/ 351
42. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre V. De la Musique ancienne & moderne, & des chœurs. De la Musique récitative & à plusieurs parties. » pp. 80-93

Si l’on n’y en prêtoit ; l’esprit de l’auditeur étoit trop tendu, & n’avoit aucun moment pour se délasser. […] Dans la premiere supposition, l’esprit de l’auditeur étoit trop tendu, & n’avoit pas un moment pour se délasser.

43. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Neuvième Lettre. De la même. » pp. 233-241

O ma tendre, mon unique amie, je me figure avec quel plaisir tu le reverras ! […] Qu’il est doux, ô mon Ursule, d’avoir dans son mari, un chef éclairé, vigilant ; un protecteur sage, tendre ; d’y voir un père, un ami, & sur-tout un amant !

44. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II [bis]. De la Comédie considerée dans elle-même, et dans sa nature. » pp. 29-54

Le but où elle tend d’elle-même. […] La fin à laquelle la Comédie tend d’elle-même, et le but que les Acteurs s’y proposent ; c’est d’émouvoir, d’entretenir, et de fortifier les passions qui ont rapport à leurs sujets, dans l’esprit et le cœur de leurs spectateurs, et particulièrement celles de l’amour, de l’ambition, de la jalousie, de la colère, de la vengeance, et autres semblables. […] Or il est constant que cette fin ne vaut rien, puisqu’elle est entièrement opposée à l’esprit du Christianisme, qui ne tend qu’à mortifier et à affaiblir de telle sorte les passions, durant le temps qu’on est dans cette misérable vie, qu’elles ne dominent pas dans le cœur : car l’esprit du Christianisme est un esprit de calme et de paix. Et c’est cet esprit que Jésus-Christ inspira à ses Apôtres un peu avant son Ascension, en leur disant que leur cœur ne devait pas être dans l’agitation et dans le trouble : « Pacem meam do vobis : non turbetur cor vestrum, etc. » L’esprit de la comédie au contraire qui ne tend qu’à fomenter les passions, est un esprit de trouble, d’agitation et de fureur. […] après avoir vu ci-devant que la Comédie est mauvaise, soit par rapport à ceux qui la représentent, soit par rapport à la fin à laquelle elle tend d’elle-même, et à laquelle les Comédiens, et ceux qui assistent à leurs Pièces se proposent, faisons encore voir qu’elle est mauvaise par rapport à ses circonstances, et principalement à celle du temps auquel elle se joue.

45. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82

Tout ce qui tend à multiplier ces lumieres est bon en soi-même. […] Cet Auteur n’est-il pas entre les mains de la plus tendre jeunesse, sans qu’on apréhende qu’il encourage des Catilina  ? […] Il l’aimoit avant de parvenir à l’Empire : nous ne demandons pas qu’il cesse d’être tendre ; qu’il se contente de ne pas contracter un hymen qui choque le préjugé Romain ; & si Berenice est digne de lui, elle sera la premiere à lui conseiller de conserver l’Empire. […] Les spectacles ne disposent point à des sentimens trop tendres : le sentiment de l’amour est dans la nature de notre être : ils épurent ce sentiment ; ils le dirigent vers un but légitime. […] Mais comme ces deux extrémités n’existent point, & que telle est la nature de l’homme, que les mœurs soient mélangées, un art qui tend à les perfectionner, prête une nouvelle force aux loix, & facilite par consequent les opérations du gouvernement.

46. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre VI [V]. Élizabeth d’Angleterre. » pp. 142-187

Esprit supérieur, cœur le plus tendre, graces inexprimables, comment ne pas s’aimer ! Ces tendres amours furent traversés pas des malheurs & des rivaux. […] Elles sont moins spirituelles que respectueuses & tendres. […] Elle pensa le suivre ; mais se consola en faisant de ce tendre amant l’oraison funebre la plus singuliere. […] D’Essex ne paya pas de retour un amour si tendre.

47. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — AVERTISSEMENT DE L’AUTEUR. » pp. 3-6

On a presque cru qu’il étoit suffisant qu’un Poëme renfermât exactement les trois unités de temps, de lieu & d’action, pour être parfait, quoique cette perfection ne soit qu’un très-petit commencement de celle à laquelle il doit tendre.

48. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Dixième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 242-243

Mais à son retour, il n’est pas moins tendre qu’auparavant.

49. (1757) Article dixiéme. Sur les Spectacles [Dictionnaire apostolique] « Article dixiéme. Sur les Spectacles. » pp. 584-662

C’est un assemblage vif & séduisant de tout ce qui peut plaire, qui ne tend qu’à enchanter l’esprit & les sens par mille charmes, & attendrir le cœur par tout ce que les passions ont de plus insinuant & de plus dangereux. […] N’est-ce pas là qu’il se sent attiré au crime par les piéges qui lui sont tendus ; que se laissant prendre aux amorces les plus dangereuses, il s’abandonne aux transports les plus déréglés, aux saillies les plus vives ? […] Et voilà, mondains sensuels, le piége que vous tend le démon, & dans lequel malheureusement vous donnez. […] quoi de plus tendre que les chastes soupirs de l’Eglise, les pleurs des pénitens, les pieux gémissemens de tant d’ames fidels ? […] Non, répond le saint Docteur, ils n’y sont pas expressément nommés : mais toute l’Ecriture ne tend-t-elle pas à les défendre ?

50. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XV. Application de la doctrine précédente aux danses et aux bals qui se font aujourd’hui. » pp. 94-96

On y voit un dérèglement manifeste touchant le mouvement et la disposition extérieure du corps ; car outre les nudités, qui sont des pièges tendus par le démon, et des pierres d’achoppement pour la pureté, il n’y a nulle modération dans cet exercice ; mais au contraire on y voit très souvent des agitations immodestes, et qui choquent l’honnêteté, et des postures qui ne sont propres qu’à produire des espèces dangereuses dans l’imagination, et à exciter des sentiments mauvais dans la chair.

51. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Ariettes, & des autres parties du Chant théâtral à une seule voix. » pp. 297-328

Il est aisé de sentir que le chant de la Romance doit être tendre & mélodieux : s’il était autrement, il ne se rapporterait plus au genre ni au sens des paroles ; il cesserait de peindre les peines ou les plaisirs de l’amour ; il ne ferait plus naître dans l’âme de ceux qui l’écoutent, ce trouble & cette douce langueur qui les portent à la tendresse. […] Les Ariettes tendres, ou qui èxpriment la douleur, font un mauvais éffet sur le Théâtre moderne. […] La faute en est principalement au Musicien qui donne souvent au Chant tendre un mouvement trop lent, & qui le fait plutôt ressembler à des plaintes qu’arrachent la douleur, qu’à des accens amoureux. L’Ariette tendre est plus supportable lorsqu’elle est dialoguée ; les Poètes habiles l’employent volontiers à la place de l’autre.

/ 351