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14. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137

L’enflure & la jalousie Espagnole y ont bouffi la grandeur Romaine, & banni la licence Françoise. […] Les Grecs & les Romains avoient le cirque, le stade, l’arêne pour de pareils jeux. […] Les loix Romaines furent suivies en Grèce comme ailleurs. […] Il a raison ; les Romains l’étoient aussi peu : Tertullien & S. […] La vraie inconséquence des François, comme des Romains, est de fréquenter, de souffrir le théatre que leur religion & leurs loix proscrivent.

15. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Livre second. » pp. 2-7

Les Sénateurs Romains, ce consistoire des Rois, les Censeurs même, ces hommes graves, faits pour conserver les bonnes mœurs, Caton lui-même, ce Censeur si rigoureux, allaient au spectacle. […] Les lois innombrables que nous allons rapporter, ne permettent pas de douter de la jurisprudence Romaine. Les Sénateurs Romains ont fait tout ce qu’ils ont pu pour empêcher les représentations théâtrales ; ils ont noté les Comédiens d’infamie, fait vendre leurs meubles, enlevé les sièges, démoli les bâtiments. […] Par là, il désarma l’autorité des Magistrats, qui ne pouvaient toucher aux temples : objet dans toutes les religions réservé aux seuls Prêtres, et ce n’est peut-être pas une fausse conjecture de dire qu’en punition de cet ouvrage, qui ouvrant une source empoisonnée de toute sorte de débauche, acheva de corrompre les Romains, cet homme si puissant, si célèbre, si grand dans la république, qui en était le soutien et l’oracle, fut vaincu par César, et mourut misérablement en Egypte, où il allait chercher un asile.

16. (1620) L’Honneur du théâtre « Prologue » pp. 39-42

Et puisque la vertu cherche le jour, et désire d’être vue ; serions-nous méprisables d’étaler notre marchandise devant ceux qui n’en sauraient tirer que tout honneur et profit, et nous la louange de les servir, et nous évertuer de rappeler l’antiquité, imitant les plus capables d’entre les Grecs et les Romains ; comme un Euripide, un Néviusd, et dix mille autres qui charmaient les oreilles des spectateurs, par la naïve représentation de leurs comédies, trop plus agréables que les grands jeux Olympiques et Romains, où les plus ignorants pouvaient mériter le prix d’une insigne victoire. […] JC), dramaturge romain.

17. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Des Grecs, nous passons aux Romains. […] Nous en sommes aux Romains. […] On sait que dans toutes les Fêtes, des chœurs de jeunes Romains & de jeunes Romaines chantaient les louanges des Dieux, & représentaient leurs principales actions. […] Ainsi rien de méprisable dans les premiers Spectacles des Romains. […] Ecoutons des Auteurs Romains

18. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre premier. Du Theatre. » pp. 73-99

Car l’ovale pleine laissoit un parterre, ou pour parler comme les Romains une cave ou lieu vuide, où ne paroissoient que les Atheletes qui devoient combatre, ou les bestes qu’on devoit chasser. […] Les Anciens qui cherchoient plus les choses que les mots, & ces ames grandes & Romaines se piquant de plus de splendeur que de Grammere se soucioient peu du nom qu’on donnoit aux lieux où ils se divertissoient. […] Les Romains estendoient plus loin que nous le sens du mot de Theatre. […] Les Romains mesloient souvent les voix & les Instruments, & ils appelloient les Concerts faits sans le meslange des deux, insipides & sans goust. […] La premiere, est de sçavoir ce que les Romains entendoient par flutes pareilles ou differentesPares, impares.

19. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre II. Des Spectacles des Romains en general. » pp. 7-8

Des Spectacles des Romains en general. […] Les Ieux ou les Spectacles des derniers Romains ont esté plus digerez, plus specieux, plus magnifiques & plus dignes de l’observation des curieux.

20. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Cirque. » pp. 9-43

Enfin, les Statuës des plus considerables Romains y estoient portées, aussi bien que celles de leurs Dieux. […] Les Statuës des Romains qui les avoient meritées les suivoient immediatement. […] Iunius Brutus fut le premier parmy les Romains, qui rendit à son pere ces cruels deuoirs. […] , pour Myrmidons, qui estoient les Braves d’Achile, & que les Romains croyoient avoir esté des François. […] Les 6. receurent ce nom de la hayne que les Romains porterent aux Samnytes.

21. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Triomphe. » pp. 112-160

Le premier qui estoit le moindre, estoit simplement appellé Ovation, le second eut seul ce grand & pompeux nom de Triomphe, qui comprend tout ce que la vanité des Romains avoit pû incorporer à leur orgüeil & à leur magnificence. […] L’Ovation semble pourtant avoir une source Romaine, si du moins on s’en raporte à Plutarque. […] Les Romains appellerent ces depoüilles extraordinaires d’un mot qu’ils tirerent d’un autreOpimum ab opibus. […] Ainsi dans ce grand nombre de Vainqueurs Romains, on n’en conte que trois qui ayent remporté ce genre de Victoire & de dépoüilles, & qui les ayent appenduës à Iupiter Feretrien. […] Il ne reste guerre plus à mon avis de choses à dire sur ces fameux Spectacles des Triomphes Romains, & j’ay tâché de ramasser de toutes parts tout ce qui m’a paru pratiqué par les Anciens, & admiré par les Modernes.

22. (1825) Des comédiens et du clergé « Table des matières, contenues dans ce volume. » pp. 409-427

  Cardinaux, princes de l’Eglise apostolique et romaine, sont les premiers protecteurs des comédiens, pag. 164. […] Clerge, seconde l’institution des comédiens en France, pag. 88 ; fournit la chapelle de la Sainte Trinité, pour y faire jouer la comédie, pag. 91 ; paie les comédiens représentant les mystères, pag. 93 ; tolère que les farceurs représentent la Sainte Eglise, et le pape la tiare en tête, dans la comédie de Mère Sotte, pag. 99 ; remplit lui-même, dans les églises, des rôles d’acteurs et de comédiens, pag. 128 ; fait un abus de pouvoir, et commet un délit en blâmant et punissant l’exercice d’une profession instituée et protégée par les lois civiles et les diplômes de nos rois, pag. 131 ; les procureurs du roi doivent poursuivre ce délit, qui consiste dans la demande de l’abjuration, et dans le refus de sépulture, pag. 134 et suiv., et 282 ; le clergé emploie deux poids et deux mesures dans sa conduite envers les comédiens ; cette divergence tourne contre lui, par les preuves singulières qu’on en fournit, pag. 159 ; les cardinaux, princes de l’Eglise, sont les protecteurs de nos premiers comédiens, pag. 164 ; l’abbé Perrin est lui-même directeur de l’Opéra de Paris, pag. 167 ; les papes, chefs de l’Eglise, instituent des théâtres de leurs propres deniers, et les organisent, pag. 168 ; les cordeliers, les capucins, les augustins, tous prêtres de l’Eglise romaine, présentent des placets aux comédiens, pour en obtenir des aumônes, et ils promettent de prier Dieu pour le succès de leur troupe, qu’ils ont la politesse de nommer chère compagnie, pag. 175 ; les comédiens n’étant pas excommuniés dénoncés ne sont point soumis aux anathèmes de l’Eglise, et les prêtres qui les leur appliqueraient devraient être, selon les lois ecclésiastiques, suspendus de leurs fonctions, pag. 182 ; processions, messes et autres cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, qui sont remplies d’obscénités et de scandales, et bien plus nuisibles à la religion que les comédies, pag. 201 ; élection des archevêques et évêques des fous, dans les orgies des diacres et sous-diacres, pag. 280 ; le clergé en habits de mascarade et de théâtre, pag.  […] Comediens, chez les Grecs et les Romains, pag. 1 ; en France, pag. 63 ; prennent leur origine dans les confrères de la Passion de N.S.J.C., société de pèlerins qui s’était réunie pour jouer les saints mystères, pag. 85 ; obtiennent en 1402 des lettres patentes de Charles VI, pag. 90 ; et de François 1er en 1518, pag. 94 ; sont obligés par arrêt du parlement de Paris, de 1548, de ne plus établir leurs comédies que sur des sujets profanes, pag. 101 ; succèdent entièrement aux confrères de la Passion, pag. 103 ; obtiennent des privilèges, p. 107 ; leurs pièces soumises aux procureurs du roi, pag. 108 ; ils sont admis au Louvre et protégés du roi Louis XIV, pag. 112 ; la législation change en leur faveur, pag. 114 ; jouissaient à l’exclusion des autres classes du privilège de conserver leur noblesse, pag. 116 ; leurs droits comme citoyens dans l’Etat, pag. 125 ; leur profession étant instituée et protégée par les lois civiles et les diplômes du prince, ils n’en sont plus comptables au clergé, pag. 131 ; l’abjuration que le clergé exige de leur profession, ainsi que le refus de sépulture, qu’il leur fait à leur décès, sont des délits que les procureurs du Roi doivent poursuivre devant les tribunaux, pag. 134 et 282 ; ils font l’aumône aux cordeliers, aux capucins, aux augustins, qui la leur demandent par placet, et qui promettent de prier Dieu pour leur chère compagnie, pag. 175 ; les comédiens n’étant pas excommuniés dénoncés, le clergé ne peut leur faire l’application des anathèmes, pag. 182 ; saints et saintes honorés par l’Eglise romaine, et qui ont été comediens, pag. 193 ; piété et bienfaisance de Beauchâteau comédien, pag. 365*. […]   Saints et saintes, honorés par l’Eglise romaine, qui ont exercé la profession de comédiens, pag. 193.

23. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174

Plus Romain que les Romains eux-mêmes, il les fait parler plus finement peut-être qu’ils ne parlaient. […] est-ce là la probité Romaine, si fort vantée, ou plutôt n’est-ce pas la fourberie et la noirceur ? Et ce Poète, qu’on appelle grand, pour avoir dignement soutenu la grandeur Romaine, pouvait-il avilir davantage les Romains qu’en leur prêtant une conduite, des sentiments, un langage, si indignes d’eux ? […] Voilà deux Romains de la plus haute naissance. Le premier trait, digne de la grandeur et de la probité Romaine, est une vraie, une sublime beauté.

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