces exercices sont les personnes qui aspirent aux grands emplois, & veulent devenir les favoris de la Cour. Ils sont formés dès leur jeunesse à ce noble exercice, qui convient sur-tout aux personnes de baute naissance. […] Pour la piété & ses exercices, il n’est pas nécessaire que le masque tombe.
Elle faisoit tous les exercices d’un homme avec force & adresse, montoit un cheval, couroit le cerf, faisoit à pied les plus longues traites, couchoit sur la dure au serein, étoit infatigable, toujours en action ; son éducation comme celle de Henri IV l’y avoit de bonne heure accoutumée, souffrant la faim, la soif, le froid, le chaud, n’usant que d’alimens grossiers, dormant peu, ce qui dans un climat aussi rude que la Suède n’est pas une petite mortification. […] De son aveu, elle fut sept à huit ans à se déterminer, quoiqu’instruite, convaincue, résolue, sans faire même en secret aucun acte de Catholicité ni dire un seul mot qui laisse entrevoir sa pensée ; elle déclare aux États qu’elle veut abdiquer, & se laisse gagner, & demeure encore trois ans sur le trône & dans l’erreur ; elle quitte enfin, & quitte la Suède sans laisser rien transpirer ; elle craignoit qu’on ne lui refusât sa pension, ce ne fut qu’à Bruxelles qu’elle fit enfin les exercices Catholiques, & Ainspruk dans le Tirol, son abjuration. […] pour écarter tout soupçon de changement, elle affecta plus de dévotion pour les exercices Luthériens, & communia plusieurs fois de la main des Ministres, & à leur manière, peu de jours avant son départ.
Cependant l’Enseigne du Régiment, jeune homme hardi, bien fait, plein d’esprit, alla présenter son drapeau à la Reine & lui demanda permission pour lui & pour tous les Officiers, de baiser l’Abbesse & les Religieuses, & tout le Corps d’une commune voix demanda cette grâce en battant la générale ; cet assaut n’étoit pas si difficile que celui du Fort de la Cassotte, ils furent également vainqueurs : Madame de Maintenon qui ne s’attendoit pas à cet exercice militaire & ne savoit pas comment les assiégées prendroient ce nouvel assaut, fut surprise & embarrassée : Je n’ai rien , dit-elle, à ordonner à ces Dames, je ne puis que les prier de vous accorder cette faveur. […] Ces deux pieux exercices se donnent la main, il y a des salles pour la noblesse, & d’autres pour la bourgeoisie, on y peut venir en masque, on y peut même tenir la banque au moyen d’une somme dont on convient avec l’Entrepreneur, qui sans scrupule tire parti de tout, & l’Impératrice qui augmente d’autant sa ferme. […] Ce fut une scène bien nouvelle pour les Acteurs & les spectateurs ; tout fut arrêté pour les regarder jusqu’à la fin de leurs exercices.
186 Article deux, Décence dans les Exercices.
Le peuple de mon Diocèse, très saint Père, soit dans la ville, soit à la campagne, par une coutume pernicieuse, célèbre quelques Fêtes votives d’une manière très indigne de la foi qu’il professe, et entièrement contraire à l’esprit de la Religion Chrétienne ; car il ne s’occupe pendant ces saints jours qu’à la danse, à la comédie, aux exercices profanes de la lutteh et de la course, et à d’autres spectacles qui ne sont pas moins éloignés de la sainteté des Fêtes.
Ce n’est qu’un exercice honnête pour les rendre plus hardis et capables de parler en public, selon les Emplois que la Providence et leurs parents leur pourra donner.
Clerge, seconde l’institution des comédiens en France, pag. 88 ; fournit la chapelle de la Sainte Trinité, pour y faire jouer la comédie, pag. 91 ; paie les comédiens représentant les mystères, pag. 93 ; tolère que les farceurs représentent la Sainte Eglise, et le pape la tiare en tête, dans la comédie de Mère Sotte, pag. 99 ; remplit lui-même, dans les églises, des rôles d’acteurs et de comédiens, pag. 128 ; fait un abus de pouvoir, et commet un délit en blâmant et punissant l’exercice d’une profession instituée et protégée par les lois civiles et les diplômes de nos rois, pag. 131 ; les procureurs du roi doivent poursuivre ce délit, qui consiste dans la demande de l’abjuration, et dans le refus de sépulture, pag. 134 et suiv., et 282 ; le clergé emploie deux poids et deux mesures dans sa conduite envers les comédiens ; cette divergence tourne contre lui, par les preuves singulières qu’on en fournit, pag. 159 ; les cardinaux, princes de l’Eglise, sont les protecteurs de nos premiers comédiens, pag. 164 ; l’abbé Perrin est lui-même directeur de l’Opéra de Paris, pag. 167 ; les papes, chefs de l’Eglise, instituent des théâtres de leurs propres deniers, et les organisent, pag. 168 ; les cordeliers, les capucins, les augustins, tous prêtres de l’Eglise romaine, présentent des placets aux comédiens, pour en obtenir des aumônes, et ils promettent de prier Dieu pour le succès de leur troupe, qu’ils ont la politesse de nommer chère compagnie, pag. 175 ; les comédiens n’étant pas excommuniés dénoncés ne sont point soumis aux anathèmes de l’Eglise, et les prêtres qui les leur appliqueraient devraient être, selon les lois ecclésiastiques, suspendus de leurs fonctions, pag. 182 ; processions, messes et autres cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, qui sont remplies d’obscénités et de scandales, et bien plus nuisibles à la religion que les comédies, pag. 201 ; élection des archevêques et évêques des fous, dans les orgies des diacres et sous-diacres, pag. 280 ; le clergé en habits de mascarade et de théâtre, pag.
Ces Peuples, toujours frappés du bruit des armes, & des exercices Militaires, chercherent dans leurs amusemens même, des images qui entretinssent leur ame dans la chaleur, dans cette situation fiere & un peu sombre qu’inspire l’horreur des combats.
Quand on pense que les comédiens passent leur vie toute entière à apprendre en particulier, ou à répéter entre eux, ou à représenter devant les spectateurs, l’image de quelque vice, et qu’ils sont obligés d’exciter en eux des passions vicieuses, on ne peut s’empêcher de reconnaître que la comédie est par sa nature même une école et un exercice du vice, et qu’il est impossible d’allier ce métier avec la pureté de la religion ; que c’est un métier profane et indigne d’un chrétien.
porte : « Si les Comédiens veulent embrasser la Foi Chrétienne, nous ordonnons qu’ils renoncent auparavant à cet exercice, et qu’ensuite ils y soient admis, de sorte qu’ils n’exercent plus leur premier métier : que s’ils contreviennent à ce Décret, qu’ils soient chassés et retranchés de l’Eglise.
Attacher de la honte à l’exercice d’un art estimable, paroîtra toujours une absurdité insoutenable à tous les hommes qui voudront consulter la raison dans leurs jugemens. […] Est-il honteux de se produire personnellement dans un exercice autorisé par la raison ? […] Toutes ces foibles observations, n’ont qu’une liason assez éloignée du sujet que vous avez voulu traiter, où il s’agit simplement de s’éclaircir sur l’utilité des spectacles ; & je pense par les reflexions que je vous ai communiquées, vous avoir persuadé que cet art loin d’être pernicieux, est favorable aux mœurs, avantageux à la societé, & que l’exercice, comme auteur & comme acteur, en est honorable, & doit être estimé par le bien qui en résulte.
L’effet de la morale du Théâtre est donc moins d’opérer un changement subit dans les cœurs corrompus, que de prémunir contre le vice les âmes faibles par l’exercice des sentiments honnêtes, et d’affermir dans ces mêmes sentiments les âmes vertueuses. […] Nous avons éprouvé tant de fois combien la culture de l’esprit et l’exercice des talents sont propres à nous distraire de nos maux, et à nous consoler dans nos peines : pourquoi refuser à la plus aimable moitié du genre humain, destinée à partager avec nous le malheur d’être, le soulagement le plus propre à le lui faire supporter ? […] Je n’ai point prétendu qu’il y eût à Genève un spectacle tous les jours ; un ou deux jours de la semaine suffiraient à cet amusement, et on pourrait prendre pour un de ces jours celui où le peuple se repose ; ainsi d’un côté le travail ne serait point ralenti, de l’autre la troupe pourrait être moins nombreuse, et par conséquent moins à charge à la Ville ; on donnerait l’hiver seul à la Comédie, l’été aux plaisirs de la campagne, et aux exercices militaires dont vous parlez.
Pour faire jouir les Cours étrangeres de tant d’heureuses & importantes découvertes, le sieur le Gros se propose d’y aller établir incéssamment des Académies de coëffure, comme il en a établies à Paris ; où l’on prend les degrés de Bachelier, Licencié, Docteur dans son art, où l’on fait des exercices, soutient des theses, distribue des prix. […] Mais ce saint Parfumeur croit sans doute, que cette heure épargnée chaque jour, sera utilement employée à des exercices de piété à la Priere, à la Messe, au soin de la famille : œuvres bourgeoises, auxquelles il devroit bien savoir qu’on ne peut, sans déroger, trouver le loisir de s’appliquer.
Elles ont leurs habits marqués, leurs exercices réguliers, leurs chapitres fréquens. […] Cela peut être, le chant & la danse sont des attraits du vice bien puissans ; les tragédies sont plus sérieuses, moins luxurieuses que les pieces lyriques qui ne roulent jamais que sur l’amour ; l’étude d’un rôle, l’exercice de la déclamation, l’exécution d’une piece, occupent beaucoup plus, & sont plus difficiles que quelque récitatif langoureux, quelque chanson légère qui se débite lentement.
Croiroit-on que dans une longue instruction d’une mère chrétienne à son fils & à sa fille il n’y ait pas un mot de dévotion, d’exercice de piété, de sacremens, de prieres, de recours à la grace de Dieu, de foi, de charité, &c. ? […] Il ne faut ni mémoire, ni exercice ; on se montre & tout est fait.
Sans doute les exercices militaires ne leur conviennent point ; elles ne pourroient que déranger, amollir, intimider les armées, comme Cléopatre fit perdre à Antoine la bataille d’Actium. […] Que plusieurs femmes & filles, qui ne sont formées ni savantes, par le babil & entretien des masques, usage & exercice de causer avec eux, esquels consistent tous arts, sont apprises, deviennent savantes, gentilles, galantes ; pareillement plusieurs jeunes levrons fréquentent les masqués, apprennent à deviser & bien parler, se façonnent, acquierent de l’esprit, deviennent serviteurs des dames.
Des funambules, qui se permettaient de joindre à leurs exercices des scènes extraites des ouvrages courus, affublées d’un grand titre, vinrent s’installer sur le terrain occupé aujourd’hui par le château d’eau. […] Arrivé à la barrière de Belleville, deux jeunes gens, dont l’un sortait du faubourg du Temple et l’autre descendait la chaussée de la Courtille, s’abordèrent en ces termes : « viens donc, Pierre, la répétition est arrêtée pour toi ; j’allais voir si nous pouvions afficher. » — « Me v’là, mais permets que j’respire un peu… j’avais des souliers à r’porter à des pratiques qu’on n’ trouve que l’ dimanche, ça m’a r’tardé d’une heure ; je n’ suis que d’ la septième scène, avec le quart d’heure de grâce, je n’ la gobe qu’ d’une demi-heure. » J’avais ralenti le pas au mot répétition, je croyais d’abord qu’il s’agissait d’un exercice de Lycée ; mais la mise et la suite du dialogue de mes champions, fixèrent mes idées sur eux.
Quinault, fils d’un Boulanger, selon Furetière, dans son Factum contre l’Académie, et d’une honnête famille, selon l’Abbé d’Olivet, dans son Histoire de l’Académie, mais fort pauvre, puisqu’il fut valet de Tristan l’Hermite, homme fort peu pécunieux aussi, de qui il apprit à faire des vers, Quinault, dis-je, avait été dans la suite Clerc d’un Avocat au Conseil, où il avait appris quelque mot de chicane, qui lui facilita l’exercice de sa charge, et lui donna du crédit chez son Marchand. […] Cette exclusion de toutes les charges et de toutes les fonctions publiques est fondée sur la légitime et générale suspicion que donne de leurs mœurs, de leurs droiture et de leur probité, l’exercice habituel du théâtre.
On le voyait toujours occupé dans la méditation, et la prière ; dans la lecture de l’Ecriture, et des vies des Saints, et dans l’exercice des œuvres de charité. […] Les sentiments de Cicéron n’étaient pas aussi fort éloignés de ceux de cet Empereur, lorsqu’il préfère les exercices de ses études aux Fêtes des Jeux. […] Qu’en établissant un lieu perpétuel pour les exercices, on avait eu égard à l’épargne, à cause des dépenses infinies qu’il fallait faire tous les ans pour ce sujet. […] Mais ceux qui y sont joués injustement et sans sujet, combien sont-ils détournés par là des exercices qu’il faut pratiquer pour acquérir la sagesse ? […] Mais quelqu’un me dira : ce ne sont point des exercices sacrilèges ; ce sont des jeux et des divertissements ; c’est une nouvelle manière de se réjouir, et non pas une erreur de l’antiquité ni une superstition des Païens.
Plutarque n'est pas entièrement de cet avis sur l'origine de ce nom ; car il dit que celui qui le donna premièrement fut le Chef de ceux que les Tyrrhéniens envoyèrent lors à Rome, nommé Ister, dont l'excellence communiqua son nom à tous ceux qui s'adonnèrent à l'exercice de son art ; Mais Tite-Live est plus croyable en l'Histoire de son pays.
Probus, après avoir dit qu'en Grèce il n'y a point d'infamie de faire un Spectacle de sa personne au peuple sur la Scène, et que parmi les Romains cet exercice est infâme ; nous voyons qu'il ne parle que de ceux qui font un Spectacle de leurs corps, c'est-à-dire, des Mimes, Danseurs, et Bouffons, et non pas de ceux qui récitaient honnêtement les Comédies et les Tragédies.
La Compagnie qui sert maintenant le Roi en cette sorte d’exercice c’est des plus excellentes que l’on ait vues il y ad longtemps : mais entre tous les personnages ceux qui emportent le prix pour représenter naïvement les passions humaines et les impriment dans les spectateurs émouvante à la joie, à la tristesse, à la colère, au regret, à l’amour comme il leur plaît jusques à tirer des larmes des yeux les plus arides, et à ébranler les courages les plus fermes et les plus constants, il n'y en a point qui égalent une jeune fille appelée Rosoria de l’âge de dix-sept ou dix-huit ans et un jeune homme Toledan appelé Fadrique âgé de vingt-quatre ou vingt-cinq.
[NDE] Ignace de Loyola (1491-1556), auteur des Exercices spirituels, est le fondateur et le premier Supérieur général de la Compagnie de Jésus.
Aussi nostre Noblesse a toûjours consideré la Dance comme un des plus galants & des plus honnestes exercices, où de tout temps les Personnes les plus relevées & les plus honnestes ont tâché d’exceller, & ont fait gloire de reussir. […] C’est de destiner ces Salles à divers exercices qui concernent le Balet : Par exemple, d’y transferer l’Academie de la Dance. […] Ainsi en faudroit-il faire des autres Arts, comme de la Musique, de la Peinture, & mesme des Exercices, dont on feroit des épreuves publiques à divers jours à ce destinez, & par-où l’on verroit sans doute divers grands & glorieux progrez des divers Arts, & mille beautez, & mille secrets que l’exercice & l’emulation feroit tous les jours paroistre de nouveau.
On y fait l’exercice de la scene comme celui des armes ; le Regiment de Thalie est logé au milieu des autres, & l’artillerie des Actrices aussi bien servie que celle du Roi. […] Elles avoient dans leur voyage dansé, chanté, fait l’amour, donné par tout des fêtes brillantes, des ballets, des mascarades, des comédies, moins bonnes sans doute que celles de Moliere, mais les meilleures du temps : c’étoit leur exercice ordinaire, & la belle éducation qu’elles avoient reçue par les soins de la Reine, qui vouloit les faire monter avec honneur sur la scene. […] Toutes ces difficultés n’ont pas lieu au théatre de nos jours ; on n’y fait aucune profession de foi, on n’y exige aucune religion, Chaque Acteur & Actrice parle & croit ce qui lui plait, & la plûpart en effet n’en sont aucun exercice, & n’en ont aucune que celle qui y apporte une débuttante qui a appris son cathéchisme, & fait sa premiere communion, ce qui est très-rare ; car tout ce qu’on éleve pour le théatre en est bien éloigné.
Les Grecs excluoient les femmes des exercices qui les obligeoient d’être nuds ; mais les Romains auroient-ils souffert qu’une Actrice parût dans cet état, à des Jeux qui ne l’exigeoient pas ?
Saint Thomas en dit tout autant, ainsi que nous l’avons observé plus haut ; on a voulu s’autoriser d’une décision de Saint Antonin mal entendue : alors le Théâtre n’étoit occupé que des exercices de la piété, & supposé que l’Italie ait eu d’autres Histrions, ce Saint Docteur ne les connoissoit pas, ou du moins ne les avoit-il point en vue, s’il est vrai qu’il ait avancé quelque chose en faveur des Spectacles.
diriés-vous, l’état que j’ai embrassé dans le Baptême, exige de moi une vigilance si exacte, un courage si infatiguable, des exercices si saints, une retenuë si grande, une haine du monde si absoluë, un amour de Dieu si universel : une legere partie de ce tems qui m’a été donné pour travailler à mon salut, ou passé inutilement, ou emploié à des choses profanes, est capable de me rendre un serviteur criminel, ou du moins inutile.
Ce prince veut, dans cet acte conciliant publié en 1641, que l’état de comédien ne soit pas regardé comme infâme, et que son exercice ne puisse leur être imputé à blâme, ni préjudicier à leur réputation dans le commerce public, pourvu qu’ils se contiennent dans les termes de leurs devoirs, et qu ils ne jouent que des pièces de théâtre qui soient exemptes d’impuretés et de paroles lascives et à double entente, etc. […] Si, dans le tableau du Tartufe, on avait mis en action, et opposé à ce personnage odieux un vrai dévot, du même habit et à peu près dans la même situation, lui parlant sincèrement le langage de la religion, se livrant aux mêmes exercices pieux, faisant l’aumône ou d’autres bonnes œuvres par une charité non suspecte, en blâmant et censurant son hypocrite collègue, les suites de cette satire n’auraient certainement pas été aussi fâcheuses ; parce que le vrai dévot se serait attiré et aurait conservé, au profit de la dévotion ou de la religion, la considération que le scandale de la conduite du Tartufe lui a fait perdre.
Il n’est donc pas permis de contribuer à entretenir par son argent, par sa plume, un métier, un exercice, un danger aussi pernicieux. […] N’y eût-il que l’inutilité, la perte du temps, la dissipation dont on contracte l’habitude, le trouble du cœur qui doit être le sanctuaire de la paix, le dégoût des vertus chrétiennes, l’humilité, la mortification, la pureté, & le goût qu’on prend des vices opposés, la concupiscence des yeux, l’orgueil de la vie, les révoltes de la chair ; l’esprit de piété que l’on perd, les vœux du baptême qu’on viole, le soin de plaire que l’on prend, les exemples qu’on donne, la satisfaction d’avoir plu, l’impossibilité où l’on se met de conserver la présence de Dieu, l’esprit & l’exercice de la priere.
La distribution des prix ne pourra être précédée que des exercices de réthorique ou d’humanité, sans qu’ils puissent en aucun cas, conformément aux statuts de l’Université de Paris, être représenté dans les Colléges aucune tragédie ou comédie. […] Les articles 29 & 35 des statuts de l’Université portent expressément : Afin d’ôter aux Ecoliers l’occasion de se détourner de leurs études, ou de se porter ou mal, que tous les Comédiens soient chasses du quartier de l’Université, & rélégués au-delà du Pont ; que les Principaux & Modérateurs des Colléges prennent bien garde qu’on ne représente ni tragédie, ni comédie, ni fable, ni satyre, ni autres jeux, en Latin ou en François, ces exercices dramatiques étant très-dangereux pour les mœurs.
On ne trouve pas que les mystères du paganisme soient déplacés dans les pièces païennes, c'est le Costume des Païens, dit-on ; mais les sacrements, les exercices de religion, sont-ils moins le Costume des Catholiques, des Religieux ? […] Il serait moins ridicule, si pour donner au théâtre une décoration nouvelle, on attachait aux coulisses les estampes si connues des exercices de la Trappe qu'on voit dans les boutiques, les galeries, les chambres des bourgeois, où une piété gothique n'a pas encore permis de substituer aux images de dévotion, pour l'édification publique, les figures de l'Arétin ou des contes de la Fontaine, qui parent si religieusement les cabinets des Acteurs et des Actrices, et ceux de leurs adorateurs.
Cependant, dit Madame de Maintenon, ces exercices sont permis dans tous les collèges. […] Les garçons sont destinés à des emplois qui les obligent à parler en public, les gens d'Eglise, de robe ou d'épée ont besoin de l'exercice de la déclamation : les filles sont destinées à la retraite, leur vertu est d'être timides, leur gloire d'être modestes.
Et dans un autre endroit : « La Comédie est un mélange de paroles et d’actions agréables pour son divertissement ou pour celui d’autrui ; si l’on n’y mêle rien de déshonnête, ni d’injurieux à Dieu, ou de préjudiciable au prochain, ce jeu est un effet de la vertu d’Eutrapélie, car l’esprit qui est fatigué par des soins intérieurs, comme le corps l’est par les exercices du dehors, a autant besoin de repos que le corps en a de nourriture. […] « Que le repos et la joie étaient des Médecins à tous les maux. » Cette vérité est si constante, tant dans l’exercice des vertus que dans celui de l’esprit que les Saints Pères en ont parlé en mêmes termes que les profanes. […] Elles commencent à cinq ou six heures, quand l’Office Divin est achevé, Prières terminées, le Sermon fini ; quand les portes des Eglises sont fermées, et qu’on a eu assez de temps à donner à ses affaires et à ses exercices de dévotion ; et elles finissent à huit heures qui n’est pas un temps trop long, mais raisonnable, pour divertir, non pas à entendre des Chansons déshonnêtes, comme on faisait autrefois, mais à voir des actions divertissantes et tournées avec esprit ; autant pour le profit des hommes que pour leur récréation.
Tout ce joli monde qui chante, danse, siffle, déclame avec les Acteurs, jette des fleurs sur la toilette des Actrices, prend-il des leçons de politesse, en fait-il l'exercice ?
Leur assiduité aux exercices pieux. […] La Noblesse a trop d’interest à soûtenir la gloire & l’vtilité de cet Illustre exercice contre tout ce qu’il y a jamais eu de plus celebres Docteurs. […] En effet ils ont l’experience, & sont dans l’exercice continuel. […] Leur assiduité aux exercices pieux. […] Mais aux Festes solennelles, & dans les deux semaines de la Passion les Comediens ferment le Theâtre, ils se donnent particulierement durant ce temps là aux exercices pieux, & aiment sur tout la predication, qui est vn des plus vtiles.
Elles passent leur vie separées du monde, occupées d’exercices de piété, d’humilité, de pauvreté, de mortification, d’obéissance ; leur azile est inaccessible par une clôture inviolable ; les barrieres élevées entr’elles & les hommes sont innombrables, grilles hérissées, voiles épais, habits grossiers, renoncement à toute parure, à toutes les modes, momens très-courts accordés à des parens, jamais sans permission & sans témoins ; c’est un assemblage étonnant de tout ce qui peut mettre en sureté ce prétieux trésor. […] Le théatre est par sa nature une école, un exercice continuel d’impudence.
L’exercice militaire n’est-il pas une sorte de danse ? […] Plusieurs ont dit & plusieurs disent encore que les spectacles sont les meilleures leçons pour élever l’ame des jeunes gens, & la former ; par conséquent qu’il faut s’en reposer sur ses exercices par rapport aux sentimens.
Un homme du monde qui fait du jeu sa plus commune et presque son unique occupation, qui n’a point d’affaire plus importante que le jeu, ou plutôt qui n’a point d’affaire si importante qu’il n’abandonne pour le jeu ; qui regarde le jeu non point comme un divertissement passager, propre à remettre l’esprit des fatigues d’un long travail et à le distraire, mais comme un exercice réglé, comme un emploi, comme un état fixe et une condition ; qui donne au jeu les journées entieres, les semaines, les mois, toute la vie, (car il y en a de ce caractere, et vous en connoissez.) […] Ils posoient pour principe, qu’une jeune personne ne devoit jamais se produire au jour qu’avec des réserves extrêmes et toute la retenue d’une modestie particuliere ; que la retraite devoit être son élement, et le soin du domestique son exercice ordinaire et son étude ; que si quelquefois elle sortoit de là, c’étoit ou la piété ou la nécessité qui seule l’en devoit tirer ; que s’il y avoit quelque divertissement à prendre, il falloit éviter non-seulement le soupçon, mais l’ombre même du plus léger soupçon ; que sous les yeux d’une mere discrette et vigilante elle devoit régler tous ses pas, et que de disparoître un moment, c’étoit une atteinte à l’intégrité de sa réputation ; qu’elle devoit donc toujours avoir un garant de sa conduite et un témoin de ses entretiens et de ses démarches ; enfin qu’une telle sujétion, bien-loin de lui devenir odieuse, devoit lui plaire ; qu’elle devoit l’aimer pour elle-même et pour sa consolation propre, et que dès qu’elle chercheroit à s’en délivrer, ce ne pouvoit être qu’un mauvais augure de sa vertu : c’est ainsi que ces saints Docteurs en parloient.