C’est une pièce de théâtre où l’on représente les actions du peuple et les événements ordinaires de la vie commune. […] Cette manière de dire les vérités était assez du goût du peuple, et n’était pas désagréable à la plus grande partie des personnes de qualité. […] Mimes étaient certains Bouffons qui divertissaient le peuple dans les maisons particulières, ou en public, par des postures ridicules. […] Ces Peuples idolâtres et superstitieux jusqu’à l’excès, crurent qu’en représentant ces jeux en l’honneur de leurs fausses Divinités, cela les appaiserait, et ferait cesser le fléau. […] Julien l’Apostat et Valentinien son successeur, pour satisfaire le Peuple, en tolérèrent le rétablissement.
Ces Caractères fiers des Héros du Théâtre Pouvaient être applaudis par un peuple idolâtre, Mais disciples d’un Dieu pour nous crucifié ! […] Cependant, Grand Prélat, d’invincibles obstacles S’opposent au dessein d’abolir les spectacles ; Auprès des Souverains l’oisiveté des Cours Malgré tous les serments les maintiendra toujours, Et les peuples privés d’un plaisir excusable Peut-être en chercheraient quelqu’autre plus coupable. […] Tels dans l’ancienne Loi des Tartufes sévères Damnaient le peuple Juif pour des fautes légères ; Eux qui loin des témoins en des réduits cachés. […] C’est ainsi, Grand Prélat, que le peuple raisonne Et fait une leçon aux Docteurs de Sorbonne : Pour imposer silence il faudrait réformer ; Nombre d’autres abus que je n’ose rimer.
Je ne veux pas examiner si ces Jeux Scéniques étaient les mêmes qui se nommaient Floraux sous le premiers Rois, s'ils furent de nouveau donnés au peuple, ou seulement renouvellés, s'ils furent célébrés en l'honneur de Flore, qu'ils estimaient la Déesse des Fleurs, ou de cette fameuse Débauchée de même nom, qui devint si riche par sa mauvaise vie, qu'elle osa faire le Peuple Romain son héritier ; ni si l'ignorance ou la perte de tous leurs Acteurs par cette prodigieuse maladie, ou par quelque autre malheur les obligea de recourir à leurs voisins. […] Donc pour le joindre de près, il suffira d'expliquer ici que jamais l'impudence de la débauche n'inventa rien de plus détestable que ces jeux, et que l'honnêteté n'en peut souffrir le discours ni la pensée ; il ne se trouva point de gens assez effrontés capables de divertir le peuple par bouffonneries, par Danses, par grimaces, par le récit de toute sorte de lascivetés, par l'image des actions que l'iniquité couvre même de la nuit et du silence, dont le peuple ne voulût composer cette horrible dévotion. […] Et l'Histoire nous apprend qu'aux Jeux donnés par Messius Edile où Caton assistait, le peuple n'osa demander la danse des femmes nues en la présence de cet illustre et vertueux personnage, et que ne voulant pas s'opposer aux plaisirs publics, il se retira, les abandonnant ainsi à leur propre dérèglement. […] Les Apinariens, ainsi nommés d'une Ville de Grèce qui les donna, représentaient en dansant et chantant toutes les niaiseries et mauvaises plaisanteries du peuple, et toujours avec quelques discours malhonnêtes et remplis d'injures. […] , Prestigiateursb, et Faiseurs de tours de passe-passe, entre lesquels Théodore se rendit tellement agréable au peuple, qu'on lui fit dresser une statue d'airain dans le Théâtre.
Le même principe encore, fit mitrailler le peuple à Cadix et massacrer d’innocents écoliers à Pavie. […] Pouvait-il jamais devenir le prêtre fidèle du culte de cette divinité chérie de tous les peuples ? […] Il est encore essentiellement opposé au progrès des lumières parmi le peuple, ce qui a été déjà prouvé. […] Ils poussèrent le peuple à bout et l’obligèrent à secouer le joug absurde et inhumain de leurs prêtres souverains. […] Tous ces grands conquérants, si épris d’une vaine célébrité, abusèrent tous de leur autorité absolue, et toujours ils firent le malheur également du peuple oppresseur et du peuple opprimé.
Mais maintenant qu'ils sont purifiés de toutes les cérémonies de cette impiété, et que la Religion Païenne est entièrement abolie parmi les peuples de l'Occident, cette raison qui fut autrefois si puissante dans la bouche des Pères de l'Eglise, n'est plus maintenant considérable ; et cette défense qu'ils prêchaient avec quelque sorte d'anathème, n'a plus ce fondement dans notre siècle. […] Pourquoi voudrait-on les traiter avec plus de rigueur que les autres Spectacles de l'antiquité que les Empereurs Chrétiens ont entretenus longtemps après leur avoir ôté tout ce qu'ils avaient du Paganisme ; ils en firent les divertissements de leur Cour et de leurs Peuples, quand les Fidèles y purent assister sans entrer dans la société des Idolâtres. […] Le grand Théodose après ses victoires, donna des jeux au Peuple dans Milan durant plusieurs jours, auxquels il ne put assister, parce qu'il était malade, et obligea son fils Honorius d'y tenir sa place, ce qu'il fit, sans les interrompre par la maladie de son père, qui mourut peu de jours après. […] Nous ordonnons que ces plaisirs du peuple soient célébrés selon les anciennes coutumes et même avec les Festins, quand les occasions s'en présenteront ; mais nous défendons d'y faire aucun sacrifice aux Idoles, ni d'y pratiquer aucune superstition impie. » Et les Empereurs Chrétiensl. 2 et ult. […] , Gratian, Valentinian, Théodose et Léon n'en voulurent pas priver le peuple, mais ils défendirent de les célébrer aux jours de Dimanche, de Noël, de l'Epiphanie, de Pâques et de Pentecôte.
Comme bien souvent on s’est contenté de faire voir au Peuple divers Animaux étrangers & inconnus, sans autre ceremonie, & sans autre divertissement. […] Il donna une Chasse considerable, où le Peuple profita de tout le degast qu’on y fit. […] Les retz aussi qu’on mettoit au devant du Peuple pour le deffendre de la violence des bestes élancées, estoient tissus d’or. […] Auguste apres avoir vaincu l’Egypte, fit voir au Peuple dans les Ieux qu’il donna un Cheval Marin, & le premier Rhinoceros qui ait paru à Rome. […] Scaurus regala le Peuple dans son Theatre, d’une curiosité inoüye.
La seconde ils en ont fait payer trente et trente-six écus et maintenant ils les mettent à quarante et cinquante écus solal ; ainsi l’on connaît oculairement qu’il n’y a que le quête et profit particulier qui les mène et ne font qu’inventions pour tirer subtilementam argent du peuple. […] Davantage a plusieurs choses au Vieil Testament qui n’est expédient déclarer au peuple, comme gens ignares et imbéciles qui pourraient prendre occasion de Judaïsmeay, à faute d’intelligence. […] Joint qu’il n’est question de ludis pertinentibus tantum ad ornatum urbis vel laetitiam populi bq, qui encore ne seraient prohibésbr, mais de l’édification du peuple en notre foi. […] Mettre le peuple en contact direct avec l’Ancien Testament, c’est courir le risque d’encourager l’hérésie. […] [NDE] Il n’est pas question de jeux qui ne visent qu’à l’ornement de la ville ou à la joie du peuple.
Mais comme en ce temps-là il y avait encore un très grand nombre de Païens sur lesquels l'Eglise n'avait point de juridiction, et que d'ailleurs l'attachement du peuple à ces spectacles était si grand, qu'il avait été presque impossible, même aux Empereurs de les abolir. […] Il faut demander aux très-pieux Empereurs Théodose et Valentinien, qu'ils défendent les Spectacles des Théâtres, et des autres Jeux les Dimanches et les autres Fêtes que la Religion Chrétienne solennise; principalement, parce que comme pendant l'Octave de Pâques, le Peuple se trouve au Cirque, au lieu d'aller à l'Eglise, si la représentation des Spectacles qu'on a accoutumé de donner au Peuple, se rencontre en ces saints Jours, on doit remettre ces Jeux à un autre temps. […] Que les Prédicateurs reprennent continuellement les plaisirs qui portent au péché, auxquels les personnes qui suivent le dérèglement d'une coutume dépravée se laissent emporter si facilement; que les Prédicateurs s'efforcent de rendre ces choses odieuses; qu'ils représentent au peuple combien est grande l'offense et l'injure que Dieu en reçoit; que c'est de là que viennent tant de maux; que c'est ce qui cause les calamités et les misères publiques, et une infinité de malheurs. Qu'ils représentent sans cesse combien les Spectacles, les Jeux, et les autres divertissements semblables, qui sont des restes du Paganisme sont contraires à la discipline Chrétienne; combien ils sont exécrables, et détestables; combien de maux et d'afflictions publiques ils attirent sur le Peuple chrétien; et pour en persuader leurs auditeurs, ils emploieront les raisons dont se servent ces grands Personnages, Tertullien, Saint Cyprien martyr, Salvien, et Saint Chrysostome, ils n'omettront rien sur ce sujet de ce qui peut contribuer à détruire entièrement ces dérèglements et ces débauches. Ils prêcheront souvent avec force contre les Danses, et le Bal, par lequel sont excitées les passions les plus dangereuses: Enfin ils emploieront tous leurs soins à représenter avec un zèle pieux, et avec autant de véhémence, qu'il leur sera possible, combien les Comédies, qui sont la source et la base presque de tous les maux, et de tous les crimes, sont opposées aux devoirs de la discipline Chrétienne, et combien elles sont conformes aux dérèglements des Païens; et que comme elles sont une pure invention de la malice du Démon, le Peuple chrétien les doit entièrement abolir.
Tous les hommes ont naturellement l’ambition de régner ; c’est le grand sujet qui fait le plus de bruit dans le monde, qui tient les peuples en alarme, qui occupe le conseil des Princes, qui cause les guerres et les alliances, enfin l’on rapporte toutes choses à cette gloire, comme si c’était le souverain bien. Aussi pour gagner les attentions on représente sur les théâtres un Héros avec toutes les belles qualités qui sont les présages des grandes fortunes, ensuite on en fait un conquérant qui se jette dans les combats, qui s'asujettit les Princes et les peuples par le sort des armes, et par les adresses de la police, sans autre droit que la force. […] N’est ce pas autoriser les fourbes et les violences, dresser encore des Autels à Mars, et lui offrir le sang humain en sacrifice avec des chants d’allégresse ; N’est ce pas éluder toutes les clameurs du peuple et des consciences, de faire un spectacle d’honneur et de joie des crimes publics ? La Religion Chrétienne a beau persuader la paix entre les peuples, la clémence au gouvernement, l’usage modéré des choses extérieures sans s’y corrompre ; le théâtre met au contraire le souverain bien de la vie, à s'élever sur les ruines des peuples, à remporter des victoires, sans avoir égard à la justice des armes, à juger des entreprises par l'evènement, à tenir les sceptres moins du Ciel que de l’audace et de la fortune. […] Quand les peuples considèrent ces célèbres iniquités qui ont violé la foi divine et humaine pour l’accomplissement d’un dessein, les péchés de la vie commune en comparaison de cela ne leur paraissent plus que des atomes, leur conscience s’y tient assurée, et sans en concevoir des remords, elle se croit assez juste de n’être point si méchante.
Ce Prophete n’a pas dessein de rendre les Magistrats méprisables, ny de les exposer à la derision & à la mocquerie du peuple. […] Les Superieurs ecclesiastiques & seculiers qui n’ont pas plus de sentiment, plus d’action, plus de parole, pour les interests de Dieu & pour l’innocence des peuples, qu’un pur neant : les Magistrats qui n’ont pas plus de consideration pour la gloire de Dieu & pour le salut des peuples, que si des choses de cette importance estoient de purs neants, ne sont pas plus estimez de Dieu que s’ils estoient de purs neants ; il aura aussi peu de sentiment, aussi peu d’égard pour eux, que pour de purs neants ; il leur rendra avec justice les mépris qu’ils ont eu si injustement & pour luy, & pour le salut des peuples. […] Au peuple corrompu ? […] Quelques-uns firent démolir ce que leurs predecesseurs avoient fait bâtir, pour donner ce plaisir à un peuple qui aimoit son divertissement preferablement à la vertu. […] Considerez ce que vous devez au souverain des Rois qui vous a honorez d’une partie de son autorité, afin que vous en usiez pour sa défense, pour sa sureté, pour le bien de son peuple.