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115. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127

C'est, pour ainsi dire, la véritable étoffe du genre, il n'y aurait qu'à la tailler en actes et en scènes, la pièce serait toute faite. […] Est-ce vanité littéraire qui veut cueillir les palmes dramatiques, comme les théologiques, briller et dominer en tout genre de littérature, et régenter le Parnasse comme le Collège ? […] C'est un style reçu, ce sont des beautés de genre, c'est le rôle des Acteurs, c'est tout ce que l'on voudra. […] L'Athalie et l'Esther de Racine justifieront toujours les essais de ce genre aux yeux des personnes sages et modérées.

116. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre V. Il n’est point de Drame sans Mœurs. » pp. 139-141

« Les caractères des Drames comiques, s’écrie-t-il, sont fort communs, & toujours les mêmes. » Les siens sont variés avec goût, par une suite de cette éxactitude qu’on a de donner à chaque Artisan le genre qui lui convient.

117. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XIV. Réponse a l’objection qu’il faut trouver du relâchement à l’esprit humain : que celui qu’on lui veut donner par la représentation des passions est réprouvé même par les philosophes : beaux principes de Platon. » pp. 58-60

Il concluait donc à rejeter tout ce genre de « poésie voluptueuse, qui, disait-il, est capable seule de corrompre les plus gens de bien ».

118. (1775) Voyage en Italie pp. 206-208

L’Opéra Bouffa, que nous avons accueilli et dénaturé, en lui ôtant le comique de son genre, est aussi couru que le grand Opéra.

119. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XII. La représentation des pièces de théâtre est plus dangereuse que la lecture. » pp. 108-110

Elle était telle, que Cicéron dit que le nom de Roscius était attribué à tous ceux qui excellaient dans quelque genre.

120. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « Préambule » pp. -

me pardonnera-t-on d’oser, moi, ver de terre, signaler aussi comme moyen puissant d’accélérer et de combler les désordres, un genre de composition regardé bientôt par tout le monde comme un excellent moyen de les arrêter, et de désigner pour le plus répréhensible un ouvrage fameux du xviie  siècle auquel on croit avoir la plus grande obligation ? […] J’ai consulté, outre les lumières de la plus longue expérience de mes doyens d’âge, les différents genres de traditions historiques, les écrits authentiques et les mémoires secrets, les anecdotes et même les arts et leurs productions ; j’y ai observé les hommes et le cours de leurs vertus, de leurs vices, de leur langage, de leurs actions, les variations des principes et de l’esprit des sociétés ou des cercles et coteries, en un mot, le mouvement de l’opinion et des mœurs.

121. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12

Celles où les Auteurs n’ont envisagé que de flatter le goût particulier de la Nation, n’ont pas à beaucoup près un succès aussi étendu, d’où l’on doit conclure que les bons spectacles sont ceux où l’on attaque les vices communs à tous les hommes, et que par conséquent c’est le genre auquel on doit se borner, puisqu’il est universellement utile indépendamment du gouvernement, des lois et de la Religion. L’énergie, la vérité, le sublime que ce genre de spectacle exige, sont les fruits du génie, moins encore que d’une certaine progression que la nature a imposé à tous les arts et dont ils doivent compter tous les degrés avant de parvenir à leur perfection : l’expérience le prouve.

122. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre VI. Dorat. » pp. 141-175

Ce prétendu genre de poësie, qui n’en est pas un, & qui depuis Ovide n’avoit eu aucun imitateur, & a été comme les Pantins en vogue pendant quelques jours, & a disparu. […]     Honneur à la philosophie ; Applaudit-toi, mon cher mondain ; Notre morale radoucie N’effraira plus le genre humain. […] L’Auteur n’a pas ce reproche à se faire, il n’est point timide, il ose penser, & le cercle des bienséances serviles n’est pas pour lui bien étroit, il le franchit aisément, ce n’étoit pas le genre de mérite qu’il falloit choisit pour modele & en faire l’éloge. […] Le premier, l’Auteur le plus obscène de l’antiquité même grossierement ; est pour cela même un homme admirable, Chevalier Romain, Proconsul de Bithinie, Consul sous Néron, & plus que tous cela ; (voici son vrai mérite :) & plus que tout cela, homme de plaisir & de bonne compagnie ; il savoit rendre avec éloquence les objets les plus licencieux ; il excelloit en ce genre ; personne n’a porté plus loin la recherche de la volupté & l’érudition du luxe & des plaisirs. […] Est-ce donc de ce genre d’homme que vous pouvez attendre la décence qu’ils bravent ?

123. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE IV. Le vice élevé en honneur et substitué à la place de la vertu sur le Théâtre Anglais. » pp. 240-301

Mais les vertus morales ne sont pas moins persécutées sur notre Théâtre que les vertus chrétiennes : on y fait la guerre au mérite en quelque genre qu’il soit, et dans quelque condition qu’il se rencontre : qui veut se mettre à l’abri de la persécution de nos Poètes, doit se couvrir au moins des dehors du vice, et en porter, pour ainsi dire, la livrée. […] Mais Falstaff est un personnage de Tragédie : et les lois de la Justice sont plus austèrement observées en ce genre de Poème ? […] Cet habile Rhéteur n’exclut pas seulement toute saleté grossière du genre railleur, il en retranche même sans exception toute mauvaise équivoque : il veut « de l’honnêteté dans la pensée aussi bien que dans les mots qui l’expriment : il veut qu’un homme de probité conserve je ne sais quelle pudeur jusques dans les petites libertés qui lui échappent, et qu’il parle toujours avec retenue et conformément à son caractère : il ajoute que le ris coûte trop cher si on l’achète aux dépens de la vertu : » Instit. […] Il pourrait encore arriver que quelquefois nos Poètes se trouvassent peu accommodés des avantages de l’esprit et n’eussent pas toujours le fonds nécessaire pour un genre d’écrire auquel ils ne sont pas appelés. […] Le Colonel Sancho qui brille en ce genre sublime dit que Dalinda sa nouvelle épouse n’est plus Dalinda, mais Dalila la Philistine.

124. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XX. Exemples de pratique. » pp. 48-50

Il en chasse les Spectateurs, en les avertissant, que ibid ce genre de Poësie voluptueuse est seul capable de corrompre les plus gens de bien ; parce que n’excitant que la colére ou l’amour, ou quelqu’autre passion, elle arrose de mauvaises herbes, qu’il falloit laisser entiérement dessécher .

125. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Il peut aussi paraître étonnant qu’on veuille rapprocher ce qu’il y a quelquefois de plus léger et de plus frivole, de la dignité d’un ministère auguste, dont l’objet principal est d’attaquer de front tous les genres d’injustice qui troublent la société, et d’en arrêter les désordres par la seule force de la loi. […] On peut comparer ces maisons d’étude et de paix, retraites sacrées et inaccessibles, à des vaisseaux richement chargés, qui, à travers l’océan des âges et le déluge des barbares, ont conservé le dépôt des connaissances qui ornent et consolent le genre humain, comme une autre arche, dans un autre déluge, avait sauvé le genre humain lui-même.” […] Le besoin d’alimenter cette foule de théâtres, qui, dans tous les genres, inondent la capitale, rend nécessairement moins difficile sur le choix des pièces, et rien aujourd’hui de ce qui donne l’espoir d’attirer la foule ou de piquer la curiosité, n’est essentiellement mauvais. […] Il en faut surtout dans les grandes cités, il en faut chez un grand peuple, où l’on ne peut négliger aucun genre d’industrie, parce que les arts, le commerce y trouvent des moyens d’éclat et de prospérité39. […] Mais où serait le grand mal d’user, pour les amusements de ce genre, de cette précaution qu’on prend pour les autres plaisirs, qui perdent et tout leur charme et tout leur prix, quand la satiété les accompagne ?

126. (1644) Responce à deux questions, ou du charactere et de l’instruction de la Comedie. Discours quatriesme « Responce à deux questions, ou du charactere et de l’instruction de la Comedie. » pp. 100-132

Et quand Varron dans le jugement qu’il fait des Poëtes, attribüe la Grandeur à Pacuue, & la Mediocrité à Terence, il n’a point dessein de preferer l’vn à l’autre, ny d’estimer dauantage le Grand que le Mediocre : Il veut seulement, Monsievr, par ces deux exemples representer l’idée & la forme des deux genres differens, à sçauoir de la Poësie Tragique, & de la Comique. […] Ainsi le genre Mediocre est en quelques occasions le genre parfait, soit dans la Poësie, soit dans la Prose.

127. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  AVERTISSEMENT DE. L’ÉDITEUR. » pp. -

Il s’est exercé sur tant de genres différens, ses Ecrits offrent une Littérature si étendue, si saine, si variée, que ce Recueil sera regardé comme un des plus utiles & des plus intéressans.

128. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [H] » pp. 416-417

Comme les Anciens avaient trois sortes de Pièces, de Comiques, de Tragiques & de Satyriques, ils avaient aussi de trois sortes de Scènes, c’est-à-dire, des Décorations de ces trois différens genres.

129. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « JUGEMENT DE M. DE VOLTAIRE, SUR LES SPECTACLES. » pp. 78-81

J’ai toujours pensé que la Tragédie ne doit pas être un simple spectacle, qui touche le cœur sans le corriger : qu’importe au genre humain les passions et les malheurs d’un Héros de l’Antiquité, s’ils ne servent pas à nous instruire.

130. (1580) De l’institution des enfants « De l’institution des enfants. Essais, I, 26 [fin] »

C‘était un homme distingué par sa naissance et par sa fortune ; et sa profession (comme les occupations de ce genre n’ont rien de déshonorant chez les Grecs) ne le rabaissait en rien » (Tite-Live, XXIV, 24).

131. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE III. De la Comédie. » pp. 92-118

Alceste n’est ni enragé ni assez discret, il hait cordialement le genre humain, mais sans s’armer d’un poignard contre le premier venu ou lui marquer comme Timon un figuier pour se pendredb : trop de complaisance dans le Philosophe Hollandais ne laisse plus voir dans son Misanthrope qu’un Spéculateur qui n’envisage rien qu’en général et que rien ne blesse assez dans chaque particulier pour l’engager à lui donner personnellement de bons conseils. […] Il s’agit d’examiner si Alceste est un galant homme tourné mal à propos en ridicule ; si la pièce, comme vous vous l’imaginez, est contraire aux bonnes mœurs ; si un homme qui dit durement son avis sur tout, qui ne s’embarrasse jamais de mortifier personne, qui prend le Dé à tous coups, et s’établit orgueilleusement le Juge et le Précepteur du genre humain, qui joint l’insolence à la brusquerie, n’est pas un homme vicieux et blâmable ; et si la probité est un titre qui exclue la politesse et la modestie. […] Vous voulez « que [le Misanthrope] s’emporte sur tous les désordres dont il n’est que le témoin […] ; mais qu’il soit froid sur celui qui s’adresse directement à lui »de  : mais cet homme-là ne serait plus Alceste, à l’emportement près ce serait Socrate ; or ce n’est pas Socrate que Molière a voulu peindre ; c’est Alceste, c’est le Misanthrope ; c’est un sage par amour-propre et un brutal par tempérament, c’est un orgueilleux fâché contre tout le genre humain de ce que tout le genre humain ne s’arrête pas à contempler sa sagesse.

132. (1725) Mr. de Moliere [article des Jugemens des savans] « Mr. de Moliere, » pp. 339-352

Moliere pour pouvoir jouer tout le genre humain, pour trouver le ridicule des choses les plus sérieuses, & pour l’exposer avec finesse & naïveté aux yeux du Public. […]   L’Homme ennemi du Genre Humain,   Le Campagnard qui tout admire   N’ont pas lû tes Ecrits en vain : Tous deux s’y sont instruits en ne pensant qu’à rire.

133. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 12. SIECLE. » pp. 187-190

L'oisiveté est l'ennemie de l'âme, qui la dépouille de toutes ses inclinations vertueuses ; C'est pourquoi un très savant homme donne ce conseil : Que l'ennemi du genre humain, dit-il, vous trouve toujours occupé, afin qu'avec autant de bonheur, que de prudence, vous vous couvriez de vos occupations, comme d'un bouclier contre toutes ses tentations : Il faut fuir l'oisiveté comme une dangereuse Sirène ; et cependant les Comédiens nous y attirent.

134. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

est une femme abominable, à qui nulle autre ne le disputerait en ce genre ; si Bromie n’était pas un monstre d’iniquité. […] C’est pour cela qu’il bannit de sa République ce genre de divertissement. […] Quel genre d’impudence, soit dans les paroles soit dans les gestes les Comédiens omettent-ils ? […] En un mot, c’était les Héros du Christianisme, l’admiration de leur siècle, et la gloire du genre humain. […] Et l’expédient est merveilleux de prendre ainsi le genre humain par son faible, et de vivre aux dépens de sa folie sans qu’il s’en aperçoive !

135. (1752) Lettre à Racine « Lettre à Racine —  LETTRE A M. RACINE, Sur le Théatre en général, & sur les Tragédies de son Père en particulier. » pp. 1-75

Mais il n’y a point là de ce genre d’intérêt, de ces situations singulières qui caractérisent les productions de notre siècle, & qui transportent de joie la plûpart des Lecteurs. […] est-ce la faute du Genre ? […] Elle est unique dans son genre, & par l’interêt qui y règne & par la netteté des faits, & par la beauté des Vers. […] que si on faisoit un examen aussi scrupuleux & aussi détaillé des Pièces de Corneille, ce Poëte vénérable seroit convaincu de plus de fautes dans ce genre que Racine même. […] Doutera-t-on que Racine ne fut capable d’en composer plusieurs du même genre & de la même beauté ?

136. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suite de Mêlanges. » pp. 84-120

Voilà les fruits les plus brillans de ces deux peintres incomparables chacun dans son genre. […] Point d’homme universel ni de poëte qui excelle dans tous les genres. […] Il doit connoître tous les divers genres d’étoffes, les dégradations des couleurs, le partage imperceptible des différentes teintes, pour qu’aucune couleur ne tranche trop ; & les étoffes sont la plupart comme le cou des pigeons, dont les couleurs changent selon l’aspect du soleil. […] Le Théatre est le rendez-vous de l’univers, le centre du genre humain ; tous les siecles, toutes les nations y jouent leur rôles. […] Il s’introduit une mode inconnue à tous les autres Théatres, de mutiler les pieces, d’en rassembler les membres épars, pour en faire un drame nouveau composé de pieces rapportées, de les dénaturer même, & de transporter d’un genre à l’autre, des tragédies de Corneile & de Racine en faire des opéras.

137. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre I. Du Théâtre des Anciens. » pp. 2-24

Le génie n’est donc pas uniforme dans ses productions de même genre. […] Dans ce point de vûe, quels sont les objets qui ont dû se présenter les premiers à leur imagination, dans le genre dramatique ?

138. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre premier. Origine des Spectacles. » pp. 1-14

Les magistrats s’en amusaient beaucoup ; mais, lorsqu’on eût osé les jouer eux-mêmes, ils trouvèrent que la plaisanterie passait les bornes ; ils défendirent ce genre de comédie. […] Ce genre de spectacle se perfectionna peu à peu, et les différents degrés par lesquels il passa produisirent plusieurs sortes de comédies.

139. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. Que le Musicien doit seconder le Poète, & que le Poète doit s’entendre avec le Musicien. » pp. 292-296

Ce qu’il me reste à dire dans ces derniers Chapitres tendra à perfectionner tout ce qui concerne le lyrique des Poèmes chantans en tout genre.

140. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXII. Le repentir de quelques auteurs dramatiques d’avoir travaillé pour les théâtres doit nous engager à éviter ces divertissements. » pp. 183-186

Il est surprenant, qu’ayant écrit dans un genre aussi frivole, la gaîté de sa plume ait pu se contenir.

141. (1764) Comédie pp. 252-254

On ne peut excuser ce genre de récréation d’un péché grief, 1°.

142. (1802) Sur les spectacles « RÉFLEXIONS DE MARMONTEL SUR LE MEME SUJET. » pp. 13-16

Or on demande s’il est bon que ce genre de spectacle ait, dans un Etat bien policé, des théâtres réguliers et décents.

143. (1843) Le Théâtre, par l'Auteur des Mauvais Livres « Le Théâtre. » pp. 3-43

Tout ce qui nourrit les passions est de ce genre… On n’y trouverait que trop de matière à la confession, si l’on cherchait en soi-même les causes du mal. […] « L’unique regret qui me reste, dit le célèbre Gresset, en parlant de ses pièces, c’est de ne pouvoir point assez effacer le scandale que j’ai pu donner à la Religion par ce genre d’ouvrages, et de n’être point à portée de réparer le mal que j’ai pu causer. […] Gresset renonça à travailler au théâtre dans le temps même que ses talents si enviés de Voltaire lui promettaient un nouveau genre de célébrité dans la carrière dramatique. […] Le saint évêque eut la consolation de faire en ce genre une conquête, qui en valait seule un grand nombre d’autres.

144. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

là, graces à celle que vous avez reçue vous-même, vous avez pu leur servir de maître dans tous les genres. […] Vadé habitoit avec les Poissardes, et il a inventé le genre Poissard. […] Tel est le genre de leurs auteurs, de ces vrais successeurs de Thespis. […] Nulle part le libertinage n’est aussi favorisé qu’à ces spectacles ; ce n’est pas qu’il ne le soit beaucoup trop aux autres ; mais enfin, l’opéra est un genre si fade, la comédie est devenue si épurée, la tragédie est par elle-même si austère, que les mœurs courent bien moins de dangers aux grands spectacles qu’à ceux dont il s’agit ici, et qui sont, puisqu’il faut le dire, autant de temples consacrés à la déesse de Paphos ou même au dieu de Lampsaque.

145. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE V. Réforme de Fagan. » pp. 110-128

Elles le sont moins que les Comédiennes, qui outrent tout en ce genre ; on méprise, on traite de Comédiennes celles qui se montrent dans l’état où l’on paroît au théatre. […] Une ville où n’a jamais été la comédie a ses vices sans doute, mais incomparablement moins en tout genre qu’une ville où elle règne. […] La vanité des mots l’emporte sur la vérité des choses, la scène, cette prétendue école des mœurs, où l’amour propre ne vient reconnoître que les torts d’autrui, & où les vérités le plus lumineusement présentées n’ont que le stérile mérite de délasser un moment le désœuvrement & la frivolité, sans arriver jamais à corriger le vices, ni à réprimer la manie des faux airs dans tous les genres & le ridicule de tous les rangs.

146. (1824) Du danger des spectacles « DU DANGER DES SPECTACLES. » pp. 4-28

« Ceux-là se trompent étrangement qui s’imaginent que les ouvrages de ce genre ne font sur eux aucune impression funeste, parce qu’ils n’y réveillent aucun désir coupable. […] « On peut juger avec certitude de l’esprit et du caractère des hommes par le genre de leurs plaisirs et de leurs amusements. […] Tout genre de vie qui contribue à obscurcir les lumières de l’esprit, à donner un emploi faux et une direction vicieuse à notre intelligence, à ne nous meubler la tête que de pensées frivoles, à allumer l’incendie de nos passions, à élever, en un mot, une barrière entre nous et l’esprit de Dieu, est dans tous les cas une cause certaine et une voie sûre de destruction, soit qu’il faille l’attribuer à une sensualité stupide, à une ignorance grossière, ou au coupable raffinement de nos plaisirs.

147. (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30

Ma dernière réponse à ceux qui ne seront pas frappés des intéressantes leçons renfermées dans cette tragédie, unique dans son genre, sera de dire : lisez Britannicus. […] Mais si vous me répondez que pour une seule pièce, qui n’est qu’une exception à la méthode des Poètes dramatiques, ce n’est pas la peine de vous rétracter ; je puis, Monsieur, vous en citer d’autres qui, quoique moins parfaites (sous le point de vue dans lequel seul je les considère ici), peuvent cependant être de quelque utilité au genre humain. […] Mais quel plan pour l’utilité du genre humain !

148. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — [Introduction] » pp. -1

Je conviens qu’il y auroit beaucoup à élaguer en tout genre, mais d’un choix bien fait & bien tissu, il résulteroit des annales galantes, plus amusantes que celles de la trop galante Ville Dieu.

149. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — CHAPITRE IV.  » pp. 109-114

Avouons que le genre que nous est si cher, rendra la Postérité joliment spirituelle, & tout-à-fait charmante.

150. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [P] » pp. 441-443

Momus Fabuliste mérita sans doute son succès par l’invention & l’esprit qui y règnent, mais cette Pièce ne devait point former un nouveau genre, & n’a eu que de très-faibles imitateurs.

151. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Avis » pp. -

Ce n’est pas qu’il n’ait fait tout ce que la brièveté du temps et ses occupations de devoir lui ont permis, pour donner à son discours l’air le moins contraint, le plus libre et le plus dégagé qu’il a pu; mais, comme il n’est point de genre d’écrire plus difficile que celui-là, il avoue e bonne foi qu’il aurait encore besoin de cinq ou six mois pour mettre ce seul discours du Ridicule non pas dans l’état de perfection dont la matière est capable, mais seulement dans celui qu’il est capable de lui donner.

152. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXXIII. Passages de Saint Basile sur le sérieux de la vie chrétienne. » pp. 132-135

[saint Basile, Regulae fusius tractatae, Interrogatio 23, Migne, PG, tome XXXI, col. 1097-1100]« que toute parole qui ne se rapporte pas à l’utilité que nous devons rechercher en Notre-Seigneur, est de ce genre : et, continue-t-il, le péril de proférer de telles paroles est si grand, qu’un discours qui serait bon de soi, mais qu’on ne rapporterait pas à l’édification de la foi, n’est pas exempt de péril, sous prétexte du bien qu’il contient ; mais que dès là qu’il ne tend pas à édifier le prochain, il afflige le Saint-Esprit : ce qu’il prouve par un passage de l’épître aux Ephésiens.

153. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XIII et dernier. De l’utilité de l’art théâtral, et des dangers attachés à la profession de Comédien, sous le rapport des mœurs. » pp. 223-228

Nous pouvons donc nous vanter de posséder de nos jours, des sujets du premier mérite dans tous les genres.

154. (1731) Discours sur la comédie « Préface de l'Editeur. » pp. -

Qu’on ne dise point que tous ces passages sont superflus, outre qu’ils forment la chaîne de la Tradition, ils servent encore à faire connaître le genre de Spectacles, usités dans chaque sièclea.

155. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. —  CHAPITRE V. Tribunal des Comédiens. » pp. 128-140

Leurs infirmités viennent d’un autre genre de travail, dont le Mercure de la fable ne fut jamais le reméde. […] Trois spectacles, ou quatre au plus, nous suffisoient depuis plus de deux siécles ; l’union de l’opéra comique à la comédie Italienne nous privant d’un théatre, nous enrichissoit d’un nouveau spectacle, qui représentoit deux genres, & pourroit nous suffire.

156. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre II. Charles XII. » pp. 32-44

Le Roi de Prusse joue aujourd’hui à Mariembourg des drames d’un autre genre, depuis qu’il s’est emparé de ce Palatinat, dans le démembrement de la Pologne. […] Le Czar Pierre, son rival & son ennemi, homme aussi singulier, mais dans un autre genre, jouoit de son côté de véritables farces.

157. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XI. Les Grecs ont-ils porté plus loin que nous la perfection de la Tragédie ? » pp. 316-335

La Tragédie de Britannicus est parfaite en son genre, & il seroit à souhaiter que nous en eussions plusieurs dans le même genre : son succès fut cependant long-tems douteux, au lieu que celui d’Iphigénie fut tout d’un coup certain, parce qu’elle occupe le cœur plus que l’esprit.

158. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

Cette représentation du Jugement de Pâris, étoit suivie de l’exposition d’une femme condamnée à mort, & à une prostitution dont la pudeur ne permet pas de nommer le genre. […] Au grand Conti, enfin, on peut opposer le grand Condé, qui, quoique pénétré des sentimens les plus Chrétiens, qu’il a fait éclater dans un Testament le plus édifiant & le plus judicieux du monde, a toujours été le Protecteur des Théâtres, & des bons Ouvrages en tous genres. […] Outre cela, il n’y a pas d’apparence que beaucoup de personnes, partagées des biens de la fortune, veuillent jamais embrasser un genre de vie, qui exige tant d’étude & de sujettion.

159. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

Comme l’amour est le regne des femmes, l’effet naturel de ces Pieces est d’étendre leur empire, & donner des femmes pour les précepteurs du genre humain. […] encouragé par l’indulgence, dont le Public a honoré Sidney & le Méchant, ébloui par les sollicitations les plus puissantes, séduit par mes amis, dupe d’autrui & de moi-même, rappellé en même tems par cette voix intérieure, toujours sévere & toujours juste, je souffrois & je n’en travaillois pas moins dans le même genre. […] L’unique regret qui me reste, c’est de ne pouvoir point assez effacer le scandale que j’ai pu donner à la Religion par ce genre d’ouvrage, & de n’être point à portée de réparer le mal que j’ai pu causer sans le vouloir … … les gens de bon air, les demi-raisonneurs, les pitoyables incrédules, peuvent à leur aise se moquer de ma démarche : je serai trop dédommagé de leur petite censure & de leurs froides plaisanteries, si les gens sensés & vertueux, si les ames honnêtes & pieuses voient mon humble désaveu avec cette satisfaction pure que fait naître la vérité lorsqu’elle se montre ».

160. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Ce genre là n’est point, dites-vous, propre à la Comédie ? […] Ce que j’ai dit du genre des Spectacles doit s’entendre encore de l’intérêt qu’on y fait régner. […] Le genre de plaisir que le cœur éprouve à la Comédie, est donc toujours le fruit du bien. […] Ils ont sans doute contracté un genre de vie bien différent de celui qui vous leur proposez ; en sont-ils moins bons ? […] La comparaison ne tombe que sur l’utilité qu’on peut tirer du sacré et; du prophane, suivant le genre de chacun.

161. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

Un très grand nombre d’Abbés & de Jésuites ont depuis travaillé pour la scéne, dans tous les genres : Lyrique, tragique, comique, pastorale, &c. […] C’est un reméde d’un nouveau genre. […] Maffei fut historien, philosophe, antiquaire, casuiste, mathématicien, théologien, journaliste, interprète de l’Ecriture, traducteur d’Homére, poëte dans tous les genres, depuis l’épigramme & la chanson, jusqu’à la tragédie, & au poëme épique, médiocre en tout. […] Au jour marqué, parurent sur la riviere d’Arne, un grand nombre de barques chargés d’échafauts, & de personnages qui représenterent l’enfer : on y voyoit du feu, des roues enflammées, divers autres genres de supplices : parmi quantité de dragons & de serpens monstrueux, on voyoit des hommes, dont les uns portoient des figures horribles, des démons ; les autres tous nuds pour représenter les ames des damnés, jettoient des cris & poussoient des hurlemens aussi affreux que s’ils avoient été en effet dans les tourmens ; mais rien ne pouvoit être plus tragique que ce qui termina cette scene : au moment que le peuple, avide de ces folles représentations, paroissoit le plus attentif, le pont construit de bois, se trouvant trop chargé, tomba tout à coup : tous ceux qui étoient dessus, furent précipités dans les eaux ; & plusieurs y périrent : ceux qui se sauverent, furent la plupart estropiés & toute la ville dans la désolation.

162. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE IV. Traité de la Danse de Cahusac. » pp. 76-104

Mais comme ils n’ont ni bras ni jambes, leur danse doit être d’un genre singulier, car en vérité une danse éternelle & continuelle seroit à la longue bien fatigante ; & comment l’imiterions-nous, nous qui ne dansons qu’avec les bras & les jambes, & qui ne saurions danser toujours ? […] (c’est un nouveau genre de congruisme que Suarès & Molina n’avoient pas imaginé). […] Les actions du caractère le plus bas & du genre le plus libre furent, dit-il, l’objet de la danse théatrale ; on donna aux danseurs le nom de Mimes, ils ne varioient leur danse que par quelque figure licencieuse, qui les précipitoient toujours dans la grossiereté. […] On a imaginé un nouveau genre de spectacle qui réunit tous les divertissemens, qu’on appelle Wauxhal, ne sachant quel nom lui donner ; il a commencé à Londres dans un jardin qui porte ce nom.

163. (1760) Lettre à M. Fréron pp. 3-54

L’objet de ce dernier genre étant d’attaquer les vices et les ridicules, c’est remplir le devoir d’un Chrétien que d’en composer, puisqu’attaquer les vices et recommander les vertus, c’est satisfaire à la charité, c’est préparer à son prochain les voies de salut. […] J’avais eu dès ma plus tendre jeunesse du goût pour cette profession, mon Père m’avait mené de bonne heure à la Comédie, et je puis assurer que la premiere fois que j’ai vu le spectacle, a décidé ma vocation pour ce genre de vie. […] Comme dans notre société on me faisait l’honneur de m’accorder quelque préférence pour le talent, on me chargeait communément des rôles les plus difficiles dans quelque genre qu’ils fussent, jusqu’à ce que Mr. le Kain vint prouver à la societé qu’on pouvait mieux jouer que moi, le rôle d’un Héros. […] Je n’eus pas vu plûtôt mon ami sur la scene applaudi, chéri, caressé, estimé, comme il le mérite, par les gens les plus respectables, que je fus convaincu que je ne pouvais prendre un meilleur parti que de l’imiter : mais les circonstances ne me permettant pas d’aspirer au Théâtre de Paris où quelques talents que j’eusse possedés, j’aurais été un sujet superflu surtout pour le genre que je me promettais d’adopter. […] Ce genre de Tragédie Bourgeoise nous manque et je le préfererais, j’ose le dire, aux Tragédies Héroïques, puisque les personnages de ces pièces devraient ressembler aux hommes d’aujourd’hui et feraient par conséquent plus d’impression que les Héros de l’antiquité, dont les mœurs étaient si différentes des nôtres.

164. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

On ne peut mettre les grands princes sur la scène que dans le genre héroïque : en faire le sujet d’une farce, c’est les rendre ridicules & avilir leur dignité. Henri IV, peut fournir un troisieme genre de familiarité & de bonté, qui n’est ni tragique, ni comique. […] Il faut bien se garder de mêler les deux genres, l’un détruit l’autre. […] L’auteur croit ce genre bien nouveau, il se trompe : on fait des proverbes depuis un siecle ; il y en de Mad. […] La supériorité de Saint Louis en tout genre est-elle douteuse ?

165. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Il y a des loix d’un ordre supérieur qui me défendent de louer un genre d’ouvrages si dangereux ». […] Mais ce souverain Pontife a manifesté dans ses Ouvrages son sentiment sur ce genre d’amusemens. […] Trop heureuse la société, si leur stérilité est la suite de ce nouveau genre d’incontinence…. […] « Il y a toujours de la conformité entre l’humeur d’un peuple & le genre de ses Spectacles. […] de Bussy-Rabutin en résolut un autre de même genre, dans une Lettre qu’il écrivit à M.

166. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VII. De la Diction. De la Poësie dans la Tragédie. » pp. 122-130

Ils voyoient que ce nouveau genre de Spectacle, faisoit abandonner l’ancien.

167. (1590) De l’institution de la république « SIXIEME TITRE. Des Poètes, et de leurs vertus, item quels Poètes on peut lire et quels on doit rejeter des Théâtres. » pp. 117-127

écrivit un autre genre de Satire en autre genre de carmes, que ne fit C. […] Flacce Horace surmonte tous les Latins en ce genre de Poésie, combien que Catulle de Vérone en a fait ce qu’il a pu pour son temps.

168. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Suite du Clergé Comédien, » pp. 52-67

Malheureusement le mal en lui l’emporta sur le bien en tout genre. […] Cette dame, d’ailleurs si vertueuse, eut le malheur d’affoiblir & de faire presque évanouir deux conversions les plus importantes en ce genre, d’un grand roi, l’amateur le plus déclaré, & du plus grand poëte dramatique, par l’air contagieux du théâtre qu’on leur fit respirer.

169. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IX. Des entreprises de la puissance spirituelle ecclésiastique, contre la puissance temporelle séculière. » pp. 149-173

La puissance séculière doit, lorsqu’il est nécessaire, montrer un bras armé pour maintenir sa propre autorité et faire respecter la religion, non seulement par le peuple, mais encore par les prêtres eux-mêmes, qui, si souvent, se sont livrés à des excès en tout genre et se sont fourvoyés tant de fois, dans un système de fanatisme anarchique et d’envahissement de pouvoir ! […] L’incertitude sur le genre d’accusation, dont ils seraient sans cesse menacés, les paralyserait, et l’opinion déjà connue d’un juge inamovible, pèserait sans cesse sur leur tête, comme autrefois l’épée suspendue sur celle de Damoclès.

170. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

La comédie est la satyre du genre humain ; & la comédie françoise, qui, par la crainte du bâton, n’ose point nommer les gens, se dédommage en les désignant. […] Il composa pour elle une foule de poësies tendres, comme Petrarque pour Laure, quoiqu’en ce genre il lui soit fort inférieur. […] Cette nouveauté passa dans son temps pour un chef-d’œuvre ; & il est vrai qu’il n’avoit encore rien paru de semblable, & qu’il n’a été fait depuis rien de mieux en ce genre. […] Ce poëme divin, qu’on mettoit sans façon au-dessus de l’Illiade & de l’Enéïde, fut trouvé rempli de fautes grossieres en tout genre. […] Il parcourt tous les âges, toutes les saisons, tous e genres de graces & de beautés, pour enseigner, recueillir sur toutes les fleurs, comme l’abeille, le miel de la volupté, ou plutôt le poison du vice.

171. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

Mais il n’en est rien : le Poète au contraire se surpasse alors lui-même dans le genre obscène, et pousse les choses jusqu’à rebuter des débauchés ordinaires. […] Thaïs la première en ce genre est très spirituelle, très artificieuse et très engageante ; mais elle ne hasarde pas un seul mot obscène. […] Ne semblerait-il pas que le genre humain n’est plus genre humain ? […]  » Gaspar-Main, si je ne me trompe, dit quelque chose de semblable ; mais Fletcher nous en dira davantage ; c’est dans son Prologue de l’Ennemi du sexe où le Poète parle en personne, et déclare franchement à l’assemblée ce qu’elle doit attendre de lui. « S’il est quelqu’un parmi vous qui vienne ici pour entendre des sottises, il peut se retirer : car je vous annonce au grand regret de la canaille, que vous n’entendrez rien de ce genre.

172. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — [Introduction] » pp. 2-6

On devroit bien faire aussi des pieces sur Corneille, Racine, Panard, Dominique, qui valent bien Moliere, chacun dans son genre.

173. (1695) Preface [Judith, tragedie] pp. -

J’avoue qu’il est mal aisé d’assembler tout ce qui est nécessaire à la composition de cette sorte d’ouvrages, d’autant plus qu’il y a peu de modèles dans ce genre d’écrire, et peu d’Auteurs qui soient d’humeur de les imiter.

174. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VIII. Actes de fanatisme et avanies exercés par quelques prêtres, contre des Comédiens français. » pp. 141-148

Cet événement sera donc, il n’en faut pas douter, le dernier de ce genre.

175. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105

La danse théatrale donne-t-elle l’air noble, aisé, modeste, qui compose le maintien d’un honnête homme ; pourquoi adopter à des jeunes gens des personnages & des caractères étrangers à leur état, & les dresser à des attitudes forcées : les maîtres de danses eux-mêmes, distinguent l’art qu’ils enseignent au théatre, de celui dont ils donnent des leçons en ville, comme deux genres tous différens ; pourquoi appliquer de jeunes gens à des exercices, pour qui il est rare qu’ils ne se passionnent, & qui sont si dangéreux ? […] Un style mâle, nerveux, concis, plusieurs mots dans ce genre masculin qui lui échappent, décelent une autre main ; nous n’en prendrons que ce qui regarde le théâtre. […] Voltaire-même les a faites & plus fortement encore ; on seroit bien injuste de ne pas avouer que la galanterie a presque tout affoibli ; que d’environ quatre cent tragédies données au théâtre, depuis qu’il est en possession de quelque gloire en France, il n’en est pas dix ou douze qui ne soient fondées sur leur intrigue d’amour ; plus propre à la comédie qu’au genre tragique, c’est presque toujours la même piece, le même nœud formé par une jalousie, dénoué par un mariage, une coquéterie perpétuelle, une vraie comédie, où des Princes sont acteurs, & dans laquelle il y a du sang répandu pour la forme. […] Outre le scandale inconcevable que donnent les Chrétiens, moins scrupuleux que des Payens, sur le théâtre, peut-on avoir quelque élévation dans les sentimens, sans être choqué de voir la tragédie dégradée par une vaine tendresse, dont tout l’art est d’arrêter à chaque pas l’impression de la terreur & de la pitié, qui sont le vrai goût de ce genre.

176. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

En voici le titre & le plan : Chefs-d’œuvres dramatiques, ou Recueil des meilleures Pieces du Théatre François, Tragiques, Comiques & Lyriques, avec des Discours sur les trois genres, & des Remarques sur la Langue & le Goût, par M. […] La dépense, il est vrai, seroit plus grande, & le livre plus gros ; qu’importe, peut-on trop faire pour le grand Moliere, le grand Voltaire, le grand Marmontel, & pour procurer au genre humain le plaisir essentiel du théatre, sa propre à réformer les mœurs ? […] Elle y eut un grand succès en tout genre. […] Enfin pour ne rien perdre des divers genres de mérite de la Favard, on lui assure la propriété que personne ne lui conteste, & qui ne vaut pas la peine d’être contestée, de quelque farce où on a mis son nom.

177. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre II. Du Philosophe de sans souci. » pp. 36-60

Cependant le genre d’invectives dont il les charge, contre les mœurs & la probité, devroient les faire chasser. […] Ce genre d’erreur doit animer tout le zele d’un bon Prince ; il doit punir les scélérats, même de la religion Protestante. […] Il faut bien que les Ministres Protestans en aient leur part en tout genre.

178. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IV [III]. La Grange & Destouches. » pp. 90-114

La fécondité apparente en ce genre est une vraie stérilité, & les qualités paisibles du cœur les entraves du génie dramatique ; il faut un grain de passion & même de folie pour faire un Poëte, il en faut deux pour faire un Poëte comique. […] L’épitre dédicatoire au Duc d’Orléans d’une de ses piéces très-médiocre est fort singuliere : Je ne fais point d’excuse à votre Altesse pour le genre d’ouvrage que j’ose mettre sous vos auspices. […] Il fut autant & plus goûté dans son genre que le Poëte dans le sien, & bien rapidement.

179. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre I. Continuation des Mêlanges. » pp. 7-31

Cet enfant & sa postérité n’en auroient pas contracté la tache, il existeroit une branche du genre humain qui en seroit exempte. […] On fait d’ailleurs combien ce Livre est mystérieux, unique en son genre, & difficile à expliquer, & combien on en abuse dans ce siecle, par une irréligion pire que l’hérésie. […] La musique, la danse, la décoration sont plus difficiles, & demandent chacune dans son genre plus de génie que la poësie : elles y dominent, & font la beauté du Spectacle où l’on s’occupe peu des vers.

180. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

) ils ne pourront s’empêcher de reconnoître qu’il y aura eu dans tous les genres (p. 20.) […] auroit dit le Prince des Orateurs, qui le premier porta le titre plus glorieux encore de Pere de la Patrie, si ce genre de plaisir n’eût pas été réservé pour nous. […] Tel est le genre de services (p. 10.) […]  m’écrirai-je bien volontiers avec toi, n’apprendrons-nous jamais combien mérite de mépris & de haine tout homme qui abuse pour le malheur du genre humain, du génie & des talens que lui donna la nature ? […] Ici a murmuré un certain préjugé de Cour ; mais que ne peut-il être exterminé du milieu de nous, ce plus grand ennemi des Rois & de tout le genre humain !

181. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Post-scriptum. » pp. 201-216

En attendant ce nouvel exemple d’un malfaiteur hypocrite appréhendé personnellement, démasqué et puni, je crois bon de donner l’extrait suivant d’une ancienne plainte, dans l’espoir de la faire concourir avec tant d’autres plus récentes du même genre, à rappeler et rétablir enfin, d’une manière stable, la sécurité et le bonheur dans une grande division de la société, dans toutes les administrations nationales, côté du domaine de la patrie, où une portion considérable de citoyens honnêtes et utiles, dont la plupart, pères de famille, végètent dans la plus grande anxiété, sont toujours dévorés d’inquiétudes, étant les éternels jouets du caprice et de toutes les passions des méchants qui les entourent.

182. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXX. Profanation du dimanche : étrange explication du précepte de la sanctification des fêtes. » pp. 109-116

« sauve les hommes et les animaux », comme dit David, pourvoit au soulagement même des bêtes, afin que les hommes apprennent par cet exemple à ne point accabler leurs semblables de travaux ; ou bien c’est que cette bonté s’étend jusqu’à prendre soin de nos corps, et jusqu’à les soulager dans un travail qui nous est commun avec les animaux ; en sorte que ce repos du genre humain est un second motif moins principal de l’institution du Sabbat.

183. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE V. Du Mensonge. » pp. 100-113

Ce mélange du vrai & du faux a répandu de si épais nuages sur les annales du genre humain, que l’origine de toutes les nations n’est qu’un cahos. […] C’est une chose amusante de voir & d’entendre ces hommes pétris de scène, élèves de Thalie, dans leurs conversations & leur commerce, pourvû qu’on n’y soit pas intéressé, leur dextérité, leur facilité, leur fécondité à inventer, exagérer, contrefaire, flatter, ridiculiser, jouer, dépayser, masquer, colorer, en un mot, à mentir en tout genre.

184. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74

Le Majuma n’était pas un seul genre de spectacle, c’était un composé de toutes sortes de divertissements, de jeux, de promenades, de bouffonneries, qui duraient plusieurs jours, comme des Saturnales : attirées par la licence et par l’espérance du gain, des troupes de Bateleurs y venaient donner des farces ; ce qui ne fit qu’augmenter la débauche. […] Ceux mêmes qui allument le flambeau de l’hymen, énervés par la débauche, dissipés par une vie frivole, dégoûtés du travail et des affaires, n’ont la plupart, ne peuvent ni ne veulent avoir des enfants, n’ont aucun soin de ceux que le hasard leur donne ; ils ne savent leur donner qu’une éducation théâtrale, qui ne forme ni Magistrat, ni Militaire, ni artisan, ni laboureur, ni aucun genre de citoyen, mais des hommes frivoles, à charge à la société.

185. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIII. L’Opéra est le plus dangereux de tous les spectacles. » pp. 111-117

En effet, on n’y entend retentir que des airs efféminés de ce genre de musique, auquel Quintilien reproche de contribuer à éteindre et à étouffer en nous ce qui peut nous rester encore de force et de vertu.

186. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Suites des diversites curieuses. » pp. 138-172

Corneille, Racine, Quinaut, qui dans leur genre valent bien Moliere, ne prétendent point au privilege exclusif, & les autres théatres n’ont pas porté le délire jusqu’à le leur accorder. […] Les Comédiens François ayant toujours eu une estime particuliere pour Mademoiselle Dangeville, qui a fait les beaux jours du théatre pendant trente trois ans dans tous les genres de la comédie, ont célebré sa fête, le 15 août, à sa maison de Vaugirard, en lui donnant une représentation de la partie de chasse d’Henri IV, sur un théatre construit dans un bosquet de son jardin. […] L’empire du Mexique dans l’Amérique septentrionale, peut être aussi puissant que celui du Pérou, n’étoit pas aussi bien policé quand il fut conquis par Fernand Cortez, soit que les peuples y fussent moins spirituels & moins traitables, soit que les Princes eussent été moins heureux, & moins Philosophes que les Incas ; peut-être que n’ayant pas eu d’Historien comme Garcilasso de Vega, du sang royal, fort instruit des affaires du Pérou, nous ne connoissons point l’histoire du Mexique ; du moins est-il certain par tout ce que nous en savons, qu’on n’avoit point à Mexico, comme à Cusco & à Lima, un théatre régulier, où l’on représentât de vrais drames selon les regles de l’art, soit dans le genre noble entre des grands & des Héros, les seuls que permettoient les Princes Péruviens, soit dons le genre subalterne, bourgeois & bousson, comme en ont tous les théatres d’Europe.

187. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106

Ces deux Auteurs ont en effet des traits de ressemblance : ils dialoguent finement, ils peignent agréablement, ils donnent parfaitement du ridicule ; chacun est unique en son genre. […] Il a excellé dans bien des genres : Moliere n’est rien hors du Théatre. […] Aucun délassement ne conviendroit mieux à la dignité des Princes, des Ambassadeurs, des Officiers généraux, même des Rois ; ce seroit non-seulement varier & multiplier, mais perfectionner, ennoblir, élever, étendre la grande école du Théatre par la création d’un nouveau genre heureux & fécond. […] Un autre genre de luxe dont l’abondance même prouve la stérilité du génie dans l’Auteur, & l’opulence du Prince qui le donne, c’est cet amas de spectacles entassés dans une fête dont on veut que Moliere ait créé l’idée dans la Princesse d’Elide, que je crois bien plus ancienne, & qui lui feroit peu d’honneur.

188. (1639) Instruction chrétienne pp. -132

Mais ils devraient penser, que les règles générales de la parole de Dieu nous fournissent de principes, par lesquels avec la ratiocinationao, nous tirons des conclusions contre toutes sortes de vices et excès : et que de la condamnation de choses moindres sous même genre, nous inférons celles des plus grandes. […] Comme ainsi soit qu’ils réputassent déshonorable l’art de jouer sur le Théâtre, ils ont voulu que ce genre d’hommes, non seulement fût privé des honneurs des autres Citoyens mais encore que par censure publique ils fussent rayés du rôle des tribuscg. » Que peut-on donc juger de ceux qui entre les Chrétiens les appellent, les écoutent, leur applaudissent, et les paient chèrement de leurs peines ? […] Et combien que ces garnements n’épargnent aucun genre d’hommes, ni aucune condition, ou profession, tout le monde nonobstant court au spectacle. […] Nous seuls sommes un genre de pupilles et de perdus, esquels l’opulence a cessé d’être, mais la méchanceté demeure. […] « Ce genre de démons n’était expulsé que par le jeûne et la prière ».

189. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IX. » pp. 158-170

Gresset, des régles de la modestie, il est surprenant qu’ayant écrit dans un genre aussi frivole, la gaité de sa plume ait pû se contenir : depuis quelque tems il composoit des Poëmes dramatiques, ses dernieres productions avoient eu du succès ; le repentir l’a saisi tout-à-coup dans une Lettre adressée à son Evêque, que nous lisions il y a deux ans, il a rendu sa pénitence autentique.

190. (1846) Histoire pittoresque des passions « RELIGION » pp. 158-163

Ce sont là pourtant les prétendants à la formation des mœurs, les concurrents à la direction de l’enseignement et de l’éducation, les juges de nos secrètes iniquités, les conseillers de nos devoirs envers Dieu et envers l’humanité, les conciliateurs des cœurs, les consolateurs des affligés et les prétendus bienfaiteurs du genre humain !

191. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 15-18

Thomas, il n’y a rien de si facile que de résoudre les questions morales et les cas de conscience, quand on les considère en la thèse ou selon la théorie, dans leur genre ou dans leur espèce, parce qu’une action morale n’est bonne, mauvaise ou indifférente en son espèce, que par le rapport qu’elle a à son objet, selon qu’il est bon, ou mauvais, ou indifférent ; mais il n’y a rien de si malaisé que de résoudre ces mêmes questions en particulier et en hypothèse, parce qu’une action n’est pas bonne en l’individu seulement par son objet, mais par l’assemblage de toutes les circonstances nécessaires, et qu’il ne faut que l’absence d’une bonne circonstance, ou la rencontre d’une mauvaise, pour rendre vicieuse une action qui de soi serait bonne ou indifférente : Bonum ex integra causa, malum ex quolibet defectu.

192. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

Le plaisir sera toujours le meilleur maître du genre humain ; les hommes enfans à tout age veulent qu’on les amuse pour avoir droit de les instruire. […] Que les Evêques, les Curés, les Prédicateurs, les Professeurs dans toutes les sciences, les Régens dans les écoles, les gouverneurs, les instituteurs, les maîtres en tout genre, commencent donc par donner la comédie, pour avoir droit d’instruire, afin qu’on écoute leurs leçons & qu’on en profite, ou plutôt qu’ils transforment l’Evangile, le droit, la théologie, la réthorique, les sermons, les plaidoiries, en comédie, que tous les maîtres se fassent Arlequins, car le Théatre est la meilleure école & donne les plus utiles leçons. […] La tragédie bourgeoise est une idée fausse qui confond les genres, comme le seroit la comédie royale. […] La singularité du spectacle, le genre tout neuf que l’Auteur a eu le courage de tenter, a d’abord blessé : on s’y est accoutumé, la piece a réussi. […] Il assure que c’est un trait de courage dans l’Auteur d’avoir osé tenter ce genre tout neuf, quoique proscrit par nos loix.

193. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

Ils présentent à la vérité un autre genre de séduction, mais également à redouter, puisque c’est contre Dieu même qu’on s’y élève et contre son Evangile : puisque la pureté de la Religion y est pareillement combattue et anéantie, ainsi que le prouvent beaucoup mieux que je ne le ferais, ces excellents Ouvrages que j’ai déjà cités, et que je vous invite à consulter. […] L’Abbé de Saint Pierre, ce Citoyen décidé dont les rêves ne roulaient que sur les moyens de procurer le bonheur du Genre humain, qui dans cette vue a laissé de très bons Mémoires qu’il faudra revoir un jour, si les hommes s’avisaient jamais de vouloir être heureux ; l’Abbé de Saint Pierre voulait des Spectacles, mais avec des tempéraments qui fortifient ma Thèse.

194. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VII. De la Vraisemblance. » pp. 277-286

Je le répète, la Vraisemblance est d’une nécessité absolue ; sans elle les Poèmes Dramatiques ne sauraient se soutenir : le genre du Théâtre si applaudi de nos jours, l’oblige sur-tout à ne jamais marcher qu’avec elle.

195. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XI. Du jeu des Acteurs. » pp. 345-354

Nos Voisins ont aussi d’éxcellens Acteurs en tout genre.

196. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « VIII. Crimes publics et cachés dans la comédie. Dispositions dangereuses et imperceptibles : la concupiscence répandue dans tous les sens.  » pp. 30-40

Tout ce qui nourrit les passions est de ce genre : on n’y trouverait que trop de matière à la confession si on cherchait en soi-même les causes du mal.

197. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De la suprématie de la puissance séculière sur la puissance ecclésiastique ; des erreurs et des crimes du clergé et des anathèmes fulminés par les conciles contre les prêtres et les séculiers qui attentent à l’autorité et à la vie des souverains. » pp. 331-345

L’ignorance est blâmable, parce que les théologiens doivent connaître toutes les lois qui concernent la discipline ecclésiastique, et la partialité serait criminelle, parce que, si à l’époque du règne d’Henri III, les lois suprêmes, dictées par les conciles, avaient été proclamées et soutenues par ses théologiens, la France n’eût pas été bouleversée, et le clergé n’aurait point à se reprocher une révolte scandaleuse, ni l’assassinat d’un de nos rois ; Je dis d’un de nos rois pour borner ici des citations qui doivent déplaire au clergé, car on pourrait, en s’appuyant de faits constatés, citer plusieurs crimes de ce genre.

198. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « PRÉFACE » pp. -

Combien, depuis la publication de ce volume, de jeunes Genevois, d’ailleurs bons citoyens, n’attendent-ils que le moment de favoriser l’établissement d’un théâtre, croyant rendre un service à la patrie et presque au genre humain ?

199. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

Cette délégation qui ne sait trop de quel côté se tourner, attache beaucoup d’importance à cet établissement ; c’est la dernière ressource pour consoler les Peuples, c’est l’émétique donné aux malades, ou comme l’Extrême — Onction aux moribonds quand il n’y a plus d’espérance ; elle a porté son zèle jusqu’à céder le bel appartement du palais Radsivil où elle tenoit ses séances pour faire place aux Comédiens du Baron de Karti qui doivent y donner des spectacles d’un genre fort différent. […] Molière fit contre lui ses deux meilleures pièces : la première les Précieuses Ridicules contre sa femme qui faisoit l’honneur de l’Hôtel de Rambouillet où étoit le rendez-vous des beaux esprits, & dont il tourna le Néologisme en ridicule, ainsi que dans quelques scènes des Femmes Savantes : la seconde contre lui-même ; le Misanthrope où sous le nom d’Arnolphe il l’attaque comme un esprit bourru, bisarre & sauvage, qui hait tout le genre humain par un excès de probité, il déguise légèrement le portrait par une galanterie pour une coquette, qu’il n’avoit pas ; car il étoit marié, très-fidèle & très-attaché à son épouse, très-digne de lui ; mais qu’il pouvoit avoir eu dans sa jeunesse quand il servoit en Lorraine. […] Ces drames n’ont dû leur succès ephemère qu’au libertinage qui les a enfantés, & qui peut seul les goûter ; le suffrage de Robinet ne doit pas imposer, ce personnage frivole est absolument oublié, ne mérite lui-même aucune estime en aucun genre. […] Cette idée dictée par l’enthousiasme d’un amateur, cette comparaison de deux hommes grands, chacun dans son genre, sont absolument fausses, soit en comparant esprit à esprit, objet à objet, travail à travail ; il s’en faut bien qu’il faille autant de pénétration, d’étendue, de précision, de justesse, de force pour faire parler les Héros de Corneille, que pour embrasser le système du monde.

200. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

Une expérience journaliere ne laisse ignorer à personne que c’est la source du mal, qu’on y respire l’air le plus contagieux, que ses plus grands amateurs sont plongés dans la débauche, & que les acteurs causent les plus grands désordres dans tous les états, & en tous genres. […] 12. il y en a encore une grecque & une latine dans le même genre. […] Parmi les Maisons souveraines, dit-il, celle de Médicis à Florence est une de celles qui ont plus mérité du genre humain (si par mériter on entend corrompre les mœurs) : il faut pourtant en oublier les femmes (la plupart en effet étoient dans le goût de leurs maris) ; & parmi ces femmes, notre Catherine & notre Marie, l’une par sa méchanceté, & l’autre par sa foiblesse & son incurie, &c. […] Heureusement pour le genre humain, ses caprices sont aussi extraordinaires que ses talens.

201. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

Il plaint tristement les françois de la confiance avec laquelle ils se croient plus éclairés que les autres nations dans la sublime science du théatre, à mesure qu’ils tombent dans la barbarie & la décadence du goût, & ne conçoit pas la bizarrerie de notre empressement pour ce genre bâtard qui déshonore la scène, ces drames lugubres si tristement élégiaques, si ridiculement ingénieux ; tandis que nous avons les chef-d’œuvres à la Moliere. […] Quelque vaste que soit le recueil des éloges de Moliere, il se feroit un recueil double & triple de ce qu’on a dit contre lui en tout genre, sur ses mœurs, sa religion, sa malignité, sa licence, son tabarinage, son mauvais style, ses mauvais termes, ses plagiats, &c. […] Les amateurs, sont-ce des libertins, il faut par-tout de la galanterie ; le caractere du libertinage décide du genre de licence. […] Il avoit pour ce genre une facilité incroyable, Les parens, aussi pédans que le précepteur, ne s’accommodoient point de ce beau talent ; ils le destinoient à la robe, & lui avoient acheté, une charge de conseiller au parlement.

202. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE X. » pp. 171-209

Admirons encore1 la reconciliation du genre humain, avec Dieu le Pere, par la médiation de son Fils, le triomphe de la vérité sur les nuages de l’erreur & de l’imposture, celui de la mortification sur la volupté, de l’humilité sur la gloire du monde, le mépris de la vie & des Richesses que la Religion nous inspire : nous foulons aux pieds les Dieux des Nations, nous chassons bien loin les Anges des ténébres ; ces victoires ne sont-elles pas bien plus flateuses que celles que l’on remportoit autrefois dans le Cirque ? […] Vos Adorateurs sont peut-être ce qu’il y a de plus brillant dans le Royaume ; mais aussi tout ce que la Religion & l’Etat ont de moins solide, la partie la moins saine & la moins utile en tout genre ; ce sont des génies frivoles à qui la passion fascine les yeux, & qui ne voyent aucun objet en son vrai point de vûe.

203. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VIII. Dans quelle Nation la Poësie Dramatique Moderne fit-elle les plus heureux progrès ? » pp. 203-230

Nous nous égarâmes tous, & notre égarement fut si grand, que nous ignorâmes jusqu’à cette distinction si naturelle, que les Yncas même, comme je l’ai dit dans le premier Chapitre, savoient faire entre le Genre sérieux & le bouffon, le Tragique, & le Comique. […] Si l’on en croit Gravina & Crescembeni, les Italiens ne connoissent dans ce Genre de rivaux que les Grecs : & pour confondre la jalousie des autres Nations, il leur suffit des Tragédies du Cardinal Delfino.

204. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Faste. » pp. 154-183

Les Actrices sont de nouvelles Eve, que le serpent a séduite, seroit-ce même trop dire d’assurer qu’elles sont de nouveaux serpens qui perdent le genre humain. […] 5.° Le visage est le miroir, l’image de la Divinité ; il faut donc l’embellir par religion pour honorer Dieu, comme on embellit les Églises, les ornemens, les autels ; c’est un genre de culte que Dieu n’agréa jamais, qui loin de l’honorer l’offense. […] On se trompe, l’impureté que le fard irrite, & qu’on veut irriter, est un mal d’un autre genre & bien plus dangereux ; le fard moral lui-même quand il va jusqu’à tromper & à faire du tort est-il légitime ?

205. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE V. » pp. 82-97

L’Ange des ténébres prévoyant, ajoute ce Saint Pere1, que les cruautés du Cirque devoient bientôt prendre fin, qu’on se lasseroit du combat des Gladiateurs, a inventé un nouveau genre de Spectacles non moins à craindre ; on n’attente plus aujourd’hui sur le Théâtre à la vie naturelle de l’homme, c’est à la vie de l’ame que l’on en veut ; les Auteurs dramatiques s’en prennent à l’innocence des mœurs, ils jettent dans tous les quartiers d’une grande Ville des semences de péché qui germent, poussent des racines, multiplient leurs branches, & dont les fruits causeront bientôt une corruption générale.

206. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre II. Des Naumachies. » pp. 100-111

Ce genre de Spectacle parut ou si nouveau ou si pompeux, qu’il y courut des Spectateurs de tous les endroits de la terre : & d’afluence des curieux fut si grande, qu’une bonne partie fut contrainte de s’arrester sur le chemin & de loger comme ils pûrent, les Hostelleries & les autres lieux publics estant remplis & ne pouvant leur donner de retraite.

207. (1705) Traité de la police « Chapitre III. Du Théâtre Français, son origine, et qu’il n’a été occupé pendant plus d’un siècle, qu’à la représentation de pièces spirituelles, sous le titre de Moralités. » pp. 437-438

dans ce genre de littérature commencèrent par une espèce de combat d’émulation, à qui d’entr’eux réussirait le mieux.

208. (1658) L’agent de Dieu dans le monde « Des théâtres et des Romans. CHAPITRE XVIIII. » pp. 486-494

Cependant on lui décerne des triomphes, on n’approuve pas seulement, mais on déifie ces violences qui ont versé tant de sang, et ce Démon exterminateur du genre humain, est considéré comme un homme miraculeux choisi de Dieu, pour en tenir le gouvernement.

209. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

Je veux qu’on me distingue ; et pour le trancher net, L’ami du genre humain n’est pas du tout mon fait. » Belle délicatesse ! […] On n’a examiné ici que les Comédies de Molière ; mais ce ne sont pas les seules de condamnables en ce genre. […] Il examine en particulier tous les genres de spectacles, et principalement la Tragédie et la Comédie. […] Né pour des emplois sérieux, transporté dans le Comique, rigide Observateur du ridicule, Peintre plaisant d’après nature, exact sans affectation d’exactitude, correct sans paraître s’être gêné, serré dans sa prose, libre et aisé dans ses vers, riche en sentences, fertile en plaisanteries ; on peut dire qu’il réunit en lui seul toutes les qualités et la plupart des défauts des Poètes célèbres en ce genre. […] Enfin M.F. a presque été tenté de faire aussi l’apologie des Opéra Comiques et des Parodies, ces Pièces dont il avoue que le plus grand mérite est la satire et les équivoques ; sans doute parce qu’il a été aussi Auteur dans ce genre ; mais comme il n’a point approfondi la matière, on ne croit pas à propos non plus de l’approfondir.

210. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Desprez de Boissy, que son Ouvrage nous a paru très-bien écrit, & que cet Ecrivain estimable fait tomber ses censures plutôt sur l’abus du genre dramatique que sur le genre même. […] En effet, que ne devoit-on pas craindre de ce genre de Spectacle ! […] Je sçais qu’il y a des Ouvrages de ce genre, qui doivent être regardés comme des chefs-d’œuvre capables d’instruire & de plaire. […] Il est vrai que le grand Corneille croyoit que le genre comique étoit plus utile pour les mœurs que la Tragédie. […] Mais si le Paganisme a eu d’aussi beaux modeles en ce genre, le Christianisme en a formé de plus parfaits.

211. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VI. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Romains. » pp. 145-175

Socrate dit le contraire à la fin du Banquet : mais comme c’est après avoir bu dans une coupe très-profonde, & devant deux Auditeurs qui aiment mieux s’endormir que de le refuter, je crois, malgré l’autorité de Socrate, qu’il est presque impossible que le même homme excelle également dans deux Genres aussi opposés que le Terrible, & le Plaisant. […] Quelque magnifique que fût le Théâtre de Pompée, celui de Scaurus Gendre de Sylla, le fut encore davantage : on voyoit trois étages posés sur 360 colonnes, le premier de Marbre, & le second incrusté de Verre, genre de luxe, dit Pline, inconnu depuis.

212. (1666) Réponse à la lettre adressée à l'auteur des Hérésies Imaginaires « Ce I. avril 1666. » pp. 1-12

C'est une grande faute de jugement, que de demander partout le même caractère et le même air : et c’est avec beaucoup de raison que l’auteur des Hérésies imaginaires, bien loin de « vouloir attraper ce genre d’écrire », comme vous lui reprochez à perte de vue, a pris une manière plus grave et plus sérieuse. […] Mais d’ailleurs ce n’est pas par ces passions couvertes et déguisées que Térence est dangereux, surtout dans les comédies qu’on a traduites, il y a des délicatesses admirables, mais elles ne sont pas de ce genre-là, et dès qu’on en a retranché ce qu’il y a de trop libre, il n’est plus capable de nuire.

213. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver. » pp. 128-178

De plus, cette passion excite différents sentiments et différentes impressions dans les Spectateurs mêmes ; tantôt elle corrige par l’horreur, comme dans Andromaque et autres Pièces du même genre, où les Amants éprouvent les derniers malheurs, et sont punis de leur passion par la perte même de la vie ; tantôt elle corrige par la compassion, comme dans le Cid, où les traverses, qui rendent les deux Amants malheureux, sont d’autant plus propres à corriger, que les Scènes d’amour de la même Tragédie en sont plus capables de corrompre, et le dénouement plus dangereux. […] Quoique je ne les condamne point d’en être vivement émus d’horreur ; je ne puis cependant m’empêcher de savoir bon gré au Poète, qui, pour détruire par une forte impression le sentiment et le désir de la vengeance, a choisi un des faits le plus marquant que l’antiquité nous ait laissé en ce genre.

214. (1665) Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre « Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre » pp. 1-48

Il est vrai qu’il y a quelque chose de galant dans les Ouvrages de Molière, et je serais bien fâché de lui ravir l’estime qu’il s’est acquise : il faut tomber d’accord que s’il réussit mal à la Comédie, il a quelque talent pour la farce, et quoiqu’il n’ait ni les rencontres de Gaultier-Garguille, ni les Impromptus de Turlupin, ni la Bravoure du Capitan, ni la Naïveté de Jodelet, ni la Panse de Gros-Guillaume, ni la Science du Docteur, il ne laisse de plaire quelquefois, et de divertir en son genre : il parle passablement Français ; il traduit assez bien l’Italien, et ne copie pas mal les Auteurs : car il ne se pique pas d’avoir le don d’Invention, ni le beau Génie de la Poésie, et ses Amis avouent librement que ces Pièces sont des « Jeux de Théâtre, où le Comédien a plus de part que le Poète, et dont la beauté consiste, presque toute dans l’action » : ce qui fait rire en sa bouche, fait souvent pitié sur le papier, et l’on peut dire que ses Comédies ressemblent à ces femmes qui font peur en déshabillé, et qui ne laissent pas de plaire quand elles sont ajustées, ou à ces petites tailles, qui ayant quitté leurs patins, ne sont plus qu’une partie d’elles-mêmes. […] La sagesse du Roi détournera ces malheurs que l’impiété veut attirer dessus nos têtes, elle affermira les Autels que l’on s’efforce d’abattre ; et l’on verra partout la Religion triompher de ses ennemis sous le Règne de ce Pieux et de cet invincible Monarque, la gloire de son Siècle, l’ornement de son État, l’amour de ses Sujets, la terreur des Impies, les délices de tout le genre Humain, vivat Rex, vivat in æternum.

215. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — TROISIEME PARTIE. Des obstacles qui s’opposent parmi nous à la perfection de la Comédie. » pp. 57-75

Il y a donc encore aujourd’hui comme autrefois des caracteres à peindre ; il y a donc encore aujourd’hui d’utiles leçons à donner au genre humain.

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