Il y a bien de l'apparence que personne n'a jamais songé à s'y préparer par la prière, puisque l'Esprit de s'y préparer par la prière, puisque l'Esprit de Dieu porterait bien plutôt à éviter ce divertissement dangereux, qu'à lui demander la grâce d'être préservé de la corruption qui s'y rencontre. Si donc les personnes qui vivent dans la retraite et dans l'éloignement du monde, ne laissent pas de trouver de grandes difficultés dans la vie chrétienne au fond même des Monastères ; s'ils reçoivent des atteintes du commerce du monde, lors même que c'est la charité et la nécessité qui les y engagent, et qu'ils se tiennent sur leurs gardes autant qu'ils peuvent pour y résister : quelles peuvent être les plaies et les chutes de ceux qui, menant une vie toute sensuelle, s'exposent à des tentations auxquelles les plus forts ne pourraient s'empêcher de succomber ? Ne doit-on pas dire d'eux en les comparant avec les personnes saintes, ce que Job dit de l'homme en le comparant avec les Anges : « Ecce qui serviunt ei non sunt stabiles ?
Jésus-Christ paraîtrait sur les Théâtres, en la personne d’un acteur ; d’une actrice effrontée, gens infâmes, même selon les lois des hommes ? […] Pour ne rien laisser à désirer sur la question des Spectacles, nous allons citer des autorités qui ne seront suspectes à personne. […] Ils ne les effacent jamais de leur mémoire… Ils y voient des Grands, des vieillards, des personnes élevées en dignité, ou réputées vertueuses, y applaudir. […] Or, sied-il bien à des personnes vertueuses d’aller se confondre avec ces gens oisifs et corrompus ? […] Et, ce que je dis de celui-là, je le dis de tous : la raison et la décence les interdisent aux jeunes personnes.
Doit-on ajouter foi à ce que disent certaines personnes, que quelque soin qu'elles prennent de s'examiner, elles n'y trouvent pas matière de confession. […] Si ces personnes s'examinaient de bonne foi, elles y en trouveraient sans doute ; mais parce qu'elles cherchent des excuses à leurs péchés, elles sont assez malheureuses pour en trouver, « Dieu par un effet de sa justice répandant des ténèbres sur leurs passions déréglées ». […] Quelque innocentes que ces personnes se croient, il n'y en a point qui voulût passer des divertissements du Théâtre au tribunal de celui qui a dit : « Malheur à vous qui riez, car vous pleurerez. » « Væ vobis qui ridetis nunc, quia lugebitis, et stebitis. » Luc c. 6. v. 25. […] Ces personnes sont-elles plus croyables quand elles assurent qu'elles s'y occupent de bonnes pensées, et que le chant, et le son des instruments élèvent leur âme à Dieu ? […] L'exemple de ces personnes est-il plus contagieux que celui des mondains déclarés.
Je parleray de la composition dans le Discours de la lecture ; je repete qu’il n’est pas permis de les souffrir qu’aprés qu’elles auront esté corrigées par des personnes de sçavoir, & de pieté. […] Salvien nous asseure qu’on ne recevoit personne au Baptesme dans les Gaules s’il ne renonçoit à ces divertissemens, comme aux pompes du Diable. […] Ces personnes n’ont pas toûjours la mesme apprehension pour des Pieces déguisées, & où le mal ne paroist pas assez pour les diffamer. […] Ne souffrez point que les Comediens inspirent au public ce que vous ne pouvez supporter dans vos personnes, ny qu’ils s’efforcent de ruïner ce que vous estimez avec le plus de raison & de justice. […] Que je serois heureux si ce Discours arrivoit jusqu’aux personnes capables d’apporter quelque ordre à ces abus, ou par leur autorité, ou par leurs remontrances.
Que les personnes qui dansent, le puissent faire avec décence, avec modestie & sans scandaliser personne, car autrement elle ne pourroit pas être sans péché ; comme si par exemple un Ecclésiastique ou une personne religieuse commettoient cette indécence : Ut non sit persona indecens, sicut Clericus vel Religionsus. […] C’est pourqoui ni la longueur du temps, ni l’autorité des personnes, ni les priviléges des nations, n’ont pas la force de rendre légitime une mauvaise coûtume. […] Il raconte qu’une femme chrétienne étant allée à la comédie, elle en revint possédée du Démon : & comme dans l’exorcisme, on reprochoit à cet Esprit impur, comment il avoit osé attaquer une personne fidéle, il repondit ; In meo inveni ; J’ai eu raison, puisque je l’ai trouvée chez moi, c’est-à-dire dans un lieu qui m’appartient. […] La loi ancienne défend expressément à toutes sortes de personnes de se déguiser de la sorte : Deuter. […] Augustin : D’ailleurs ces sortes de déguisements portent aisément à faire des actions qui blessent la pudeur & l’honnêteté chrétienne, sur-tout dans un temps de débauche, de libertinage & de plaisirs, tel qu’est celui du carnaval, où quantité de Chrétiens s’abandonne à des excès criminels, sans que presque personne s’y oppose.
Il semble qu’il suivrait de là que ce sont les murs et les loges du Théâtre public, les décorations, les habits des Comédiens, les Symphonistes, etc. qui attirent la censure des personnes graves que nous entendons déclamer tous les jours contre les Spectacles, et qu’elles ne condamnent pas la représentation en elle-même, ni la nature des Pièces que l’on représente ; ce qui serait absurde et insoutenable. […] Si ces Pièces ne nous enseignaient que la vertu et une bonne morale, la Comédie pourrait être généralement goûtée et représentée sans scrupule, non seulement par les Comédiens de profession, mais par des personnes de tout état. […] Les Comédiens de profession ne s’aviseront pas d’en faire l’épreuve ; et, s’il s’en trouvait qui y pensassent sérieusement et qui voulussent l’exécuter, ils verraient bientôt leur Théâtre désert ; et, à l’exception d’un petit nombre de personnes sages et raisonnables, tout le monde se moquerait d’eux et les abandonnerait : la misère suivrait de près leur entreprise ; et, s’ils n’avaient pas la constance de la souffrir patiemment, ces mêmes Comédiens, si bien intentionnés, se trouveraient réduits à la nécessité de revenir à leur ancienne méthode, et peut-être avec plus de licence et de désordre qu’auparavant, pour se dédommager du tort qu’ils se seraient fait à eux-mêmes par leur sagesse, et par leur retenue. […] J’en conclus que le Gouvernement seul peut ordonner et faire exécuter la réformation, malgré les oppositions d’un très grand nombre de personnes mal instruites de leurs véritables intérêts.
Il défend à toutes personnes de faire jamais servir l’Ecriture Sainte à de semblables choses, et ordonne aux Evêques de punir par les peines de droit ou arbitraires, les téméraires violateurs de ce Décret, aussi bien que de la parole de Dieu. […] dans toute l’ecriture sainte vous ne devez point chercher d’autre doctrine, et personne ne doit entreprendre de vous en donner d’autre que celle qui est comprise dans cette double charite. […] » Que penseraient les hommes qui vont avec tant d’empressement à la Comédie, pour voir et écouter des Comédiennes, et bien d’autres personnes du sexe ; si on leur disait avec l’Ecclésiastique, chap. […] Cette Histoire et cent autres qu’on trouve dans l’Ecriture accompagnées de réflexions des personnes intelligentes, peuvent extrêmement édifier. […] » Ils heurtèrent les premiers contre la pierre d’achoppement, qu’ils présentent au peuple, et les personnes éclairées ne s’y laisseront pas tromper.
En effet, puis-je prendre plaisir à continuer d’instruire des personnes, qui n’ont pas dessein de profiter de mes instructions ? […] Et la troisième est, que le divertissement convienne aux personnes et au temps. […] » Que personne ne vous séduise. […] Il ne peut donc venir dans l’esprit d’une personne tant soit peu raisonnable, qu’ils ne le fissent honnêtement. […] D’où il s’ensuit, que toutes les personnes qui ne s’appliquent jamais l’esprit n’ont pas droit ni besoin de se divertir.
Vous avez le Prince des Orateurs Cicéron, qui soutient et avec raison, que d’appeler un homme danseur, c’est lui faire une injure fort atroce, parce que, dit-il, ce vice ne va jamais qu’il ne soit accompagné de plusieurs autres ; car personne d’ordinaire ne danse étant sobre, si ce n’est qu’il soit fol, ni en solitude, ni dans un festin modéré et honnête : la danse suit volontiers les banquets déréglés, les lieux plaisants et les autres délices. […] Néanmoins il est encore véritable, qu’on ne doit pas condamner absolument quelques danses qui se feraient modestement et honnêtement en quelques occasions extraordinaires, comme ès noces, et autres assemblées rares de parenté et d’amitié, pourvu qu’on en bannisse les mauvaises circonstances, qui ont été marquées ; étant à observer que toutes personnes qui auraient l’expérience que la danse les fait tomber ordinairement en quelqu’unm des péchés susdits, s’en doivent abstenir comme d’une chose mauvaise, et que ceux même qui sortent de la danse fort innocents de ces péchés, doivent craindre de se rendre coupables des péchés des autres, qui ont été engagés par leur exemple à danser : ce qui fait conclure que toutes sortes de personnes doivent s’abstenir autant qu’il leur sera possible de toutes danses. […] Eloi Evêque de Noyon, que cinquante personnes furent possédées des malins esprits un an entier, pour s’être opposées à ce S. qui prêchait un jour S. […] Au pays de Saxe, certaines personnes dansant dans un Cimetière la veille de Noël, et troublant le service divin, par une juste punition de Dieu, dansèrent sans cesse nuit et jour un an entier, et moururent presque tous incontinent après. 3. […] Thomas de Cantimpré rapporte que quantité de personnes dansant sur un pont dans un village auprès de Laon, le pont se rompant sous leurs pieds, par un juste jugement de Dieu ils furent tous noyés. 5.
Un métier par lequel il se donne en représentation pour de l’argent, se soumet à l’ignominie et aux affronts qu’on achète le droit de lui faire, et met publiquement sa personne en vente. […] Ces hommes si bien parés, si bien exercés au ton de la galanterie et aux accents de la passion, n’abuseront-ils jamais de cet art pour séduire les jeunes personnes ? […] « L’orateur, dit-on, paie de sa personne ainsi que le comédien. […] Madame Henriette de France, fille de Louis XV, disait à une personne qu’elle honorait de sa confiance, qu’elle ne concevait pas comment on pouvait goûter quelque plaisir aux représentations du théâtre, et que c’était pour elle un vrai supplice. […] Ne se croirait-on pas coupable de contribuer, par des dons volontaires, à entretenir dans le crime et le libertinage des courtisanes ou d’autres personnes de mauvaise vie ?