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196. (1686) Sermon sur les spectacles pp. 42-84

Il n’y a personne d’entre vous, mes Frères, qui ne fût dans la dernière surprise de voir un Religieux assister aux Spectacles. […] Les personnes qui les donnent, presque toutes débauchées, ou prêtes à le devenir, emploient jusqu’à l’indécence la plus outrée, soit dans leurs gestes, soit dans leur manière de se présenter, pour s’associer des complices de leurs crimes et de leurs impudicités. […] Examinez ceux qui travaillent pour le Théâtre, ceux qui récitent, ceux qui écoutent, et vous trouverez dans le plus grand nombre des personnes qui vivent sans espérance et sans foi. […] Hélas, il n’y a personne qui ne reconnaisse alors que c’est véritablement un péché de fréquenter les Théâtres, et qui ne demande pardon au Seigneur d’y avoir été. […] que de personnes qui pensent intérieurement comme nous sur le danger des Spectacles, et qui attendent à la mort à se repentir de les avoir suivis !

197. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

Rousseau avoue qu’il n’y a personne qui n’aimât mieux être Britannicus que Néron, même après la catastrophe. […] Mais la jeunesse Athénienne rebutait un Vieillard, qui vraisemblablement n’insultait personne, et M. […] Rousseau a trouvé une seconde Sapho, il ne peut, avec bienséance, disputer le même avantage à personne. […] Ce n’est pas telle ou telle personne que le Théâtre nous dispose à aimer, mais une personne douée de telle ou telle qualité. […] et ne fait-il pas gloire lui-même de se procurer par son travail de quoi n’être à charge à personne ?

198. (1632) Les Leçons exemplaires de M.I.P.C.E. « Livre III, Leçon X. LA COMEDIENNE CONVERTIE. » pp. 461-479

Si queb les personnes de tout âge de tout sexe de toute condition y peuvent librement aller sans crainte de rencontrer aucun scandale. […] Souvent on a fait des parties pour l’enlever mais étant sous la protection du Roi personne n’a été si osé de l’entreprendre, car ici où le Roi parle tout de monde se tait. […] Il y eut en terre une grande réjouissance entre les personnes dévotes sur la Conversion de cette Comédienne. […] Vraiment Dieu est admirable en ses voies et saint en toutes ses œuvres tirant la lumière du milieu des ténèbres, composant son Royaume de toute tribu, de toute langue, de tout peuple, de toute nation, et de toute qualité et condition de personnes.

199. (1777) Des Spectacles « Des Spectacles. » pp. 75-92

Il est certain que les personnes les plus vertueuses, durcies, pour ainsi dire, dans les plus longs travaux de la pénitence, aguerries après tant de combats, et accoutumées à vaincre, n’oseraient s’exposer à un tel péril de crainte d’être vaincues. […] Une salle, le rendez-vous de tous les libertins, et de tout ce qu’on appelle dans une ville gens oisifs, gens de plaisirs : peu dont les mœurs ne soient corrompues, moins encore qui soient de bonnes mœurs : une assemblée où règne un luxe étudié, où tout éblouit, où tout brille, et dans laquelle il ne se trouve pas une jeune personne qui n’ait employé tout ce que l’art a de plus séduisant pour plaire et pour tenter : Des loges pleines d’écueils d’autant plus dangereux qu’ils sont plus à couvert, et d’où les yeux peuvent rassembler plus d’objets à la fois, tous plus à craindre. […] N’est-ce pas vouloir prendre les gens de bien pour des stupides, et tout ce qu’il y a de personnes sages, pour des idiots qui n’ont nulle connaissance du cœur humain, que de vouloir nous faire accroire qu’il n’y a nul danger, que tout est innocent dans ces spectacles ? […] De jeunes personnes qui se font un point d’honneur de plaire, et qui sont gagéesb pour exprimer de la manière la plus vive une passion ; des gens qui n’ont d’autre gloire que de se distinguer sur un théâtre, en inspirant la passion qu’ils expriment ; des voix douces et insinuantes, accompagnées de mille manières séduisantes, mêlées de paroles tendres, et de vers composés avec art, pour inspirer l’amour ; tout cet assemblage prodigieux de dispositions, et de choses, dont la moindre, prise séparément, est une tentation, ne sera tout au plus, au sentiment des mondains, qu’un amusement indifférent, un divertissement licite et innocent des gens du monde.

200. (1692) De la tragédie « De la tragédie ancienne et moderne. » pp. 148-162

D’ailleurs ce serait donner un grand avantage aux libertins, qui pourraient tourner en ridicule, à la Comédie, les mêmes choses qu’ils reçoivent dans les Temples avec une apparente soumission, et par le respect du lieu où elles sont dites, et par la révérence des personnes qui les disentc Mais posons que nos Docteurs abandonnent toutes les matières saintes à la liberté du Théâtre, faisons en sorte que les moins dévots les écoutent avec toute la docilité que peuvent avoir les personnes les plus soumises : il est certain que de la doctrine la plus sainte, des actions les plus Chrétiennes, et des vérités les plus utiles, on fera les Tragédies du monde qui plairont le moins. […] Aristote connut bien le préjudice que cela pourrait faire aux Athéniens, mais il crut y apporter assez de remède en établissant une certaine Purgation que personne jusqu’ici n’a entenduei, et qu’il n’a pas bien comprise lui-même à mon jugement : car y a-t-il rien de si ridicule que de former une science qui donne sûrement la maladie, pour en établir une autre qui travaille incertainement à la guérison ? […] Entre mille personnes qui assisteront au Théâtre, il y aura peut-être six Philosophes, qui seront capables d’un retour à la tranquillité, par ces sages et utiles méditations ; mais la multitude ne fera point ces réflexions ; et on peut presque assurer que par l’habitude de ce qu’on voit au Théâtre, on s’en formera une de ces malheureux mouvements.

201. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

On y a vu quelque Abbé, peu digne de ce nom, tourné en ridicule ; mais personne n’avoit osé dégrader jusque-là la sainteté du ministere. […] On ne peut donc passer aucun contrat, donner sa parole à personne ; un témoin ne peut promettre de dire la vérité : Ce seroit enchaîner l’avenir. […] Mais depuis qu’il y a eu des Communautés réglées personne n’y a été admis qu’il n’ait promis à Dieu d’y vivre soumis & fidele à ses règles. […] Ce Curé ne s’en défend pas, mais il élude, & se jette sur le lieu commun de la violence des parents, que l’Eglise condamne plus que personne. […] Si tout le monde entre, sort dans ce Monastère, la Communauté doit s’appercevoir de ce mouvement, & personne ne dit mot ; quelque Converse vient aux cris, aucune Dame du chœur.

202. (1762) Apologie du théâtre adressée à Mlle. Cl… Célébre Actrice de la Comédie Française pp. 3-143

Ce seroit un motif de silence pour une personne, qui n’auroit sur votre compte que des sentimens ordinaires : une estime stérile, une considération bornée. […] Tout son feu est consentré sans sa tête : rien n’est capable de le rappeller dans l’extérieur de sa personne, ni de l’y distribuer. […] D’après cela peut-on mettre en question si les Acteurs sont des gens infames, des personnes flétries, des objets ensévelis dans la honte & dans l’ignominie ? […] Quelle est la personne qui en fait de choses aussi graves, se laissera prendre à un coup d’œil, à un geste, un mouvement, une démonstration ? […] En fait d’égaremens on ne voit personne emprunter des lumiéres, encore moins des motifs : chacun suit son génie & agi selon qu’il est inspiré.

203. (1666) Réponse à la lettre adressée à l'auteur des Hérésies Imaginaires « Ce I. avril 1666. » pp. 1-12

Il n’y a personne qui n’y fût attrapé, et on ne se serait jamais avisé qu’on pût prouver qu’il y a trop de pointes dans les Épigrammes de Catulle, parce que celles de Martial en sont pleines. […] Il me semble qu’eux-mêmes s’en expliquent assez, et qu’ils font consister tout leur art et toute leur industrie à toucher l’âme, à l’attendrir, à imprimer dans le cœur de leurs lecteurs toutes les passions qu’ils peignent dans les personnes qu’ils représentent : c’est-à-dire à rendre semblables à leurs héros, ceux qui doivent regarder Jésus-Christ comme leur modèle, et se rendre semblables à lui. […] Or personne ne croit qu’on ait droit de le mépriser, ni ne se méprise soi-même, pour pécher contre des règles contraires à celles qu’il s’est proposé de suivre. […] Vous voyez donc, Monsieur, que vous ne faites rien moins que ce que vous prétendez ; et je ne pense pas que personne demeure convaincu sur l’histoire des deux Capucins, sur les louanges qu’on a données à M. […] » Il n’y a personne qui ne crût que c’est là la conclusion d’un discours qu’on aurait fait pour soutenir qu’il est permis de lire des romans et des comédies.

204. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE IV. » pp. 78-112

Mais ces travaux ont eu leur utilité, car ils ont fait ouvrir les yeux à plusieurs personnes de bon sens et de bonne foi qui allaient à la Comédie, sans faire attention à toutes les choses que ces Auteurs ont remarquées. […] Lettre d’un Docteur de Sorbonne, à une Personne de qualité, sur le sujet de la Comédie. […] La deuxième, que plusieurs Religieux et personnes de piété sont à la même heure occupés à chanter les louanges de Dieu. […] S’il était permis de nommer toutes les personnes qui y ont été perverties, soit Acteurs, soit Spectateurs, le nombre en serait infini. […] On finit par des décisions des Pères Guzman et Mariana Jésuites, qui soutiennent que les Comédies sont mauvaises et nuisibles, et qu’il ne faut pas déférer au sentiment des personnes de quelque mérite et condition qu’ils fussent, s’ils osaient justifier les Comédies.

205. (1824) Du danger des spectacles « DU DANGER DES SPECTACLES. » pp. 4-28

Que ces personnes se persuadent donc bien qu’elles sont hautement coupables aux yeux de Dieu, pour avoir fait si peu de cas de sa grâce, qu’au lieu d’en nourrir la flamme sacrée, elles n’ont pas craint de la laisser mourir par des distractions criminelles. […] Un exercice modéré est nécessaire, surtout aux personnes sédentaires ; mais qu’il ne soit pas trop fréquent ni trop long. […]  » « Toutes les personnes qui entrent dans ces lieux profanes, et qui contribuent de leur bourse à les soutenir, quelque modique que soit d’ailleurs la somme, doivent se considérer comme ayant contribué, autant qu’il a été en elles, au succès de ces instruments de corruption, et se sont en conséquence rendues complices de l’exercice public et patent de l’impureté et de la profanation. […] « La classe supérieure de la nation a de grands avantages sur tout le reste ; sa richesse et son éducation lui donnent un degré de supériorité qui fait attendre d’elle des qualités et des vertus plus grandes : d’où vient cependant que l’immoralité et l’irréligion font autant de ravages parmi les personnes de cette classe que parmi les classes les plus abruties et les plus grossières ? […] Les personnes qui fréquentent les spectacles ne vont pas y chercher, et n’y trouvent pas en effet, des impressions graves et sérieuses ; tout au contraire, leurs âmes s’y énervent et n’y puisent que des sentiments frivoles ou romanesques.

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