On n’aurait garde de leur reprocher un défaut qui ne dépend pas de nous, on leur en ferait même un mérite, si s’élevant au-dessus de leur naissance, ils la faisaient oublier par leurs vertus, et la rachetaient par des talents utiles ; mais tout en eux rappelle la bassesse de leur extraction et dégraderait la plus haute noblesse. […] 354.), pour peindre l’excès de l’infamie d’une femme de qualité qui s’était absolument oubliée, il dit qu’elle en était venue à ce comble de bassesse, que de s’abandonner à des Comédiens, qu’il compare à des esclaves et des muletiers crasseux : « Servus, aut pulvere conspersus Mulio, aut Histrio scenæ ostentatione traductus. » Le Traducteur remarque que ce mot ostentatione traductus, en peignant les fonctions de Comédien, ajoute à l’infamie. […] Cet éclat, aussi honteux que frivole, au lieu de faire oublier l’obscurité de la source, la met plus en jour, et déshonore à la fois l’insensé qui enrichit, et le crime qui est enrichi.
» Et ce que l'on ne doit pas oublier en ce discours est que les Hébreux n'avaient point estimé les Poèmes Dramatiques indignes de leurs soins, ni contraires à la sainteté de leur Religion, comme nous le pouvons juger par le fragment qui nous en reste de la Tragédie d'Ezéchiel, intitulée, La Sortie d'Egypte ; mais les Auteurs du Talmud, ou Livre de narration d'Enoch, condamnent les Mimes, chansons, danses et bouffonneries, auxquelles ils disent que les enfants de Caïn s'étaient trop adonnés, sans avoir parlé de Tragédies ni de Comédies.
En vérité on pousse trop loin la licence : les commandements de Dieu, et en particulier celui qui regarde la sanctification des fêtes sont trop oubliés, et bientôt le jour du Seigneur sera moins à lui que tous les autres ; tant on cherche d’explication pour l’abandonner à l’inutilité et au plaisir.
» Nous croyons devoir exhorter les Régents qui seront chargés de ces sortes d’ouvrages, de ne pas y donner si fort leur temps, qu’ils oublient le soin qu’ils doivent prendre de leurs Ecoliers ; et de se souvenir qu’ils doivent s’appliquer beaucoup plus à les rendre de bons Chrétiens, qu’à en faire de bons Acteurs.
Il faut avouer qu’Homère s’était ici engagé dans un mauvais pas ; aussi n’oublie-t-il rien pour s’y soutenir avec toute la bienséance dont ces sortes de récits sont susceptibles. […] Si Mercure ne s’oubliait à ce point que sous la figure de Sosie, ses grossièretés et ses folies lui conviendraient moins mal et paraîtraient plus pardonnables ; mais tout cela part de Mercure revêtu du caractère d’Ambassadeur des Dieux. […] les oublie-t-il à ce point ? […] Mais pour n’oublier aucune des sûretés qui se peuvent prendre, il faut renfermer la Demoiselle La fille du Campagnard. […] J’allais oublier une autre pensée ingénieuse du jeune La Mode : « Je te montrerai, dit-il à Lori, l’excès de ma passion par l’excès de ma tranquillité.
sa durée fut courte, & est oubliée dans tous les Autheurs. […] Ceux de la Scene representoient quelque chose de la Fable qui se joüoit ; & pour ne rien oublier de ce qui a esté mis en question par les Doctes, qui soit digne de quelque observation : Il y en avoit vne versatile un triangle suspendu, & facile à tourner, qui portoit des Rideaux où estoient peintes certaines choses qui pouvoient avoir raport, ou au sujet de la Fable, ou du Chœur, ou des Intermedes, & qui donnoient par ce moyen quelque intelligence aux choses ignorées, ou quelque éclaircissement aux douteuses.
On se sent attendrir, on verse des pleurs en dépit de soi, on oublie tout, on oublie sa raison et son propre cœur.
Les Franciscains ne sont pas oubliés : Gabriel Bieln, savant Cordelier, in 4. dist. 15. q. 13. art. 3. dubio 3. […] Del Monaco n’oublie pas le danger où s’expose les Spectateurs des Comédies : il prétend que la Comédie est une occasion prochaine de péché mortel ; son raisonnement est solide, le voici.
Ne leur mets-je pas plus vivement sous les yeux les principes qu’ils ne doivent jamais oublier ?
C’est là que la volupté entre par tous les sens, que tous les arts concourent à l’embellir, que la poésie ne rime presque jamais que l’amour et ses douceurs ; que la musique fait entendre les accents des passions les plus vives ; que la danse retrace aux yeux ou rappelle à l’esprit les images qu’un cœur chaste redoute le plus ; que la peinture ajoute à l’enchantement par ses décorations et ses prestiges ; qu’une espèce de magie nous transporte dans les pays des fées, à Paphos, à Cythère, et nous fait éprouver insensiblement toute la contagion de l’air impur qu’on y respire ; c’est là que tout nous dit de céder sans résistance aux attraits du penchant ; c’est là que l’âme amollie par degrés perd toute sa force et son courage ; qu’on languit, qu’on soupire, qu’un feu secret s’allume et menace du plus terrible embrasement ; que des larmes coulent pour le vice, qu’on oublie ses vertus, et que, privé de toute réflexion, réduit à la faculté de sentir, lié par de honteuses chaînes, mais qui paraissent des chaînes de fleurs, on ne sait pas même s’indigner de sa faiblesseau. » Aussi Riccoboni, auteur et comédien tout à la fois, après être convenu que, dès la première année qu’il monta sur le théâtre, il ne cessa de l’envisager du mauvais côté, déclare qu’après une épreuve de cinquante années, il ne pouvait s’empêcher d’avouer que rien ne serait plus utile que la suppression entière de tous les spectacles.