C’est une courtisanne de la plus basse extraction, qui joue la noblesse, & trompe un jeune homme de condition, fou de ses charmes, que rien ne peut défiller. […] On y ajoute l’horreur d’un amour incestueux & bigame du père pour sa propre fille, qu’à la vérité il ne connoit pas ; mais qu’il veut épouser, quoique marié, par une infidélité odieuse qu’il cache à la fille qu’il a enlevée, trompée & deshonorée par un mariage apparent : voilà le héros que le succès couronne.
C’est sous le double point de vuë que nous présentent cette isle & ce serrail, qu’il ne manque rien au tableau ; je me trompe, il est au-dessous de l’original. […] dans les deux bassins d’une balance ou d’un trebuchet, pour plus d’exactitude, le mal que les uns & les autres ont fait , disons hardiment sans crainte de nous tromper, que le mal de ceux-ci l’emporteroit de vingt-trois carats.
Son mari les regarde l’un et l’autre d’un œil de courroux ; et après leur avoir reproché, de toutes les manières les plus aigres qu’il se peut, « la fourbe mal conçue qu’ils lui veulent jouer », enfin, venant à l’Hypocrite, qui cependant a médité son rôle, il le trouve qui, bien loin d’entreprendre de se justifier, par un excellent artifice se condamne et s’accuse lui-même en général et sans rien spécifier, de toutes sortes de crimes ; qu’il est « le plus grand des pécheurs, un méchant, un scélérat ; qu’ils ont raison de le traiter de la sorte ; qu’il doit être chassé de la maison comme un ingrat et un infâme ; qu’il mérite plus que cela ; qu’il n’est qu’un ver, un néant : quelques gens jusqu’ici me croient homme de bien ; mais, mon frère, on se trompe, hélas je ne vaux rien » ! […] Celle-ci voulant faire faire réflexion à sa Maîtresse sur la difficulté de son entreprise, lui dit qu’« il a de grands sujets de défiance extrême » : mais la Dame répond divinement qu’« on est facilement trompé par ce qu’on aime ».
Il est donc nécessaire que dans les Pièces à composer imitatives de la vie commune ; l’honnête-homme, dupe du méchant, conserve néanmoins sur lui la supériorité de la vertu ; qu’un père, un tuteur, un mari, quoique trompés par des enfans, des pupilles, ou par une femme, (si l’on croit pouvoir mettre de pareils tableaux sur la Scène) ayent pour eux le cœur du Spectateur : [c’est l’effet que produit sur les gens sensés Georges Dandin ; ils ne prennent pas le parti de Clitandre & d’une femme infidelle, contre un mari benêt & ridicule : ] mais il est nécessaire aussi que ces Pièces montrent la source du desordre de l’épouse ou des enfans ; que les parens soient punis de leur négligence dans l’éducation qu’ils devaient à ces derniers, & les maris de leur inconduite, par les tours qui leur sont joués ; que les fourberies soient le comique de la Pièce, qu’elles excitent le rire, dans le moment où elles sont, & le mépris, lors même qu’elles ont réussi. […] Le Juriste, l’Avocat étaient estimés ; parce que le Peuple le plus barbare a besoin de quelqu’un qui l’aide à tromper, ou qui l’empêche de l’être ; mais les Notaires, par exemple, les Libraires, copistes par état ; étaient des Esclaves publics. […] Il les vit donc : mais qu’il fut trompé dans son attente… « Ils ont détruit le charme, disait-il un jour ; & rien ne remplace celui que je trouvais à les entendre. » On croit ouïr monsieur Rousseau déplorant l’attrape où le fit donner l’étiquette de la Philosophie.
Vous vous trompez, mes Frères, & je n’en veux point d’autre preuve que le plaisir même que vous y trouvez.
Le parent, l’ami, le domestique, le flatteur, ne le tromperont ils jamais ?
Mais je me trompe, elles sont vraiment Religieuses ; chaque troupe est une communauté, les expectantes, les débutantes sont les novices, la réception est le profession.
Cacatrix est une folie singuliere ; on ne peut s’empêcher de rire de la confiance intrépide d’un mari trompé, de la familiarité pleine de gaieté, avec laquelle un Abbe traite les femmes (il faut bien que la religion & les Ministres fassent une partie de la dépravation des mœurs, & y répandent un sel plus piquant).
Vous vous trompez dans vos prétentions : de qui espérez-vous le suffrage ?
Celui-ci, pour lui ôter cette mauvaise opinion, prend successivement & à l’insçu de l’autre, divers costumes sous lesquels il se présente à lui, d’abord en jockei, ensuite en cocher, ensuite en jardinier, en solliciteuse de procès, en homme ruiné qui emprunte de l’argent ; à la fin il se découvre et fait convenir le jeune homme qu’il l’a trompé.