Un homme dans l'ivresse ou le délire parle plus qu'un homme sage. […] Avant ce règne brillant les gens étaient polis, sensés, modestes, sages ; un homme de théâtre eût passé pour fou. […] Je ne parle que des divers germes de la familiarité dont je viens de faire le détail, et que les personnes les plus polies et les plus sages contractent dans la fréquentation du spectacle. […] Quel sage Gouverneur laisserait tenir à ses élèves ou leur permettrait d'entendre de pareils entretiens ? […] Cela est rare ; on déchire un bon Prince, un père sage, un mari fidèle, dont tout le crime est de s'opposer à une vie licencieuse ou à une folle passion.
La peur que vous m’avez donnée me rendra plus sage à l’avenir. […] Cyprien, il n’est pas étonnant qu’ils aient fulminé contre les spectacles et que les Comédiens aient été en horreur aux gens sages, aux Chrétiens, aux Pères de l’Eglise ; mais ceux-ci prouvant par l’énumération des indignités qui se commettaient au Théâtre la légitimité de leur Anathème, n’ont rien prononcé contre un spectacle utile aux mœurs et conforme à la raison. […] Augustin : « Je veux que vous vous ménagiez, car il est de l’homme sage de relâcher quelquefois son esprit appliqué à des affaires. » Cet Ange de l’Ecole indique ensuite l’espèce de plaisirs qu’il conseille de prendre. […] Ce spectacle est adopté en Allemagne comme en France, d’abord pour contribuer à l’éducation de la jeunesse ; en second lieu pour occuper pendant deux ou trois heures du jour des libertins qui pourraient employer mal le temps qu’ils donnent à cet amusement ; en troisième lieu pour procurer un amusement honnête à des gens sages qui, fatigués de l’application que leurs emplois exigent, ont besoin de ranimer les forces de leur esprit par un délassement utile à l’esprit même. […] Ménandre fut plus sage qu’Aristophane, Térence beaucoup plus décent et plus naturel que Plaute, Molière plus sage et plus décent que tous les quatre.
Ce sage célebre, le plus sage des Grecs, dont la vie & la morale étoient si pures, que quelques auteurs ont voulu en faire un saint ; ce sage si différent des sages modernes, que par sa sagesse il s’attira l’indignation du théatre, dont les autres obtiennent les éloges, & se sont ses défenseur, qui y fut si indignement joué par Aristophane : disgrace que la philosophie de nos jours n’a pas à craindre. […] Un homme sage ne donne pas de tels conseils, ne les rime pas, ne les imprime pas.
On a imité en Touraine la sage institution de saint Medard à Salenci. […] Ce sage qui servoit la France en Italie, qu’honnora l’Etranger qui servoit sa patrie, contente l’orphelin, pleure avec l’affligé, & des siecles ainsi défiant l’inconstance… dans nos cœurs à l’abri des insultes du temps, il érige à jamais d’illustres monumens, il instruit nos enfans à la reconnoissance & les siens à la bienfaisance. […] Ferjeux que les Habitans auront jugé la plus sage, qui aura donné les plus grandes preuves de respect pour notre sainte-religion, de fidélité à remplir les devoirs qu’elle impose, de piété filiale, de charité pour les pauvres, de douceur ; de modestie. Le prix consiste en une somme de 100 livres & une croix d’or sur laquelle sont gravés ces mots : A la plus sage, Fête des mœurs. […] Vous dont l’ame innocente, Loin des bruyans désirs, D’une vertu touchante, Cherche les vrais plaisirs ; Si du bonheur du sage Vous prétendez jouir, C’est à notre Village Qu’il faut vous réunir.
Ils étoient trop sages pour vouloir une chose presque impossible. […] Médard couronnant sa sœur, & qui étoit le seul monument qui existoit d’une si sage institution. […] On doit à Salenci plus qu’ailleurs suivre ces sages regles. L’Auteur en vingt endroits convient qu’on les y suit, & que toutes les filles y sont fort sages. […] Ce sont les laides qui sont sages, elles font de nécessité vertu.
Ils ne s'en défendent pas ; ils se font un jeu, un mérite, ils s'applaudissent de leurs extravagances, ils les appellent sagesse : Être fou et se réjouir, c'est être sage ; être sage sans se réjouir, c'est être fou. […] L'homme sage, fidèle observateur de ces règles, ne parle, n'agir qu'à propos, ne fait rien d'inutile ; ses paroles sont toutes mises dans la balance, celles de l'insensé ne sont d'aucun poids : « Verba Sapientis statera ponderabuntur. […] Jamais un homme sage ne s'en fit un plaisir, une occupation, un état, stultiloquium. […] » L'homme sage, le Chrétien voit avec pitié ces deux sortes de fous volontaires et involontaires. […] Le Sage l'a dit depuis bien des siècles, Boileau l'a répété avec autant de causticité que d'énergie, Erasme a fait dans ses écrits l'éloge de la folie, et tous les jours les mortels les plus huppés de l'un et de l'autre sexe la célèbrent par leurs œuvres.
Toutefois, si nous étions parvenus au dernier degré de corruption, et qu’il n’y eût pas à présent plus d’espoir de retour que l’affreux état de guerre, et de folles illusions n’en laissaient concevoir dernièrement, je préférerais me taire pour ne pas grossir inutilement le nombre des moralistes déclamant et prêchant dans le désert depuis tant d’années ; mais autant l’on a été découragé à la vue de la contagion du mauvais exemple, et des lois d’un despote bataillard qui ne respectait rien, qui a attiré sur nous tous les fléaux avec la malédiction du ciel et des nations ; autant l’on doit espérer de l’influence des lois sages qui vont nous régir, de cette Charte, si long-temps disputée, que nous venons de recevoir d’un Roi juste qui la secondera encore par l’exemple de toutes les vertus, d’un Roi qui recommande et protège tout ce qui est respectable, dont le cœur est véritablement bon, les vues sages et paternelles, les promesses sincères ; puisque rien ne le détourne de sa mission sacrée, et qui ne forcera donc pas les écrivains de désirer, à la fin de son règne, pouvoir déchirer les pages où ils en auraient trop loué le commencement trompeur. […] Fort de la pureté de mes intentions et de la certitude que mon opinion nouvelle, en cas d’erreur, et du reproche imminent d’avoir négligé ce précepte : Sumite materiam vestris qui scribitis æquam viribus , ne peut causer aucun mal, et pourrait encore, au contraire, donner quelques indications neuves et faire naître des idées utiles à d’autres écrivains plus exercés, qui considéreraient ce sujet sous de nouveaux points de vue ; j’aurai le courage d’écrire, de soumettre à la discussion la plus solennelle, et au jugement des hommes les mieux éclairés ce que je crois avoir remarqué de plus, en continuant de chercher de bonne foi, et sans d’autre passion que celle du bonheur commun, comment il s’est fait que, malgré toutes nos lumières et nos belles institutions, malgré nos immenses bibliothèques renfermant tant de plans et de systèmes, ou de bons livres destinés à nous améliorer, comme ceux qui paraissent encore tous les jours sous toutes les formes ; et malgré les exemples, les efforts successifs et continuels des orateurs les plus éloquents et les plus vertueux, et des sages les plus instruits, les plus persuasifs, secondés par les plus vigoureuses satires et censures ou critiques vivantes de nos personnes, de nos défauts et de nos vices, nous soyons toujours tombés en effet de plus en plus dans le relâchement, et soyons arrivés sitôt au degré de cette effrayante dissolution de mœurs dont un parti accuse aujourd’hui avec si peu de discernement ces moyens mêmes de réformation. […] Soyez mes juges, hommes de bien, observateurs sages qui, étrangers aux exagérations passionnées des partis, voyez mieux les véritables causes de ce débordement, et osez avouer à vos antagonistes la perversité, toutes les perfidies, les criminelles extravagances de vos contemporains, en les voyant habituellement se trahir, se persécuter les uns les autres, commettre toutes les espèces d’injustices et d’excès, chercher le bonheur en détruisant ce qui en est le principe, acquérir des richesses, obtenir des places en donnant l’exemple contagieux et funeste du mépris des vertus et des lois qui en sont la garantie ; biens empoisonnés dont ils ne doivent pas jouir en paix, dont les enfants seront un jour dépouillés par les mêmes moyens odieux que les parents ont pratiqués et propagés avec aussi peu de retenue que si la fin de leur vie devait être la fin de tout ce qui les intéresse. […] Les lois d’un peuple libre, dit un savant distingué, ses institutions sages et garantissantes, doivent amener la noblesse des sentiments et la pureté des mœurs.
Jouir agréablement de son existence est le but que le Sage se propose, en suivant la vertu : il fait que le desordre & le crime n’enfantent que la douleur : si c’était-là la doctrine d’Epicure, tout honnête-homme est Epicurien. […] Le gouvernement sage des Nations modernes n’a jamais souffert sur nos Théâtres des Drames licencieux comme ceux d’Aristophane & de ses Prédécesseurs ; ni de Danses comme ces Pyrrhiques obscènes, si courues des Romains. […] Si les Comédiennes peuvent être aussi sages que d’autres femmes ? […] Non, jusqu’à présent, les Comédiennes n’ont pu que difficilement être sages ; & ce qui est difficile, est rare. […] Je sens bien qu’un Sage, parvenu avec peine à se former un bonheur uniquement fondé sur ses devoirs remplis, est plus heureux que ce qui cherchent au dehors les amusemens & les distractions.
la manière qu’on joue à présent les Comédies dans Paris, elles sont sages, modestes et bonnes. » M. […] Les jeunes gens sont-ils à présent plus sages ? […] C’est ainsi qu’un esprit sage sait s’accommoder aux vices de son siècle. […] que des filles sages et bien honnêtes, se moquent d’être obéissantes et soumises à leurs volontés, et que cela était bon autrefois. […] Mais je vous assure que je n’ai pu encore croire que ce que vous me dites soit pour m’abuser, et que vos paroles soient menteuses. » celui qui lui tenait lieu de père tâcha par ses sages remontrances de la faire demeurer dans les bornes de son devoir.
Rabutin étoit bien éloigné de donner de si sages leçons. […] Le jeune Prince qu’on a la témérité de comparer à Hyparque, & le sage Ministre à ce frivole poëte, doivent-ils savoir gré à l’auteur d’un éloge si déshonorant ? […] Ce n’est pas là le Mentor de Télémaque, ce n’est pas le sage Maurepas, le sage Louis XVI, dont tout annonce les vertus. […] On fait dire au Roi, quand il le reçoit, venez, sage voluptueux, gouvernons tous deux . […] Lettre 63, Vous êtes le plus ancien serviteur du Roi, & vous devriez en être le plus sage.