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10. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXVIII.  » p. 489

 » Cet autel est le cœur de l'homme, et chaque chrétien est le Prêtre qui doit avoir soin de nourrir sur l'autel de son cœur le feu de la charité, en y mettant tous les jours du bois c'est-à-dire, en l'entretenant par la méditation des choses de Dieu et par les exercices de piété. Or si ceux qui vont à la Comédie ont encore quelque sentiment de piété, ils ne peuvent désavouer qu'elle n'éteigne et n'amortisse entièrement la dévotion.

11. (1675) Traité de la comédie « XXVIII.  » pp. 321-322

 » Cet autel est le cœur de l'homme: et chaque Chrétien est le Prêtre qui doit avoir soin de nourrir sur l'autel de son cœur le feu de la charité, en y mettant tous les jours du bois, c'est-à-dire, en l'entretenant par la méditation des choses de Dieu, et par les exercices de piété. Or si ceux qui vont à la Comédie ont encore quelque sentiment de piété, ils ne peuvent désavouer qu'elle n'éteigne et n'amortisse entièrement la dévotion.

12. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67

Mais l’inconvénient le plus grand, parce qu’il nuit à la piété et aux mœurs, c’est le danger que ces exercices ne fassent naître dans l’esprit des maîtres et des écoliers, comme cela est naturel, le désir de s’instruire par leurs yeux de la manière dont on déclame au théâtre, de le fréquenter, et de prendre pour la comédie un goût qui peut avoir des suites bien funestes, surtout à cet âge. […] pourquoi les maîtres de la sagesse et de la piété en donnent-ils les premières impressions et les premiers préceptes ? […] Sur la garantie de leur règle, de leur sagesse, de leur piété, j’ai droit de m’inscrire en faux contre toutes les imputations de leurs ennemis. […] Sans prétendre que ce moyen soit bien propre à opérer cet effet, on ne peut disconvenir qu’il n’était pas moins attentif à inspirer l’esprit de piété que l’amour des belles lettres. » Ce double aveu de l’inutilité des pièces de collège, et du mérite d’un Jésuite, est un triomphe de la force de la vérité. […] On a beau parer la morale du théâtre, et le théâtre lui-même, d’un air de piété ; on a beau l’étayer des décisions des plus graves Casuistes, il sera toujours vrai que l’Evangile et le monde sont deux ennemis irréconciliables : « Qui veut venir après moi, doit renoncer à soi-même, porter la croix, et me suivre. » g.

13. (1667) Traité de la comédie « Préface » pp. 452-454

Les autres siècles étaient plus simples dans le bien et dans le mal : ceux qui y faisaient profession de piété témoignaient, par leurs actions et par leurs paroles, l'horreur qu'ils avaient de ces spectacles profanes. […] Mais le caractère de ce siècle est de prétendre allier ensemble la piété et l'esprit du monde.

14. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XI. Qu’on ne peut danser sans péché les jours qui sont particulièrement destinés à l’exercice de la piété Chrétienne. » pp. 41-53

Qu’on ne peut danser sans péché les jours qui sont particulièrement destinés à l’exercice de la piété Chrétienne. […] Car comme nous avons dit auparavant, suivant le sentiment de plusieurs Docteurs anciens très considérables par leur sainteté, et par leur doctrine, les danses ne sont point permises que pour des sujets raisonnables, et importants, qui regardent le bien de la société civile, aux jours mêmes qui ne sont pas particulièrement dédiés à la piété et au culte de Dieu. […] n’avons-nous pas assez d’autres exercices licites, et usités dans l’Eglise, qui ne répugnent point à la sainteté des jours qui sont destinés à la prière et à la piété, pour témoigner notre joie, s’il arrivait qu’on ne pût pas différer cette réjouissance en autre temps ; sans avoir recours à des usages qui favorisent la nature corrompue, et qui nourrissent l’esprit du siècle ?

15. (1675) Traité de la comédie « I. » pp. 272-274

Ceux qui y faisaient profession de piété témoignaient par leurs actions et par leurs paroles, l'horreur qu'ils avaient de ces spectacles profanes. […] Mais il s'est trouvé des gens dans celui-ci, qui ont prétendu pouvoir allier sur ce point la piété et l'esprit du monde.

16. (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50

si dans cette assemblée formée par la piété & la charité Chrétienne, il se trouvoit des fidèles qui se soient fait à eux-mêmes cette funeste illusion ; combien n’est-il pas important de la détruire ? […] Le danger des Spectacles pour la piété & pour les mœurs sera le sujet de ma première partie ; la réponse aux raisonnemens, par lesquels on entreprend de les justifier, sera le sujet de la seconde. […] Je veux, mes Frères, examiner avec vous cette réforme prétendue des Spectacles, & vous prouver que, dans l’état où ils sont aujourd’hui, ils sont plus capables que jamais de faire sur les cœurs les impressions les plus dangereuses, & les plus incompatibles avec la piété. […] Lors même qu’il met sous vos yeux le portrait vraiment odieux d’un hypocrite détestable, n’est-il pas évident que son but est de rendre la piété suspecte ; & n’est-ce pas la conséquence qu’en tirent des spectateurs déja trop portés à la mépriser ? […] diminue-t-elle les dangers qu’y courent la piété & les mœurs ?

17. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142

Pour les pratiques de piété, signe de la croix, messe, office, sermon, prière, jeûne, oserait-on les nommer, peut-on en soutenir l’idée, si ce n’est pour s’en moquer ? […] Un mélange monstrueux d’irréligion et de piété, de modestie et d’obscénité, de maximes chrétiennes et de principes de débauche, en forme le scandaleux tissu, et ce sont les endroits où le parterre applaudit davantage. Toute la France fut étonnée, on cria de tous côtés ; la piété du Roi en défendit deux fois la représentation. […] La piété a toujours regardé comme un des plus grands dangers pour la foi la lecture des livres hérétiques et l’entretien des gens sans religion. […] La piété des Païens nous instruit ; l’Ecriture s’en sert pour nous confondre : « Transite ad insulas Cethim, et ipsi non sunt Dii. » Leur irréligion facilite, prépare celle des Chrétiens.

18. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE III » pp. 42-76

Mais il se plaint à la fin de cet Ouvrage par ces paroles : « Il est certain que depuis quelques années notre Théâtre se laisse retomber dans sa vieille corruption, et que les Farces impudentes, et les Comédies libertines, où l’on mêle bien des choses contraires aux sentiments de la piété et aux bonnes mœurs, ranimeront bientôt la Justice de nos Rois.  […] Le Sieur de Voisin a mis ensuite un Abrégé très édifiant de la vie de Monsieur le Prince de Conti, où les principales actions de ce pieux Prince sont décrites, principalement celles que la piété lui a fait pratiquer, et les sentiments chrétiens qu’elle lui avait inspiré. […] Et s’ils chantent, il faut, dit saint Augustin, que ce soit des Psaumes, des Hymnes et des Cantiques spirituels, afin que par le plaisir qui touche l’oreille, l’esprit encore faible s’élève dans les sentiments de piété, et qu’etant plus ardemment touché de dévotion par les chants animés de la parole divine, il reçoive avec plus de respect et de douceur les vérités qu’elle renferme et s’en occupe plus utilement. […] Car il y a plusieurs personnes de piété qui ont travaillé avec beaucoup de succès, à mettre en vers les Psaumes, les Hymnes et les Cantiques de l’Eglise. Il y en a beaucoup qui ont fait des Chansons spirituelles fort agréables : et l’on a mis ces Psaumes, ces Hymnes et ces Chansons spirituelles, sur des chants et des airs fort harmonieux, et qui divertissent agréablement l’esprit, le portent à Dieu, et nourrissent la piété dans les âmes.

19. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VII. Sentimens des Prédicateurs. » pp. 168-180

on désire de douter, on doute ; on perd la foi, on devient ennemi de la vérité, on la combat ; on ne peut souffrir les Prédicateurs & les exercices de piété, on ne goûte que la dissolution ; on abandonne les sacremens, ou on les profane ; on se moque des choses saintes, &c. […] Oui, il y a péché de vous exposer sans nécessité au danger de perdre la grace ; péché d’autoriser par votre présence des assemblées où toute la morale de l’Evangile est renversée ; péché dans la complaisance que vous y prenez, quand vous seriez exempt de passion ; péché dans les suites inévitables, pensées criminelles, désirs honteux, rendez-vous infames, mysteres d’iniquité ; péché dans la perte du temps, on n’en trouve point pour des exercices de piété, & on passe les heures entieres à des amusemens frivoles ; péché dans le mauvais usage de l’argent qu’on y dépense ; péché dans l’état où ils mettent notre ame, dissipation d’esprit, éloignement des choses de Dieu, froideur pour la priere, amour du monde, &c. […] Les livres de piété ne sont pas plus indulgens pour le théatre ; on les accuse même quelquefois d’enchérir sur les Sermonaires. […] La mortification, la simplicité, la pauvreté, y sont des ridicules ; le goût des choses saintes, le recueillement, la présence de Dieu, le soin des petites choses, la vigilance sur soi-même, l’emploi du temps, l’exactitude à ses devoirs, le rapport de toutes les œuvres à Dieu, en un mot, le corps entier de la piété chrétienne, quelle chimère ! […] La piété & le théatre sont deux mondes tout différens, tout opposés.

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