Si les spectacles sont si pernicieux, nous disent les partisans du théâtre, pourquoi le Pape les souffre-t-il à Rome ? […] L’encyclopédie, fait encore un plus grand aveu en disant que le comique obscène est encore souffert sur les théâtres par une sorte de prescription.
Sommes-nous, disoit-il aux Idolâtres de son siecle, des ambitieux, des séditieux, des avares, des ennemis irréconciliables, nous qui ne pouvons souffrir, même sur vos théâtres, la seule représentation de ces vices ? […] Mais, Messieurs, vous tournerez, vous ornerez en vain la passion ; c’est toujours cette malheureuse concupiscence, que Saint Jean défend de rendre aimable, puisqu’il défend de l’aimer ; c’est toujours cette concupiscence, qui enflammée une fois ne souffre jamais ou presque jamais de regle.
Non, me direz-vous, car la précaution que vous avez prise, vous ôte tout sujet de croire, que ce soit une occasion prochaine, ou bien un danger évident ; puisque ces spectacles sont tout autres que ceux des Anciens ; qu’on ne peut souffrir qu’on y represente le vice avec cette impudence, qui faisoit rougir alors les personnes qui avoient quelque teste de pudeur ; que dans les comedies mêmes les plus boufonnes, ou les plus enjoüées, on n’y peut supporter les paroles libres & équivoques ; que l’effronterie & l’immodestie ne se souffrent point dans les bals & dans les assemblées, & quoyque ces assemblées soient composées de personnes de different sexe, il est rare qu’on y voye rien qui soit ouvertement contre la bienseance ; & pour ce qui est des comedies, contre lesquelles les personnes zelées se déclarent le plus hautement, ne donne-t-on pas cette loüange à nôtre siecle, d’avoir purgé le Theâtre, de tout ce qui pourroit soüiller l’imagination, soit dans les paroles, soit dans les actions, soit même dans les sujets que l’on accommode au goût & aux mœurs de ce temps ?
On a vu long-tems les Séminaires qui se piquoient de régularité, inexorables sur l’usage de la poudre, & les Evêques ne pas les souffrir à leur Cour. […] Les actrices Françoises n’ont pû souffrir cette déconfiture ; elles ont voulu découvrir leur visage, & étaler leurs attraits.
Il en faut dire de même des images ou livres (licencieux) & de l’assemblage des deux sexes, sur-tout des jeunes gens, c’est-à-dire, feu contre feu ; quel souffre ! […] Je défie de déviner l’un des crimes atroces qu’elle leur impute ; c’est qu’aucun ne pouvoit souffrir le jeu, le bal, le spectacle ; je ne sais de quel Historien elle a tiré ce fait si intéressant, les grands événemens de ce siècle ont trop occupé leur plume pour s’embarrasser de la comédie ; & ces hommes célèbres eux-mêmes s’en occupoient trop pour perdre le temps à ces frivolités, ni avoir aucun goût pour elles, le théatre étoit dès-lors inconnu en Hollande, où on ne pensoit qu’à établir la république & le commerce ; elle ne faisoit que de naître en Angleterre & en France où on n’avoit encore vu que les confrères de la passion.
Farce scandaleuse, que la Police ne doit pas souffrir, & qu’elle a eu tort de permettre. […] Dans la vérité, la Rosiere modestement habillée, & coëffée à son ordinaire, accompagnée de sa famille & de ses amies, modestes comme elle, sans souffrir qu’aucun garçon les approche, & suivie de tout le village, se rend à l’Eglise, se met à genoux, fait sa priere, & le Prêtre, après un petit discours, bénit la couronne & la lui met sur la tête : elle s’en retourne chez elle avec la même modestie.
s’y pourroit-il souffrir lui-même ? […] & la vertu souffre-t-elle qu’on se livre volontairement & sans nécessité à la pensée du crime ?
Il ne peut souffrir qu’on pense Christianisme. […] Elles ne les souffrent qu’après que les filles ont accompli l’âge de vingt-cinq ans, & les garçons celui de trente, après avoir fait trois actes de respect : & chez une nation qui a des principes & une jurisprudence si rigoureuse, on applaudit des spectacles qui tous enseignent constamment aux enfans à secouer dans leurs inclinations & leurs mariages le joug de l’autorité paternelle : L’amour ne connoît personne.
Il en est parlé en plusieurs endroits, principalement à l’égard des Ecclésiastiques qui se masquent, qui se trouvent dans des parties de masques, ou les souffrent, s’ils peuvent les empêcher. […] Les armées bien disciplinées n’en souffrent pas, & les Officiers qui ont la foiblesse d’en vouloir, les déguisent en hommes.
Non, me direz-vous, car la précaution que vous avez prise, vous ôte tout sujet de croire, que ce soit une occasion prochaine, ou bien un danger évident ; puisque ces spectacles sont tout autres que ceux des Anciens ; qu’on ne peut souffrir qu’on y represente le vice avec cette impudence, qui faisoit rougir alors les personnes qui avoient quelque reste de pudeur ; que dans les comedies mêmes les plus boufonnes, ou les plus enjoüées, on n’y peut supporter les paroles libres & équivoques ; que l’effronterie & l’immodestie ne se souffrent pas dans les bals & dans les assemblêes, & quoyque ces assemblées soient composées de personnes de different sexe, il est rare qu’on y voye rien qui soit ouvertement contre la bienseance ; & pour ce qui est des comedies, contre lesquelles les personnes zelées se déclarent le plus hautement, ne donne-t-on pas cette loüange à nôtre siecle, d’avoir purgé le Theâtre, de tout ce qui pourroit soüiller l’imagination, soit dans les paroles, soit dans les actions, soit même dans les sujets que l’on accommode au goût & aux mœurs de ce tems ?