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32. (1758) Lettre à M. Rousseau pp. 1-42

Oui, Monsieur, elles règnent sur nous, la nature les plaça sur le trône en les formant, et nous fit naître à leurs genoux ; mais notre bonheur commença avec leur empire, et la preuve de cela, la preuve qu’originairement cet ordre est bien, c’est qu’il est l’ouvrage de la nature, confirmé par nos cœurs. […] Mais les preuves ne suffisent pas pour convaincre un homme qui a des raisons de chérir son erreur. […] Tout cela nous persuade que vous les maltraitez moins par raison que par humeur, et cette humeur est la plus incontestable preuve de maladie et de fermentation dans un homme qui a tant de raison, tant de probité, tant de pénétration.

33. (1758) Réponse pour M. le Chevalier de ***, à la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles [Essais sur divers sujets par M. de C***] « Réponse pour M. le Chevalier de***, A la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles. » pp. 128-142

Tout, dans cette excellente pièce, contribue au triomphe de la vertu ; mais elle n’est pas la seule dans ce genre, & celles que je vous ai citées plus haut en font la preuve. […] Vous y trouverez les preuves les plus convaincantes qu’on puisse alléguer en sa faveur ; c’est-à-dire le nombre & la qualité de ceux qui s’honorèrent de son amitié.

34. (1762) Apologie du théâtre adressée à Mlle. Cl… Célébre Actrice de la Comédie Française pp. 3-143

Mais quand on pense différemment, il est difficile de tenir à l’envie naturelle d’en faire preuve : en est-on au reste capable ? […] Ainsi quand elle parle chez les uns, si elle est muette dans les autres, il n’y a point de preuve plus précise que la Piéce est manquée : car enfin que joue-t-on ? […] Non : la preuve en est, qu’on se lasse au Jeu comme au Cabinet ; & il n’est pas rare de voir des joueurs sortir de la Scène, excédés. […] Mais loin qu’ils en soient & la preuve & l’image ; on pourroit dire avec plus de fondement, qu’ils en sont au contraire l’abus & l’inconvénient. […] La Religion même, loin d’y être blessée, n’y trouve-t-elle pas non-seulement des hommages, mais encore des preuves ?

35. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XVI. De la présentation des Poëmes aux Comédiens ; de leur réception, & du choix de ceux qu’on joue dans les intervales. » pp. 8-11

Si les Comédiens vouloient refléchir aux preuves, que le public leur donne assez souvent de sa sensibilité à leurs outrages, ils verroient sans doute que la révolution dont nous les ménaçons, n’est pas si éloinée qu’ils se l’imaginent.

36. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE II. » pp. 19-41

Je ne les rapporterai pas, parce que ce sont les mêmes principes et preuves que celle de del Monaco, auxquelles il a donné un tour très délicat et très agréable. Das le 2. il propose les preuves du Comédien, pour autoriser l’usage de faire monter les femmes sur le Théâtre, et les y faire parler d’amour ; il met en poudre ces preuves, et établit solidement que cet usage est très criminel et très dangereux ; ce qu’il continue de faire dans le Chapitre 3. où il estime ce point décisif contre la Comédie.

37. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VI. Ericie, ou les Vestales. » pp. 138-159

On auroit pu chercher des preuves, interroger la prévenue & ses compagnes, ménager des justifications, faire voir que ce n’étoit qu’une surprise momentanée par la témérité d’un jeune homme, où elle n’avoit aucune part, & avoit même résisté, faire parler Elmire qui pouvoit avoir tout entendu, suspendre le jugement, rendre la condamnation difficile, & enfin, si on vouloit la faire mourir, fournir des preuves apparentes. […] Comme ces châtimens étoient des événemens infiniment tristes & funestes à la République, on ne condamnoit qu’à regret sur les preuves les plus convaincantes. […] On faisoit à même temps à Rome le procès au séducteur de la Vestale, les mêmes preuves servoient contre tous les deux, & on le condamnoit à mort.

38. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

ce paradoxe est assommant, je lui fais grace encore dans l’épithète ; paralogisme est le terme sans contredit, la preuve en est aisée. […] Romagnezi, son Epouse, Silvia, ne sont-ils pas des preuves combien le Génevois se trompe ? […] Tout ce qu’ils entendent de la bouche d’Hécube leur semble croyable, parce qu’ils en ont la preuve devant les yeux. […] Le mot d’Histrion est déplacé, je lui en ai donné assez de preuve ; la Comédie doit sa naissance à la Grece. […] Preuve en main.

39. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre IV. Que les Danses sont défendues dans les lieux saints. » pp. 22-25

Nous vous enjoignons (ajoute-t-il plus bas) de détruire et d’arracher cette mauvaise coutume, qui est un véritable abus, afin que la sainteté des Eglises ne soit point violée par ces jeux profanes et indécents. » Mais il n’y a point de preuve plus puissante pour établir cette vérité, qu’on pèche grièvement lorsqu’on danse dans quelque lieu Saint ; que ce qui est marqué dans un Canon de ceux qu’on nomme Pénitentiaux, qui condamne à trois ans de pénitence, celui qui aurait commis cette irrévérence, que de danser seulement devant l’Eglise.

40. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 16-18

Vous connoissez Madame *** elle a de l’esprit, & elle s’en pique, quand, disoit-elle, quelque chose de la nature porte au peché, on ne peut pas en user librement sans peché ; cela parle de soi sans autre preuve à un esprit, qui a seulement un petit raion d’intelligence : est-ce que la Comedie, qu’on represente ici, donne de soi-même quelque penchant au peché ?

41. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

Dira-t-on que c’est mauvaise humeur de ne pas citer cette piece si courue, en preuve de la réforme du théatre, & de la pureté des mœurs qui y règne ? […] Ce sont encore là des preuves de décence & des titres en faveur du théatre, pour ne pas rougir de ces infamies & de cent autres de ce caractère, pour en soûtenir la représentation, pour en louer les Auteurs, applaudir aux Actrices qui ont le talent de les réaliser, & en charger les nouvelles publiques. […] Voici une preuve singuliere de l’impression que font ces termes de jurement, sur-tout quand on y mêle le nom de Dieu. […] Mais à Dieu ne plaise que nous souillions cet ouvrage par de pareilles preuves, superflues d’ailleurs pour tout homme de bonne foi qui aime la chasteté !

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