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4. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [L] » p. 425

Tantôt c’est Gustave qui sort des cavernes de Dalécarlie avec un habit bleu-céleste à paremens d’hermine ; tantôt c’est Pharasmane, qui, couvert d’un habit de brocard d’or, dit à l’Ambassadeur de Rome : La nature marâtre, en ces affreux climats. […] C’est au Spectateur à se déplacer, non au Spectacle ; & c’est la réflexion que tous les Acteurs devraient faire, toutes les fois qu’ils vont jouer ; on ne verrait point César en perruque quarrée, ni Ulysse sortir tout poudré du milieu des flots.

5. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IX. Les spectacles nuisent au bonheur et à la stabilité des gouvernements. » pp. 96-101

N’est-il pas à craindre que la nation où l’usage des spectacles s’est établi ait le même sort que les Grecs et les Romains, qui ne furent détruits que pour s’être livrés à la mollesse ? […] « Les Romains eurent le même sort que les Grecs : ils durent toute leur gloire à l’éducation de leurs premiers ancêtres et à la vie laborieuse qu’ils menaient. […] Mais ne nous est-il pas permis d’avoir des craintes sur le sort de notre patrie, lorsque nous voyons s’élever à grands frais, jusque dans les plus petites villes, des théâtres dont la structure riche et élégante, dont les décorations magnifiques et somptueuses qui, en formant un affreux contraste avec la misère et le dénuement des églises en ruines, n’attestent que trop l’affaiblissement de la foi et la décadence de la religion, qui est la base et l’appui du trône.

6. (1731) Discours sur la comédie « MANDEMENT DE MONSEIGNEUR L’EVEQUE DE NIMES, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 352-360

Nous ne plaignîmes pas leur sort ; nous les assistâmes pourtant, et nous vous louâmes, Mes très chers Frères, d’avoir contribué à les humilier par vos dégoûts, et à les secourir par vos charités. […] Ceux qui sont nés dans les lumières de la Foi et de la Religion Catholique, ne rougissent-ils pas d’avoir part à ces œuvres de ténèbres : Mais vous, Mes très chers Frères, qui êtes sortis du sein de l’hérésie, quand ce ne serait qu’en apparence, dans le temps où vous viviez dans le libre exercice de vos erreurs, osiez-vous, ou par crainte, ou par conscience approcher de ces spectacles que vous fréquentez aujourd’hui. […] fit sortir d’une maison affligée les Joueurs de flûte, et la troupe bruyante qui les suivait.

7. (1586) Quatre livres ou apparitions et visions des spectres, anges, et démons [extraits] « [Extrait 3 : Livre VI, chap. 15] » pp. 663-664

Vraiment il ne se peut nier que les Poètes pour donner lustre et autorité à leurs ouvrages fabuleux, font, mais ce n’est que par feinte, revenir les Ames des hommes en terre, les faisant sortir du creux des Enfers. […] Mais Virgile, le plus savant des Poètes Latins, qui feint Anchise et Creuse apparaître visibles, et en songe à Ænee, dit néanmoins que bien que l’entrée des Enfers soit facile, si est-ce que les Ames n’en sortent pas depuis qu’elles y sont descendues une fois.

8. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XIX.  » pp. 475-477

« Oui je lui ferai voir par d'infaillibles marques Qu'un véritable amour brave la main des Parques, Et ne prend point de loi de ces cruels tyrans Qu'un sort injurieux nous donne pour parents. Tu blâmes ma douleur, tu l'oses nommer lâche ; Je l'aime d'autant plus que plus elle te fâche, Impitoyable père, et par un juste effort, Je la veux rendre égale aux rigueurs de mon sort. » Et ensuite parlant à son frère, elle fait cette horrible imprécation contre sa patrie : « Rome l'unique objet de mon ressentiment, Rome à qui vient ton bras d'immoler mon amant, Rome qui t'a vu naître, et que ton cœur adore, Rome enfin que je hais, parce qu'elle t'honore.

9. (1675) Traité de la comédie « XIX.  » pp. 302-305

« Oui je lui ferai voir par d'infaillibles marques, Qu'un véritable amour brave la main des Parques, Et ne prend point de loi de ces cruels tyrans, Qu'un sort injurieux nous donne pour parents. […] Impitoyable père, et par un juste effort, Je la veux rendre égale aux rigueurs de mon sort. » Et ensuite parlant à son frère, elle fait cette horrible imprécation contre sa patrie : « Rome l'unique objet de mon ressentiment, Rome à qui vient ton bras d'immoler mon amant, Rome qui t'a vu naître, et que ton cœur adore, Rome enfin que je hais, parce qu'elle t'honore.

10. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. —  CHAPITRE V. Tribunal des Comédiens. » pp. 128-140

Les comédiens s’étant arrogés le droit de prononcer sur le drame avant qu’on le représente ; & dans leurs assemblées particuliéres décident souverainement de son sort : ces Iuges sont peu integres & peu éclairés. […] Des gens graves, qui dans un profond silence, affublés d’une robe immense, & lugubre, élévée sur des siéges couverts de Fleurs-de-lys, un parquet sacré environné de barriere, que personne n’ose franchir, une foule de plaideurs dans l’attente de leur sort, dans la derniere consternation quand ils perdent, ou éclatant de joie si leur sort est heureux. […] Mais un Auteur amoureux d’une actrice, ne trouve de beau que ce qui sort de sa bouche ; un écrivain médiocre espére de trouver dans le jeu des acteurs, de quoi couvrir ses défauts, & remplacer des beautés qui lui manquent. […] Le sort qu’éprouvent les associés à la construction du Colisée avoit été prévu, les frais sont devenus si exorbitans qu’ils n’ont pu y subvenir, les fournisseurs ont fait tout saisir, on ne voit point quel parti on pourra tenir d’une si folle entreprise, & l’on ne sait s’il ne faudra pas tout démolir pour vendre les matériaux.

11. (1705) Pour le Vendredy de la Semaine de la Passion. Sur le petit nombre des Elûs. Troisiéme partie [extrait] [Sermons sur les Evangiles du Carême] pp. 244-263

Je vous le demande, frappé de terreur moi-même, ne separant point mon sort du vôtre, & me mettant dans la même situation où nous devons tous paroître un jour devant Dieu nôtre Juge, & où je vous prie de vous mettre dès maintenant pour un moment : si Jesus-Christ, dis-je, paroissoit dès à present pour faire la terrible separation des Justes & des Pécheurs ; croiés-vous que le plus grand nombre fut sauvé ? […] nous sommes dans la voie de perdition & nous ne songeons pas à en sortir ! […] Quel est mon sort & ma destinée ? […] vous vous calmés sur cette fausse confiance, vous qui avés plus de sujet de craindre que tout autre, vous qui devriés trembler quand ce malheureux sort ne tomberoit que sur un reprouvé ! […] qu’on connoît peu le danger où l’on est exposé de ne pas faire tous ses efforts pour en sortir !

12. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VI. Des Comédiens français rétablis dans leurs droits civils et religieux, à raison de leur profession, et entièrement affranchis des anathèmes et des excommunications de l’Eglise. » pp. 130-133

Voilà donc les comédiens sortis du cercle des prêtres et de l’enceinte des églises et des couvents, dans lesquels on jouait des comédies, trop souvent licencieuses et de mauvais goût, mais que les gouvernements eurent soin de réformer et d’épurer. […] de Sénancourt ne pourra pas assurément m’accuser ici d’hypocrisie, et encore moins de chercher à décliner la juridiction ecclésiastique en matière d’excommunication, car on trouvera à la page 154 du livre intitulé des Comédiens et du Clergé, l’indication d’une catégorie assez nombreuse de ceux qui encourent les anathèmes et que l’église réprouve et condamne : on y verra un vaste champ ouvert au Code pénal religieux ; mais au moins le comédien, en se trouvant confondu dans l’immense majorité des pécheurs de chaque catégorie, ne verra pas sa profession spécialement et uniquement frappée de l’animadversion des prêtres ; il aura un sort commun avec tous les autres infracteurs des pratiques de notre religion, et ne subira pas une spécialité outrageante pour avoir exercé une profession dans laquelle il a été institué, soutenu, encouragé et honoré par le prince et par nos lois.

13. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre II. Utilité des Spectacles. » pp. 8-21

Si nos Théâtres dépérissaient un jour, si on se lassait d’y courir en foule, n’en doutons pas, nous retomberions dans la barbarie dont nous sommes à peine sortis. […] Qu’ils viennent aux représentations des Ouvrages de nos grands Maîtres ; ils verront la licence bannie d’un lieu qu’ils ont méprisé ; ils sentiront la vertu pénétrer insensiblement dans leur cœur ; ils apprendront à s’intéresser au sort des malheureux. […] La Tragédie en pleurs vient nous dépeindre les plus grands crimes des humains ; l’Innocence opprimée nous intéresse à son sort ; le Vice triomphant se fait haïr, détester ; on répand avec délices, des larmes de bienfaisance. […] Il sortit avant la fin de la Piéce, en s’écriant, qu’il serait honteux qu’on le vît répandre des larmes, lui qui se baignait chaque jour dans le sang.

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