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504. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Maurice de Saxe. » pp. 118-145

Excuse qui est un nouveau scandale, & sur des raisons frivoles qui sont de vrais désordres 1°. […] Cette réponse n’est pas galante : il y a pourtant quelque apparence de raison. […] Le roi de Prusse, qui, dans son code, pour quatorze raisons de dissolution, nommément pour celle de l’adultere, a rendu le mariage de tous les contrats le plus incertain & le plus fragile, ménage aussi peu le bien public que la religion.

505. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE II. Du Mariage. » pp. 30-54

Les raisons des séparations théatrales ne sont pas moins frivoles. […] Les plaintes ordinaires des maris & des femmes, les raisons du refus de tous les célibataires, tournées de mille manieres, assaisonnées de toutes les plaisanteries, les grossieretés, les obscénités, que l’imagination a fourni aux Auteurs, ou que leur mémoire a ramassé dans les halles, tout cela absolument faux dans le plus grand nombre des mariages, fût-il vrai dans quelques-uns, la religion, la patience, la soumission à la volonté de Dieu, la charité qui gagne tout, seroient pour un Chrétien une solide consolation, un trésor de mérite. […] On a raison, c’est pour cela même que je le dis une très-mauvaise école, où bien loin d’enseigner les devoirs, on craint d’en parler.

506. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

C’est par l’artifice du démon que des choses saintes sont devenues criminelles : « Diabolo artifice ex sanctis in illicita mutata sunt. » La raison et la pudeur le défendraient, si l’Ecriture ne le défendait pas. […] Puis revenant aux folies de la comédie et de la tragédie, comme il l’appelle, « tragicæ vocis insanias » ; tout cela, dit-il, ne fût-il pas même dédié aux idoles, ne serait pas d’ailleurs permis aux Chrétiens, à qui, à raison du vice, ils conviennent si peu : « Obeunda tamen non essent Christianis. » N’y eût-il pas de crime, ce serait encore la plus répréhensible frivolité. […] Il faut les abolir, dit-il, ce sont de très grandes amorces du vice, les plus propres à corrompre les cœurs ; non seulement ils sont inutiles pour conduire à la vie bienheureuse, mais ils y nuisent extrêmement : « Tollenda spectacula quoniam maxima sunt instrumenta vitiorum, ad corrumpendos animos potissime valent. » Il parle d’abord des cruautés des Gladiateurs, qu’il condamne avec raison, comme le comble de l’inhumanité, qui se fait un jeu barbare de l’effusion du sang humain.

507. (1640) Traité des Spectacles des Gentils « SAINCT CYPRIAN DES SPECTACLES. » pp. 155-193

La raison doit suppleer au defaut des preceptes, elle nous doit tousiours conduire, & elle dicte assez ce que la sainte Escriture pouroit oublier. […] Passons à ces Comediens qui remplissent la scene d’impuretez & d’ordures ; sans mentir, i’ay honte d’estre icyleur accusateur, & la bien-seance de ma profession me défend de rapporter tous leurs discours, leurs abominations, & leur adresse à bien ioüer toutes sortes de personnages, on y commet mille ordures, on y apprend les intrigues dans les amours, les détours & subtilitez des amants dans leurs poursuittes, les finesses des adulteres pour abuser, le peu de resistance des femmes pour ne l’estre pas, les lasciuetez, les petits discours, les rendez vous, les messages, toutes ces momeries authorisées de l’agreement des impudiques, & ce qui m’estonne le plus, de la presence des plus affairez, des peres de famille, qui quittent froidement leur mesnage pour se treuuer au Spectacle, pour y folastrer, pour y faire les gaillards, & pour y donner à connaistre qu’ils n’ont pas encor esteint les feux de la ieunesse, bien qu’ils ne soient la plus-part que des souches à demi pourries, des stupides, & des hommes pour beaucoup de raisons, sans pudeur & sans honnesteté : Mais ce qui est plus admirable, c’est d’y voir toutes les conditions extremement maltraitées dans les discours, & de n’y voir personne qui en témoigne du ressentiment, qui ne se treuue au Spectacle, & qui ce semble ne tiene à gloire d’y estre ioüé par des insolents.

508. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Machiavel. » pp. 198-214

La charité ne veut pas tant d’éclaircissemens, à plus forte raison le respect dû aux princes, qu’on n’est que trop porté à blâmer, ne permet pas de percer les utiles ténebres que tout a intérêts d’épaissir. […] Les françois, qui avec raison se déchaînent si vivement contre lui, n’ignorent pas que leur histoire est pleine de Machiavélisme.

509. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrisostome. » pp. 180-195

Les deux plus grandes villes du monde, Antioche & Constantiaople, où il sit successivement briller ses talens, & éclater son zèle, étoient aussi les deux villes les plus livrées à la fureur des spectacles, & quoique sous des Empereurs très-Chrétiens, après les règnes de Constantin & de Théodose, dont les loix sévères avoient épuré & réformé la scene, il se plaint avec raison des désordres, des excès, des dangers infinis qui en sont inséparables, & lui attribue la dépravation des mœurs qui déshonoroit le Christianisme dans ces deux capitales. […] Embrasé de la concupiscence que le théatre a allumé, épris des objets que vous y avez vu, vous méprisez, vous insultez, vous maltraitez cette épouse simple & modeste, non qu’elle l’ait mérité, mais parce que vous ne voyez votre maison qu’avec dégoût, que vous ne soupirez qu’après ces objets criminels ; le son de leur voix retentit encore à vos oreilles, leurs traits, leurs graces, leurs attitudes sont encore gravés dans votre cœur ; à plus forte raison avec quelle répugnance venez-vous à l’Eglise, avec quel ennui entendez-vous la parole de Dieu, sur-tout si on vous parle de modestie & de pureté ?

510. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Avertissement. » pp. -

Malgré tant de raisons, qui me paroissent de la derniere évidence, la littérature est innondée de traités sur les principes.

511. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XI. De l’amour & de ses impressions dans le Poéme Tragique. » pp. 165-178

Il n’y a guére d’homme qui en allant à une piéce nouvelle, ne pût se parler ainsi. « Je vais voir un Prince malheureux en amour, & qui ménacé de la perte de ses Etats, paroîtra plus occupé de sa Maîtresse que de leur défense ; ou une Princesse, qui se refusant à celui à qui le devoir la donne, me fera de longues élegies, me débitera de brillantes maximes sur la nécessité où sont les personnes de son rang, de sacrifier leurs desirs aux raisons d’Etat.

512. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XI. Du jeu des Acteurs. » pp. 345-354

C’est avec raison que j’employe le terme peindre, puisque la plupart des Auteurs de Poètique appellent un Drame un tableau : le Poète n’est donc que le Peintre, & le Comédien prend réellement la ressemblance des objets qu’on lui indique.

513. (1749) Maximes pour se conduire chrestiennement « Des Plaisirs, et en particulier des Spectacles. » pp. 233-248

La personne, à qui elle parlait ainsi, ne put s’empêcher d’en marquer de l’étonnement, et prit la liberté de lui en demander la raison.

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