Nous lisons encore dans l’Histoire du droit canonique, 1 vol. in-12, pages 385 et 393, au chapitre de la puissance des rois comme protecteurs des canons ; « Que le prince temporel ne peut pas faire la discipline ecclésiastique, mais qu’il doit la maintenir ; « Que les puissances temporelles sont nécessaires dans l’Eglise, afin de suppléer par leur pouvoir à ce que l’étendue de la parole ne peut faire ; « Que le prince a la liberté de choisir, parmi les différents usages, ceux qui sont plus conformes au bien de son Etat ; qu’il peut rejeter tout à fait, ou modifier les décrets de discipline faits par des conciles, même généraux ; pag. 394 ; « Que les ecclésiastiques ont un double lien qui les soumet à l’autorité royale ; 1° leur qualité de citoyen qui les soumet à la puissance politique comme tous les autres sujets ; 2° leur qualité d’ecclésiastique qui les soumet au prince qui, comme protecteur des saints canons, doit veiller à leur exécution ; pages 400, 401 ; « Que cette même qualité de protecteur des saints canons donne droit au roi de veiller sur les mœurs des ecclésiastiques, afin de s’opposer au relâchement de la discipline de l’Eglise » ; pag. 402.
Maurice tiroit aussi parti de ses débauches pour sa fortune ; c’étoit un volle sous lequel il se déroboit aux yeux de l’envie : sa qualité d’étranger lui suscitoit des jaloux. […] Une jeune veuve d’Allemagne, de la premiere qualité, avec des biens immenses, des plus aimables & des plus vertueuses, vouloit l’épouser : mais quand elle eut appris ses honteux débordemens, elle ne voulut plus d’un époux si indigne d’elle. […] La qualité d’ambassadrice plénipotentiaire au près de Charles XII. n’est pas moins ridicule. […] Ces difficultés, qu’on avoit prévues, firent ajouter à la qualité de dame d’honneur, la seule qu’on lui avoit accordée, le titre d’ambassadrice, pour négocier avec plus de succês avec un roi, à laquelle un homme eût été moins propre. […] Il falloit se jetter sur ses qualités guerrieres & ses victoires, quoique bien exagérées : car il fut quelque temps l’homme à la mode.
Les Dames de qualité, qui ne sont plus en état de faire les dépenses des habits convenables, craignent de se déshonorer en se montrant à ces spectacles. […] L’Auteur fait un juste éloge de l’Electrice de Baviere, qui en effet avoit de très-belles qualités. […] Ces duex belles qualités sont inséparables. […] Il avoit un génie extraordinaire pour la guerre, mais rien ne le touchoit que son plaisir ; une bourgeoise l’amusoit aussi bien qu’une fille de qualité. […] Ce livre est écrit noblement, c’est un homme de qualité qui par le sans grossiéreté, sans puérilité, avec une simplicité qui n’est pas du style de S.
Si donc l’Auteur tragique sçavoit réellement les choses qu’il prétend peindre, qu’il eût les qualités qu’il décrit, qu’il sçût faire lui-même tout ce qu’il fait faire à ses personnages, n’exerceroit-il pas leurs talens ? […] Convenons donc que tous les Poëtes, à commencer par Homere, nous représentent dans leurs tableaux, non le modèle des vertus, des talens, des qualités de l’ame, ni les autres objets de l’entendement & des sens qu’ils n’ont pas en eux-mêmes, mais les images de tous ces objets tirées d’objets étrangers ; & qu’ils ne sont pas plus près en cela de la vérité, quand ils nous offrent les traits d’un Héros ou d’un Capitaine, qu’un Peintre qui, nous peignant un Géometre ou un Ouvrier, ne regarde point à l’art où il n’entend rien, mais seulement aux couleurs & à la figure. […] Si l’utilité, la bonté, la beauté d’un instrument, d’un animal, d’une action se rapportent à l’usage qu’on en tire ; s’il n’appartient qu’à celui qui les met en œuvre d’en donner le modèle & de juger si ce modèle est fidelement exécuté : loin que l’imitateur soit en état de prononcer sur les qualités des choses qu’il imite, cette décision n’appartient pas même à celui qui les a faites. […] Ainsi l’égalité, la force, la constance, l’amour de la justice, l’empire de la raison, deviennent insensiblement des qualités haïssables, des vices que l’on décrie ; les hommes se font honorer par tout ce qui les rend dignes de mépris ; & ce renversement des saines opinions est l’infaillible effet des leçons qu’on va prendre au Théâtre. […] Quand donc, ami Glaucus, vous rencontrerez des enthousiastes d’Homère ; quand ils vous diront qu’Homère est l’instituteur de la Grèce & le maître de tous les arts ; que le gouvernement des États, la discipline civile, l’éducation des hommes & tout l’ordre de la vie humaine sont enseignés dans ses écrits ; honorez leur zèle ; aimez & supportez-les, comme des hommes doués de qualités exquises ; admirez avec eux les merveilles de ce beau génie ; accordez-leur avec plaisir qu’Homère est le Poëte par excellence, le modèle & le chef de tous les Auteurs tragiques.
MONSIEUR, Il y a quelque temps qu’il vous plut me commander de faire quelque chose en faveur de la Comédie, et répondre au libelle du Père Augustin, ce que j’ai fait avec autant d’affection, que j’ai d’intérêt à la défense de sa cause ; Il est vrai que j’eusse différé de rien mettre au jour pour diverses raisons que le silence et le respect m’oblige de taire, Mais le pouvoir que vous avez eu sur mon esprit, m’a fait rompre toutes sortes de considérations pour vous rendre cette satisfaction, et donner cette lettre apologétique au public, sous l’aveu de votre protection, espérant que vous l’agréerez d’aussi bon cœur, que je désire me conserver la qualité de MONSIEUR Votre très humble et affectionné ServiteurA.D.L.B. […] Mais si nous considérons en quel point est aujourd’hui la Comédie, nous trouverons qu’elle n’a aucune marque de l’antiquité, et ceux qui la professent, témoignent par la probité de leur vie, et par la représentation de leurs actions, qu’elle est entièrement dépouillée de toutes les qualités, qui pouvaient la noter d’infamie, et son mérite, l’ayant montée au plus haut degré de sa perfection, s’est mise dans une telle considération, auprès des Rois et des Princes, qu’elle leur tient lieu d’une sérieuse occupation ; Aussi se fait-elle avec tant de modestie, par l’innocence de ses poèmes, qu’elle dépite l’envie d’en offenser la réputation ; Je dirai de plus qu’elle est tellement Civile en ses diversités, qu’elle contraint les plus Religieux de lui donner des louanges, et chacun confesse que la force de ses charmes est si grande, qu’il faut être privé de sens commun pour en choquer la bonne odeurk ; Si l’on regarde le nombre de ses qualités, on verra, que c’est le tableau des plus agréables passions, la parfaite image de la vie humaine, la vraie histoire parlante, la pure philosophie visible, l’entretien des bons esprits, le trône de la vertu, l’exemple de l’inconstance des choses, l’ennemie de l’ignorance, le modèle de l’Orateur, le raccourci de l’éloquence, le Cabinet des plus riches pensées, le trésor de la moralité, le miroir de la justice, le magasin de la fable ; bref j’en dis peu pour n’en pouvoir dire assez, et j’ai de trop faibles Eloges, pour la moindre de ses parties : Et quoique ce Pédant l’attaque par les plus rudes invectives de sa haine, elle est un puissant rocher, contre l’orage de ses malédictions, une tour, pour résister aux écueils de sa médisance, une muraille de bronze contre ses calomnies, un boulevard pour s’opposer à ses accusations, un bouclier contre ses impostures, un rempart capable de dissiper la foudre de passion, elle est enfin à l’épreuve de ses machines, et conservera sa renommée malgré l’effort de ses intentions. […] Paul, qui attirait un chacun par l’humilité de son exemple, et que n’étant pas si violent en ses prédications, il pût nous inspirer de salutaires pensées, ceux qui comme lui font profession de la vie privée, doivent être d’une qualité tempérée, modeste, courtoise, humble, affable, débonnaire, et non d’une humeur vicieuse, aigre, bouillante et prompte, afin que le tempérament de leur ardeur, n’excite leur passion au-delà de leur devoir. […] C’est un discours rampant et vide de sens, plein d’autant de vanité que son auteur a de présomption et qui n’a rien qui soit bastantw d’ébranler le moindre esprit, ses raisons sont si mal rangées, ses paroles si confuses, et ses termes si grossiers, qu’ils tiennent de la froideur de son tempérament, et de la qualité de son jugement ; Bref, il aurait besoin de se faire relever de la folie, comme d’un acte de sa Minorité, ou faire un voyage au pays d’Anticyre pour se purger le cerveau d’un peu d’elléborex.
Cet art est de deux espèces, où l’on apperçoit d’un coup d’œil toutes les qualités des Etres naturels ou moraux, où l’on n’y parvient qu’a l’aide de la réflexion. […] Au contraire, il est d’expérience que plus l’esprit s’étend, plus il s’éloigne de ces qualités qui en font le prix, de la profondeur & de la solidité. […] Une amour-propre toujours dirigé à la perfection du Poéme, une étude constante des grands modèles de l’Histoire, & surtout de la Nature, un jugement sain indiqueront assez aux Auteurs la maniere la plus propre de traiter les mœurs, pour faire sortir les caractères, & leur donner ces convenances, cette qualité qui en constituent l’essence.
Dans cette Lettre on feint d’avoir consulté un Théologien illustre par sa qualité et son mérite, pour savoir si la Comédie peut être permise, ou si elle doit être absolument défendue. […] Caffaro, qui la défendait, est une Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de qualité sur le sujet de la Comédie, chez Mazuel.
[FRONTISPICE] PIECESDE THEATREDE Mr BOURSAULT […]Avec une Lettre d'un Théologien illustre par sa qualité et son mérite, consulté par l'Au-teur, pour savoir si la Comedie peut estre permise, ou doit estre absolument deffenduë.
La première qualité de l’action Tragique est donc qu’elle soit héroïque. […] Il réunit toutes les parties ; le tendre, le touchant, le terrible, le grand, le sublime : mais ce qui domine sur toutes ses qualités, & ce qui les embrasse chez lui, c’est la grandeur & la hardiesse. […] On peut donc mettre des Personnages scélérats sur la Scène Tragique, mais on blâmerait le Poète qui donnerait à des Personnages scélérats des qualités capables de leur concilier la bienveillance du Spectateur.
Il est de la bonne police de former quelques Poètes excellents et bons Citoyens, et d’en faire des Officiers importants à l’Etat et qui puissent dans cette profession y acquérir du revenu, de l’illustration, et même une noblesse héréditaire attachée à la qualité de Premier. […] La raison nous dicte donc de travailler à fortifier dans les Citoyens, un des deux principaux motifs des actions des hommes, qui est l’amour de la distinction entre nos pareils ; mais elle nous dicte en même temps les règles pour bien discerner les distinctions petites, vulgaires, incommodes au commerce, d’avec les distinctions précieuses qui procurent toujours la commodité et l’utilité des autres ; ce sont ces distinctions qui sont les seules véritablement dignes de louanges et désirables dans le commerce, il ne faut jamais que le désir de la gloire marche sans la connaissance de la bonne gloire ; or je suis persuadé que le théâtre bien dirigé par le Bureau des spectacles peut beaucoup servir à rendre les spectateurs non seulement très désireux de gloire et de distinction, mais encore très connaisseurs en bonne gloire et en distinction la plus précieuse afin que les hommes estiment de plus en plus l’indulgence ; la patience, l’application au travail, les talents et les qualités les plus utiles à leurs familles, à leurs parents, à leurs voisins, à leurs amis, à leur nation et au reste du genre humain. […] Il est certain que Molière nous a enseigné la manière de bien peindre les hommes qui sont ordinairement composés de vices et de bonnes qualités ; mais il n’a pas eu assez de soin de peindre toujours en estimable ce qu’ils avaient d’estimable, et en méprisable ce qu’ils avaient de méprisable, et c’est cette confusion qu’il a laissée dans ses peintures qui fait que ses comédies sont quelquefois aussi pernicieuses qu’utiles au perfectionnement de nos mœurs.