L’Abbé de Voisenon vient de donner (juillet 1750) le Réveil de Thalie au théatre Italien, où on l’a jouée avec succès. […] (Il n’y a pas apparence qu’aucun Evêque soit allé chercher un Ecclésiastique au théatre Italien pour en faire son Grand Vicaire ou lui donner des bénéfices, il en a pourtant ; ni pour le charger de quelque sermon, il a pourtant prêché. […] Les Italiens se sont ressentis de la mauvaise humeur de Madame de Maintenon. […] Un fameux Antiquaire Italien, M. […] Lisez, épluchez les pieces de Racine avec un Italien.
Il en donne une excuse plaisante, il dit qu’ayant vu dans le magasin de la comédie Italienne des décorations qui lui parurent singulieres, on lui dit qu’elles avoient été faites pour une comédie qui n’avoit pas été jouée ; il imagina d’en faire une sur ces décorations, comme M. […] Jaloux de ses productions, & ne voulant pas que le public ait le malheur d’en rien perdre, il a, comme Voltaire, conservé ses variantes & ses traductions, & jusqu’à cette derniere scène assez froide qui fait tout le dénouement de sa piece tant vantée des Graces, traduite en Italien par une Dame, car c’est une piece de femme, un joli pompon, à laquelle il a substitué une autre scène, un autre dénouement, ou plutôt, soyons sincère, où il a mis les mêmes paroles, les mêmes actions sous un autre nom. […] Qu’un Secrétaire écrive ses entretiens avec les Dames de sa coterie, on n’aura qu’à les lier à un petit plan, comme il lia les décorations du magasin Italien, ce sera une de ses pieces ; que sa coterie monte sur le théatre, qu’elle ait une historiette convenue, & que chacun sans se gêner parle à l’ordinaire, voilà encore une de ses pieces ; & je m’étonne qu’avec sa facilité cet Ecrivain n’ait donné trente volumes de pieces. C’est l’in-promptu de l’ancien théatre Italien, infiniment diversifié, & où Dominique & quelques autres montroient beaucoup plus de fécondité & de génie que M. de S. […] Le théatre Italien, celui de la Foire, de Poisson, de Dancourt, de Vadé, &c. ne sont que des ramassis, de petits divertissemens, des farces, des drames d’un acte ; c’est une boutique de bijoutier.
Rien ne me satisfait moins que les prétendus Habits de Paysannes qui sont en usage sur nos Théâtres : il vaudrait autant que les Actrices conservassent leurs vêtemens ordinaires ; ils ressembleraient au-moins à ceux d’une condition quelconque : au-lieu que ceux de nos rôles de Villageoises du Théâtre Français ; & ceux de Ninette, Rose, Annette, au Théâtre Italien, ne ressemblent à rien, & nuisent à l’illusion.
Ouvrages Italiens du Père Ottonelli Jésuite Italien. page 31.
Il est vrai qu’il y a quelque chose de galant dans les Ouvrages de Molière, et je serais bien fâché de lui ravir l’estime qu’il s’est acquise : il faut tomber d’accord que s’il réussit mal à la Comédie, il a quelque talent pour la farce, et quoiqu’il n’ait ni les rencontres de Gaultier-Garguille, ni les Impromptus de Turlupin, ni la Bravoure du Capitan, ni la Naïveté de Jodelet, ni la Panse de Gros-Guillaume, ni la Science du Docteur, il ne laisse de plaire quelquefois, et de divertir en son genre : il parle passablement Français ; il traduit assez bien l’Italien, et ne copie pas mal les Auteurs : car il ne se pique pas d’avoir le don d’Invention, ni le beau Génie de la Poésie, et ses Amis avouent librement que ces Pièces sont des « Jeux de Théâtre, où le Comédien a plus de part que le Poète, et dont la beauté consiste, presque toute dans l’action » : ce qui fait rire en sa bouche, fait souvent pitié sur le papier, et l’on peut dire que ses Comédies ressemblent à ces femmes qui font peur en déshabillé, et qui ne laissent pas de plaire quand elles sont ajustées, ou à ces petites tailles, qui ayant quitté leurs patins, ne sont plus qu’une partie d’elles-mêmes. […] Il est vrai que la foule est grande à ses Pièces, et que la curiosité y attire du monde de toutes parts : mais les gens de bien les regardent comme des Prodiges, ils s’y arrêtent de même qu’aux Eclipses et aux Comètes : parce que c’est une chose inouïe en France de jouer la Religion sur un Théâtre, et Molière a très mauvaise raison de dire, qu’il n’a fait que traduire cette Pièce de l’Italien, et la mettre en Français : car je lui pourrais répartir que ce n’est point là notre coutume, ni celle de l’Église : l’Italien a des vices et des libertés que la France ignore, et ce Royaume très Chrétien a cet avantage sur tous les autres, qu’il s’est maintenu toujours dans la pureté de la Foi, et dans un respect inviolable de ses Mystères. […] Où en serions-nous, si Molière voulait faire des Versions de tous les mauvais Livres Italiens, et s’il introduisait dans Paris toutes les pernicieuses coutumes des Pays Etrangers : et de même qu’un homme qui se noie, se prend à tout, il ne se soucie pas de mettre en compromis l’honneur de l’Église pour se sauver, et il semble à l’entendre parler qu’il ait un Bref particulier du Pape pour jouer des Pièces ridicules, et que Monsieur le Légat ne soit venu en France, que pour leur donner son approbationf.
L’Italien l’emporte, à tous égards, (où êtes vous Monsieur & Madame d’Acier ? […] ) Il jouoit bien des instrumens, & avoit une voix de basse très-agréable : c’est une preuve que les Italiens avoient déjà l’empire de la musique (preuve bien foible) & qu’ils étoient en possession d’exercer leur art dans les Cours de l’Europe. […] Toute la musique de la Cour étoit Italienne. (C’est une idée risible, qu’une musique en forme en Ecosse au 16e siécle : il n’y en eut même en France que long tems après ; & une musique Italienne chez un peuple barbare ?) Mais Voltaire étoit à l’Opera du parti de la musique Italienne.
Elle imitoit parfaitement les differens idiomes & dialectes ; c’est à-dire qu’elle savoit le François, le Gascon, & quelques mots de Flaman & d’Italien. […] On le donnera quelque jour dans quelques scenes Italiennes. […] Il n’y a point de troupe ni Chinoise, ni Italienne, ni Françoise, qui fasse, ni qui soit capable de faire de tels inpromptu, c’est-à-dire, de composer & de jouer sur le champ une piece quelconque sur un sujet donné. Les Comédiens Italiens font entr’eux un canevas, ou le reçoivent tout fait. […] Les jours suivans les Bouffons Italiens représenterent diverses farces, des lazzis, de la musique, des ballets à leur façon.
Loin d’avoir eu dèssein de rendre un mauvais office au Théâtre Italien, il me semble que j’ai travaillé à lui acquérir par la suite une solide gloire, en m’éfforçant de prouver que ses Poèmes devaient être aussi parfaits que ceux de la bonne Comédie ; en montrant que les meilleurs Auteurs qui ont travaillé pour lui, ont eu tort de négliger souvent des principes qu’observèrent rigoureusement les grands hommes qui ont illustré la Scène Française ; & en engageant enfin tous ceux qui voudront écrire désormais dans son genre, à ne se permettre aucune liberté.
D’ailleurs le Théâtre Italien n’est pas du même caractere que le nôtre. […] & abr. des Ouvrages Latins, Italiens & François pour & contre la Comédie & l’Opéra.
Que d’anciennes Comédies Italiennes très-ennuieuses, quoiqu’ornées de ce titre Comedia facetissima ! […] De quel genre étoient les anciennes Comédies des Italiens, & dans quel Ville celle qui est regardée comme la meilleure, & qui a pour Auteur Machiavel, a-t-elle pû trouver un Théâtre & des Spectateurs !
C E mot est plus Italien & Espagnol que François.
LEs François, les Italiens, les Espagnols &c. les Catholiques, les Hérétiques mêmes, tous conviennent unanimement, que l’Eglise a toujours condamné les spectacles, & c’est d’après ses décisions, qu’il sont tous d’accord, qu’on ne peut y assister sans péché. […] Six autres Auteurs Italiens se joignirent à celui-ci, en trois ans de tems, pour la même cause. […] Casotti, Evêque Italien, Mr. […] Cet écrivain, aussi Italien, nous parlera au nom de tous les autres. […] Dans le concours unanime de tous les Théologiens François, Espagnols, Italiens &c, 8°.
Ne faisons point tant le procès au politique italien : qu’on recueille tout ce que le théatre fait ou débite contre la probité, qu’on le lie avec ordre, qu’on en fasse un systême, on ira plus loin que le Prince florentin. […] Encore si on n’alloit butiner que de bonnes choses, comme l’abeille sur des fleurs : mais, au contraire, ce qu’il y a de plus licencieux, de plus voluptueux est par préférence au pillage ; l’opéra fourrage la mythologie païenne, les italiens, les françois, outre les théatres anglois & italiens, vont se pourvoir dans les Contes de Lafontaine, dans Marmontel, dans Grécourt, &c. ; Lafontaine lui-même a écumé Bocace, Rabelais, la reine de Navarre, &c.
Je crois l’avoir déja remarqué, toutes les fois que Molière a été inventeur ses Pièces ont été correctes, mais quand il a voulu copier, il s’est trop assujetti à ses modèles : Qu’il me soit permis d’ajouter que si Boccace en ce cas mérite d’être blâmé, Molière n’en est pas plus excusable d’avoir tiré de cet Auteur Italien le sujet d’une Comédie si scandaleuse.
Il fut chargé par le Duc d’Orléans, Régent, de former une troupe de Comédiens Italiens qu’il mena en France, & a composé grand nombre de pieces qui ont eu du succès. […] Les Italiens leur ont substitué des hommes & des femmes d’intrigues, qui ne sont pas rares chez eux, & qui rendent le même mauvais service à la jeunesse. […] On a cinq ou six fois renvoyé les Italiens, deux ou trois fois supprimé le théatre de la Foire, sans causer le moindre mouvement dans l’Etat. […] Il ne daigne pas même jeter les yeux sur les autres, non plus que sur les vingt-deux volumes d’opéra & les farces innombrables du théatre Italien, de celui de la Foire, des Boulevards, & autres, dont il ne pense pas qu’il soit possible qu’un homme de bien prenne la défense.
Mais encore le Pere Dominique Othonelli, Jésuite Italien, Frédéric Cerutus, François Marie del Monacho, & le Sieur B. […] Il faut avouer qu’il parloit assés bien François ; qu’il traduisoit passablement l’Italien : qu’il ne copioit point mal ses Auteurs, mais on dit peut-être trop legerement, qu’il n’avoit point le don de l’invention, ni le génie de la belle Poësie2, quoique ses amis même convinssent que dans toutes ses Piéces le Comédien avoit plus de part que le Poëte, & que leur principale beauté consistoit dans l’Action.
Il eut pour eux toutes les attentions qu’on devoit attendre de l’homme du monde le plus poli ; c’est en effet une très grande politesse de s’emparer des Etats d’un Souverain, de l’en chasser, de les dévaster, & ensuite d’embrasser ses enfans ; il fit ouvrir les boutiques, que la plus juste crainte avoit fermées, il donna un repas à tous les Ministres, il fit jouer un opéra Italien. […] Le vrai sage blame la musique dans le deuil ; pense-t-on qu’il y approuve l’opéra Italien : Musica in luctu importuna narratio , Eccl. 22, 6.
Les Italiens réduisent la plus-part de leurs Poèmes en trois Actes. […] M. de Mailhol ; Ramire, Tragédie, mêlée de Scènes comiques, représentée aux Italiens en 1757.
Barbieri, dit Beltrame, Auteur Italien. […] a, 607, Note d’infamie attachée à leur état, b, 490 Comédie Italienne. […] Faux préjugés à l’égard des Comédiens Italiens, 121 & 432, b, 229-259 Comédie (Traités sur la), par Nicole, b, 127. […] Défenses faites aux Comédiens Italiens de faire chanter un Te Deum pour le rétablissement de la santé de Louis XIV, 123. […] Son refus d’admettre des Comédiens Italiens, nommés Li Gelosi, b, 89 Pascal.
Le mot italien costume, dont on fait costumier, nouvellement venu en France, & qui ne s’est pas encore introduit dans tous les dictionnaires. […] Il donne un air italien d’érudition pittoresque, dont tous les peintres se font honneur. […] Les corps militaires des anciens les rapportoient à quelques batailles, ou à quelque belle action, dont ils portoient le nom ; ils portent aujourd’hui le nom de quelque femme, de quelque Opera, des Ariettes des Italiens. […] Dans un autre pot-pourri de prédictions, au commencement du regne de Louis XVI, dont les papiers publics ont fait un grand étalage, & qui n’est qu’une répétition déguisée de l’ancien vaudeville, Et tout s’en va cahin, caha, & de vingt autres que Panard & les Italiens ont fait en divers temps, on trouve ce couplet : Désormais l’acteur, loin de trancher d’un ton de prince, sans air protecteur, recevra le modeste auteur ; Chloé, qu’on vit si mince, dans son éclat, se souviendra des sabots que jadis en Province elle porta, & n’attendra pas pour se corriger qu’on la pince , &c. […] Que n’auroit pas dit ce judicieux écrivain, s’il eut vu le fanatisme des Italiens pour les spectacles ?
Comédie Italienne. La plupart des Farces Italiennes qu’on nous donne à Paris, seraient aujourd’hui méprisées en Italie ; il ne sera pas ici question d’elles : la vraie Comédie Italienne, telle qu’elle existe & telle qu’on en représente quelquefois à Venise, sans doute a son mérite : cependant elle est trop inférieure à nos bonnes Pièces, pour que nous devions ou l’envier, ou même desirer de la conserver sur nos Théâtres. […] Depuis quelque temps, les deux Théâtres français & italien, semblent suivre une route opposée : le premier a porté la décence jusqu’au scrupule ; le second fait tout le contraire. […] C’est ce qui fait qu’il est fort indifférent pour le plaisir, qu’on chante au Concert-spirituel, en Latin, en Français, ou en Italien : mais il est essenciel que la Musique soit expressive. […] Les airs mêmes, qui devraient avoir l’effet de ces aria si puissans en mélodie, des Opéras Italiens, affectent à peine chez nous.
Du moins donc, selon ces principes il faudra bannir du milieu des chrétiens les prostitutions dont les comédies italiennes ont été remplies, même de nos jours, et qu’on voit encore toutes crues dans les pièces de Molière : on réprouvera les discours, où ce rigoureux censeur des grands canons, ce grave réformateur des mines et des expressions de nos précieuses, étale cependant au plus grand jour les avantages d’une infâme tolérance dans les maris, et sollicite les femmes à de honteuses vengeances contre leurs jaloux.
[NDA] Histoire du Théâtre Italien.
Difference de la Comedie Françoise d’auec l’Italienne, l’Espagnole, l’Angloise & la Flamande. […] Les François de quoy redeuables aux Italiens & aux Espagnols. […] Difference de la Comedie Françoise d’auec l’Italienne, l’Espagnole, l’Angloise & la Flamande. […] Les Frãçois de quoy redeuables aux Italiens & aux Espagnols. […] La Troupe Royale luy presta son Theâtre, comme elle auoit fait auant eux Italiens, qui occuperent depuis le petit Bourbon auec Moliere, & le suiuirent apres au Palais Royal.
Il y a, je crois, une immense distance entre la sévérité des mœurs françaises et la licence des mœurs italiennes. […] [NDE] Saint Louis de Gonzague (1568-1591), étudiant jésuite italien mort au service des pestiférés à Rome en 1591 et reconnu saint par l'Église catholique.
Enfin en 1751 il a plu au sieur Fagan, homme obscur, & Auteur médiocre de quelques pieces jouées aux François, aux Italiens, & à la Foire, de se mettre sur les rangs, & il a été suivi d’une foule d’autres. […] le théatre Italien, la Foire, les Parades. […] Qu’on se rassure, les Acteurs & les Actrices sont irréformables, même sur les idées d’un Comédien Italien, dont la troupe ne fut jamais accusée de sévérité.
Il ajoute, que les Grecs faisoient de belles Tragédies où ils chantoient quelque chose, au lieu que les Italiens & les François en font de méchantes où ils chantent tout. […] Saint Evremond écrivoit ainsi contre l’Opera, Spectacle que nous avons reçu des Italiens, dans le tems que nous en étions le plus enchantés, ce qui lui faisoit dire, qu’il prenoit le parti du Bon sens abandonné, & qu’il suivoit la Raison dans sa disgrace, à quoi il ajoutoit, ce qui me fâche le plus de l’entêtement où l’on est pour l’Opera, c’est qu’il va ruiner la Tragédie, qui est la plus belle chose que nous ayons, la plus propre à élever l’ame & la plus capable de former l’esprit. C’est de ce malheur dont se sont plaint les Italiens : ils ont dit que les Opera avoient fait tomber leur Tragédie. […] Les Italiens avouent que leur Poësie Dramatique Musicale, après avoir fait tomber leur Tragédie, devint elle-même si monstrueuse qu’il y fallut mette ordre. […] C’est en faisant main basse sur toutes nos Tragédies, & mettant en piéces nos plus belles Scenes, que les Italiens ont embelli leurs Ouvrages de nos dépouilles.
Les Vestales de l’opéra, des Italiens, des François n’ont pas plus de droit à se faire ériger des autels ; ceux auxquels leurs amans les ont élevées pendant leur vie, suffisent à leur gloire, & doivent exclure les autres.
On pourrait reprocher avec raison aux Italiens, & beaucoup plus encore aux Anglais, d’avoir conservé dans leurs meilleures Comédies trop de Scènes de Parades ; on y voit souvent règner la licence grossière & révoltante des anciennes Comédies, nommées Tabernaires (ou de Taverne).
Trois spectacles, ou quatre au plus, nous suffisoient depuis plus de deux siécles ; l’union de l’opéra comique à la comédie Italienne nous privant d’un théatre, nous enrichissoit d’un nouveau spectacle, qui représentoit deux genres, & pourroit nous suffire. Les petits spectacles forains remplissoient le vuide du théatre aboli ; le goût de la danse, passion épidémique, se réveille tout-à-coup avec fureur ; des bals champêtres s’ouvrent dans tous les villages aux environs de la capitale ; des artificiers Italiens donnent des spectacles Pyriques, (des feux d’artifices,) & pour les animer d’avantage, y réunissent des danses ; enfin, d’après le Vauxhall Anglois, on imagine de construire à grands frais des lieux d’assemblées, décorés comme des théatres, pour y attirer le public ; c’est-à-dire, les curieux, les gens de plaisir, les citoyens désœuvrés, des femmes, sur-tout les jeunes gens, &c. par toutes sortes d’amusemens, souvent par le seul concours des personnes qu’on y peut voir, ou de qui l’on peut être vu, & même encore par la facilité de se cacher dans la foule ; ces divers établissemens ont le succès de la nouveauté, toujours attrayans pour des François.
Je pourrais ajouter que ce grand monarque savait bien que le Festin de Pierre est souffert dans toute l’Europe, que l’Inquisition, quoique très rigoureuse, le permet en Italie et en Espagne, que depuis plusieurs années on le joue à Paris sur le théâtre italien et français, et même dans toutes les provinces, sans que l’on s’en soit plaint, et qu’on ne se serait pas encore soulevé contre cette pièce, si le mérite de son auteur ne lui eût suscité des envieux. […] « Où en serions-nous, continue l’auteur de ces remarques g, si Molière voulait faire des versions de tous les livres italiens et s’il introduisait dans Paris toutes les pernicieuses coutumes des pays étrangers ?
Tout ce qui a rempli le Théâtre long-tems après, n’en étoit pas plus digne, à commencer par les Bandes Italiennes, amenées sous Henri III, qui ne jouoient que des Farces remplies de libertés. […] Thomassin, de la Comédie Italienne, suivant l’usage Ultramontain, ne montoit jamais au Théâtre qu’il ne fît le signe de la Croix. […] Saint Charles, au milieu des acclamations de toute l’Italie, vint effectivement réprimer les excès qui se commettoient pendant le Carnaval de Milan ; mais quand il fut informé du peu de danger, & de la nécessité de la Comédie, il la permit pourvû que les Piéces eussent auparavant été présentées au Juge ; & Riccobini prétend, que ce Saint Archevêque n’a pas dédaigné d’approuver quelques Canevas Italiens, de sa propre main.
Je me rappelle au surplus que le Public n’aura pas oublié que, dans mon Histoire du Théâtre Italien imprimée l’an 1727, je fis les plus grands efforts pour défendre ma Profession : Je rapportais alors les décisions de S.
Elle donna une medaille d’or à Cardin acteur de la comédie Italienne, qui eut le bonheur de lui plaire. […] Les Italiens ne vinrent que sous le regne suivant, d’Henri III, il y eut entr’autre chose, de remarquable un combat qui se fit à l’Hôtel de Bourbon, où il y avoit un Paradis défendu par le Roi Charles IX, & ses freres les Ducs d’Anjou & d’Alançon, lequel fut attaqué par le Roi de Navarre, chef des Chevalierserrans, qui furent répoussés & jettés dans l’enfer, d’où ils furent retirés après par les défenseurs du Paradis, à la priere de Cupidon & des Nymphes. […] C’étoit une espece d’impromptu sur un canevas, comme à la comédie Italienne. […] Une actrice de la comédie Italienne, eut une indigestion, on la crut morte, & on s’empressa de la couvrir d’un drap mortuaire, & d’allumer des cierges au tour d’elle ; elle en revint, mais elle fut si frappée de ce lugubre spéctacle, qu’elle mourut de frayeur ; bientôt après Montagne appelle la mort un acte à un seul personnage , & prétend que ce sont les mines & les appareils effrayans de la mort, qui font plus de peur qu’elle.
Le Journal suivant nous apprend que le 30 avril 1774 on ouvrit le spectacle à Varsovie, non par quelque pièce grave, sérieuse, analogue à l’état présent de la république, mais par un opéra bouffon Italien, suivi d’un ballet, il y eut un grand concours ; c’étoit en effet quelque chose de si peu croyable qu’un opéra bouffon insultant à la misère publique que tout le monde courut le voir ; on en fut indigné, le lendemain la salle fut vide. […] Enfin pour mettre la dernière main à l’empire de Thalie, il ne manque que devoir les Italiens à l’Hôtel de Conti ; mais il n’y a point d’apparence que la comédie soit jamais, sous la protection d’un Prince dont les ancêtres furent les plus grands ennemis. […] Henri, père du grand Condé dont Lenet fait le plus pompeux éloge, étoit le pendant de Brezé, livré à tous les plaisirs dans sa retraite de Bourges ; il y entretenoit deux excellentes troupes de Comédiens François & Italiens ; le jeu, la bonne chère, les bals, les ballets, &c lui faisoient couler les jours les plus agréables. […] Germain), à qui tout bonheur je désire, vint aussi aux Italiens bien aimés de nos citoyens ; c’étoit le beau Festin de Pierre, & qui feroit rire une pierre, &c. […] L’Ambassadeur Turc étant à Vienne fut mené à la comédie, on représentoit en Italien un opéra bouffon où il n’entendoit rien, mais il parut très satisfait de la danse & de la musique : au second acte, l’heure de la prière ordonnée par l’Alcoran étant venue, l’Ambassadeur & toute sa suite s’acquittèrent de ce devoir sans sortir de leurs loges, se mirent à genoux, se prosternèrent, se levèrent plusieurs fois, levèrent leurs mains au ciel, les portèrent sur leur tête selon les rits & les usages de leur Religion ; ils tâchent dans quelque pays qu’ils soient, de s’orienter & de se tourner du côté de la Mecque.
Tandis que les Italiens voyent chaque année leurs meilleurs Opéra-sérieux mis en musique par de sçavans Compositeurs, nous allons gravement applaudir les notres, dont nos Grands-Pères savaient les airs par cœur. […] Les Italiens & les Espagnols sont naturelment dévots, aussi voit-on dans quelques unes de leur Comédies des Processions dans les règles, & tout ce qui a rapport à la piété.
Il seroit aisé de faire un pareil recueil dans tous les tragiques & comiques françois, italiens, espagnols, &c. […] Il est entremêlé de prose & de vers latins & françois, de mots italiens & espagnols. […] Pour les faire mieux passer, on les met dans la bouche d’Arlequin, de Pantalon, & Docteur, & autres personnages de la comédie italienne, alors nouvelle en France. […] Voilà tout le nœud & le dénouement du Recueil de Thalie, de l’Abbé de Voisenon qui s’en joue avec succès au théatre italien.
Sans doute les Polonois, les Allemands, les Prussiens, les François, qui se trouvoient alors à Varsovie, avec les Italiens de la suite du Nonce, y travaillerent. […] On représenta pour début & par préférence ; non une piece pieuse, une drame sérieux, une comédie de caractère, mais un opéra-bouffon italien, l’Amour artisan, qui fut suivi d’un ballet. […] Dans la Pologne, & dans les camps qu’on a formés aux environs, pour faire la revue des troupes, & exercer le soldat aux diverses manœuvres, on a eu grand soin d’y donner le bal & la comédie ; on y a fait venir des troupes de danseurs, d’acteurs & de musiciens allemands, italiens & françois, pour jouer tour à tour, & amuser l’officier & le soldat, qui, pendant le peu de jours que le camp dure, se seroient ennuyés sans doute, s’ils n’avoient eu des actrices.
Cœur tendres, amant malheureux, courtisan pauvre, érudit crédule, italien superstitieux, plume facile ; des malheurs, ses amours, son siecle, sa réputation, sa dévotion, son libertinage, routes ces choses réunies dans sa personne, ont fait un ouvrage plein de beautés & de défauts, plus dramatique qu’épique, qui n’est qu’une longue comédie, faite uniquement pour le Théatre. […] Apostolo Zeno, autre italien dont nous avons parlé liv. […] Il choisit la partie la plus facile, les Operas saints & profânes, dans le goût italien.
Les canevas Italiens étoient souvent aussi bien conçus que ceux de Moliere. […] Les farces Italiennes plus nombreuses, plus fréquemment représentées, vallent la plûpart des siennes. […] Les Actrices Françoises sont aussi traitables que les Italiennes.
Le clergé italien n’admet donc point le rigorisme injuste et non fondé qu’on est en droit de reprocher à quelques prêtres fanatiques et ignorants, qui, en France, tourmentés par le désir de dominer, et pour se faire valoir, pour en imposer, et pour se faire craindre, abusent impunément du crédit qu’ils ont usurpé, pour faire éprouver de temps en temps, aux comédiens français, des affronts non mérités.
Ce sont les jeux et spectacles publics qui se font lesdits jours de fêtes et Dimanches, tant par des étrangers Italiens que par des Français, et par-dessus tous, ceux qui se font en une Cloaque et maison de Satan nommée l’hôtel de BourgogneJeux abominables de l’hôtel de Bourgogne.
Le peuple ne va point au Misanthrope, à Cinna, à Athalie ; il court au Tabarin du Pont-neuf, il lui faut un Scaramouche à la Foire, un Arlequin aux Italiens, des parades aux Boulevards, des farces à la Comédie Française, des soubrettes, des valets aux pièces sérieuses. […] Le théâtre Anglais, le théâtre Italien, celui de la Foire, les théâtres de Molière, de Poisson, de Monfleury, de Dancourt, de Vadé, etc. auraient très bien figuré à Antioche, aux jeux de Flore, aux Saturnales ; et même les comédies les plus châtiées ne les auraient pas déparés.
On a congédié les Musiciens et les Danseurs de l’Opéra, ainsi que les Comédiens Italiens, et même les Comédiens Français, quoique ceux-ci fussent extrêmement goûtés de Leurs Altesses. » Se peut-il que pendant cinq ans d’une guerre aussi affreuse pour tout l’Electorat, cette engeance ait pu, ait osé demeurer à Dresde ? […] Les coffres de l’épargne étaient vides, il fallait avoir recours aux plus fâcheux expédients pour recouvrer de l’argent, surtout par la création de nouveaux offices, dont les Italiens fournissaient les titres, et persuadaient au Roi que c’était un excellent moyen d’avoir de l’argent sans violenter personne, et de rendre la puissance du Roi absolue, en remplissant toutes les villes de créatures qui fussent à lui, et que par la crainte de perdre leurs charges, il tint obligées de lui aider à fouler ses sujets. » L’Abbé de S.
Nous verrions comment le bon sens conduisoit, sans la connoissance des regles de l’Art, leurs Poëtes ; & nous trouverions, selon les apparences, une Piéce plus raisonnable que ne l’ont été toutes celles qui parurent autrefois dans l’Europe, chez les Espagnols, les Italiens, les Anglois, & parmi nous.
Elle avoit appris d’elle-même sans maître assez de Latin, pour traduire en vers François les Odes d’Horace, assez d’Anglois pour traduire plusieurs ouvrages de Pope (ses traductions sont imprimées, & passeront à la postérité), assez d’Italien & d’Espagnol pour en faire aussi des traductions de divers ouvrages dans ces deux langues, qui n’ont pas paru. […] Gherardi succéda à Dominique à la comédie Italienne, dans le rôle d’Arlequin, & le remplaça parfaitement. Il a donné plusieurs volumes de pieces Italiennes, où les loix de la décence sont peu écoutées, ainsi que dans les estampes dont il les a ornées. […] Qu’on ne soit pas frappé de ce grand bruit, ce n’est qu’une poignée d’Acteurs ou d’Auteurs de la comédie Françoise, qui crient ; l’Opéra, les Italiens ne pensent ni n’ont jamais pensé à lui, ni joué aucune de ses pieces ; on en joue quelqu’une en Province, mais sans enthousiasme.
Quand l’Auteur écrivoit ces folies, il venoit sans doute de composer la piece des Parfaits Amans sur des décorations de Calot, trouvées au magazin de la comédie Italienne. […] Dans trois ou quatre mille ans, à peine saura-t-on le nom des autres peuples d’Europe, Anglois, Italiens, Espagnols, Allemands, & on admirera les François, grace à Corneille & à Moliere : Erexi monumentum are perennius, quod nec imber edax, aut aquilo impotens, aut innumerabilis annorum series & fuga temporum, &c. […] Est-ce dans son Régiment à Strasbourg, dans son voyage à Constantinople, sur le théatre Italien, ou à l’opéra ? […] Tout cela réduit à sa juste valeur signifie qu’on a acheté plusieurs exemplaires des ouvrages de ces Auteurs, qui ont été imprimés en Hollande & en Angleterre ; que quelques Auteurs dramatiques étrangers les ont traduits & pillés, & mis à leur goût ; que quelques Acteurs, danseurs, chanteurs Italiens se sont donnés au théatre de Paris ; que des étrangers qui viennent à Paris, vont au spectacle, car assurément pas un seul n’a fait un voyage exprès pour Corneille, Racine, Moliere.
L’on présume que le chant à deux parties nous vient des Italiens. […] Les Italiens & les Espagnols n’ont pas tout-à-fait tort de passer la nuit sous les fenêtres de leurs belles, à chanter, aux sons de leur guittare, les charmes qu’ils adorent. […] L’Opéra-Sérieux doit être accusé, avec assez de raison, d’avoir arrêté les progrès de la musique Italienne. L’Abbé d’Aubignac, qui vivait du tems de Louis XIV, s’èxprime de la sorte : « les récits d’une pièce ne peuvent être variés que par la musique ; mais comme je n’ai pu jamais approuver cette pratique des Italiens, dans la créance que j’ai toujours eue que cela serait ennuyeux, j’espère que Paris en est autant persuadé maintenant par l’èxpérience, que je l’étais par mon imagination. » Quel est l’Auteur qui de nos jours ôserait parler ainsi ?
Depuis ce moment, elle parut chaque jour avec un habit différent, à la Françoise, à l’Italienne, à la Turque, à la Chinoise ; & c. […] Je lui répondis que c’étoit la mode Italienne. […] Espagnols, François, Italiens, Hollandois, tout lui étoit bon, En recevant les subsides ordinaires & extraordinaires, elle assectoit toujours d’être contente, promettoit & observoit en effet beaucoup d’économie dans les dépenses de l’Etat. […] C’étoit un Ange en amour , elle les fit en Italien. […] Ces paroles Italiennes peuvent avoir deux sens.
Il faudroit donc, sur ce principe, du moins banir du milieu des Chrétiens les prostitutions dont les comédies Italiennes sont pleines, même de nos jours, & qu’on voit encore toutes crues dans la comédie de Moliere. […] Dans ton excellente farce de Scapin, Boileau ne la jugeoit pas telle, tu as pris de Cirano Bergerac, dans le Mysantrope tu as imité Lucrece ; les canevas Italiens, les romans Espagnols t’ont servi de guide. […] Mais tu as créé le Misantrope (malgré Lucrece) le Tartuffe, les Femmes savantes, (malgré les Italiens & les Espagnols) même l’Avare malgré les traits de Plaute. […] Enfin je crois avec Boileau qu’il tombe trop bas quand il imite le badinage de la comédie Italienne : Dans ce sac ridicule, &c. […] Il fait la revue de tous les Théatres du monde, Grecs, Latins, Espagnols, Italiens, Anglais, Peruviens, Mexicains, Indiens, Chinois, &c.
Vie de Saint Charles écrite en Italien, traduite en François, imprimée à Bordeaux en 1611, dédiée au Cardinal de Sourdis, Archevêque. […] Mais tout ces petits combats n’ont rien de décisif, la vraie, la grande victoire fut remportée par l’un des premiers & des plus riches Bénéficiers, qui a prononcé l’oracle le plus tranchant ; & du plus grand poids ; il a assuré que la comédie est si bien permise en Italie, & en Espagne, que tous les Réligieux, & jusqu’aux Capucins, y vont habituellement, & même déguisés en femmes, mascarade fort inutile, s’il leur est permis d’y aller ; il a chez lui un concert où l’on chante les airs d’opéra, les arriettes Italiennes, où les Dames sont très-bien reçues, & plusieurs y tiennent leur partie d’une maniere brillante ; enfin ce pieux Ecclésiastique s’étoit chargé de former les actrices de la comédie bourgeoise ; il les exerçoit avec soin, & tenoit pour elles, école de déclamation, & ne manquoit pas aux représentations d’aller juger du fruit de ses leçons. […] L’opéra, la comédie Italienne ont succédé aux chants tristes, ennuyeux, monotones, qui n’attiroient pas les Dames.
Quels noms brillans & tendres n’auroit pas obtenu du Mogol l’Actrice Italienne Camille, si on s’en rapporte à l’éloge qu’en fait l’Auteur du Mercure (septembre 1768), qui assurément devoit en être amoureux ! […] Le burin transmit ses graces a la postérité ; elle attira tout Paris au théatre Italien par son jeu vif & spirituel. […] En ce sens les farces du théatre Italien, plusieurs de celles de Moliere, les parades, &c. n’en ont point ; ce n’est par-tout que libertinage.
C’est que, plus elle est licencieuse, plus aussi on la goûte ; témoin la préférence que tant de personnes donnent aux comédiens Italiens, ou même aux acteurs de l’opéra comique, sur les comédiens François. […] Qu’ils les eussent bravées ces loix, ils auroient éprouvé le même traitement que les comediens Italiens, chassés de Paris en 1694, pour avoir joué des pièces licentieuses.
On lit dans cet Auteur Italien que quoique la Musique soit un amusement dangereux, mais qui peut être innocent, on ne doit pas toujours l’interdire aux femmes que leurs richesses ou leur condition mettent à couvert de ses suites ; mais qu’il en faut défendre l’étude aux filles pauvres et de basse naissance, parce que cette science en fait des Chanteuses et des filles de Théâtre ; profession avec laquelle il est impossible d’allier la vertu et le Christianisme. […] Voici un autre Italien, Comédien lui-même, qui après trente-cinq ans d’expérience convient que le Spectacle, tel qu’il est parmi nous, nuit aux bonnes mœurs.
Menestrier, que ces petits vers étoient plus propres pour la musique que les autres ; parce qu’ils sont plus coupés, & qu’ils ont plus de rapport aux vers Sciolti des Italiens, qui servent à ces actions ».
[NDE] Pièce de Delille de Drevetière, comédie en trois actes, représentée pour la première fois par les Comédiens italiens en 1722.
Ménage l’a louée en Latin, en François & en Italien ; il fut un de ses plus grands admirateurs, s’il faut en croire les vers ; mais il est vrai que les oracles des Muses sont comme ceux de la Sibille, écrits sur des feuilles que le vent emporte, rapidis ludibria ventis . […] On trouvera cette pièce & bien d’autres dans les œuvres de Ménage, en particulier dans son Histoire Latine & Italienne des femmes philosophes. […] on diroit que c’est une hermaphrodite, elle portoit une jupe très-courte, tel que le Comédien Riccoboni dans sa réforme du théatre ne la permet pas même aux Actrices & aux Danseuses ; & cependant quand elle étoit assise elle jetoit ses jambes d’un côté & d’autre, les levoit sur les bras de son fauteuil ou sur des siéges aussi élevés que le sien, & tout cela en présence du Roi, de la Reine, de toute la Cour, à la comédie devant le parterre : C’étoit , dit Mademoiselle de Montpensier, des postures que je n’ai jamais vu faire qu’à Trivelin & à Jodelet, deux bouffons, l’un Italien & l’autre François. […] Cet Italien qui lui plaisoit, étranger sans conséquence, la suivoit par-tout, sous le nom d’un de ses Officiers ; il n’avoit rien quand il entra à son service, & il y acquit quelque bien : tout favorisé qu’il étoit de la Reine, il ne l’aimoit pas, & ne la servoit que par intérêt, avec répugnance, il ne la ménageoit guère, en parloit assez mal, & il est vrai qu’elle étoit alors vieille, laide, impérieuse, capricieuse, de mauvaise humeur, &c. il avoit des maîtresses & fut enfin découvert.
La Signora de Cantelli, petite fille du célèbre Jacques de Cantelli si célèbre parmi les Géographes d’Italie et l’épouse de mon illustre ami M. de Tagliazucchi, Poète Italien de sa Majesté le Roi de Prusse, prouve à Berlin comme elle l’a fait à Rome dans l’Arcadie, que les femmes peuvent réussir dans les arts et les sciences aussi parfaitement que les hommes. […] On accuse les Italiens et les Espagnols d’être cagots, jaloux et vindicatifs ; leurs femmes ont tous ces défauts. […] D’où vient cette multitude de Dames Italiennes qui se rendent illustres de nos jours ?
Cette Scène est prise de la Comédie Italienne de Lélio et Arlequin Valets dans la même maison, qui a fournit de même à Molière les épisodes de Cléante, d’Elise et de Maître Jacques, avec la Scène de la Cassette.
Le succès des Théatres forains de la Foire & des Boulevards est sort supérieur à celui des François, des Italiens, de l’Opéra. […] Pour s’en mieux assurer la possession, ils ont obtenu, ce qui est incroyable, universellement ignoré, qu’ils ont grand soin de ne pas divulguer, & qui pourtant & très-certain, ils ont obtenu dis-je que deux Comédiens françois & italiens soient Censeurs nés & Reviseurs en charge des pieces foraines, avec le droit de retrancher tout ce qu’ils jugeront à propos.
Il est vrai que ce spectacle est un peu moins licencieux qu’auparavant ; il vient d’être réuni aux Italiens, sans doute pour prévenir les querelles qui naissaient souvent entre les deux théâtres, en voici quelques traits qui feront une épisode amusante. […] Ils n’approuvent pas les gestes un peu vifs des Prédicateurs, goûteraient-ils les convulsions des Acteurs, les lazzi des Italiens, les minauderies des Pantomimes ?
Martelli, Italien : c’est une étude digne d’un homme d’esprit et de goût, que de comparer à l’original Grec les imitations des deux Poètes que je viens de nommer, et d’examiner l’art avec lequel chacun d’eux a tourné, selon son génie, la Tragédie d’Euripide : pour moi j’admire également tous les deux ; car, en suivant des routes très différentes, chacun d’eux a réussi parfaitement, et a trouvé moyen d’ajouter des beautés nouvelles à l’original Grec : cet examen et les remarques qu’il ferait naître fourniraient aisément matière à une dissertation très curieuse, et surtout utile pour les Poètes ; mais je reviens à mon sujet. […] [NDE] Proverbe italien (traduction littérale) : une joie qui domine et un cri qui punit, on ne sait pas ou on ne s'en soucie pas
Les Comédiens Italiens ne pensent pas de même.
La Troupe sera composée comme on la voit aujourd’hui au Théâtre Français ; mais, pour jeter plus de comique dans les petites Pièces, on ajoutera, aux Acteurs ordinaires, l’Arlequin personnage masqué du Théâtre Italien.
Aristote ne ressembloit pas a ces Ecrivains Italiens & Espagnols, qui prétendent que leurs Poëtes ont atteint la perfection. […] L’ignorance où nous sommes de ces termes d’une Musique très-inconnue, termes dont les Romains n’ont pas fait usage, fait voir le ridicule des Poëtes Latins modernes, & de quelques Poëte Italiens & François, qui en ont voulu orner leurs Odes.
Ceux qui n’ont pas tout à fait abjuré le christianisme, croient pouvoir concilier ces deux ennemis : ils vont sans scrupule de l’Eglise au théâtre, du sanctuaire aux foyers, de l’office divin aux Italiens, de Bourdaloue à Racine. […] Pour faire un livre d’assertions plus infâme en tout genre que celui qui a fait condamner ces Pères, on n’a qu’à extraire la moitié des opéra, comédies, tragédies, farces, théâtre italien, on fera une chaîne de tradition non interrompue, jusqu’au moment présent, des plus grandes horreurs, même du régicide.
On est d’abord tenté d’imputer à l’acteur ce style sale emprunté de la Grenouilliere d’où il est peut-être venu, & qu’il emploie par habitude ; & dans tout ce qui se joue sur canevas aux Italiens, à la Foire, aux Boulevards, cette noble extraction n’est pas douteuse.
Les personnages des Pièces Italiennes n’ont point cette élévation qu’ils auraient eu du tems des Romains.
Mais les dépenses des décorations, des habits & l’entretien des acteurs croissant à l’infini, par le dégré de magnificence où le luxe a porté la scène : il a fallu pour y fournir, réduire tout à trois jurandes, l’opéra, les françois & les italiens, avec un privilége exclusif pour la cour & Paris. […] Pour se venger du mauvais accueil que le sénat des comédiens fait à leurs nouveautés, les auteurs dramatiques demandent l’érection d’un second théatre françois, plus nécessaire, disent-ils, que le théatre italien & ses appartenances, foire, boulevards &c. […] Les italiens ont plus de foule, on y rit davantage : les plus sages arrangemens feroient de les supprimer tous. […] Ces bizarres réjouissances, le mêlange absurde du tribunal & des tréteaux, sont comme si on donnoit un combat de taureaux dans une fête turque, des habits chinois, des turbans, la coëffure des plumes des sauvages dans une fête italienne.
Le théatre en regorge, la décoration en est toute composée, les coulisses, les plafonds, les loges, les murailles ; à l’opéra, aux françois, aux italiens, à la foire, tout en est souillé. […] L’Opéra a son Pigmalion ; les Italiens représentent le Peintre amoureux de son modéle ; & la Comédie Françoise fait honneur au sieur de Sainte-Foix, de son Promethée ; son Deucalion & Pyrrha, où l’on voit des gens amoureux d’une statue, & des statues animées par le feu de Promethée, rendent les hommes foux d’amour, comme le sieur Anseaume dans le Peintre amoureux de son tableau. […] A la faveur de ce passe-port, jugez des décorations & des rolles de l’opéra, qui n’est que l’histoire des amours des Dieux ; du théatre Italien, des petites piéces, des parades, qui ne sont qu’un recueil des traits de libertinage.
On en a si fort prisé jusqu’aux moindres traits, qu’on n’a pas rougi d’offrir aux public dans une foule de volumes du théâtre Italien, les esquisses, les canevas, les croquis des scènes que les acteurs remplissent impromptu ; il faut qu’on attache une prodigieuse importance à tout ce que la scène enfante pour en transmettre à la postérité jusqu’à la poussière. […] Les pièces espagnoles, italiennes, anglaises, sont naturalisées en France ; c’est le même sujet, tourné et, retourné sous des noms différents. […] A ces traits on ne peut méconnaître tout ce que le Théâtre italien et celui de la Foire, les farces, les pièces à tiroir ; que dis-je ?
La Princesse étoit mariée, sous les yeux de son mari & de son beau pere, Italiens, qui ne sont pas traitables sur la jalousie, qui n’ignoroient pas ses amours, & ne pouvoient se dissimuler les motifs d’un si bisarre voyage. […] Aussi lui-même convient il que sa vie n’a été qu’ une comédie, que le dernier acte s’étoit achevé par des coups de bâton, comme dans les comédies Italiennes , &c.
Je m’étonne que le corps de la comédie Françoise, & après lui les Italiens, les théatres de province, les théatres de société, & le corps des Maîtres à danser, ne se soient aussi décorés du nom d’Académie dramatique, Académie de Thalie, de Terpsichore, &c. […] Il seroit ridicule de faire danser un paysan en habit de Magistrat, une danse gaie en habit de furies, un Turc en habit de François, un Romain sous l’habit d’un Italien.
Elles portent ordinairement à toutes sortes d’impuretés ; l’habitude de les voir entraîne à la licence, les yeux et les oreilles des gens sages les ont toujours redoutées : « Comœdiarum argumenta adulteria et stupra commendant, spectandi consuetudo imitandi licentiam facit, aures oculosque gravissimorum virorum formidant. » La réflexion et les bonnes mœurs les ont fait bannir de l’Italie : « Ex Italia explosæ severitate morum et religionis sanctitate. » Leur retour depuis ce temps-là et leur vogue sont-ils l’éloge de la pureté des mœurs Italiennes ? […] « Il y a un grand mal qui se tolère à Paris (il n’y avait point de théâtre réglé ailleurs) les jours de fête et dimanche ; ce sont les spectacles publics par les Français et les Italiens, et par-dessus tout un cloaque et maison de Satan, nommée l’Hôtel de Bourgogne (l’ancien théâtre).
Nous verrons quel fut aussi à la renaissance des Lettres le zele des Italiens, des Espagnols, & le nôtre, non pas à étudier ces Modeles, mais à les louer, & à publier que nos Ouvrages étoient dans le même Gout.
Toutes les estampes de la comédie Françoise, de l’Opéra, du théatre Italien, qu’on voit à la tête des piéces, donnent des queues traînantes à tous les Grands ; aux Princesses, souvent contre le costume ; car toutes les nations n’en portoient pas : les Juifs par exemple. […] Le mot d’Arlequin est nouveau, il est venu de la comédie Italienne ; mais ses fonctions & le ridicule de son habit sont très-anciens, & en usage dans toutes les nations, comme le montre Riccoboni, Hist. du Th.
Le Roi des Ogres à la comédie Italienne, Hercule, Polipheme, les Titans, &c. […] Il me semble même qu’il y a quelque scene Italienne où l’on parodie cette avanture, & Arlequin pour se faire Chevalier ramasse & met à la boutonniere une jarretiere de Colombine, & chante une ariette sur ces mots : Honni soit qui mal y pense.
L’on sait le bruit qu’il y eut à Paris dans la Paroisse de saint Germain l’Auxerrois en 1657. au sujet des Comédiens Italiens, que M. le Curé tâchait de faire sortir de dessus sa Paroisse, à cause des Pièces impies et scandaleuses qu’ils représentaient. […] Les Docteurs de la sacrée Faculté de Théologie de Paris soussignés qui ont été consultés pour savoir si les Comédies que représentent les Comédiens Italiens à Paris, peuvent être permises.
Un Auteur de dix sept à dix huit ans que les Muses ont tout sujet de regretter, et que sa résignation aux volontés de ses parents a consacré à des travaux utiles au Ministère, avait fait une pièce intitulée l’Ecole de la Raison, il avait pris jour pour en faire la lecture aux Comédiens Italiens. […] [NDE] Guido Reni dit Le Guide (1575 - 1642), peintre italien de l’école de Bologne. […] [NDE] Luigi Riccoboni (1676 - 1753), comédien et écrivain italien.
Les Espagnols, les Allemands, les Anglois, les Italiens, les François, donneront à Achille chacun une teinte de ce qui les distingue des autres peuples.
156 L’Article quatre est pour les Pièces du Théâtre Italien.
L’on a tant couru au Théâtre Italien qui s’enrichissait de jour en jour, des pertes que notre nation faisait en l’honnêteté des mœurs : Et l’on voulait que la raison de cet empressement, fût le plaisir d’y voir deux Comédies pour une, et deux sortes d’Acteurs et d’Actrices pour une seule action ; les véritables dans les loges, et les imaginaires sur le Théâtre ; la Comédie en son réel, et la Comédie en sa représentation.
[NDA] La Comédie Italienne.
Les Allemands, les Anglais, les Italiens, les Grecs, tous empruntèrent cet usage des Français ou du moins les lois et les règles que les Français en avaient prescrites ; et quoique partout7 on n’eût d’abord dessein que d’en faire un jeu ; très souvent le feu de l’action, et la jalousie des combattants changeaient le jeu en un vrai combat, d’où plusieurs sortaient blessés.
La seule différence que je voie entre les Poètes du Théâtre Français & ceux des Italiens, c’est que les uns font bailler, & que les autres divertissent.
Les comédies de Molière, né en 1620 ; les drames de Racine, né en 1659 ; de Régnard, né en 1647, et de Voltaire, né en 1694 ; les représentations lyriques de Lully, né en 1633, et de Quinault, né en 1635 ; enfin, la gaîté de la comédie italienne augmentèrent la séduction des partisans des théâtres.
Cette piece étoit en italien, & tenoit six heures : double raison de s’ennuyer. […] Le Theatre de Gherardi, Italien, n’a rien de plus comique. […] Ce mariage, celui du Roi, les réjouissances pour l’arrivée de la Reine, la paix, firent de toutes parts naître des spectacles ; Mazarin fit venir l’Opera, qui dans un prélat n’est pas moins singulier que l’alliance des Bourbons avec un Roturier italien.
Le grand Bossuet a fait tout un traité pour flétrir le théâtre. « Français, Italiens, Anglais, Espagnols, Corneille, Racine, tous, dit le marquis de Pompignan, se réunissent à consacrer à l’amour la muse de la tragédie. […] bien, écoutez le langage d’un célèbre acteur du théâtre Italien de Paris, auquel il renonça par principe de religion.
Ce bal champêtre, ces filles, ces rubans en baudrier, ces garçons qui les tiennent par la main, cette Rosiere poudrée, frisée à cheveux flottans en grosses boucles, toute cette décoration théatrale imaginée par Favart, pour contenter ses actrices, fut en effet exécutée sur la scène italienne, lorsqu’on y joua la Rosiere. […] Les arietes sans nombre qu’on met dans la bouche des acteurs, selon le génie italien, ne sont certainement pas du caractere des paysans, ni pour la musique, ni pour la poësie.
Le caractere des italiens, l’affluence des étrangers, la foiblesse d’un gouvernement ecclésiastique, qui change si souvent, les multiplient à l’infini. […] Si mon frere , disoit-il, n’étoit pas docteur de Sorbonne, il auroit été docteur de la Comédie italienne.
L’Italien, dit-elle, me paroît dangereux ; c’est la langue de l’amour : les Auteurs Italiens sont peu châtiés.
Les philosophes sévères ne font pas grace, non plus, à l’Opéra, aux François, aux Italiens ; mais leur censure ne porte point sur la perte de temps ; ils trouvent qu’il n’est que trop bien employé à ces trois Théatres, à l’exception, peut-être, de celui d’Arlequin. […] Dans le dessein de bien apprécier et d’humilier les classes inférieures qui doivent aux vices des autres ordres l’extrême ascendant qu’elles ont pris, on compareroit la multitude françoise avec ces soldats d’Athènes prisonniers chez les Siciliens, auxquels ils récitoient les tragédies d’Euripide ; avec la populace d’Angleterre qui sent les vraies beautés de Skaspeare, avec le paysan Italien qui improvise en musique et en poësie, avec l’ouvrier Suisse qui a une bibliothèque ; on attendroit que la satiété des mauvaises choses ramenât les petits et les grands aux bonnes, ou l’on feroit des efforts pour se consoler de n’avoir perdu que le goût, quoiqu’il ne soit rien moins qu’étranger au bonheur des hommes policés.
Le mot survit en italien dans « prestigiatore »
Et à dire la vérité les Comédies Italiennes sont remplies de tant de licences déshonnêtes qu'elles passent du style Comique fait pour délecter, pour enseigner et pour corriger par la répréhension et la moquerie les mauvaises mœurs, dans celui de la raillerie, de la bouffonnerie, de l’Impudicité et de l’imprudence.
Ouvrage pour les Planches des sieurs tel ou tel, n’importe qui, les Comédiens Français ou les Italiens, ont grand soin de faire arrêter la Piece qui leur porte ombrage, & défendre à l’Auteur d’avoir de l’esprit & du goût par tout ailleurs que chez eux. […] Ce n’est ni aux Français ni aux Italiens, que vous trouverez les jeunes personnes des deux sexes, réunies par pelotons, former des groupes scandaleux. […] Je ne donne le nom estimable de Théatre qu’à la Comédie Française, & à la Comédie Italienne ou l’Opéra-comique. […] Quelques personnes de la premiere qualité, protecteurs de la Comédie Italienne, agitent fortement auprès du Roi, pour la révocation de son Arrêt contre elle mais leurs démarches furent inutiles. A la grande satisfaction de tous les Habitans de la Capitale, la Comédie proprement dite Italienne, vient d’être de nouveau supprimée : puisse-t-elle ne jamais se rétablir !
Ai-je besoin d’observer que les Scènes de nos Drames sont mieux liées que celles des Poèmes des Italiens, des Espagnols & de toutes les Nations qui chérissent le Théâtre ?
En me servant de l’expression de Montagne, qui n’est pas noble, mais énergique, je dirai que si nos premiers Poëtes Dramatiques eussent frotté & limé leur cervelle contre celle des anciens Grecs, plutôt que contre celle des Italiens & des Espagnols, nous n’eussions pas eu des Opera, des Comédies sans comique, & tant de Tragédies galantes.
Il y en a un autre contre les friponeries des acteurs & actrices de la comédie Italienne, qui avoient extorqué un billet, par adresse & par violence, d’une Dame qui réclame contre, &c. […] Le mercure d’Août 1770, p. 173 rapporte que Madame la Dauphine a signalé son entrée en France en donnant une médaille d’or à Gardin, acteur de la comédie Italienne, dont le mérite est un jeu naturel & vrai.
Opera, comédie, farce, Italiens, foire : tout y est rassemblé. […] Quinault en donna les paroles chantantes, Lulli en composa les paroles Italiennes, & toute la musique.
Ces deux Comédiennes furent deux phénomènes d’un caractère bien différent : l’une étoit Italienne, l’autre Angloise, toutes deux artificieuses, mais la Florentine, selon le génie de sa nation, étoit plus fine, plus rusée, plus hypocrite. […] Henri VIII dans sa vieillesse, Edouard dans son enfance ; n’avoit régné que par le despotisme & la cruauté ; toutes deux très-ambitieuses voulurent toujours régner, mais la France donna des maîtres à Catherine dans son mari, & ses trois enfans ; la grande Bretagne mit Elisabeth sur le trône, & l’y adora sans partage pendant plus de quarante ans ; toutes deux très-cruelles, mais cruauté Italienne plus cachée & plus réfléchie, n’agissoit que sous le masque, & employoit plus volontiers le poison. […] Arlequin sur le théatre Italien n’en diroit pas davantage ; n’en diroit pas tant, elle joue le pour & le contre pour donner la farce complette jusqu’aux pieds des autels, & c’est le Chef de l’Eglise.
LE Sieur Durosoi, Citoyen de Toulouse, après avoir cueilli dans sa nouvelle patrie plus de ronces que de lauriers, malgré ses brillantes Annales, son Richard III, la dédicace des trois Roses, son panégyrique de l’Académie de Peinture, dont nous avons parlé, a cru se faire un nom à Paris, en faisant paroître Henri IV sur le Théatre d’Arlequin, par un drame lyrique, la Bataille d’Ivri ou la Réduction de Paris, en prose, mêlé de vers & d’ariettes, espece de poëme nouvelle aux Italiens. […] On ne doit pas être surpris du succes de ce drame : l’idée de produire sur la Scène comique aux Italiens, le Héros qui régna sur la France, Et par droit de conquête, & par droit de naissance , dans le moment le plus périlleux, le plus décisif, a certainement le mérite de la singularité la plus hardie. […] Saint Louis a chassé les comédiens du royaume, Henri les a comblés de bienfaits, a assisté, applaudi à leurs représentations, fait venir & établi les Italiens, que le Parlement avoit chassé. 5°.