Il y a long-tems que l’on se plaint en France de l’Excommunication des Comédiens, tandis que en Italie, à ce qu’on prétend, ils n’encourrent pas cette censure : ce moyen usé est présenté par le sieur de la M… (p. […] Est-ce que l’on prétend les réduire à mourir de faim ?
S’il prétend qu’il n’y a que trois sortes de personnages au Théâtre, il s’est encore trompé. […] Nous pouvons lui appliquer la petite épigramme du Chevalier de Cailly au sujet d’Alphana que quelques Sçavans prétendaient venir d’Equus ; il termina leur dispute par ce badinage : Alphana vient d’equus, sans doute, Mais il faut avouer aussi Que pour venir jusques ici, Il a bien changé sur la route.
Voudroit-on encore faire un dernier effort pour soutenir le Théâtre, & prétendre que la nécessité où nous sommes de prendre quelque délassement le rend permis ?
Il lui demande d’abord « si la nouvelle qu’il a apprise » de ce prétendu mariage « est véritable ». […] Bien des gens prétendent que l’usage de ces termes de dévotion que l’Hypocrite emploie dans cette occasion, est une profanation blâmable que le Poète en fait : d’autres disent qu’on ne peut l’en accuser qu’avec injustice : parce que ce n’est pas lui qui parle, mais l’Acteur qu’il introduit : de sorte qu’on ne saurait lui imputer cela, non plus qu’on ne doit pas lui imputer toutes les impertinences qu’avancent les personnages ridicules des Comédies : qu’ainsi il faut voir l’effet que l’usage de ces termes de piété de l’Acteur peut faire sur le Spectateur, pour juger si cet usage est condamnable. Et pour le faire avec ordre, il faut supposer, disent-ils, que le Théâtre est l’école de l’homme, dans laquelle les Poètes, qui étaient les Théologiens du paganisme, ont prétendu purger la volonté des passions par la Tragédie, et guérir l’entendement des opinions erronées par la Comédie : que pour arriver à ce but, ils ont cru que le plus sûr moyen était de proposer les exemples des vices qu’ils voulaient détruire ; s’imaginant, et avec raison, qu’il était plus à propos, pour rendre les hommes sages, de montrer ce qu’il leur fallait éviter, que ce qu’ils devaient imiter. […] Je sais que le principe que je prétends établir a ses modifications comme tous les autres ; mais je soutiens qu’il est toujours vrai et constant, quand il ne s’agit que de parler comme ici. […] Or non seulement la galanterie de Panulphe ne convient pas à sa mortification apparente et ne fait pas l’effet qu’il prétend ; ce qui le rend ridicule, comme vous venez de voir : mais cette galanterie est extrême aussi bien que cette mortification, et fait le plus méchant effet qu’elle pouvait faire, ce qui le rend extrêmement ridicule, comme il était nécessaire pour en tirer le fruit que je prétends.
Ils sont tellement à ce que vous prétendez, particuliers au Héros, que les autres Génies n’y reconnaissant point leur visage s’enfuiront.
Nos Erostrates modernes, cherchant sans pudeur la célébrité, prétendent créer un homme nouveau : ils nous ont effrayés par les couleurs hideuses dont ils ont peint nos penchants naturels, et sont parvenus à nous faire honte des propriétés de notre être. « Vous êtes dans l’erreur, » nous crient-ils incessamment ; « détruisez vos passions ; cessez d’être ce que vous êtes, et devenez les fantômes de nos imaginations. » Infidèles Rhéteurs qui embarrassez notre simplicité dans vos sophismes, quand cesserez-vous de nous alarmer vainement ? […] Vous qui prétendez nous faire accroire tant de choses extravagantes ; qui nous assurez que nos sens nous font illusion ; apprenez que ce que vous nommez illusion, cet éternel sujet de vos déclamations, que vous nous reprochez avec tant d’aigreur, est le principe ou l’occasion de vos jugements ainsi que des nôtres.
On prétend que ce fut Sixte IV. qui donna le prémier à l’Italie le Spectacle magnifique d’un Opéra complet, en l’an 1480. […] Ceux qui ont prétendu que ses Poèmes n’étaient susceptibles d’aucune règle, ont montré qu’ils ne le connaissaient guères. […] On a donc tort de prétendre que les Drames de l’Opéra ne sont fondés que sur l’incroyable. […] Rousseau, qui prétend que la danse étant par des gestes l’imitation de la parole, doit être bannie d’un Poème où la parole est employée ; car, dit-il, pourquoi se contenter des gestes, lorsque l’usage de la voix est possible ? […] Je sais qu’il est des gens qui prétendent que le stile des Opéras-sérieux peut être poètique, c’est-à-dire mâle, nerveux, & plein de force, comme celui qu’on admire dans les Tragédies du grand Corneille : mais ils sont bien dans l’erreur.
Je ne prétends pas cependant autoriser le mépris que l’on a généralement pour les Commis aux Aides, c’est avec injustice qu’il est universellement répandu sur une quantité d’honnêtes gens qui sont revêtus de cette robe. […] Tout excommunié qu’on prétend que je suis, je ne troquerais certainement pas mon salut pour celui de ces Messieurs. […] Je ne prétends point faire croire que ma profession édifie quoiqu’elle puisse prétendre à cet avantage pour l’avenir. […] C’est nous autoriser sans-doute, nous autres Comédiens, à examiner les professions qu’on prétend moins susceptibles de reproches, j’use donc de ce privilège et je demande à tout homme au monde, si sa profession n’expose pas sa bonne foi à des secousses mille fois plus violentes que la nôtre. […] On prétend que je n’ai cité ces derniers mots de Mr.
« La Poétique du Théatre prétend, dites-vous, purger les passions en les excitant ; mais j’ai peine à bien concevoir cette régle. […] Vous prétendez que dans cette Piéce Caton fait le personnage d’un pédant et; Ciceron celui d’un vil Rhéteur et; d’un lâche. […] Je ne prétends assurément pas justifier par-là le libertinage, il est toujours criminel. […] Quant à l’ignorance, vous êtes connu, je ne prétends pas vous faire un fade compliment en vous disant que vous n’en pouvez être soupçonné. […] Vous les gêneriez beaucoup si vous prétendiez les obliger à faire parade d’une honnête simplicité sur la Scene ; passez cela, vous leur rendriez un très-grand service.
Cependant des Auteurs connus prétendent que la Poésie de style, est-ce qu’il y a de plus recommendable dans un Poéme, & qu’elle seule fait la réputation des Auteurs. […] Ils prétendent que la Poësie de style fait seule la destinée des Poëmes pour deux raisons : la premiere, c’est qu’on n’y cherche pas l’instruction, comme dans les autres livres ; la seconde, c’est que le plaisir qu’on y cherche uniquement, naît aussi uniquement de la Poésie de style Ils ajoûtent que l’instruction qu’on peut par hasard, retirer d’une Piéce, n’est point la source du plaisir, parce qu’on commence à la lire, sans avoir intention de s’instruire. […] Nous ne prétendons point qu’un homme qui n’auroit pas la moindre idée d’une Langue, puisse goûter & admirer un ouvrage dans cette Langue.